mardi 6 mai 2008 - par Sylvain Rakotoarison

USA : pourquoi Obama ?

Ce mardi 6 mai 2008 en Caroline du Nord et dans l’Indiana, ont lieu de nouvelles primaires essentielles pour le choix du candidat démocrate à l’élection présidentielle américaine du 4 novembre 2008.

La précampagne présidentielle aux États-Unis est terriblement incertaine. Si le candidat des Républicains est connu depuis presque deux mois avec le succès de John MacCain, celui des Démocrates est encore à faire, pourtant à quelques jours seulement de la fin des primaires (3 juin 2008).


Des Démocrates divisés

Depuis début janvier 2008, les deux sénateurs candidats démocrates, Hillary Clinton et Barack Obama, sont dans une bataille sans complaisance, n’hésitant pas à utiliser les arguments parfois les plus bas pour obtenir quelques délégués en plus.

De toute façon, ce n’est ni en Caroline du Nord (où Obama devrait l’emporter) ni dans l’Indiana (rapport des forces plus imprécis), ni d’ailleurs dans aucune autre prochaine primaire que l’un des deux candidats obtiendra le nombre nécessaire de délégués.

À la veille de ces primaires du 6 mai 2008, selon Real Clear Politics (site indépendant), Barack Obama totaliserait 1 747 délégués (dont 256 ‘super-délégués’) et Hillary Clinton 1 608 (dont 271 ‘super-délégués’) et 268 ‘super-délégués’ n’ont toujours pas pris position (les ‘super-délégués’ sont les apparatchiks et autres élus du Parti démocrate qui sont censés ‘temporiser’ la voix des urnes pour la désignation du champion démocrate).

Et il faut 2 025 délégués pour obtenir l’investiture alors qu’il n’y a plus que 404 délégués à élire (y compris ce 6 mai 2008) dans 8 États (et leur désignation à la proportionnelle ne facilite rien).

Parmi les ‘super-délégués’ qui ne se sont pas prononcés, il y a l’ancien Vice-Président Al Gore (dans sa traditionnelle chronique idéalisante sur France Culture, Alexandre Adler avait imaginé le 22 avril 2008 un ticket artificiellement formé par Al Gore Président – Barack Obama Vice-Président lors de la Convention démocrate), le candidat qui a jeté l’éponge John Edwards (qui a une cinquantaine de délégués à donner) et Howard Dean, le président du Parti démocrate.

Et que dit Howard Dean ? Qu’il faut absolument préserver l’unité du Parti, et donc, ne pas commencer la Convention du Parti démocrate divisés. Il propose donc qu’à l’issue de ces primaires du 6 mai 2008, l’un des deux candidats abandonne et contribue à la réunification du Parti démocrate face à un John MacCain qui pourrait profiter de ces divisions (encore que Barack Obama ait trouvé que cela permettait de stimuler l’intérêt des électeurs démocrates et de renforcer leur mobilisation au moment crucial de l’élection).


Exprimer une préférence

Mon but dans cet article, c’est d’expliquer pourquoi, à mon sens, le choix de Barack Obama par le Parti démocrate, puis son élection en novembre comme Président des États-Unis seraient un événement positif.

Il est évident que cette élection est américaine et que seuls les citoyens américains sont habilités à y participer. Cela n’empêche pas chaque citoyen du monde, sachant l’importance politique, militaire, économique, scientifique et culturelle des États-Unis, d’avoir sa préférence.

Et la mienne va sans ambiguïté vers la personnalité de Barack Obama. Inutile de crier à la mode française de vouloir le soutenir, je m’occupe peu des effets de mode dans mes propres réflexions et sans doute que ceux qui cultivent cette même préférence le font avec des motivations très différentes voire divergentes.


Obama n’est pas un ange

Évacuons tout de suite l’idéalisme et l’angélisme.

Barack Obama est loin d’être un ange et son élection ne modifierait sans doute pas la majeure partie de la politique américaine dans le monde. Son élection, comme celle de Hillary Clinton ou de John MacCain, ne changerait pas la face du monde, c’est évident. Ces trois personnages alimentent à leur niveau un certain cynisme politique.

Si Obama en est arrivé à son niveau, à savoir d’être sur le point de battre aux primaires la personnalité Hillary Clinton, dont on disait qu’elle serait forcément élue, c’est par son exceptionnel charisme, qui peut aussi faire peur (il y a peu de frontières entre populaire et populiste), sa capacité à mobiliser de nombreux indécis, indifférents et autres désabusés, et par la nouveauté qu’il peut inspirer.

Personne ne conteste l’intelligence de Hillary Clinton, ni le sérieux de John MacCain. Ces deux personnalités sont des candidats classiques et de haute tenue. Mais Barack Obama, lui, est un peu à l’extérieur. Il a un don de communication extraordinaire qui le fait parfois passer (à tort à mon sens) pour un nouveau John F. Kennedy.

Il était par exemple remarquable que lors de la dernière Convention démocrate, en 2004, pour investir le candidat John Kerry, ce fut le discours d’un sénateur local de Chicago, Obama, qui surprit tout le monde et qui resta dans les mémoires (ce dernier ne fut élu alors sénateur de l’Illinois qu’en novembre 2004, après ce fameux discours).


Obama, une ‘couleur’ inclassable

Pour moi, la nouveauté d’Obama ne se situe pas dans un charisme bien maîtrisé, une aisance intellectuelle indéniable et une grande capacité à mobiliser des fonds de soutien.

Sa nouveauté, ce n’est pas non plus son origine, ou plutôt, c’est la manière dont il accorde son origine.

Barack Obama n’est ni blanc, ni noir.

Pour certains Blancs, il serait noir, car il aurait un père noir. On voit bien que dans un tel raisonnement, le Blanc est pureté et le Noir, tout le reste. Un discours qui fait curieusement penser à l’antisémitisme des plus sombres années en Europe.

Obama est un métis, comme quasiment toute la population mondiale depuis toujours, et plus particulièrement, comme l’est depuis sa naissance la société américaine issue d’un fabuleux melting-pot.

C’est en lisant son discours de Philadelphie du 18 mars 2008 (voir en annexes) qu’on peut se rendre compte de son sentiment sur ce qui lui collerait à la peau pendant sa campagne, sa couleur.

Une couleur de peau qui a été l’une des attaques les plus décevantes du clan Clinton, prononcée par une ancienne candidate à la Vice-Présidence (ticket avec Walter Mondale en 1984), Geraldine Ferraro (qui était dans le staff de Hillary Clinton chargée de collecter des fonds de soutien et qui a dû démissionner à la suite de ses propos) : « Si Obama était un homme blanc, il ne serait pas là où il est maintenant. Et s’il était une femme [de quelque couleur que ce soit], il ne serait pas là où il est. Il se trouve qu’il a beaucoup de chance d’être qui il est. »

Des propos qui ont à peine choqué Hillary Clinton (seulement « pas d’accord ») mais surtout qui ne comprennent rien à la ‘réalité Obama’.


Obama, un ‘a-communautariste’

Car justement, contrairement à Jesse Jackson, contrairement à Martin Luther King (oserais-je dire de façon hors contexte, contrairement à Aimé Césaire ?), Barack Obama veut se départir de ce rôle du ‘Noir (ou métis) de service’.

D’ailleurs, il aurait bien du mal à représenter les Noirs des États-Unis, car né d’une mère blanche, originaire du Kansas et descendante du dernier Président des États confédérés (sudistes) de 1861 à 1865, et d’un père noir originaire du Kenya, élevé d’abord en Indonésie (chez un beau-père indonésien et musulman) puis à Honolulu chez ses grands-parents blancs, instruit dans l’un des meilleurs lycées et après des études brillantes, avocat faisant partie de l’élite intellectuelle (nouvel angle d’attaque de Hillary Clinton, le ‘trop intellectuel’), Obama n’a donc aucune disposition à représenter les descendants d’esclaves noirs. En revanche, il a pu comprendre les conditions des Noirs défavorisés de Chicago en raison du choix de son début de carrière.

Obama ne représente pas la solution au problème des Noirs américains, il en assure son dépassement.


L’atout d’Obama

Le principal atout, à mon sens, c’est que, pour la première fois, Barack Obama est un homme d’envergure nationale qui rompt avec le communautarisme si prôné par les Américains.

Un modèle à bout de souffle qui cherche d’ailleurs de nouvelles solutions auprès du modèle français diamétralement opposé (chaque individu se distingue seulement personnellement et ne fait partie que d’une seule communauté, la République) au moment où, en France, certains (dont Nicolas Sarkozy qui a institué une représentation des musulmans de France, ou le CRAN qui revendique des droits spécifiques aux ‘Noirs’) cherchent à reproduire le modèle communautariste américain (qui a cependant bien fonctionné pour sortir l’Afrique du Sud de l’Apartheid).

Sa campagne se veut ‘universaliste’ et d’ailleurs, dans certains États, c’est bien une majorité de Blancs qui lui ont fait confiance, ce qui prouve que sa candidature n’est pas qu’un témoignage communautaire, mais bien une ambition (démesurée) d’être élu, et élu de tous.

Dans sa campagne, Obama s’adresse à tout le monde, et notamment à ceux qui sont en marge du système politique (abstentionnistes, apolitiques…) et aussi aux jeunes.


Une victoire de la conception française de la vie en société ?

C’est cela la nouveauté majeure. Obama n’est pas ‘tout blanc’, mais fait une campagne comme n’importe qui : pour gagner, comme n’importe quel candidat, avec cynisme, avec démagogie, avec parfois des discours creux ou grandiloquents, avec ses ratés parfois (notamment sur le Pakistan), mais comme les autres. Sans devoir sans arrêt revenir sur le thème communautariste, dans lequel certains voudraient l’enfermer.

Il a dû toutefois en parler à Philadelphie à cause des propos d’incitation à la haine de son pasteur dont il a dû s’éloigner fermement car il reprenait des thèses opposées aux siennes sur le sujet de la couleur de la peau.

Dans ce discours de Philadelphie, Obama prononce souvent le mot ‘race’, ce qui est un abus de langage dans la mesure où il n’y a qu’une seule race humaine (mais les Américains le savent-ils ?).

L’élection d’Obama serait une victoire pour tous ceux qui refusent d’être rangés dans des catégories humaines, ce serait la victoire du droit à l’indifférence sur ceux qui misent tout sur leurs différences, ce serait en quelque sorte la victoire de la conception républicaine de la France (qui ne différencie les citoyens que sur leur seul mérite et pas sur leurs origines) sur la conception généralement américaine du communautarisme et de l’affirmative action (discrimination positive).


L’éventuel pousseur de lignes

Par ailleurs, la très forte personnalité d’Obama (capable de pousser les lignes, sa percée dès janvier aux primaires en est la preuve), son origine musulmane, me font l’imaginer le plus apte à en finir une fois pour toutes avec le conflit israélo-palestinien (Israël étant un allié traditionnel des États-Unis).

Et plus généralement, s’il y avait des idées novatrices à faire passer à la communauté américaine ou internationale, Barack Obama serait le plus apte à faire évoluer les mentalités par son volontarisme.


Le fils de la mondialisation

Les Américains ont l’opportunité de changer complètement leur image internationale, en faisant élire un Président ouvert à tous, capable de mieux écouter ceux qui sont différents de lui. Il serait le fils de la mondialisation. Le résultat politique d’un monde qui est sans cesse en mouvement et surtout, qui communique désormais globalement (commercialement, culturellement, etc.).

Et uniquement pour cela, ce serait une énorme avancée par rapport à l’arrogance bushienne.


Je ne serai jamais déçu par Obama, car je n’ai pas d’attente particulière en ce qui le concerne. Mais si j’avais à choisir, je n’hésiterais pas.

New America is back !


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (6 mai 2008)


Pour aller plus loin :

Discours de Barack Obama du 18 mars 2008 à Philadelphie.

Vidéo intégrale du discours de Barack Obama du 18 mars 2008 à Philadelphie.


 



26 réactions


  • bernard29 candidat 007 6 mai 2008 12:19

    Votre phrase laisse entendre qu’Obama pourrait être tenté par le populisme ou qu’il y ait ce risque en raison de son charisme. 

    • "c’est par son exceptionnel charisme, qui peut aussi faire peur (il y a peu de frontière entre populaire et populiste), .."

    C’est justement, a mon avis ce qu’il n’est pas . la meilleure preuve est donnée par l’affaire de la taxe sur l’essence qui actuellement le différencie de Hillary Clinton qui s’est engouffrée dans cette mesure démagogique pour marquer quelques points.

    Son discours de Philadelphie, sur le racisme, était un monument d’intelligence de sensibilité, de complexité qui est a l’opposé d’une attitude démagogique. D’ailleurs il en a payé le prix après les nouvelles déclarations de son ex-pasteur noir. Face aux outrances réitérées par ce pasteur, Il a du le renier en définitive.

    Oui, Obama serait un changement tellement extraordinaire que l’espoir vit de celà.

     

     


  • Yannick Harrel Yannick Harrel 6 mai 2008 13:50

    Bonjour,

    Article pondéré sur un homme qui effectivement semble avoir les faveurs des médias Français (ce qui peut parfois prendre l’aspect d’un fardeau...). Je suis la comète Obama depuis un moment et je dois avouer que le bonhomme est souvent séduisant dans ses sorties électorales même si comme l’auteur le rappelle fort à propos, il ne sera pas moins cynique que ceux qui l’ont précédé s’il doit gouvernement : celui qui s’asseoit sur le trône ne fait pas qu’imposer sa marque, il est aussi marqué par le pouvoir ! Je souhaite juste effectivement qu’il conserve cette distanciation avec le communautarisme Américain qui devrait donner en cas de victoire des idées outre-atlantique...

    Et puis disons le franchement : voir le système Clinton refaire surface avec Hillary ce n’est franchement pas enthousiasmant. Car là c’est du cynisme à haute dose et en aucun cas un apaisement dans les relations internationales.

    Cordialement


    • bernard29 candidat 007 6 mai 2008 16:39

      Si vous pensez qu’OBAMA a la faveur des médias français, c’est que vous lisez entre les lignes. (Libé, le Monde, le nouvel obs...) soutiennent ou plutôt préféreraient Hillary, c’est évident. Au contraire, la victoire d’Obama serait pour eux une claque salutaire. 


  • Olga Olga 6 mai 2008 14:27

    De toute façon le président des USA n’est qu’une marionnette. Même le candidat le plus stupide et le plus inculte (W pour ne pas le citer) peut devenir président et faire un second mandat par dessus le marché. La gestion du pays se fait à un tout autre niveau, et ceci est d’autant moins visible que toute l’attention se porte sur "l’élection" (l’illusion) du pantin de service. Le résultat des élections n’a que peu d’importance, les "gestionnaires" du pays, donc du monde, sont déja en place. Reste à savoir si eux votent pour élire le prochain pantin locataire de la Maison Blanche.


    • bernard29 candidat 007 6 mai 2008 21:54

      En général on fait un peu de cynisme pour faire croire qu’on a tout compris. c’est votre cas.

      Il n’empêche qu’une victoire d’OBAMA serait un événement trés important au niveau américain mais aussi au niveau mondial. Ne pas le voir, c’est être de mauvaise foi.


    • bernard29 candidat 007 6 mai 2008 22:04

      suite,

      et OBAMA ?? , ce n’est même pas pour ses capacités ou ses compétences , qui sont grandes d’ailleurs, c’est en raison de ce qu’il EST, de ce qu’il représente.

      En revanche votre commentaire négatif sur les possibilités d’un président des USA a faire quelque chose, s’applique formidablement bien à Hillary Clinton. ça je veux bien le reconnaître.

       


    • Olga Olga 7 mai 2008 10:29

      Pour aller dans votre sens, Obama est le meilleur candidat, comme l’était Robert Kennedy en 1968...

      Ah, cynisme, quand tu nous tiens !


  • Gzorg 6 mai 2008 19:25

    C’est marrant c’est souvent les Pro Européens qui espere une election d’Obama...

    C’est vrais que ca ferais plus crédible qu’un doubleU, pour justifier l’incapacité des dirigeants Européens à faire autre chose que lecher le derche de l’OTAN...

    Avec Obama au moins il pourront dire, vous voyez avec OBAMA c’est l’Amérique , la vraie qui est revenue !

     

    Et les peuples Européens qui n’y croient plus depuis longtemps de rire jaune encore un bon coup !

    Vive Obama ! Vive l’Europe !

    Ouais ouais on y croire a mort vous inquiétez pas !


  • ZEN ZEN 6 mai 2008 19:35

    @ Olga

    Bien d’accord avec vous ...

     

    -L’étouffoir à changement d’un « système » non démocratique

    Des candidats investis par Wall Street :
    "...La première place du classement des donateurs par le centre revient aux firmes juridiques, aux avocats. Viennent ensuite des retraités dont les revenus sont en rapport avec un confortable patrimoine.Mais si l’on additionne les versements qui viennent des milieux d’affaires, ceux-ci sont loin devant avec plus de 80 millions de dollars. Les sociétés d’investissement, d’immobilier, les services d’entreprises diverses, les firmes du secteur de la santé et de l’éducation, celles de la télévision, du cinéma et de la musique sèment leurs contributions entre démocrates et républicains, de façon nettement plus favorable aux premiers.Les plus grandes banques et leur personnel ont été les meilleurs donateurs privés. On trouve sur la liste Goldman Sachs, Citigroup, Morgan Stanley, Lehman Brothers, JP Morgan. Merill Lynch et le Crédit suisse sont les seuls à avoir penché côté républicain. Tous ont été mêlés de près au drame des crédits hypothécaires.Il faut aussi compter avec les lobbyistes, ceux qui influencent, quand ils n’achètent pas les voix des parlementaires comme l’a révélé le scandale Abramoff. Ils ont préféré Hillary Clinton.Dans cet immense pays où les fonds publics ne permettent pas un jeu égal entre les candidats, pour payer les pubs aux télévisions nationales et locales, les militants qui ne sont pas tous bénévoles, les meetings, les tracts…, les élections sont placées sous les dépendances du marché, ce qui élimine ceux qui ne disposent pas de moyens financiers aussi énormes.

    La conclusion appartient à Sheila Krumholz, la directrice exécutive du CRP : « Quel que soit notre prochain président, Wall Street aura un ami endetté à la Maison-Blanche ».


    • Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 6 mai 2008 19:55

      Bonsoir Zen,

      3 questions :

      1. Alors selon vous, l’élection présidentielle ne présente AUCUN enjeu sinon de personnalité ?
      Ceux qui, en 2000, ont perdu Al Gore pour George W. Bush doivent être contents en vous lisant.

      2. Comment est-il possible qu’Obama ait pu lever de si grands fonds pour sa campagne (supérieurs à ceux de Hillary Clinton) alors que personne ne misait sur sa victoire avant janvier 2008 ?

      3. (question subsidiaire !)
      Et Nicolas Sarkozy a-t-il autant de pouvoirs qu’on lui attribue (ou qu’il s’attribue lui-même, aujourd’hui ou pendant sa campagne) sur l’économie et le social en France ?

      Cela dit, il est vrai (je l’ai précisé) qu’il n’y aura pas, a priori, de révolution (comprendre, de grands changements) aux Etats-Unis quelle que soit l’issue de l’élection (Clinton, MacCain, Obama). Mais indubitablement, la personnalité du Président marque l’histoire du pays. L’exemple de Bush Jr. est à ce titre éloquent.

      Cordialement.


       


    • Olga Olga 6 mai 2008 20:49

      @ Sylvain Rakotoarison

      "Mais indubitablement, la personnalité du Président marque l’histoire du pays. L’exemple de Bush Jr. est à ce titre éloquent."

      Bush Jr ne conduit pas la politique des USA, il joue simplement le rôle qu’on lui écrit. Sa personnalité n’a rien à voir avec la conduite de la politique américaine. Il fait seulement de la figuration agrémentée de quelques répliques pathétiques. Bush Jr n’a pas deux neurones en état de marche pour prendre une quelconque décision, aussi anodine soit-elle. On l’a mis à cette place parce qu’un demeuré suffit amplement à focaliser l’attention sur lui, pendant que le clan réellement aux affaires, conduit sa politique infâme, qui ne sera elle jamais sanctionnée dans les urnes.


    • Olga Olga 6 mai 2008 20:56

      @ ZEN

      Enchantée que nous soyons du même avis, je me sens moins seule. Mais que pèsent nos petites voix face aux puissances qui gèrent (exploitent, oppriment) ce monde...


    • Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 6 mai 2008 21:08

      A Olga,

      Je ne suis pas apte à juger des neurones des uns et des autres, mais vous oubliez cependant que c’est Bush Jr seul qui nomme beaucoup de monde. Vous avez beau dire qu’il n’est qu’une marionnette (ce que je ne pense pas), c’est lui qui prend les décisions (et notamment de déclarer la guerre à l’Irak, même contre l’avis de la CIA, me semble-t-il, mais je peux me tromper). Ce pouvoir n’est pas vain.

      Et qui est ce "on" ? Pourquoi "on" n’a pas réussi à assurer la continuité après Bush Jr (avec son frère ou avec Romney) ?

      J’ai pu côtoyer des cadres supérieurs américains en permanence pendant la campagne de 2000, et l’un des (rares) atouts de Bush Jr qui ressortait, c’était justement ses capacités de meneur d’hommes, de bon manager (alors qu’Al Gore avait du mal à déléguer pendant sa campagne). Un argument qui a une mauvaise connotation en France, encore que la victoire de Nicolas Sarkozy soit sans doute la conséquence partielle de ses bonnes capacités manageriales.

      Je crois en tout cas que la réalité est plus complexe. Al Gore aurait forcément réagi différemment (peut-être pas mieux !) aux attentats du 11 septembre 2001.

      Cordialement.

       


  • fjr 6 mai 2008 19:50

    Anticommunautariste, Obama ?

    Paradoxalement, c’est bien l’image d’une communauté qui lui colle à la peau et qui risque de faire échouer sa candidature. Pas la communauté noire américaine, dont il a su se démarquer en se plaçant avec une intelligence remarquable -je suis d’accord avec l’auteur et avec candidat 007- sur un tout autre plan. Non, je parle de la communauté intellectuelle, qui a raremement eu le vent en poupe lors d’élections américaines.

     


    • Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 6 mai 2008 20:02

       FJR,

      Vous jouez sur les mots au profit de la confusion et au détriment de la clarté, ce qui est fort regrettable.

      Le mot "communautarisme" évoque une communauté qui aurait les mêmes origines, rien à voir avec le caractère socio-professionnel.

      Aujourd’hui, c’est l’angle d’attaque de Hillary Clinton depuis la gaffe d’Obama sur les habitants de Pennsylvanie (dite à l’autre bout du continent) qui considère qu’Obama fait partie d’une élite intellectuelle totalement distante des réalités concrètes des gens. Ce qui est une erreur quand on voit le parcours d’Obama, qui a quitté un job bancaire très rémunérateur pour une aide à des défavorisés à Chicago. L’attaque venant du clan Clinton prête même à sourire, car ce camp fait partie de l’etablishment, au contraire d’Obama.

      Cordialement.



       


    • Olga Olga 6 mai 2008 22:18

      Je persiste et signe : George W. Bush ne joue aucun rôle dans l’élaboration de la politique américaine. Si vous me disiez que Bush père, Cheney, Rumsfeld ou wolfowitz, participent directement ou indirectement à l’élaboration de cette politique, je serais tout à fait d’accord. Eux, sont au pouvoir ou dans l’ombre du pouvoir, depuis des années (sous Reagan) et ne sont pas soupçonnables de stupidité aggravée, comme G. W. Bush.

      Vous soulevez le problème de la continuité. C’est un faux problème puisque le président n’est là que pour faire tapisserie. On change la tapisserie de temps en temps, "démocratie" oblige, mais le mur reste le même. Clinton succédant à George Bush père, c’est même une bénédiction pour préparer la politique des néoconservateurs qui s’installent en 2001. Clinton remplit les caisses de l’état, l’Administration Bush n’a plus qu’à les vider. La guerre étant le meilleur moyen de faire passer des richesses publiques vers des intérêts privés (lobby industriel-financier).

      Est-ce que Al Gore aurait changé la face du monde ? Disons que les néoconservateurs auraient dû jouer plus finement pour commettre leurs méfaits. Leur premier méfait étant d’avoir volé les élections présidentielles en Floride.

      Un doute m’assaille tout à coup. Vous parlez de l’éventuelle réaction qu’aurait pu avoir Al gore le 11 septembre 2001. Vous pensez à la version officielle des attentats (la version inventée par l’administration Bush : des kamikazes islamistes armés de cutters) ou à la version beaucoup plus probable : INSIDE JOB ?

       

       


    • Olga Olga 6 mai 2008 22:21

      oops, le commentaire ci-dessus est la réponse au message de 21h08. Désolé.


    • bernard29 candidat 007 7 mai 2008 10:40

      Vous dites ;

      "Clinton remplit les caisses de l’état, l’Administration Bush n’a plus qu’à les vider"

      Alors vous voyez bien que le président ou l’administration qu’il nomme a son importance . Vous ne pouvez pas tenir longtemps avec vos contradictions.


  • Olga Olga 7 mai 2008 11:24

    Non, je ne vois pas de contradiction. C’est le jeu des élections qui laisse penser qu’il y a une alternance du pouvoir. Mais que ce soit Clinton ou Bush ou Reagan, il n’y a pas de changement sur la politique impérialiste des USA : Guerres injustes, non respect des conventions internationales, torture, corruption des dirigeants mise en place (Irak, Afghanistan), CIA , NSA et Pentagone se partagent le "contrôle" du monde. Le président joue le rôle qu’on attend de lui. La seule priorité étant la satisfaction sans frein des intérêts des lobbys industriels, financiers, militaires, etc. Aucune Administration ne déroge à la règle. JFK, peut-être. Douloureuse sanction.

    Peut-être qu’un changement s’amorce. L’Administration Bush a été tellement loin dans ses actes criminels, que la succession sans heurts s’avère quasi impossible. A moins qu’une nouvelle fuite en avant (guerre, attentats) ne vienne faire diversion.


  • Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 7 mai 2008 13:08

    Le résultat des primaires du 6 mai ne permet évidemment pas de partager les deux candidats.

    Aujourd’hui, 7 mai 2008, l’écart s’agrandit avec 1 842 délégués pour Barack Obama et 1 692 pour Hillary Clinton (soit 150 de différence).

    L’obstination de Hillary Clinton est assez étrange, vu qu’avec la proportionnelle, il lui est désormais impossible de rattraper ce retard... sauf si les "super-délégués" venaient spontanément à elle.

     

     


    • Dalziel 10 mai 2008 15:20
       
      L’obstination de Hillary Clinton est assez étrange...

      Elle s’autorise à penser ce que personne n’ose dire et qui pèsera très lourd dans le choix final des super-délégués, à savoir qu’Obama candidat pour la présidence, c’est McCain à la Maison-Blanche. L’obstination de Mme Clinton est donc pleinement justifiée...

      Disons-le, puisqu’AgoraVox permet encore de briser les tabous et de clamer les non-dits.

       


  • Dalziel 10 mai 2008 15:17

    Pour rigoler un grand coup de ses naïvetés, de ses bêtises et, allons-y, de ses conneries

    C’est quand même beaucoup moins grave maintenant qu’en face il n’y a plus les Bolcheviques.

    La direction de la première puissance mondiale par un grand gamin coloured dégoulinant de bons sentiments bien poisseux, ce sont quatre ans de bonheur sans partage en vue


    • Dalziel 10 mai 2008 15:20

      L’obstination de Hillary Clinton est assez étrange...

      Elle s’autorise à penser ce que personne n’ose dire et qui pèsera très lourd dans le choix final des super-délégués, à savoir qu’Obama candidat pour la présidence, c’est McCain à la Maison-Blanche. L’obstination de Mme Clinton est donc pleinement justifiée...

      Disons-le, puisqu’AgoraVox permet encore de briser les tabous et de clamer les non-dits.


  • freedom2000 freedom2000 10 mai 2008 19:53

    J’ai déjà expliqué dans un autre post la différence entre caucus et primaires, et pourquoi Obama gagnait systématiquement dans tous les états où avaient lieu les caucus .

    Il faut savoir qu’Obama a aussi et toujours dépensé 3 fois plus que Clinton pour ses dernières campagnes , ne demandez pas d’où vient cet argent, lui même ne le sait pas .

    Ces primaires démocrates ont surtout attiré jusqu’ici les supporters, les jeunes et les... républicains qui ont voté Obama (et non pour Clinton selon la propagande).

    Mais qu’adviendra t-il en Novembre quand Monsieur tout-le-monde, les blancs du sud, les latinos, les asiatiques et les juifs dans leur isoloir, devront voter en Novembre ?

    Je n’ai rien contre Obama mais son incursion aura servi à gâcher l’élection quasi-inéluctable de Clinton au profit du belliqueux McCain, à moins d’un ticket Obama-Clinton de dernière minute, pour refermer les plaies ouvertes dans le camp démocrate( si on peut les imaginer assis ensemble !).

     


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