jeudi 12 décembre 2019 - par Pierre

Un coup d’épée dans l’eau pour le Format Normandie

On n'attendait rien de la réunion des quatre chefs d’État réunis à Paris et il n'y a effectivement pas eu d'avancée dans le dossier sensible des sécessions de l'est de l'Ukraine.

Il y a un blocage total des accords de Minsk avec d'un côté, l'Ukraine qui veut revisiter le protocole à son avantage et de l'autre côté, la Russie qui tient à ce qu'il soit respecté à la lettre et surtout suivant la chronologie convenue.

Les chefs d’État à la table de négociation à Minsk 2.

Les accords de Minsk 2 furent signés le 12 février 2015 et ont été entérinés par le Conseil de sécurité de l'ONU. Ils sont donc contraignants pour toutes les parties et doivent être appliqués suivant la séquence prévue dans le texte.

La position rigide de Moscou est donc tout-à-fait légitime et est justifiée par des antécédents tragiques comme la réduction de la République serbe de Krajina par la Croatie ou la prise de la poche de Srebrenica par les Serbes comme l'a dit Vladimir Poutine. [i]

 

L'Ukraine avait dû signer ces accords dans l'urgence pour éviter qu'une plus grande partie du Donbass dont notamment Marioupol ne tombe dans les mains des sécessionnistes. L'armée ukrainienne, défaite et ayant perdu une grande partie de son matériel de guerre dans les chaudrons d'Ilovaïsk et surtout de Sebaltseve n'était plus en mesures de résister à une offensive ennemie d'autant plus que Marioupol était en état de révolte contre Kiev.

 

Aujourd'hui, cinq ans plus tard, l'Ukraine a reconstitué ses forces armées et certains des plus radicaux pensent pouvoir reconquérir le Donbass suivant le scénario de la Krajina. Pour rappel, l'offensive croate soutenue par les États-Unis avait provoqué la fuite de 120000 Serbes en 1995 et avait complètement croatisé la région.

 

La vraie négociation s'est déroulée en coulisse et est dans une impasse du fait de l'exigence ukrainienne de contrôle de la frontière russo-ukrainienne et du refus de retirer ses forces de la zone de contact. Les discussions entre le représentant russe à Paris, Vladislav Surkov, et le ministre ukrainien des Affaires intérieures, Arsen Avakov, se sont déroulées dans un climat explosif et n'augure de rien de bon pour la suite des discussions. [ii ]

Arsen Avakov et Vladislav Surkov

Les négociateurs ukrainiens pensent que l'Ukraine finira par acquérir une supériorité militaire grâce à l'aide des États-Unis et d'autres pays de l'OTAN. Cela permettrait de lancer une offensive éclair qui forcerait la Russie à choisir entre la défaite des pro-russes dans le Donbass et une intervention militaire directe contre l'armée ukrainienne.

La Russie serait diplomatiquement perdante dans les deux cas de figure. Soit elle ne pourrait plus s'opposer à l'intégration de l'Ukraine à l'OTAN soit elle serait désignée comme pays agresseur et serait soumise à de nouvelles lourdes sanctions.

Il est évident que les États-Unis tirent les ficelles en coulisse et n'ont pas renoncé à voir la Russie être entraînée dans une guerre coûteuse contre l'Ukraine.

 

Nous avons vu une réunion du Format de Normandie qui n'a abouti à aucune avancée et qui a vu le président russe profondément s'ennuyer et se demander pourquoi il perd son temps à discuter avec Volodymyr Zelensky qui n'a pas de pouvoir alors que les choses sérieuses se passent ailleurs.

 

Le président ukrainien, incompétent en politique étrangère et incapable de faire respecter ses décisions, a consacré ses efforts sur des aspects humanitaires comme l'échange de prisonniers qui augmentera sa popularité. Le problème, c'est que ce sont les indépendantistes qui détiennent les prisonniers ukrainiens et qu'ils n'ont pas l'intention de les lâcher si le reste des accords n'est pas respecté. Je ne vois pas comment Vladimir Poutine va convaincre les dirigeants de Donetsk et de Lougansk d'autant plus que les rumeurs sur les tortures et les exécutions de prisonniers par les nationalistes ukrainiens circulent depuis longtemps.

Angela Merkel donne l'impression d'être nuancée et serait prête à revoir les Accords de Minsk mais Emmanuel Macron est conscient du veto russe et reste prudent.

La chancelière allemande a perdu de son aura et devrait démissionner le plus vite possible. Elle n'a plus la cote après le lamentable épisode de l'accueil de migrants de 2015 et le successeur désigné, Annegret Kramp-Karrenbauer, qui semble très radicale devra prendre le temps de trouver ses marques et surtout convaincre les électeurs et gagner les prochaines élections fédérales allemandes.

 

De son côté, Emmanuel Macron est impatient de voir les sanctions financières anti-russes s'assouplir et il a besoin de faire évoluer le dossier ukrainien pour cela.

Il est conscient que la Russie va investir dans les années à venir des sommes faramineuses dans sa réindustrialisation et dans ses infrastructures. Si des entreprises françaises veulent être partenaires et enregistrer des contrats juteux [iii], elles devront aussi apporter des financements et ce n'est pas possible avec les sanctions actuelles.

De plus, la Russie va peut-être relancer la consommation en augmentant le pouvoir d'achat de ses citoyens dans les prochaines années et là aussi, il y a un espace pour s'introduire à condition que les sanctions russes sur les importations des denrées alimentaires soient levées ou atténuées.

La France n'est plus considérée comme un partenaire fiable de la Russie après la pantalonnade hollandaise sur la livraison de porte-hélicoptères de type Mistral. Cela explique peut-être l'énergie que met Emmanuel Macron pour séduire Vladimir Poutine.

 

Conclusion.

 

L'année 2020 promet d'être riche en incertitudes. Le dossier ukrainien fera partie des bonnes ou des mauvaises surprises de l'année.

Il est difficilement concevable que ce conflit reste encore longtemps gelé. Le temps joue en faveur du point de vue russe en affaiblissant petit-à-petit l'économie ukrainienne mais il peut être interrompu par une offensive militaire ukrainienne qui fera de la Russie, de l'Europe et de l'Ukraine des perdants et dont les États-Unis et leurs satellites de l'OTAN seront les vainqueurs stratégiques.

L'année 2020 s'annonce difficile pour l'Ukraine. Le contrat gazier actuel arrive à son terme et la Russie va négocier en position de force, surtout qu'il y a maintenant des alternatives pour contourner l'Ukraine ou pour livrer les clients avec du GPL.

La nouvelle composition de la direction de l'Union européenne est reprise en main par les pays occidentaux. Les pays orientaux paient leur manque de solidarité (migrants) et leur volonté conservatrice par une moindre influence dans les organes décisionnels. Ce sont l'Allemagne et la France qui seront aux commandes et un rapprochement nouveau avec la Russie dépendra d'eux.

L'Ukraine risque de faire les frais de cette politique et elle devra choisir entre le maintien de la tutelle étasunienne ou choisir de défendre les intérêts de l'Allemagne et de la France notamment en tempérant ses critiques contre Nord Stream 2 et en faisant des concessions aux séparatistes.

Dans les deux cas, il ne lui restera qu'une souveraineté limitée.

 

i Vladimir Poutine a dit que les accords de Minsk dans leur forme actuelle préviennent la région d'un scénario comme Sebrenica. Il sait très bien que cette comparaison n'est pas appropriée mais il l'utilise parce qu'elle est la plus parlante pour les opinions occidentales.

 

ii https://www.unian.info/war/10787921-putin-s-aide-surkov-lost-temper-during-paris-talks-minister-avakov.html

 

iii Par exemple : Vinci est un partenaire de la nouvelle autoroute M11 Moscou-Saint-Pétersbourg, Total est partenaire de Yamal, Engie est partenaire de Nord Stream 2 mais ces partenariats avaient été conclus avant les sanctions.



28 réactions


  • xana 12 décembre 2019 10:34

    Merci encore Pierre pour cette analyse très claire de la situation et des motivations des dirigeants européens.

    Il est clair que plus vite la Russie continuera de se relever, plus les Européens se presseront pour en profiter et laisseront tomber leurs maîtres américains. Par contre pour les oligarques ukies la seule solution pour s’enrichir davantage est dans la guerre. Il n’y a donc absolument rien à attendre d’eux. Seul le peuple Ukrainien pourrait se révolter, mais est-ce possible ?
    Pour les citoyens de Lugansk et Donetsk la situation ne va pas s’améliorer de sitôt ; mais ils savent ce qui les attend en cas de « réintégration » à l’Ukraine, donc ils ne cèderont rien. Et la Russie ne cèdera plus jamais la Crimée.
    Non, la seule solution est bien dans la croissance économique russe.


    • Pierre Pierre 12 décembre 2019 18:57

      @xana
      Bonjour, 
      Je l’ai déjà souvent écrit, les accords de Minsk dans le fond et dans la forme sont le minimum que la Russie et les républiques indépendantistes accepteront. L’unité ukrainienne ne pourra être imposée que par la dictature. Je ne crois pas que les dirigeants russes vont encore considérer les Ukrainiens comme un peuple frère pendant longtemps. Pour la Crimée, d’accord avec vous, le dossier est clos pour les Russes. Les élites européennes finiront peut-être par comprendre qu’il n’est pas dans leurs intérêts de soutenir une clique de nationalistes ukrainiens qui se retourneront contre eux le moment venu comme l’ont fait les islamistes.


    • V_Parlier V_Parlier 12 décembre 2019 20:20

      @Pierre
      Il est possible que les élites européennes aient compris cela mais se sentent-elles vraiment impliquées moralement dans cette affaire... La conscience, ça ne les étouffe pas trop.
      Pour ce qui est du résultat de la rencontre je m’y attendais, hélas. Et la Russie risque de se laisser trop faire, je sens comme une fatigue.
      Et quand on voit comment RT France pond parfois des articles dignes de Libération à propos des affaires intérieures russes (en déformant tout autant *), on est pas rendu pour faire passer le message !

      (*) On ne peut le voir que si on peut lire le Russe et chercher un peu partout.


    • Pierre Pierre 12 décembre 2019 21:40

      @V_Parlier
      « On ne peut le voir que si on peut lire le Russe et chercher un peu partout. » 
      C’est exactement ce que je fais. Je ne lis pas seulement les articles mais aussi les commentaires. Cela donne une bonne idée de l’état d’esprit des Russes. 
      Quand les connaisseurs de la Russie comme Anne Nivat par exemple parlent de la Russie, j’ai toujours l’impression qu’ils disent ce que les élites veulent entendre et ce que le peuple doit croire (c’est pire ailleurs).
      Le premier qui dit du bien de la Russie et qui ne termine pas son discours en disant que les droits de l’homme ne sont pas respectés et que la presse est quand-même muselée est éliminé à jamais. Comme aurait dit Trump : « You’re fired ! ».


  • Olivier Perriet Olivier Perriet 12 décembre 2019 13:15

    Lorsque des articles pro russes parlent de l’Ukraine, on voit toute la supercherie du discours, repris par certains intellectuels genre Emmanuel Todd, sur « la Russie, puissance d’équilibre », « garante de la souveraineté des nations », « défenderesse des petits contres les gros » et autres fadaises.

    Si Vladimir Poutine « s’ennuie » (sic), il n’a qu’à inventer une solution.


    • xana 12 décembre 2019 14:23

      @Olivier Perriet
      Pourquoi ne vas-tu pas commenter sur Libé ou L’immonde ? Sur Agoravox tu te fais du mal. Ici il y a trop d’articles « pro-russes » et à chaque fois tu fais un caca nerveux.


    • xana 12 décembre 2019 18:54

      Pauvre con, quand je commente la politique roumaine je le fais en roumain. Ce n’est pas toi qui pourrais le faire, tu parles à peine le français...

      Et je ne critique pas la France et les Francais, je critique seulement ceux qui trahissent leur pays en étant à plat ventre devant les Américains. Tu en fais partie bien entendu.


    • Pierre Pierre 12 décembre 2019 19:33

      @Olivier Perriet
      En attendant, les usines poussent comme des champignons en Russie. On construit des ports (Ust-Luga sur la Baltique est sorti de nulle-part et est devenu le plus grand port de la région), de nouveaux aéroports se construisent partout, de nouvelles autoroutes et de nouvelles lignes de chemin de fer sont en projet et seront réalisés dans 10 ans, la Crimée est désenclavée et se développe rapidement, la zone arctique se développe encore plus vite etc.
      En attendant, le coq chante sur le fumier, Macron se dit incompétent pour aider l’économie ou pour investir dans des projets d’intérêt général sans l’aide et l’autorisation de l’UE. Chantez avec moi : Tout va très bien Madame la marquise...


    • V_Parlier V_Parlier 12 décembre 2019 20:13

      @Pierre
      En effet, tant que le chèque de fin de mois était déclaré comme garanti pour la retraite, la ruine de la France ne posait de problèmes à personne. Les souverainistes, les eurosceptiques, les dénonciateurs de la mainmise des infiltrés en tous genres(*) étaient jugés comme des « négatifs » qui crachaient soi-disant sur leurs pays (que les accusateurs contribuaient à enfoncer de plus belle). Mais maintenant l’élastique est tendu au maximum, on ne eut plus jouer, terminé ! Et là le monde s’écroule... L’illusion est finie, la chimère social-démocratie + mondialisme n’existe pas et n’existera jamais. La tricherie utilisée pendant plus de 20 ans n’a pu être possible que par l’endettement.

      (*) La FAF, les think tanks, les oligarques de presse copinant avec les politiques.


    • Olivier Perriet Olivier Perriet 13 décembre 2019 09:58

      @Pierre

      Cette flagornerie est hors de votre propre sujet.

      Si tout va très bien, tant mieux. C’est tout de même un peu contradictoire avec tous ces articles acides.


  • laertes laertes 12 décembre 2019 15:40

    Vous faites complètement erreur sur la Russie. Les USA sont complètement impuissant dans l’histoire de l’Ukraine. Et ce sera ou l’Ukraine acceptera les désirs de la Russie où elle s’effondrera. l’OTAN peut faire tout ce qu’il veut en Ukraine il ne réussira rien. La guerre d’usure que la Russie mene dans le Donbass emportera tout sur son passage comme elle a emporté la toute-puissante Wehrmacht pendant la seconde Guerre mondiale. Avec la Russie c’est comme avec Rome où on se soumet où on disparaît. Si jamais l’Ukraine s’amuse au jeu dangereux de l’otan, la Russie fera en sorte de la faire s’effondrer à petit feu en alimentant sans arrêt les forces sécessionnistes du Donbass. Tiens on parle plus de la Crimée ! Étonnant non ?


    • Olivier Perriet Olivier Perriet 12 décembre 2019 16:42

      @laertes

      Toujours passionnant de voir des pro-russes, « garants de l’indépendance des nations », « protecteurs des petits pays », « facteurs d’équilibre dans les relations internationales outrageusement dominées par l’hyper puissance etats-unienne » spéculer sur l’effondrement d’un pays.

      Qu’est-ce qu’ils sont sympas en fait... smiley

      PS : pour l’heure, les grands pays pro russes comme le Vénézuela et la Syrie, sont ceux qui sont fuis par leur propre population.

      Les vieux réflexes castristes (« si vous n’êtes pas contents, vous n’avez qu’à partir ») sont toujours vivaces. On ne se refait pas.


    • xana 12 décembre 2019 19:01

      @laertes
      J’aimerais bien être aussi optimiste que vous. Je crois surtout que les USA sont ravis d’entretenir à peu de frais un état de guerre pour emm.. la Russie, et qu’il feront durer comme on dit jusqu’au dernier Ukrainien. Ca ne leur coûte qu’un peu de papier vert déjà bien dévalué. La Russie ne semble pas tenir à laisser l’Ukraine s’effondrer totalement, pour une raison ou pour une autre (je crois surtout que les Russes savent que ce sont eux seuls qui pourront recoller les morceaux plus tard). Pour la Crimée il est clair pour tout le monde que l’Ukraine ne la récupèrera jamais, ou alors complètement radioactive... donc pas étonnant qu’on n’en parle plus.


    • xana 12 décembre 2019 19:18

      @Olivier Perriet
      Sans parler de tes autres conneries (au moins cinq par ligne), tu devrais te renseigner (mais tu ne le feras pas !) en Syrie les gens qui ont été chassés de chez eux par les Islamistes reviennent depuis au moins un an déjà... Grâce à l’intervention russe, évidemment.
      Putain, ce que ca doit te fair mal !


    • Pierre Pierre 12 décembre 2019 20:02

      @laertes
      Je ne fais pas du tout erreur. Le centre décisionnel en Ukraine se trouve à l’ambassade des Etats-Unis à Kiev. Quand les Etats-Unis disent que l’Ukraine à besoin de 500 millions de dollars, il regardent vers nous et l’UE crache.
      Zelensky n’a aucun pouvoir et s’il voulait quand-même en faire à sa tête, on lui couperait les vivres et il irait rejoindre Morales en exil. Les Etats-Unis ont réussi à faire détester les Russes par les Ukrainiens en diffusant indirectement un tas de mensonges et en faisant croire au peuple qu’ils les protégeront et les mèneront vers un meilleur avenir. 
      Plus on croit aux balivernes et plus dure sera la chute.


    • Pierre Pierre 12 décembre 2019 22:06

      @Olivier Perriet
      Vous avez passé deux mois avec les aborigène de Papouasie et vous venez de rentrer ou quoi ?
      Vous ne savez pas que le boss a dit dans son discours de ce 27 août devant les ambassadeurs qu’il faut changer de cap et que l’« Etat profond » doit cesser de faire une politique parallèle ?
      Dorénavant, Poutine et Macron sont potes et ils se font la bise (quand-même pas sur la bouche) quand ils se voient.
      Il y a peut-être une petite arrière pensée dans cet élan amoureux de Macron. La Russie a beaucoup de sous et elle va se mettre à les dépenser. 
      Comme Macron a aussi de vieux potes en France et qu’il voudrait leur faire plaisir, ce serait bien de faire sauter les sanctions et de leur permettre de profiter de la fête.
      Ne soyer pas contrit, le monde change trop vite pour vous.


    • Pierre Pierre 12 décembre 2019 22:30

      @Olivier Perriet

      PS. J’ai un voyage d’affaire qui vient d’être reporté à janvier et j’ai un peu plus de temps libre que prévu.
      Je crois que je vais en profiter pour écrire un article sur la situation économique de la Russie tel que je peux la découvrir en lisant les médias russes.
      Ce sera un peu différent que ce qu’on peut lire dans le WaPo mais ce sera documenté par des articles trouvés sur des sites très variés pour qu’on ne m’accuse pas de vouloir faire de la propagande en ne citant que les quelques sites pro-Poutine qui existent.
      Je vais faire cela par pur patriotisme pour soutenir le président Macron dans sa croisade contre les hérétiques.
      En espérant vous avoir parmi mes lecteurs.
      Bien cordialement.


    • Olivier Perriet Olivier Perriet 13 décembre 2019 10:06

      @Pierre

      Macron est un peu moins dans la déconnante générale en politique étrangère que ses deux prédécesseurs Sarko et Hollande ; c’est à peu près le seul point positif de son mandat.


    • Olivier Perriet Olivier Perriet 13 décembre 2019 10:15

      @Olivier Perriet

      D’autant plus que tout gouvernement est toujours en partie « tenu » par ce qui a été fait par les prédécesseurs, surtout quand les prédécesseurs sont les mêmes (par ex Le Drian).

      Si la Russie a plein de sous, le Vénézuela, la Syrie ou Cuba sont prêts à ponctionner !

      Mais Poutine a bien retenu la leçon de l’URSS, qui s’est ruinée en sponsorisant des mouvements amis aux 4 coins de la planète.

      Il pourrait aussi commencer par mettre en place un système de retraite plus correct, visiblement il y a des débats là dessus aussi.


    • Pierre Pierre 13 décembre 2019 10:42

      @kimonovert
      Ce sont exactement les genres d’articles et de reportages qui sont destinés à endormir les pauvres Occidentaux que nous sommes. (Cela ne va pas bien chez nous mais c’est pire ailleurs.) Cela fait maintenant des lustres que ces outils de propagande prédisent l’enfer pour le Russes et en attendant, c’est la France qui est en grève et ce sont les dirigeants occidentaux qui sont aux abois.
      La Russie est sois-disant au bord de l’effondrement mais son président a plus de 60 % de soutien parmi sa population. Expliquez l’erreur !
      Mon nouvel article est déjà bien commencé et il va prendre l’exact contre-pied des analyses primaires des médias mainstream.
      Si l’article est publié, certains vont en prendre du lourd en pleine face.
      Je ne vais pas parler de Sentsov sinon je vais très vite atteindre le point Godwin.
      PS. Pour le « s » oublié à « affaires », sachez que je tape à un doigt et qu’on fait vite des coquilles dans ce cas. (On ne regarde pas son écran en écrivant.)
      Pour mon courrier d’affaires, j’ai une secrétaire multilingues qui se charge très bien de ce travail.


    • Pierre Pierre 13 décembre 2019 10:47

      @Olivier Perriet
      Pour une fois, je suis d’accord avec vous.


  • JMBerniolles 12 décembre 2019 18:47

    Bonjour Pierre et merci pour cet article,

    Avec lequel je suis d’accord.

    Il faut souvent revenir à l’origine des choses pour comprendre.

    Les accords de Minsk font suite à une certaine débâcle militaire. Il s’agissait d’arrêter l’élan militaire des forces des Républiques du Donbass. Malgré tout il est positif que l’Allemagne et la France se soient un peu affranchies de la tutelle américaine sur ce dossier.

    Ces accords traduisaient tout de même un rapport de force favorable aux Républiques, appuyées par la Russie. Depuis ce rapport de force favorable n’a fait que s’amplifier. D’autant plus que l’Allemagne a décidé, peut-être depuis le début de ne pas soutenir une action militaire du régime de Kiev.

    En fait, le test était avant tout économique pour les Républiques du Donbass. Il était obligatoire qu’elles s’en sortent quasiment seules (il y a une aide limitée de la Russie). Ce qu’elles ont fait. Au passage cela démontre que toutes les idées inculquées par les médias dominants sur le fait que dans le cadre de la « mondialisation » un pays isolé ne peut survivre économiquement, sont complètement fausses.


    • xana 12 décembre 2019 19:14

      @JMBerniolles
      Oui. Mais je crois que l’équilibre des forces militaires va pencher du côté de l’Ukraine, même ruinée, car elle a un potentiel humain bien supérieur à celui du Dombass. Et elle sera armée par le Canada et la GB même si les USA hésitent. Les soldats du Dombass sont certainement meilleurs, mais la guerre ca use, et surtout l’attente. A l’époque de Debaltsevo c’était possible de reprendre la totalité de la Malorussie, maintenant cela ne l’est plus. Ils peuvent sans doute résister, mais je doute qu’ils puissent faire mieux.
      Pour le test économique, je n’y crois pas trop. Ils ont certainement reçu des aides, mais surtout ils sont restés en économie de guerre. Ils ont eu plus de mal avec le test « corruption », même si en Ukraine la situation est bien pire. J’imagine que de toutes manières dès que la situation le permettra les deux républiques rentreront dans la fédé russe. Pour le moment la Russie leur a fait comprendre que c’était prénaturé. En tous cas ils ne se laisseront jamais remettre dans les mains des Ukronazis.


    • Samy Levrai samy Levrai 12 décembre 2019 20:32

      @xana
      Je ne crois pas les ukrainiens très motivés pour reprendre militairement des mains de leur concitoyens les républiques sécessionnistes ( surtout après les mauvaises expériences) , je ne crois pas non plus que l’Ukraine ait beaucoup de temps avant l’effondrement.
      Je crois par contre que si la Russie intervient, elle ne pourra pas être plus punie qu’elle ne l’est stupidement depuis des décennies pour ce qu’elle ne fait pas... Elle n’a rien à perdre et rien à attendre du club de blancs chrétiens d’apartheid, elle a donc les mains libres en cas d’attaque ukronazienne, quelques missiles devraient suffire.
      Je ne crois pas que l’OTAN ( coté europeen ) soit prêt à mourir pour les ukronazis ( les americains sont prêts à combattre jusqu’au dernier europeen mais pas sûr que les concernés y aillent). 


    • Pierre Pierre 12 décembre 2019 23:09

      @JMBerniolles
      Bonjour,
      Merci pour ce commentaire. 
      Nous sommes bien sûr d’accord sur l’essentiel et sur la plupart des détails.
      Je suis assez inquiet du sentiment anti-russe d’une partie de plus en plus grande de la population ukrainienne, surtout les plus jeunes. 
      Depuis son indépendance et surtout depuis cinq ans, l’Ukraine a dû s’inventer une histoire pour justifier la rupture avec Moscou.
      Ils ont sorti des personnages oubliés de la naphtaline, ils ont redécouvert des héros qui se sont distingués par leur lutte contre les Russes, pardon contre les Moskals, puisque les vrais Russes (Rous’ de Kiev) de souche, c’est eux et les usurpateurs moscovites ne sont qu’une principauté qui a pris ses distances et qui s’est mâtinée avec les Mongols.
      Quand je les entends me dire cela, je trouve que c’est touchant de naïveté mais aussi inquiétant à cause d’une espèce de frustration qui peut devenir destructrice.
      Il n’y a personne pour les contredire et comme je ne tiens pas à être lesté au fond d’un lac, je ne serai pas le premier.
      Avec cet état d’esprit, je ne vois pas les Républiques du Donbass réintégrer la Russie. Quel sens ont encore les sanctions quand on sait que 99 % du blocage des Accords de Minsk vient de la partie ukrainienne ?


    • JMBerniolles 12 décembre 2019 23:25

      @Pierre

      Les Républiques du Donbass réintègrer l’ Ukraine je pense.

      Parce qu’à plus ou moins long terme cette partie suivra la voie de la Crimée


    • Daruma 13 décembre 2019 23:14

      @samy Levrai
      Les ultra-nationalistes et les pro-occidentaux ukrainiens (Dieu merci encore minoritaires) sont aussi fous que les Démocrates aux Etats-Unis. Les défaites d’Ilovaïsk et de Debaltsevo, ce doit être pour eux un sujet tabou, comme parler d’Alésia à Abraracourcix. Ils ont choisi de vivre dans un monde parallèle et dans une histoire parallèle Avec eux, après deux bouteilles de vodka, tu peux leur dire que le petit chaperon rouge était une fillette ukrainienne et que le loup était russe, ça passe...


  • Daruma 13 décembre 2019 22:52

    Comme je le prévoyais, le sommet au format Normandie a accouché d’une souris. Comment pouvait-il en être autrement ? L’État profond américain a retiré, contraint et forcé, ses sales pattes de la Syrie. Il fallait être bien naïf pour s’imaginer qu’il allait retirer, de son plein gré, ses sales pattes de l’Ukraine…
    Les enjeux géopolitiques sont trop importants pour la mafia globaliste qu’on appelle le Deep State. Ils ont fait tant d’efforts et investi tant d’argent pour déstabiliser l’Ukraine puis pour s’en emparer... George Friedman, du Stratfor Institute (agence de renseignement privée déguisée en think tank), l’a même avoué il y a quelques années :


    “Russia calls the events that took place at the beginning of this year a coup d’etat organized by the United States. And it truly was the most blatant coup in history.”


    Bref, nous avons un sommet au format Normandie dans lequel on fait semblant de ne pas savoir qui tire les ficelles. Ce conflit a été préparé de longue date par Washington et il continue à l’alimenter, même si Trump est « au pouvoir ». Le Deep State n’a pas retiré ses griffes de l’Ukraine, et Trump n’a apparemment pas les moyens de s’opposer à lui. Donc on assiste à un jeu de dupes dans lequel les participants nous font croire qu’ils peuvent régler le conflit sans s’attaquer à la cause du problème, c’est-à-dire sans mettre hors d’état de nuire celui qui s’oppose à la résolution pacifique du conflit.
    Je pense que tant que l’État profond américain n’aura pas été vaincu, ou au moins sérieusement affaibli, il n’y aura pas d’avancée significative dans le processus de Minsk.


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