Télévision sans frontières ni barrières de langues
Déjà utilisé en radiophonie, notamment par Radio Chine internationale, Radio Pologne internationale, Radio La Havane, Radio Vatican et par la RAI, l’espéranto est sur le point de franchir un nouveau cap avec le lancement d’Internacia Televido (ITV).
ITV est un projet ambitieux de télévision internationale réticulaire entièrement en espéranto, lancé par Flavio Rebello, le créateur brésilien du portail
Après deux années d’efforts, et un voyage en Europe de Flavio Rebello pour recueillir un soutien financier, ITV est maintenant au stade des tests auxquels peut participer tout usager d’internet
Une première tentative de création de télévision internationale, “E-TV“ avait eu lieu en Italie avant l’explosion d’internet avec l’appui du Partito Radicale Transnazionale, le plus actif des partis européens dans la lutte en faveur de l’espéranto, mais elle s’est heurtée au problème du manque de moyens financiers.
Les premières émissions radiophoniques expérimentales en espéranto ont eu lieu en 1922 à Newark (station XYZ, près de New York) et à Londres. Cet exemple fut suivi, en 1923, par Moscou, Montréal, Rio de Janeiro, puis en 1924 par Prague, Genève, Helsinki et Paris. La Conférence préliminaire pour une entente internationale en radio-téléphonie, qui se tint à Genève en avril 1924, sous les auspices de la Société radio-electrique suisse et de l’Universala esperanto-asocio, rassembla des ingénieurs et des délégués d’une quarantaine de pays. Près de la moitié des interventions eurent lieu en espéranto. Une résolution fut votée en faveur de cours et d’émissions dans cette langue "étant donné que cette langue s’est montrée facile à apprendre, claire à entendre, et déjà répandue, dans une assez grande mesure, parmi les auditeurs de tous pays".
146 réactions
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Même si ce n’est pas l’objet du débat, voici une petite précision à propos de cet utilisateur « root » dans les systèmes Unix/Linux.
Dans un système comme Linux, chaque utilisateur peut configurer l’environnement pour travailler dans la langue de son choix, dans la mesure où les logiciels qu’il utilise supportent cette langue.
En revanche, « root » est le nom standard qui désigne l’administrateur du système. Si je ne me trompe pas, ce nom est implanté « en dur » dans le système et ne peut pas être changé. Il est donc normal, même dans une version espérantisée de Linux, de voir apparaître l’expression « root-uzanto » où « root » n’est pas vu comme un « mot » anglais mais comme un « nom » d’utilisateur.
Le reproche doit être adressé aux créateurs d’Unix, qui n’ont pas prévu que l’on puisse donner un autre nom à l’administrateur...
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Oui, le fond de mon intervention ne concernait pas la possibilité de créer un équivalent espéranto en théorie, mais de faire constater comment les choses se passaient en pratique
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En fait, je vouslais juste dire que dans le dico informatique « root », alias « utilisateur principal » est désigné comme « chefuzanto ». GS, y a-t-il un autre utilisateur que l’on peut appeler « principal » ? Je ne suis pas spécialiste
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Non, en linux pas vraiment. En fait, « root » c’est même plus un administrateur (disposant de certains privilèges d’intervention et de modification) que l’utilisateur habituel ou principal, à qui n’est octroyé le droit que de travailler sur ce que le « root » décide. Bien sûr, les deux rôles peuvent être endossés par une seule personne, mais pas simultanément.
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Je réponds au commentaire de Chocolat bleu du 15 octobre, mais je n’ai pas eu le temps de lire les nombreux textes qui ont été affichés après celui-là.
Salut, Choco ! J’espère que cela ne vous vexera pas si je vous tutoie (« Je dis tu à tout ceux que j’aime, même si je ne les connais pas », disait Jacques Prévert dans son célèbre « Barbara »). Tu dis : « il est urgent de voler l’espéranto à l’espérantisme et de l’offrir à l’humanité. » Tout à fait d’accord. Une des raisons de ma foi en l’espéranto, c’est que voilà plus de cent ans qu’il survit aux espérantistes.
J’en viens maintenant à la règle n° 15. Tu lui fais dire ce qu’elle ne dit pas. Zamenhof voulait éviter que les personnes qui adhéraient à son projet se croient limitées au vocabulaire du Fundamento. D’où cette règle qui autorise l’importation de mots étrangers. En fait, elle ne fait que codifier ce qui se passe dans presque toutes les langues vivantes. Si on regarde comment la terminologie moderne fonctionne dans des langues comme le turc, le japonais, le néerlandais, le persan, l’hébreu et bien d’autres, on s’aperçoit que cela fonctionne exactement comme en espéranto. Ou on exprime le concept nouveau en formant un mot avec les ressources de la langue, ou on emprunte le mot « international » EN L’ASSIMILANT AUX REGLES DE L’ORTHOGRAPHE ET DE LA GRAMMAIRE de la langue en question.
Tu affirmes : « Soit elle [la 15e règle] est d’application et l’esperanto n’est pas vivant, soit elle ne l’est pas, et l’espéranto se dissout. » Je ne comprends pas cette alternative. Il suffit de vivre dans le monde de l’espéranto - ou d’étudier cette langue en linguiste - pour se rendre compte qu’elle est vivante et qu’elle ne s’est pas dissoute, bien que la règle n° 15 soit appliquée depuis le début. Une des raisons que tu en donnes est que « Tout mot qui doit entrer dans l’espéranto doit se plier à l’orthographe, (donc à la phonétique), et à la flexion de la langue ». Eh oui, c’est comme cela que ça se passe quand des langues sont en contact et s’empruntent des éléments de leurs lexiques. C’est vrai, le français moderne fait exception. Il y a eu trois époques dans son histoire : l’époque où, comme dans toutes les autres langues, les mots étaient complètement assimilés (riding coat > redingote), l’époque où les mots n’étaient plus assimilé que phonétiquement (shampooing ; 50 ans plus tôt, on aurait écrit *champouin*) et l’époque actuelle, où les mots ne sont presque plus assimilés même phonétiquement ; ils le sont tout de même un peu ; personne ne prononce le /ar/ de *parking* à l’anglaise ou à l’américaine. Il te déplaît que « Tout mot [entrant] dans l’espéranto [doive] se plier à l’orthographe, (donc à la phonétique), et à la flexion de la langue ». Mais il en est ainsi dans pratiquement toutes les langues, l’anglais et le français moderne étant deux des rares exceptions.
Par exemple, là où nous écrivons *football*, on écrit *futbol* en espagnol, et en allemand « jungle » s’écrit *Dschungel*. Certaines langues assimilent même les noms propres. En croate, « Shakespeare » s’écrit *Šekspir*. En parcourant des textes dans des langues non-indoeuropéennes, on glane très vite une série de mots internationaux que ces langues ont assimilés comme le fait l’espéranto, donc « en se pliant à l’orthographe et à la flexion de la langue ».
Voici quelques exemples que j’ai ramassé sur Internet en quelques minutes : indonésien : *organisasi*, *internasional*, *demokrasi*, *manifesto* ; turc : *politik*, *kültüre*, *ekonomik*, *otomobil*, *orijinali* ; swahili : *teknolojia*, *demokrasia*, *sinema*, *kompyuta*.
Si Windows devient *Vindozo* en espéranto, c’est parce que c’est ce à quoi conduisent les règles de l’assimilation qui font de l’espéranto une langue homogène. En russe aussi le *w* devient *v*, et si on emploie le mot au génitif, on a *vindoza* qui ressemble étrangement au mot espéranto. Il se trouve que l’espéranto est foncièrement une langue slave, comme le montre son orthographe et bien des aspects de sa grammaire et de son style. Dans les langues slaves et baltes, on transcrit un *w* anglais par *v* : croate, tchèque *tramvaj*, letton *tramvajs*, lituanien *tramvajus* (="tramway"). Ce que tu appelles << le cauchemar orthographique, vu l’absence de q,w,y,x, et la présence de c (« ts ») et « c accent grave » (tch) >> et « défiguration des mots » est un système qu’appliquent à peu près toutes les langues non-occidentales. C’est très différent de ce que font le français depuis 150 ans et l’anglais depuis toujours (l’anglais est une langue qui n’assimile pas, d’où son incroyable hétérogénéité), mais pourquoi s’aligner sur ces deux langues ? Le systéme des langues baltes et slaves, qui est celui de l’espéranto, n’a aucune conséquence gênante pour ces peuples. Si l’on a de la tolérance pour toutes les langues, y compris celles-là, on doit en avoir aussi pour l’espéranto, qui est né dans le même coin, et qui, comme tout le monde, est marqué par ses origines.
Tu dis que « la 15è règle tue la connotation ». C’est peut-être ton expérience, ce n’est pas la mienne. *Radaro* en espéranto a à peu près les mêmes connotations que *radar* en français, il sert en tout cas aux mêmes emplois métaphoriques. De toute façon, du moment qu’une langue est utilisée par un groupe, les mots acquièrent forcément des connotations. Celles-ci varient selon les groupes. « Commune » et « bourgeois » n’ont pas du tout les mêmes connotations en Suisse et en France.
Autre passage qui m’ahurit : « je parle d’un discours dominant, un discours qui, sous des dehors humanistes (défense de la diversité linguistique) est en réalité l’excellent terreau d’une extrème-droite d’un nouveau type. » Je marine à longueur de journée dans le monde de l’espéranto et je ne reconnais pas du tout le milieu que je connais dans ce que tu en dis là. Nous devons avoir des expériences très différentes. C’est peut-être la preuve que c’est un univers bien plus divers qu’on ne le croit en général. Quoi qu’il en soit, cette façon que tu as d’en parler révèle une rogne contre l’espéranto qui, pour respectable qu’elle soit, t’empêche de le situer objectivement. Heureusement, c’est tellement visible qu’aucun lecteur de tes textes n’en sera influencé. Ton parti-pris négatif est trop évident.
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hmmm... je réfléchis...
Ceci dit, mon parti-pris négatif est tout rhétorique, hein ! puisqu’après tout je continue à utiliser la langue et que, si elle ne me procure aucun avantage, ele me fournit un certain plaisir...
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Elle te fournit du plaisir, et ce n’est pas un avantage ? Serais-tu , toi aussi, victime de ce masochisme que je ne cesse de dépister chez nos contemporains ?
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J’ai lu ton livre (enfin, celui que je mentionne) et une ou deux plaquettes en sus, et j’ai été très très impressionné par exemple par ton article « l’esperanto, un joyau éducatif méconnu » que je distribue d’ailleurs volontiers autour de moi (tu me feras parvenir la facture pour tes droits d’auteur
)
Ceci pour situer. Maintenant, oui, je l’admets, éprouver du plaisir est un avantage. (Argumenter est un autre plaisir, et je me le refuse peu ces temps-ci.) Mais, pour revenir à l’origine de ma mauvaise humeur, et sans vouloir relancer le carrousel pour un tour, mon expérience est qu’il est quasi-impossible, une fois qu’on a épuisé le plaisir linguistique pur de l’apprentissage, du jeu, et du bouleversement des conceptions que l’esperanto apporte, de passer à la vitesse de croisière et de simplement « utiliser des services » comme le simple consommateur passif que je souhaiterais être. Pourquoi, parce que beaucoup des services annoncés sont des boîtes vides. En conséquence de quoi, quand j’entends les trompettes de la propagande sonner un peu trop fort par rapport à la réalité que j’ai expérimentée, je réagis...
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Choco ! Merci de tes explications. Je comprends mieux ta déception. Je ne peux pas juger parce que je n’ai guère essayé d’utiliser les « services », sauf deux : les services de librairie, et le réseau des représentant locaux de l’UEA (*delegitoj*), notamment à l’époque où j’ai voyagé dans le monde entier pour l’OMS. J’ai eu là des contacts tellement extraordinaire (surtout par comparaison avec mes collègues, dont les contacts avec les populations locales étaient limitées aux personnes sachant l’anglais) et il y a eu là le point de départ de tant d’amitiés enrichissantes que j’aurai toujours une énorme reconnaissance pour l’espéranto.
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Bonjour, Chocolat bleu pâle,
mon expérience est qu’il est quasi-impossible (...) de passer à la vitesse de croisière et de simplement « utiliser des services » comme le simple consommateur passif que je souhaiterais être. (...) En conséquence de quoi, quand j’entends les trompettes de la propagande sonner un peu trop fort par rapport à la réalité que j’ai expérimentée, je réagis...
En tant qu’utilisateur quotidien de l’espéranto, et de quelques uns de ses « services », voici un petit inventaire non exhaustif de « Comment profiter »raumistement« , égoistement, comme un consommateur, de l’espéranto », en attendant la télé en Eo, ITV :
- communiquer avec des interlocuteurs du monde entier, sur internet (par courrier ou courriel, forums, listes de discussion, messagerie instantanée, par ex. ICQ, Skype etc) ou directement lors de stages, rencontres, voyages ...
- voyager, chez l’habitant (Pasporta Servo), en participant à des rencontres internationales (il s’en déroule quasiment tous les jours de l’année)
- participer à des stages d’espéranto ou sur divers thèmes, en France (Bouresse, Grésillon) ou à l’étranger (La Chaux de Fond, Herzberg ...)
- lire des revues en ligne (Libera Folio, Gxangalo ...)
- s’abonner à la lettre d’information mensuelle en français Verda Krabo
- lire des livres, achetés lors des rencontres (inter-)nationales, sur internet à la librairie d’UEA, la Boutique de FEL, par courrier auprès de la Boutique d’Espéranto-France
- s’abonner et lire des revues en Eo auprès du service Abonnements internationaux d’Espéranto-France (Le Monde de l’espéranto, Kontakto, Monato, Esperanto, Litova Stelo, La Ondo de Esperanto ...)
- écouter et acheter de la musique en espéranto, auprès de Vinilkosmo
- écouter la radio (Radio Esperanto, Radio Polonia, des émissions de radio archivées ...)
Pas mal, non, pour une communauté dont 99 % des actifs ne sont que des bénévoles !! :) Qui dit mieux ?
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Henri Masson 20 octobre 2005 14:19
Et ceci n’est qu’un aperçu... Il n’y a que l’embarras du choix. Pour une langue autour de laquelle un silence remarquable est entretenu, c’est un exploit formidable.
Heureusement, Internet permet à quiconque de ne se fier qu’à son propre jugement, sans passer par celui des pour comme par celui des contre. Apprendre et utiliser l’espéranto n’a jamais été aussi facile, et ceci dans des délais qui surprennent.
Beaucoup d’autres possibilités existent quand à son utilisation, par exemple, à côté du « Pasporta Servo », il y a aussi l’« Amikeca Reto » dont l’orientation est plus socio-culturelle. SAT-Amikaro a une grande vitrine à Paris où l’on peut aussi trouver de nombreux livres et articles. Il y a des centres d’espéranto non seulement en France, à Baugé (49) ou Bouresse (86) ou La Chaux-de-Fonds (Suissse), mais aussi à Lesjöfros (Suède), Yatsugatake (Japon), Phoenix, (Arizona), etc. C’est curieux que certaines personnes disent prendre plaisir à pratiquer l’espéranto et s’efforcent en même temps de dégoûter les autres de le découvrir, de l’apprendre, et les empêchent ainsi de tirer aussi des satisfactions dans sa pratique.
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Alexandre Santos 20 octobre 2005 16:37
J’ai lu pas mal de choses sur internet à propos de l’esperanto, et on voit bien que cette langue a vraiment le potentiel de servir son but premier (voir le rapport de Grin, etc).
Ceci étant dit, tant que l’étude de l’esperanto n’apportera pas des débouchés économiques évidents, son adoption restera limitée (ce qui n’est pas un problème en soi, l’idée de voir un groupe de personnes avoir des activités sans idée de profit immédiat est très séduisante).
Je ne dis pas que l’apprentissage de l’esperanto n’apporte pas des avantages considérables (je vois comme avantages principaux une plus grande culture - ce qui est un potentiel économique, et la possibilité d’élargir son réseau de contacts, ce qui est certainement une source de richesse, morale comme économique).
Mais par contre il n’y a pas d’avantages « évidents », facilement chiffrables. On ne me donnera pas d’emploi pour ma maîtrise de l’esperanto, je n’aurai pas d’augmentation.
Encore une fois, ceci n’est pas un problème en soi. Mais cela ne satisfera pas ceux qui voudraient que l’esperanto devienne la principale langue de communication internationale.
Le plus facile serait évidemment que les institutions officielles exigent la connaissance de l’esperanto pour les relations internationales. Cela serait déjà suffisant pour faire exploser le nombre de locuteurs.
Mais les administrations ne le feront pas tant que l’esperanto ne sera pas plus disseminé, le problème devient celui de la poule et de l’oeuf.
Je me dis que pour pallier l’absence d’intérêt economique pour augmenter l’usage de l’esperanto, la communauté esperantiste pourrait développer une économie alternative, qui donne des raisons plus concretes de s’investir dans la langue.
D’une certaine façon cela existe déjà avec le Pasporta Servo, qui peut se voir comme un système de troc de services. L’autre exemple qui me vient à l’esprit est la formation de ce réseau de compétences entre esperantistes du monde entier, ou la coopérative de services de traduction que Henri Masson mentionnait (je pense).
Mais on pourrait imaginer d’autres possibilités. Il est déjà arrivé que certains groupes ou autorités utilisent des monaies alternatives pour résoudre certains problèmes sociaux. Ainsi le Brésil avait institué une monaie spécifique qui pouvait être obtenue par les t universitaires en offrant des cours de ratrapage aux licéens. Cette monaie leur permettait ensuite de réduire leurs frais universitaires (et uniquement ceux là). Ceci avait permis au gouvernement de mobiliser une section de la population pour résoudre un problème sans devoir forcément lever des fonds.
On pourrait imaginer quelque chose de semblable dans la communauté esperantophone, mais je pense que ça a déjà été tenté dans les années 50, sans succés. Et actuellement avec l’apparition de l’euro l’intérêt de la chose se trouve (à première vue, du moins) réduit.
Une autre possibilité est de dispenser un service utile en esperanto : cours d’informatique dans les régions frontalières avec des populations linguistiquement hétérogènes. Manuels et cours techniques en esperanto dans des régions ou ceux-ci ne sont pas disponibles en anglais, etc.
Vu que la communauté esperantiste ne semble pas manquer de bénévoles très actifs, ceux qui ont la capacité de faire des formations intéressantes pourraient se grouper en « écoles ».
Évidement cela n’aurait de sens que si l’apprentissage de l’esperanto est un avantage effectif pour l’utilisateur potentiel de ces services, et non pas un coût supplémentaire qui lui est imposé.
Le pire serait de mimer l’attitude des missionnaires, qui viennent vous donner la nourriture qui vous sauvera accompagnée d’une bible/coran et d’une abondante activité prosélyte (mais d’un autre côté, si on veut diffuser une langue ou un enseignement, on est prosélyte). C’est à dire faire passer ses objectifs politiques devant l’intérêt de ceux à qui le service est destiné.
Je vois mal l’intérêt de donner des cours divers en esperanto à Paris, par exemple. Dans le cas d’étrangers ne parlant pas français, ils ont justement intérêt à apprendre cette langue le plus vite possible pour survivre en France, tandis que si les élèves sont francophones, ils devraient être épargnés de ce coût supplémentaire. Le seul cas de figure avantageux serait que certains cours soient donnés par des professeurs étrangers avec des compétences utiles mais qui ne parlent pas le français. Mais il me semble qu’on a déjà essayé de faire des « académies » de ce genre là...
On pourrait par exemple imaginer que une ONG décide d’aider une région Cambodgienne à mettre en place les prémisses d’une activité économique dans les nouvelles technologies. Vu que cette activité se ferait dans le long terme la langue de référence serait l’esperanto. Les populations locales pourraient l’apprendre à l’aide d’enseignants dépechés sur place, et des formateurs venus d’autres pays (eux aussi ayant suivi quelques mois de formation en esperanto) pourraient alors dispenser des formations sur place (par exemple sur linux, réseaux communautaires wi-fi, etc).
Dans ce cas de figure l’esperanto serait intéressant, vu que les populations locales (qui pourraient elles mêmes être linguistiquement diverses) ne devraient pas faire d’efforts trop grands pour profiter de la formation, et que l’ONG pourrait recruter des formateurs de tout le monde (au prix d’un certain effort de formation de la part de ceux-ci). Évidement ceci ne marcherait que sur un projet basé sur le long terme, et dans des régions où l’anglais n’est pas généralisé (même si dans ce cas on diminue le nombre possible de formateurs).
On pourrait aussi penser que l’esperanto pourrait être une langue de travail d’ONGs de diverses nationalités, et je me demande quel a été le rôle joué par l’esperanto dans les divers forums sociaux organisés récemment dans le monde. Vu que ce publique est très sensible aux questions d’autonomie culturelle, l’esperanto pourrait facilement devenir la langue pivot pour les traductions, qu’en est il ?
Enfin bref, je suis sûr que la communauté esperantophone a déjà du retourner cette question dans tous les sens. Quelles ont été les expériences recueillies ?
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Pour ne pas faire exploser le fil « ITV, télévision sans frontières », je suggère de tenir cette discussion, certainement très intéressante, dans un autre lieu, pourquoi pas une liste de discussion ? ou suite à un nouvel article Agora Vox, sur ce sujet, qu’on pourrait intituler « Pourquoi l’espéranto n’a pas encore triomphé ? Que faire pour qu’il y parvienne ? » Parce qu’on est en train de dériver, d’être de plus en plus hors-sujet. Mais avec ce thème-là je crains que ça ne passe pas sur ce site.
Amusant en tout cas, que tu voudrais plus ou moins créer une association ESF sur le modèle de MSF, mais avec l’espéranto ;)
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Henri Masson 20 octobre 2005 19:16
Toutes ces propositions sont fort intéressantes et certaines d’entre elles ont déjà été plus ou moins étudiées. Ce serait trop long à développer ici. Entre proposer et réaliser il y a évidemment un espace dont l’ampleur varie suivant les moyens humains, matériels et financiers dont on peut espérer disposer. La progression de l’espéranto a tenu jusqu’ici en grande partie grâce au bénévolat, mais Internet est en train de changer tout ça, ce qui ne signifie nullement que le bénévolat soit appelé à disparaître. Par exemple il y a des démarches pour développer l’espéranto comme langue commerciale, comme langue de l’aviation. Oui, bien sûr, j’en voie déjà sourire ou alors froncer les sourcils, mais la même chose s’est produite lorsque les chiffres indo-arabes ont été proposés pour remplacer les chiffres romains. Dans le cas de l’Amikeca Reto, c’est un seul adhérent de SAT qui a réalisé sa propre idée et l’a tenue pour ainsi dire à bout de bras. Dans le cas d’ITV, c’est certain que ce n’est pas une personne seule qui peut réaliser un tel projet. ITV, avec Gxangalo, peut servir de média pour réaliser vos propositions.
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Comment recevoir cette television ? Y a t il du streaming ? Peut on regarder sur internet ?
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Bonjour à tous !
Après quelques jours de vacances en « province », je reviens sur ce site et souhaiterais ajouter quelques mots et répondre à quelques questions si tout le monde n’est pas encore parti.
A propos de la langue des signes, j’ai moi-même enseigné il y a une vingtaine d’années l’espéranto à des étudiants préparant un diplôme universitaire d’interprète en langue des signes, je suis donc étonné d’apprendre qu’elle a été si longtemps bannie de l’enseignement en France. Toujours est-il qu’elle ne répond pas au même besoin de communication que l’espéranto. Les espérantistes sont particulièrement attentifs à toutes ces situations spécifiques, si je n’avais pas été dans des congrès espérantistes je n’aurais peut-être jamais appris que lorsqu’on parle à un aveugle, on utilise le cadran d’une horloge fictive pour mentionner la position d’un objet sur une table.
Mais le problème n’est pas de figurer sur telle ou telle photo de famille. L’espéranto figure sur une photo où les langues nationales n’ont pas leur place, parce qu’il s’agit d’un problème de communication qui n’a rien de national. Pourquoi dénaturer la langue de Shakespeare en l’utilisant à des fins auxquelles elle n’était pas destinée ? Negravasky signale que le français fait exception en intégrant les emprunts, depuis plus d’un siècle, sans en adapter l’orthographe. Il fait aussi exception en refusant d’envisager toute réforme de l’orthographe. Nous sommes allergiques au changement, et convaincus que notre vision du monde devrait être un modèle pour l’humanité, pas étonnant que nous soyons réticents à admettre l’utilité de l’espéranto.
Vous parlez des connotations qui se forgent dans toute langue par la pratique quotidienne de cette langue. Les espérantistes partagent certains moments de vie ensemble, certes, par exemple à l’occasion de congrès, mais avec des conséquences linguistiques encore marginales. Cela étant, les connotations sont à double tranchant. C’est parce que les Anglais sont polis qu’ils ne rigolent pas en entendant à travers leurs connotations l’usage international que l’on fait de leur langue. Je suis curieux de connaître l’original anglais de la phrase de Harry Potter : « J’ai deux mots à vous dire : bon appétit ». Danica Seleskovitch citait l’exemple de l’étudiant interprète chinois français qui avait traduit : « il ne portait que sa chemise ». Pour un Chinois, cela signifiait qu’il ne portait pas de veste, pour un Français, qu’il ne portait pas de pantalon. En quoi ce type de connotation est-il une richesse lorsqu’on s’adresse à un public international ? Tous ces problèmes de diversité culturelle ne concernent pas spécifiquement l’espéranto, ils se poseraient dans toute situation de communication internationale quelle que soit le mode de communication utilisé. Et ils se posent plutôt moins en espéranto, qui dispose d’une grande créativité. Je n’ai toujours pas trouvé de bonne traduction, en français, de « tagmangxeto » (ou du verbe « tagmangxeti »). La première traduction d’Astérix en espéranto a été faite par une équipe internationale, chacun est parti de l’Astérix dans sa langue et on a conservé le meilleur de toutes ces traductions.
La dimension du lexique est-il une richesse ? Deux linguistes américains se sont fait mal voir lorsqu’ils ont classifié les langues d’après le nombre de termes qu’ils utilisaient pour désigner les couleurs. Pour moi qui ai déjà du mal à distinguer le fromage blanc de la crème fraîche, si je devais manipuler quinze termes différents pour parler de la neige, ce serait non pas une richesse, mais un casse-tête. Il existe plein de termes pour désigner les nuages, combien en utilisons-nous ? Peut-être que si le Groënland invite un prochain congrès espérantiste, nous enrichirons notre vocabulaire en ce qui concerne la neige. L’important est que derrière ces termes se trouve une réalité que nous percevons clairement en tant que concept. En mathématiques, par exemple, les élèves manient un peu aléatoirement tout un tas de mots qui ne correspondent à aucune réalité sous-jacente. Dès l’instant où la réalité est là, n’importe quelle langue, et pas moins l’espéranto que toute autre, est capable de forger les mots dont elle a besoin. En argot, aucune autorité linguistique n’a été nécessaire pour fabriquer un grand nombre de mots distincts désignant (par exemple) l’argent.
A propos de root-uzanto, pour Linux. Windows a aussi un utilisateur prédéfini, mais il s’appelle, dans la version française, Administrateur. Il a d’ailleurs plusieurs utilisateurs prédéfinis, Administrateur n’est pas celui qui a le plus de privilèges. La « localisation » des programmes et systèmes informatiques est un enjeu important, et les espérantistes, en mettant le doigt notamment sur la question de lettres accentuées, ont contribué à la prise en compte du problème. Tout n’est pas encore résolu : cet été, à Helsinki, un espérantiste israélien a consulté ses comptes bancaires, qu’il a vu apparaître en caractères cyrilliques. Linux n’est peut-être pas suffisamment « localisé », mais tout cela n’a rien à voir avec l’espéranto.
Savoir ce qu’apporte l’espéranto, outre les exemples marginaux, comme un espérantiste qui a obtenu un poste grâce à un diplôme espérantiste, ou le fait que c’est un espérantiste hongrois qui, vers 1982, m’a trouvé le brevet du Rubik’s Cube, que mon conseil en brevets avait été incapable de se procurer : quand je suis allé au congrès mondial des linguistes à Tokyo en 1982, beaucoup de congressistes étaient venu le jour de l’ouverture du congrès, avaient passé la semaine dans l’enceinte du congrès et étaient repartis juste après la fermeture du congrès. En tant qu’espérantiste, j’étais venu plusieurs jours avant, j’avais été accueilli par des espérantistes dans plusieurs villes du Japon. Pour qui dispose d’un peu de temps, l’espéranto permet de voir le monde différemment. Il n’y a peut-être pas de profit matériel immédiat, mais il y a trente ans les idées écologiques ont eu du mal à se faire une place au milieu des réalités économiques. Qu’il y ait une certaine dose d’amateurisme, c’est concevable, nous avons des moyens limités, mais la puissance financière, même si elle offre des services de meilleure qualité, impose son hégémonie, ce qui n’est pas le but de l’espéranto. L’espéranto ne peut pas se tenir à l’écart d’un marché concurrentiel, certes, mais pour la quasi-totalité des espérantistes, l’espéranto est un loisir. Beaucoup d’idées sont intéressantes (j’étais moi-même à Rauma lors du manifeste), mais il reste à voir comment les mettre en oeuvre.
En attendant itv...
Ce débat s’est considérablement détourné de son objet initial, et au point où nous en sommes, autant répondre aux questions qui m’ont été directement posées même si elles nous entraînent vers des considérations cognitives qui mériteraient un autre débat.
Je ne sais pas précisément quels sont les blocages psychologiques qui m’empêchent de bien maîtriser l’anglais. Sans doute que l’investissement nécessaire serait supérieur au bénéfice que j’en retirerais. La situation va sans doute évoluer, maintenant que mes enfants utilisent davantage l’anglais que le français, je dois donc utiliser l’anglais pour parler avec leurs professeurs et leurs camarades de classe, mais aussi, de plus en plus, pour aller voir des films avec eux.
Le distinction entre un problème et la perception du problème : depuis très longtemps je suis hostile au modèle stimulus - réaction, qui est inadapté, par exemple, à traduire la différence entre « entendre » et « écouter ». Le même stimulus nous atteint, nous avons le même cablage de neurones, mais dans un cas rien n’arrive au cerveau, dans l’autre il se produit un sens. Attraper le stimulus pour en faire un élément d’information (ce que j’appelais un « infème » vers 1978) nécessite une action volontaire motivée pas exclusivement par une situation extérieure, mais par un besoin individuel. Ainsi, pour percevoir un problème, il faut un besoin interieur qui n’est pas objectivement lié au problème. Le problème en soi est un peu comme le noumène de Kant, quelque chose d’insaisissable, et la seule chose dont on puisse réellement parler, c’est de la perception que tel ou tel individu a du problème. Le refus que beaucoup de gens ont de l’espéranto n’est pas explicable par l’espéranto lui-même, mais par un préconditionnement au moment où l’on entend le mot espéranto. Seulement le monde bouge, et tout comme il faut s’ouvrir aux réalités écologiques si l’on veut que la planète survive, il faut également s’ouvrir à un nouvel équilibre en matière de diversité culturelle, et si cet anglo-américain dénaturé qui n’est pas la langue culturelle anglaise et qui vise uniquement à prolonger l’hégémonie de ceux qui sont hostiles à la diversité culturelle n’est pas la solution idéale, il convient d’étudier ce que l’espéranto pourrait apporter d’autre, et non de plus. Tout ne se traduit pas en termes quantitatifs de rentabilité financière : j’entendais à la radio les Chinois expliquer que si les travailleurs sont contents, ils produisent mieux. Dans nos pays riches occidentaux, on se comporte comme si on gérait la pénurie, et c’est les rapports de force qui permettent à chacun de conserver sa part du gâteau. La notion de qualité de vie n’est pas nécessairement quantifiable, et je ne voudrais pas prolonger le débat dans ce sens, mais elle est importante...
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Alexandre Santos 22 octobre 2005 11:34
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Une première mondiale en télévision : Des programmes télévisés réticulaires entièrement en langue Internationale espéranto seront régulièrement diffusés pour la première fois par Internacia Televido (ITV) à partir du samedi 5 novembre 2005.
Après de nombreuses difficultés, surtout financières, ce projet, qui est né au Brésil, se concrétise modestement en attendant un soutien financier (mécénat, publicité, soutiens individuels...) qui lui permettra une meilleure qualité d’image et un plus grand format (plein écran).
La page d’accueil ouvre l’accès à une présentation d’ITV en 14 langues : anglais, français, espagnol, portugais, russe, tchèque, polonais, chinois, grec, néerlandais, allemand, italien, japonais, hongrois.
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Si vous aviez écouté les émissions quotiiennes en Espéranto de Radio Varsovie http://www.radio.com.pl/polonia/audio.asp?rld=11 ou celles de Radio Pékin </es.chinabroad.cn>> (en choisissant le jour sur ON LINE dans la colonne de droite) parmi des dizaines d’autres émetteurs dont celui du Vatican ... et ceci depuis des dizaines d’années, vous n’écririez pas que cette langue n’est pas parlée.
Si comme le Pr Robert Phillipson (auteur de LINGUISTIC IMPERIALISM) et le Pr Charles Durand (auteur de Lqa MANIPULATION MENTALE PAR LA DESTRUCTION DES LANGUES) vous aviez assisté à un congrès mondial d’Espéranto où quelques milliers de locuteurs espérantophones de plus de 60 nations discutent librement entre eux SUR UN PIED D’EGALITE des sujets lesplus divers, y compris dans des conférences universitaires de l’Association Internationale des Sciences où l’Espéranto est langue de travail, comme eux vous prendriez conscience de vore erreur et constateriez l’inanité de vos préjugés et des parti-pris dans lesquel des ignorants de la réalité vous ont maintenu. Veuillez lire les ouvrages de ces témoins éclairés qui ont ensuite été favorablement étonnés de l’atmosphère de ces congrès et confessé comment auparavant ils avaient été induits en erreur par la méconnaissance dans laquelle on les avaient maintenus. Leurs rapports en témoignent.
Parlant l’Espéranto chaque jour par tous les moyens modernes, l’ayant utilisé avec des amis du monde entier et de tous milieux je me souviens où plusieurs fois l’on m’a demandé « quelle est cette belle langue ? »lorsque je conversais avec un ami étranger dans le train où lors d’une visite culturelle. Aujourd’hui O5/11/05 ont lieu précisément les premières émissions régulières en Espéranto d’un canal de télévision installé au Brésil. http://internacia.tv
Un volume entier n’y suffirait pas pour vous énumérer une foule de manifestations où l’Espéranto est parlé tout naturellement. Veuillez au moins vous reporter à quelques sites parmi des millions :: http://claudepiron.free/articles.htm ( travaux de Claude Piron ex-traducteur aà l’onu et l’oms puis professeur à l’université de psychologie de Genève) http://www.eventoj.hu/snd-list.htm ( liste de quelques sites spécialisés) << http://fr.wikipedia.org/wiki/valeur_propédeutique_de_l’espéranto >> (ces 2 lignes à la suite !) << http://satamikarohm.free.fr >> et pour savoir la position américaine : http://www.esperanto-usa.org avec de nombreux liens.
Comme chacun, avant d’étudier l’Espéranto j’avais entendu à son sujet les accusations le plus grotesques. Elles se sont révélées fausses me prouvant qu’il faut toujours juger par soi-même. l’Espéranto ne m’a pas seulement ouvert le monde et différentes cultures, il m’a appris qu’une personne si forte soit-elle dans son domaine n’a aucune qualité pour juger dans un domaine qu’elle ne connaît pas...celle-ci risque fort de perdre ma confiance dans son jugement en général. Bien cordialement : j’aimerais connaître votre réaction après lecture du minimum d’informations objectives proposées, alors que vous aurez pris connaissance de faits objectifs. Maurice SUJET [email protected]
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Mon message précédent s’adresse en priorité à M.Courouve qui a écrit que parler de l’Espéranto ne signifie pas qu’on le parle. veuillez pardonner mon oubli.
Koran saluton al niaj amikoj kiuj honeste parolas pri siaj spertoj sur c’iuj kampoj en la tuta mondo dank’al Esperanto, ec’ se tio ne sufic’as por konvinki tiujn kiuj deziras resti blindaj kaj surdaj je la realeco kaj inventas la plej groteskajn faktojn kiel sektecon, monavidon, ktp.
Amike via, Maurice
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Je découvre l’Espéranto petit à petit depuis un an et demi. Je n’ai pas encore vingt ans dans les pattes, mais j’exerce un esprit critique systématique à chaque avancée, étudie soigneusement les divers critiques linguistiques formulées au cours du siècle, et je n’ai rien trouvé qui laisse supposer que cet outil n’est pas apte à toutes les suptilités qu’il revendique... Je me laisse douter, autant que je me laisse surprendre, tant en matière d’esthétique que de grammaire. Même si j’ai un léger faible pour quelques réformettes, malgrès les risques (j’ai moi ce défaut de parler beaucoup d’Esperanto, mais je n’ai malheureusement pas encore rencontrer d’Espérantistes qui avait vraiment envie d’aborder ce sujet).
Bref, j’en suis arrivé à la conclusion que oui, il y a effectivement des excès de langage comme dans la plupart des mouvements minoritaires et incompris, mais qu’ils sont minoritaires même s’ils se font beaucoup entendre. Et que les arguments de certains de ses zélateurs véhiculent un discours de langue parfaite qui est rassurant pour eux, mais qui prète un sourire (avec gentillesse) pour les autres.
Mais tout cela n’enlève rien au fait qui est que l’Esperanto est tout d même pas mal ingénieux et déjà très fonctionnel de par un siècle de pratique, que rien n’empêche qu’il évolue encore (très lentement vu l’attachement à l’unicité de la langue, ça me convient) et qu’il est moqué par méconnaissance par la plupart des gens, instinctivement (logique car la langue est liée à l’identité), injustement, et trop souvent mal défendu par les l’empressement impatient des plus zélateurs de ses locuteurs. Les autres ont mieux à faire, alors on ne les entends pas.
Et puis, il n’y a pas que SAT en espérantie ! J’ai comme l’impression que même en vingt ans, on peut encore confondre
Mais non, être décu d’un engagement au point d’être sans indulgence et motivé à transmettre ses points de vue critique systématiquement, n’est pas être malade. De même qu’être, comme moi, un peu trop bavard. Ou alors si, mais dans le sens où on a tous un grain, et heureusement : c’est ce qui fait de nous de êtres humains et pas des robots
Tout est une question de mesure... Et chacun apprécie cette mesure à sa manière, toujours toute relative. Essayons par contre à nous astreindre à cette discipline mentale difficile qui consiste à (tenter de) ne pas (trop) faire d’un poids deux mesures
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Henri Masson 6 novembre 2005 17:43
Oui, de l’humour. Très volontiers ! Surtout quand on entend que l’humour est impossible en espéranto ou autres sornettes du même tonneau.
Il faut que cette langue soit solide pour avoir résisté à toutes sortes de critiques. Il sera intéressant, un jour, de rédiger un recueil de tout ce qui a été dit ou écrit à son encontre.
Je viens de tomber par hasard sur un extrait d’article publié par Enfants-Magazine du mois d’août 1992 sous le titre « La sexualité pendant la grossesse ». Quel rapport avec l’espéranto, me demanderez-vous ? Eh bien il y a quelqu’un qui a trouvé le rapport (sexuel !
entre l’espéranto et sexualité : « La « sexualité du couple » apparaît comme un impératif fabriqué de toutes pièces et inutilisable, comme l’espéranto : une langue imaginée de A à Z par quelques uns, dans l’illusions d’un parler universel balayant toutes les particularités, le poids de l’histoire, les coutumes locales. Unique pour tous. »
Là, c’est vraiment un exploit : l’auteur(e) a tout faux sur toute la ligne car l’espéranto est plus que jamais utilisable depuis 1992 (Internet était alors presque inconnu en France). Mais on peut imaginer combien de telles imbécillités, qui peuvent faire effet sur des personnes non informées ou qui ne se sont jamais penchées sur la question, ont compromis longtemps la progresion de la langue. Internet remédie d’une certaine façon à cette situation mais demande tout de même de ne pas perdre de vue l’esprit critique.
En tous cas, un fait de plus vient juste de confirmer que l’espéranto est utilisable : il existe maintenant une télévision internationale qui, même si ses débuts sont encore modestes, émet dans cette langue qui ne vise aucunement à uniformiser le monde. L’uniformisation, nous l’avons par l’anglais : écoutez les chansons dans les médias, la réclame ou les grandes surfaces qui ignorent l’existence du français et d’autres langues européennes. Personnellemnt, j’aimerais en entendre, certes « du pays de l’espéranto » (le globe terrestre — il y en a déjà beaucoup), mais aussi de tous les pays et de toutes les régions
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Sous le titre « First Television Channel In Esperanto Debuts Online », un article du journaliste Mike Baron vient de paraître dans le quotidien « Post Chronicle » à propos de la nouvelle télévision réticulaire « ITV » (Internacia Televido) lancée au Brésil samedi dernier.
« ITV » fonctionne selon un principe plus ou moins semblable à celui d’ « AgoraVox » en France ou d’ « OhMyNews » en Corée, mais à l’échelle mondiale et avec un contenu entièrement en espéranto. « Le but d’ITV, selon Mike Baron, est de créer un réseau international de télévision combinant un contenu professionnel avec la collaboration d’utilisateurs ordinaires de partout dans le monde. Les programmes s’étendront depuis les nouvelles et les documentaires jusqu’à la culture, aux programmes éducatifs et au divertissement des enfants. »
Les personnes qui ne comprennent pas l’anglais peuvent utiliser le service (imparfait) du programme de traduction « Babelfish » qui fonctionne pour plusieurs couples de langues, ou le programme de traduction anglais-espéranto/espéranto-anglais « Traduku ».
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On va m’accuser de négationisme primaire, mais je n’ai toujours rien vu qui ne puisse être réalisé par mon petit neveu et son caméscope...
Pourquoi ne pas tenter plutôt, avec les mêmes moyens, de créer une rédaction espéranto au sein d’Euronews ou même de CNN ?
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Al Maurice : Sekteco kaj monavido ne estas fantazioj, bedauxrinde... se VI kaj viatipaj nur malfermus l’okulojn !!!
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Pourquoi pas, Chocolat !
Mais je crains que vous ne soyez pas le premier à y avoir songé.
Non seulement ce serait difficilement rentable, mais de plus il y aurait des résistances internes irrémediables.
Quand on voit les difficultés qu’à la France pour lancer une CNN francophone, je n’ose pas penser à ce que ce serait avec l’esperanto.
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Henri Masson 8 novembre 2005 15:12
Oui, visiblement, ça vous gêne qu’ITV ait vu le jour, même si ce début est évidemment très modeste ! Mais il faut un début. Les moyens financiers n’apparaissent que lorsque l’on fait ses preuves. Curieusement, c’est un média étasunien qui en a donné écho en premier. Il faudra bien attendre des semaines avant d’en entendre parler dans des médias francophones. Et encore !...
Mais de qui ITV a reçu de l’aide financière ? Certainement pas de vous, qui avez déjà montré combien vous pouvez être radin pour payer, par exemple, une modeste cotisation à une association.
Et vous vous êtes finalement fait avoir en achetant une cassette vidéo piratée plus cher qu’elle ne vallait. Ah, ah, ah !!!
)) La rigolade !
On pourrait presque dire que le monde est merveilleusement bien conçu pour punir les esprits tordus.
Allez donc voir les tarifs des stages d’anglais qui vous permettront de discuter d’égal à égal avec Bush ou Blair !
Une rédaction d’espéranto au sein de CNN ou d’Euronews ? La proposition avait déjà été faite à Euronews. Aucune réponse. Des tentatives avaient été faites voici quelques décennies pour obtenir des émissions en espéranto de « Voice of America », voir.
Ça viendra peut-être, mais seulement quand ITV aura démontré qu’il existe un vaste public espérantophone. Flavio Rebello, qui l’a créé, a déjà créé le plus visité des portails en espéranto : Gxangalo (jungle) qui, à bien des égards, ressemble à un « AgoraVox » sans frontières.
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Henri Masson 8 novembre 2005 16:35
A Alexandre : très juste !
Mais je crains que vous ne soyez pas le premier à y avoir songé.
Beaucoup de gens seraient époustouflés s’ils voyaient les copies de lettres que les espérantistes ont adressé vers tous les azimuts afin que l’espéranto soit pris en considération.
Non seulement ce serait difficilement rentable, mais de plus il y aurait des résistances internes irrémediables.
Ce ne serait évidemment pas rentable dans l’immédiat, mais à moyen, puis à long terme, ce serait très rentable. L’intérêt pour l’espéranto existe. J’ai été pour quelque chose dans l’émission « 15-115 » du 1er juin 1988 qui avait débouché, sur France Inter, sur un cours express d’espéranto d’environ 10 mn durant tout le mois d’août. Il y avait eu de très nombreux appels téléphoniques et pas moins de 5000 lettres et cartes postales fort sympathiques. L’animatrice, l’excellente Brigitte Vincent, jouait le rôle d’élève avec son « professeur », Richard Comerford, un jeune Anglais qui avait découvert l’espéranto par une émision de la BBC et qui l’avait appris depuis peu. Qui oserait faire la même chose dans une autre langue ? Mais la direction de Radio France avait considéré cette affaire avec dédain. Il est vrai que l’envoi du cours à tous les auditeurs qui en avaient fait la demande avait dû avoir un certain coût...
Quand on voit les difficultés qu’à la France pour lancer une CNN francophone, je n’ose pas penser à ce que ce serait avec l’esperanto.
Oui, il y a la chaîne francophone TV5 qui coûte très cher et au sujet de laquelle vous pouvez d’ailleurs lire des articles en relation avec l’espéranto dans la revue « La SAGO » de SAT-Amikaro. Et puis l’esprit d’innovation n’étant pas le côté fort de ceux qui décident, on peut hélas penser que vous avez raison...
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La question de l’oeuf ou de la poule, donc. Je me souviens d’une brave personne qui entrait dans les agences de banque en lâchant benoîtement au guichetier : « Savez-vous ce que l’esperanto vous ferait gagner ? »
Ca ferait sourire si ce n’était vrai.
Ceci pour dire : a-t’on « chatouillé » CNN et Euronews de la bonne manière avant de s’inventer une initiative espéranto-espérantiste ?
Quant à la cassette piratée, je ne relèverai même pas le procédé indigne qui consiste, sous la plume d’aucun, à tranformer un vol qualifié en punition divine.
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Henri Masson 8 novembre 2005 17:55
A propos de CNN et d’Euronews, si vous connaissez la « bonne manière » pour les « chatouiller », chapeau ! Merci de livrer le secret.
Vous êtes plus naïf que les espérantistes que vous accablez de défauts. Il ne viendront à l’espéranto que lorsque celui-ci sera parvenu à un seuil de rentalibilité qui aura été atteint grâce à des gens comme Flavio Rebello dont vous prédisiez qu’il échouerait, qui auront pris des risques, qui se seront dépensés pour le promouvoir. Or vous avez fait précisément l’inverse. Donc merci pour la leçon !
Des cas dans du genre de celui que vous citez sont apparus de temps à autre dans l’histoire de l’espéranto, entre autres le phénomène « Ferrari » (rien à voir avec Lola ! qui aurait peut-être été plus efficace en en mettant plein la vue... surtout à la gent masculine !
qui exerçait la profession de coiffeur au Quartier latin. Il abandonnait tout client à qui il faisait une coupe pour se consacrer à un espérantiste dès qu’il en entrait un dans son salon (faire une recherche avec « ferrari esperanto »). Ça ne devait pas faire que des heureux...
Enfin, pour l’histoire de la cassette vidéo piratée, Dieu n’a rien à voir là-dedans, à moins qu’il n’ait un sacré sens de l’humour (ou un sens sacré de l’humour, ou un sens de l’humour sacré !
)) car elle prête plutôt à rire.
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À Henri Masson :
“l’émission « 15-115 » du 1er juin 1988 qui avait débouché, sur France Inter, sur un cours express d’espéranto d’environ 10 mn durant tout le mois d’août.”
Est-ce que vous avez conservé des enregistrements de ces émissions ?
Si c’est le cas elles pourraient être converties en fichiers mp3 et mises à disposition sur le net...
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Henri Masson 8 novembre 2005 18:07
Vous pouvez me contacter à ce sujet, de même que les personnes intéressées, via le site de SAT-Amikaro. Les coordonnées apparaissent sur chaque « Service de Presse », de préférence de l’année 2005.
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Jusque maintenant, Flavio Rebello n’a rien réussi du tout... Suis-je un oiseau de mauvais augure, ou un observateur lucide ?
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Tiens, Choco est là ! Alors, toujours la même question : où sont les traducs ? Prouvez que vous-même réussissez quelque chose
« je n’ai toujours rien vu qui ne puisse être réalisé par mon petit neveu et son caméscope »
Ouais, et les espérantistes sont moins nombreux que les anglophones (et les francophones) natifs
En plus, ils sont avides et sectaires. « Elle est belle, not’ chanson, rechantons-la, rechantons »
) Pour la combiennième fois déjà ?
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Bof, on se ressemble, hein ! Moi aussi, je frappe souvent le même clou... Que disait Papa Zamenhof, déjà ? « Ecx malgranda guto, konstante frapante... »
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La différence, c’est que Zamenhof voulait construire, et vous... euh... l’inverse
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bonjour, chocolat bleu pâle,
où peut-on voir la télévision que réalise votre petit-fils avec son caméscope ?
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...traboras la monton granitan.
)
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Henri Masson 17 novembre 2005 12:26
Nouveau succès pour la chaîne ITV : une partenarité entre elle et la chaîne de télévision polonaise Telewizja Polska (TVP) vient de s’engager en vue d’un échange de programmes. Dans un premier temps, TVP mettra une centaine de films, de documentaires, de séries télévisées et de programmes à ITV dont le siège est Sao Paulo, au Brésil.
Pour Flavio Rebelo, le directeur de la première chaîne réticulaire entièrement en espéranto : « C’est un fait révolutionnaire qu’une chaîne importante de télévision d’un pays tel que la Pologne, qui n’est pas parmi plus petits, regarde vers une chaîne télévisée en espéranto avec respect et appréciation. Internacia Televido vient tout juste de paraître, et elle réussit déjà à ouvrir de nouveaux horizons à la Langue Internationale. »
Le lancement d’ITV a déjà eu et continue d’avoir un écho favorable dans d’autres pays, depuis les État-Unis jusqu’à l’Iran.
Source : http://internacia.tv/modules/news/article.php?storyid=7
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Alexandre Santos 17 novembre 2005 14:30
Pour tous ceux qui utilisent Linux ou autres unix, il est possible de recevoir ITV en utilisant mplayer :
Voici les instructions.
Je ne sais pas si c’est aussi valable pour les utilisateurs de Mac...
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après une interruption due au manque d’argent (eu fait si ça vous dit de les aider ! http://gxangalo.com/modules/news02/article.php?storyid=77 ou de faire passer de la publicité sur leurs ondes : ce qu’ils veulent c’est pouvoir se financer par la publicité comme les chaînes privées, mais jusqu’à présent il n’ont pas eu de client, daonc il faut qu’une entreprise commence !) Internacia Televido a repris ses émissions. En ce moment il y a un très beau reportage sur « Buenos Aires berceau du tango ». même si vous ne comprenez pas (pas encore !) l’Espéranto allez-y faire un tour ne fusse que pour la musique !
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Ah, j’applaudis à farbskatol’, qui lui a des ambitions raisonnables et les moyens de ses ambitions , contrairement à InternaciaTV... et j’ai beaucoup ri d’ailleurs au sketch « monpetado » qui met en scène un Flavio Rebelo (« directeur » d’ITV) plus vrai que nature dans un exercice de... de direction des programmes ? mais non, de récolte de fonds !
http://farbskatol.net/dotclear/index.php?2006/04/17/3-monpetado
Mais tout se passe exactement comme je l’avais « prévu »... En ce qui concerne ITV, on en est actuellement juste après la phase de culpabilisation : « vous n’avez pas assez cru en mon initiative, vous êtes de mauvais espérantistes... » La phase suivante sera bien sûr la perception d’une deuxième vague de subventions volontaires, déculpabilisantes, et surtout très inutiles.
Quand vous voyez un espérantiste commencer quelque chose, même s’il présente bien, ne vous dites pas qu’il va réussir parce qu’il est espérantiste et que Dieu, saint Ludovic et le sens de l’histoire sont avec lui - demandez-vous d’abord s’il fait son métier. Si ce n’est pas le cas, laissez-le se planter tout seul, et achetez plutôt un bon disque chez Vinilkosmo (www.vinilkosmo.com) - chez des gens qui savent ce qu’ils font, et qui le font bien.
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« Quand vous voyez un espérantiste commencer quelque chose, même s’il présente bien, ne vous dites pas qu’il va réussir parce qu’il est espérantiste et que Dieu, saint Ludovic et le sens de l’histoire sont avec lui »
Merci, Grand Maître, de nous avoir dévoilé votre sagesse !
) Le hic, c’est qu’on ne le pense pas... Seul le pape est infaillible et soutenu par dieu et les saints, et encore, uniquement pour les catholiques.
Quant à Vinilkosmo, ma foi, je suis d’accord avec vous...
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Henri Masson 26 août 2008 09:23
Une nouvelle Télévision d’Espéranto sur Internet !
Une nouvelle télévision réticulaire fonctionne depuis quelques semaines sur Internet sur http://esperanto-tv.com !!
Le portail "Esperanto-TV" ne produit pas lui-même de nouveaux films, mais propose une liste de programmes de 9 canaux contenant de nombreux films pouvant être trouvés de façon dispersée dans des recoins plus ou moins cachés de l’Internet.
Le programme du portail "Esperanto-TV" change selon la disponibilité de nouveaux films (de bonne qualité), on ne prévoit pas plus souvent qu’une semaine.
Liste de programmes actuels :
- - Esperantista-TV, Esperanto.TV
- - ITV, Internacia.TV
- - Farbskatol, Farbskatol.net
- - Bildo-Televido (*)
- - ETV, Esperanto-TV.com
- - Esperanto TV (mogulus), mogulus.com/esperanto
- - Esperanto 2.0 TV, worldtv.com/esperanto_2.0_tv
- - Esperanto TV (ITVC), itvc.pl
- - Parolu Mondo
Une liste de discussion Yahoo existe pour parler et discuter des nouveaux films et des nouveaux programmes : http://groups.yahoo.com/group/Esperanto-TV .
La même liste est utilisable pour contacter ceux qui font fonctionner Esperanto-TV , ou alors, écrire directement à "esperanto-tv-owner @ yahoogroups.com"
Visitez : http://esperanto-tv.com
Szilvási László
fonto : Ret-Info
http://www.eventoj.hu