jeudi 12 avril 2007 - par Muadib

Le problème « Europe » a-t-il fait « Psssscchiiiittt » ?

Alors que la campagne électorale française bat son plein, un sujet reste opaque et pourtant terreau de bien des interrogations : L’Europe. Le « non » français au référendum serait-il en contradiction avec la présence de trois tenants du « oui » aux avant-postes ? Pourquoi si peu de débats et d’intérêt sur ce qui reste, aux yeux des Européens, comme un séisme politique sans précédent au coeur de ce qui était jusqu’à il y a peu le moteur de l’Europe ?

Même si ils s’en défendent de toute leur force, les politiques français ont pris l’habitude ces dernières années de considérer l’Europe comme un frein à leurs politiques, comme l’empêcheur de tourner en rond. L’Europe des technocrates, l’Europe de Bruxelles et du marché commun est tournée en dérision par l’extrême gauche et l’extrême droite et attaquée plus "diplomatiquement" par les tenants du PS, de l’UMP et de l’UDF. On aurait pu s’attendre dès lors à ce que le "non" français et l’Europe en général soient au coeur de la campagne.

Il n’en est rien.

Avant d’aborder les programmes des différents candidats sur l’Europe, attardons-nous sur le cheminement du "non" depuis le référendum, sur son impact sur la vie politique française et sur le formidable élan qu’il a pu lancer... et décevoir.

Le "non" au référendum regroupa (au niveau de la classe politique) :

  1. L’extrême gauche dans son ensemble,.
  2. Une partie non négligeable du Parti socialiste,
  3. L’extrême droite et une partie moindre de l’UMP.

Et du point de vue extérieur à la France, il s’agit d’une "coalition" assez troublante. Comme le relève dans un article d’opinion récent un assistant à l’Institut d’études juridiques européennes de l’Ulg :

"Les partisans du non de gauche se divisent.(...). Pas si simple de réconcilier communistes, troskystes, anarchistes, étatistes, souverainistes, altermondialistes et antilibéraux. Le "non" de droite quant à lui n’a jamais prétendu à l’unité. Messieurs Le Pen et De Villiers ne cachent pas leur haine réciproque."

La Libre Belgique,Section "Débats",11/04/2007

Et comme le montrent les candidatures à l’élection présidentielle comportant un nombre non négligeable de candidats d’extrême gauche, d’altermondialistes, d’extrême droite. Dès lors, on pourrait s’attendre à une vague sondagière en leur faveur, à ce qu’ils parlent "d’Europe, d’Europe,d’Europe" ! Mais ils parlent de "France ! France France !". Paradoxe ?

Oui et non.

Oui parce qu’ils n’ont cessé, durant la campagne référendaire, d’affirmer qu’une autre Europe était possible. Que l’on pouvait faire mieux et qu’il fallait donc rejeter le TCE car il n’était pas assez social, pas assez ceci, trop cela. Or, ils n’en font plus état. Ils parlent des problèmes français, des maux français : les patrons du Cac 40 qui encaissent des bénéfices (trop) importants, la gauche "molle" et la droite "dure", la crise du logement et la spéculation qui l’accompagne. Autrement dit, les sujets du quotidien des Français...

Non, car justement en toile de fond de ce quotidien se dresse l’Europe. On ne la cite pas clairement. On ne charge pas les moulins, mais on accuse les "délocalisations", "l’immigration", "les patrons", "le capitalisme".

Et là se situe le tragique du "non" qui ne peut se transposer du référendum à la présidentielle, de cette impossibilité de transposer le problème "Europe" tel quel et cela pour plusieurs raison s :

  • Le Plan "B", "l’autre Europe" n’existe pas. Poignardé dans le dos par des querelles intestines au sein du camp du "non" (Comment convaincre les autres pays européens d’une autre Europe si on n’arrive pas à convaincre son voisin troskyste ?), il n’en reste que quelques dénonciations rituelles envers les technocrates mis en avant par P. De Villiers depuis des années.
  • Les raisons diverses qui ont amené la victoire du "non" et la disparité de l’électorat qui a fait barrage au TCE. Electorat difficilement prêt à se rassembler sous une même bannière vu la myriade de raisons qui l’ont poussé à voter "non" : non au TCE, non à l’Europe en tant que telle, non au gouvernement, non à la dégradation économique de la France, ect.
  • On pourrait encore rajouter que l’Europe ne fait pas recette dans une campagne électoral car trop "éloignée" des préoccupations du quotidien, trop "complexe" et dépendant de toute façon d’autres pays.

Au final, l’impact du "non" au référendum n’a pas changé l’équilibre politique français. Et, de ce fait, n’a pas obligé les tenants du "oui" (ou du "non") à proposer une autre politique européenne et à en parler durant la campagne. Le "non" ne s’est pas imposé comme facteur clé dans l’élection présidentielle française.

"Bref, ce n’est pas de ce côté [du non] qu’il nous faut chercher un projet cohérent et fondateur. Trop occupés à se disputer la paternité de cette grande victoire à la Pyrrhus, les partisans du non ont aujourd’hui perdu toute crédibilité."

"En face, les partisans du oui, et singulièrement les principaux candidats à l’élection présidentielle, n’ont toujours pas proposé de projets concrets pour sortir l’Union européenne de l’ornière."

Libre Belgique,Section "Débats",11/04/2007

En ce qui concerne les programmes des différents candidats, ils semblent bien pauvres par rapport à l’attente qu’aurait pu susciter le séisme référendaire.

L’on constate que M. Schivardi demande le retrait immédiat des traités européens alors que J-M Le Pen a adouci son discours notamment sur l’euro.L’extrême gauche dans son ensemble fustige l’Europe libérale et prône "l’union des peuples". Tout ceci restant dans le cadre idéologique qu’ils défendent, le "non" au référendum ayant soutenu, en apparence, cette idéologie mais ne se traduisant en rien par un soutien réel dans les chiffres(1). Et ceci pour les raisons explicitées plus haut.

Nicolas Sarkozy propose de sauver "cette Europe des échecs, cette Europe qui ne protège pas...". Il compte passer par la voie parlementaire mais devra de toute façon négocier un "mini-traité" ou tout autre chose acceptable par les partenaires européens. (2)

Ségolène Royal, dans la droite ligne de sa démocratie participative, parle d’un "référendum" sur un autre traité. Quel traité ? Avec quels pays européens ? (3)

François Bayrou désire refonder l’Europe sur un groupe plus restreint de pays (La zone "euro" vraisemblablement) mais "il semble ommettre que cette volonté fédéraliste n’est pas partagée par l’ensemble des pays de la zone euro (Cfr Pays-Bas)". Il propose aussi une sorte de traité simplifié.(4)

Autrement dit, quel que soit leur vote premier au référendum, l’ensemble des candidats avance à l’aveuglette et sans ligne directrice claire :

  • Les tenants du "non" en raison de leur éclatement et d’une quasi-impossibilité de mettre sur pied un projet cohérent ;
  • Les tenants du "oui" car étant soumis aux impératifs européens de négociation avec les autres pays et ne sachant pas trop comment gérer le "non" du référendum vu qu’il n’affecte guère leurs scores électoraux.

Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que l’Europe passe au second plan. Mais malgré ce silence que leur impose la vacuité de leurs différents programmes, l’Europe reste une toile de fond sur laquelle se dessine l’ensemble des récriminations d’une partie de la population française à qui la classe politique a donné la peinture et le pinceau depuis l’introduction de l’euro et la fin de la phase "euphorique" européenne. Fin qui coïncide, étrangement, avec un recul de la croissance européenne et américaine.

Aussi, il serait temps que la France s’interroge sur le sens véritable que porte le "non" au référendum, sur le partage des responsabilités entre l’Europe et la France vis-à-vis de la situation économique actuelle et sur l’avenir européen que désire les Français. Il est donc primordial de rétablir le débat sur l’Europe dans cette campagne pour sortir de la dénonciation des "technocrates" ou de l’admiration béate du "marché commun", d’interroger plus directement les candidats tant du "oui" que du "non" sur leur vision de l’Europe et d’en finir avec ces regards vengeurs tournés vers Bruxelles, Strasbourg ou la BCE.

(1) Pour l’instant, les trois principaux tenants du "oui" totalisent entre 65 et 70% des intentions de vote. Lien

(2)"J’ai proposé à nos partenaires un traité simplifié, limité aux questions institutionnelles que nul l’a contestées pendant la campagne référendaire, afin que l’Europe se dote rapidement des moyens de fonctionner efficacement à 27 Etats membres. La question de la réécriture d’un texte plus global, scellant la dimension fondamentalement politique de l’Europe se posera dans un second temps." Nicolas Sarkozy, Mon Projet. Point 6 : L’Europe doit protéger dans la mondialisation.

(3)Proposition 88 : "Construire une Europe plus protectrice et plus en phase avec les besoins de ses citoyens". Proposition 89 : "Créer un gouvernement de la zone euro". Proposition 91 : "Négocier un traité institutionnel soumis à référendum pour que l’Europe fonctionne de manière plus démocratique et plus efficace." Ségolène Royal, 100 propositions.

(4)"Ecire un nouveau projet de constitution court, compréhensible par tous, qui précise clairement les droits des citoyens et comment sont prises les décisions européennes. il sera soumis par référendum au vote des Français.(...) Harmoniser nos politiques fiscales dans la zone euro, pour lutter contre le dumping fiscal." François Bayrou. Programme d’action de François Bayrou.



16 réactions


  • chmoll chmoll 12 avril 2007 10:19

    p’t’ètre que je m’trompe là,mais quand vous avez votez non à l’europe,c’est plus la politique de 1664 (plus communément app’ler jacque) que l’europe

    pis d’toute façon l’europe,roule aussi bien sans vous pis sur l’plan économique ,vous ètes à la traine ça s’trouve l’europe s’pass’rait bien d’vous


  • nasko (---.---.124.235) 12 avril 2007 10:27

    olala, je pense qu’il ne faut pas se prendre la tête comme ça....Si les tenants du oui ne parlent pas de l’Europe c’est pour la bonne et simple raison qu’ils ne sont pas en accord avec la majorité des français et qu’ils pensent qu’il ne vaut mieux pas remuer le couteau dans la plaie histoire de ne pas donner de mauvaises idées aux électeurs. De plus ça la fout mal de dire aux français qu’il ne s’agit d’élire le président du pays mais le gouverneur de la province...


  • tvargentine.com lerma 12 avril 2007 10:28

    Le NON à l’Europe était avant tout un vote contestataire contre le pouvoir en France et sa conception libérale de l’économie qui laisse faire.

    Nous sommes Européen,mais l’Europe ne doit pas être un champ d’économie libéral comme le veulent les anglos-saxons(Américain et anglais)

    L’Europe doit avoir un projet et non ouvrir les frontières et faire rentrer des pays qui ne disposent pas du même niveau économique et social comme cela à été fait avec la Roumanie et la Bulgarie

    Il aurait fallu donné du temps à cette intégration

    Ensuite,l’Europe doit construire des projets commun,mais vous constaterez que en dehors des projets Frano-Allemand l’europe n’existe pas.

    La politique étrangère de l’Europe,ne doit pas non plus être à la botte des américains,même savoir se faire entendre. ....bref,le sujet est long...

    Et remerciez la France et les français ,d’avoir eu le courage de s’opposer à la guerre en Irak,car Mr BARROSO,lui,voulait engager l’Europe dans une guerre perdue aujourd’hui par les USA et gagnée à ce jour par les terroristes en IRAK !

    Pour votre information,ami belge,le prochain vote contestataire s’appelle François BAYROU . smiley


  • LE CHAT LE CHAT 12 avril 2007 10:40

    l’europe est tellement éloignée des préocupations du français moyen qu’il n’est guère étonnant qu’on en parle si peu pendant cette campagne ;de toutes façons d’obscurs eurocrates décident de tout sans consulter les masses , ils ont la science infuse ....


    • Romain Baudry 12 avril 2007 19:58

      Par opposition radicale avec les princes qui nous gouvernent, vous voulez dire ? Vous trouvez vraiment que les dirigeants français sont particulièrement proches du peuple ? Et quand je dis « proche du peuple », ça ne veut pas dire « se déballonnent lâchement dès que trois agriculteurs et quatre chasseurs se retrouvent pour manifester ».


  • (---.---.14.158) 12 avril 2007 11:38

    Lire, par exemple :

    http://blog.360.yahoo.com/blog-hemwnYcgbq_SQcISKczR?p=148

    Après les présidentielles françaises, mine de rien, l’ « Europe militaire » (2)

    (...)

    La Commission Trilatérale a tenu sa réunion annuelle à Bruxelles du 16 au 19 mars. Avec un peu moins de discrétion que d’habitude, car Reuters a même diffusé une photo de Henri Kissinger et Jean-Claude Trichet prise à cette occasion. Javier Solana, Haut Représentant de la « Politique étrangère et de sécurité commune » (PESC), Secrétaire Général à la fois du Conseil de l’Union européenne et de l’Union de l’Europe Occidentale (UEO), et ancien Secrétaire Général de l’OTAN, fait état de sa participation sur son agenda officiel (allocution du 17 mars à 14h30). C’est peut être que la Commission « a un message à faire passer ». Celui de la prétendue nécessité urgente d’un « ordre mondial » en bonne et due forme.

    (...)

    .. La question essentielle résidant sans doute dans l’existence, vu par Deutch, d’un certain consensus sur une nécessité objective de recourir à l’énergie nucléaire à l’échelle planétaire pour supprimer au maximum les émissions des gaz d’effet de serre. En même temps, une telle politique posera, d’après cet auteur, de très sérieux problèmes de « sécurité »...

    (...)

    Si, soi-disant pour éviter une catastrophe climatique, les milieux d’affaires choisissent de favoriser l’énergie nucléaire à l’échelle planétaire, qui « veillera à la sécurité mondiale » ? On comprend aisément que, dans leur esprit, une telle opération doit s’accompagner de la mise sous tutelle de la planète entière par une « super-gendarmerie »...

    (...)

    Pour mener à terme ce programme de flicage et de répression à l’échelle planétaire, il faut de toute urgence un deuxième « gardien », l’Europe militaire, aux côtés du gendarme US déjà en exercice et qui semble avoir beaucoup de mal à « faire son travail »...

    (...)


  • Bill Bill 12 avril 2007 13:26

    Il serait surtout temps que l’Union Européenne se fasse d’une façon différente, dans son cadre naturel que sont les nations ! Car seules les nations pourront intervenir pour leurs citoyens, l’Union n’est qu’un monstre froid, empire économique de pacotille ! Ce n’est pas la monnaie qui fait un peuple, mais un peuple qui fait une monnaie. La monnaie européenne est donc artificielle, et cet empire ne durera pas...

    Mais nous pouvons encore en tirer quelque chose de positif, il suffit de ne pas trop s’entêter dans la mauvaise voie que nous nous sommes tracés. Reprenons l’Union, et faisons-en un vrai moyen de coopération, par les nations.

    Bill


  • JL (---.---.73.200) 12 avril 2007 14:26

    Muadib, vous écrivez : «  »les trois principaux tenants du « oui » totalisent entre 65 et 70% des intentions de vote.«  »

    Prévisions aussi fiables que celles qui donnaient le oui gagnant !

    Tous les modérés qui ’soutiennent’ Sarkozy n’ont qu’une idée en tête : le laisser faire le « sale boulôt », faire ratifier ce foutu traité de force. Et pour ça, plus il aura fait figure de dictateur, moins il y aura de grogne : « les opposants au trou ! ». Parce que, forcément, la peuple ignare renaclera !

    On n’imagine pas Royal, partisane déclarée du TCE libéral, essayer de négocier avec nos ’partenaires’, et contre ses convictions, un traité social. On est bête, mais il y a des limites.

    Si tous ceux qui ont refusé ce TCE refusent de voter au premier tour pour un candidat ayant appelé à voter oui, alors, les français seront à nouveau écoutés. Sinon, ils seront ridiculisés pour longtemps.


  • Muadib 12 avril 2007 16:59

    « Prévisions aussi fiables que celles qui donnaient le oui gagnant ! »

    Je tiens à préciser que je garde toutes mes distances vis-à-vis des intentions de vote :

    1.Les chiffres des sondages ne sont pas à la base de mon argumentation 2.Une tendance aussi lourde ( un peu moins de 20% d’écart entre les 46% de Oui au référendum et la fourchette basse des estimations actuelles. NB : Ipsos donne les trois ensemble a 72.5%...Donc même en admettant qu’ils se retrouvent tous les trois a 19% au premier tour, cela nous fait tout de même 57% à eux trois. Soit un écart de 11% dans le pire des cas. Tendance lourde donc.) ne peut pas être du uniquement aux manipulations sondagières. Et de tels chiffres sortent de la marge d’erreur à appliquer aux sondages (+-3% )

    Je passe sur vos élucubrations de « forcing » Sarkozy et de la pauvre Royal qui ne négociera rien.

    « Si tous ceux qui ont refusé ce TCE refusent de voter au premier tour pour un candidat ayant appelé à voter oui, alors, les français seront à nouveau écoutés. Sinon, ils seront ridiculisés pour longtemps. »

    Mais ils n’ont pas l’air de vouloir le faire. D’ou mon article. Et la question qui se aussi est : Que leur propose les tenants du « Non » sur l’Europe ? Cela cadre-t-il mieux avec leurs convictions par rapport à ce que propose les tenants du « Oui » ? Et finalement, ont-ils vraiment voté « Non » au TCE ?


  • orsi (---.---.29.253) 12 avril 2007 16:59

    oui c’est assez curieux que les français qui ont dit non à la constitution parce qu’il l’ont jugée trop liberale et écrite par des experts coupés des réalités s’apprêtent d’après les sondages à voter en masse sarkosy, qui prône justement la même vision liberale de l’économie et veux faire voter cette constitution par le parlement. pourtant, on parle de façon détournée de l’europe dans le débat présidentiel, via le pouvoir d’achat et l’augmentation des prix en euro. Mais comme tous les candidats semblent se déporter leur discours à droite, qu’il n’y a pas un candidat anti-liberal unique à gauche, le débat sur l’europe n’a pas lieu. Mais qui sait, on aura peut être de grosses surprises inédites le soir du premier tour (je suis surprises, pas forcemment la réédition de la fois précédente)


  • Neos 12 avril 2007 17:34

    « Pourquoi si peu de débats et d’intérêt sur ce qui reste, aux yeux des Européens, comme un séisme politique sans précédent au coeur de ce qui était jusqu’à il y a peu le moteur de l’Europe ? »

    Le débat sur l’Europe n’a pas lieu pendant la campagne présidentielle car les candidats craignent que ce sujet leur coûte des points de suffrages au premier tour, le 22 avril.

    Comme l’indiquait à juste titre un auditeur sur Europe 1, qui appelait d’Allemagne, le niveau de cette campagne est très bas. Bas parce que de nombreux sujets particulièrement importants sont (volontairement) éludés, dont les questions européennes. Et pourtant, ainsi que le rappelait à juste titre Michel Rocard dans un rapport sur Internet et le numérique (Republique 2.0 : vers une société de la connaissance ouverte), transmis à Mme Royal ces derniers jours, la bataille aura lieu à Bruxelles. C’est le cas pour de nombreux sujets de société aujourd’hui et cette seule évidence DEVRAIT inciter nos candidats à faire preuve de pragmatisme et de bon sens en nous soumettant une stratégie pour défendre une position française lorsqu’il faudra défendre ce(s) dossier(s).


  • julien (---.---.37.106) 13 avril 2007 02:04

    Prenez 10 personnes et posez cette question : quelles sont les pays de l’union europeene ?( et la date des elargissements) j’ai fais le test ....  smiley Pas une était en mesure de me donner une réponse correct. l’echantillon est certe faible. Mais comment peut-on discuter europe sans un minimum de connaissance avant tout ?


  • Asp Explorer Asp Explorer 13 avril 2007 07:24

    Si l’Europe est peu présente dans cette campagne, c’est peut-être aussi parce que précisément, c’est une campagne présidentielle française. On ne peut pas reprocher à un candidat à une mairie de faire campagne sur la police municipale, l’éclairage des rues et les horaires des marchés plutôt que sur le déficit de la sécu. On ne peut pas reprocher non plus à un aspirant-président de s’exprimer sur les vrais problèmes des français plutôt que sur des questions sur lesquelles il n’aura, une fois élu, qu’une influence ténue.


    • Asp Explorer Asp Explorer 13 avril 2007 07:30

      J’ajouterai que je ne comprends pas cette logique comme quoi les Français devraient « confirmer » leur vote référendaire lors d’une élection présidentielle. Un référendum est un scrutin au cours duquel on vote oui ou non, une présidentielle sert à élire quelqu’un qui va gouverner le pays. Il n’y a aucun rapport entre les deux. C’est ce que l’UMP et le PS s’égosillaient à expliquer avant le référendum, et c’est ce que Chirac a confirmé en ne démissionnant pas à l’issue de celui-ci, ce en quoi il a été bien inspiré. Les démocrates devraient s’attacher à purger autant que possible la pratique référendaire de toute connotation plébiscitaire, sans quoi cette unique fenêtre de démocratie directe disparaîtra de la vie démocratique.


  • autrenet (---.---.64.217) 13 avril 2007 22:00

    Aucun candidat propose un plan B, l’élection d’une assemblée constituante pour écrire une vrai constitition. Et pour les pays qui n’en veulent pas une solution de partenariat ! Il ne faut pas faire tout jouer à l’unanimité. Jamais tous les pays encore moins tous les peuples voteront un texte unique. Il faut un vote par tous les citoyens europeens et non par les parlements. http://autrenet.blogspot.com/search/label/%C3%A9lection


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