jeudi 12 février 2009 - par Omnibuzz

Sexe et sport, l’abus de France 2

Carton rouge : Les abus sexuels dans le sport. Un documentaire diffusé dans le magazine Envoyé spécial le 12 février à 20h35 sur France 2.
En pointant du doigt les abus sexuels qui ternissent le monde sportif, le magazine Envoyé spécial aborde le sujet de manière racoleuse et confuse. Comme si, au lieu d’aider à comprendre le problème, il nous en éloignait.
 
C’est récurrent, les abus sexuels dans le milieu sportif défraient régulièrement la chronique. La championne de tennis Isabelle Demongeot est l’une des rares à avoir dénoncé les viols dont elle aurait été victime de la part de son entraîneur. Une instruction est actuellement en cours.

Il est question d’Isabelle Demongeot dans « Carton rouge : Les abus sexuels dans le sport », de Pierre-Emmanuel Luneau-Daurignac et de Virginie Travert présenté ce soir jeudi 12 février dans le magazine Envoyé Spécial.
 
Ce reportage aborde un sujet sérieux, à prendre avec précaution. Un sujet, dixit Télérama cette semaine, « qui peine à émerger dans les médias et particulièrement à la télévision, où les chaînes sont dépendantes des fédérations sportives auxquelles elles achètent les droits de retransmission ». C’est peu dire que ce sujet est donc attendu.
 
Faute d’avoir pu le visionner, rabattons-nous donc sur les quelques informations disponibles sur le site de France 2 : « 10 ans après le scandale du dopage, le sport va peut-être vivre un nouveau tremblement de terre. Une enquête récente réalisée dans les CREPS (Centres Régionaux d’Education Populaire et Sportive) commandée par le ministère de la Santé révèle que près d’un sportif sur trois a été victime de violences sexuelles et que près d’un sur dix a été victime d’une agression sexuelle directe. Faut-il croire à ces chiffres effrayants ? Les abus sexuels, qui peuvent aller du harcèlement moral jusqu’au viol en réunion, touchent aussi bien le sport de haut-niveau que le sport amateur. Une loi du silence implacable règne sur ces affaires. Non seulement les victimes, souvent jeunes et démunies, n’ont pas la force de parler, mais en plus l’omerta et la connivence règnent souvent dans l’encadrement jusqu’au sommet des fédérations sportives ».

L’enquête dont parle le site de France 2, Ytty54, un rédacteur d’Agoravox en a parlé dans son article documenté intitulé Abus - le tiers payant du jeune sportif. Un sujet traité avec sérieux et sans effets de manches.
 
Mais là, que lit-on ? « Tremblement de terre », « chiffres effrayants », « loi du silence implacable », « omerta et connivence »… Tout est fait pour allécher le téléspectateur avec des mots-clés soigneusement choisis.
 
Pourquoi tant de sensationnalisme alors qu’un sujet pareil mérite au contraire une évidente prise de distance ? Pourquoi surtout pointer du doigt les 31 Centres Régionaux d’Education Populaire et Sportive(CREPS) comme autant de lamentables lieux de débauches qui rassembleraient en leur sein toutes les vicissitudes du monde sportif alors qu’ils sont un des éléments du réseau de formation des sportifs (avec, notamment, l’Institut National de la Jeunesse et de l’Éducation Populaire ou l’Institut National du Sport et de l’Éducation Physique) ?
 
Tant qu’on n’a pas visionné le documentaire dePierre-Emmanuel Luneau-Daurignac et de Virginie Travert, dont on a déjà pu voir naguère des portraits de Fadela Amara ou de Carole Bouquet ou encore un reportage sur le 21 avril 2002, on ne peut évidemment pas juger du contenu de ce reportage, mais pourquoi diable la chaîne le survend-elle avec effets d’annonce obscènes et déplacés à la clé ?

Comme si, là encore, il fallait rester dans le côté clinquant du sport-spectacle, celui qui nous aveugle et nous éblouit, mais qu’on regarde un peu comme un spectcale pornograhique.
 
Pourquoi parler de « loi du silence et d’omerta quand le comité olympique lui-même sur son site reconnaît qu’il y a des abus. Abus que du côté du ministère de la santé on ne songe à nier.

Mieux, on confirme : « c’est un problème réel, explique le service de communication de Mme Bachelot, qui concerne le milieu sportif en général. La ministre s’est emparée du dossier dès sa prise de fonction en 2007 et a commandé un rapport au Laboratoire santé et qualité de la vie (faculté Victor Segalen de Bordeaux) qui doit lui être remis début mars.

Cette étude, précise-t-on au ministère, doit établir de manière objective la réalité de ces abus en milieu sportif. » Réalité ? Selon l’entourage de Mme Bachelot, « il n’y aurait pas plus d’abus sexuels aujourd’hui qu’il y a une ou deux décennies dans le milieu sportif. En revanche il y a plus d’information ».

Le ministère a notamment mis en place une charte de bonne conduite ratifiée par la majorité des fédérations sportives ainsi qu’un numéro vert, le 08 victimes (ou 08 842 846 37) qui a recueilli en 2008 49 plaintes de personnes violentées sexuellement. Sur ces 49 appels, 29 concernent des affaires pénales.
 
Dans les exemples qu’évoquent les réalisateur de Carton rouge, il y a aussi bien les sportifs de haut niveau que le cas d’enfants abusés sexuellement. L’un et l’autre doivent bénéficier d’une écoute adaptée. En ce qui concerne les enfants, ce qui inquiète le ministère « c’est qu’ils ne savent pas formuler, ne savent pas dire ou identifier quand il y a abus sexuel. Il faut que les enfants sachent nommer ». C’est pourquoi il est important d’informer tant sur les lieux où se pratiquent le sport, que dans les écoles. C’est un sujet transversal qui touche l’éducation et la santé.
 
En attendant la diffusion de Carton rouge : les abus sexuels dans le sport, sa présentation biaisée sur le site de France 2, chaîne du service public, contribue à obscurcir une question qu’il est pourtant absolument nécessaire d’éclaircir.
 
 


29 réactions


  • Lucrezia 12 février 2009 10:44

    De toute façon France Télévision, n’est-il pas condamné au racollage vulgaire et facile sur ses grilles d’écran ? Parce qu’à vouloir à tout prix distiller des soit disant programmes intellos ou pédagoqiques qui aux yeux du public n’ont que pour seule vertue de pouvoir s’endormir sans anxylitique ou médocs grâce à leur côté "chiant" et surtout largement soporifique ? Quand finira donc cette dictature intello-branchouille-bobo-parisienne du programme télé chiant gauchisant ? 


    • Gazi BORAT 12 février 2009 12:52

      @ LUCREZIA

      La gestion libérale de l’audiovisuel et les progrès de la technologie vous permettent maintenant d’accéder à des chaines câblées dont certaines ont un contenu "berlusconien" qui devrait vous séduire..

      Evidemment, tout cela à un prix.. comme les mutuelles ou la médecine non conventionnée.

      Boycottez donc les chaines publiques et bougez-vous ! Demandez à votre banquier un crédit à la consommation !

      Trouvez un travail qui vous permette de vous offrir ces délices de bourgeois !

      gAZi bORAt


    • Halman Halman 12 février 2009 13:37

      C’est marant mais moi c’est TF1 qui me donne cette nausée là.


    • A. Nonyme Trash Titi 12 février 2009 15:36

      Envoyé Spécial reste l’une des meileures émissions du petit écran, avec certes des sujet inégaux, mais réalisés par de vrais journalistes qui vont sur le terrain, n’en déplaise à certains "journalistes" citoyens !


    • Fergus fergus 12 février 2009 16:34

      Tout à fait d’accord avec Halman : même si le service public dérape de temps à autre, le racolage vulgaire me semble beaucoup plus l’apanage de la télévision commerciale. Votre militantisme anti-gauche vous égare, Lucrezia !


    • foufouille foufouille 12 février 2009 16:55

      sauf quand on compare a la realite
      en plus emmanuel chain, le producteur, fait parti du siecle


    • Emmanuel Aguéra LeManu 13 février 2009 01:16

      Le sujet étant le sport, j’en profite pour vous dire que l’introduction de la compétition dans l’exercice physique equivaut à avoir introduit l’argent dans les échanges. Ca s’appelle un perversion. C’est l’attrait du mesurable, source d’appropriation et donc de conflits, du fanatisme collectif à la frustration individuelle.
      De plus, je ne connaîs pas 1 "sportif de haut niveau" en bonne santé. Un sportif en bonne état, c ’est comme police-secours ou microsoft woks : un occymore.

      Désolé d’avoir dérangé cette interessante conversation sur l’audiovisuel public.


    • Lucrezia 14 février 2009 10:51

      Comment boycoter quand bien même je ne regarderai plus le service France Télévision, mais les autres chaînes du bouquet ADSL, ils me taxeraient tout de même de 130€ par an ....ça c’est "liberté" !!!! Cela n’est-il pas du racket à la Française ?


  • Fergus fergus 12 février 2009 11:04

    Concernant les enfants, il importe d’être particulièrement vigilant.
    Lorsque j’étais éducateur sportif bénévole, j’ai été confronté à l’offre de service d’un personnage sympathique mais qui déployait beaucoup d’énergie pour séduire le staff sportif et obtenir sa carte de dirigeant de jeunes.
    Beaucoup trop ! Pire : le  témoignage d’un parent nous donnait de bonnes raisons de soupçonner que cet homme avait d’ores et déjà eu des contacts ambigus avec un gamin du club alors qu’il n’avait pas encore de fonctions officielles.
    Après une enquête discrète conduite par un dirigeant policier dans le civil, nous avons pu établir que cet individu avait déjà été condamné en Bourgogne pour pédophilie. Une perquisition conduite très rapidement chez lui a permis d’empêcher un nouveau dérapage : un autre gamin, trop confiant parce qu’il s’était fait passer pour un nouvel éducateur, l’avait suivi. Nous sommes arrivés à temps.
    Le risque n’en est pas moins permanent. C’est pourquoi, la plus grande vigilance est nécessaire dès lors que l’on a des gamins en charge. Et malheureusement cette vigilance est souvent beaucoup moins grande dans le milieu sportif que dans le milieu scolaire alors que l’activité sportive, par sa nature, favorise la promiscuité et les dérapages !


    • Gazi BORAT 12 février 2009 12:53

      @ fergus

      Ce dangereux individu a-t-il été condamné par la suite ?

      gAZi bORat


    • Fergus fergus 12 février 2009 16:29

      J’avoue ne pas savoir ce qu’il devenu. Dans la mesure où aucune faute caractérisée n’a été constatée ce jour-là, il n’y avait pas matière pour le club à se porter partie civile. Nous avons néanmoins saisi le parquet pour demander que cet individu soit tenu à l’écart de toute activité ayant un rapport avec les jeunes.
      Le pire dans cette affaire est que ce type était réellement sympathique. Ce qui ne le rendait que plus dangereux !


  • easy easy 12 février 2009 18:13

    Concernant les abus sexuels, de quelque contexte que ce soit, surtout si l’on considère ceux dans lesquels la victime n’aurait pas eu conscience de ce qui lui arrivait, je pense qu’il y a une solution très simple.

    Il est très facile de convaincre un enfant, dès ses 4 ans, que 2 + 2 font 4 ; et cela par l’école et cela par un énoncé simplissime (tant pis pour le dogmatisme).
    Il est très facile de convaincre un enfant que personne ne doit le frapper ; et cela par l’école et par un énoncé simplissime (tant pis pour le dogmatisme)

    Et si d’aventure, l’enfant ainsi conditionné, observait une attitude contraire, il serait très à l’aise pour dire NON. Ce qui mettrait fin à bien des velléités de la part de « prédateur » (bien trouvée cette expression qui nous renvoie à notre animalité !)

    Il est donc très facile d’en faire autant au sujet de la relation sexuelle.
    Il est très possible d’énoncer, même de façon dogmatique, aux enfants de 4 ans, que la relation sexuelle c’est NON avant ses 18 ans. En précisant, détails après détails tout ce qui peut être considéré comme sexuel, chatouilles comprises, bisous dans le cou, bises sur la joue comprises, si on le voulait.

    De cette manière, tout enfant, dès ses 4 ans, saurait dire NON
    De la même façon que personne n’insiste pour prétendre que 2+2 font 5 devant un enfant qui répondrait "NON, ça fait 4 !"
    personne n’insisterait pour sexer avec un enfant qui dirait "Le sexage est interdit avant mes 18 ans"

    Pourquoi cet apprentissage dogmatique, si facile à metre en place, ne se pratique-t-il pas (sinon après coup) ?

    Je propose de répondre que c’est parce que d’une part trop de flou est encore laissé à la qualification de ce qui est sexuel de ce qui ne l’est pas et que, d’autre part, on sent, on sait qu’il faut que l’enfant se prépare, s’initie tout de même d’une manière ou d’une autre aux relations sexuelles (au sens très large, incluant la sensualité) avant ses 18 ans.

    Il semble qu’il y ait comme incompatibilité entre les réels besoins d’initiation des enfants à tout ce qui touche au sexe de près ou de bien plus loin et la problématique de l’abus sur mineur.



    On sent qu’il y a incompatibilité mais on n’aborde jamais cette question là.
    Ca reste d’un flou sidérant.

    Pourquoi ?
    Parce qu’il n’est vraiment pas aisé d’être tranché sur ce terrain là.

    Pas question que je m’y aventure en prétendant faire le tour complet de la question. Mais je peux tout de même lancer quelques pavés.

    Est-ce que la bise sur les joues est quelque chose qui marque le tout début de l’espace sexuel ?
    Est-ce que se tenir la main est également la limite la plus basse de la relation sexuelle ?
    Est-ce qu’une caresse sur les cheveux ou sur les mains est la limite la plus basse de la relation sexuelle ?

    Mettons qu’on réponde OUI à ces trois premières questions puisque, selon ce qu’on voit au cinéma, tous les câlins commencent par ces gestes d’approche.


    Il faudrait donc les interdire ou en tous cas interdire ces gestes dès qu’ils dépassent une certaine intensité (Ouille, va-t-en définir les intensités ou les fréquences !)

    Car enfin, tant qu’il est permis de faire une bise (alors qu’on est moche et boutonneux) ou d’imposer une bise (mais comment la refuser ?) à une jolie fille ou fillette ; tant qu’il sera permis de lui tenir la main, de lui caresser les cheveux, de lui faire un bisou dans le cou ; tant qu’il sera permis de lui dire des choses "douces" du genre "Oh que tu es jolie !" on restera à indiquer qu’il est déjà possible d’aller jusque là. Et s’il est possible l’aller jusque là, c’est qu’il est possible d’aller un peu lus loin car sinon, à quoi ça servirait de tout stopper en si bon chemin.
    Non ?
    Déjà dans la bise -surtout qu’il y en a souvent 4 à se farcir- il y a une forme de contrainte, presque un début de viol lorsque la personne bisée n’en a pas vraiment envie mais qu’elle ne voit pas comment refuser. Dès la bise, on se conditionne à être parfois sinon souvent abusé. Et on comprend aussi qu’on peut abuser d’autrui par cette voie anodine.


    Quand une maman dit à sa fillette "Je veux que tu ailles embrasser tante Simone (celle qui a de la barbe)" elle force sa fille à accomplir quelque chose qui pourrait très bien être considéré comme appartenant au champ de la relation sexuelle. La fillette refuse, la mère insiste et obtient gain de cause. La fillette ravale son dépit et s’offre à la barbe de Simone. Beurk !

    Ne faites pas les idiots en me répondant qu’une bise n’est en rien dans le domaine sexuel. Cochons que vous êtes, vous savez tous très bien que toute relation sexuelle vraie commence par des petits gestes permis mais déjà légèrement privilégiés.
    Il faut qu’il y ait un certain degré de privilège pour aller jusqu’au grand privilège de la relation sexuelle. (Il restera toujours entendu -en tous cas ici- que la relation sexuelle vraie reste privilégiée et non banale)

    Voilà déjà pour les petits gestes annonciateurs ou préparateurs ou conditionneurs.

    Ensuite il y a la question de l’âge.
    Comment poser la question des frontières d’âge ?
    Comment expliquer à un père qu’il peut laver le cul de sa fillette quand elle a 3 mois et que ça doit cesser à ....quel âge au fait ?
    Où placer le curseur concernant la question de la fillette assise sur nos genoux d’homme ? Il y aurait un âge où ce serait permis et un âge où ça ne le serait plus, OK. Mais quel serait cet âge ?
    Car pour sûr que c’est chaud pour un père d’avoir sa fille de 16 ans sur ses genoux !

    Toujours dans la problématique de l’âge, il y a la question de la différence d’âge.
    S’il est permis à un garçon de 10 ans de jouer à touche pipi avec une fille de 10 ans (pas de conséquences judiciaires en tous cas) est-ce permis à un garçon de 12 ans sur une fillette de 10 ans, à un garçon de 16 ans sur une fillette de 12 ans ?

    Ensuite, il y a la problématique de l’inceste.
    S’il y a des choses qu’on partage naturellement en famille (du seul fait que la promiscuité est matériellement imposée), s’il est permis (ou toléré ?) qu’en famille il y ait des séances en SDB plus ou moins à poil entre parents et enfants, pourquoi ces mêmes séances seraient-elles interdites quand ça se passe ailleurs qu’en famille ?
    Et inversement, pourquoi, si les choses dérapent quelque peu en famille, cela devient alors plus grave (du fait de la problématique incestuelle) que si ça s’était produit hors famille ?

    Vient la question du naturisme.
    Il serait donc permis de se promener à poil et en famille dans des camps dédiés.
    Mais est-il explicitement permis de se promener à poil chez soi devant ses enfants ?
    OUI si l’on est par ailleurs naturiste et NON si on ne l’est pas ?
    NON dans tous les cas ?
    OUI dans tous les cas ?

    Posons que ce soit OUI dans tous les cas.
    Comment expliquer à un frère qu’il peut se promener à poil dans la maison, avec sa sœur, à poil elle aussi, se faire des bisous fraternels, se toucher fraternellement, mais surtout ne pas se mettre à bander ? Car on passerait alors immédiatement de l’ange au diable.
    Une seule érection et patatras, c’est l’enfer et la dévolution aux gémonies.

    A ce sujet, je me souviens que Julien (21 ans) et Marguerite (17 ans) de Ravalet avaient été décapité sous Henri IV pour leur relation incestueuse. De nos jours, ce sont leurs parents qu’on "décapiterait" en raison de leur "mauvaise éducation" et ces enfants incestueux, surtout s’ils sont tous deux mineurs moment des faits, seraient érigés en victimes. Comme quoi.... 

    Ensuite, il y a la Culture, l’ambiance générale, le contexte.
    Comment expliquer clairement aux enfants (et finalement aussi aux adultes) que le jeunisme pratiqué par la publicité mais aussi par le marché de l’emploi, jeunisme qui nous pousse tous à idolâtrer les très jeunes, va de soi mais qu’il est hors de question d’éprouver des sentiments allant dans ce sens ?

    Comment expliquer clairement à tous que s’il faut attendre d’avoir 18 ans et des poils partout pour faire l’amour sans souci judiciaire, une fois passé cet âge, il faut au contraire tout entreprendre pour paraître impubère et s’épiler à grand frais absolument partout ? (Sans parler de toute la chirurgie dite esthétique qui n’est rien d’autre qu’un déni de vieillitude)

    Comment faire pour expliquer clairement à tous qu’il n’y a pas que le sexe dans la vie alors que tout, absolument tout nous y ramène ? Il n’est pas un seul roman, pas un seul film, il n’est pas une seule aventure humaine où il n’est question de sexualité, de sexe, d’amour de tendresse, de caresses et de plaisirs libidineux.

    Et la séduction ? Outch vaste chapitre !
    Comment expliquer clairement à tous qu’il ne faut pas séduire tout et n’importe qui alors que tout ce qui nous entoure n’est qu’œuvre de séduction ou entreprise de charme voire d’envoûtement ?
    Comment dire aux enfant que la séduction est le bidule par lequel on tisse le lien amoureux, privilégié, lien qui conduit assez inéluctablement vers le sexe ( Autant en profiter pour rappeler que la relation sexuelle n’étant pas forcément l’oméga du processus relationnel, n’est pas forcément l’acmé de la relation privilégiée) et qu’il ne faut donc surtout pas la pratiquer alors que tout le commerce autour de l’enfant est régit par le principe de séduction ?

    Comment peut-on concevoir qu’il soit possible d’ériger la jeunesse en merveille des merveilles sans risquer que tout le monde se mette à l’idolâtrer ?

    Chaque fois qu’on nous fait la promotion d’une starlette, ne nous incite-t-on pas à nous détourner des vieilles prunes ?
    Quel exemple nous donne notre Président ?
    Quel médial aura érigé Bernadette en femme désirable, à adorer ?


    Alors dans tout ça, les abus sexuels que subissent les jeunes sportifs ne sont qu’une des très nombreuses conséquences de nos contradictions.
    Nous ne savons pas ce que nous voulons et nous sommes schizophrènes (au sens commun)

    Par mille détails nous prouvons que nous sommes ivres de jeunisme et par notre hystérie anti pédophile, nous montrons notre disposition à décapiter toute personne qui toucherait au sanctuaire.

    En dehors de ceux qui préfèrent vraiment les rides, les poils abondants et la cellulite, tous les autres démontrent leur adophilie de fond.
    Prétendre qu’on adore les femmes de 18, 19, 20, 21, 22 ans mais qu’on n’a aucun regard pour certaines filles de 17, 16, 15, 14 ans c’est mentir.

    Je pense qu’il serait plus honnête de dire qu’en effet, les beaux ados nous font parfois (pas toujours évidemment) de l’effet mais que nous travaillons, que nous nous efforçons de nous en tenir à cet effet, sans plus. Et qu’en tous cas, nous refusons majoritairement et catégoriquement la contrainte, le viol pur et dur.


























  • Keshhimef 12 février 2009 19:09

    Envoyé spécial , je me suis arrêté là

    Désolé


  • ALTER NAIF ALTER NAIF 12 février 2009 20:55

    @easy
    être adulte c’est savoir gérer son désir,dans les règles des droits de l’homme (et des animaux) auxquels notre démocratie est censée adhérer.
    Ne pas savoir gérer ce désir c’est faire preuve d’un déséquilibre que je ne condamne pas mais qu’une société bienveillante et protectrice est censée soigner, tout en protégeant chaque citoyen des atteintes à son intégrité physique et psychique. La compassion se distingue de la concupiscence me semble-t-il.
    De par mon métier d’artiste je suis entouré régulièrement de jeunes gens (males et femelles) extrêmement désirables, et si je suis troublé par ce désir je considère que dans le sein même de notre animalité (malgré la prédation nous sommes des mammifères grégaires, cf les loups, les lions et les singes), il y a un instinct de protection envers le plus faible et le plus jeune dans la meute. Si ces rapports sont inversés, c’est par des rapports politiques et philosophiques que volontairement ou non DAF de Sade dénonçait dans ses textes (j’adore sade et le lit comme politique et antiérotique, ainsi que je regarde le salo de pasolini). Désirer sans être désiré et imposer par la force ou l’intelligence son désir, c’est une régression sadique ( et non sadienne)
    Sorry pour la longueur...


    • easy easy 12 février 2009 21:40

      A Alternaïf,

      Je ne pense pas qu’il soit grave de faire trop long sur ce sujet.

      "Etre adulte, c’est ..." dis-tu.
      Certes.

      Et si on ne parivent pas à être adulte, en tous cas si on l’est sur mille plans sauf sur celui-là. Ou si on l’est même sur celui-là avec tous les jeunes sauf avec ...une personne en particulier pour laquelle ... on donnerait sa vie.
      Si donc on est resté enfant ou immature quelque part et que ça risque d’affecter quelqu’un, tu crois qu’on va spontanément se pointer chez un psy pour en guérir ? (Alors que c’est un amour, une passion qui porte)
      C’est guérisssable ? Vraiment ? On peut deveir adulte simplement en passant chez un psy ou avec des comprimés ?

      Et puis d’abord, est-ce qu’on en est conscient qu’on est immature ? 
      Alors qu’à quelques jours près avant ou après ses 18 ans, on le serait ou on ne le serait pas !
      On n’est pas adulte si on craque pour une 17 ans et on est adulte si on craque pour une 18 ans.

      Ah !

      Et si la législation passe l’âge de la majorité sexuelle à 14 ou 24 ans, ce seront alors les nouveaux seuils qui détermineront qui est resté immature, qui est devenu adulte ?

      Dis-moi, quand on sert de chair à canon à 18 ans, on vérifie si on est devenu vraiment adulte ou non ?
      Quand on nous donne un permis de conduire, on vérifie qu’on est vraiment adulte ou non ?

      Tout ça fait que je persiste à dire qu’il serait très intéressant que le NON vienne de l’enfant. Personne ne résiste à un NON ferme, aussi ferme que "NON, 2+2 ne font pas 5 !"

      Nous sommes sur le seuil du moment où l’enfant de 4 ans peut dire "NON, pas de fessée, c’est interdit"
      A condition évidemment qu’on le lui ait dit à l’école. Et jamais personne ne forcera ce "NON" là (ce qui n’ira pas sans poser quelques problèmes à la Police m’enfin matraquer ou tazer ne sera pas interdit donc...

      Alors pourquoi l’école n’inculquerait-elle pas le "NON pas de sexe avant les 18 ans" aux mômes dès la maternelle ?

      Si la réponse à cette question n’est pas facile, c’est qu’il y a des tas de problèmes, des tas de paradoxes à régler avant et je n’en ai listé qu’une petite partie.


      Nonobstant ces difficultés, tentons tout de même l’expérience. Inculquons dans quelques écoles le "NON pas de sexe avant mes 18 ans, c’est interdit" pour voir ce que ça peut donner. C’est facile à mettre en place et si les innombrables paradoxes sont levés (peut-être par les protagonistes eux-mêmes) on parviendra à un résultat formidable en terme de chute des abus.

      L’amour est bien trop une affaire à deux, une affaire partagée pour la laisser entre les mains d’un seul protagoniste (qui doit absolument être adulte sinon ouile...)
      Il faut que l’enfant ; l’ado soit porteur de sa part de "NON"
      Il faut cesser de le laisser en état de non-droit, non-dit, où tous les pères Noël sont possibles.








  • Grasyop 13 février 2009 07:39

    Article très creux. Vous n’avez manifestement pas grand chose à reprocher à ce reportage, qui semble vous gêner. Feriez-vous partie d’un Creps ou autre structure sportive pour réagir ainsi ?

    « Mais là, que lit-on ? « Tremblement de terre », « chiffres effrayants », « loi du silence implacable », « omerta et connivence »… Tout est fait pour allécher le téléspectateur avec des mots-clés soigneusement choisis. »

    C’est tout ? C’est tout ce que vous avez à reprocher à ce reportage ? Et s’il parle de loi du silence, c’est peut-être qu’il y en a une : ce n’est pas parce que le ministère a lancé une enquête et un numéro vert que la transparence règne à tous les autres échelons de la vie sportive !

    « Réalité ? Selon l’entourage de Mme Bachelot, « il n’y aurait pas plus d’abus sexuels aujourd’hui qu’il y a une ou deux décennies dans le milieu sportif. En revanche il y a plus d’information ». »

    Et c’était comment, il y a une ou deux décennies ?

    Bref, vous ne m’avez pas du tout convaincu que ce reportage était biaisé, vous m’avez juste convaincu qu’il vous gênait.


  • vivelecentre 13 février 2009 08:00

    c’est toujours fanstique de voir les gens donner leurs avis sur des choses qu’ils n’ont même pas vu !

    J’ai regardé cette émission hier soir et si on peut peut être faire quelque reproche au traitement du sujet , ce n’est certainement pas celui du racolage ni de la confusion..

    Les cas traités étaient très clair

    Par contre si il y a éventuellement un effet racoleur , c’est plutot dans les bandes annonces que ce soit pour cette émission ou pour d’autre ou effectivement , on utilise les points est plus trash et on est souvent agréablement surpris de découvrir que le programme dans l’ensemble n’est pas du tout trash....


  • Grasyop 13 février 2009 08:04

    Vous reprochez à Envoyé spécial de parler de « chiffres effrayants », une expression selon vous destinée à allécher le téléspectateur, et vous nous renvoyez par ailleurs à un article dont vous faites l’éloge, et qui indique que :

    « En 2006, près de 8 % des sportifs ont subi une agression sexuelle au cours de pratiques sportives. [d’après Roselyne Bachelot] »

    « Aujourd’hui, l’enquête estime qu’environ un tiers des jeunes sportifs de 13 à 23 ans estiment avoir déjà été confrontés à une forme de violence sexuelle dans le contexte de leur sport. »

    « des études montrèrent que près de 50 % des sportifs canadiens ont vécu des expériences allant d’un harcèlement léger à de vraies violences. Plus de 20 % des sportifs d’élite ont eu des rapports sexuels avec des responsables sportifs. Dans une étude sur des étudiants du secondaire, plus de 40 % d’entre eux ont indiqué que le harcèlement était fréquent dans le milieu du sport... »

    Et vous, ce que vous trouvez scandaleux, c’est que France 2 parle de « chiffres effrayants » ?!? Vous trouvez qu’ils ne le sont pas ?


    • Grasyop 13 février 2009 10:22

      Chiffres à relativiser, oui sans doute, car ils regroupent des faits d’une gravité très variable. Mais mon commentaire répond avant tout à l’auteur et à son indignation face à un reportage qu’il juge sensationnaliste.

      Pour le reste, je crois que c’est une question de culture. À partir de notre culture à nous, vous jugez la Norvège trop "libérée", et je suppose qu’inversement vous jugez l’Arabie saoudite ou même les États-Unis trop pudibonds. Du coup, vous jugez que les agressions sexuelles en Norvège sont provoquées par le comportement trop "libéré" des filles norvégiennes, de la même manière qu’un Saoudien jugera compréhensible une agression sexuelle sur une fille qui porte un jean ou qui a une mèche de cheveux qui dépasse. Je ne pense pas que le comportement des jeunes norvégiennes doive servir d’excuse à d’éventuels agresseurs (maintenant, un harcèlement c’est autre chose qu’une agression et "harcèlement" me paraît un peu vague comme terme, il faudrait savoir exactement de quoi on parle... ).


  • Fergus fergus 13 février 2009 09:11

    A Grasyop. Il convient quand même de relativiser ces chiffres. Que penser du harcèlement déclaré par ces handballeuses du PUC qui se douchent la porte du vestiaire ouverte ! Ou de ces filles qui, en Norvège, se baladent la poitrine à l’air dans des locaux communs durant les tournois de foot ?

    En réalité, si le harcèlement et les agressions sexuelles sont de véritables plaies qu’il faut dénoncer et contre lesquelles il faut à l’évidence lutter, le comportement de TOUS les athlètes, GARCONS et FILLES, doit être revu pour lever les ambiguïtés.

    A vouloir "se la jouer libéré" pour tout ce qui touche au corps, on crée les conditions de ce harcèlement et malheureusement de ces agressions.


    • Grasyop 13 février 2009 10:22

      Chiffres à relativiser, oui sans doute, car ils regroupent des faits d’une gravité très variable. Mais mon commentaire répond avant tout à l’auteur et à son indignation face à un reportage qu’il juge sensationnaliste.

      Pour le reste, je crois que c’est une question de culture. À partir de notre culture à nous, vous jugez la Norvège trop "libérée", et je suppose qu’inversement vous jugez l’Arabie saoudite ou même les États-Unis trop pudibonds. Du coup, vous jugez que les agressions sexuelles en Norvège sont provoquées par le comportement trop "libéré" des filles norvégiennes, de la même manière qu’un Saoudien jugera compréhensible une agression sexuelle sur une fille qui porte un jean ou qui a une mèche de cheveux qui dépasse. Je ne pense pas que le comportement des jeunes norvégiennes doive servir d’excuse à d’éventuels agresseurs (maintenant, un harcèlement c’est autre chose qu’une agression et "harcèlement" me paraît un peu vague comme terme, il faudrait savoir exactement de quoi on parle... ).


    • Grasyop 13 février 2009 10:30

      Je suis quand même étonné par ce que vous dites sur la Norvège. Il me semblait que c’était un pays assez pudibond également.


    • Grasyop 13 février 2009 11:26

      J’ai sous la main le livre d’Éva Joly, La force qui nous manque, dont certains passages sont assez éclairants quant à la relation des Norvégiens au corps d’une part, à la séduction et à la sexualité d’autre part :

      À propos de son pays natal, elle dit : « Le corps est toute-puissance chez nous, partie intégrante de la divine nature. Sa nudité, facilement montrée, ne signifie pas pour autant jouissance autorisée, quoi qu’en disent les dictons mondiaux. » Et comparant la Norvège et la France, elle dit à propos de cette dernière : « J’aime [...] leur goût du flirt qui laisse jouer hommes et femmes avec le regard, sans que quiconque n’y voie dommage ou harcèlement. »


    • Fergus fergus 14 février 2009 09:10

      A Graysop. je n’ai rien contre les filles "libérées", bien au contraire.
      Cela dit, vous avez raison, si le tournoi auquel je faisais allusion avait lieu en Norvège, c’est de filles finlandaises qu’il s’agissait.
      Ce qui n’empêche pas les Norvégiennes d’être également très libérées, telles ces filles qui se dorent au soleil à poil sur les rochers du Sognesvann, un lac sauvage accessible en 20’ de métro seulement depuis le centre-ville d’Oslo.


  • chris chris 13 février 2009 09:28

    Après ceux qui descendent en flèche des livres qu’ils n’ont même pas lus, voici venu le temps de ceux qui critiquent violemment une émission qu’ils n’ont même pas visionnée !!...

    L’imposture intellectuelle deviendrait elle le nouveau credo sur Avox ?


  • dup 13 février 2009 10:06

    C’est marrant dans notre société toute relation sexuelle est devenue un abus sexuel .

    http://www.ulb.ac.be/cal/plaisirsdamour/textes/07pecheoriginel.htm


  • pasrog 13 février 2009 14:09

    La moindre des choses avant d’écrire un article sur une émission c’est de l’avoir vue !

    Quant au côté racoleur du reportage (je ne parle même pas de l’émission), franchement il y a bien pire ailleurs !


  • spartacus 15 février 2009 12:40

    que ce soit dans le domaine sportif ou ailleurs (monde du travail par exemple, ou artistique) , ce qui détermine l’"abus" sexuel, c’est uniquement le non-consentement.

    Il est évident que sans parler d’agressions ou de viols caractérisés, entre un(e) sportif(ve) et un entraineur par exemple, il y a un rapport de dominance à dominé, d’enseignant à élève, bref, d’une personne ayant autorité sur une autre.

    Et qui place dont l’"autre" en position de faiblesse psychique. Donc il peut parfaitement y avoir des cas ou le "consentement" est bel et bien plus ou moins subi, par crainte de mesures de rétorsions. Et cela est condamnable.



  • souklaye 15 février 2009 17:53

    Les vérités provisoires du sport à la télévision

    Le moyen le plus ordinaire de tuer le temps tout en simulant nos besoins naturels de violence reste le sport.
    L’idée, en ce jour du seigneur et de psychanalyse du cuir, n’est pas de sustenter les dispensés d’EPS congénitaux, ni les junkies de la Ventoline et certainement pas de les opposer aux groupies de la testostérone en maillot mouillé et aux meurtriers de canapé.
    Notre terrain de jeu sera votre salon, peut-être votre descendance et une banale histoire de but et de timing.
    Le ressort économique et animal sont la promotion, la diffusion, l’instrumentalisation du sport dans une logique de contrôle social et d’embrigadement national, enfin comme partout.

    la suite ici

    http://souklaye.wordpress.com/2009/02/15/les-verites-provisoires-du-sport-a-la-television/


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