vendredi 7 décembre 2007 - par Philippe Vassé

Quand le Venezuela donne une leçon de démocratie à l’Union européenne

Je rassure toute de suite les lecteurs : cet article ne vise pas à évoquer la situation au Venezuela ou les actes et décisions de son gouvernement. Je ne suis pas ni un laudateur - ni un adversaire d’ailleurs d’Hugo Chavez - pas plus que je ne suis un adorateur de l’Union européenne. Si j’ai choisi ce titre, c’est pour souligner qu’aujourd’hui, en novembre 2007, s’agissant de Constitutions censées encadrer des Etats et organiser des sociétés, c’est le Venezuela qui donne une leçon à l’Union européenne, une leçon de démocratie...

Des Constitutions et de la démocratie

Ces jours-ci, le Venezuela et l’Union européenne ont un sujet commun de débat public.

Le 2 décembre 2007, les citoyens vénézuéliens sont appelés par le gouvernement de leur pays à voter oui ou non à une nouvelle Constitution pour leur pays. En cela, quoi qu’on puisse penser de ladite Constitution et du gouvernement qui l’initie, la République vénézuélienne porte la démocratie en avant en donnant la parole au peuple souverain des citoyennes et citoyens. Cela est à mettre à son crédit et l’honore.

Le même 2 décembre 2007, à Paris, Maison de la chimie, des élus et citoyens de couleurs politiques diverses se réuniront pour exiger du gouvernement français qu’il respecte sa propre Constitution et la démocratie en soumettant au vote du peuple, par voie de référendum, le texte du nouveau Traité constitutionnel européen qui est, à quelques légers détails près, le même que celui refusé par les citoyens français et néerlandais en mai et juin 2005.

Cette démarche honore les initiateurs, mais elle n’aurait cependant pas dû avoir lieu dans une vraie démocratie respectueuse de ses règles de base.

En 2007, en France, un des berceaux de la démocratie et des libertés, il s’est trouvé des responsables politiques, de diverses couleurs, qui entendent ne pas respecter - ou exiger le respect - de la souveraineté du vote démocratique, car, je le rappelle, démocratie signifie en grec, le pouvoir du peuple. On peut aussi traduire le concept qu’il induit comme le droit du peuple à son libre choix.

Qu’on soit pour ou contre ce texte n’est pas ici le problème en discussion.

Pas même, bien que cela paraisse plutôt une pratique détestable dans une Union européenne qui se présente comme modèle de démocratie et de respect des droits de ses citoyens, que l’on ose proposer de nouveau un texte quasi-similaire à celui rejeté par les peuples cités en 2005.

Ce qui est absolument INEXCUSABLE et INQUALIFIABLE est que des dirigeants veuillent, en France et en Europe, faire adopter une Constitution pour des centaines de millions de citoyens SANS LEUR DEMANDER DIRECTEMENT LEUR AVIS !

Un débat public essentiel et fondamental

J’insiste bien sur le fond des choses car cette volonté de ne pas demander aux citoyens leur avis sur ce TCE nouveau modèle, et ce, que l’on soit pour ou contre lui, relève d’une manipulation de nature dictatoriale - et je pèse mes mots ici - ceci dans des pays qui se revendiquent tous d’être des modèles de démocratie.

ll me semble ahurissant de voir et d’entendre des personnalités publiques critiquer ce qui se passe - qu’ils aient ou non raison n’est pas ici le débat - au Venezuela quand ces mêmes individualités ne s’indignent pas que 27 chefs d’Etats et de gouvernements veuillent imposer dans leurs propres pays, donc aussi en France, une Constitution commune à 27 peuples sans même les consulter !

Au Venezuela, quoi qu’on puisse penser du président et de son gouvernement, quel que soit le jugement qu’on puisse porter sur le projet soumis au vote référendaire, la démocratie y est respectée de manière claire et transparente. Les partisans du projet et ses détracteurs ont le droit de s’exprimer et le font afin de convaincre de leurs positions les électeurs.

Ce référendum vénézuélien devrait être un modèle, mieux, un exemple lumineux, une obligation morale et politique pour les dirigeants de l’Union européenne et de ses divers Etats.

En France, la Constitution est soumise depuis 1958 à un référendum populaire. Celle qui nous gouverne à ce jour, qu’on la juge bonne ou mauvaise, a été soumise au vote des citoyens. C’est cela qui lui a donné une force et une légitimité qui a fait qu’elle existe encore à ce jour, presque cinquante ans après sa rédaction.

En 2007, alors que l’Union européenne s’est dotée d’une Charte europénne des droits de l’homme - CEDH -, alors qu’elle énonce promouvoir avec ardeur la démocratie et les libertés, cette même UE entend que SA Constitution devrait être adoptée SANS VOTE DES PEUPLES.

Même Staline ou Mao, pour ne prendre que ces tristes exemples historiques, ont fait voter par leurs peuples les Constitutions qu’ils avaient rédigées. La direction de l’Union européenne serait-elle en recul sur ces personnages pourtant peu démocrates eux-mêmes ? A-t-elle si peur du choix libre et de l’opinion exprimée des citoyens qui la composent ?

Au fond, peu importe la réponse, morale, à ces questions.

La méthode retenue par les dirigeants européens, de droite comme de gauche, dans ce dossier du TCE, est liberticide et incompatible avec la plus élémentaire démocratie. Elle est indigne et inepte. Elle va à l’opposé des principes annoncés de l’UE et les détruit de facto dans la réalité. Elle jette les graines de la colère légitime des citoyens contre un mépris cynique des dirigeants de cette UE qui ne veut même pas respecter dans ce cas ses propres règles de fonctionnement et ses principes fondateurs.

Aucun responsable politique digne de ce nom et conscient de ses obligations sociales et politiques ne peut accepter que les peuples d’Europe soient traités comme des « riens », car c’est exactement de cela qu’il s’agit : des dirigeants osent agir comme si les citoyens n’existaient pas, comme si cela ne les concernait pas, comme s’ils n’étaient... rien !

Caracas montre la voie démocratique à l’Europe

Dans ce contexte, il importe de dire les choses le plus clairement possible : cette manière de faire est une déclaration aux peuples qui leur dit que l’UE veut se faire uniquement entre « dirigeants » et sans, voire contre, les avis des peuples.

Le message envoyé est tout, sauf intelligent, constructif et légitime. Il invalide d’office une Constitution qui ne serait pas approuvée par les citoyens. Il est négatif, destructeur et dangereux.

Aussi, il est urgent que tous les citoyens de France, et des 26 autres pays européens concernés, se mobilisent pour exiger que la démocratie soit respectée en Europe, comme étant son fondement le plus solide et sa racine légitime.

Des pétitions circulent dans ce sens, mais il est impératif de les unifier, de les fédérer et de rassembler tous les citoyens qui défendent par ce moyen les bases démocratiques de nos sociétés en une seule et puissante force.

Il importe que tous les citoyens, quelle que soit leur opinion sur le TCE en question, exigent des référendums populaires dans chaque pays de l’Union.

Il s’agit-là d’une question de principe car on ne construit pas, comme tous le savent de par un bon adage populaire, le bonheur des peuples contre eux ou sans eux.

Une vraie construction collective européenne ne peut obtenir sa légitimité populaire, donc durable, que dans et par la démocratie.

Cela ne devrait pas souffrir discussion tant le fait est évident pour toute personne sensée.

Caracas, avec son référendum constitutionnel, montre ici la voie à suivre à l’Europe pour le TCE. Le Venezuela honore ainsi la démocratie.

Il est nécessaire que les pays européens s’inspirent de cet exemple et l’appliquent pour le TCE.

Faute de quoi, l’UE se préparerait elle-même un avenir de crises récurrentes puisque son acte politique fondateur serait irrémédiablement entaché du sceau de l’illégitimité la plus absolue.

Rien de durable ne peut se bâtir sans la démocratie, donc sans la libre expression des peuples.

Sur le TCE, la parole doit être rendue aux peuples et aux citoyens.



50 réactions


  • ZEN ZEN 7 décembre 2007 10:49

    « Cette volonté de ne pas demander aux citoyens leur avis sur ce TCE nouveau modèle, et ce, que l’on soit pour ou contre lui, relève d’une manipulation de nature dictatoriale.. »

    Entièrement d’accord, Philippe. Encore faudrait-il que ce traité soit buvable (lisible ! Même Giscard le juge obscur et redondant pas rapport à la première mouture), discuté publiquement...


    • Philippe Vassé Philippe Vassé 7 décembre 2007 12:34

      Zen,

      Tout à fait d’accord avec votre remarque pertinente.

      Mais, justement, ce TCE, comme son frère jumeau de 2005, sont opaques à souhait.

      C’est une raison en plus pour que le débat public transparent sur le fond ait lieu et que les citoyens puissent voter en fin de processus en toute connaissance de cause sur ce nouveau TCE.

      La démocratie est un principe qui doit être ici restauré et revigoré. Ce qui est simple s’énonce clairement, ce Traité fait par des technocrates sans rapport avec la vie quotidienne des citoyens et dans un langage incompréhensible pour la quasi-totalité des citoyens, français et européens, est à la mesure du mépris de la démocratie qui règne dans les gouvernements de l’UE et au sein de la bureaucratie bruxelloise, seulement en contact avec les lobbys économiques et financiers, voire religieux.

      Bien amicalement,


  • tvargentine.com lerma 7 décembre 2007 11:24

    vous dites « Ce référendum vénézuelien devrait être un modèle, »

    Vous avez raison,car pour la 1ere fois,il a été demandé à un peuple de choisir une voie.

    Nous devrions choisir aussi pour l’Europe que nous voulons et ils sont hypocrites ses élus de vouloir empêcher le peuple de choisir librement son destin.

    Chavez à rendu un service à l’humanité,celui de démontrer que le peuple à toujours le dernier mot


    • Dégueuloir Dégueuloir 7 décembre 2007 12:30

      bon commentaire Lerma !! on va finir par s’entendre sur quelques points !!.... smiley.


    • ZEN ZEN 7 décembre 2007 13:19

      Bien, Ierma, en progrès !


    • ZEN ZEN 7 décembre 2007 13:22

      @ Torio

      « le texte est completement incompréhensible... »

      L’urgence est de le rendre compréhensible ! Demander un moratoire, en s’appuyant sur les élus qui dénoncent cette mouture (volontairement) indigeste...


  • bernard29 candidat 007 7 décembre 2007 12:06

    Votre comparaison Europe-Vénézuela n’est pas valable, puissque vous comparez les situations d’un ETAT à une association d’ETATS.

    Cette comparaison aurait été plus pertinente en comparant FRANCE et VENEZUELA. Et d’ailleurs les situations sont alors parlantes puisque dans les deux cas il y a un projet de revision constitutionnelle en cette fin d’année 2007.

    - Au Vénézela il s’agissait de modifier 60 articles sur une constitution qui en contient 350, et qui donc a été soumis à référnedum
    - En France il s’agit de modifier une soixantaire d’articles sur unc constitution qui en comporte 89 et le projet ne sera pas soumis au référendum)

    Pour la France en plus, il y a eu référendum sur le TCE qui a reçu la désapprobation du peuple et on va refaire passer sous un autre nom, le traité par la voie parlementaire, sans tenir compte de l’avis des citoyens. C’est un déni de démocratie.

    Mais enfin, Chavez peut aussi refaire pâsser sa réforme d’une autre manière ; voir article de presse Nouvel Obs « Chavez ; une victoire de merde de l’opposition » http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/international/ameriques/20071206. OBS8582/chavez__une_victoire_de_merde_de_lopposition.html

    ou dépêche AFP ; http://fr.news.yahoo.com/afp/20071206/twl-venezuela-politique-referendum-chave-2fbcb6e_3.html

    L’avenir nous le dira.

    En tout cas, au minimum, nous n’avons aucune leçon de démocratie à donner à personne et nous avons à nous batttre pour la démocratie ici et maintenant.


    • Eve 7 décembre 2007 12:37

      « Filtres et alambics de l’information » :

      http://www.acrimed.org/article2781.html


    • Philippe Vassé Philippe Vassé 7 décembre 2007 12:39

      Candidat 007,

      Nous sommes d’accord sur le fait que la démocratie est valable pour tous les peuples du monde, donc d’Europe, de l’UE et celui de la République française.

      Votre conclusion rejoint celle de l’article.

      Ce qui importe maintenant est de fédérer réellement et d’unir tous les partisans de toutes opinions de la démocratie ici et maintenant.

      Il est essentiel de chercher ce qui unit et non ce qui diviserait les citoyens, au profit final des volontés liberticides et démocraticides des dirigeants de toutes couleurs politiques des pays de l’UE.

      Car l’enjeu est la démocratie pour tout un peuple et pour toute l’UE, non les opinions individuelles.

      Bien cordialement,


  • Dégueuloir Dégueuloir 7 décembre 2007 12:27

    d’ailleurs l’événement ne trompe personne,on en parle pas ou si peu dans les médias dominants,Chavez a cloué le bec à ses détracteurs,pensez-donc,le TCE va passer en douce après que le peuple l’ai refusé en masse,une grosse leçon de vraie démocratie à contrario de celle de Sarkosy.......ou de bush....lol...Chavez vient de prouver au monde sa démocratie,rien de moins,même « duquenal » a le bec cloué devant ses mensonges sur Chavez régulièrement profèrés sur AV.....


    • Philippe Vassé Philippe Vassé 7 décembre 2007 13:47

      Dégueuloir,

      Votre commentaire est pertinent en son début, mais s’arrête malheureusement, selon moi, là où il devrait commencer : établir un pont ou un lien vers la nécessité avec laquelle vous êtes d’accord- si je vous comprends bien- que ce TCE soit soumis à référendum.

      Car, c’est là un combat citoyen qui est engagé, et, chose encore plus puissante, par des citoyens d’opinions très différentes, mais qui toutes estiment- à juste titre du point de vue des principes démocratiques dont la France se réclame, entre autres pays- que la démocratie passe par l’avis donné par le peuple.

      Justement, en refusant de se soumettre aux décisions que les dirigeants des Etats veulent voir être validées sans et conter les citoyens, un espace de combat commun de citoyens s’est ouvert et a sa propre dynamique

      C’est cette dynamique démocratique et citoyenne qui me semble devoir être encouragée.

      C’est cela que je propose au libre débat. Bien cordialement.


  • ronchonaire 7 décembre 2007 12:41

    Remettons un peu les choses dans leur contexte.

    Premièrement, le texte initial n’était pas une Constitution (une Constitution définit un Etat souverain ou une fédération d’Etats, ce que l’UE n’est pas). L’erreur majeure a été de présenter ce texte comme tel. Il s’agissait simplement d’un nouveau traité, écrit dans un langage très technique auquel la plupart d’entre nous n’a rien compris. C’est d’ailleurs aussi le cas du nouveau texte.

    Deuxièmement, soumettre un document technique à référendum fut une seconde erreur. Quoi qu’en disent les « démocrates », je maintiens que nous n’avions pas à voter sur ce document, pour les raisons évoquées ci-dessus. Je ne vois donc pas pourquoi nous obligerions nos dirigeants à commettre la même erreur une seconde fois.

    Troisièmement, la démocratie directe (référendum) n’est qu’un moyen d’expression parmi d’autres. Je vous rappelle d’ailleurs que la France est une démocratie parlementaire, que nos députés sont élus au suffrage universel direct et qu’ils sont donc parfaitement légitimes pour décider à notre place. Leur ôter cette légitimité, voilà le vrai déni de démocratie, doublé au passage d’un manque de respect flagrant envers tous ceux qui les ont élus.

    Quatrièmement, les référendums que vous citez en exemple (Vénézuela de Chavez, URSS de Staline, Chine de Mao) sont le résultat de mon troisième point : ces pays ne sont pas des démocratie parlementaires et doivent donc avoir recours à la démocratie directe pour obtenir l’avis (et l’aval) du peuple. Je passe sur le fait que vous citez en exemple 3 pays socialo-communistes dirigés par 3 grands humanistes devant l’éternel, signe de votre grande impartialité.

    Cinquièmement, contrairement à vous, je doute que le fait d’être pour ou contre le TCE n’ait rien à voir avec le débât actuel. Bizarrement, nous avons entendu très peu (voire pas du tout) de partisans du TCE s’élever contre la procédure démocratique choisie pour soumettre le nouveau texte au vote. Le débât actuel sur le procédé soi-disant non-démocratique choisi pour adopter le nouveau traité n’est donc qu’un prétexte pour continuer le débât sur le traité en tant que tel. La preuve : je suis moi-même très favorable à ce texte (je pense que vous l’aviez compris) et j’ai donc fait preuve d’une incommensurable mauvaise foi au cours de ces quelques lignes pour en justifier l’adoption.


    • Philippe Vassé Philippe Vassé 7 décembre 2007 13:58

      Ronchonaire,

      Je compatis à votre contorsion pour éviter un déni de démocratie majeure avec un argumentaire que les autorités chinoises actuelles- c’est dire- utilise pour expliquer que la démocratie n’est pas adaptée à la Chine et à sa population, à savoir que le peuple ne peut comprendre les enjeux et les débats !

      Vous aviez compris que j’ironisais sur le déni de démocratie en Europe avec les exemples de l’URSS et de Mao.

      Sur votre dernier point, vous avez aussi fait erreur : nombre de partisans du oui en 2005 font campagne massive et active -des jeunes libéraux à des amis de Dominique Strauss-Kahn- pour un référendum.

      Je vous invite à vérifier votre relative ignorance du fait sur le site d’Etienne Chouard qui collecte les initiatives en ce sens.

      Quant au fait qu’un Traité Constitutionnel ne vise pas à établir une Constitution, vous semblez ne pas avoir saisi que c’est le propos du TCE de Lisbonne comme de l’ancien que de mettre en place une...Constitution européenne.

      Je note au passage que les députés vous semblent pouvoir ratifier une Constitution. Pour information, en France, cela nécessité une Assemblée dite « Constituante », c’est à dire dont les députés seraient en cas précis, juridiquement défini, élus sur un mandat de Constitution.

      Cela n’est pas le cas pour le moment, sauf erreur.

      Bien cordialement,


    • ronchonaire 7 décembre 2007 14:23

      Vous avez bien compris où je veux en venir, tout ceci est avant tout affaire de mauvaise foi : les partisans du traité trouveront toujours d’excellentes raisons de le ratifier, et ses opposants de s’y opposer. Mon commentaire était avant tout un exercice de style contradictoire.

      Ceci dit, je trouve personnellement beaucoup plus choquant qu’il ne soit pas prévu de nous consulter avant de mettre en oeuvre la réforme à venir de nos institutions qui implique, elle, une modification en profondeur de notre Constitution.


    • Philippe Vassé Philippe Vassé 7 décembre 2007 15:25

      Ronchonaire,

      Je ne suis pas dans un exercice de style pour évaluer la foi des autres -bonne ou mauvaise-, mais ici, en tant que citoyen, pour que la démocratie, sur le TCE comme sur les révisions proposées en France par Edouard Balladur, redevienne le principe unique et absolu de légitimité des décisions concernant la vie des citoyens en société.

      Les propositions de Balladur sont à l’évidence, dans l’ordre du droit public, sans intérêt aucun si une Constitution européenne entre en action, puisque cette Constitution européenne effacerait de facto la quasi-totalité de la Constitution française actuelle, car lui étant juridiquement supérieure.

      C’est donc en fait, au-delà des apparences « juridiques » un bouleversement complet de société qui est proposé aux citoyens de 27 pays dont la France, puisque l’UR deviendrait alors une entité de droit dont toute décision serait la loi, fut-elle contraire aux intérêts et aux votes des citoyens d’un pays.

      Ce qui est donc en cause avec ce TCE, dans son principe même d’existence, est la notion de souveraineté démocratique des citoyens sur leur destin collectif, à travers leurs dirigeants élus.

      Il est déjà clair que les Directives de Bruxelles sont en permanence, toutes, des atteintes à ce droit inaliénable des citoyens de décider eux-mêmes des formes qu’ils désirent pour leur vie en société puisque les Directives sont d’application de droit sans DEBAT, NI VOTE DEMOCRATIQUE.

      C’est d’ailleurs ce qui fait que l’UE est aujourd’hui fortement contestée, à la fois dans son principe même, mais surtout dans son fonctionnement anti-démocratique et totalement déconnectée des citoyens qui en est le corollaire nécessaire.

      La dérive est grave et dangereuse. La poursuivre est encore plus grave et dangereux.

      C’est là aussi un enjeu de l’exigence d’un vrai référendum avec un réel débat public auparavant, qui établisse un bilan de l’UE et de son fonctionnement depuis 1992.

      Bien cordialement,


    • ronchonaire 7 décembre 2007 15:51

      Désolé, mais si on ne peut plus discuter tranquillement sans avoir droit systématiquement aux leçons de morale grandiloquentes, à coup de grands principes tous plus pompeux les uns que les autres, autant s’arrêter là.

      « La démocratie est un principe unique et absolu ». Excusez-moi mais une fois qu’on a dit ça, on n’est pas plus avancé. Vous pourriez aussi nous dire que « la guerre, c’est mal » ou que « le SIDA, c’est nul ».

      J’essayais juste de lancer un débât contradictoire afin d’échanger des arguments et d’inciter à la réflexion. Manifestement c’est raté, je repasserai un autre jour.

      N’oubliez pas malgré tout que l’amour, c’est chouette...


    • Philou017 Philou017 7 décembre 2007 17:02

      @Ronchonnaire Vos arguments me paraissent mal choisis. 1 - « Premièrement, le texte initial n’était pas une Constitution (une Constitution définit un Etat souverain ou une fédération d’Etats, ce que l’UE n’est pas). » L’Europe prend une place de plus en plus importante dans la direction de notre société. Rien que le fait que ce traité soit illisible mérite une sanction. Et puis traité ou constitution, vous jouez sur les mots. L’effet sera le même.

      2 - « soumettre un document technique à référendum fut une seconde erreur. » Le fait que le Traité Européen en soit réduit à un truc imbuvable n’est pas un argument. Si nos politiques l’ont approuvé, à eux de nous l’expliquer. Incroyable de dire qu’il ne faut pas voter parce que le bon peuple n’y comprendrait rien. C’est prendre les gens pour des c...

      3 - « la démocratie directe (référendum) n’est qu’un moyen d’expression parmi d’autres » Vous confondez légitimité d’un gouvernement et légitimité à modifier une constitution. Toute modification importante de la Constitution doit passer par un référendum. C’est le minimum en démocratie. Passer par une assemblée acquise au gouvernement en place revient à shunter l’expression populaire.

      4 - « ces pays ne sont pas des démocratie parlementaires » . N’importe quoi.Vous incluez le Vénézuéla, ce qui est de le signe de votre partialité la plus douteuse.

      5 - « nous avons entendu très peu (voire pas du tout) de partisans du TCE s’élever contre la procédure. » Il y en a qui sont d’accord.

      « un prétexte pour continuer le débat sur le traité » Pourquoi ne le continuerait-on pas puisque ce traité revient sur le devant de la scène. Drôle de façon de voir la démocratie.

      « j’ai donc fait preuve d’une incommensurable mauvaise foi » Si vous le reconnaissez... Donc vous reconnaissez aussi que Sarko et ses amis sont aussi de la plus pure mauvaise foi ?


    • ronchonaire 8 décembre 2007 12:24

      @ Philou017 : « Donc vous reconnaissez aussi que Sarko et ses amis sont aussi de la plus pure mauvaise foi ? »

      Bien entendu, tout comme ceux qui hurlent actuellement au déni de démocratie sont de mauvaise foi car leur but dans cette histoire est d’empêcher que le traité ne soit adopté, pas que la « démocratie soit respectée ».

      Pour ce que cela vaut, imaginons un instant que dans un soudain retournement de situation, on nous inflige un nouveau référendum sur ce traité et que le « oui » l’emporte. J’entends déjà les grands défenseurs de la démocratie nous expliquer que de toute façon, ce second référendum n’était pas légitime, que nous n’avions pas à nous prononcer une seconde fois sur cette question (ce qui est vrai), que le seul vote légitime « du peuple » était le premier référendum, que « Sarko et les médias ont manipulé l’opinion », j’en passe et des meilleures, vous connaissez sans doute ce refrain aussi bien que moi.

      Si je peux maintenant reprendre vos points un par un :

      1. Plutôt d’accord ; si on voulait soumettre le texte à l’opinion, la moindre des choses aurait été de le rendre intelligible au plus grand nombre.

      2. Plutôt pas d’accord ; nos députés votent tous les jours des lois qui sont complètement illisibles pour la plupart d’entre nous ; ce n’est pas pour autant que nous demandons un référendum de manière systématique. En revanche, cela pose un problème plus fondamental : ces lois ne sont-elles pas censées elles aussi être accessibles à tout le monde ? Mais je m’éloigne un peu trop du sujet.

      3. D’accord pour les modifications de la Constitution (cf. un de mes précédents commentaires posté plus haut). Mais là encore une fois, il s’agit d’un traité, à moins que l’on ne considère une bonne fois pour toute qu’il s’agit de la Constitution d’une véritable fédération, signant l’arrêt de mort des Etats-nations, auquel cas il faudrait bien évidemment un référendum (pardon, je me suis mis à rêver éveillé).

      4. J’avoue, pure provocation de ma part.

      5. Je n’ai rien contre l’idée de relancer le débat sur l’Europe, bien au contraire. Je dénonce simplement le fait qu’on use de moyens détournés (les cris de douleur suite au fameux « déni de démocratie ») pour y parvenir.

      Une dernière question pour exposer un argument qui manquait à ma panoplie du parfait petit « ouiste » prêt à tout pour que ce traité soit adopté : quel est le plus gros déni de démocratie ? Que l’on passe outre le résultat du référendum ou que l’on laisse une poignée de gaulois récalcitrants bloquer une réforme qui concerne 26 autres pays et quelques 500 millions d’autres habitants ?

      Comment ça, c’est de la mauvaise foi ? smiley


    • ronchonaire 8 décembre 2007 12:29

      @ Michel Maugis :

      Je suis, comme vous l’écrivez si joliment dans votre bio, un fervent « partisan de la liberté dont la mauvaise foi est le principal moyen d’argumenter ». Par ailleurs, je suis partial et je le revendique ouvertement, ce qui me permet de garder l’esprit ouvert en admettant que d’autres, aussi partiaux que moi, puissent avoir des opinions différentes. Vos arguments nous emmènent donc vers un débat stérile qui ne m’intéresse guère. Et puis, j’ai partiellement répondu à la plupart de vos remarques dans ma réponse à Philou017, juste au-dessus.

      @ tout le monde :

      Les réactions sur ce fil sont simplement hallucinantes. Que la décision de faire passer le nouveau traité « en douce » pose problème et fasse débat, j’en conviens. Mais de là à partir sur des délires selon lesquels l’UE n’est pas démocratique, le Parlement Européen n’est pas légitime, etc., il ne faut quand même pas pousser. Avez-vous vraiment l’impression de vivre dans une dictature ?


    • Philippe Vassé Philippe Vassé 8 décembre 2007 13:28

      Ronchonaire,

      Vos remarques souvent fécondes au débat sont aussi instructives sur le fond.

      Que l’UE soit une structure non-démocratique, l’absence « hallucinante » de prévision naturelle et spontanée par les dirigeants de ses Etats membres de consultations des citoyens et des peuples en est la marque effarante, en tout cas pour tout démocrate.

      Une preuve : le Parlement ne décide rien, c’est une Commission non élue qui rédige et fait appliquer de force -sous peine d’amendes- des textes qu’elle recopie des documents remis par des lobbys qui sont si structurés à Bruxelles qu’ils ont des locaux à leur disposition et un service spécifique de l’UE pour mieux les écouter !

      Où sont entendus et écoutés, voire pris en compte les demandes des citoyens ?

      La BCE est indépendante des élus, tant du Parlement européen que des gouvernements des Etats membres. Elle ne rend de comptes à personne. Où est ici le principe des contre-pouvoirs et du contrôle des élus du peuple sur cette institution-clé ?

      Un organisme multi-étatique sans contrôle de personne sur lui, comment s’appelle ce principe ?

      Ce qui me semble parfois « hallucinant » est qu’il y ait encore des citoyens, certes de moins en moins nombreux, qui puissent avoir une forme de « nov-croyance » et qui voient encore dans l’absence de démocratie et de structures de contrôle au sein de l’UE un modèle de démocratie !

      Même formellement, les Banques Centrales chinoise, russe ou cubaine sont contrôlées et dirigées par les autorités élues ( je laisse de côté le« caractère » de ces diverses élections), je m’en tiens à la forme.

      Et que sont des députés d’un pays qui doivent voter, pour « application dans le droit national » des directives d’une Commission non-élue alors qu’ils sont censés voter pour les seuls intérêts de leurs électeurs-mandants, le tout sous peine d’amendes publiques ?

      A cette aune, les députés ne sont plus les représentants du peuple, ils deviennent des auxiliaires de la Commission européenne et de ses directives.

      Hallucinant, avez-vous écrit ? Oui, et de plus, c’est la vérité telle que tous le constatent.

      Bien cordialement,


    • ronchonaire 9 décembre 2007 12:00

      @ Michel Maugis :

      Vous me faîtes trop d’honneurs en consacrant une telle prose à ma « malhonnêteté » et à mon esprit fermé.

      Malgré tout, l’article n’était pas consacré à ma modeste personne et à ses travers mais à un sujet bien plus intéressant. Grâce aux autres intervenants, et notamment à l’auteur lui-même, qui ont, eux, su rester corrects, j’ai d’ailleurs beaucoup appris et je les en remercie.

      Au risque de vous décevoir, je ne riposterai donc pas à vos attaques personnelles (car c’est bien de cela qu’il s’agit : relisez votre dernier post, vous n’y parlez pratiquement que de moi).

      Au plaisir de « batailler » à nouveau avec vous sur d’autres articles, en espérant qu’à l’avenir vous vous focaliserez un peu plus sur le fond du débat et un peu moins sur vos contradicteurs.


  • bernard29 candidat 007 7 décembre 2007 13:00

    Vous dites ;

    « Troisièmement, la démocratie directe (référendum) n’est qu’un moyen d’expression parmi d’autres. Je vous rappelle d’ailleurs que la France est une démocratie parlementaire, que nos députés sont élus au suffrage universel direct et qu’ils sont donc parfaitement légitimes pour décider à notre place. Leur ôter cette légitimité, voilà le vrai déni de démocratie, doublé au passage d’un manque de respect flagrant envers tous ceux qui les ont élus. »

    Lorsqu’il s’agit de la constitution, loi fondamentale d’un pays qui définit les contours et modalités de la vie publique et politique) il est impératif en démocratie de demander l’avis des citoyens.

    Pour l’établisement d’une constitution, la voie normale est la convocation d’une constituante puis la validation par le peuple.

    Pour la revision , du moins lorsqu’elle touche à la répartition des pouvoirs entre les institutions, la voie logique est le référendum. On pourrait admettre que certaines revisions mineures -( nb de commisssions à l’assemblée, modalités de création de groupes politiques à l’assemblée) qui relèvent plus du réglement intérieur que de la constitution, on puisse passer par la voie parlmeentaire. Et encore !!!


  • Tonio Tonio 7 décembre 2007 13:11

    Hé bien, je vais être la voix dissonnante ! smiley

    Je ne pense pas qu’un référendum sur le Traité de Lisbonne soit une bonne chose, et ce pour une raison très simple : le texte est completement incompréhensible. Je crois qu’il y’a un problème majeur à soumettre au peuple un texte qui nécessite qu’on le lui interprete. Et donc je crains deux choses :

    - On a vu les interprétations hallucinantes qu’ont pu développer certains ouitistes et nonistes sur le TCE, qui était pourtant un texte assez clair et facile à lire. Bien entendu, dans la mesure où ces interprétations frappaient le plus l’imagination, ce sont souvent elles qui ont introduit le débat. Imaginer ce que peut donner le même exercice avec le texte actuel me donne des frissons.

    - Sur un texte incompréhensible sur lequel Sarko s’est personnellement beaucoup engagé, je crains un effet plesbicitaire du genre lancer de tomates. En somme, que le texte soit oublié au profit du coup de gueule.

    Bien entendu, ces arguments ne sont pas en acier. D’abord, la question de la complexité peut être posée pour à peu près toute question qui intéresse la démocratie. Je pense, pour une part, que Royal a perdu précisément parce que sous la complexité du discours, les français ont su voir le vide. On ne peut pas traiter le peuple comme un mineur. Ensuite, précisément, si le peuple décide de se foutre du traité et de s’emparer de la tribune qu’on lui offre, ma foi c’est lui qui décide. Reste que je trouve que le texte est réellement très compliqué, et que ça fait cher du coup de gueule.

    Le seul argument qui tienne vraiment pour moi, c’est celui du parallélisme : les français ont voté sur le traité précédent, ils doivent pouvoir voter la nouvelle version.

    Sauf que là, il s’agit d’avantage d’un patch que d’une constitution. Et la partie III qui avait tant suscité d’opposition a disparu. Certains continuent à la voir dans les traités existants dont elle était largement la reprise. Mais bon, si ce qu’ils critiquent c’est le traité de Rome de 56, pour le coup personne ne propose de le supprimer.


    • ZEN ZEN 7 décembre 2007 13:22

      @ Torio

      Commentaire mal placé, plus haut ;


    • 5A3N5D 7 décembre 2007 13:57

      «  »« Je ne pense pas qu’un référendum sur le Traité de Lisbonne soit une bonne chose, et ce pour une raison très simple : le texte est completement incompréhensible. »«  »

      Et le peuple (la populace) ne pouvant le comprendre, autant ne pas lui demander son avis. Et qui a rédigé ce beau texte, que, de leur propre avis, des spécialistes du droit européen ont du mal à déchiffrer ?

      J’oserai enfoncer davantage le clou : puisque le « projet de constitution européenne » s’est transformer en « traité », nul besoin d’utiliser la voie parlementaire :

      Constitution, Article 11 :

      « Le Président de la République, sur proposition du Gouvernement pendant la durée des sessions ou sur proposition conjointe des deux assemblées, publiées au Journal officiel, peut soumettre au référendum tout projet de loi portant sur l’organisation des pouvoirs publics, sur des réformes relatives à la politique économique ou sociale de la Nation et aux services publics qui y concourent, ou tendant à autoriser la RATIFICATION D’UN TRAITE qui, sans être contraire à la Constitution, aurait des incidences sur le fonctionnement des institutions. »

      Question : le TCE aura-t-il une influence sur nos institutions ?


    • Philippe Vassé Philippe Vassé 7 décembre 2007 14:09

      Tonio,

      Votre intervention est assez cocasse en ce sens que ce sont des politiques conscients qui ont « produit » le texte actuel qui est une reprise de tout l’ancien, parfois en pire.

      Ils l’ont fait consciemment, qu’ils soient de droite ou de gauche : il y a eu consensus pour écrire un TCE obscur et essayer donc de faire ensuite argumenter que les peuples n’ont pas l’intelligence, ou la culture, pour le comprendre.

      De plus, votre argument sur le fait qu’un référendum vaudrait acte de combat anti-gouvernemental, il est usé puisque c’était déjà en 2005 un « argument » contre le vote référendaire.

      Or, la démocratie, c’est de donner la parole aux citoyens quel que soit le gouvernement et le contexte politique du moment.

      Et ainsi de faire le pari de la confiance aux citoyens et en leur intelligence !

      Ce pari de l’intelligence des citoyens, certains le font sans peur, d’autres essaient désespérément d’éviter d’en débattre par peur de l’expression consciente de ce peuple.

      Peut-être la peur vient du fait que le peuple comprenne fort bien qu’un TCE opaque ne soit justement fait pour l’abuser et le tromper....

      Serait-ce donc le cas ?

      Bien cordialement,


    • ronchonaire 7 décembre 2007 14:11

      @ 5A3N5D : l’article 11, que vous citez, stipule en effet que le Président « peut » convoquer un référedum, pas qu’il « doit » le faire.


    • 5A3N5D 7 décembre 2007 14:32

      @ ronchonaire,

      Vous avez parfaitement raison, et ce caractère optionnel est une caractéristique de notre droit public national : « Le préfet peut..., Le maire peut... » Mais s’il ne veut pas, s’il a mal déjeuné, si des intérêts clientélistes sont en jeu, il ne peut pas !!! C’est de cette façon que les tribunaux administratifs s’asphyxient.


    • Philou017 Philou017 7 décembre 2007 17:07

      Tonio a dit : « Royal a perdu précisément parce que sous la complexité du discours, les français ont su voir le vide. On ne peut pas traiter le peuple comme un mineur. »

      je pense exactement le contraire. Pour moi, Sarkosy a passé son temps a flatter l’électeur dans le sens du poil, par des discours simplistes et populistes. Sous le simplisme, les Français n’ont pas su voir le vide. Comme quoi, on peut encore blouser le peuple facilement.


  • Tonio Tonio 7 décembre 2007 14:32

    @zen : oui, le temps que je tape mon com en faisant autre chose à côté, je n’étais plus une voix dissonante smiley

    @deschiffresetdeslettres : pas aussi simple. On ne peut pas dire simplement « le peuple peut tout comprendre » ou « il faut décider à sa place dès qu’il y’a un angle technique ». Il y’a des choses plus ou moins dures à comprendre, le traité de Lisbonne est plutôt du côté des trucs difficiles et sa compréhension par le citoyen n’est pas gagné d’avance.

    Quant au caractère constitutionnel ou pas, ben c’est comme tous les traités européens, ils demandent toujours un peu d’aménagement constitutionnel. Pour Maastricht, Amsterdam... à ma connaissance personne ne prétend que ce sont des constitutions. smiley

    @l’auteur : le combat anti-gouvernemental est ouvertement présenté par mes potes militants nonistes comme une des raisons majeures pour un référendum. Pour que le vote traduise une réflexion collective, il ne faut pas qu’il y’ait trop de motifs de mécontentements qui s’additionnent les uns aux autres. Sinon, le résultat du shaker électoral risque d’être aléatoire. L’argument est peut-être pas très neuf, mais il y’a une réalité derrière. Maintenant, sur la question de la démocratie, ça fait un certain temps qu’on manque d’arguments vraiment neuf ! smiley

    Pour le reste, je ne sais pas s’il y’a complot des politiques ou pas. Il est certain que la méthode de réforme par renvoi a été choisie pour bien marquer l’absence de la partie III. Elle rend illisible ce qui restait de la partie I, alors que cette partie était relativement moins critiquée.


    • Philippe Vassé Philippe Vassé 7 décembre 2007 15:07

      Tonio,

      Bien évidemment, tout vote, quel que soit son enjeu, a lieu à un moment donné. Est-ce parce que les conditions politiques, climatiques, économiques, sociales, ou autres seraient ce qu’elles sont-variables et dynamiques- que l’on devrait supprimer la démocratie ?

      Tout vote est inscrit dans un contexte qui rend son issue plus ou moins aléatoire.

      C’est une vérité connue de tout un chacun. Et cela vaut pour tous les pays.

      Le TCE qui est débattu ici est bien une Constitution européenne qui a donc valeur légale pour 27 pays. Je pense que cela est compris par tous les citoyens.

      Ceci étant, on peut discuter, et Zen a raison de le dire, sur le fait qu’il faut un DEBAT PUBLIC REEL et CONTRADICTOIRE afin que les citoyens soient placés en état de comprendre les enjeux de ce TCE

      Les analyses percutantes qu’en a fait Etienne Chouard sont ici un élément du débat public nécessaire, mais ne l’épuisent pas.

      Et au-delà, il est essentiel que cesse le mépris des citoyens et des peuples en UE et par l’UE qui seveut être un modèle de démocratie.

      C’est aux peuples des 27 pays, dont pour ce qui nous concerne ici au premier chef le peuple français, de décider démocratiquement de l’avenir de ce TCE par un vote DEMOCRATIQUE sans lequel l’UE irait droit dans un mur.

      La démocratie est ici une et indivisible, et il importe d’éviter les faux-fuyants qui ne cherchent qu’à éluder ce DEBAT DE PRINCIPE.

      Le fond anti-démocratique des choix des dirigeants politiques de l’UE et la forme opaque du TCE sont ici liés.

      Il y a volonté nette de réduire la démocratie au néant ! Ceci en méprisant les peuples et leur intelligence, leurs droits et leurs capacités à comprendre.

      Quiconque accepte de laisser la démocratie être ici détruite se prépare et prépare pour tout le continent un très sombre destin.

      Bien cordialement,


  • Kobayachi Kobayachi 7 décembre 2007 16:07

    Au Venezuela les citoyens ont voté pour une modification d’une constitution qu’a priori ils connaissaient déjà.

    En Europe ont nous a demande de voter une nouvelle constitution illisible par la plupart des gens.

    L’erreur de nos dirigeants n’a pas été de demander l’avis au peuple, mais simplement de leur remettre un texte si compliqué et de leur demander une réponse sur la constitution en son entier sans réel dialogue possible. Autant demander de lire les clauses d’un contrat d’assurance de 300 pages a un néophyte.

    Je suis d’avis que si le referendum s’était fait en plusieurs tours, pour ne voter qu’une partie de la constitution a chaque tour jusqu’a obtenir l’ensemble, un réel dialogue aurait pu se mettre en place et les citoyens auraient pu mieux juger les pour et les contres de chaque article. On aurait ainsi pu modifier uniquement les articles qui ne plaisaient pas au lieu de tout reformuler dans un texte encore moins lisible.


    • Philou017 Philou017 7 décembre 2007 17:16

      Il parait que certains Vénézuéliens, et pas des intellectuels, sont capables de citer des articles de la constitution par cœur. Il faut dire que là bas, il y a une véritable démocratie avec de vrais options politiques.

      Ici, on propose des traités illisibles en évitant de les proposer au scrutin populaire. Cherchez l’erreur.

      Je pense que cette façon de mettre en place des choses tres compliquées et incompréhensibles, avec l’appui de médias alignés, représente une grave dérive vers une dictature de facto de certaines « élites », s’appuyant sur la manipulation et l’abrutissement des gens. Ou est la démocratie dans tout cela ? Peu être juste de pouvoir deballer son indignation sur Internet, sans que ça change grand-chose..


    • Philippe Vassé Philippe Vassé 8 décembre 2007 05:18

      Kobayachi,

      Votre commentaire est pertinent, mais s’arrête malheureusement au bord de l’action collective pratique.

      Comme vous ne l’ignorez pas, à ce jour, des pétitions et initiatives diverses, tendant à se fédérer, y compris au niveau européen, existent et sont largement soutenues

      Internet est donc bien un outil de communication de masse, mais les choses ne s’arrêtent pas à cela. Heureusement !

      Comme je l’ai exprimé dans l’article, l’outil sert aussi à organiser la colère légitime et la volonté démocratique des citoyens sur le sujet.

      Et de ce côté là, les progrès en termes de forces rassemblées et tendant à s’organiser sont considérables.

      Bien cordialement,


    • Philippe Vassé Philippe Vassé 8 décembre 2007 05:20

      Le message précédent était en fait pour Philou017 et non Kobayashi.

      Avec toutes mee excuses pour cette faute de nom.


  • Martin sur AgoraVox Martin sur AgoraVox 7 décembre 2007 21:01

    La Constitution de l’Union européenne doit garantir la démocratie et par conséquent doit garantir le droit aux référendums et doit préciser les conditions de déclenchement de référendum.

    La Constitution de l’Union européenne devrait indiquer avec des mots clairs, simples et concis, quels sujets, quelles questions, doivent dépendre de référendums au niveau des États membres et quelles questions doivent obligatoirement être soumises aux référendums au niveau de l’Union européenne.

    Au niveau de l’Union européenne, en plus de référendums d’initiative populaire, le référendum doit être obligatoire pour un certain nombre de questions qui touchent aux fondements mêmes de l’UE et de son identité :

    - La Constitution,

    - Chaque élargissement à un nouvel État membre,

    - La politique d’immigration en provenance d’autres continents,

    - Les règles d’attribution de la citoyenneté,

    - La politique sociale,

    - La globalisation de l’économie,

    - etc.

    Indépendamment de ces questions obligatoirement soumises au référendum, il est nécessaire de définir la possibilité que des référendums soient organisés sur l’initiative des citoyens européens au sujet de n’importe quelle question qui paraît importante à la population européenne. La possibilité de prendre des décisions sur l’initiative des citoyens, à tout moment, sur n’importe quelle question, est la garantie de la démocratie, c’est la garantie que les politiques devront toujours suivre l’opinion de la majorité, au lieu de l’ignorer comme ils le font maintenant.

    Le nombre de supporteurs nécessaires pour déclencher un référendum sur l’initiative des citoyens devrait être fixé de manière réaliste : une personne avec la bonne proposition pour le référendum devrait pouvoir convaincre le nombre minimum de supporteurs nécessaires. Au niveau d’UE, afin de pouvoir être soumise au référendum, l’initiative (proposition pour le référendum) devrait avoir besoin de 10 000 citoyens supporteurs qui déclarent qu’ils soutiennent l’initiative. Si le nombre était plus élevé, seuls les partis politiques pourraient dans la pratique déclencher les référendums - mais le but recherché c’est que justement les citoyens puissent exercer le contrôle au dessus des partis politiques.

    De toute façon, lors de vote, les électeurs élimineront les propositions peu convaincantes.

    Il ne faut pas que les politiques décident, selon leurs calculs, sur quelles questions particulières les citoyens peuvent exprimer leur volonté par référendum et sur quelles autres questions les citoyens n’ont pas le droit d’imposer leur volonté majoritaire.

    La garantie des référendums, obligatoires et sur l’initiative des citoyens, est la garantie de l’application de la démocratie et doit être présente dans la Constitution de l’Union européenne. La démocratie sera établie quand la volonté de la majorité de citoyens sera systématiquement et scrupuleusement respectée.


    • Philippe Vassé Philippe Vassé 8 décembre 2007 05:27

      Martin,

      Je marque également mon accord avec les principes que vous posez.

      Ceci dit, commençons par le commencement : le TCE avant de construire autre chose.

      Vos propositions ont ceci de positif, à mon sens, qu’elles induisent que si Constitution européenne il y avait un jour, elle devrait d’abord être débattue par les citoyens et les peuples, et non entre quelques dirigeants, ceci afin que les processus de décision soient démocratiques et transparents, et non le fruit d’une réunion de dirigeants non-mandatés par leurs citoyens produisant un texte « opaque ».

      Si effectivement, ce TCE est de nouveau rejeté par les peuples, dont au moins celui de France, alors se poseront les questions de revoir de fond en comble les procédures européennes, à commencer par la suppression des directives européennes que les députés des pays DOIVENT accepter sous peine d’amendes lourdes payées par les citoyens.

      Là aussi, la question de la démocratie est posée et elle ne fait que commencer à être largement posée.

      Bien cordialement,


  • ZEN ZEN 7 décembre 2007 21:08

    @ Martin

    Assez en accord avec vos propositions. On peut se référer à un démocrate exigeant à ce sujet :

    « L’abdication d’une démocratie peut prendre deux formes, soit elle recourt à une dictature interne par la remise de tous les pouvoirs à un homme providentiel, soit à la délégation de ses pouvoirs à une autorité extérieure, laquelle au nom de la technique exercera en réalité la puissance publique, car au nom d’une saine économie on en vient aisément à dicter une politique monétaire, budgétaire, sociale, finalement, une politique, au sens le plus large du mot, nationale et internationale ».(Pierre Mendès-France)


  • Matéo34 Matéo34 7 décembre 2007 21:47

    Bonjour,

    D’accord surle fond de l’article sauf pour prendre les Constitutions de Staline et Mao comme exemple de démocratie : non seulement il n’y a pas eu de débat démocratie sur le contenu, ni d’assemblée constituante et pour ce qui est du vote... je n’en dis pas plus !

    Ceci dit, avant de parler de référendum, il ne faut pas négliger ce qui doit se passer avant : les votes parlementaires. Il doit y avoir deux séquences : une première où chauqe assemblée va voter sur la ratification du traité, et un deuxième vote quand le parlement va être réuni en congrès pour modifier la Constitution (celle-ci ayant été modifiée et renvoyant au frère jumeau dont on nous dit que c’est pas pareil) à la majorité des 3/5. Etat du rapport de force : Les groupes communistes et alliés votent contre ratification parlementaire. Si le PS suit la promesse de sa candidate, normalement il doivent voter contre toute ratification parlementaire. Idem pour pour le quarteron de député MODEM puisque Bayrou avait aussi promis un référendum. S’y ajoute enfin quelques député souvrainistes (10 si ma mémoire est bonne). Il ne manquerait plus que 8 voix pour que la minorité de blocage des 2/5 soit réunie et le recours au référendum obligatoire(article 89 de la Constitution et non l’article 11). Il serait donc bon que les partisans de la démocratie mette la pression directement sur leur député (toutes les coordonnées sur le site des assemblées) en même temps que de pétitionner.

    C’est sur le fond du traité que les divisions renaitront : le contenu est rigoureusement le même : obligation d’augmenter ses dépenses militaires, soumission à l’OTAN, la commission toujours à l’initiative des « lois » européennes, affirmation du burlesque « concurrence libre et non faussé » (au nom de laquelle après avoir tué tout espoiir de service public, va s’attaquer au droit de la consommation), affirmation de droits fondamentaux qui ne serviront à rien (si la libre concurrence est le principe majeur que rien ne doit entravé, les autres droits lui seront soumis)... et puis tout le reste : protocole pour arranger les anglais et les polonais (veulent rester en dehors de la charte des droits fondamentaux), les modofications incompréhensibles même pour un juriste enragé. Si le contenu est rigoureusement le même, les divisions le seront aussi. smiley

    Cette lutte pour un référendum est capitale pour au moins deux raisons :

    - Elle permet de réaffirmer un principe républicain : Un président ne reçoit pas LE pouvoir mais UN pouvoir, un mandat pour gérer, modifier et faire évoluer notre liberté en fonction de proposition. Le fait qu’il ait eu 53% des vois ne lui donne pas le droit de tout faire (mais surtout pas n’importe quoi... smiley ), le peuple,seul détenteur de la souveraineté, devant donner son accord pour ce qui relève de ses principes fondamentaux.

    - Elle permet de construire une réelle europe politique parce que seul un débat et un vote démocratique sur une Constitution, sur ce qui fait réellement le ciment entre tous les européens, permettra de créer un peuple uni qui demande des règles acceptées par tous. Je suis en desaccord total avec ceux qui affirment que cela n’est pas une constitution : outre une pseudo répartition des pouvoirs, il y a toujours la même procédure abérrante de révision (qui est tellement compliquées que le droit à révision n’existe pas). Je crois que nous sommes entrain d’assister à la cosntruction d’un Etat, et que la lutte qui se mène depuis 2005 est un processus constitutionnel. Il ne faut pas non plus négliger un autre moment politique : les prochaines élections européennes. c’est tout aussi important car là aussi, cela sera un moment pour dire l’Europe que nous souhaitons. A lire avec intérêt pour ce qui est de la gauche européenne : http://www.francis-wurtz.eu/

    Pour conclure, cette Constitution a le même défaut que la Cosnitution stalinienne de 1933, comme celle de Chavez : les uns veulent constitutionnaliser un système économique. certains voulaient garver dans le marbre un système économique socialiste, et les autres veulent constitutionnaliser le libre échange. C’est dangeureux pour les libertés dans un sens comme dans l’autre.

    Pour les pétitions :

    http://www.traite-europeen.eu/spip.php ?article=1

    http://wwwrespecteznotrenon.org/ PRS

    http://x09.eu/fr/ ?c=fr je la recommande : pétition pour un référendum dans tous les pays de l’Union et faite par plusieurs organsiation politique de tous les bords.

    Mathieu


    • Philippe Vassé Philippe Vassé 8 décembre 2007 05:31

      Matéo 34,

      D’accord avec votre commentaire. Juste un point de compréhension : la référence à Staline et Mao était, vous l’aviez compris, de l’ironie sur le formalisme minimaliste.

      Que l’UE se refuse pour le moment à faire voter les peuples des 27 Etats membres sur le TCE actuel est donc en dessous même des « normes démocratiques » - ceci dit avec ironie- des régimes cités.

      Cela me semblait clair. Mais apparemment,cela va encore mieux en le disant plus clairement.

      Bien cordialement,


  • vieuxcon vieuxcon 7 décembre 2007 22:06

    Je suis assez d’accord avec Kobayachi. On est soit acteur, soit spectateur, mais quand nous sommes spectateur, nous ne portons pas la responsabilité de l’inintelligibilité du propos.

    Si le peuple est trop con pour comprendre le TCE ou la constitution, alors il faut prendre le temps de lui apprendre. Mais quand le peuple s’est emparé du vote sur le traité constitutionnel il a dit non. C’était lui l’acteur, il a joué sa partition et elle est très lisible ; même si moi aussi, j’aimerais bien que tous les peuples européens se fassent la bise.

    Quand on m’a donné ce texte à lire, que j’ai fait lire aussi à des belges (puisqu’ils n’étaient pas consultés), et à des professeurs d’économie en Suisse (puisqu’ils n’étaient pas directement concernés), les uns comme les autres m’ont conforté, dans l’idée que ce texte n’était pas un bon texte.

    Je sais on nous dit : « mais nous l’aurions amendé ensuite ». Bien sur ! Faut il que je vous rappelle qu’à leur création les régimes spéciaux, n’étaient qu’une première étape, qu’ils devaient devenir la règle pour tous.

    Bref, la France n’est plus, pour autant qu’elle l’eusse été, une grande nation démocratique.


    • Philippe Vassé Philippe Vassé 8 décembre 2007 05:34

      Vieuxcon,

      Vous avez écrit en conclusion de votre commentaire : « Bref, la France n’est plus, pour autant qu’elle l’eusse été, une grande nation démocratique. »

      Je me permets donc de compléter votre phrase en lui rajoutant ceci, qui lui donnera un aspect positif pour le futur « D’où la nécessité de lui rendre la démocratie ».

      Bien cordialement,


  • stradiuvarius 7 décembre 2007 23:47

    Comme si il était besoin de démontrer que l’UE n’est pas un projet démocratique.... Il doit y avoir l’URSS ou l’Indochine d’Hô Chi minh pour souffrir la différence parce qu’un Parlement qui à Strasbourg n’a pas même l’initiative des Lois, il doit falloir remonter à la Régence pour constater ce genre d’aberration ! Enfin, si il y en a qui souhaitent continuer à se faire enfler par la rhétorique des « bisous », des « on se tient pas la main ou la barbichette »....Pour moi c’est Non Merci...


    • Philippe Vassé Philippe Vassé 8 décembre 2007 05:40

      Stradiuvarius,

      Merci de votre commentaire qui souligne que l’UE est en effet comme telle un orgnanisme qui n’a rien de démocratique, dans sa constitution concrète de facto, comme dans son fonctionnement.

      C’est justement parce que vous avez pleinement raison sur ces points ( quoique la Régence ait été peut-être plus « ouverte » et moins « abscons » que l’UE, soit dit en passant avec ironie) que les initiatives concrètes se multiplient afin que les citoyens recouvrent leurs pleins droits démocratiques.

      A comemencer par le droit à un référendum sur ce TCE qui n’est que la copie aggravé de l’ancien, rejeté un certain 29 mai 2005 malgré une union sacrée de dirigeants de toutes opinions qui voulait que le peuple se plie à leurs choix propres.

      Bien cordialement,


    • stradiuvarius 8 décembre 2007 15:04

      Bonsoir Philippe,

      Merci pour votre réponse. J’ai en effet un peu hésité avant que de prendre la régence comme métaphore, pour Ubuesque que puisse être l’Europe « démocratique » actuelle. J’ai notamment bien ri pour le « moins abscons » que vous soulignez, la concernant :- )

      Je suis de ceux, avec vous, qui ne peuvent comprendre ou supporter qu’un texte à 90 % identique à celui que nous avons rejeté en 2005 ne soit pas (à nouveau) soumis à l’approbation des Français.

      Il y a en effet une (dangereuse collusion) entre les « élites », le pouvoir, les médias, les Turco supporters pour nous expliquer de manière aberrante et surréaliste ce que nous devons faire ,penser ou pire voter.

      Moi en tout cas, je ne me plierai pas, je ne démissionnerais pas...sinon devant un scrutin démocratique qui infirmerait ou contredirait celui de 2005.

      Cordialement,


  • vivelecentre 8 décembre 2007 06:57

    Vous allez certainement un peu vite en besogne !

    Au lendemain de son echec, Chavez estime et dit publiquement (sic) que le peuple n’a vraisemblablement pas compris le texte qui lui etait soummis et qu’il envisage de trouver un autre chemin pour le passage au socialisme...

    Sont envisagé la ratification au niveau parlementaire, (risqué comte tenu d’une certaine prise de conscience même dans les rangs « chaviste » du risque de derapage de ce projet..), ou la voie « petionnaire »...

    La « grande leçon de democratie » est une notion toute relative...


    • Philippe Vassé Philippe Vassé 8 décembre 2007 13:13

      vivelecentre,

      Il est vrai que les dirigeants de l’UE et de ses Etats membres vont très vite en besogne. Ils veulent même que les peuples n’aient jamais le droit à la parole, ou alors, le moins possible.

      Au Vénézuela, quoi que l’on puisse prédire de la suite, il y a bien eu un référendum. Et le peuple a voté, en l’occurrence contre le projet proposé.

      En France, ce référendum n’est pas encore proposé par les autorités, et même pas encore discuté dans son principe, lequel est pour l’heure renié par de élus du peuple.

      A l’évidence, la besogne est vite faite : on veut passer à la trappe la démocratie. Mais pour faire quoi au juste ?

      Pour faire appliquer un Traité auquel les gens ne comprendraient rien ? Pour assurer l’absence de démocratie actuelle et lui conférer une durée illimitée ?

      Ce sont là des questions qui font débat et qui ne sont pas près de se résoudre dans ce type de manoeuvres dangereuses et anti-démocratiques.

      Bien cordialement,


  • vivelecentre 8 décembre 2007 14:49

    Façon de presenter les choses...

    Il me semble me rappeler qu’il y avait bien eu referundum en France aussi !

    Et que le texte « edulcoré » d’aujourd’hui a pour but de repasser une idée rejetée par la majorité des français mais acceptée par une majorité d’ européens soit par voie parlementaire , soit par voie de referundum

    Aujourd’hui et pour faire un parrallele quand même un peu douteux, Mr Chavez qui avait pourtant (sous pression de l’armée ??) indiqué respecter le resultat de la consultation relancera certainement son projet rejeté par la majorité par d’autres chemins moins democratique...


  • vieuxcon vieuxcon 11 décembre 2007 02:04

    Vive le centre vous écrivez Et que le texte « edulcoré » d’aujourd’hui a pour but de repasser une idée rejetée par la majorité des français mais acceptée par une majorité d’ européens soit par voie parlementaire , soit par voie de referundum

    Le soit par voie de référendum est de trop. Les seuls pays ou a eu lieu un référendum l’ont rejeté.


  • vivelecentre 13 décembre 2007 16:13

    L’Espagne, le Luxembourg....


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