samedi 20 novembre 2010 - par Nino D-S.

Salariés licenciés pour « dénigrement » sur Facebook : pourquoi les médias sont à côté du sujet

 La fabrique d’une menace nouvelle : Facebook licencie !
 
 Les mass-médias nous mettaient en garde, à l’instar du Parisien [1] hier midi, contre le réseau social Facebook avec des formules explicites : "De nombreux salariés peuvent commencer à trembler derrière leur écran" "Méfiance désormais pour tous les salariés d’avoir l’outrecuidance d’utiliser Facebook pour s’exprimer . Les salariés doivent extrêmement faire attention à ce qu’ils disent de manière humoristique ou pas » "
 
 De la même manière, le JDD reprenait finalement l’idée dominante exprimée dans l’ensemble des médias en titrant directement : " Licenciés à cause de Facebook. "[2] On pourrait continuer à faire l’inventaire du traitement faits par les médias de masse, et remarquer que la manière d’aborder, de poser le " problème " est similaire. En effet, le schéma adopté est, à peu près, celui qui met en avant une menace nouvelle, à la liberté d’expression, d’un nouveau réseau social, dont il faudrait aujourd’hui se méfier. Aussi, les questions posées, se contentent de traiter la surface d’un problème dont les points centraux sont évacués par la condamnation unanime de Facebook. 
 
 Or, et c’est bien là tout le problème, un élément central est évoqué, sans pour autant qu’ils soit développé de la même manière qu’on inculpe, trop hâtivement, et surtout univoquement, le réseau social en question. Mais désigner Facebook,et seulement Facebook, permet de ne pas entrer dans la réalité du contenant des problèmes sociaux, qui, à l’inverse d’être sans arrêt inventés (à des fins sensationnalistes et spectaculaires), et donc présentés comme "nouveaux", ne sont malheureusement , en vérité, que des manifestations différentes de phénomènes qui perdurent, et parfois se dégradent.
 
Un élément révélateur du travail moderne.
 
 Prenons l’"affaire" en question. Les salariés ont été licenciés, non pas parce que Facebook a transmis des informations, ni parce que le patron a surveillé ses employés puis a porté plainte. Il a fallu qu’un intermédiaire (et pas n’importe lequel) copie les messages, et les rapportent à la direction. Qui était cet intermédiaire ? Un agent infiltré de Facebook ? Non, il s’agit simplement d’un autre salarié de l’entreprise. Information, qui a été évoquée par des médias, mais qui n’a pas fait l’objet d’interrogation, de réflexion, le sujet ayant basculé vers les thématiques du "vous êtes surveillés "  (ce dont personne n’est au courant ! ).
 
 Pourtant, voilà un point abordé, qui devrait questionner certains aspects du monde du travail contemporain. Mais cela amènerait à se poser des vrais questions, quant à la dégradation des solidarités au sein même du lieu de travail, dans lequel la compétitivité des entreprises, en quête de rentabilité maximum, a fini en compétition entre les salariés. Or, cette mise en compétition n’est pas l’oeuvre, ni du Saint Esprit -ni de Facebook d’ailleurs- mais bien de la manière dont on a organisé, et on continue d’organiser le travail ("flux tendu", "zéro stock", zéro défaut", qui individualise les salariés, et accroît réellement pour le coup, la surveillance et le contrôle...). La concurrence entre les salariés, en plus d’être accentuée par un contexte de chômage massif, est encouragée par des dispositifs concrets : primes de productionprimes de qualité, espérance de promotion... , sans parler des contrats de travail (type intérim, contrats étudiants etc.).
 
 Il faut par conséquent, faire ce travail de re-contextualisation, pour nous rendre compte que Facebook -au centre du débat aujourd’hui- n’est qu’un épiphénomène, et ne joue qu’un rôle mineur, comparées aux véritables causes, non-nommées. Cette logique néo-libérale, qui crée volontairement une situation de vulnérabilité, d’instabilité, et donc de concurrence sur le marché de l’emploi, a bien plus à voir avec le licenciement de salariés que Facebook. Même si, Facebook a joué un rôle, on remarque qu’en dépit d’une situation pourtant révélatrice (comment ne pas réfléchir sur cette dénonciation de salariés par un autre salarié ?), cette absence de réflexion profonde, amène à penser qu’il s’agit d’un non-problème.
 
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38 réactions


  • apopi apopi 20 novembre 2010 09:02

     Faut-il être bien décérébré pour confier quoi que ce soit de confidentiel à fessebook ou autre, vu que tous ces sites sont de véritables passoires en terme de sécurité. La naïveté de certains internautes est vraiment confondante.


    • stephanie stephanie 20 novembre 2010 14:27




      Ces salariées ont été licienciées suite à de la DELATION !!

      C"est inadmissible !


    • pingveno 20 novembre 2010 17:36

      Faut-il être bien décérébré ou suffit-il de ne pas lire l’article pour assimiler le fait de dénigrer son patron à la diffusion d’informations confidentielles ?

      Demain je pourrai donc être licencié pour avoir osé dire que ma société commet une erreur en priviégiant telle technologie plutôt que telle autre ?
      Tout ça en écrivant sur AV avec un pseudo, des fois qu’un employé me dénonce en informant le patron de qui se cache derrière le pseudo sur AV ? (que ce soit vrai ou non, d’ailleurs...)
      Et au fait je dis « ma société » sans dire son nom, demain ce sera peut-être suffisant pour parler de diffamation ?


    • pilhaouer 20 novembre 2010 18:52

      Bonjour.
      « Heureusement, cette décision de »justice" est le fait de prudhommes, juges non professionnels. Gageons qu’en appel , des juges professionnels auront une autre vision de vous de ce qui est décérébré.« 
      Non. Cette décision est le fait d’un juge professionnel car le Conseil de Prud’hommes était en »départage« , ce qui signifie que les 2 conseillers salariés et les deux conseillers employeurs étaient en désaccord. Dans ce cas, un juge professionnel devient le 5ème conseiller et son avis est déterminant.
      Ceci étant, il faut savoir que les conseillers prud’hommes sont généralement bien formés et ont une connaissance du droit du travail pointue. La ttrès grande majorité des jugements prud’homaux sont d’ailleurs confirmés en appel. Le patronat préférerait précisément des magistrats professionnels et une justice de classe.
      Sur le fond du problème, il est difficile de s’exprimer en l’absence d’informations précises et de connaissance du jugement prononcé.
      Il semble cependant que l’avocat des salariés ait axé sa défense essentiellement sur le fait qu’il s’agissait selon lui d’échanges privés entre personne ayant un intérêt commun.
      Le »Mur« Facebook est-il un lieu d’échanges privés accessible seulement aux personnes ayant créé ce groupe ? La jurisprudence n’existe pas encore.
      Ensuite, il est évidemment essentiel de savoir ce qui a été échangé.
      Si le Mur est accessible à d’autres personnes, les règles qui s’appliquent sont celles concernant l’injure, la diffamation ou le trouble objectif éventuel pour l’entreprise.
      Ces salariés ont été licenciés pour » faute grave" et la faute grave du salarié est celle qui rend impossible le maintien du salarié dans l’entreprise et ce, même durant la période de préavis .
      La loi s’applique dans un tribunal, quel qu’il soit, ce qui ne signifie nullement d’ailleurs qu’elle soit juste smiley


    • kemilein 20 novembre 2010 20:16

      tout à fait

      faut être débile pour utiliser ce genre de sites... réseaux sociaux.
      ça vend les statistiques, les infos « privées », c’est inutile et futile.

      y’a même pas a argumenter pour le coup, c’est même pas un avis personnel, mais juste un constat, un fait.


    • french_car 20 novembre 2010 21:47

      Si l’on considere le mur public alors la loi de 1881 sur la presse s’applique - confirmé par Maitre Eolas par rapport à l’affaire du délinquant routier qui avait écrit qq insultes contre la police et s’est vu condamné à de la prison ferme. Dans ce cas le délai de prescription - courant à date de première publication de ces propos - est de 3 mois.
      A-t-on passé les 3 mois ?


    • xbrossard 22 novembre 2010 11:47

      @kerjean


      pas de tout kerjaen, vous pouvez dire tout ce que vous voulez, par contre il ne faut rien écrire...ce que vous dite ne pourra être retenu à charge, puisque c’est une parole contre une autre...à moins bien sûr de le faire devant une foule de témoins

  • rinaldo 20 novembre 2010 13:29

    tout a fait d’accord , facebook est aussi étranger a cette affaire que le café du commerce .Ce qui est en cause c’est le conseil de prud’hommes qui s’est déclaré compétent dans une procédure qui relevait le cas échéant ; si la personne mise en cause s’estimait diffamée ou insultée du droit civil et non du droit du travail : les propos ayant été tenus hors du temps contractuel.durant lequel le salarié est subordonné et sur un lieu distinct de celui de l’entreprise,même public tel justement le café du commerce. La seconde question est celle de la délation .....mais cela ne concernait pas les conseillers prud’hommes qui sont tenus par les éléments écrits du contrat de travail et limités par le code du travail.


  • parametre 20 novembre 2010 13:45

    Ce qui me parait extraordinaire, c’est que l’on tienne compte de ce qui est écrit dans ces sites de réseaux sociaux. N’importe qui peut créer un compte au nom de n’importe qui d’autre. Et écrire n’importe quoi au nom de l’autre. Et il existe des gens pour porter foi à ces écrits. Comment prouver que la personne désignée comme rédacteur est bien l’auteur de ce qui est écrit ? Ce procédé peut être utilisé pour éliminer un collègue concurent en entreprise, par exemple. Il y a beaucoup d’autres usages possible.


    • lemouton lemouton 20 novembre 2010 16:33

      +1
      Parfaitement exact... 
      d’autant plus qu’une saisie d’écran, moi je peux vous en bricoler autant que vous voulez... 
      tout cela n’est qu’une baudruche  smiley qui va se degnfler en appel..  smiley

      mais où seront tous nos journaleux, caisse de résonance ce jour là ?? smiley


  • Philippe95 20 novembre 2010 14:30

    Pour une foultitude de raisons cette décision déshonore les prudhommes. En tant que syndiqué j’en suis outré, et je me demande qui étaient les juges prudhommaux salariés dans cette affaire.

    Le gros du problème est en effet que quelqu’un s’est décrit comme « ami » pour avoir accès à une discussion privée, puis est allé balancer ce qu’il a lu à son patron. Ce seul fait démontre amplement que le qualificatif « ami » était usurpé. Oui, il s’agit bien d’écouter aux portes, et la validité d’un preuve acquise de cette façon aurait dû être infirmée.

    Supposons que vous vous procuriez une clé de ma boite à lettres, en me la demandant pour me relever mon courrier et me rendre service. Soit, je suis naïf si je vous la donne. Vous serez toutefois coupable si vous en profitez pour lire mon courrier et tirer un quelconque profit de ce que vous aurez trouvé. De plus, si je suis malade ou vieux, ou simplement bourré, vous serez peut-être poursuivi pour abus de faiblesse en prime. Et une copie de mon courrier obtenue de cette façon sera refusée comme preuve en justice.

    Je suis très curieux de voir ça en appel, et éventuellement en cassation.On saura si la France est déjà devenue une dictature ou pas encore.


  • sisyphe sisyphe 20 novembre 2010 15:00

    Depuis quand de simples propos tenus entre salariés, que ce soit sur fessebouc, au bistrot, à la cafète, dans les chiottes, ou sur la voie publique, justifient-ils un licenciement ? 

    On a changé le code du travail ?
    On est en RDA ? 

    Ceci n’est, ni plus ni moins, qu’un total abus de droit : l’avis des prud’hommes est tout simplement scandaleux et illégal, comme les licenciements. 

    Quant à cette merde de fesse-bouc, outil narcissique de surveillance bigbrotherien, si les imbéciles qui s’y répandent nuit et jour à propos de tout et de n’importe quoi, pouvaient enfin comprendre de quelle façon ils sont manipulés, et l’attaquaient en justice, là, ça commencerait à devenir intéressant... 


    • Philippe95 20 novembre 2010 16:37

      Bah, facebook, c’est comme beaucoup de choses. Faut en prendre (un peu) et en laisser (beaucoup).

      Il me permet de rester en contact avec des potes que la vie m’a fait un peu perdre de vue. Je filtre avec grand soin ce que j’y mets, et si je veux dire un truc un peu plus intime ou sérieux à l’un d’entre eux... je lui passe un coup de fil classique, quite à lui dire SUR facebook que vais l’appeler pour lui parler en privé HORS facebook.

      Il est toujours recommandé de considérer que sur le net vous êtes « dans la rue », et que plus ou moins tout le monde peut écouter.


  • perlseb 20 novembre 2010 16:44

    Oui facebook est une saloperie innommable et ceux qui s’y inscrivent pour être à la mode feraient mieux de lire (ou relire) 1984 de Orwell.

    Pour ce qui est de la délation dans le monde du travail, avant de la critiquer, placez-vous dans la position de votre patron, de l’entrepreneur qui embauche : alors ? Vous auriez peut-être envie de récompenser les bons collabo qui s’écrasent devant vous et vous racontent tous les potins qui vous seraient sinon cachés...

    Effectivement, l’ambiance dans le monde du travail est de plus en plus une catastrophe : à qui la faute ? A l’égoïsme sans limite de tous les larbins qui ont peur de perdre leur emploi ou qui veulent faire une « brillante » carrière peu importe la manière... La solution, c’est de consommer le moins possible pour s’arrêter de travailler le plus tôt possible : si vous n’aimez pas le comportement des égoïstes qui vous entourent, vous ne pourrez malheureusement pas les changer mais vous pouvez juste essayer de vous en éloigner (triste constat).


  • kitamissa kitamissa 20 novembre 2010 18:10

    non mais ne vous étonnez pas...quand on écrit quelque chose sur le net,c’est lu par un nombre incalculable de personnes ,et même sous couvert d’anonymat il y a le numéro d’IP ...


    même ici sur Avox,en fouillant un peu,on trouve le nom,l’adresse,le n° de téléphone de n’importe qui !

    alors vous pensez bien que déconner sur son employeur surtout sur facebook avec son blaze au vu et au su de tout le monde,c’est la porte ouverte à tous les risques ,et là en l’occurence,les messages ont été lus par un collègue pas si bien intentionné que ça ...

    et les mecs malgré leur job d’ingénieurs vont avoir du souci pour retrouver du taf vu le tapage médiatique que ça a crée .

    • LeGoJac 21 novembre 2010 09:08

      Les 2 ingénieurs lourdés n’auront pas de problème particulier du moins pas plus que d’autres pour retrouver un job. Parce que tout le monde s’en fout tout simplement. Cette histoire fait du bruit car on y parle de Facebook et c’est le maronier du moment en attendant celui des fêtes de fin d’année. Dans quelques jours tout le monde aura oublié.

      Par contre les actionnaires de l’employeur eux risquent de ne pas apprécier la blague de la pire image donnée à la marque !
      Les 2 dirlos ont en effet fait une énorme sottise en faisant payer à « la marque » des attaques qui leur étaient « personnelles ». Pour moi il y a là une faute. Pour les actionnaires il y a là une erreur de défense de la marque et au moindre frémissement ces 2 petits crispés en seront tenus pour responsables (ce qui n’est pas entièrement faux en outre).

      Et puis alors le dénonciateur, je ne donne pas cher de son job.
      S’il ne se fait pas trahir par ses dirlos aux abois, il se fera planter par un collègue.
      Par son geste de dénonciation il a libéré tous les freins pour lui planter un couteau dans le dos. S’ils ne sert pas rapidement de « fusible » aux 2 dirlos, Il se fera lui même dénoncer par quelqu’un qui en aura besoin pour garder son job et ainsi de suite.

      Dans tous les cas cette boîte est semble-t-il en tensions et ne pourra s’en remettre que dans la désolation. Rien d’extraordinaire de nos jours.


    • VivreDifferent VivreDifferent 21 novembre 2010 10:39

      Pour info, il ne s’agit pas d’ingénieurs, mais de cadres RH.


    • LeGoJac 21 novembre 2010 12:22

      Vi vi en effet et je me suis même vautré sur le nombre !
      Bon, le raisonnement reste le même mais il valait mieux le préciser....
      J’ai envoyé plus tard un commentaire avec un lien vers un article 01net qui me paraissait assez complet.


  • ddacoudre ddacoudre 20 novembre 2010 18:23

    bonjour macéo

    bonne analyse. la délation a toujours existé, plus ou moins suivant les époques, les mouchards qu’ils soient à l’école ou dans l’entreprise repose sur les mêmes déterminants. il est juste de dire que l’individualisation et non l’individuation de nos rapports socio économiques poussent a des excès et a fait disparaitre la conscience de classe, confondu allègrement avec le corporatisme. s’en est donc développé une absence de sentiment de solidarité au détriment de son intérêt personnel.
    pour des êtres qui ne savent ce qu’ils sont que par le regard des autres, c’est plutôt suicidaire, c’est pour cela que se sont développé des substituts devant l’absence de conscience de classe des phénomènes de « tribalisations », un retour vers la famille, et des groupes associatifs de tous genres pour compenser cette solitude qu’engendre l’individualisme, et qui n’est pas viable.

    l’estime de soi nous la recevons des autres, difficile donc de les évacuer. l’individualisme se confond avec la singularité de chacun de nous qui vivons une existence unique, mais cette existence se fait dans celle des autres d’où elle reçoit ce qui fera la particularité de chacun, s’en forcément être un individualiste, c’est donc l’individuation pour ne pas s’effacer dans le communautarisme.
    en disant cela je ne fais que reprendre Durkeim.
    mais le développement de l’individualisme était moins le fait de la recherche de son intérêt individuel que de briser le pouvoir que constitue la conscience de classe face à tous les pouvoirs tyranniques, même quand ils sont issus de la démocratie élective.

    cette affaire mise a l’écart ce phénomène de la délation que tu soulignes pose le problème de la liberté d’expression. je peux dire ce que je veux pour vue que celui que je dénigre ne le sache pas ou ne l’entende pas.
    j’ignore les griefs ayant donné lieu à cette décision des prudhommes, mais ils ne peuvent pas s’écarter des lois définissants la limite de la liberté d’expression, un conseil des prudhomme ne peut retenir comme motif de licenciement un manquement langagier qui n’est pas répréhensible en droit commun.
    au pire si c’était dans ce registre il appartenait à l’employeur de déposer plainte au pénal ce qui aurait tenu les prudhommes en l’état. il n’appartient pas à une entreprise d’apprécier ce qui constitue un manquement à la liberté d’expression.

    il fut un temps où la perte de confiance était la vache à lait des dégraissages, la dépendance économique ou le fait du prince ne peut limiter la liberté d’expression des salariés employés, la relation de travail n’implique pas d’aimer celui que vous servez, même si l’on peut penser que c’est mieux d’avoir de bonnes relations, il est bien évident que la taille de l’entreprise pèse dans l’appréciation. si l’on travaille avec lui tous les jours vaut mieux s’entendre s’il est le PDG de Mittal aucune importance, seule l’exécution de son travail à une importance.

    mais je conviens qu’avec le passage du CNPF au MEDEF, il n’est plus demandé au salarié d’exécuter son travail mais de vivre au rythme de l’entreprise qui l’emploie qui façonne aussi son existence, l’on comprend plus facilement que les critiques ou les dénigrements soient mal supportés par ceux qui n’ont plus le sentiment d’exploiter les autres mais de définir leur existence.

     c’est le changement fondamental lié au changement de ces acronymes.

    cordialement.


    • Nino D-S. Maceo 21 novembre 2010 16:14
      Bonjour ddàcoudre,

      Tout à fait, la conscience de classe, la perte de repères idéologiques communs, mais aussi le désintérêt de beaucoup d’intellectuels pour la condition ouvrière (qui pourtant est toujours bien réelle, et se dégrade, cf : contre-réforme des retraites Sarkozy-Woerth) font qu’il est difficile pour ce que j’appellerai la « classe sociale la plus représentative, mais la moins représentée » d’être considérée, et par les médias, et par les partis politiques. 

      Il faut noter que sur le lieu de travail même, bien sûr, comme vous le dites en dernier lieu, on met tout en oeuvre pour que les salariés adoptent les valeurs de l’entreprise (« vivent avec l’entreprise » c’est le mot !), pour finalement adopter les valeurs du patronat ; mais on empêche aussi la solidarité, on casse le collectif, on individualise les postes, on a recourt à des intérimaires pour remplacer un congé maladie ou autre, à des emplois étudiants sous-payées, temporaires (donc non-syndiqués) etc etc. 

      Sommes toutes c’est ce modèle de rentabilité maximum, défendu par les Elites, qui a guidé les politiques de gauche comme de droite, et qui sont la cause aujourd’hui des licenciements massifs, d’entreprises, pourtant en excédent de bénéfices ! 

      Ne soyons pas pessimistes, les derniers mouvements sociaux (et certains loin d’être terminés) ont prouvé que des solidarités pouvaient encore naître. 

      Bien à vous, 

      Nino

  • Lutin Lutin 20 novembre 2010 20:17

    Petite perle trouvée sur le Net, pas en total rapport avec l’article, mais qui n’en est pas si éloigné que ça quant aux relations entre employés

    Mettez 5 chimpanzés dans une chambre.
    Accrochez une banane au plafond et mettez une échelle permettant d’accéder à la banane. Assurez-vous qu’il n’y a pas d’autre moyen d’attraper la banane que d’utiliser l’échelle. Mettez en place un système qui fait tomber de l’ eau très glacée dans toute la chambre (par le plafond bien sur) dès qu’on commence à escalader l’échelle. Les chimpanzés apprennent vite qu’il ne faut pas escalader l’échelle.
    Arrêtez le système d’eau glacée, de sorte que l’escalade n’a plus son effet gelé.
    Maintenant, remplacez l’un des chimpanzés par un nouveau. Ce dernier va chercher à escalader et sans comprendre pourquoi, se fera tabasser par les autres.
    Remplacez encore un des vieux chimpanzés par un nouveau. Ce dernier se fera encore tabasser, et c’est le chimpanzé No 6 (celui qui a été introduit juste avant) qui tapera le plus fort.
    Continuez le processus jusqu’à ce qu’il n’y ait plus que des nouveaux.
    Alors, aucun ne cherchera à escalader l’échelle et si jamais y en a un qui pour une raison quelconque ose y penser, il se fait massacrer illico presto par les autres. Le pire, c’est qu’aucun des chimpanzés n’a la moindre idée sur le pourquoi de la chose.

    C’est ainsi que le fonctionnement et la culture d’entreprise prennent naissance.


  • french_car 20 novembre 2010 21:51

    Facebook est public ou non selon le sens du vent.
    Dans ma banlieue cossue un prof a fait condamner ses élèves (parmi les meilleurs de l’établissement) pour « outrage non publique à personne dépositaire d’autorité ». Parce que l’outrage public releve de la loi de la presse et est prescrit à 3 mois à date de publication.
    Et pourtant si un prof trouve sur le net des plaisanteries sur une collègue c’est qu’elles ont malgré tout un caractère public.
    Dans le cas qu’évoque l’article c’est la même chose : si ce n’était pas public personne ne l’aurait découvert.


  • Antoine 20 novembre 2010 22:39

    Quand on n’aime pas sa boite, au lieu de ruminer comme un demeuré, on en change et pis c’est tout !


    • sisyphe sisyphe 20 novembre 2010 23:15

      ja vol, meine fuhrer !! 


    • Francis, agnotologue JL 21 novembre 2010 12:30

      « Le problème, le vrai problème soulevé par ce triste épisode est que la financiarisation des entreprises induit mécaniquement un appauvrissement de la valeur des cadres. Les cadres sont de plus en plus médiocres, de plus en plus paranos, partagés entre orgueil et manque caractéristique de confiance en soi, alors, évidemment, ils ne supportent aucune remise en cause. » (Kerjean)

      Entre la « médiocratisation » des cadres et leur paranoïa naissante, il faut peut-être prendre en considération le fait qu’ils sont soumis à une situation que Milgram a révélé par ses expériences ? Un cadre chargé de faire une étude devant aboutir à des réductions de personnel est davantage soumis au bâton de l’autorité qu’à la carotte de ses émoluments, non ? Dans le cas contraire, l’entreprise n’y trouverait pas son compte.


    • Antoine 23 novembre 2010 22:49

      Ben non, quand on n’est pas ou plus heureux dans sa boite, on en change au lieu de braire ! C’est comme ces gens qui adhèrent à une religion pour la critiquer : qu’ils trouvent une autre église et pis c’est tout...


  • LeGoJac 21 novembre 2010 10:00

    @ auteur

    Peut être pourrez vous ajouter ce lien en bas de votre article.
    http://www.01net.com/editorial/523791/critiquer-son-patron-sur-facebook-est-un-motif-de-licenciement/

    01net c’est la « presse pro » mais l’article est en clair.
    Il y est cité notamment le nom de l’entreprise (il semble que ça a fait peur à quelques sites de citer Alten)
    On y trouve aussi que ce sont « trois salariées » dénoncées « un collègue ».

    Enfin bon moi je trouve que leur article donne les faits d’une façon assez complète et claire par rapport à d’autres.


    • Nino D-S. Maceo 21 novembre 2010 15:26

      Bonjour ;


      Comme vous le soulignez bien, beaucoup de journaux ne citent pas l’entreprise, et, plus grave encore, n’évoquent même pas la dénonciation... C’est à dire qu’il y a un choix délibéré à ne pas évoquer ce qui est, à mon sens, le fond du problème. Même si, bien entendu, Facebook a joué un rôle, et il y a bien des critiques à faire sur ce site. 

      L’article que vous me présentez a le mérite de ne pas se focaliser sur « la menace facebook », même si, je trouve que l’approche du problème est insuffisante. Ceci est du à la manière dont fonctionne le journalisme, avec ses impératifs, et ses limites. 

      Vous avez raison de choisir votre information avec des critères bien précis. Mon propos était de montrer comment la vitesse du traitement médiatique ne permettait pas vraiment une réflexion réellement approfondie. Les mass-médias ont fait de facebook leur nouveau « fait de société » avec lequel ils feront quelques unes, quelques débats et passeront à autre chose. C’est la fameuse « manufacture du consentement » de Chomsky... on ne débattra que des choses qui nous ont été imposées (c’est à dire, souvent, de pas grand chose). Pourtant, le sujet ici, est bien le licenciement, et le monde du travail...et est crucial !

      Merci à vous, 

      Nino

  • clostra 21 novembre 2010 11:08

    Tout le monde il est beau
    Tout le monde il est gentil

    Surtout mon patron depuis que tout le monde peut devenir autoentrepreneur en un clic.


    • Jean-paul 21 novembre 2010 13:36

      Il y a aussi les maris et femmes infideles qui sont decouverts avec face book qui est une preuve flagrante ( photos )


  • Jean-paul 21 novembre 2010 13:42

    Pour le boulot ,si vous ecrivez sur facebook n’utilisez pas l’ordinateur du bureau ni durant les heures de travail ,mieux vaut attendre d’etre chez soi et envoyer des emails .
    Il existe en effet des programmes qui permettent de savoir tout ce qui a ete fait sur l’ordinateur .


  • Jean-paul 21 novembre 2010 14:28

    Sans oublier youtube ou des jeunes filment eux meme les agressions qu’ils commettent .


  • Jean-paul 21 novembre 2010 14:34

    Phenomene de societe ,certainement .
    Combien de jeunes envoie par portable des photos de leur copine en petite tenue et .......c’est tout le lycee qui est au courant .


  • spartacus le vrai pas l'autres !!! spartacus 21 novembre 2010 14:46

    Les fachites, les dictateurs, les pseudo chef d’états démocratique, en révaient, FACEBOOK L’ A FAIT.
    9a serre à rien de créer des hadopi pour controler les gens !!!

    Il le font avec consentement, ils sont tous cocus et en plus ils payent la chambre !!!


  • Jean-paul 21 novembre 2010 15:11


    @ spartacus
    Avec facebook vous pouvez aussi retrouver des amis que vous avez perdu de vue depuis des annees ,ou discuter avec des amis au bout du monde .


  • Dzan 22 novembre 2010 09:17

    A comparer avec l’article du dessus : 2 ministres ayant été condamnés.........


  • TSS 22 novembre 2010 09:52

    le B.a ba est de ne jamais foutre les pieds sur « facebook » ou « twitter »... !!


  • lemouton lemouton 28 novembre 2010 13:25

    Qui vous empêche de créer des pages bidons sur facebook ??  smiley
    Utilisez le système !! B****l de m***e !!
     Ne soyez pas naïfs !!  smiley
     


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