vendredi 11 mars 2022 - par Bernard Dugué

L’époque de la Sidération, du Covid à Poutine

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1) La philosophie consiste à penser son époque avait décrété il y a quelque deux siècles Hegel. Cet impératif résonne avec la Modernité. Nul doute que Platon et Aristote eurent trouvé étrange cette idée. Les penseurs grecs s’attachaient à trouver un point fixe, un centre de gravité permettant d’ordonner la vie et la pensée, en visant l’harmonie et en installant un cosmos. Ce rêve fut réactualisé avec les penseurs des Lumières et l’espoir placé dans une Raison légitimée par la mécanique céleste newtonienne. Les événements historiques ont fait déchanter les philosophes. Il n’y a pas de référence, de point fixe, d’époque idéale. Comme l’a noté Peter Sloterdijk, les conquêtes napoléoniennes ont fait entrer les hommes dans un monde nouveau et notre époque n’est pas en reste avec des disruptions engendrée par les hommes mais aussi quelques faits issus de la science. Sloterdijk fit remarquer à la fin du XXe siècle que le monde ne pouvait plus être le même après Oppenheimer et Turing. Ces deux figures furent le symbole de l’ordre nouveau ayant émergé après 1945. Deux bombes nucléaires larguées sur le Japon et l’avènement de la guerre froide avec la menace d’une « apocalypse nucléaire ». L’autre monde est arrivé avec un outil porteur d’espérance et de danger. Le mathématicien Turing parvint à décrypter avec une rapidité étonnante les instructions codées par la machine Enigma utilisée par les nazis. Le monde entra dans l’ère des algorithmes et plus tard du numérique. Einstein cru déceler le danger d’une bombe informatique mettant en péril le monde avec la bombe démographique et la bombe nucléaire. Les événements de 2010 à 2022 ont largement justifié les craintes émises par l’inventeur de la relativité. Se sont ajoutées deux bombes surestimées mais impactant les esprits, les pandémies et le climat.

 

 2) Hegel, le premier philosophe de l’ère contemporaine, ne manqua pas d’être sidéré en voyant Napoléon entrer à Iéna le 13 octobre 1806, comme l’indique cette missive adressée à son fidèle ami Niethammer : « J’ai vu l’Empereur cette âme du monde-sortir de la ville pour aller en reconnaissance ; c’est effectivement une sensation merveilleuse de voir un pareil individu qui, concentré ici sur un point, assis sur un cheval, s’étend sur le monde et le domine… tous ces progrès n’ont été possibles que grâce à cet homme extraordinaire, qu’il est impossible de ne pas admirer ». A cette époque, seuls quelques privilégiés étaient au fait des événements et rares étaient les penseurs capables de les interpréter. Hegel le philosophe prussien se réjouit de l’avancée de l’armée française porteuse de bonnes nouvelles. Les idées de la Révolution allaient traverser l’Europe et permettre d’accoucher d’un nouveau monde.

 Plus tardivement, les reporters de guerre sont arrivés. Et le monde fut mis au courant d’événements dont l’effet fut de produire une sidération à grande échelle sur l’opinion publique. L’attaque de Pearl Harbor créa un choc dans l’opinion publique américaine. Cet événement propulsa un nouveau monde. Il fut en quelque sorte qu’une invitation adressée aus Américains afin d’entrer dans la partie et de jouer les premiers rôles dans un monde où s’affrontent les nouveaux empires doublement façonnés, par les industries de l’armement, la bureaucratie et la militarisation des esprits. Le Japon a pu jouer sur ces trois leviers appuyés par une démographie conséquente. Entre 1914 et 1940, la population s’est accrue de quelque 20 millions d’âmes. Le choc des nouveaux empires s’est fait en deux phases. La guerre totale, avec comme axes l’Allemagne, le Japon, les Etats-Unis, l’URSS. Après 1945 jusqu’en 1991, deux blocs ont joué la guerre froide. Si les dépenses d’armement ont été colossales depuis 1945, il est impossible de comprendre l’évolution des sociétés sans examiner le renforcement intense des bureaucraties et des agences en tous genres.

 

 3) Sidération est mot aux lointaines origines et se rapporte au ciel. A partir d’une même racine, les grecs désignaient le ciel et le fer, métal retrouvé dans les météorites, ces pierres tombées du ciel. En latin, sideralis signifie ce qui se rapporte aux astres et sideratus désigne ce qui subit l’action funeste des astres regroupant le soleil, la lune et les planètes. Le mot français sidéré signifie être placé sous des influences astrales. Il avait une signification astrologique en cette époque où les monarques n’hésitaient pas à avoir dans leur cour un aéropage d’astrologues. Cette signification a perduré jusqu’au XVIIIe siècle. Au XIXe siècle, sidérante se dit d’une planète exerçant une influence sur la santé d’une personne. Pour preuve, le saturnisme désigne une intoxication causée par le plomb en référence à la divinité Saturne qui dévore ses enfants mais aussi la planète saturne. A la fin du XVIIIe siècle, sidéré signifie un anéantissement des forces vitales consécutive à un choc émotionnel comme par exemple la foudre. C’est pendant le siècle suivant que sidéré prend la signification contemporaines et désigne un état de stupéfaction. Etre abasourdi, stupéfait ; ces mots semblent signifier la même chose mais possèdent des nuances précises qui se sont perdues au fil du temps. On conviendra qu’une personne sidérée a le sentiment du ciel qui lui tombe sur la tête. Du ciel et des astres, on forme aussi le substantif désastre. Qui vient de l’italien disastro, événement funeste.

 

 4) L’invasion russe de l’Ukraine engendre un désastre humain et nous Européens sommes sidérés par ces événements qui arrivent et que nous n’avons pas voulu anticiper en espérant qu’ils ne se produiraient pas. L’invasion russe a pour objectif le ralliement de l’Ukraine aux principes hérités de la Russie slavo-orthodoxe avec un territoire gouvernée par le tsar de toutes les Russies, formule qui consacra le règne d’Ivan IV le terrible au XVIe siècle. Ce qui se passe est tout aussi sidérant que les avancées napoléoniennes sauf que l’invasion russe se réclame du passé, contrairement à l’instauration d’un monde post-révolutionnaire par l’Empire français. Le moment russe qui nous sidère origine dans deux décennies de tectoniques géopolitiques et idéologies dont les ressorts cachés se sont infiltrés dans les nations après la césure des années 1990.

 

 5) 1991-2001, une décennie de transition selon Sloterdijk qui nous invita à mettre au plus vite les morosités engendrées par la chute du Mur et la nostalgie des grands récits révolutionnaires. Un monde était en germe, avec comme nouveaux révolutionnaires professionnels les consultants et les designers. Depuis, des mythes, des marques, des petites histoires et des événements commentés par les professionnels des médias comme si l’histoire et un match de foot n’étaient qu’une seule et même chose (la campagne politique de 2022 ressemble à un mercato. Les partis recrutent les meilleurs joueurs dans la compétition politique. Quelques cartons jaunes et rouges accompagnent les tacles).

 

 6) Les sidérations se suivent et ne se ressemblent pas depuis 2001. La fin du millénaire fut marquée par un ouragan balayant en deux phases le territoire français fin décembre 1999. Les événements sidérants n’ont cessé de se succéder, localement sur le territoire français ou bien sur la planète, avec des répercussions immédiates. En allant vite, les tours jumelles du WTC pulvérisées par deux avions de lignes déviés par des kamikazes. Côté nature, la canicule de 2003, les deux tsunamis d’extrême intensité en Asie dont l’un fit craindre un nouveau Tchernobyl à Fukushima au Japon. Sans oublier quelques ouragans dévastateurs dont Katrina dont se souvient la Nouvelle Orléans. Du côté économie, la crise financière de 2008.

 Plus récemment, la France fut impactée par trois attentats en 2015 et 2016 dont les conséquences sont encore présentes et dont le vague souvenir nous effleure en observant les sentinelles armées de fusils déambulant dans les villes et les blocs bétons entourant quelque places publiques et autres lieux à forte fréquentation comme le sont les quais de Bordeaux offrant le spectacle de lignes bétonnées sur des centaines de mètres. A la fin de l’automne 2018, sidération que de voir apparaître des événements violents, somme toute sans commune mesure avec les cataclysmes historiques, mais assez intenses pour marquer les esprits en une époque qui se veut pacifiée. Barricades et incendies sur les Champs et dans d’autres villes. Le sac de l’Arc de Triomphe par les gilets jaunes et cette scène surréaliste avec un boxeur amateur prêt à en découdre avec un gendarme. Puis en 2020, le monde fut sidéré par les effets d’un virus contagieux et agressif. Les restrictions ont surpris les populations. Sidération que cette allocution du 16 mars 2020 prononcée par le président Macron nous annonçant une guerre contre le virus et une interdiction de sortir de chez soi pendant des semaines. Les villes désertes. Et que dire de la sidération provoquée par la décision du président Poutine annonçant l’entrée en Ukraine des chars russes, non seulement sur le front est mais aussi au nord avec les troupes massées en Biélorussie. Aucun répit depuis mars 2020, nous sommes retournés, sous l’emprise de la sidération, et nous cherchons les clés et les codes pour comprendre ce qui arrive.

 

 7) Avec la docte facétie qu’on lui connaît, Sloterdijk se servit du vocabulaire des serruriers pour expliquer les ressorts d’une existence imaginée comme une serrurerie nous travaillant, façonnant des clés, en ajoutant des dents, au risque de les rendre inutilisables. Chaque clé ouvre un univers et nombreux sont les passes permettant d’entrer dans plusieurs voitures pour parcourir les mondes, parfois en faisant effraction. « Lorsque le compagnon – la compagne – de ta vie disparaît, tu n’as plus de clef de rechange pour remplacer cette créature parfaitement rodée qui avait vécu vingt ou quarante auprès de toi et capable de t’ouvrir. Une clef comme celle-là n’est pas reproductible, elle ne peut plus qu’être absente » (Sloterdijk)

 Cette image doit être complétée. Un partenaire ne fait pas que nous ouvrir, en dévoilant une partie de nous-même, en nous retournant pour faire apparaître une face que nous ne connaissions pas vraiment, la pressentant sans l’assumer, ou sans oser la mettre sur scène pour jouer la partie. Un partenaire est aussi une clé ouvrant vers une partie du monde, que ce soit dans un couple ou alors dans une relation parent enfant, ou même une amitié élective. La personne qui nous ouvre nous retourne en quelque sorte, et ce retournement nous place dans un monde plus vaste, nous offrant la possibilité de se tourner vers les autres, en apprenant à utiliser les codes permettant d’entrer dans demeure psychique de l’autre mais avec respect et bienveillance si possible. Tout le contraire des stratégies du pervers narcissique qui grâce à son flair de serrurier, est capable d’entrer par effraction dans la demeure pour ensuite la saccager en altérant les clés si bien que la victime du pervers ne sait plus où elle habite. La seule issue pour la victime est de fuir pour tenter de se refaire un jeu de clé.

 Une séparation (divorce, rupture) est d’une toute autre nature, comme l’est également la disparition d’un être cher ou même une rupture dans un contrat de travail. Ces événements laissent l’impression d’avoir perdu un jeu de clés. Comme l’a explicité Sloterdijk, on ne peut plus refaire les clés à l’identique. Il faut avancer avec le flair du serrurier et créer les clés et codes pour continuer une existence ayant du sens. Avec deux sens au mot Sens. Direction et donc les clés pour ouvrir les portes, mais aussi signification et donc un travail sémantique pour trouver ces codes et interpréter le nouveau monde dans lequel on habite.

 

 8) Trouver des clés, du sens, des codes, dans un monde livré aux changements, traversé par des secousses comme si les âmes formaient des plaques tectoniques souvent cachées et amenées à produire des tremblements de terre, des conflits, des invasions, et façonner un monde dont les codes et clefs changent à l’occasion de fractures dans le Temps historique. Le monde contemporain est une succession de périodes pacifiées, paisibles en apparence, et de sidérations produites par des événements inattendus mais pas imprévisibles et toujours de grande intensité. Comme l’a été l’attaque russe sur l’Ukraine au printemps 2022. Mais il n’y a pas que les événements qui sont sidérants. A notre époque médiatisée en masse, des propos sont capables de produire une sidération, lorsque le président Poutine annonce l’activation des forces de dissuasion. D’autres événements moins violents mais significatifs causent également une forme de sidération, par exemple lorsque Jean-Marie le Pen est arrivé au second tour de la présidentielle en 2002 ou alors lorsque Donald Trump l’a emporté face à son adversaire démocrate en 2017. Ces événements constituent une sorte de mise à jour du logiciel sémantique de la vie politique. Les journalistes ont été sidérés mais après coup, ils rendent les armes du déni défensif et reconnaissent qu’ils n’ont pas vu le coup arriver alors qu’en scrutant un peu plus les profondeurs de la tectonique des passions, ils auraient pu anticiper l’avenir.

 Après avoir perdu ses clés, on les cherche sous le lampadaire parce que c’est éclairé. Qui alors pour nous renseigner sur une situation, nous envoyer les codes permettant d’apprécier et d’interpréter le monde, de lire le cap suivi par les nations, les populations, les transformations sociales et techniques ? Sur les plateaux, on voit de tout, des philosophes, des historiens et des géopoliticiens compétents, mais aussi des experts de passage, des journalistes sortis des salles de rédaction, des spin doctors. Les médias de masse diffusent un brouillard. Le spectateur doit s’efforcer de devenir sérieux et sélectionner les éclairages offert par les antennes intellectuelles capables de se « caler » sur la tonalité du monde et lire les cartes du présent, dire qui les a jetées et où peut mener le jeu. Les populations sont sidérées et les médias contribuent à accentuer la sidération en sélectionnant des images, des faits, des chiffres, tout en rajoutant quelques propos alarmistes. On l’a constaté pendant l’épidémie de Covid et ces pratiques n’ont pas disparu avec la guerre en Ukraine qui occupe le temps d’antenne au point de masquer les autres événements et notamment une campagne politique secouée par le monde avec des candidats à la peine pour rassurer les citoyens et démunis pour jouer la partie avec des cartes de la sidération arrivant chaque jour dans un jeu qui fait peur, d’autant plus que certains n’hésitent pas à jouer sur les peurs pour parvenir à leurs fins, économiques ou politiques.

 Les élites en place agitent le spectre d’un choc pétrolier comparable à celui de 1973 et une incidence désastreuse sur la croissance, le pouvoir d’achat. Nous n’en sommes pas là et cette agitation semble bien étrange, témoignant d’une fébrilité des gouvernants et de la presse. Le choc de 1973 s’est étalé sur des mois. La crise actuelle n’a que deux semaines. Le monde ne supporte pas que le réel lui échappe si rapidement et que les événements ne soient pas conformes à la normalité. Il n’est pas certain que les élites en soient désolées. Elles en jouent. A se demander si Macron et ses acolytes européistes ne se satisfont pas du désastre en cours. La politique, gestion du chaos, ivresse de l’Histoire. On en reparlera.

 

 9) Le tragique est revenu en Europe mais il n’avait jamais quitté le monde. Le tragique importé par un virus puis par les bombes russes. En 1945, la partie était terminée et le monde pouvait se reconstruire. En 2022, nous vivons sous la menace permanente. Mais tous ne sont pas exposés de la même manière ; sur ce point, rien n’a changé. Cette incise publiée dans Courrier International résume mon exposé : « Brexit, terrorisme, pandémie, changement climatique, guerre : le monde semble voguer d’événements majeurs en ruptures sans interruption, constate cet hebdomadaire britannique. Un sentiment renforcé par notre manière de consommer l’information en temps réel. » La sidération risque de s’atténuer avec l’habitude des événements de grande intensité relayés par les médias. Nous n’avons pas les moyens de changer le cours de la réaction en chaine, juste attendre et pratiquer une résilience éclairée avec un éveil de conscience. Je développerai peut être ce sujet dans un prochain billet.

 



13 réactions


  • LeMerou 11 mars 2022 10:53

    @Bernard Dugué.

    Certes il y a de la sidération de la part des « gens ». 

    Comme fort peu sont curieux de savoir le pourquoi de cet envahissement, « ils » gobent tout cru ce que les médias leur distillent.

    Le pauvre peuple Ukrainien, assassiné, terrorisé, fuit son Pays sous les assauts des fourbes Russes.

    Depuis 2014, l’Ukraine oppresse une province voulant son « indépendances » telle que lui autorise certains accords, L’Ukraine commet tous les jours des exactions incroyables. Ou était il ce peuple, descendait-il dans ses rues pour clamer l’arrêt de ses combats ?

    Non, ils vivaient tranquillement, maintenant qu’après neuf ans de terreur dans le Dombas, ils sont très étonné de l’arrivée des Russes.. Un groupe pompeusement appelé Normandie, se devait aussi de vérifier certaines conditions, qu’à t-il fait ?

    RIEN.

    Evidemment, je passe aussi sur les manoeuvres de nos chers amis d’outre-atlantiques, qui avec ce conflit « Dombassien’ voyait en lui un bon moyen de renforcer leur position localement. Nos gendarmes du Monde, qui n’ont pas hésité dans un passé fort récent à raser des villes. 

    Sans que nul n’ait fait le moindre reproche, personne (ou si peu) n’est descendu dans les rues, ou l’habituelle place de la République pour clamer l’arrêt des combats.

    L’incursion soviétique en Ukraine, tombe à pic, elle permet de focaliser l’attention des »gens« sur l’exode Ukrainien, oubliant les exactions covidienne, voire même le simulacre des élections présidentielle qui se profile.

    Le summum, étant l’arrêt des chaines RT et sputnik, pour ne plus diffuser que la propagande officielle, critiquant à qui veux l’entendre que la liberté de la presse est bafouée, muselée en Russie, alors que nous faisons la même chose.

    Honte à nous, Honte à la France, terre des libertés et de l’expression qui n’hésite pas à faire taire celle des autres, nos gouvernants, tenant plus de petits et méchants dictateurs en herbe qu’autre chose.

    Occultant, même dans sont propre pays toute voix dissidentes à la doxa réglementaire, classant ces dernières de »complotistes« ou »d’extrême« 

    Il faut dire aussi, que l’asservissement volontaire du peuple pendant la phase covidienne, qualifiée de »résilience"....leur a fourni la preuve qu’ils peuvent en faire encore plus.

    De Gaulle avait que les Français sont des veaux, il s’était largement trompé, nous sommes pire que ça.

    L’oeuvre d’Orwell, n’est plus un roman désormais, mais l’expression écrite d’une prémonition.


  • sylvain sylvain 11 mars 2022 11:34

    a partir du moment ou ils ont commencés a confiner tout le monde, ils ne pouvaient plus s’arrêter .Ils le peuvent de moins en moins .


  • Lynwec 11 mars 2022 11:37

    Il est toujours intéressant de voir certains découvrir le conflit en Ukraine qu’ils datent bien évidemment à partir de « l’invasion russe » (rappel utile : la Russie n’est plus l’Union soviétique, il n’y a plus de soviétiques) .

    Ces ermites qui se sont tenus à l’écart du monde pendant une bonne dizaine d’années ne sont bien évidemment pas informés du putsch du Maidan en 2014, de la présence (vérifiable) de néo-nazis ukrainiens, de laboratoires de guerre biologique US en Ukraine ( avoué par V. Nulland, l’auteur du célèbre « Fuck the UE ») et des 14 000 morts liés aux combats (certains diraient génocide, mais il parait que la formule est brevetée...) dans le Donbass.

    Question : avant 2014 et le putsch néonazi/US, l’Ukraine était bien en paix ? Je me trompe ?

    Ils ne savent rien non plus de la fin de l’Union Soviétique et des accords (archives déclassifiées) de non extension de l’Otan au delà de l’Elbe ( cherchez où ça se trouve, pour rire...). Ils ne connaissent que leur bréviaire : la Russie, c’est le Mal.

    Simpliste, mais en deçà d’un certain niveau, on ne peut pas être trop exigeant.


    • Albert123 11 mars 2022 14:24

      @Lynwec

      « voir certains découvrir le conflit en Ukraine »

      ils découvrent rien, leur niveau de conscience se résume à fourrer un buletin dans une urne tous les 5 ans en faveur des même tocards depuis 40 ans en priant pour des lendemains qui chantent.


  • sirocco sirocco 11 mars 2022 15:12

    Entendu ce matin à la radio : Dardmalin est parti pour la Roumanie... suite non dite de l’info : ...pour livrer à l’armée ukrainienne des armes payées par le contribuable français sans qu’on lui ait demandé son avis.

    Si la Russie a la maîtrise totale du ciel ukrainien, je me demande pourquoi elle n’empêche pas ces livraisons d’armes depuis la Roumanie et la Pologne, qui auront certainement pour conséquence néfaste de prolonger la guerre... pardon : le conflit.


  • zoreol il faudrait 11 mars 2022 16:35

    Merci M. Dugué pour cette petite leçon de philosophie, que j’ai trouvée (contrairement aux huit votes précédents) très intéressante.


  • grangeoisi grangeoisi 11 mars 2022 17:11

    Sergei Beseda et Anatoly Bolynkh, chef et adjoint du 5e service du FSB -traitant le renseignement à l’étranger et principalement en ce moment de l’Ukraine  ont été placés en résidence surveillée...à suivre


    • slave1802 slave1802 11 mars 2022 20:54

      @grangeoisi

      L’empire s’effrite ?


    • grangeoisi grangeoisi 11 mars 2022 23:02

      @slave1802

      Bonsoir smiley. M’en a tout l’air...d’ailleurs cet empire se délitait depuis longtemps déjà et Poutine faisait de l’esbroufe pour essayer de cacher cela. Il est tombé sur un sacré os Chapeau les ukrainens !

      Slava Ukrayini !


  • Taverne Taverne 12 mars 2022 09:33

    Les sidérés me sidèrent : leur sidération les a conduits à déclarer Dostoevsky infréquentable ! La sidération rend bête. 


    • Taverne Taverne 12 mars 2022 09:47

      « Pratiquer une résilience éclairée avec un éveil de conscience ».

      En lisant Dostoevsky par exemple ! 

      Qu’est-ce qui vient nous sidérer ? Ce qui est de nature à nous menacer. 

      Que font les sidérés ? Ils se protègent eux-mêmes par réflexe irraisonné. 

      Qu’est-ce que la vérité pour les sidérés ? C’est ce qui les protège ! Plus précisément ce qui, à leurs yeux, paraît le moyen le plus sûr de se protéger. 


  • Bruno Hubacher Bruno Hubacher 12 mars 2022 10:29

    « Qui alors pour nous renseigner sur une situation, nous envoyer les codes permettant d’apprécier et d’interpréter le monde » Un des acquis majeurs de la civilisation est le fait que 80 % de l’humanité sait lire. Et il y a internet. Pas besoin de « codes » pour « déchiffrement » donc.


  • alinea alinea 12 mars 2022 18:12

    4) Je n’ai pas été sidérée du tout parce que je suis un peu ce qui se passe, et Poutine n’a pas arrêté pendant huit ans de vouloir négocier avec les occis qui ne devraient pas approcher leurs armes aussi près de la Russie, et ne pas utiliser l’Ukraine pour déstabiliser la région.

    Je n’ai pas été sidérée non plus parce qu’il ne s’agit pas d’une invasion, mais intervention pour arrêter une guerre, et pourquoi pas remettre les pendules à heure : que les territoires russes de l’est de l’Ukraine redeviennent russes s’ils le veulent ou en tout cas aient leur indépendance sans qu’on les bombarde sans arrêt. Les Russes n’ont rien à faire d’un pays pauvre ( s’ils étaient « intéressés ») et peuplé de non Russes ( puisqu’ils sont très fortement nationalistes)

    Seulement la politique ce ne sont pas que des mots et des calculs ; ce sont des émotions, très fortes de haine ici. Même un des chefs de l’armée américaine le dit et le sait ; il dit et sait très bien de quoi il retourne, ( avec un Zelinsky qu’il traite de « pion » !) et qui ressemble plus à ce que je sais qu’à ce que vous dîtes.

    Sinon, à propos de Pearl Harbor, je vous conseille vivement la lecture de « le monde comme projet Manhattan » de Jean-Marc Royer. Vous ne le regretterez pas je vous l’assure.


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