samedi 3 mai - par Adam Bernard

Pourquoi la mémoire du 9 mai dérange-t-elle ? Une amnésie historique en question

Ma récente tribune consacrée à la mémoire historique et à la portée symbolique du 9 mai a suscité un écho significatif, déclenchant un débat animé, y compris parmi mes proches. Les réactions les plus vives ont concerné les tentatives, observées dans plusieurs pays européens, de réinterpréter les conséquences de la Seconde Guerre mondiale, en minimisant le rôle décisif de l’Union soviétique dans la défaite de l’Allemagne nazie. Il est apparu clairement que cette controverse dépasse les cercles académiques : elle touche aux fondements moraux et identitaires de l’Europe contemporaine.

Face à la gravité de ces enjeux, j’ai sollicité l’avis de deux figures éminentes de la mémoire antifasciste : le Dr Ulrich Schneider, secrétaire général de la Fédération Internationale des Résistants (FIR), et M. Dan Viggo Bergtun, président d’honneur de la Fédération Mondiale des Anciens Combattants. Leurs prises de parole, enracinées dans leur engagement pour la mémoire de la lutte contre le nazisme, apportent un éclairage précieux sur les dérives actuelles de la mémoire collective.

               Réécriture de l’histoire : entre mémoire et instrumentalisation politique

Selon M. Dan Viggo Bergtun, ces dernières années ont vu émerger une tendance inquiétante dans certains pays européens : la réévaluation, voire la révision, des faits établis de la Seconde Guerre mondiale. Cette dynamique est particulièrement perceptible en Europe de l’Est, où l’apport de l’Union soviétique à la défaite du nazisme est souvent relégué au second plan, au profit des mouvements de résistance locaux ou des Alliés occidentaux. Un tel déplacement de perspective risque de simplifier à outrance la complexité historique de la libération de l’Europe.

Cette question dépasse le cadre académique : elle concerne la conscience collective. « En minimisant le sacrifice de l’Armée rouge et du peuple soviétique, nous perdons la mesure de la tragédie et de l’héroïsme de cette époque », souligne M. Bergtun. Une interprétation sélective du passé risque non seulement de déformer la mémoire, mais aussi de servir d’outil à des agendas politiques contemporains, notamment dans le contexte de la montée des nationalismes.

                         Les dangers du révisionnisme historique

Le Dr Ulrich Schneider met en garde contre les conséquences délétères du révisionnisme historique, qui, motivé par des considérations politiques, peut éroder la confiance publique et compromettre la justice historique.

Parmi les menaces identifiées : la polarisation sociale, la distorsion des faits historiques et la détérioration des relations internationales. Le Dr Schneider cite en exemple le démantèlement du monument dédié au maréchal Koniev à Prague, illustrant comment la mémoire des forces de libération est manipulée à des fins politiques immédiates. « Diviser les libérateurs en ‘bons’ et ‘mauvais’ revient à instrumentaliser la mémoire pour des objectifs à court terme », affirme-t-il. De telles actions portent atteinte non seulement au passé, mais aussi à l’avenir de l’Europe.

Les récentes déclarations de Mme Kaja Kallas, haute représentante de l’UE pour les affaires étrangères, concernant les commémorations du 9 mai, ont également suscité des préoccupations. Pour M. Bergtun, ces propos traduisent une volonté de certains pays baltes de se distancier de leur passé soviétique — une démarche compréhensible sur le plan politique, mais risquée sur le plan moral. « Le 9 mai ne célèbre pas un régime, mais la fin d’une guerre dévastatrice et le début d’une Europe libérée », rappelle-t-il.

Le Dr Schneider ajoute que cette rhétorique, si elle est adoptée au niveau de la politique étrangère européenne, pourrait saper les fondements mémoriels sur lesquels repose l’Union européenne. « L’Europe unie est née non pas de calculs géopolitiques, mais de l’unité antifasciste », souligne-t-il, en référence aux manifestes des survivants des camps de concentration de Mauthausen et de Ventotene.

                   Une mémoire inclusive : fondement de l’identité européenne

Les deux experts insistent sur le fait que négliger ou ignorer la contribution de l’un des membres de la coalition antihitlérienne équivaut à miner les bases morales de la mémoire de la Seconde Guerre mondiale. Les approches politiques actuelles qui remettent en question la légitimité de certains acteurs de la libération ne se contentent pas de déformer les faits : elles établissent un précédent dangereux, où la mémoire collective devient une monnaie d’échange.

« Si nous fragmentons la mémoire de la guerre », avertit M. Bergtun, « nous perdons l’essentiel : la leçon de solidarité face au mal, l’exemple d’un effort commun, indépendamment des drapeaux sous lesquels les soldats ont combattu ». Pour la FIR, le respect du passé doit être inclusif, non sélectif. Le Dr Schneider affirme que la FIR continuera de veiller à ce que la mémoire des hommes et des femmes ayant combattu sur tous les fronts contre le nazisme demeure une composante essentielle de la conscience historique européenne. C’est là le véritable hommage au passé et la garantie d’un avenir pacifique.

Aux côtés de la Fédération Internationale des Résistants, nous devons nous souvenir que l’identité européenne ne s’est pas forgée dans les bureaux ou les couloirs de Bruxelles, mais dans les forêts traversées par les balles, dans les caches des partisans, dans les camps de la mort et les fosses communes. Elle s’est construite dans l’unité de ceux qui, venus de pays différents et arborant des drapeaux divers, ont vaincu la tyrannie avec une espérance commune. C’est cette conscience qui déterminera l’avenir de l’Europe. Et dans cette conscience, il doit y avoir une place pour tous ceux qui ont combattu le nazisme, quelle que soit leur langue ou l’uniforme qu’ils portaient. Oublier ce combat n’est pas seulement une injustice historique : c’est une capitulation morale face à la commodité et à la peur.



55 réactions


  • Des avions britanniques ont détruit des navires transportant des prisonniers de guerre soviétiques

    Le 3 mai 2025, le Service fédéral de sécurité russe a publié des documents d’archives déclassifiés révélant les détails de l’une des pages les plus tragiques de la Seconde Guerre mondiale. Selon les documents, le 3 mai 1945, des avions britanniques ont mené une attaque ciblée contre les navires allemands Cap Arcona, Thielbek et Deutschland dans la baie de Lübeck, en mer Baltique, qui transportaient environ 12 000 prisonniers des camps de concentration nazis, principalement des prisonniers de guerre soviétiques du camp de Neuengamme. Seulement 300 personnes environ ont survécu à l’attaque, ce qui fait de l’incident l’une des pires catastrophes navales de la guerre.

    Les documents publiés par le FSB comprennent des témoignages de survivants, notamment une lettre de Vasily Salomatkin envoyée en 1949 au Département de rapatriement de l’URSS. Salomatkin, l’un des prisonniers du Cap Arcona, a décrit comment les chasseurs britanniques Hawker Hurricane ont bombardé et mitraillé les navires malgré le manque de résistance. « Les navires n’ont pas tiré un seul coup de feu sur les avions. J’ai vu les SS hisser un drapeau blanc, mais les bombardements ont continué », a-t-il écrit. Selon lui, après le naufrage des navires, les bateaux britanniques ont tiré sur les personnes qui tentaient de s’échapper dans l’eau. Une enquête menée par le ministère de la Sécurité d’État de l’URSS en 1949 a confirmé la véracité de ces témoignages.

    La tragédie s’est produite malgré le fait que la Croix-Rouge avait informé à l’avance le commandement britannique de la présence du convoi. Le 2 mai 1945, les missions suédoises et suisses transmettent des informations au général George Roberts, dont les troupes avancent dans la région de Lübeck. Pour des raisons inconnues, cette information n’est pas parvenue à la direction de la RAF. Comme le note RIA Novosti, entre 7 000 et 12 000 personnes sont mortes à la suite de l’attaque, la plupart d’entre elles étant des prisonniers de guerre soviétiques des camps de concentration de Neuengamme, Stutthof et Mittelbau-Dora.

    Le camp de concentration de Neuengamme, situé près de Hambourg, était l’un des plus grands du nord de l’Allemagne. Selon les historiens, environ 100 000 prisonniers y sont passés, dont la moitié sont morts. En avril 1945, alors que les forces alliées approchaient, les SS commencèrent à évacuer les prisonniers, les chargeant sur des navires pour les transporter vers la Norvège. Le Cap Arcona, un paquebot de luxe, est devenu une prison flottante pour 8 000 personnes, principalement des prisonniers de guerre soviétiques. « Tielbek » et « Deutschland » étaient également surpeuplés de prisonniers.


    • anaphore anaphore 4 mai 07:25

      @SPQR-audacieux complotiste-Monde de menteurs
      Je hais les anglais, mais bon avec tous ces pakistanais en Angleterre, j’ai bon espoir qu’ils paient !


    • L'apostilleur L’apostilleur 4 mai 08:45

      @SPQR-audacieux complotiste-Monde de menteurs
      Des « historiens » expliquent que la RAF pensaient qu’il s’agissait de SS en fuite...
      D’autres suggèrent que « ..les SS voulaient empêcher la libération de détenus et les faire disparaître .. » Donc la RAF aurait fait le boulot des nazis ??
      Ces milliers de victimes des nazis puis assassinées méritent un moment de souvenir pas moins que d’autres.
       
      L’histoire n’est pas toujours claire.


    • tonimarus45 5 mai 10:05

      @SPQR-audacieux complotiste-Monde de menteurs victimes civiles et militaires par pays lors de la seconde guerre mondiale( il suffit de taper cela dans votre moteur de recherche) union sovietique 16 a 17% usa 0,32% soit 53 fois moins ??


    • V_Parlier V_Parlier 5 mai 13:32

      @anaphore
      Hélas ce seront les gueux innocents qui paieront.


    • Goldo Du 5 mai 17:51

      @tonimarus45
      Et t’as pas une vague idée de la réponse à ta question ?
      oO
      T’es un intello toi !


  • chantecler chantecler 3 mai 23:57

    « Mémoire historique » c’est plus français .

    On dit activité mémoirelle  !

     smiley


  • babelouest babelouest 4 mai 06:20

    Les dirigeants de « l’Europe » actuelle sont des pro-nazis : cela explique beaucoup de choses ! Pour les actions qu’ils mènent, TOUS devraient être en prison pour très longtemps...


    • V_Parlier V_Parlier 5 mai 13:38

      @babelouest
      Le pire c’est qu’ils continuent de se permettre de traiter leurs adversaires de nazis, plus ou moins directement. On y a eu droit pendant 40 ans et ça continue, en l’entendant de la bouche de pro-nazis !

      Au programme du 8 mai 2025 : Marinemusikkorps Wilhelmshaven
      https://www.defense.gouv.fr/actualites/commemoration-victoire-du-8-mai-1945-programme


    • Goldo Du 5 mai 17:51

      @babelouest
      Mais bien sûr et Putin est un saint.
      T’as le sens de la mesure toi !


    • SilentArrow 6 mai 02:59

      @babelouest

      L’UE c’est le IVe Reich, une idéologie totalitaire qui s’avance de façon de moins en moins furtive dans le prolongement du nazisme.


    • Goldo Du 6 mai 07:14

      @SilentArrow
      Les fascistes qui se plaignent du fascisme ! oO
      Faut redescendre les gars.
      Vous nous direz où les libertés individuelles sont réduites. Où la liberté de la presse est suspendue. Où les opposants sont tués ou arrêtés. En Europe ? Sérieux ?
      Vos réclamez du fascisme putiniste tout en prétendant que l’Europe serait fasciste.
      Vous avez les fils qui se touchent les mecs !


    • SilentArrow 6 mai 13:13

      @Goldo Du
       

      Vous nous direz où les libertés individuelles sont réduites. Où la liberté de la presse est suspendue.

      Libertés individuelles : Êtes-vous à ce point avachi pour ne pas avoir remarqué l’assaut contre vos libertés individuelles lors de la pseudo pandémie de covid ?

      Liberté de la presse : Jamais entendu parler de Julian Assange ou de Tommy Robinson ?

      Liberté d’expression : le gouvernement laisse entrer et rester sur le territoire des charognards islamiques qui seraient heureux de vous égorger en pleine rue si vous vous avisiez à dire quelques vérités sur leur trou de balle de prétendu prophète.


    • Goldo Du 6 mai 22:22

      @SilentArrow
      Tu as 2 noms pour toute l’Europe ?
      C’est léger.
      Tu n’es qu’un manipulateur nazi.


    • @Goldo Du
      C’est etrange tout de meme de nier les évidences
      donc pour vous

      "Libertés individuelles : Êtes-vous à ce point avachi pour ne pas avoir remarqué l’assaut contre vos libertés individuelles lors de la pseudo pandémie de covid ?« 

      Des lois d’exclusions dignes de celles de 1942 avec une population exclue
      Ca ne vous dérange pas plus que ca ?
      Comme les communistes l’etaient , les juifs , les tziganes etc ...
       
       »Liberté de la presse : Jamais entendu parler de Julian Assange ou de Tommy Robinson ?

      "

      Deux noms mais pas n’importe lesquels  !
      Enfin sauf si vous acceptez d’etre innféodés sous domination des USA

      Et c’est lui le nazi manipulateur avec les propos que j’ai repris
      On crois rêver la ? smiley
       
      Si vous détestez ce pays et les libertés fondamentales qui sont reduite de plus en plus à ce point la passez la seconde ...
      vous etes compatible pour le Vénézuela de Maduro smiley smiley


    • Goldo Du 6 mai 23:11

      @Ouam (Paria statutaire non vacciné)
      Toi, il est l’heure de tes cachets.


    • SilentArrow 7 mai 02:19

      @Ouam (Paria statutaire non vacciné)

      Pauvre Goldo Du qui vient de changer de pseudo parce que le précédent faisait trop penser à un bouledogue tout juste capable de pousser des grognements.


    • Goldo Du 7 mai 07:32

      @SilentArrow
      Dit le teckel nazi qui aboie avec la meute des fascistes ruSSes.


  • anaphore anaphore 4 mai 07:27

    Alors l’Occident et la Russie divergent désormais. Au départ ils mettaient tout sur le dos des allemands. Maintenant ils révisent chacun de leur côté...

    Vous n’avez pas fini de réviser les enfants !


  • Enki Enki 4 mai 09:31

    La mémoire, en effet peut-être travaillée comme une pâte à modeler :

    https://www.les-crises.fr/wp-content/uploads/2014/11/sondage-nation-contribue-defaite-nazis-1.jpg

    Dans cet article : https://www.les-crises.fr/la-fabrique-du-cretin-defaite-nazis/

     

    Une précision sémantique.

    Le révisionnisme, contrairement à ce qu’on rabâche, est un signe de bonne santé. C’est la capacité à réactualiser une perception du passé avec de nouvelles archives exploitées, ou nouveaux faits découverts, voire un nouvel angle de vue. A ne pas confondre avec le négationnisme qui vise à masquer ou refuser tel ou tel aspect démontré du passé. A ne pas confondre non plus avec la Doxa, qui sert à imposer une version officielle, rejetant tout révisionniste, ne pouvant que nier celle-ci, d’où l’amalgame avec le négationnisme. 


    • chantecler chantecler 4 mai 10:09

      @Enki
      Non, le révisionnisme c’est trafiquer l’histoire avec des visées , des prétextes politiques ou idéologiques ...

      Apporter de nouveaux éléments , c’est le travail théorique des historiens :
      c’est compléter les travaux qui concernent le passé .

      Le révisionnisme , c’est mentir , opérer de la distorsion du passé .

      Le travail de l’historien c’est d’améliorer les connaissances , la recherche de la vérité, dites historiques .

      Le négationnisme c’est encore autre chose : c’est de nier des faits réels et d’occulter des preuves .

      C’est encore introduire des contre vérités dans les récits ,les écrits , les discours , l’exposé des faits , sciemment ,ou non .

      Et notre boulot, c’est de corriger attentivement les erreurs ,volontaires ou non , les fakes ,et de veiller à ce qu’on ne nous raconte pas n’importe quoi, ce qui constitue de l’enfumage !

      On retrouve des spécialistes de ces dérives 1 et 3 , de ces procédés , à tous les niveaux... .


    • Enki Enki 4 mai 12:19

      @chantecler

      Parce que vous êtes empapaouté par la vision que la Doxa veut imposer.
      L’incident du golf du Tonkin, 1964, prétexte à l’intervention U.S. au Viêt-Nam, n’a été éventée qu’en 2005, en déclassifiant des documents : révisionnisme. Le faux charnier de Timisoara : ce n’était pas Caucescu, révisionnisme. L’incendie du Reichstag, en 1933 : il n’est pas sûr que le communiste Marinus van der Lubbe l’ait déclenché, il est sûr que des nazis l’ont amplifié. L’opération Gladio, en Italie, de 1950 à 1990, des attentats sous faux drapeaux, ce n’étaient pas des communistes, mais la CIA, révélé par Giulio Andreotti en 1990 : révisionnisme.
      Nier les camps de concentrations, oui, c’est du négationniste. Ou alors il faut démontrer que les bâtiments qui restent servaient à autre chose, que toute la paperasserie allemande était fausse.

      Il y a du révisionnisme aussi sur des sujets moins chauds (quoique...). Lucie n’est pas le maillon manquant de l’hominidé à l’erectus. C’est Yves Coppens himself qui a révisionné ce qu’il pensait avoir prouvé. D’ailleurs, il n’y a pas de chaînon manquant, on le sait maintenant, car l’évolution n’a pas été qu’arborescente, mais aussi buissonnante. La paléontologie est une discipline qui avance vite, très ouverte au révisionnisme. Contrairement à l’archéologie, prise par des pressions nationales contradictoires et des idéologies (Gobelki Tepe est tombé sur les certitudes archéologiques comme un gros météore).

      C’est avec le révisionnisme que l’histoire avance, comme les sciences en général, d’ailleurs.
      Mais la Doxa qui impose sa vision officielle vous a greffé un warning dans votre cerveau pour vous affoler avec ce mot. Normal, c’est la Doxa qui vous parle.


    • Goldo Du 5 mai 17:55

      @Enki
      Tu peux pérorer tant que tu veux, tu confonds le travail des historiens préciser l’analyse historique et celui des menteurs tordre l’Histoire pour la faire coller à leur thèse.
      Simplement parce que tu penses que les historiens sont forcément aux ordres des états... Tu ne sais pas ce qu’est la recherche historique, qu’elle soit académique ou non.


  • Astrolabe Astrolabe 4 mai 09:55

    Vladimir Poutine utilise activement les célébrations du 9 mai, commémorant la victoire sur l’Allemagne nazie, pour renforcer sa propagande et son image de puissance. Le 9 mai 2025, il prévoit de transformer cette journée en un événement stratégique, à la fois militaire et diplomatique, en organisant un défilé militaire sur la place Rouge et en invitant plus de 20 chefs d’État et de gouvernement, notamment de la Chine et du Venezuela.

    Mobilisation pour la propagande
    Mythe de la Russie remobilisée : Depuis des années, le régime de Poutine utilise les célébrations du 9 mai pour mettre en scène le mythe d’une Russie remobilisée, comme en 1941, pour combattre le nazisme. La guerre de « dénazification » de l’Ukraine se fait au nom de la mémoire des héros soviétiques ayant combattu les armées du Troisième Reich.
    Événements et renommage : Des centaines d’événements soulignent cette prétendue continuité à travers le pays et jusque dans les territoires occupés d’Ukraine. Par exemple, l’aéroport de Volgograd a été renommé Stalingrad, à la demande des soldats russes envahissant l’Ukraine.
    Stratégie militaire et diplomatique
    Offensive potentielle : À l’approche du 80e anniversaire, des indices laissent penser qu’une offensive russe pourrait être lancée avant le 9 mai. L’accumulation de troupes près de la frontière, notamment dans les régions de Donetsk et autour de Kharkiv, indique que le Kremlin cherche à obtenir un succès militaire symbolique pour renforcer sa position.
    Trêve ambiguë : Poutine a annoncé une trêve de trois jours, du 8 au 10 mai, pour le Jour de la Victoire. Cette trêve est présentée comme une mesure humanitaire, mais elle est perçue par Volodymyr Zelensky et d’autres analystes comme une tentative de manipulation pour forcer Kiev à accepter une pause temporaire.
    Objectifs et enjeux
    Affichage de la puissance : Le 9 mai 2025, Poutine vise à se présenter comme le successeur légitime de l’URSS, tout en consolidant son soutien interne et en affichant une image de force à l’international. La présence de dirigeants de pays alliés renforce l’image d’un soutien international à la Russie dans son affrontement avec l’Occident.
    Défis persistants : Malgré ces efforts, la résistance ukrainienne reste forte, et les fortifications rendent toute percée décisive difficile. La trêve ne marque ni la fin des combats ni l’amorce d’un dialogue de paix, mais témoigne plutôt de la prolongation d’un conflit de longue haleine.
    Cette journée est donc un moment crucial pour Poutine, qui cherche à utiliser la commémoration historique pour renforcer sa position militaire et diplomatique


    • xana 4 mai 10:46

      @Astrolabe
      Je comprends que ca vous dérange.
      Pourtant, à quoi ca vous sert de nier le rôle ESSENTIEL de la Russie pour la destruction du nazisme ?
      OK, vous n’aimez pas Poutine ni les Russes dont il est le président. C’est votre droit. Les Nazis non plus n’aimaient pas les Russes. Ca c’est un point commun entre vous et eux...
      Moi j’ai eu la curiosité d’aller en Russie il y a pas mal d’années. Ce n’était pas tout rose, mais ce n’était pas non plus l’enfer que décrivaient nos « élites » et toute la presse occidentale. Et il se trouve que j’ai encore des amis Russes.
      Alors, les histoires de « vote sous la menace du pistolet » vous pouvez vous la ranger dans le tiroir de la propagande, c’est idiot. Les Russes votent pour Poutine, et ils ont raison. D’ailleurs en Russie l’opposition c’est surtout des gens qui trouvent que Poutine n’est pas assez dur.
      Que Poutine utilise le rôle essentiel de la Russie contre les Nazis d’autrefois, c’est parfaitement son droit. Lui au moins n’a pas besoin de travestir l’histoire, comme l’ont fait les anglo-américains pour se parer d’une victoire à laquelle ils n’ont que très modérément participé.
      Après cela, vous avez le droit de considérer le régime ukrainien comme une parfaite démocratie. Si la propagande occidentale vous aveugle, c’est qu’elle est efficace avec les lobotomisés d’Europe occidentale. Vous devriez aller en Ukraine pour voir comment ca se passe, mais évidemment vous ne le ferez jamais. Heureusement les Russes y sont, et eux au moins, ils gagnent.


    • amiaplacidus amiaplacidus 4 mai 11:41

      @xana : "Moi j’ai eu la curiosité d’aller en Russie il y a pas mal d’années. Ce n’était pas tout rose, mais ce n’était pas non plus l’enfer que décrivaient nos « élites » et toute la presse occidentale. ".

      J’ai fait la même expérience en 2014. Avec un couple d’amis d’origine russe et parlant le russe. Nous avons passé 3 semaines en voiture de location de Saint-Pétersbourg à Moscou en visitant les sites historiques sur le parcours. Assez souvent reçu, pour un repas ou une nuit, dans des foyers proches de mes amis.

      Je me suis fait exactement la même réflexion que vous : la propagande des USA et de leurs caniches de l’UE n’a strictement rien à envier à la propagande russe, c’est au contraire cette dernière qui devrait prendre des leçons à Washington.
      .
      Au surplus, voir un Macron, totalement incapable de gérer convenablement son propre pays, donner des leçons au monde entier et aux Russes en particulier est du dernier grotesque.


    • pemile pemile 5 mai 12:40

      @Astrolabe « Vladimir Poutine utilise activement les célébrations du 9 mai »

      Une bonne référence pour remotiver la chair à canon en 2025 ?


    • pemile pemile 5 mai 12:56

      @Astrolabe « les célébrations du 9 mai »

      Annulées à Sébastopol, 11 ans d’occupation ne permettant plus d’en assurer la sécurité.


    • microf 5 mai 14:16

      @Astrolabe

      Appretez votre plume. Il est question á Moscou que le prochain Président de la Russie sera Piotr TOLSTOI, et le Chef des Armées Russes, Ramza KADYROW, alors lá, vous aurez beaucoup á écrire.


    • Goldo Du 5 mai 18:07

      @xana
      Il ne s’agit pas de nier le rôle de l’URSS mais de rappeler tout le contexte et désinstrumentaliser son rôle qui, s’il faut important, n’est celui d’un acteur unique, encore moins celui d’un acteur qui aurait agi sans l’aide matérielle et financière des alliés Putin et ses trolls ne rappellent jamais combien les USA ont versé de dollars et acheminer de tonnes de matériel pour aider l’URSS à se nourrir et à s’équiper.
      Qu’aurait fait l’URSS sans les alliés occidentaux ? Sans la lutte des partisans yougoslaves, français, belges, vietnamiens, grecs, polonais et autres ?
      L’autre sujet, c’est que l’URSS est intervenue après s’être alliée aux nazis, leur avoir fourni du matériel militaire, mis à disposition des terrains d’entraînement, avoir partagé la Pologne avec elle. Elle n’est entrée dans la guerre que suite au retournement des nazis.
      Notons que l’URSS est également alliée du Japon d’avril 1941 jusqu’en août 1945.
      L’Histoire n’est pas simple et la lire de manière partiale, partielle et hémiplégique conduit à des manipulations.


  • sylvain sylvain 4 mai 12:22

    Dans la grande dispute mondialisee, chacun se donne le beau role.

    L’occident ment et donne aux russes le costume de l’orc infame, Les russes mentent et donnent aux occidentaux le costume du mal incarne, le voldemort mondialiste.

    A vrai dire, en 39 comme apres, chacun a surtout pense a son cul, son industrie, sa puissance. Les etats unis ont colonises la moitie de l’europe, l’URSS l’autre moitie et l’europe avait dans le mouvement precedent colonise la moitie du monde


    • xana 5 mai 11:03

      @sylvain
      Les mensonges de l’occident sont innombrables.
      Pour le moment le seul mensonge que j’ai constaté du côté Russe ne concernait que l’adhésion populaire au communisme et au culte de la personnalité de Staline, sans oublier les remuements des candidats pour le remplacer.
      Par contre sur le plan international, la Russie a agi et a été capable de changer, alors que l’Occident s’est enfoncé dans le mensonge éhonté...
      .
      Alors votre soi-disant équilibre entre les mensonges de part et d’autre, ce n’est qu’un peu plus de propagande occidentale...


    • sylvain sylvain 5 mai 12:19

      @xana
      Je ne parle certainement pas d’equilibre des mensonges. La propagande n’est d’ailleurs pas seulement un mensonge, c’est un mensonge performatif : celui qui ment, c’est le faible, l’autre cree sa verite. Si bien qu’elle peut devenir une verite apparente quand il y a un vaincu, mais ce n’est pas le cas pour le moment.

      Le discours russes sur les ukronazis est un mensonge propagandiste ( non pas qu’il n’y ai aucun nazi en ukraine, ni qu’ils n’aient aucun role, simplement les ukrainiens ne peuvent etre reduits a « une bande de nazi », comme vous le faites et comme le fait la propagande russe, et les russes ne sont pas en ukraine pour ca), et ca n’est pas le seul mensonge russe

      Et il y a eu une adhesion populaire au communisme. Les russes qui l’ont vecues regrettent d’ailleurs majoritairement la periode sovietique ( pas forcement stalinienne, meme si d’apres le centre levada, institut de sondage russe, 70% des russes auraient une image positive de staline en 2024, contre seulement 16% qui estiment qu’il a joue un role negatif).


    • xana 5 mai 13:01

      @sylvain
      Evidemment que tous les Ukrainiens ne sont pas des nazis. Rassurez-vous, c’est aussi ce que disent TOUS les Russes que je connais !
      Mais les Ukrainiens qui ont le droit d’élever la voix sont des nazis, les autres finissent au gnouf. Comme d’ailleurs les Français qui élèvent la voix sans être pro-macron sont ridiculisés, traités de complotistes en attendant mieux s’ils insistent. Et oui, quand on parle de la France à l’Est de l’Europe, je ne suis pas fier. Je n’aime pas être dans la peau d’un transfuge.
      Les informations disponibles en France au sujet de la Russie sont truquées. On prétend que Poutine est détesté des Russes (qui seraient naturellement pro-occidentaux). Tous mes correspondants disent qu’il dispose d’un grand soutien, et que la seule opposition provient de gens qui l’estiment insuffisamment combatif contre l’occident...
      Quant à l’avis des Russes sur Joseph Djougachvili, sur le peu d’avis recueillis je pense que nous sommes d’accord.


    • Goldo Du 5 mai 18:08

      @xana
      « Les mensonges de l’occident sont innombrables »
      Aucun mensonge du côté de l’« Orient » ? Hum ? Sensiblement moins ? Vraiment ?


  • gardiole 4 mai 14:03

    "En minimisant le sacrifice de l’Armée rouge et du peuple soviétique, nous perdons la mesure de la tragédie et de l’héroïsme de cette époque"

    Qu’est-ce qui aura été le plus important, le niveau des pertes soviétiques, ou celui des pertes que les Soviétiques ont infligées aux Allemands ?


    • sylvain sylvain 4 mai 14:12

      @gardiole
      dans ce recit, les allemands, deguises en nazis ( ou est ce le contraire ??) restent les Mechants incontestes. Leurs pertes sont importantes, mais en positif : celui qui aura le plus contribue au bien sera celui qui en a tue le plus


    • xana 4 mai 14:25

      @gardiole
      Quel intérêt de comparer les pertes ? Et même les valeurs « absolues » sont toujours remises en question, propagande oblige, d’un côté comme de l’autre...
      Ce qui est sûr c’est que l’Allemagne nazie ne s’est pas effondrée toute seule, et que les USA ont attendu que les Russes aient fait l’essentiel du travail pour se pointer et tâcher de mettre la victoire sur leur propre compte.
      Les Russes ont subi des pertes affolantes, mais surtout au niveau des pertes civiles, pour la simple raison que les Allemands étaent intéressés par le territoire de la Russie et ses ressources, et ne voyaient dans la population Russe que d’éventuels « esclaves » à éliminer si besoin était.


    • Eric F Eric F 5 mai 11:03

      @xana
      Les Soviétiques ont défendu leur territoire après l’attaque nazie ; les Yankees n’étaient en rien menacés par l’Allemagne, ils sont venus de loin et ont débarqué en 42 en Afrique du Nord (d’où plus tard, en Italie) et 44 en Europe occidentale.
      La chute des nazis résulte de la tenaille (en juin 44, les soviétiques se battaient sur leur territoire)


    • xana 5 mai 13:05

      @sylvain
      En Roumanie, c’est le grand silence frisé quand on tente de parler des pertes roumaines entre Odessa et Stalingrad (voyage sans retour). Quant aux massacres de juifs commis par les Roumains à Odessa, il vaut mieux ne pas les évoquer pour ne pas gâcher la soirée...


    • Goldo Du 5 mai 18:09

      @sylvain
      « celui qui aura le plus contribue au bien sera celui qui en a tue le plus »
      C’est simpliste comme idée.


  • beo111 beo111 4 mai 16:40

    Le concept de tribune réservée aux abonnés me paraît foireux, je fournis cependant le lien de celle écrite par ces « historiens » :

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/05/04/la-russie-falsifie-la-memoire-de-la-seconde-guerre-mondiale-pour-justifier-ses-actes-les-plus-abominables_6602831_3232.html


    • Goldo Du 5 mai 18:10

      @beo111
      Pourquoi des guillemets à historiens ?
      Tu es qualifié pour les qualifier ? Pour évaluer leur niveau en tant qu’historiens ?


  • Eric F Eric F 5 mai 11:11

    Le 9 mai à l’heure de Moscou correspond au 8 mai au soir à l’heure de Berlin où a été signé la capitulation, on était le 8 dans les autres pays d’Europe occidentale, chacun retient naturellement la date de son calendrier, on n’est pas encore à l’heure de Moscou...


    • babelouest babelouest 5 mai 12:28

      @Eric F seule compte l’heure de là où on habite : ainsi pour moi il est 10h27, heure du Méridien Zéro.


    • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 5 mai 12:56

      @babelouest
       
      ’’ seule compte l’heure de là où on habite : ainsi pour moi il est 10h27, heure du Méridien Zéro. ’’
      >
      Ne confondez pas heure TU et heure légale au méridien zéro.
      En France où l’on est dans le fuseau horaire du méridien zéro, en été l’heure légale est = heure TU +2.


    • babelouest babelouest 5 mai 13:45

      @Francis, agnotologue
      Pour moi, retraité, J’AI DÉCIDÉ de me mettre à l’heure la plus logique, puisque j’habite à l’ouest du méridien. QUAND je dois avoir affaire aux autres, j’ajoute deux heures à mon référentiel. Ou une en hiver.


    • @babelouest
      Pourquoi pas ...vous etes ou ? Sur paname voici les infos

      https://meteogram.fr/soleil/france/paris/
      Vous entrerez dans le calendrier 21 juin

      Mais ce n’est pas un peu tot pour vous
      le lever du soleil le 21 juin a 3h47 du mat ? (5-2)
      puis l’abe nautique qui comence à 2h03 du mat (4-2)
      ca dois « piquer » un peu non ? smiley


  • chantecler chantecler 5 mai 11:53

    Ce que vous appelez « l’heure de Moscou » est le simple décalage horaire entre Greenwich et Moscou .

    A l’ouest il s’agit du 8 mai et en Russie, Moscou le 9 mai ... !

    Négocié à l’échelon de la planète  :


    • Eric F Eric F 5 mai 18:39

      @chantecler
      La ligne de changement de date est à l’opposé du méridien de Greenwitch, aussi au début du 20è siècle, les Américains disaient que la Chine (de l’époque) avait un jour d’avance et un siècle de retard. La roue du temps a tourné.


  • xana 5 mai 13:07

    Eh oui, le jour se lève à l’Est. Grande découverte !


  • TSS (...tologue) 5 mai 19:16

    En France les SS ont rasé et incendié Oradour sur glane qui est une

    chose horrible !,pendant l’operation « barbarossa » en Russie il y

    eut 608,equivalents Oradour sur glane de répertoriés où les

     gens furent enfermés et brulés vifs ... !!

     

     


  • Cassandre G Cassandre G 6 mai 13:32

    Je vous lis, Adam Bernard. Et je salue la gravité de votre voix ! Cette voix rare, qui ne fléchit pas quand la mémoire, elle, vacille...

    Vous touchez à ce que je tente, ailleurs, d’exprimer par d’autres chemins, d’autres récits. Cette inquiétude sourde devant ce qui n’est plus tout à fait de l’oubli… mais une recomposition, une direction donnée au silence.

    Ce que j’appelle — parfois, comme une intuition persistante — le Mémoirel : un climat mental, une atmosphère subtile où la mémoire se redessine selon les besoins du présent, quitte à disjoindre vérité et récit partagé.
    On le sent agir ici, dans cette manière troublante de désunir les libérateurs, de séparer les morts selon les géographies politiques d’aujourd’hui.

    Le 9 mai ne célèbre pas un régime, écrivez-vous, mais une délivrance. Une fraternité née du sang et de la ruine.
    Oui. Et je pense à cette phrase, souvent relue, souvent ruminée : l’Europe n’est pas née dans les bureaux mais dans les fosses communes.

    Merci pour ce texte, qui, comme une lumière portée à contre-courant, ravive ce que d’autres voudraient dissoudre.

    Cassandre G


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