mardi 16 novembre 2010 - par Tristan Valmour

De l’inadaptation de la démocratie représentative à la révolution politique

Si la démocratie représentative était adaptée à un monde où l’information circulait peu, et l’accès au Savoir restreint, ce n’est plus le cas aujourd’hui. La conséquence en est l’inadaptation de la démocratie représentative qui appelle une profonde révolution politique.

Selon le Journal of the American Society for Information Science, la connaissance que détient l’humanité double tous les vingt mois ; la démocratisation d’Internet devrait encore accélérer le processus.

Cela signifie que la somme des connaissances qui circule rend le citoyen ou l’employé beaucoup plus critique envers ses dirigeants parce qu’il est à même de comprendre, juger et proposer. Nous savons également grâce aux neurosciences cognitives que sous l’influence de l’environnement social et culturel le cerveau déploie les ressources nécessaires pour progresser indéfiniment dans la connaissance.

Une construction pyramidale basée sur le leurre de la rareté du talent et des compétences

Il est un leurre permanent sur lequel nos sociétés sont basées : la rareté du talent et de la compétence qui justifieraient les écarts de fortune et de statut. En réalité, grâce à l’instruction et à la modélisation des bonnes procédures (mais aussi à la nourriture et autres facteurs environnementaux), le talent et la compétence n’ont jamais été aussi abondants. Demain, le mouvement s’amplifiera en raison des progrès scientifiques et des avancées en ingénierie pédagogique.

L’un des spécialistes de l’intelligence, Howard Gardner – professeur à Harvard - a écrit ces mots dans un excellent livre The Pursuit of Excellence Through Education de Michel Ferrari : « Ultimately, we cannot know in advance who will turn out to be Extraordinary with a capital E, who will demonstrate a modicum of unusualness, and who will simply become a competent adult. There will be false positives, as well as false negatives. Yet there are benefits in treating every individuals as if he or she were potentially extraordinary. Following the lines I’ve sketched out, the person will at least have had exposure to examples of excellence, mastered skills and behaviors that are valued by the culture, and acquired the metacognitive virtues of reflecting, leveraging, and framing. These accomplishments make it likely that the person will realize more of his or her potential. In the process, even if individuals themselves do not achieve extraordinary feats, the society in which they live may achieve extraordinary results.” L’auteur de la théorie des intelligences multiples nous apprend donc qu’il ne faut pas préjuger du potentiel d’un homme mais considérer chaque individu comme potentiellement extraordinaire, que chaque homme est capable de s’élever, qu’une société ouverte bénéficiera des apports de chacun et pourra accomplir des choses extraordinaires, même si tout le potentiel de l’individu n’est pas exploité. On m’objectera alors qu’il existe des génies. Certes, mais Howard Gardner et son équipe ont étudié plusieurs génies et ont découvert que par rapport à leurs camarades, ils passaient au minimum 50% de temps en plus à étudier et pratiquer. Le travail en guise de génie.

La construction pyramidale de nos sociétés empêche l’épanouissement des talents et des compétences pour faire croire à leur rareté et ainsi asseoir l’illusion qu’il est juste qu’une minorité ait une emprise sur la majorité parce qu’exclusivement dotée de qualités dont les autres seraient dépourvus. Les médias qui conditionnent le peuple achèvent de lui renvoyer une image dégradante de lui-même.

Les limites biologiques de l’intelligence individuelle

Même si l’intelligence individuelle est abondante comme on l’a vu, elle est toutefois fortement limitée par la mémoire de travail et son empan mnésique, c’est-à-dire, par la capacité d’un individu à maintenir en même temps un certain nombre d’informations, que l’on situe en moyenne à 7. Cependant, l’expertise dans un domaine est une sorte de mémoire de travail à long terme et permet à l’expert d’effectuer des associations étrangères au profane parce que cela libère sa charge cognitive. 7 devient alors 1. D’autre part, l’intelligence individuelle est également limitée par l’hippocampe, dont l’une des fonctions est de filtrer les informations puis de les transmettre au reste du cortex pendant le sommeil.

Cependant, le plus important est que toute décision individuelle résulte avant tout d’une émotion, pas d’un savoir. En effet, l’information sur laquelle nous fondons nos décisions passe par le système limbique où dans ce cas précis le noyau accumbens et l’amygdale jouent un rôle fondamental, le noyau accumbens étant de surcroît au cœur du processus de récompense qui initie la motivation. On peut donc dire que l’individu est programmé pour prendre des décisions à la fois sous le poids de l’émotion et pour ses intérêts personnels. C’est vrai pour le simple citoyen comme pour le Président de la République.

En se basant sur ces données scientifiques qui dépassent les croyances et les dogmes, il apparaît dangereux de confier le pouvoir décisionnel à des individus qui nous représentent comme il est dangereux de ne pas limiter les fortunes et les pouvoirs individuels.

Les « compétences » des hommes politiques en question

D’autre part, l’analyse du parcours professionnel des hommes politiques nous conduit à poser une question essentielle qui découle de ce qui a été énoncé plus haut : de quoi les hommes politiques sont-ils experts ?

Essentiellement juristes, médecins ou fonctionnaires, un nombre considérable d’entre eux n’a même jamais travaillé. Peuvent-ils, dans ce cas, comprendre les problématiques qui concernent la société civile dans son ensemble ? La réponse est indubitablement non. Voilà pourquoi nous assistons à tant de règles et lois absurdes, dictées par les lobbys, contre l’intérêt général. Les hommes politiques, incapables d’analyser les données livrées par les lobbys, ne se contentent plus que d’appliquer leur seing. C’est en substance ce que dit Paul Jorion.

Le traitement cognitif des informations au cœur des problèmes systémiques

Une grande partie des problèmes que nous connaissons (politiques, sociaux, économiques) sont des problèmes systémiques liés à la circulation et au traitement cognitif de l’information. On peut résumer cela de la façon suivante : trop d’informations circulent trop rapidement. Les indicateurs se multiplient et deviennent illisibles, comme si quelqu’un conduisait son automobile les yeux rivés sur les compteurs, pas sur la route. Aucun individu n’est physiologiquement apte à traiter tant d’informations ni même à décider correctement.

Ce n’était pas le cas avant la globalisation, et si les Etats centralisés et autoritaires puis les démocraties représentatives proposèrent respectivement des solutions adéquates à gérer un monde relativement simple où les différents systèmes et éléments de ces systèmes communiquaient finalement peu, ils sont aujourd’hui dépassés, notamment pour les raisons biologiques (le fonctionnement de l’individu) précédemment exposées, mais aussi pour des raisons systémiques (le fonctionnement et les relations intra/inter organisationnels).

Aujourd’hui, chacun de nous est connecté à toute personne de ce monde via 6 ou 7 autres maximum. Chacun de nous est un système qui vit au sein de systèmes toujours plus complexes : le couple, la famille, l’entreprise, l’Etat, les organisations supra-étatiques. Chacun de ces systèmes est construit autour d’objectifs clairement définis, que l’équifinalité permet d’atteindre par différents moyens. Mais ces objectifs ne sont pas toujours conciliables. Chaque système acquiert des compétences dans des domaines de plus en plus nombreux, son expertise s’étend et s’approfondit.

L’acquisition des connaissances a bénéficié de l’augmentation de la productivité qui a libéré l’Homme de nombreuses servitudes. L’instruction, a émergé au sein de catégories de personnes (philosophes et religieux d’abord, puis nobles) qui ont été libérées du travail avant de s’étendre aux autres via l’instruction privée et publique. Mais les progrès en Intelligence Artificielle sont considérables, et le temps arrivera peut-être où la machine remplacera l’Homme dans les fonctions cognitives supérieures. On pourra en ce domaine, se reporter aux travaux effectués sur le programme NELL de l’université de Carnegie-Mellon.

L’information qui circule aujourd’hui en temps réel est un facteur d’instabilité pour les systèmes les plus complexes qui ont une inertie plus importante que les systèmes de taille plus modeste à la réactivité plus courte. Un système simple et puissant comme Warren Buffet, qui refuse de se plier aux normes comptables de son pays en est le parfait exemple. Cela conduit les systèmes les plus complexes à adopter une gouvernance plus autoritaire pour gérer les flux d’informations parce qu’ils ne sauraient laisser se multiplier les Warren Buffet qui de fait, sont protégés de la concurrence.

La mise en place d’un régime quasi-dictatorial comme réponse des systèmes complexes

L’élection d’un homme comme Nicolas Sarkozy apparaît donc comme le signe d’un système qui s’essouffle sous la complexité et envoie son représentant le plus caricatural pour tenter de le sauver.

Le calendrier accéléré des réformes a pour objet d’éviter l’homéostasie, soit la tendance du système France à revenir à son état antérieur lorsqu’il est sujet à des changements à dose homéopathique. La méthode autoritariste a été choisie pour contrôler les milliards d’informations (je suis une information puisque mon ADN peut être codé en bytes, vous êtes une information, et ce que nous faisons sont des informations) qui pourraient rendre le système instable.

Pour éviter de craquer de toute part, et pour continuer à gérer le trop-plein d’informations, le système ne nous offre pour perspective qu’une « dictature » plus ou moins prononcée. Il faut en avoir conscience, les éléments coercitifs se mettent en place l’un après l’autre, en s’appuyant sur le conditionnement.

Le conditionnement

Qu’est-ce que le conditionnement ? C’est par exemple votre propension à acheter des choses inutiles parce qu’elles sont en promotion, en vous donnant l’illusion du libre-arbitre. C’est aussi le fait de considérer que nous vivons dans une société dangereuse parce que les médias ne relaient que ce genre d’information, et par conséquent, cela vous rend plus dangereux puisque votre voisin est votre concurrent, votre ennemi. C’est aussi le fait de parler en permanence de Nicolas Sarkozy et d’enchaîner ensuite sur une information positive. Vous en viendrez à associer Sarkozy à l’information positive.

Comment fonctionne le conditionnement ? Pour résumer grossièrement (les psychologues me pardonneront), votre cerveau est composé de milliards de neurones connectés entre eux via les synapses ; le neurone étant une cellule nerveuse qui véhicule les informations sous forme électrique et chimique. Quand on stimule à peu près en même temps une synapse faible et une synapse forte, la faible se renforce. Imaginons que vous ne soyez pas raciste (synapse faible). Si de façon répétée on vous montre des images d’exactions (stimuli) associées aux maghrébins (synapse forte, parce que vous en voyez au quotidien un certain nombre), vous en viendrez à associer délinquance et maghrébins et deviendrez raciste. Ainsi, en croisant un groupe de 4 maghrébins dans les rues de Paris, vous changerez de trottoir, alors que vous n’adopterez pas ce comportement en rencontrant le même groupe dans les rues de Casablanca. Naturellement, votre voisin Momo que vous connaissez bien n’est pas maghrébin, c’est votre voisin. Naturellement, il y a de nombreux maghrébins qui soignent, enseignent ou sauvent, vous ne les verrez cependant jamais à la télévision. Naturellement, certains maghrébins sont aussi délinquants. Mais le conditionnement fonctionne aussi pour les préjugés au sujet des Juifs qui dominent le monde, des Blancs exploiteurs, des fonctionnaires fainéants, des Américains fascistes, des patrons salauds, etc. Bref, jetez la télé et la radio, vous économiserez en plus la redevance.

Le système dictatorial qui se met en place s’appuie donc sur le conditionnement et donne l’illusion du libre-arbitre. Cependant, il existe un mouvement inverse qui prend de l’ampleur, des sites comme Agoravox montrent l’exemple.

La révolution politique à venir : système horizontal contre système vertical

Nous sommes donc à l’aube d’une révolution politique qui voit l’affrontement de deux mondes. Le monde vertical, autoritariste, fortement hiérarchisé, où dominent la concurrence, le darwinisme et le malthusianisme économique, culturel et intellectuel. Le monde horizontal en émergence, chaotique, qui promeut la collaboration, l’entraide, l’abondance. Ce n’est plus une opposition entre gauche et droite, entre étatistes et libéraux. C’est une opposition entre verticalité et horizontalité.

La première bataille se livre en ce moment sur le plan numérique qui symbolise le mieux la circulation de l’information : le logiciel propriétaire et le système des droits d’auteur d’un côté, le logiciel libre et la libre circulation de l’information de l’autre. Une réflexion à ce sujet : les industries du divertissement, largement subventionnées par le contribuable, profitent de la mondialisation en produisant à l’Etranger alors que le consommateur n’a pas le droit d’acheter à l’Etranger ces mêmes produits à un prix avantageux. Les frontières fonctionnent pour les uns, pas pour les autres.

La gouvernance autoritaire comme moyen de contrôler le flux d’informations et gérer la complexité s’étend au delà du champ politique. La montée des religions – Islam rigoriste et évangélisme protestant surtout – participe de ce mouvement. Il en va de même dans le monde de l’entreprise avec le modèle de la franchise qui impose des normes ou le modèle de la grande entreprise qui laisse peu de liberté à ses différents éléments. Dans tous les domaines nous observons un affaiblissement de la diversité, une uniformisation galopante, l’émergence d’entités aux pouvoirs incommensurables.

Tout système, du plus simple au plus complexe, a pour objectif premier de protéger son existence. C’est vrai pour l’être humain qui produit des anticorps, comme pour l’Etat qui recourt aux lois et à la force publique.

Le ressort philosophique du conflit entre modèles systémiques : expansionnisme contre finitude

Ce qui se joue dans les crises systémiques (économique certes, mais aussi politique et social), c’est un durcissement de tous les anciens systèmes, parce qu’il s’agit de la solution la plus simple pour faire face à l’incertitude et la complexité, pour maintenir une cohésion des différents éléments, pour que les systèmes n’éclatent pas. La gouvernance mondiale qui se met en place en est l’aboutissement et ne proposera rien d’autre qu’un asservissement généralisé. Pourquoi ? Parce que nous avons tous pris conscience de la finitude de notre planète alors que l’être humain est expansionniste. Lorsque le désir d’infini rencontre la finitude, le conflit est inévitable.

L’espoir d’un avenir meilleur : le modèle horizontal (en réseau) du traitement cognitif des informations, soit la démocratie directe

De cet affrontement entre les vieux systèmes essoufflés et les nouveaux systèmes en émergence – que ces derniers résultent d’une création ou d’une recomposition -, on ne connaît pas le vainqueur. La force est du côté des premiers, l’espoir dans le camp des seconds. Parce qu’à l’instar des hommes préhistoriques qui ont découvert les relations sociales en alliant leurs forces pour chasser des gibiers plus gros et asseoir ainsi la pérennité de l’espèce, si les Hommes d’aujourd’hui oublient leurs divisions sur des sujets secondaires, ils peuvent construire ensemble un avenir meilleur en alliant leurs forces et intelligences.

En effet, l’intelligence collective dépasse la somme des intelligences individuelles. Cela a déjà été théorisé par Condorcet. La loi à laquelle je pense dispose que lorsque plus de la moitié des membres d’un groupe est experte sur le sujet qui lui est présenté, alors les décisions du groupe sont supérieures à la décision du plus expert d’entre eux. Sans cela, les décisions de la majorité sont plus incohérentes que les décisions de l’individu.

Le modèle de la démocratie directe sera donc naturellement plus apte à traiter la complexité, l’incertitude et la somme des informations qui circule. Encore faut-il trouver un mode commun de communication ; des chercheurs comme Jean-Michel Cornu étudient le sujet.

Pour que des décisions pertinentes et efficaces émergent de la démocratie directe, il serait indiqué de faire fi des ego tout en renforçant considérablement l’instruction et la formation des citoyens.

Réponse aux critiques sur le populisme et la démagogie

Certaines personnes qui se plaisent dans l’asservissement à un système dirigé par des incompétents vont crier au populisme ou à la démagogie. Ils illustreront alors merveilleusement bien les principes du conditionnement à savoir qu’au mot peuple est associé populisme avec pour concept corollaire que le peuple est incapable de saisir l’essence des choses et qu’il doit confier son avenir aux prétendus meilleurs. J’aimerai qu’on m’en fasse la démonstration, avec preuves à l’appui. En outre, nous avons vu brièvement, via les travaux de Gardner (et j’ai dans ma besace de nombreuses études expérimentales et théories sur l’intelligence collective à avancer), qu’au final, le talent et la compétence ne sont pas rares. D’ailleurs, la littérature donne du héros la définition d’un homme ordinaire confronté à une situation extraordinaire. Il ne se préjuge donc pas.

Ceci dit, je rétorquerai à ces démophobes les points suivants :

-  La démocratie directe, pour être efficace, doit s’accompagner d’une élévation de l’instruction et de la formation ;

-  Le populiste est au dictionnaire des esclaves ce que le démophile est au dictionnaire des affranchis ;

-  Il existe suffisamment d’études en neurosciences cognitives qui prouvent de manière certaine que tout homme est capable de s’améliorer considérablement pour peu qu’il puisse évoluer dans un environnement adéquat qui lui propose les bons stimuli. C’est ce qu’on appelle l’éducabilité cognitive, ma spécialité. Le problème réside dans le fait que le fonctionnement pyramidal de nos sociétés empêche le plus grand nombre de jouir de cet environnement. Aussi cela provoque-t-il la sclérose et la stagnation des sociétés, bref, la reproduction des élites.

L’essoufflement de la démocratie représentative

D’autre part, constatons que dans toutes les démocraties représentatives, les représentants, élus par le peuple, ont trahi leur mission. Une fois au pouvoir, ils ne représentent que des intérêts privés, et il ne peut en être autrement en dehors de tout mandat impératif, en dehors de tout contrôle social.

Les représentants politiques affirment au quotidien leur profond mépris pour la population qu’ils sont censés représenter. Ils n’hésitent pas à employer les services de l’Etat à leurs fins personnelles. Ils n’hésitent pas à vendre les richesses de leur pays à leurs amis intimes. Ils n’hésitent pas à s’octroyer de généreuses augmentations, à jouir de leur immunité pour se livrer à d’obscures malversations, à protéger leur retraite tout en exposant celle des autres. Ils n’hésitent pas à stigmatiser les plus fragiles, à trahir la constitution, sans que le peuple ait un quelconque droit de regard.

Des représentants politiques trop nombreux, qui prennent trop de liberté avec les deniers publics et abusent de leur autorité : la France n’a jamais vraiment rompu avec l’Ancien Régime.

Le fonctionnement même des partis politiques n’est pas démocratique selon les témoignages de nombreux militants.

Il faut cependant reconnaître qu’il existe des représentants honnêtes, utiles et efficaces et nous pouvons collectivement saluer leur travail qui ressort davantage grandi.

Propositions transitoires pour redynamiser la vie politique


La politique est une affaire trop sérieuse pour la laisser aux hommes politiques quand de l’autre côté, la démocratie directe ne peut être mise en place sans période transitoire. Je renouvelle ici une proposition concrète et applicable : que les assemblées nationales et locales soient composées d’1/3 d’élus selon le système actuel et de 2/3 d’électeurs tirés au sort.

Les élus (1/3 des représentants) continuent de se présenter aux élections selon les modalités d’aujourd’hui. Mais ils ne peuvent pas cumuler les mandats, et doivent réintégrer une vie professionnelle entre deux mandats pour être au contact des réalités du terrain.

Les électeurs tirés au sort (2/3 des représentants) voient leur mandat se limiter à la durée d’une proposition de loi (si ce sont des députés ou sénateurs) à examiner. Ils reçoivent une formation qui leur permette de comprendre les enjeux de la loi et sont placés à l’abri des lobbys pour garantir la défense de l’intérêt général. Une fois la loi adoptée ou rejetée, le mandat devient caduc et ils laissent la place à d’autres. Naturellement, je ne parle pas de la durée d’examen de la loi, ni d’autres détails. Je ne donne que le principe.

Seuls les élus (1/3 des représentants) peuvent proposer des lois (dans l’exemple des députés), en concurrence avec le Référendum d’Initiative Populaire. 

L’exécutif exécute les décisions de la volonté populaire, son mandat est impératif.

« Ici la France Libre. Les Français parlent aux Français. »
 


27 réactions


  • Zappa 16 novembre 2010 13:10

    Bonjour,

    Dans le droit fil de votre article, je propose une réforme des principes du gouvernement représentatif par l’institutionnalisation de Maisons des citoyens.

    A lire sur : www.paideia.fr

    Bien cordialement,

    P.


  • MarcDS MarcDS 16 novembre 2010 13:23

    @ l’auteur : un vrai plaisir de vous lire, tant dans la forme que dans le fond ! Merci pour cet article.


    • non667 16 novembre 2010 14:55

      à marc et a auteur
      L’un des spécialistes de l’intelligence, Howard Gardner – professeur à Harvard - a écrit ces mots dans un excellent livre The Pursuit of Excellence Through Education de Michel Ferrari : « Ultimately, we cannot know in advance who will turn out to be Extraordinary with a capital E, who will demonstrate a modicum of unusualness, and who will simply become a competent adult. There will be false positives, as well as false negatives. Yet there are benefits in treating every individuals as if he or she were potentially extraordinary. Following the lines I’ve sketched out, the person will at least have had exposure to examples of excellence, mastered skills and behaviors that are valued by the culture, and acquired the metacognitive virtues of reflecting, leveraging, and framing. These accomplishments make it likely that the person will realize more of his or her potential. In the process, even if individuals themselves do not achieve extraordinary feats, the society in which they live may achieve extraordinary results.

      un vrai plaisir surtout lorsqu’on ne lit pas l’anglais  ! smiley


    • non667 16 novembre 2010 14:59

       à auteur
      comme pédagogue j’ai des doutes !


    • Deneb Deneb 16 novembre 2010 16:02

      non667 : l’auteur traduit le paragraphe par la suite. Que voulez-vous de plus ?


    • non667 16 novembre 2010 17:22

      à deneb
      vous qui lisez l’anglais dites moi ou la traduction commence et ou elle fini  ? ne l’ayant pas vue a la suite j’ai arreté de lire !


  • Deneb Deneb 16 novembre 2010 14:33

    Article prosélyte d’un auteur affichant ostensiblement son appartenance à la religion humaniste. ll aggrave son cas en m’obligeant de lâcher la souris pour lui applaudir des 2 mains. Et Dieu dans tout ça, bordel !?

    Mais ça ne s’arrêtera pas là. Je m’en vais de ce pas chercher d’autres écrits de ce polisson. Ca lui apprendra à être pertinent !


  • YVAN BACHAUD 16 novembre 2010 16:19

    BONJOUR,
    Cela fait plus de 20 ans que je milite activement et sans résultat.. !!! pour le référendum d’initiative citoyenne ou populaire intégré dans une démocratie représentative AMELIOREE.

    Il faut pour gouverner un pays un programme général et donc des partis pour en présenter et former un gouvernement stable. Il ne peut donc y avoir TIRAGE AU SORT des faiseurs de lois.
    En revanche e peuple doit pouvoir a tout moment intervenir MAIS sans gêner pour rien le pouvoir elu. C’est ce que nous proposons mais qui peut être amélioré.

    Nul doute qu’avec 45 millions d’adultes le peuple dispose de toutes les compétences pour élaborer une loi en toutes matières..

    LE TIRAGE AU SORT est en revanche très bien pour élaborer une Constitution nationale ou européenne a faire ADOPTER après par référendum.Comme le propose Étienne CHOUARD

    Je vous invite à aller voir les modalités de RIC proposées sur www.ric-france.fr


  • Emmanuel Aguéra LeManu 16 novembre 2010 19:16

    Relevé au hasard... pour troller un peu...
    "...En se basant sur ces données scientifiques qui dépassent les croyances et les dogmes, il apparaît dangereux de confier le pouvoir décisionnel à des individus qui nous représentent comme il est dangereux de ne pas limiter les fortunes et les pouvoirs individuels...« 

    1- ne pas se faire représenter : comprendre, comme il est expliqué plus loin : partager le législatif entre le choisi (1/3 d’élus) et le hasard (2/3 tirés au sort) : la relativité au pouvoir ; la milice populaire n’est pas l’armée, la justice populaire n’est pas la justice...etc. Que sera le pouvoir populaire ? PS : pourquoi diable seul le tiers »pro« (!) pourrait-il voter ???? back to sam’odstuff...les péquenots sont là pour info seulement, ça enlève du piquant.

    2- interdire la richesse : voilà qui règlerait les pblm de paquets fiscaux & autres isf. L’invasion militaire et la »neutralisation" de la Suisse (ah, ah !) et autres paradis fiscaux me semblent plus que jamais nécessaires. Moi qui comme un idiot, rêve d’un monde sans marchands ! là, je suis salement enterré. Interdire de compter me semblerait plus direct, mais bon...

    3- limiter les pouvoirs individuels : au profit du collectif ? mais s’il n’est pas représentatif (voir 1), nous allons faire jaser, cher ami. Bien sur, une bonne police y serait une garantie facile, mais les pouvoir répugnent à y avoir recours, on le sait tous bien.

    je militait en 1972 pour l’autogestion aux côté de Rocard ; n’en êtes-vous pas là, informatique en plus et idéal en moins ? La pléthore des moyens proposés ne remplace pas ni l’objectif ni son attrait... Ok, on sait comment on y va... et en effet on peut y aller de façons politiquement et socialement plus « sages ». Mais où va-t-on svp ?... Un tiers de choisi et deux de hasard, peut-être ?

    Ça, c’est du troll, et je m’y connais.

    Article au demeurant très clairvoyant sur la situation actuelle de la société en particulier et des sociétés en général ; D’où pluri-multi-machin-chose, bien sur.


  • sdzdz 16 novembre 2010 20:03

    Le groupe n’est pas forcément plus lucide qu’un individu : le contexte de l’Occupation est clair à ce sujet, sur l’attribution des pleins pouvoirs à Pétain, sur l’activisme dans la Résistance (2 à 5% de la population- un chiffre qui m’inspire d’ailleurs directement pour l’espoir que je formule au développement de l’IRC). Le facteur d’ inertie est immense !

    On pourrait aussi aborder la question de la représentativité de nos élus par :
    -l’éviction des personnes disposant d’un patrimoine personnel à plus de 500000 euros (patrimoine moyen en-deça de 200000euros). On éliminerait les rentiers ou les âmes bien peu généreuses, en tout cas on aurait éliminé d’emblée en 2007 : LePen, Sarkozy, Bayrou et peut-être SRoyal...
    -l’éviction des personnes qui n’ont pas travaillé quelques années (exit le fiston JS pour l’Epad)

    Vous soulignez en passant les carences du système éducatif à l’heure d’internet... un outil fantastique qui nous permet de nous retrouver de manière plus aléatoire qu’auparavant. Je pense que vous accordez une importance trop importante aux sciences cognitives pures au détriment d’un bagage classique (lettres) ou transversal (géographie) disciplines artistiques etc... et n’abordez pas la question importante : qui tranche au final ?

    http://www.la-france-contre-la-crise.over-blog.com/


  • Robert Simmons 16 novembre 2010 21:12

    Une Constitution Mondiale pour gérer les Rapports entre les différents Pouvoirs !
    Elaborée de manière Démocratique, c’est-à-dire sans permettre de concentrer du Pouvoir, c’est encore mieux !!
    Que cette Constitution Mondiale soit elle-même Démocratique, qu’elle limite la concentration des Pouvoirs de manière perpétuellement renouvelée, et là c’est l’extase !!!


  • Sachant Sachant 16 novembre 2010 23:30
    Démocratie représentative
    Magnifique oxymoron !

  • HELIOS HELIOS 17 novembre 2010 00:44

    ... tout ça c’est super... a condition d’avoir une population homogene, culturellement, socialement, de niveau d’education proche et d’objectifs communs... !

    La démocratie representative pure et dure peut etre amenagée pour palier a certains problemes comportementaux des representants, mais elle garde toute sa valeur, même au milieu d’une population savante.... et au passage, le tirage au sort de « representants fugitifs » ne serait-ce que pour voter une seule loi, c’est encore de la democratie representative.






  • Tristan Valmour 17 novembre 2010 11:19

    Bonsoir à tous et merci pour vos interventions.

    Désolé de ne pas pouvoir vous répondre plus tôt, mais j’ai un décalage horaire d’environ 8h et suis tributaire des disponibilités d’un ami qui poste mes messages.

    @non 667

    Je suis certes pédagogue, mais il est possible que je sois mauvais. Cependant, la traduction est implicitement indiquée après la conjonction de coordination « donc ».

    @ Zappa, Marc, Deneb, Robert Simmons et Sachant

    Merci pour vos encouragements.

    @ Yvan

    Il y a aujourd’hui un énorme problème, qui n’est certes pas nouveau, mais qui atteint son paroxysme : une classe politique déconnectée, corrompue, inculte ; des représentants économiques trop puissants. Quand on est un homme politique de profession, on est forcément coupé des réalités du terrain. Les lois viennent d’en haut et sont appliquées en bas, alors que ce sont les gens d’en bas (ouvriers, employés, chefs d’entreprises – les vrais, ceux qui dirigent PME/TPE -, fonctionnaires, etc.) qui connaissent la vraie vie.

    Pourquoi un tirage au sort partiel de ceux qui dictent les règles au niveau national comme au niveau local ? Parce que cela offre l’opportunité à la population d’être intégrée à la vie de la Cité, tout simplement parce que leur voix va enfin compter. Ce faisant, cela va renforcer la cohésion nationale. Parce qu’avec une classe politique jetable « faiseuse de lois », les stratégies des lobbys seront mises en échec. La mobilité réduit la corruption, on le sait depuis que les Rois de France ont rendu leurs représentants dans les provinces mobiles. Sinon, il se constitue des fiefs. Un homme politique qui fait de la politique pendant 20 ou plus ne peut rien apporter de bon. Cela doit être une fonction très temporaire.

    Enfin, il ne faut pas oublier la clef de ma proposition (très large et améliorable bien entendu) : la formation.

    @ Le Manu

    Il n’est aucunement question de remplacer l’armée par la milice populaire, ni la justice par la justice populaire, ni « d’amateuriser » toutes les professions. Juste d’affirmer que la politique n’est pas et ne doit pas être un métier. Combien de personnes les représentants actuels représentent-ils ? très peu, je le crains.

    Contrairement à vous, je ne suis pas pour l’interdiction de la richesse. Juste pour la limiter parce qu’une fortune ou un pouvoir trop important nuit au développement des potentialités de l’espèce humaine. Il faut qu’il y ait des gens récompensés pour leurs efforts (parce qu’ils travaillent plus, pensent mieux, etc.), sans que cette récompense soit excessive. Je suis parfaitement OK pour qu’il y ait des millionnaires – et je suis content pour eux -, mais opposé à ce qu’il y ait des hyperfortunes. Mon opposition à cela n’est pas idéologique. C’est juste le fruit de la mise en relation de différentes études.

    Il y a trop de gens trop riches et trop de grosses entreprises qui vampirisent le système et empêchent de fait de nouveaux acteurs d’émerger, alors que cela serait profitable à l’espèce humaine.

    Je ne suis pas contre le capitalisme. Seulement opposé aux excès qui en découlent.

    @ sdsz

    Vous avez des propositions intéressantes. Pour vous convaincre de la supériorité de l’intelligence collective, je vous invite à vous intéresser aux travaux de Pierre Levy (prof à l’université d’Ottawa) sur le sujet, pour commencer.
    Encore une fois, et pour me répéter, l’efficacité de l’intelligence collective est liée à l’augmentation du degré d’instruction. Or, mon expérience personnelle prouve que tout le monde peut énormément progresser. Il faut juste un environnement adéquat, ce qui n’est pas mis en place parce que le pouvoir n’a aucun intérêt à être concurrencé. Le cerveau est plastique, ne l’oublions pas.
    Oui, mon mode de pensée est prisonnier de mes formations et de mes professions. C’est notre environnement qui nous détermine n’est-ce pas ? Cependant, j’ai aussi un bagage classique, et j’ai même commencé par ça.
    Qui tranche au final ? Pas moi en tout cas ! Une Assemblée constituante serait une bonne idée, histoire de tout remettre à plat. Mais encore une fois, à condition qu’il y ait concomitamment une élévation du niveau de l’instruction pour que les gens ne soient pas à la merci de beaux parleurs. 
    @ Helios

    J’ai vécu en Europe, en Afrique, en Asie, et un peu en Amérique. Les populations sont bien plus homogènes que vous ne le pensez. Elles partagent vos aspirations. Comme vous, elles veulent vivre en sécurité, être aimées et aimer, prospérer, etc.

    Je me suis toujours fondu partout, tout en demeurant occidental. Je suis toujours allé dans ces pays avec des préjugés (je ne suis pas meilleur qu’un autre malheureusement), et en suis ressorti sans.

    Les différences de culture, de religion, d’éducation, de position sociale sont des richesses inestimables. Elles sont d’abord le fruit de l’environnement. Si vous allez dans un pays, vous prenez l’accent de ce pays. Sur le plan biologique, on dit que l’être humain est une espèce opportuniste ; il s’adapte particulièrement bien à son environnement. Je me fiche pas mal de la position sociale, de la religion, de la couleur de peau, etc. Si vous préjugez quelqu’un, vous l’empêchez d’évoluer, de communiquer avec vous, d’être sincère avec vous. Vous l’entendez sans l’écouter parce que vous avez déjà jugé qui il était : c’est un Blanc, un Noir, un Arabe, un Catholique, un Musulman, un patron. Mais il vous dit dans toutes les langues qu’il est bien plus que ça, et vous ne le comprenez pourtant pas. Et c’est alors que vous non plus ne serez pas sincère. Et c’est alors que tous les problèmes apparaîtront et se renforceront.

    Les fous de dieu musulmans sont rares, les Juifs dominateurs sont rares, les Blancs colonisateurs sont rares, les Africains fainéants (pour reprendre Guerlain) sont rares, les patrons salauds sont rares, etc. Ce n’est pas parce que nous nous focalisons sur ceux qui font le plus de bruit qu’ils sont majoritaires.

    Nous disposons aujourd’hui de ressources naturelles, culturelles, économiques, scientifiques pour que chacun vive une vie digne et humaine. Cela ne s’est jamais produit auparavant. S’il existe tant de problèmes, c’est parce qu’une minorité d’écervelés dirige un monde qu’ils exploitent pour leur profit personnel, pour satisfaire leur Ego malade.

    Bonne soirée à tous et merci pour vos interventions. Faute de temps (mes petites vacances s’achèvent), je ne pourrai plus répondre, mais vous lirai si vous intervenez encore.


  • Teo Toriatte 17 novembre 2010 11:32

    Je ne crois pas au miracle d’internet.

    La démocratie représentative a besoin de se repenser, il n’y aucun doute là dessus.

    Mais je vois ce que font les gens sur la toile. Pour la trés grande majorité d’entre eux, il ne s’agit pas de s’informer ou de débattre, mais tout simplement de chercher les éléments permettant de conforter son avis.

    C’est particulièrement flagrant chez les symphatisants d’extrème droite ou d’extrème gauche qui ne vont chercher que dans des sites, blogs spécialement créés pour eux.
     
    Il ya aussi les Hoax qui font plus de ravages que les rumeurs d’antan ( n’y voyez pas de nostalgie)

    « Beaucoup de gens croient qu’ils pensent alors qu’ils remettent seulement en ordre leurs préjugés. » William James

    « Il est plus difficile de détruire un préjugé qu’un atome. » Albert Einstein


    • plancherDesVaches 17 novembre 2010 13:03

      Je m’excuse, Téo, mais tu viens au contraire de faire l’inverse de ce que tu expliques smiley

      Beaucoup de préjugés sont en train de sauter et beaucoup d’échanges sur le net deviennent de véritables débats dont chacun peut s’enrichir s’il le veut.
      Et même s’il ne le veut pas, d’ailleurs...

      Ceci aider aussi par le fait qu’une crise économique mondiale est en cours et que beaucoup cherchent à savoir ce qui va leur arriver...

      « La peur et la frustration sont les plus puissants moteurs de l’Humain. » (moi) smiley


  • clostra 17 novembre 2010 12:20

    Bel article.

    Bien sûr quelques critiques et une difficulté à les formuler, étant moi-même neurophysiologiste, j’essaie de me souvenir du mur qui se dressait devant moi avant d’acquérir toutes ces connaissances sur lesquelles reposent assez objectivement vos propos et que seule l’intuition me portait vers ce vrai chemin.

    Les critiques ont pour thème : la paresse, la récompense, le poids des conditionnement de la petite enfance, le bien, le mal, la prédation...tous ces « incorrigibles » qui sont défauts et grains de sable et obligent à (con)vaincre (des préjugés, des idées fausses : « Les idées simples et fausses auront toujours plus d’audience que les idées complexes et justes » Tocqueville)

    Pourtant, c’est exactement le discours qu’on aimerait entendre de ces « écologistes politiques » qu’on espérerait voir prendre la direction d’un grand parti « de gauche » - c’est-à-dire, privilégiant le collectif sur l’individuel dans les affaires de la cité, sans pour autant rogner sur le singulier.


  • lagabe 17 novembre 2010 12:49

    une chose ma gène avec la démocratie représentative , si on se réfère à des pays qui l’applique style la Suisse avec les minarets etc
    ca peut aller dans un sens comme dans l’autre , il y a que à reprendre pourquoi Jospin a perdu en 2002 , avec cette personne agée agresser une semaine avant les élections
    c’est une arme à double tranchant


  • plancherDesVaches 17 novembre 2010 12:53

    Une belle bouillie psychologique que voilà. Heureusement, le spécialiste est là...

    Avant de sortir vos théories basées sur un mouvement logique de révolte face à une crise financière, vous avez néanmoins relevé que la connaissance (savoir en général) était de plus en plus prise en otage par les classes ayant les moyens de se l’offrir.

    Jetez donc votre téléviseur par la fenêtre, et consulter des sites INTERESSANTS sur le net.
    Ca aide. smiley


    • lagabe 17 novembre 2010 13:07

      suis pas d’accord par cette prise en otage , 90 % de personnes ne réfléchissent pas


  • easy easy 17 novembre 2010 13:00

    Cette question est des plus intéressantes à creuser. J’ai moi aussi écrit un billet dans ce sens « Les élus c’est dépassé, on peut s’en passer »

    Mais constater, surtout avec Internet que la démocratie directe est davantage possible malgré notre foultitude, ne doit pas nous empêcher de voir également que nous n’en voulons pas.
    Ce n’est probablement qu’à force d’en parler que nous deviendront nombreux à la vouloir mais en attendant, clairement, la grande majorité d’entre nous n’en veut pas.

    Dans la horde primitive, où la démocratie directe allait de soi, il y avait probablement des individus qui s’étaient posés en chefs.
    Mais il y avait également plein de chefs qui avaient été propulsés sur le trône par la horde.

    Cette poussée de la masse pour qu’un individu la dirige peut se voir constamment au détour des réflexions courantes du genre « Punaise mais qu’est-ce qu’on attend pour tout renverser ? » Il y a derrière cette provocation un appel à un chef. Ne pas voir ce principe c’est être aveugle à tout ce qui en découle.

    Même dans un groupuscule, quand il s’agit par exemple d’aller demander au prof un report de la date de rendu des copies, on observe qu’il émane une recherche d’un leader qui ira voir le prof. Quand cette espérance n’aboutit pas, quand personne n’est volontaire pour aller au front, c’est résigné et par dépit que le groupe se pointe en rang bien serré vers le prof.

    Cette demande de chef peut certes être opportuniste, très occasionnelle et circonstancielle, mais elle existe et il est capital de la considérer.
    Un chef l’est finalement rarement en raison de sa seule volonté de diriger.

    Examiner les raisons pour lesquelles le groupe cherche toujours à se voir dirigé par un chef, un représentant donc, est passionnant. On découvre que les pousseurs suivent une stratégie très subtile, souvent bien plus intelligente que celle de celui qui va se retrouver chef malgré lui.
    Malgré lui, mais finesse de la stratégie des pousseurs faisant, il se dégagera l’idée que c’est lui qui avait voulu diriger. « Il a voulu commander, qu’il assume »

    Mettons que l’élection de ce chef soit complexifiée par l’apparition d’un concurrent au poste. On en viendrait donc vite (’car on le veut) à considérer que finalement, ces deux compétiteurs sont tous deux des ambitieux et que le meilleur gagne. En réalité il n’y a pas de combat de coqs qui n’ait été finement voulu par le groupe pour que se distingue le plus mordant, le plus résistant.

    Si l’on refuse de considérer la sourde volonté de la masse pour que se désigne ou se démarque un chef, on reste très éloigné de la réalité du jeu de dupes où le plus malin n’est pas forcément celui qu’on croit.

    Prenons par exemple Mélanchon.
    Un groupe ayant repéré sa potentialité à l’impertinence, le place devant une caméra et lui montre une interview entre un Pujadas et un « chef » d’ouvriers révoltés. Comme espéré, Mélanchon, piégé par l’impression d’intimité de cette réunion, se sachant attendu en la matière, lâche une ou deux réflexions qui, sans la caméra, seraient strictement sans aucune conséquence. Des réflexions dans le genre de celles qu’il a faites, il y en a des tombereaux sur Avox comme autour de tous les zincs. Mais voilà, non seulement la caméra a enregistré ce qu’a dit ce député mais en plus, les malins du groupe l’ont diffusé en cherchant à faire buzzer
    Et tu penses bien que ça a buzzé puisque la masse a envie que se dégage un Chavez, un Castro.
    Le Mélanchon, informé du buzz, que pouvait-il faire ? Renier ? Ce serait alors décevoir trop de gens qui en veulent toujours plus. Alors il n’a pas le choix. Il doit persister. Et le voilà propulsé en tête de gondole. C’est désormais sur lui que la masse compte pour boxer l’autre chef. Et Mélanchon de se coller à cette nouvelle dévolution.
    Bon, il connaît le destin de Georges Marchais, il va essayer de ne pas se faire trop manipuler par un néo Kremlin. Mais alors que jusque là il se la coulait douce, il va devoir répondre aux demandes de boxage des gens qui soudain coagulent autour de lui. « Vas-y Mélanchon, mets-lui une tannée au nabot ! On est avec toi, t’inquiète ». S’il ne se dégage fissa de cette forte sollicitation à la surenchère, il va se cramer les ailes.



    Un individu, un garçon surtout, est d’abord poussé par sa mère « Défends-toi, ne te laisse pas faire ! » Ce qui contient déjà un message qui va au-delà de la seule défense. Il y a déjà un encouragement à l’attaque là-dedans.

    Puis le garçon devenu jeune homme est encore poussé par la jeune compagne. « Ne te laisse pas faire » « Je méprise les gens qui manquent d’ambition »
    Puis il est poussé par les camarades, puis par tous les ouvriers de l’usine ou les copains de la promo. Il faut vraiment qu’il soit malin pour échapper à ce poussage capitolien.




    Il y a 20 ans, quand j’étais conseiller municipal (commune de 90 000 hab) je croyais normal de me mêler des affaires de la mairie, de faire ma part de boulot pour que les écoles soient correctes, que le système informatique soit correct et économique, pour que les rues soient sûres, pour que les vieux Algériens aient plus de prestige auprès de leurs gosses.
    Punaise, le boulot ! 
    Chaque semaine, une soirée se finissant à 2h du mat. et des heures ici et là à arpenter la ville, à écouter les gens, à pondre des plans, à vérifier les comptes bizarres des associations paramunicipales.
    De tout ça, clairement, on m’y avait poussé. Reculer m’aurait fait passer pour un lâche, un déserteur, un traître.

    J’ai demandé qu’il y ait des caméras dans la salle du conseil municipal afin que les habitants puissent au moins suivre les débats, comprendre où passaients leurs impôts. Mon maire a refusé et je suis entré en dissidence. J’ai cherché des remplaçants, des relais. Oh la la, non non non me répondaient mes citoyens. « J’ai autre chose à foutre que m’occuper en plus de la ville ».

    Râler, réclamer le droit d’élire, de râler, de dénigrer, d’acclamer le chef, oui.
    Participer régulièrement donc obligatoirement aux corvées collectives, non.

    C’est pour ça qu’on aime autant le théâtre.


    C’est tout de même à force de creuser cette question de la démocratie directe, de dire toute la stratégie hypocrite de la masse poussante qu’on finira par s’y mettre, progressivement. Sans doute en commençant par les communes ou les syndicats.


    Bon, sur le plan pratique, on se retrouverait tout de même avec un paquet de problèmes. Une démocratie directe, si elle est absolue, aboutirait à faire disparaître le secret. Au moins celui des délibérations et cela dans tous les domaines (diplômes, obtention d’une bourse, d’un logement, d’une faveur, d’un permis de construire, d’un emplacement au marché, d’un emploi, d’un crédit...).
    Dans tous les domaines, sur tous les cas, 60 millions de personnes devraient voter.
     
    Ouille !

    Enfin, vis à vis de l’étranger, des bandits, des ennemis, comment faire s’il n’y avait plus de secret, si 60 millions de Français avaient accès à tous les dossiers, même les plus militaires. 60 millions de personnes ayant accès à tous les comptes publics mais aussi privés par effet de cascade ? 60 millions de personnes ayant accès au clic de la Bombe ?

    Plus d’ennemis, plus de frontières ? Alors c’est 7 milliards de personnes qui devraient examiner ma demande d’HLM.

    On n’en a pas fini avec notre préférence pour les pyramides.


    • plancherDesVaches 17 novembre 2010 13:12

      Je partage et j’approuve.

      J’ai repompé à titre personnel la devise des Franc-maçons : « fais bien, laisses dire ».
      (c’est tout ce qu’il y a de bien chez eux...)


    • plancherDesVaches 17 novembre 2010 13:16

      Et un doute m’habite...
      C’est peut-être la maxime des Compagnons du devoir..

      Si je commence à mélanger les corporatismes qui pêtent plus haut que leur cul, où va-t’on smiley


    • clostra 17 novembre 2010 13:41

      Dommage, dommage de privilégier la facilité quoi que les pyramides ont été construites en Egypte en contrariant les forces naturelles. Si c’est plus simple comme structure, c’est donc que la pyramide aboutit au plus petit dénominateur (dominateur ?) commun et se trouve, en fait le nez dans la terre, cul par dessus tête...

      Si comme vous le dites assez justement, c’est le groupe qui crée le chef (c’est là où l’article est un peu faible : certaines décisions sont plus efficaces lorsqu’elles sont prises par une seule personne par exemple la coordination d’une évacuation, les alertes etc l’opérationnel, mais c’est vrai que c’est pour « vaquer tranquille » à ses occupations quotidiennes en n’ayant pas tous ensembles le soucis de la sécurité, de procédures qu’il faudrait inventer au dernier moment etc...), c’est le groupe qui peut décider de la façon dont il se conduit tous ensembles et dans quel domaine cette conduite peut être appliquée.

      Il est question des affaires de la cité.

      Votre exemple concernant des séances (interminables ?) transmises par vidéo pourraient (c’est une question) être remplacées par un forum où chacun intervient à l’heure qui lui convient.


  • thomthom 17 novembre 2010 13:24

    on pourrait aussi utiliser le tirage au sort différemment, pour la présidentielle, par exemple :

    on conserve le principe actuel pour une partie des candidats : une liste de candidats désignés par leur parti politique, qui doivent réunir les 500 signatures
    mais à coté de cela, on pourrait compléter cette liste par autant de candidats tirés au sort parmi des volontaires (simples citoyens, qui n’ont pas besoin d’avoir de lien avec le monde politique, les partis, les élus, les copinages... et qui ne font que demander leur participation aux tirages au sort)

    ensuite, un scrutin « intelligent » à un seul tour : les votants ne se contentent pas de choisir leur favori, mais disposent d’un ensemble de « points » à répartir parmi les candidats à leur convenance (tout donner à un seul candidats, répartir les points uniformément sur une partie des candidats, ou créer une véritable hiérarchie... au choix). Le candidat qui récolte le plus de point est élu.


    • clostra 17 novembre 2010 13:45

      Ah lala lala ! je comprends pourquoi je suis royaliste (mais également autogestionnaire !)


  • Jorge Atlan 3 septembre 2011 04:25

    Ouf !
    on respire, enfin autre chose que des insultes.
    Je pense que l’on est de plus en plus, dans nos coins respectifs à nous retrouver autour des mêmes conclusions. Il est bon de pouvoir lire vos propos,développant certains aspects que l’on ne voyait pas, ou proposer dans une forme que nous ne pouvions appréhender dans une nouvelle optique et venant enrichir le cheminement de nos pensées.
    Je rajouterai a votre propos que l’urgence des problématiques posées a nos sociétés, fait aussi que les réponses, les prises de conscience se font beaucoup plus vite et plus profondément et ce en dehors des schémas idéologiques en faillites du XX èmes siècles. La difficulté la plus répandu est souvent celle d’une pétrification de la pensée, de l’autorisation que l’on se donne a penser différemment.
    Le retour discret de la culture populaire ou de ce que je nomme de la conscientisation des esprits permet de démystifier les subterfuges de domination et de « casser » petit a petit les pièges de la doxa militante du vieux monde.
    Je crois qu’il est temps que l’on puisse converger vers des élaborations de nouvelles propositions tant dans les structures de démocratie directe que celle d’éducation permanente des individus.
    Nous avons très peu avancé dans les modus operandi de la démocratie depuis les grecs.
    Je ne crois que nous ayons d’autre choix que l’exploration de ceux ci si nous ne voulons pas finir sous une forme de dictature plus dure encore que celle de chouchou 1er.
    Merci pour votre article


Réagir