lundi 22 décembre 2014 - par lisca

Noël Aztèque

Le Messie qui cherchait en mer le Mexique où sévit la déesse de la mort, arrive en France ce Noël. Des mers atlantiques agitées où s'était posé son navire cosmique, les typhons et les tempêtes, divinités païennes réactualisées par les manipulateurs de fonds, l'ont déporté vers nos rivages. Il faut dire aussi que les eaux du golfe du Mexique sont bien trop huileuses désormais. Jésus ne peut y marcher, ses pieds se changeraient en matière plastique. Il a viré de bord. Il reviendra un jour vers les descendants des cristeros, Cette fois par le côté (pas tout à fait) Pacifique.

Mais pour l'heure, il a d'autres urgences. A l'Ouest, ça pionce dur et, en France en particulier, on se tue volontiers par désespoir, quand on ne vous tue pas au moral ou au physique. Ce sont les forces vives qui en prennent plein la figure : les jeunes hommes, les entrepreneurs, les fonctionnaires honnêtes, les chômeurs, les enfants, les jeunes filles du dernier printemps, et, en général le tout venant sans horizon. Des juges et des préfets se mêlent d'interdire des crèches de Noël, tout ce qu'il y a de plus ancestral, célébration de la Sainte Famille et du jeune enfant. Qu'à cela ne tienne : Jésus se tient près à renaître à Versailles, s'il le faut, puisque c'est lui le roi.

Le temps de grandir un peu (33 ans quand même), Jésus va un peu faire le ménage dans les terres anciennes de la Chrétienté, à commencer par la France, éternelle pionnière. Il compte ne retrouver son vaisseau cosmique qu'en 2047, une fois l'air de sa chère Europe assaini.

Les mafias du sud de l'Amérique Nord tuent les pauvres gens, se dit Jésus en faisant voile vers Saint-Malo. Cette guerre sale contraint à la lutte défensive. Les uns s'arment, les autres prient et, à leur façon, se préparent à mon retour. Toutefois la tâche est rude. Car enfin ces descendants d'Amérindiens ne se tournent pas que vers la Vierge de Guadalupe ; ils prient tout autant la Mort, depuis peu. Entre deux combats de coqs et deux deals mafieux, la Santa Muerte écoute le peuple saigné ; elle veille sur les assassinés de la drogue et de la liberté d'expression. Elle venge les proches disparus. Ce culte récent tire son origine de l'adoration à un martyr chrétien, San Pascualito, représenté sous la forme d'un squelette, lequel a retrouvé, en l'occurrence, sa nature féminine pré-chrétienne.

On vient de loin en pèlerinage dans les états del Norte ou à Tepito, marcher pour la "Niña Blanca", aussi blanche qu'un sépulcre, encore appelée " Flaquita " (la maigrichonne). Contre un puro (cigare, de préférence de La Havane) et du pain, le bon pain de blé blanc importé ‒ le maïs traditionnel se fait plus rare : on l'importe aussi désormais, et il en deviendrait même OGM.

À la Santa Muerte, on demande des faveurs ordinaires pour soi et les siens, plus d'autres que la Vierge de Guadalupe ne saurait accorder : mort et malheurs en tous genres sur son ennemi personnel, richesse matérielle pour soi, divine (satanée) vengeance.

Redonne le paradis perdu,l' implorent les Mexicains, celui des Toltèques de l'âge d'or, peuple d'Anahuac.

"Alors tous les animaux, les humains même, vivaient en paix ; la terre produisait sans culture les plus riches moissons ; le maïs était si gros qu'un seul épi suffisait pour faire une charge ; les calebasses étaient de la taille d'un homme, et il était inutile de teindre le coton, parce qu'il croissait naturellement de toutes couleurs ; l'air était rempli d'une multitude d'oiseaux admirables par la mélodie de leur chant et l'éclat de leur plumage. Tout le monde vivait dans l'abondance."

On s'y perd, pense Jésus, Il vaut mieux laisser aux descendants des Aztèques mon lieutenant pour l'instant, bien qu'il ne soit pas très catholique : il s'appelle Quetzal Coatl (le Serpent à Plumes). Il reviendra après le règne de la mort, comme prévu dans les textes, avec ses cheveux couleur de soleil, mais je dois préparer la route.

Le Messie, au gouvernail, s'approchant des côtes brumeuses de ce qu'on n'appelle plus que "l'Hexagone" chez les assis, songe à la France en perdition. Bien que le soleil s'y lève et s'y couche encore tous les jours, on n'y voit plus les étoiles. Un smog jaune les masque au-dessus des grandes villes, et là où elles se montrent, en haute montagne, les nuages s'accumulent.

Il serre les dents, Jésus. Ces marchands du Temple, il leur tannera la peau. Il a préparé ses cordages sur le pont. Ils vont voir de quel écologique matériau il les chauffe, ces escrocs, avec leurs colombes de la Paix en cage.

Et cette fois, pas de crucifixion du Juste, en représailles. Il aura, comme toujours, le dernier mot.



15 réactions


  • lisca lisca 22 décembre 2014 12:38

    Quelques corrections, mes excuses, j’avais un peu mal à la tête au moment d’envoyer, et je n’ai pas bien vérifié :

    Lire :

    « lequel a retrouvé, en l’occurrence, sa nature féminine pré-chrétienne »

    Le lien corrigé renvoie sur Coatlicue, déesse aztèque de la mort.

    "Contre un puro (cigare, de préférence de La Havane) et du pain, le bon pain de blé blanc importé le maïs traditionnel se fait plus rare : on l’importe aussi désormais, et il en deviendrait mêmeOGM, on demande des faveurs ordinaires pour soi et les siens à la Santa Muerte ; plus d’autres que la Vierge de Guadalupe ne saurait accorder : mort et malheurs en tous genres sur son ennemi personnel, richesse matérielle, divine (satanée) vengeance.« 

    Le deuxième lien corrigé renvoie sur l’opposition de l’Eglise Catholique, tant au culte de San Pascualito en son temps qu’au récent culte de la santa Muerte.

     »Ils vont voir /home.base.be/vt619664/Infos/Photos/eg_Vendeur.jpg">de quel écologique matériau il les chauffe« 

    Ce lien renvoie sur une illustration de Jésus chassant du Temple les marchands de colombes et même une femen, dans le fond, menant un enfant vers on ne sait quel usurier.



  • lisca lisca 22 décembre 2014 13:06

    http://rouen.catholique.fr/spip.php?article1961
    Le lien : Jésus chassant les marchands du Temple.


  • soi même 22 décembre 2014 14:34

    @ lisca (trop huileuses désormais. Jésus ne peut y marcher, ses pieds se changeraient en matière plastique. ) , il faut être bien païen dans le sens de l’opposition pour écrire ses lignes, car leChrist et Jésus qui l’accompagne est au desus de tes contingentes bien matériel de ton poind de vue d’un nigaud qui sait écrire sans faute !


    • soi même 22 décembre 2014 15:45

      le nigaud en l’occurrence celui qui sait et fient de rien entendre, quand au message, si tu le lis il n’a rien de catholique le Messie, d’ailleurs, il ne c’est pas gêner de virer les marchands du temple !


    • lisca lisca 22 décembre 2014 16:25

      Comme disait le regretté San Pascualito : mieux vaut nigaud qui écrit sans faute que nigaud qui fait toutes les fautes !


    • lisca lisca 22 décembre 2014 16:48

      « son message sociologique n’était pas mauvais »
      C’est le moins qu’on puisse dire !
      Viva Cristo Rey !


    • soi même 22 décembre 2014 19:34

      A un Jésuite, il manquais plus que cela !

      Et bien désolé de te décevoir le Christ n’a pas besoin d’être Roi, c’est à toi t’élever à sa dignité par la renonciation à donimer le monde !


    • lisca lisca 22 décembre 2014 19:45

      Et puis quoi encore.
      Le Christ est roi, évidemment, sinon c’est la brute qui règne.
      Renoncer à « donimer le monde »  ? J’aimerais bien avoir ce choix-là !


    • soi même 22 décembre 2014 20:47


      Bien sûr Arthur, tu es a deux doigts de nous vendre des armes au mon du Christ est roi !


  • lisca lisca 23 décembre 2014 16:36

    Noël s’annonce aztèque en effet, en Europe.
    A Glasgow un camion poubelle tue 6 personnes en fonçant sur le trottoir.
    Bien entendu, c’est encore un maladroit ou un « déséquilibré ».
    Il allait plié en deux sur le volant, le gus, pendant l’opération.
    http://www.independent.co.uk/news/uk/crime/glasgow-bin-lorry-crash-at-least-six-feared-dead-after-vehicle-mounted-pavement-in-city-centre-9940434.html
    En France trois crimes en quelques jours commis par de prétendus « déséquilibrés » visant les badauds des marchés de Noël.
    Tout cela est-il commandité pour détourner l’attention des graves évènements en cours (occultés) ou provoquer des réactions à conséquences économiques ?
    L’économie se porte mal, c’est un fait, et le moral suit.
    Joyeux Noël à tous pourtant. C’est le solstice, donc la lumière, qui gagne du terrain juste après.


    • kalachnikov lermontov 23 décembre 2014 18:23

      Non, c’est lié à la conjonction astrale ; certaines ondes délétères pénètrent l’atmosphère et certaines personnes, plus fragiles, pètent les plombs. Les sept semaines qui viennent sont propices à ce genre d’évènements.

      En revanche, un grand barnum est organisé pour que surtout la population ne s’aperçoive pas que ça déraille.


  • lisca lisca 23 décembre 2014 16:42

    Je constate que d’aucuns n’aiment pas la parabole du Christ chassant les marchands du temple.
    Et pourtant, on a (presque) tous à y gagner.


  • Jean Keim Jean Keim 23 décembre 2014 17:46

    Il me semble que le Christ (c’est à dire celui qui a été oint par la vérité) a dit qu’il ne reviendrait pas mais qu’il enverrait le paraclet (l’esprit saint) seulement il ne peut entrer que si la porte (de L’esprit) est ouverte.


    • lisca lisca 23 décembre 2014 18:01

      Oui, elle est un peu entr’ouverte, mais pas encore assez sans doute.
      Quoi qu’il en soit, avis de tempête.
      Demain soir Jésus débarque, on verra bien. smiley


  • lisca lisca 23 décembre 2014 20:23

    Je constate que les allégories de Noël ne plaisent pas à la censure des petits abonnés du moinssage en rafale, postés on ne sait trop où !
    Noël leur donne des boutons, et pas en chocolat. smiley


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