mardi 20 mai - par Sylvain Rakotoarison

Pol Pot, l’incarnation de la cruauté

« Pour moi, Pol Pot est synonyme de Hitler, synonyme de Staline, synonyme de Mao, synonyme de Bokassa, synonyme d’Amin Dada, synonyme de Pinochet. En fait, la liste serait certainement plus longue, mais c’étaient les noms qui revenaient régulièrement dans les années 1970. » (mon article d'août 2011).

Le cruel dictateur khmer rouge Pol Pot (de son vrai nom Saloth Sâr) serait né il y a cent ans, le 19 mai 1925. Je mets au conditionnel car la part de mystère de cet homme est relativement importante. J'ai eu la chance... ou plutôt la malchance, certainement, de rencontrer dès 1978 des réfugiés cambodgiens qui ont pu m'informer sur ce qui se passait, alors, dans leur pays.

Le terme de génocide devrait être adopté, même si c'est surprenant que des membres du même peuple aient pu contribuer à son extermination. Toujours est-il qu'entre le 17 avril 1975, il y a cinquante ans, qui correspond à la chute de Phnom Penh vaincu par les troupes khmères rouges et le 7 janvier 1979, qui correspond à l'invasion des troupes vietnamiennes au Cambodge, c'est-à-dire la période où Pol Pot et les khmers rouges avaient un pouvoir absolu de terreur, on évalue à 1,7 million voire à 3 millions le nombre de victimes cambodgiennes de ces communistes, soit 21%, pour l'option la plus faible, de la population cambodgienne de l'époque. Si on devait résumer par une image les presque quatre ans de dictature communiste au Cambodge, c'est certainement celle du bas de cet article, ou une autre du même genre, à savoir un tas de crânes et d'os, ceux des victimes irréversibles de Pol Pot.

Ce qui est étonnant est l'histoire de cet homme. La politique cambodgienne intérieure est certes assez compliquée à comprendre. Pol Pot faisait partie d'une certaine élite qui a eu le privilège de faire ses études en France. Il est arrivé à Paris en octobre 1949, soit à peu près au même moment que Mao Tsé-Toung a pris le pouvoir en Chine. Le futur dictateur a fréquenté une école d'ingénieur parisienne (celle de radioélectricité) de 1949 à 1953. Il en est sorti sans diplôme.

En 1952, le roi Norodom Sihanouk, mis en place par la France, refusait de mettre au pouvoir les démocrates vainqueurs des élections du 9 septembre 1951 et voulait gouverner seul. L'étudiant Pol Pot (j'écris Pol Pot mais il n'a pris ce nom qu'en 1975, c'est plus simple de garder le même nom) se trouvait alors résolument dans l'opposition et osa écrire (c'est terrifiant d'imaginer la suite) : « La démocratie est un régime auquel aspirent aujourd’hui tous les peuples du monde ; elle est aussi précieuse qu’un diamant et ne peut être comparée à aucun autre gouvernement. ». Cela dit, les démocrates étant de moins en moins influents, Pol Pot et ses camarades se sont rapprochés des communistes, au point que Jacques Duclos est devenu son parrain et Jacques Vergès son ami.

De retour au Cambodge en 1953 (sans diplôme), Pol Pot s'intégra dans les cercles communistes, renforçant son opposition lors du départ précipité des Français en 1954, laissant Norodom Sihanouk roi du Cambodge (nommé le 25 avril 1941). Les relations entre Norodom Sihanouk et les khmers rouges furent d'ailleurs particulièrement compliquées, car s'ils se sont très opposés, ils ont su, parfois, être des alliés contre un ennemi commun (vietnamien). L'histoire du Cambodge d'après-guerre est elle-même compliquée avec une succession de gouvernements et de régimes assez bizarres (par exemple, Norodom Sihanouk fut un moment chef de l'État sans être roi mais dans une monarchie !).
 

À partir du 22 février 1963, Pol Pot a conquis la tête du parti communiste du Kampuchéa, autrement dit, les khmers rouges (il le resta longtemps). Il batailla contre le pouvoir en place. En 1967 s'est engagée une guerre civile entre, d'une part, les khmers rouges et les nord-vietnamiens, d'autre part, le Royaume du Cambodge et les sud-vietnamiens, puis la République (régime pro-américain). Le principal ennemi de Pol Pot fut le maréchal Lon Nol, Premier Ministre cambodgien du 14 août 1960 au 11 mars 1971 puis Président de la République cambodgienne du 10 mars 1972 au 1er avril 1975. Parmi les grands alliés de Pol Pot, il y avait bien sûr Mao dont il appliqua les concepts lorsqu'il a conquis le pouvoir.



Lon Nol a fui son pays peu avant l'arrivée des khmers rouges à Phnom Penh le 17 avril 1975. À partir de cette date, une dictature communiste de type chinoise, sans pitié, s'est mise en place, même si dans les premiers temps, ils étaient arrivés en libérateurs pour le peuple. L'objectif de Pol Pot qui contrôlait tous les pouvoirs et qui était formellement le Premier Ministre du 14 avril 1976 au 27 septembre 1976 puis du 25 octobre 1976 au 7 janvier 1979 (en automne 1976, il fut remplacé par Nuon Chea en raison d'un éloignement pour raison de santé), c'était d'éliminer tous ses ennemis politiques (ou supposés ennemis), à l'aide d'un prétexte d'antiaméricanisme. La capitale fut vidée de ses 2 millions d'habitants envoyés aux champs comme en Chine quelques années auparavant. Les intellectuels, les habitants des villes, furent pourchassés par les khmers rouges. Emprisonnements, tortures, exécutions furent nombreux. Toute idée d'Occident fut détruite : monuments, religions, modes de vie, etc.

Pol Pot était alors un dictateur mystérieux, inexistant sur le plan diplomatique, absent sur le plan intérieur. Comme tout dictateur communiste (il a bien appris de Staline et Mao), Pol Pot a multiplié les purges au sein de son propre parti communiste. Quelques relations officielles avec la Chine a montré l'importance de l'enseignement de Mao (disparu), en particulier le 18 janvier 1978 avec la visite officielle de Deng Yingchao, la veuve de Chou En-Lai, également Vice-Présidente du comité permanent de l'Assemblée nationale populaire de Chine de 1976 à 1983.
 

Craignant pour ses frontières, le Vietnam a envahi le Cambodge jusqu'à renverser Pol Pot le 7 janvier 1979 et installer un nouveau régime pro-vietnamien. Après une période de gouvernements d'anciens khmers rouges, Hun Sen, pro-vietnamien et ancien khmer rouge, a pris la tête du gouvernement cambodgien du 14 janvier 1985 au 22 août 2023 puis l'a laissée à son fils Hun Manet encore en fonction (je résume très grossièrement car entre 1993 et 1998, il y a eu deux Premiers Ministres avec le retour du royaume).

Quant à Pol Pot, il a fui la capitale pour se réfugier dans les maquis (dans la jungle). Le mystère s'est poursuivi avec cet homme-là puisqu'il aurait gardé une grande influence sur les rebelles. Il aurait démissionné du commandement des forces armées khmères rouges en 1985, cédant la place à Son Sen. Ses amis politiques l'ont destituésen juin 1997 et son rival Ta Mok, considéré comme encore plus cruel que Pol Pot, l'a fait arrêter en 1998 par les troupes cambodgiennes. Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour avoir commandité l'assassinat de Son Sen et de sa femme en juin 1997, Pol Pot est officiellement mort le 15 avril 1998 d'une crise cardiaque (donc à l'âge de 72 ans). Il souffrait aussi d'un cancer des ganglions et de la malaria. Incinéré très rapidement, son corps n'aura pas fait l'objet d'une autopsie. (Certains pensent que ce n'était pas Pol Pot et que ce dernier aurait passé des jours heureux en Thaïlande).

Ce qui est terrible, c'est l'aveuglement idéologique des dictateurs communistes qui en sont venus à massacrer des millions de leurs contemporains. Pol Pot n'a jamais été jugé pour ses crimes pendant son gouvernement et la plupart de ses complices sont morts en cours de procès ou avant. Depuis une loi adoptée le 7 juin 2013 par le Parlement cambodgien, la mémoire des victimes est scrupuleusement respectée au point que tout individu qui minimise ou nie les crimes des khmers rouges est passible de deux ans de prison.


Aussi sur le blog.



Sylvain Rakotoarison (17 mai 2025)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Pol Pot.
Norodom Sihanouk.
La loi sur les génocides.
Le fabuleux festin de bébé.

 

 



24 réactions


  • juluch juluch 20 mai 08:44

    Un des nombreux crimes du communisme international, le PCF c’est bien gardé d’en parler à l’époque, ils avaient parlé de « libération » lors de la prise du pouvoir par les Khmer rouges.


  • pasglop 20 mai 08:45

    Pol Pot avait un ami ici, son pote Paul.

    Quand il a voulu faire des études, ne sachant où aller, ce dernier lui a conseillé : « Choose France ».


  • chapoutier 20 mai 08:58

    la concurrence est rude entre rakoto et GdB-SS

    d’ailleurs pour ne pas être en reste, Rakoto a un magnifique texte en attente de modé  smiley « Thérèse de Lisieux, mystique et comique, d’une invincible gaieté ! »

    à quand un texte sur les amours cachés de hitler ?

    entre gerbe et dégobille que choisir ?


    • @chapoutier

      Pol Pot est également un personnage que vous admirez ?

      Pol Pot, Staline, Poutine... Je me demande quel peut bien être le point commun entre ses personnages éminemment sympathiques... Des bienfaiteurs de l’humanité !


    • Fergus Fergus 20 mai 10:58

      Bonjour, Giuseppe di Bella di Santa Sofia

      D’accord avec votre commentaire à chapoutier.


    • Bonjour @Fergus et merci pour votre commentaire.

      Je commence à en avoir marre des remarques de @Chapoutier, qui se conduit comme une commère sur les fils des commentaires de nombreux articles, et de sa conception stalinienne de la liberté d’expression. AgoraVox est pourtant un outil formidable où il y a de la place pour tous ceux qui veulent s’exprimer.


    • chapoutier 20 mai 11:40

      @Fergus
      tous les SB sont là !  smiley


    • @chapoutier

      Votre commentaire où vous m’insultez et portez atteinte à mon honneur « GDB-SS » A sauté. La prochaine fois que je lis une insulte de ce genre, c’est une plainte dont mon avocate se fera un plaisir de se charger. Elle a l’habitude. De plus, il s’agit d’un délit public et non privé (Internet est considéré comme un espace public) et, donc, puni d’une sanction bien plus sévère. Bien entendu, des captures d’écran ont été effectuées.

      Vous êtes d’une mauvaise foi absolue. Vous pensez que je ne vois pas votre manège ? Vous appelez les lecteurs à exiger mon interdiction sur ce site. Vous affirmez que je suis un « nazi » ou un « SS » car il m’arrive d’aborder des sujets sur le IIIe Reich. Je suis docteur en histoire contemporaine et il s’agit d’une période que j’étudie depuis près de 40 ans. De plus, si vous preniez la peine de lire autre chose que le titre, vous vous rendriez compte que dénonce les crimes des nazis, entre autres. Enfin, si j’aborde ce sujet régulièrement (et pas systématiquement), c’est que nous célébrons, cette année, le 80e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Quelque chose qui doit vous dépasser, je pense...


    • Buzzcocks 20 mai 12:46

      @Giuseppe di Bella di Santa Sofia
      Vous êtes dur... tout le monde n’a pas eu accès à l’université pour devenir docteur... Certains ont été éduqués par Pif Gadget, qui était édité par le Parti et donc la seule lecture autorisée par les milieux autorisés. Ce n’était pas un mauvais journal, en soit, mais pour apprendre ce qui s’est passé au Cambodge, ou en Russie, ça reste assez peu documenté. 


  • Spartacus Lequidam Spartacus Lequidam 20 mai 10:42

    Le pire est que c’est en France a Paris qu’a été elaboré le massacre Cambodgien.

    Des étudiants cambodgien, se sont radicalisés à Paris, sous l’influence du PCF. le Parti communiste Francais

    Ils ont formé un cercle marxiste structuré en cellules clandestines, base des futurs Kmhers rouges.


    Le PCF a été déterminant dans la structuration idéologique qui mènera au génocide cambodgien.


    Les cadres Khmers rouges suivant idéologisés par le PCF à Paris :

    POL POT

    IENG SARY

    KIEU SAMPHAN

    SON SEN

    IENG THIRITH


    Pire, a Science Pon Ieng Thirith a présenté sa these sur la réforme agraire devant des profs de merde qui ont validé sa thèse.


    Pire, le PCF, Science Po n’ont jamais fait leur Nuremberg de leur implication et de leur responsabilité..

    Et tous les gauchistes de France ferment les yeux 


    • @Spartacus Lequidam

      Vous avez tout à fait raison. Je l’avais d’ailleurs mentionné dans mon article sur Pol Pot. Tous les cadres khmers rouges ont été formés idéologiquement à Paris, au sein du PCF. C’est là qu’ils ont fait connaissance avec le communisme, qui était interdit au Cambodge dans les années 1950.

      Le PCF a une grande part de responsabilité dans la mort des millions de personnes victimes du génocide cambodgien. 


    • Seth 20 mai 12:55

      @Giuseppe di Bella di Santa Sofia

      Je suis assez étonné, outre votre sensibilité quelque peu excessive à certains commentaires opposés à votre vision des choses, d’avoir relevé quels commentateur vous approuvez pleinement et pour quelles raisons.

      On ne peut écrire sur certains sujets en particulier sans s’attendre à des volée de bois vert, c’est ainsi et il faut l’admettre.


    • @Seth

      Absolument pas. Comme je vous l’ai déjà dit, je n’accepte pas les commentaires insultants et diffamatoires. Vous trouvez que c’est un comportement qui est acceptable de la part de personnes civilisées ? C’est tout. Et lorsqu’il y a un dialogue qui s’engage, il peut se faire dans le respect. Vous ai-je déjà censuré, alors que vous ne partageons pas les mêmes opinions ? Jamais.


    • Seth 20 mai 14:39

      @Giuseppe di Bella di Santa Sofia

      De cela je vous accorde le crédit de grand cœur.

      Mais tout cela se limite à des manières de dire les choses. Je me rappelle m’en être pris la gueule ici et ailleurs, ça ne m’a guère retourné bien que je ne l’approuve pas.

      Descendre dans l’arène implique de revoir des coups, il ne faut pas être si regardant. Surtout en ayant la certitude que l’adversaire a tort.  smiley

      Mais j’arrête de donner des leçons.  smiley


    • @Seth

      Non, je ne suis pas d’accord. On peux s’exprimer sans être insultant, sans être agressif et sans diffamer son interlocuteur en raison de ses origines, de sa religion ou de ses opinions. C’est un procédé que je n’accepte pas. 

      AgoraVox n’est pas un ring de boxe. Il y a des règles à suivre, comme c’est le cas dans une société civilisée. Ce n’est pas une question d’avoir tort ou raison. Vous vous étonnez qu’il y a la guerre partout dans le monde ? Les gens ne savent plus communiquer. Je n’ai jamais prétendu être omniscient, bien au contraire. Je suis conscient de ma nature humaine. Mais je n’ai jamais courbé l’échine face à un adversaire, y compris dans la vie réelle. 

      Votre commentaire ne me dérange absolument pas. Cette société me dégoûte au plus haut point. Dieu merci, je suis à l’automne de ma vie ! 


    • Seth 20 mai 15:37

      @Giuseppe di Bella di Santa Sofia

      Il faut me comprendre : je fus escrimeur il y a des règles strictes dont l’interdiction de la violence et du n’importe quoi, on est supposé ne pas faire de cadeau mais en y mettant les formes.  smiley

      Je suis d’accord avec vous sur le fond si ce n’est qu’il y a des réponses mesurées et élégantes qui sont encore pire en fait de coups de fouet que des franches grossièretés.


    • @Seth

      J’ai également été sportif et je sais que le respect de son adversaire est un point important. Ce qui n’est pas le cas ici. De plus, il y a des règles à respecter en société. Vous imaginez un tel comportement partout dans l’espace public ? Et après, tout le monde s’étonne qu’il puisse avoir de plus en plus de guerres... 

      Comme je vous l’ai dit, je n’ai jamais courbé l’échine, même au péril de ma vie. Ce n’est pas à l’automne de ma vie que je vais commencer à baisser mon pantalon. Je veux pouvoir garder la tête haute.


  • pasglop 20 mai 12:06

    Ce qui est amusant, alors que l’époque s’est apparemment défaite de toute idéologie « communiste », c’est qu’on voit ici et ailleurs ressortir les figures honnies qui se sont illustrées tout au long du vingtième siècle pour finir dans la violence et la dictature.

    Question sous-jacente : qu’est-ce qui a fait émerger ces figures et en réaction à quoi ?

    Condamner c’est une chose, ne pas relier ces apparitions aux phénomènes qui les ont fait advenir en est une autre.

    Autrement dit, on a que la moitié de l’histoire...

     Nostalgie mal assumée ? A moins que le libéralisme occidental ne se trouve un peu en panne d’ennemis, l’islamisme n’ayant pas encore donné sa pleine mesure et étant, pour partie, instrumentalisé.


  • ETTORE ETTORE 20 mai 13:41

    Nous assistons de fait, à une nouvelle alliance, ( voulue et incitée) qui chevauche ses intérêts particuliers, inavouables, parce que couverts, ainsi, depuis belle lurette sur ce site.

    Cet article pondu par le Starff Rakoto, démontre bien, qu’il est en phase d’enterrement de ses nécrologies, pour mettre au gout du jour, une réorientation plus « digressive » qui doit faire « radio crochet » pour chopper le saumon de passage.

    Et désolé pour vous Giuseppe, mais vous avez mordu à l’hameçon, que ce braconnier multi carte, à laissé filer au cours de l’eau.

    Cela devrait interpeller les esprits éclairés, que la primauté des éditos, ait pris un virage si significatif, alors que Rakoto, tenait le volant de son corbillard à deux mains, pour NE le lâcher, QUE, si la pelle à creuser, était à disposition.

    Soit, les monceaux de cranes, qui servaient de passerelle à sec dans les rizières, restent une oeuvre lyrique Rakotosymphonique. du Pol au Pot...

    Mais le trop, reste le trop ! Et c’est vous Giuseppe, qui sortez petit, de ce canular de présentation en extrapolation.. ;


  • Seth 20 mai 14:51

    Pol pot fut ce qu’il fut, à nos yeux un monstre, mais ces jugements de cultures différentes à l’aune de la nôtre deviennent agaçants. C’est cela qui produit les HRW et autres AI conformes aux 10 commandements.

    Ce fut en d’autres temps la cause et le résultat de la civilisation et de la christianisation des « sauvages » par les pères blancs.


    • @Seth

      Je peux vous assurer que Pol Pot et ses sbires sont également considérés comme des monstres au Cambodge. On parle quand même de plus de deux millions de morts sur quatre ans seulement. 

      Les cambodgiens des années 1970 étaient des francophiles convaincus. Feu le roi Norodom Sihanouk, un des confondateurs de la Francophonie, aimait la culture et la cuisine françaises. La mentalité des citadins n’étaient pas éloignée de celle des Français. Et c’est pour cette raison, entre autres, que Pol Pot et ses sbires en on fait leurs cibles privilégiées. 


  • amiaplacidus amiaplacidus 20 mai 18:55

    Je recycle ici, en substance, un autre commentaire fait il y a quelque mois sous un article d’un autre auteur :

    Vous auriez pu ajouter que les USA et la Chine ont soutenu de facto le régime des Khmers rouges (KR), notamment en reconnaissant leur gouvernement.

    À la fin 1978, les Vietnamiens, lassés des continuelles incursions des Khmers rouges sur leur territoire, envahissent le Cambodge. En quelques jours, ils renvoient les KR dans la jungle et installent un gouvernement cambodgien qui leur est favorable¹.

    Les KR revenus à la jungle ont repris la guérilla contre le gouvernement pro-vietnamien de Phnom Penh.
    Les KR ont alors reçu une aide, tout au moins indirecte, des USA². Peut-être une aide directe de la branche armée de la CIA, mais c’est controversé.
    En revanche, les KR ont reçu une aide directe de la GB de Thatcher qui leur a envoyé les SAS, les forces spéciales britanniques, pour former la guérilla aux technologies des mines terrestres.

    En 1989, les Vietnamiens ont quitté le Cambodge en y laissant un gouvernement qui leur est favorable. Ils sont remplacés par des forces de l’ONU. Le gouvernement actuel suit la même ligne.

    Norodom Sihanouk redevient roi du Cambodge en 1993, il abdique en 2004 en faveur de son fils.

    .

    NOTES

    1. Notons ici qu’historiquement, cela n’a jamais été un amour fou entre les peuples vietnamiens et cambodgien. Il y a quelques siècles, une partie du sud du Vietnam était Khmer, les Vietnamiens, en conquérants, en agresseurs, les ont repoussés au fil des siècles. Mais cela a laissé des traces.
    2. Les USA humiliés par les Vietnamiens en 1975 cherchaient à éviter que le Vietnam puisse se développer économiquement. Maintenant les relations Vietnam⇿USA, sont correctes, même harmonieuses. Les USA ont enfin compris que le meilleur moyen de contenir la Chine, ennemie héréditaire, sur des millénaires, des Vietnamiens, c’est d’avoir un Vietnam fort, quel que soit son régime politique, qui puisse résister aux pressions chinoises. C’est aussi le cas du Japon et de la Corée du Sud qui investissent massivement au Vietnam.

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