mercredi 4 mai 2011 - par Philippe Vassé

Il y a 100 ans : la première révolution chinoise, un événement mondial fondateur

2011 est et restera une année où les révolutions populaires sont passées du stade de « spectre » effrayant pour les uns, d'espoir de renaissance pour les autres, à la réalité vivante, concrète, pour des centaines de millions d'habitants de la planète.

Pour l'Asie, cette année 2011 marque aussi un événement fondateur essentiel : l'entrée du continent tout entier, en 1911, dans l'ère des révolutions émancipatrices, lesquelles se sont poursuivies tout le long du siècle, de l'Afghanistan à l'Inde, de la Russie à l'Indonésie, en passant par les pays de l'ancienne Indochine et la Turquie.

Ces révolutions nationales et démocratiques ont permis, avec du temps, avec des millions de morts et des souffrances innombrables, de donner naissance aux Etats actuels en plein essor que sont la Chine, l'Inde, la Russie, le Pakistan, la Corée du sud, le Vietnam, Taïwan, entre autres pays.

Son point de départ fut le mouvement révolutionnaire qui ébranla le monde de l'époque, engagea tout un continent sur la voie de l'expulsion des pouvoirs colonialistes étrangers et essaya à de multiples reprises d'accéder à une vraie démocratie : la révolution chinoise victorieuse en octobre 1911.

1911 : la révolution chinoise triomphe incomplètement du passé autocratique et colonialiste
 
En 1911, l'Europe et les Etats-Unis ont déjà connu depuis longtemps leurs révolutions démocratiques, lesquelles se sont étalées de 1776 à 1848.
 
Les Etats européens ont colonisé, dans le sang et surtout dans l'humiliation de nombreux peuples, la majjeure partie de l'Afrique et de l'Asie. Les Etats-Unis ont mis sous leur tutelle militaire, directe ou indirecte, les peuples d'Amérique latine.
 
Deux révolutions populaires ont échoué en Europe dans un passé relativement récent : la Commune de Paris de 1871 et la révolution russe de 1905. Elles ont été sauvagement réprimées : le sang des populations pauvres a coulé largement à Paris et dans la ville de Pétrograd (Saint Petersbourg).
 
Depuis quelques années, les tensions entre puissances colonialistes s'accroissent car le partage du monde colonial n'a pas été très « égal » entre les puissances européennes. Pour l'Europe, l'Angleterre et la France se sont emparées de la part essentielle. L'Allemagne, l'Italie, la Hollande, la Belgique, n'ont obtenu que des miettes.
 
Le public européen ne s'occupe fondamentalement que des affaires de son continent : seuls, les milieux industriels et financiers s'intéressent, à leur manière prédatrice, au reste de l'humanité et de la planète.
 
La Chine a bien connu, avant 1911, des soubresauts révolutionnaires, mais aucun de ces mouvements n'a abouti.
 
A la tête d'une organisation agissant dans divers pays du monde en lien avec les émigrations chinoises locales et en Chine même, organisation qui lutte pour l'indépendance nationale, la liberté pour le peuple, l'unité nationale et une République sociale fondée sur l'égalité économique, se trouve un médecin venu de Chine.
 
Celui-ci, appartenant à l'ethnie hakka (une ethnie chinoise très active, solidaire et structurée), a pour nom Sun Yat Sen. Ce docteur a fondé un parti connu par ses initiales : KMT ou parti nationaliste chinois. Au sein de ce parti coexistent en ce début de XXème siècle diverses tendances politiques, la principale étant influencée conjointement par les théories du russe Lénine et des socialistes allemands ainsi qu'anglais.
 
L'objectif commun est clairement défini : détruire le régime impérial vermoulu et corrompu, établir sur ses ruines une République chinoise libre, souveraine, sociale et démocratique, chasser les colonialistes étrangers qui pillent le pays, ruinent son économie et saignent ses habitants.
 
En octobre 1911, 6 ans avant la révolution russe du même mois de 1917, le dixième (! !!) soulèvement organisé par les militants du parti nationaliste chinois réussit à chasser l'impératrice Tseu Chi et sa cour de prébendiers prévaricateurs.
 
La première révolution chinoise est en marche. Le 10 octobre 1911, Sun Yat Sen, proclame au monde la naissance de la première République chinoise de l'histoire.
 
Certes, la révolution de 1911 ne pourra pas mettre tout à fait fin au colonialisme en Chine, ni aux tendances autocratiques, mais il porte un coup mortel au premier pour l'Asie et va permettre de fonder les bases d'une Chine industrielle, plus moderne et plus cultivée, gage d'un avenir où le vieux pays aux richesses colossales pourra restaurer sa place dans les affaires du monde.
 
Ainsi, si les résultats immédiats de cette révolution pour le peuple chinois ne seront pas, en apparence, évidents et positifs, l'Histoire voit dans cette révolution la première d'une longue série sur le continent asiatique et le coup d'envoi, l'exemple encourageant pour les mouvements nationaux et sociaux de libération de l'époque, de l'Inde à l'Indochine, de la Russie à la Turquie.
 
 
Le long et sanglant combat des peuples de tout un continent pour leur dignité et être parties prenantes de l'histoire de l'humanité
 
En 1911, l'effet de souffle de la révolution chinoise a moins marqué l'Europe que celle, plus proche et bien plus menaçante immédiatement pour l'ordre social du moment, de la révolution russe d'octobre 1917.
 
De plus, à l'époque, les négociations avec le relativement faible gouvernement républicain chinois permettent à des pays européens, notamment l'Angleterre, de conserver, ici et là, des portions de leurs anciennes possessions coloniales. Mais, le coup essentiel a été porté. Pour les révolutionnaires chinois, la tâche fixée n'est pas remplie en 1911 : il faudra continuer le combat révolutionnaire pour à la fois chasser les tendances autocratiques dans la République et les colonialistes étrangers.
 
Ce programme initial anti-colonial sera quasi-achevé, à l'exception des cas de Hong-Kong, Macao et Singapour, par la troisième révolution chinoise de 1949, après l'échec sanglant de celle de 1927.
 
Quant à la revendication démocratique et sociale, la longue marche douloureuse du peuple chinois continue, entre prison, oppression et répression.
 
Pour les peuples d'Asie, le XXème siècle est celui du réveil de l'indépendance et de la souveraineté nationale, le combat contre le colonialisme humiliant qui appauvrit les peuples et pour accéder enfin à une reconnaissance de l'ensemble du monde des pays du continent.
 
En 2011, on mesure le chemin parcouru : la Chine est devenue, avec sa force démographique, la seconde puissance économique mondiale et la banque créancière de la planète, l'Inde est en essor continu et affirme chaque jour sa place de grande puissance à tous les niveaux, la Russie, malgré ses immenses difficultés, a pris une place à la hauteur de sa puissance, et les autres pays asiatiques sont de plus en plus influents dans l'économie mondiales et les affaires politiques internationales.
 
D'une certaine manière, au vu des réalités présentes, les populations chinoises du monde entier, où qu'elles vivent, peuvent maintenant regarder leur histoire avec fierté et se tourner vers l'avenir avec une certaine confiance.
 
 
Un anniversaire diversement apprécié, une source de fierté pour les peuples et un avertissement pour le futur
 
L'anniversaire de la première révolution chinoise sera donc célébrée dans tout le monde chinois cette année, mais avec des manières diverses qui reflètent bien les peurs du présent face à l'avenir.
 
Célébrer une révolution par les temps de crise actuelle, notamment dans le monde chinois, n'est pas un exercice aisé pour toutes les autorités concernées.
 
A Pékin, la chose est à manier avec délicatesse, entre le souvenir pour le gouvernement du mouvement révolutionnaire de mai-juin 1989 qui se termina par le massacre des étudiants et jeunes travailleurs de la Place Tienanmen. L'accent sera donc mis sur l'aspect nationaliste et patriotique, la grandeur des réalisations du pays (présentées aussi comme les succès du régime), l'ancienneté cinq fois millénaire de la nation chinoise et son courage à vaincre les difficultés (et ses ennemis).
 
Il importe au pouvoir de s'approprier publiquement l'héritage de la révolution de 1911, tout en écartant les revendications aujourd'hui gênantes pour l'autocratie de 2011 : la démocratie, la République sociale, l'égalité économique, le respect des différentes cultures au sein de la Chine.
 
A Taïwan, la fête est aussi à organiser avec habileté face à une opinion qui, si elle accepte des accords de relations pacifiés avec la Chine, ne veut pas intégrer cet Etat et abandonner son indépendance de facto.
 
A Hong-Kong, vestige symbolique du colonialisme, là aussi, les autorités devront fustiger avec finesse le passé colonial qui a « fait » la cité tout en évitant de trop mettre en cause les spécificités « démocratiques » du territoire, revenu officiellement à la Chine en 1997. Difficile jeu d'équilibres subtils.
 
Dans les pays d'émigration chinoise, l'anniversaire est un moment de fierté de la culture et de l'histoire chinoises au sens général. Cela sera probablement le temps de faire le bilan formidable des évolutions entre l'époque de la Chine divisée, morcelée, colonisée et humiliée d'avant octobre 1911 et la puissance retrouvée, le statut international reconnu, la force montante économique et financière actuelle des population sd'origine chinoise en 2011.
 
Au-delà même de ce qui touche à l'histoire chinoise, c'est toute l'Asie qui devrait célébrer le centième anniversaire de cet événement considérable dont est sortie une Asie qui a enfin repris sa place naturelle dans le monde : la première, que ce soit pour l'économie, la superficie, la population et la puissance conjuguée.
 
 
Et en France ?
 
Dans ce contexte, il est intéressant de noter, qu'en France, l'émigration de culture chinoise, malgré ses origines diverses, prend aussi conscience de sa puissance économique et de la force que lui confère sa cohésion solidaire.
 
En témoignent la richesse dynamique de ses activités culturelles (le chinois dans ses différentes formes est de plus en plus diffusé), la popularité des ses traditions (Nouvel An chinois par exemple avec ses défilés colorés et joyeux) et la montée en puissance de ses associations, publications et sites internet.
 
Cette fierté naturelle, qui se concrétise notamment par cette assurance sereine de la jeune génération sinophone en France, souvent très instruite et consciente de ses droits, se reflète aussi dans l'organisation de la collectivité d'origine chinoise, y compris sur le plan politique
 
Parallèlement, il est aussi nécessaire d'observer que cette émigration compte aussi dans ses rangs des structures de nature criminelle, comme toute collectivité en produit, sous toutes les latitudes, « sauf les pôles sud et nord » selon le mot amusant d'un sociologue chinois.
 
Adossée à des pays aux moyens colossaux et croissants, venant de Chine, Taïwan et Hong-Kong, l'émigration chinoise est, en toute discrétion, très organisée et puissante : commerce international, banques, tourisme, cafés-bars-tabac, restauration, artisanat, les émigrants d'origine chinoise s'implantent dans tous les secteurs avec dynamisme et efficacité, sans susciter de rejet notable dans la population d'origine française, sauf cas rarissimes.
 
En milieu urbain, les actes de rejet xénophobe d'émigrants chinois sont rares, et, s'ils existent, ne défraient pas l'actualité. Tel n'est pas toujours le cas, semble-t-il, dans les campagnes.
 
Les blogs sinophones ont souvent alerté sur des cas présumés de discrimination avec certaines administrations en ville, mais ils relèvent et publient des cas parfois humainement plus graves en zones rurales, particulièrement sur des situations liées à des divorces de couples franco-chinois et aux droits des enfants.
 
Le dernier cas identifié analysé comme « anti-chinois », et qui commence à provoquer des réactions significatives, est identifié dans une petite commune de Haute Vienne (Saint Laurent sur Gorre pour la nommer).
 
Selon ces blogs sinophones, le maire de la commune, appuyée apparemment par une administration locale présentée comme complaisante par son silence sur le cas, est accusé, avec un magistrat du Parquet de Limoges, documents à l'appui, de « discrimination et harcèlement » à l'égard d'une ressortissante d'origine sinophone, représentante de groupes financiers asiatiques spécialisés dans le tourisme et les résidences secondaires.
 
L'affaire fait d'autant plus de bruit dans l'émigration sinophone que, pour le côté humoristique, la personne en question « soigne » avec une efficacité reconnue, et avec des herbes médicinales douces issues de la médecine traditionnelle chinoise, des pathologies rurales professionnelles de ses voisin(e)s sachant que le maire qui est accusé par les blogs sinophones de « discrimination et de harcèlement » est..... médecin !!!
 
Mais, dans l'ensemble, en dépit de ces quelques malheureuses et condamnables exceptions, la France est et demeure un pays accueillant aux émigrants sinophones, qui, en retour, contribuent positivement et fortement à son activité économique.
 
Ceci dit, il est à prévoir des festivités notables en France aussi à l'initiative l'émigration chinoise pour ce centième anniversaire de la révolution chinoise de 1911.
 
Comme le résumait si bien un militant chinois démocrate : « en 1911, la Chine s'est réinscrite dans l'histoire du monde. En 2011, elle en est devenue une actrice incontournable et en écrit de nouvelles pages, parfois sanglantes comme le 4 juin 1989, parfois nécessaires quand elle se fait respecter de nouveau sur la scène mondiale ».
 
 
Plus de documentation sur le sujet avec les liens suivants :
 
 


28 réactions


  • Laratapinhata 4 mai 2011 15:36

    Une bonne idée de s’intéresser au quart de l’Humanité... merci pour cette initiative.


    • Philippe Vassé Philippe Vassé 4 mai 2011 16:29

      Bonjour, Lararapinhata,

      En effet, cela semble une idée nouvelle de s’intéresser au quart du genre humain. A défaut de se pencher sur les egos de quelques politiciens ou de ne faire que commenter une actualité qui évolue très vite.

      Bien cordialement,


  • Assurancetourix Assurancetourix 4 mai 2011 16:48

    A l’exemple de ce qui se passe en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, les appels pour réclamer plus de liberté et de démocratie se multiplient en république populaire de Chine, via les réseaux sociaux. La similitude des situations sociales est grande, en particulier la présence d’une jeunesse diplômée cantonnée au chômage pour seule perspective. Pour le moment, aucune manifestation importante n’a eu lieu, en raison d’un déploiement policier important.

    Le vent de contestation qui agite les pays d’Afrique du nord et du Moyen-Orient souffle vers l’Orient. Signe d’inquiétude et de nervosité des autorités, le mot « jasmin » ainsi que ceux faisant référence aux révolutions en cours au Moyen-Orient et au Maghreb sont censurés sur les blogs et les forums. La diffusion de chaînes de télévision étrangères comme la BBC ou CNN est brouillée. Et à titre préventif, plusieurs activistes ont été arrêtés par la police, et interdiction a été faite aux étudiants de sortir hors de leurs campus universitaires. Le gouvernement a également renforcé son effectif policier dans les grandes villes.

    La puissance de feu d’un demi-milliard d’internautes

    Mais pour le moment rien de plus. C’est en effet sur la toile - il y a plus d’un demi-milliard d’internautes dans le pays -, en particulier via Twitter, que l’agitation se manifeste. Un appel à manifester chaque dimanche à 14 heures dans les treize principales villes du pays - Pékin, Shangaï, Canton... - a été lancé avec comme mots d’ordre : « nous voulons manger », « nous voulons travailler », « nous voulons un logement », « nous voulons la justice », ainsi que des appels à la démocratie et à la liberté... Le blogger qui anime chinageeks était présent dimanche à Pékin sur le lieu de rendez-vous, devant le restaurant MacDonald’s d’une des rues les plus commerçantes de la ville, Wangfujing. Il a constaté, outre une présence importante de policiers, un grand nombre de... journalistes, et aucun acte de violence n’a eu lieu.

    Le nombre de diplômés a été multiplié par sept depuis 1999

    Pourtant, tous les ingrédients qui ont conduit aux « révolutions de jasmin » ces dernières semaines sur les rives de la Méditerranée sont présents en Chine : mécontentement social alimenté par une inflation croissante, une corruption endémique, des inégalités qui ne cessent de se creuser, des salaires trop faibles et des logements trop chers. Dans une opinion publiée par le Project Syndicate, et intitulée « Pourquoi l’Egypte devrait inquiéter la Chine », l’économiste Barry Eichengreen, professeur à l’université de Californie, à Berkeley, souligne en particulier le rôle joué par les jeunes diplômés au chômage dans les manifestations en Egypte qui, comme la Chine, connaît une forte croissance économique : « depuis 1999, époque à laquelle le gouvernement chinois a commencé à oeuvrer pour améliorer la formation universitaire, le nombre de diplômés a été multiplié par sept, mais le nombre d’emplois hautement qualifiés et fortement rémunérateurs n’a pas suivi au même rythme », indique Barry Eichegreen. Une situation qui multiplie le nombre de laissés pour compte alors que la richesse créée est inégalement répartie.

    Des conflits sociaux de plus en plus nombreux

    Partout dans le pays, on entend parler de jeunes diplômés désespérés, dans l’impossibilité de se trouver des emplois productifs. Les journaux et les blogs parlent de la « tribu des fourmis » des jeunes diplômés vivant dans les caves exiguës des grandes villes du pays à la recherche d’un travail« , explique l’économiste. Si donc le potentiel de révolte est bien présent, il ne s’est pas encore traduit dans la réalité, si ce n’est de façon sporadique et dispersée, car le nombre de conflits sociaux est en forte hausse en Chine.

    Surtout, le parti communiste au pouvoir tient à ce qu’aucun désordre ne vienne entacher ce moment fort qu’est la tenue de l’Assemblée populaire nationale. Elle se tiendra au début du mois de mars, le 4 mars, un moment fort de la mise en scène du pouvoir en Chine. Le week-end dernir, le président Hu Jintao a exprimé le vœu que les travaux soient placés sous le signe d’une »société harmonieuse, stable et pleine de vitalité". Des mots qui sonnent étrangement au regard d’une situation potentiellement plus explosive qu’il y a presque vingt-trois ans, lors des manifestations de la place Tien’anmen.

    Par Robert Jules, le 23 février 2011.

    • Philippe Vassé Philippe Vassé 4 mai 2011 19:10

      Bonjour, Assurancetourix,

      Il est intéressant de noter que des auteurs français reprennent des informations sur la situation en Chine en cette année 2011. Il faut aussi apprécier le fait que les sources d’informations sur les réalités en Chine sont peu fiables, voire parfois faussées.

      Ainsi, sur les conflits sociaux dans le pays, si les statistiques divergent entre les « sources », la réalité demeure qu’ils s’accroissent en nombre et aussi, en détermination, avec de forts succès revendicatifs.

      « China Labour Bulletin » est sur ce terrain l’organe qui semble le plus proche des faits parce que ses correspondants sont....dans les grèves et autres mouvements sociaux.

      Pour l’heure, les réseaux sociaux en Chine ne permettent que peu de choses, entre leur surveillance policière et l’infiltration de « mouchards » du régime, spécialisés dans cette activité.

      Bien cordialement,


    • Assurancetourix Assurancetourix 4 mai 2011 19:28

      Merci pour cette mise au point nous permettant de mieux saisir la réalité de la situation sur place.


    • Philippe Vassé Philippe Vassé 4 mai 2011 19:15

      Bonjour, Calmos,

      Vous faites confusion : le centième anniversaire de la révolution de 1911 (que vous devez confondre avec celle de 1949) sera fêté dans tout le monde chinois, donc aussi dans l’émigration sinophone en France, comme elle le sera à Taïwan ou Hong-kong.

      Sun Yat Sen est considéré comme le père de la nation chinoise moderne, un pionnier de la démocratie et le vainqueur d’un Empire pluri-milénaire ainsi que du colonialisme.

      Que ce soit pour une ou plusieurs de ces raisons, la révolution de 1911 est programmée même en France, par les ressortissants sinophones de toutes opinions politiques.

      Bien cordialement,.


  • Zobi Aldo Rifort 4 mai 2011 16:54

    C’est toujours une question de pouvoir, de domination d’un groupe.
    Mais heureusement que le chinois possède plus de sagesse que l’occidental, sinon le monde serait déjà grillé. Je n’ose pas imaginer un mec comme Bush avec 2 millions de soldats sous ses ordres.


  • tvargentine.com lerma 4 mai 2011 18:49

    En 100 ans ,combien de politiciens français se sont réclamés du maoisme et du communisme chinois

    En 100 ans,combien de femmes,d’enfants et d’hommes assassinés sur cette idéologie ???

    La meilleure des libertés seraient que les chinois se débarrassent des tyrans qui ont instauré un libéralisme communiste destructeur d’emplois dans le monde libre

    http://www.tvargentine.com

     


    • Philippe Vassé Philippe Vassé 4 mai 2011 19:20

      Bonjour, Lerma,

      Si vous aviez lu l’article que vous commentez, vous auriez compris que la révolution chinoise de 1911 n’a pas instauré le maoïsme, ni le communisme.

      Pour les emplois transférés en Chine, ce sont les employeurs privés européens et américains qui ont trouvé ce mouvement « intéressant ». Qualifier le régime actuel « de libéral-communiste » (aberration absolue) souligne surtout l’ignorance profonde qui existe sur la Chine et ce qui s’y passe.

      Bien cordialement,


  • le poulpe entartré 4 mai 2011 19:46

    Bonjour Verdi,

    Après les exploits de nos agents d’élite de la douane de Roissy, il est consternant d’apprendre que même chez les redneck du fin fonds des terroirs, le culte de l’intelligence absolue est une mission prioritaire. Dès lors que la pharmacopée occidentale se retrouve face à une médecine quatre fois millénaire et que celle-ci, à postériori, donne des résultats encourageants : c’est la levée de bouclier.
    -
    Halte-là, sinon comment le bien brave maire, médecin de son état, pourrait il rembourser les traites de sa maison, de sa piscine, de sa nouvelle voiture, ou payer les frais de sa(ou ses) hypothétiques maîtresses (jeux, alcools, etc) ? Etre dépositaire d’un caducée cela entraîne des frais de secrétariat, de représentation, de déplacement, de cotisation. La consoeur chinoise qui connaît la phytothérapie plus précisément que le Vidal lui-même : c’est de la concurrence déloyale, pour sûr !
    -
    - C’est la ruine annoncée de la profession ; merde à la fin ! Rendez vous compte, si les laboratoires ricains (Pfizer, Wyeth lederle, Smithkline beecham) ne nous invitent plus à des congrès médicaux tous frais payés : comment, je vous le demande, se faire offrir des pinces-fesses aux frais de la princesse, pour bronzer sur les plages de Floride ou de Californie ? Il de notre devoir de prescripteur de distribuer des perlinpinpins bubbles en cachet, sachet et même suppositoires s’il le faut. Morbleu !
    -
    - Ces chouettes voyages à pas chers, ce sera nada, kaput, no way. Bon, il y a bien les boîtes
    bleu, blanc, rouge mais elles sont radines, avares, pingres. Parfois, elles demandent même une participations aux frais de bouches pour des symposium soporifiques comme l’intégral des oeuvres de Marguerite Duras. C’est scandaleux. Les Pdg ou Pca préfèrent rogner sur tout, pour maintenir une rentabilité supérieure à douze pour cent par an et sauver une fois de plus, leurs mises et indirectement nos séquences bronzettes sur les plages et nos soirées Casino. 
    -
    - Rien ne va plus, voilà que les chinois veulent vivre à l’occidental comme en France. Devenir rmistes, chômeurs, exploités sans aucune perspectives d’avenir, foutu à la ferraille passé cinquante ans, assister impuissants à la destruction des services publics par une bande de nervis à la solde des banksters US. Le h1n1 aurait il muté en dengue endémique ? Il va falloir que les allumés (à la Jeanne d’Arc) reprennent conscience et regardent dans quel état de délabrement avancé se retrouve notre beau pays. L’ex cinquième puissance économique du monde se coltine le score de huit millions de personnes (12%) vivant au ou sous le seuil de pauvreté.
    Il est peut probable que c’est ce bel avenir radieux qu’ils souhaitent atteindre. D’ailleurs, ils sont déjà passés à autre chose que les théories fumeuses des économistes occidentaux. Ils bossent, surtout ils bossent pour un avenir meilleur pour eux même et la Chine dans son ensemble. A la réflexion, ils sont assez nationalistes mais dans le sens « intérêt général » au sens large. On ne peut vraiment pas les blâmer lorsque l’on voit d’où ils sont partis. L’asservissement par les puissances occidentales, les guerres et les famines, une dynastie dégénérée et dévoyée : il fallait que ça prenne fin. Dans un quartier de Shangaï, une maison avec étage, un jardin, fut le lieu où émergea l’idée d’une nation affranchie des puissances coloniales et des seigneurs de la guerre.
    -
    - Un certain Sun Yat Sen a résidé, là. Ses idées se sont essaimées et presque un siècle plus tard, la Chine est en passe de devenir la seconde puissance économique mondiale. Alain Peyrefitte avait publié en 1973 un ouvrage au sujet de ce pays et il s’avère maintenant qu’il ne s’était presque pas trompé. Ce qu’il y a de plus frappant dans les grandes métropoles chinoises (Canton, Shangai, Pékin) c’est un optimisme dans l’avenir omniprésent sans distinction de classe sociale ou de quartier. Tout le contraire du pays du camembert qui est devenu le royaume de la sinistrose générale. On dirait que le Prozac fait parti de la ration alimentaire quotidienne.
    -
    - La Défense (le quartier dit d’affaires de l’île de France) c’est en comparaison, à peine l’équivalent de trois morceaux de rues à Shangai. Roissy Charles de Gaulles, aéroport international est un cloaque à côté de celui de Pékin, de Shangai ou pire celui de Singapor. C’est triste à pleurer mais c’est la réalité. Pour rester dans la course à la croissance, la France n’a plus les colonies ou presque ( les exploits des pieds nickelés en Côte d’Ivoire) et même dans son ancien cercle d’influence, elle se fait damer le pion par les puissances émergentes comme l’Inde, le Brésil, l’Argentine, l’Afrique du Sud. Pourquoi cet état de fait ? Qu’est ce qui a démotivé à ce point, les français qu’ils donnent l’impression de baisser les bras ?

    Il est fort probable que ce soient les comportements de larrons en foire de l’actuelle équipe qui est aux commandes dont le mot d’ordre serait : C’est chacun mon tour. Le gouvernement Jospin également (n’oublions pas ce triste Darry Cowl)). Eric Worth : « l’honnêteté faite homme », etc (la liste est trop longue). Quant à l’avenir, il va être drôlatique avec un « socialiste » en peau de lapin (surtout dans son cas) comme Strauss-Kahn. Ca, ils l’ont déjà compris. Alors qu’est ce qui reste ? La grosse avec sa perruque blonde ? Non pas de ça. Le navet ? On n’en peut plus. Bref, c’est la mouise mais à part ça, tout va bien.

    Merci Verdi pour cet édito. Quelques nouvelles de Taïwan seraient les bienvenues.
     
     


    • le poulpe entartré 4 mai 2011 19:47

      Oups ! M. P. Vassé of course.


    • Philippe Vassé Philippe Vassé 4 mai 2011 20:47

      Bonjour, poulpe entartré,

      J’ai ri vraiment de bon coeur tout au long du texte, sans perdre de vue les vérités que cette ironie démontrait en passant.

      L’histoire du médecin de campagne avec ses traites et ses maîtresses à entretenir (avec probablement les budgets des frais généraux) est hilarante, et selon des sources « discrètes » du terroir, fort probable....

      Ceci dit, rassurez-vous : sur l’affaire des douaniers de Roissy, un miracle est survenu, un vrai, et même pas encore homologué, ni béatifié au Vatican (connu maintenant pour ses clercs, mâles et femelles, fréquentant assidument les lieux de perdition morale et de déperdition physique, selon le livre « sexe et Vatican’ de Luciano Abbate : la ressortissante citée a été intégralement remboursée !!!

      On a reconnu, en haut lieu, que des millions de touristes venaient en France avec des appareils numériques photographiques. N’est-ce pas là une découverte essentielle et un progrès considérable qui va propulser la France vers l’avant ?

      Les nouvelles de Taïwan sont assez bonnes, sauf les arrivées d’air douteux en provenance d’une centrale nucléaire de l’ancien maître colonial, sise selon des sources officielles à Fukushima. Heureusement, nous dit-on, et sans éclater de rire, AREVA aurait nettoyé des centaines de km2 de mer de la radioactivité.....

      Le monde est admiratif car nul autre pays au monde, apparemment, n’aurait en sa possession une telle technologie hautement prodigieuse.

      Comme les Guignols de l’Info de Canal + que l’on peur reprendre en Asie sur Internet, »plus c’est gros, énorme, gigantesque, plus ça passe".

      Bien cordialement,


    • le poulpe entartré 6 mai 2011 17:53

      Bonjour M. Vassé,

      Voilà une excellente nouvelle que celle de la restitution des fonds extorqués sous un prétexte fallacieux , à la diplomate chinoise. Cette personne étant je suppose extrêmement polie ; il est fort probable qu’elle s’est même remerciée du geste de l’administration des douanes.
      -
      -Cela étant, connaissant un petit peu, les modes de fonctionnement des habitants de cet immense pays, j’ai comme l’intuition que ces civilités n’ont été que de pure forme. Les agents des douanes pensent peut s’être dédouanés (sans rire) en reversant ce qu’ils se sont autorisés à taxer ; j’ai comme l’intime conviction que c’est bien trop tard. Comme vous nous l’aviez précisé le montant de la somme était secondaire aux humiliations et vexations qu’ils ont fait subir à cette diplomate. Quelque chose me dit que la France va continuer à être victime de « chinoiseries » (il faut entendre par là, une série d’actions furtives et déconcertantes mais qui débouchent toutes sur le même résultat : « on s’est encore fait avoir mais non de non, par qui ? »). Merci qui ? Merci les Kronenbourg !
      -
      J’ai une requête à vous formuler au sujet de l’apprentissage du chinois. Les formations en cette matière dispensées par les « langues orientales » vous paraissent elles à la portée d’un auditeur disposant de dix heures d’études hebdomadaires ? Quelles seraient selon vous le nombre d’année nécessaires pour obtenir l’équivalent d’un niveau baccalauréat ? Auriez vous d’autres pistes ?

      Merci pour vos articles que je prends un grand plaisir à lire.

      Cordialement.


    • Philippe Vassé Philippe Vassé 10 mai 2011 10:04

      Cher Poulpe entartré,

      Je réponds avec retard à votre message du fait d’une absence pour raisons de travail personnel.

      Concernant l’apprentissage du mandarin en France, je vous recommande le Centre Culturel Chinois (en fait une dépendance du Ministère des Affaires Etrangères) de Taïwan de la rue Dunois -Paris 13ème.

      Les cours sont d’excellente qualité, peu onéreux et surtout placés en fin de semaine.

      De plus, il s’agit là de mandarin traditionnel. Il existe aussi des cours de chinois par des associations culturelles franco-chinoises très dynamiques, toujours sur Paris 13ème.

      Laissez-moi savoir si vous avez besoin de plus de renseignements.

      Bien amicalement,


    • le poulpe entartré 3 juin 2011 15:07

      Merci beaucoup, je vais m’y rendre ce weekend.

      Cordialement


  • easy easy 4 mai 2011 19:48


    Votre sujet est le 100 ème anniversaire, en France, de la révolution Xinhai de 1911 qui avait exprimé la volonté de bien des Chinois d’ethnies différentes mais surtout Han de se rassembler pour mettre fin aux turpitudes et humiliations nées des présences autoritaires occidentales et japonaises et où il fallait aussi renverser les Manchous Qing qui n’avaient pu empêcher que ça se produise.

    Vous avez choisi de considérer que les Chinois s’étaient révoltés en 1911, mais en réalité, vous le savez, il y avait eu au moins deux grandes révoltes depuis 1850 dont celle des Boxers qui était encouragée par l’impératrice.
    Comme pour la Commune et Odessa, vous considérez que des révolutions stoppées ne comptent pas. Au sens de cet anniversaire qui va à applaudir 100 ans de république chinoise, vous avez raison de ne compter que les révolutions ayant réussi.

    Mais en fait, vous le savez, les révoltes échouées forment les braises qui couvent sous cendres et permettent plus tard un embrasement vif et plus déterminé car chacun sait alors mieux les tenants et aboutissants.


    Il avait fallu que les Occidentaux et Japonais soient particulièrement envahisseurs et arrogants (à commencer par les missionnaires qui, christianisant à tour de bras contre un peu de riz, faisaient des convertis des rejetés) pour que les différentes ethnies eussent éprouvé des velléités de se rassembler car ce n’était pas du tout leur tendance naturelle.
    Les Chinois d’avant 1850 n’imaginaient même pas le nationalisme et n’ont commencé à voir un intérêt à une union sacrée que pour essayer une solution de sortie du chaos et de la décadence par l’union (union hors Manchous)

    Avant 1911, chaque ethnie avait déjà à supporter la domination Manchou (ce qui obligeait le pouvoir manchou à garder le pied léger et à laisser faire les fonctionnaires locaux, d’où la corruption).
    Chaque ethnie ne souffrait des étrangers que dans la mesure où ces étrangers attaquaient spécifiquement leur communauté. Ce que les étrangers se sont bien gardés de faire. L’opium, les débandages des pieds, le christianisme, visaient et défaisaient toutes les communautés.

    Bien des Chinois ont donc eu l’impression que si n’y avait pas eu la somme de deux pressions (manchoue + étrangère) et la cacophonie qui en résultait, ils ne se seraient pas trouvés entre fer et enclume et auraient pu s’en sortir.

    Un maître ça va ; dix, bonjour les dégâts.

    Bien des Chinois ont donc considéré que cette révolution n’allait pas leur être ethniquement profitable et ont trouvé intéressant de partir vivre chez un de ces 10 maîtres qui occupaient la Chine.
     
    Certes, les Chinois expatriés des différents épisodes regardent avec envie la réussite foudroyante de quelques Chinois de Chine. Mais commerçants avant tout, ils ont une telle horreur du communisme, qu’ils n’ont pas trop envie de retourner en Chine où le communautarisme est placé sous tutelle, en vitrine pour touristes. (le Tibet oui mais sous tutelle et en vitrine folklorique)
     
    Nous verrons donc nos Chinois s’associer aux festivités uniquement s’ils y voient un intérêt pour leur tiroir caisse.
    S’ils observent que le pays où ils vivent s’associe aux fêtes de la Chine, ils s’y associeront. Dans le cas contraire, ils s’abstiendront sans remord

    Les Chinois expatriés sont très communautaristes. Il y a 4 quartiers chinois à Paris et il y a des Wenzhous qui ne parlent jamais à des Pekinois, Cantonais, Hakkas et Chaozhou. 

    Attendre de ces gens qu’ils fêtent de bon coeur les 100 ans d’une révolution chinoise d’abord nationaliste mais ayant ensuite versé dans ce communisme qu’ils ont fui, c’est être très optimiste.

    Idem pour les Vietnamiens de France. Ils apprécient évidemment que le Vietnam se soit libéré de toute tutelle, qu’il ait donc vécu et réussi son nationalisme mais sa version communiste est un repoussoir. Ici, on continue d’appeler Saïgon, Saïgon.


    • Philippe Vassé Philippe Vassé 4 mai 2011 21:18

      Bonjour, Easy,

      Merci tout d’abord pour vos apports élaborés au sujet que l’article aborde sans se diluer dans des faits complexes.

      Sur la célébration de ce 100ème anniversaire, je ne parviens pas à comprendre pourquoi en France, il est naturel de célébrer depuis plus de deux siècles le 14 juillet 1789 -plutôt qu’une autre date plus essentielle de la République française- et pas le 10 octobre 1911 pour les émigrés chinois en France et ailleurs ?

      Par ailleurs, les célébrations seront effectuées en Chine, bien sûr, mais aussi à Taïwan et Hong-Kong. Comme il s’agit d’un é


    • Philippe Vassé Philippe Vassé 4 mai 2011 21:22

      easy,

      je n’ai pas pu inscrire tout mon message précédent du fait de problèmes techniques, mais l’essentiel y est.

      Bien cordialement,


    • easy easy 4 mai 2011 22:21




      «  »«  »«  » je ne parviens pas à comprendre pourquoi en France, il est naturel de célébrer depuis plus de deux siècles le 14 juillet 1789 -plutôt qu’une autre date plus essentielle de la République française- et pas le 10 octobre 1911 pour les émigrés chinois en France et ailleurs ? «  »«  »«  »"


      Bin, en gros, à la Révolution de 1789, les révolutionnaires ont fait fuir à l’étranger tous les aristocrates qu’ils n’ont pu raccourcir. Les Français se retrouvent donc entre vainqueurs.

      Bon, en fait il en reste tout de même des descendants d’aristocrates (certains ont même participé à la Révolution).
      Et que font-ils le 14 juillet ces perdants de l’Histoire ?
      Ils se rassemblent et prient leurs morts. Ils dansent aussi mais dans un château et en costumes d’époque. Ils ne vont pas au bal des pompiers. Ils utilisent ce jour férié mais pour tourner le dos au sens que les vainqueurs donnent à cette fête.

      Au Tibet, les Tibétains fêtent aussi la fête nationale chinoise puisqu’elle est officielle mais dans un autre sens.

      Et il en est de même pour tous ceux qui ont fui le communisme et qui se retrouvent face à des célébrations géantes organisées par des communistes. Ils font aussi la fête mais lui accordent un sens inverse et il faut être dedans pour le percevoir.



    • Philippe Vassé Philippe Vassé 5 mai 2011 09:49

      Bonjour, Easy,

      C’est ce que je pensais : vous confondez fête nationale de la République Populaire de Chine et anniversaire de la première révolution chinoise.

      La date du 1er octobre 1949 n’est pas celle du 10 octobre 1911 : donc, cet anniversaire que vous voulez mettre en rapport avec le pouvoir actuel en Chine (ou le PCC qui a un accord de partenariat avec l’UMP française) n’a rien à voir avec le PCC et son régime.

      La Chine fête son retour comme nation depuis le 10 octobre 1911. Le PCC fête son pouvoir depuis le 1er octobre 1949.

      Cette confusion revient à mélanger l’anniversaire du 14 juillet 1789 avec l’anniversaire de l’arrivée au pouvoir de De Gaulle, Mitterrand ou Nicolas Sarkozy.

      Merci de faire une différence afin de comprendre pourquoi cet anniversaire n’a rien à voir avec la fête nationale décrété par le PCC. En 1911, par ailleurs, le Tibet n’avait pas été envahi par des troupes chinoises.....

       Bien cordialement,


    • easy easy 5 mai 2011 13:08

      Vous préférez que je confonde.

      Je répète que pour focaliser sur cet anniversaire, vous avez raconté l’Histoire en partant de
       1911.
      Mais en partant de ce moment, vous ne mettez pas en lumière les raisons qui ont poussé à cette révolution Xinhai d’allure nationaliste (non communiste)

      Moi, je pense qu’il faut nécessairement remonter à 1850 et examiner le contexte des Chinois d’alors en tant que fondamentalement communautaristes mais constamment pris entre le fer impérial manchou et l’enclume étrangère.
      Si l’on accepte de voir ça, on comprend que 1911 a été la troisième révolution et qu’elle visait essentiellement à mettre fin au bordel et non à réaliser une nation.

      Les Chinois de 1850 à 1950 n’ont été intéressés par le nationalisme que dans la mesure où il semblait proposer une solution au chaos absolu qui régnait alors. 

      Les Chinois adorent le communautarisme avant toute chose et ceux qui ont pris l’exil n’aiment ni La Chine communiste ni Taïwan.


    • Philippe Vassé Philippe Vassé 5 mai 2011 15:09

      Easy,

      En effet, un article qui souligne l’importance historique nationale, continentale et mondiale de la révolution chinoise de 1911 suppose de ne pas se lancer dans des considérations discutables par nature, mais de rester axé sur les faits essentiels et leur contexte, puis leurs conséquences, pour le meilleur comme pour le pire.

      Ceci étant, il est intéressant d’user le mot « communautarisme » pour désigner une émigration chinoise pluri-ethnique ou la population chinoise, c’est à dire un vocabulaire très éloigné des réalités actuelles, et qui, même dans la Chine impériale de la fin du 19ème siècle, était déjà largement dépassé.

      Mais, il est légitime que vous exprimiez vos pensées personnelles.

      Ceci dit, en 2011, en Chine, si conflits ethniques, il y a avait, ce ne serait pas au sein de l’ethnie han, qui elle-même recouvre des réalités diverses, mais entre les MINORITES NATIONALES OPPRIMEES et le pouvoir central dictatorial.

      A Taïwan, la ligne de fracture passe par la position sur l’indépendance de facto du pays ou son rattachement à la Chine. Du fait des évolutions récentes, si les indépendantistes ont appris à agir avec souplesse, les partisans déterminés de la réunification ont eux diminué considérablement.

      Enfin, Hong-Kong est revenue à la Chine, mais nul ne se cache que l’ancienne cité est aussi une aiguille dans la chaussure percée de Pékin.

      C’est le contexte actuel de cet anniversaire qui prime en 2011. Les débats passés sont surtout cantonnés aux salles universitaires et de colloques spécialisés.

      Bien cordialement,


  • asterix asterix 4 mai 2011 20:40

    Merci pour votre travail, cher auteur.
    De tous les pays communistes, j’estime que le Laos est le plus en harmonie avec lui-même.
    Tout n’y est bien sûr pas parfait mais l’élan y prend un sens. Seul un peuple victime et non conquérant s’avère capable de solidarité naturelle.
     


    • Philippe Vassé Philippe Vassé 4 mai 2011 21:05

      Bonjour, Astérix,

      Etes-vous sûr de ne pas avoir commis une erreur de date entre 1911 et 1949, et de mélanger deux évènements très différents ?

      Sauf cette confusion, le lien entre l’article et votre commentaire est incompréhensible.

      Bien cordialement,


  • Olivier CHAZOULE Olivier CHAZOULE 4 mai 2011 21:16

    Excellent article d’analyse et de perspectives


  • alberto alberto 5 mai 2011 10:45

    Bonjour Philippe,

    Désolé d’arriver un peu tard sur le blog...

    C’est très utile de rappeler le passé historique de ce grand pays que semble ignorer nombres de nos contemporains !

    Je crains qu’il en soit de même pour l’histoire de notre pays...

    Pourtant, ainsi que le faisait remarquer un historien : « pour savoir où l’on va, il est bien utile de savoir d’où l’on vient ».

    D’ailleurs les enjeux n’ont pas échappé à certains politiciens, qui non contents de tenter de falcifier l’histoire essaient par ailleurs de gommer dans les livres les chapitres jugés par eux encombrants, exaltant par ailleurs ceux qu’ils considèrent opportuns pour servir leurs desseins.

    Bien à vous.


    • Philippe Vassé Philippe Vassé 5 mai 2011 12:08

      Cher Alberto,

      Merci de ces lignes pleines de vérités et de sagesse.

      Il est vrai que l’Histoire est un enjeu des pouvoirs et que son étude sérieuse et exhaustive, en tirer les enseignements indispensables pour la compréhension du présent et la préparation du futur, sont des outils sociaux fondamentaux.

      Concernant la Chine et son histoire, même récente, il est aussi exact que beaucoup de nos contemporains ne la connaissent pas, ou fort mal, pris entre les raccourcis rapides et les préjugés appliqués sur l’ignorance afin de produire un poison culturel dangereux pour la bonne entente entre les peuples du monde.

      Raison de plus pour essayer, à un niveau modeste, de combler les lacunes, de chasser l’ignorance par la connaissance et permettre aux gens de bonne volonté et de bonne foi de se doter de véritables outils de compréhension mutuelle plus « performants » (comme disent les technocrates de l’économie inhumaine).

      Bien amicalement à vous,


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