vendredi 28 septembre 2007 - par Jean-Michel Aphatie

Du génie français de l’usine à gaz

Faillite. Celle de la sécurité sociale, bien sûr. Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, était l’invitée de RTL, ce matin, à 7h50. Son défi n’est pas mince. Cette année, le déficit de la sécurité sociale sera de 11,7 milliards d’euros. L’année prochaine, selon la prévision, qui se révèle souvent optimiste à l’usage, le déficit devrait être de 8,9 milliards d’euros. Comment faire face à une telle montagne de dettes ? La réponse du gouvernement est floue. Mieux maîtriser les dépenses, dit-il. L’espoir est de récupérer, ici ou là, grosso modo, deux milliards d’euros. Pour le reste, personne n’en sait rien. Comme disent ceux qui pensent que la gravitude de la situation n’est pas grave, il reste encore des gens pour nous prêter des sous. Alors, chers amis, empruntons, empruntons ! Et débouchons donc le champagne avant que le Titanic ne rencontre l’iceberg ?

Hors micro. Roselyne Bachelot, aiguillée sur le sujet par les questions des journalistes autour de la table, entend bien discuter avec les médecins de la carte de l’installation des spécialistes sur le territoire. Et de donner quelques exemples du désert sanitaire, chiffres peut-être connus de certains d’entre vous mais que, personnellement, je ne possède pas très bien. Exemple : zéro pédiatre dans la Sarthe. Zéro. C’est terrible, zéro. Ou bien, zéro ophtalmologue dans un département du sud, j’oublie lequel, alors que dans le département voisin, l’Hérault dans mon souvenir, il y en a pléthore, elle a dit le chiffre mais je ne le reproduis pas ici car je n’en suis pas sûr. Je sais, j’ai la mémoire qui flageole, ce matin. Est-ce grave, docteur ?
Ceci dit, pour contraindre les médecins, bonjour. Ils se sont habitués depuis longtemps au confort du système. Libéraux dans le travail et collectivistes dans le paiement. On appelle ça le beurre et l’argent du beurre, la marque même du génie français. J’entendais, dimanche dernier, l’un de leurs représentants, prononcer la phrase fétiche : "Le gouvernement veut revenir à la maîtrise comptable des dépenses de santé. C’est inacceptable." Ben voyons ! Restons-en donc à la non-maîtrise, c’est tellement plus agréable.

35 heures. A partir de lundi, 1° octobre, la réforme des 35 heures entrera en vigueur. Le principe est simple : les heures supplémentaires seront détaxées et défiscalisées. L’application, elle, paraît relever du casse-tête. Le Parisien du 24 septembre racontait que des sessions de formation réunissaient les comptables et les DRH des entreprises pour les familiariser avec les complexités de la réforme. Exemple d’une question posée par une avocate : "Imaginez un salarié aux 35 heures qui travaille, conformément à la loi, 1067 heures par an. En mars, vous lui donnez des heures supplémentaires. Au 31 décembre, vous vous rendez compte qu’il n’a pas rempli son quota de 1067 heures. Que faites-vous ? Lui reprenez-vous les heures supplémentaires payées en mars ?" Selon le quotidien, il paraît que personne n’avait la réponse parce que la loi ne dit rien de ce cas de figure. Il semblerait donc que les députés et les sénateurs, qui cumulent mandats et fonctions pour justement ne pas se couper de la vraie vie, aient mal anticipés les situations complexes, absurdes, ubuesques, dans lesquelles se trouvent plongés ceux qui doivent appliquer un code du travail touffu, confus, complexe. A l’origine, les 35 heures étaient une usine à gaz. Là dessus, quelqu’un se met en tête d’assouplir les 35 heures. Bravo. Bonne idée. Et il fabrique une autre usine à gaz. Tous en choeur : rebravo !

Cumul. Tiens, justement. Édouard Balladur était l’invité du Grand Journal, hier soir sur Canal Plus, auquel je participe, comme vous le savez peut-être, en tant que cumulard du journalisme, je devance l’appel sur le sujet. Donc, l’ancien Premier ministre explique que la réforme constitutionnelle qu’il projette doit, c’est son objectif, donner davantage de pouvoirs au Parlement français qu’il n’en a aujourd’hui. D’accord, lui est-il répondu, mais s’ils ont plus de pouvoirs, donc plus de travail potentiel, est-ce que les parlementaires cesseront de cumuler fonctions et mandats pour se consacrer à leurs activités parlementaires, à l’image, soit dit en passant, de ce qui se passe dans tous les pays voisins, certes tous inférieurs à nous en matière de génie mais enfin pas tout à fait crétins non plus. Réponse chaloupée d’Édouard Balladur d’où il ressort qu’il est très peu probable, c’est de la litote, que la réforme débouche sur une interdiction du cumul des mandats. Ainsi donc, Jean-François Copé et ses amis pourront continuer à être avocats et parlementaires, assureurs et parlementaires, je connais même un élu qui siège au comité d’orientation d’un magnat de la presse, et il y en a plein que je ne connais pas qui font la même chose, et en plus ils pourront être maires, président de ceci, de cela, de conseils généraux, etc.
Moi, pour répondre par avance à la paire de baffes qui va m’atterrir sur le museau, je suis journaliste politique, point, du matin au soir, d’accord, mais tout de même aux 35 heures hebdomadaire, soit 1067 heures annuelles, pile poil dans les clous et sur ce, bon week-end.



17 réactions


  • Eric Lombard Eric Lombard 28 septembre 2007 15:28

    La quasi-totalité de nos politiques parle de réduire le déficit de la sécu, mais qui aura le courage de dire qu’il faudra bien un jour dégager des excédents pour rembourser la dette accumulée : de 2003 à 2007, le déficit cumulé de l’assurance maladie (CNAM) se monte en effet à environ 42 milliard d’euros (quand même 275 milliards de Francs !)

    (Source : Le Monde du 26/09/07, page 9)


  • Eric Lombard Eric Lombard 28 septembre 2007 15:47

    Pour l’usine à gaz des heures sup détaxées, c’est malheureusement trop tard.

    Mais il est encore temps d’éviter une autre usine à gaz dont les plans sont prêts : le prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu. Car c’est bien créer une usine à gaz que de vouloir utiliser les salaires pour régler un impôt qui s’applique aussi à d’autres revenus que les salaires et, qui plus est, concerne les ménages, et non les individus.
    Sans compter que l’on voudrait faire gérer cette nouvelle usine à gaz par les entreprises, que dans le même temps on veut rendre plus compétitives !

    Et pourtant il existe une solution simple qui répond en gros aux objectifs du projet : la généralisation de la mensualisation.


    • rem 29 septembre 2007 10:53

      Le prélèvement à la source n’est pas une usine à gaz. Pour preuve tout les pays européens l’ont institué.

      les entreprises payent déjà l’ursaff et toutes les cotisations sociales. je ne vois pas vraiment le problème pour les entreprises.Avec excel et un ordinateur, le calcul prend très peu de temps ( je le répète tous nos voisins européens le font déjà)

      Dénigrer une réforme parce que seulement 20% des contribuables ont des revenus en plus de leurs salaires est so froggy !

      Le point faible de cette réforme est l’application des nombreuses niches fiscales qui permettent de payer moins d’impots quand on gagne plus.


  • Thomas Thomas 28 septembre 2007 20:12

    La régulation à l’installation n’est pas la règle en France en matière d’exercice libéral. Les notaires la subissent (mais ce sont en réalité des officiers publics) ainsi que les pharmaciens (mais ce sont presque des commerçants smiley ). L’état se mèle-t-il de réguler la démographie des avocats ou celle des artisans ? Que soudainement, il veuille réguler celle des médecins est une singularité que seuls les besoins de santé publique peuvent justifier.

    Mais en l’occurrence, ce gouvernement assume mal les erreurs de ses prédécesseurs qui ont décidé, il y a 30 ans, d’une régulation comptable du nombre de médecins formés (appelée numerus clausus), fondée sur le raisonnement que « l’offre crée la demande », ce qui revient à dire que les gens sont malades parce qu’il y a beaucoup de médecins autour d’eux ! Pas de médecins, pas de malades ! Avec un sophisme pareil, il vaudrait mieux éviter de remettre des médecins dans les zones où il n’y en a plus si on ne veut pas dégrader l’état de santé de leurs habitants.

    En outre, envisager d’emblée des mesures coercitives alors qu’aucune mesure incitative (j’entends digne de ce nom) n’a été mise en place relève plus d’une planification soviétique que du libéralisme. Le principe d’une régulation peut se justifier, pas la méthode envisagée.


  • Alpo47 28 septembre 2007 20:58

    Un plaisir de vous lire. Revenez plus souvent. L’humour aide bien à faire passer la pilule de nos multiples travers et plus ou moins petites bassesses... Je dérive un peu pour indiquer que ces travers ne sont pas les seuls à incriminer dans le monde des médecins. Leur (beaucoup) trop grande dépendance à l’industrie pharmaceutique, fait d’eux des prescripteurs à gogo et de nous le pays le plus médicalisé de la planète.


    • Alpo47 28 septembre 2007 21:00

      J’aurais du dire : ... plus gros consommateurs de médicaments de la planète..


  • darthbob darthbob 28 septembre 2007 22:13

    Bonjour Monsieur

    Un peu d’humour dit-on ? un peu de sérieux aussi SVP !

    Je reprends votre premier paragraphe :

    « Faillite. Celle de la sécurité sociale, bien sûr. » >>> tiens, le mot à la mode ! 3 ou 4 % de dépassement de budget est une faillite. OK, chaque mois, nous avons des centaines de milliers de foyers français en faillite. Merci de rappeler le mot d’ordre du premier ministre pour dramatiser la situation sans la résoudre.

    « Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, était l’invitée de RTL, ce matin, à 7h50. Son défi n’est pas mince. Cette année, le déficit de la sécurité sociale sera de 11,7 milliards d’euros. L’année prochaine, selon la prévision, qui se révèle souvent optimiste à l’usage, le déficit devrait être de 8,9 milliards d’euros. Comment faire face à une telle montagne de dettes ? » >>> Quelle dette ? la dette de l’état qui ponctionne la sécurité sociale, paie les allégements de cotisation en retard ? à combien se monte cette dette de la sécu ? mystère.

    « La réponse du gouvernement est floue. Mieux maîtriser les dépenses, dit-il. » >>>> les dépenses de qui ? il n’y a pas que le gouvernement qui est flou ! les dépenses du gouvernement ou les dépenses des français ? les dépenses de la sécu ? Ne vaut-il mieux pas dire la vérité ? mieux maitriser les remboursements de soin. faire payer plus les malades pour qu’ils se soignent moins ?

    « L’espoir est de récupérer, ici ou là, grosso modo, deux milliards d’euros. Pour le reste, personne n’en sait rien. » >>>>> merci de pointer le doigt où ça fait mal. Personne ne sait où va ce gouvernement, et nous avec. Dans deux ans on double la franchise ? on rembourse un médoc sur 2 ?

    « Comme disent ceux qui pensent que la gravitude de la situation n’est pas grave, il reste encore des gens pour nous prêter des sous. » >>>> la gravitude ? mmmh ! c’est de l’humour ? il ne manque que le karcher pour avoir droit au super bonus des mots à la mode ! Par contre, je ne vois pas le rapport avec le sujet ! c’est qui « ceux » et « des gens » ? flou, flou, flou !

    « Alors, chers amis, empruntons, empruntons ! Et débouchons donc le champagne avant que le Titanic ne rencontre l’iceberg ? » >>>> la sécurité sociale est née d’une belle idée : la solidarité. La juger sur l’autel de la rentabilité est vraiment passer à côté de quelque chose... Nous sommes dans une situation particulière, non ? le baby boom vous connaissez ? le fléau des cancers et ALD ? l’allongement de la vie et les bobos des vieux ? vous ne croyez pas que ça explique mieux que votre sous-entendu des français qui se la coule douce en sabrant le champagne, ingurgitant des médocs pour le plaisir... Le sujet est grave, monsieur car il touche la santé, la vie, la mort ... quand on se bat contre la maladie on ne sable pas le champagne, on s’apprete à payer la franchise et à se taire devant les bien portants qui vous jugent.

    Agoravox mérite peut être que vous soyez un peu moins flou dans vos écrits et évitiez de rappeler à quelle heure vous passez à la radio, non ?

    allez je file prendre mes traitements avant que la franchise ne débarque !


    • xavier 29 septembre 2007 15:26

      Il me semble qu’en voulant contredire les arguments donnés, vous ne faites que les appuyer... Car en effet, ce sont principalement des citations que vous considérez comme floues, qualificatif déjà employé par l’auteur de cet article pour montrer que le gouvernement ne sait pas comment faire pour perdre le moins possible d’argent, que ce soit dans une optique solidaire ou non que l’on dépense cet argent.


    • Fred 29 septembre 2007 18:25

      Si l’etat rembourse la secu, d’autres partis de l’etat deviennent encore plus endettees. Donc a la place de faire la franchise medicale, on fera une franchise education ou autre chose...


    • darthbob darthbob 3 octobre 2007 09:21

      à xavier : oui, mais ce n’est pas parce que le gouvernement est flou qu’il faut l’être, non ? C’est pour cela que je suis déçu par cet article qui n’apporte rien.

      à Fred :

      ce n’est pas une raison pour que l’Etat ne paie pas ce qu’il doit à la sécu. C’est trop facile de ne pas payer à temps sous prétexte qu’on est endetté ailleurs. Mon banquier n’accepte pas ces arguments, pourquoi la sécu devrait courber le dos ? comme dirait le guide suprême : « un peu de rigueur ne nuit pas à la solution d’un problème »


  • moebius 28 septembre 2007 23:04

    ..profitez en, soyez tres trés malade et vous en aurez pour votre argent


  • Daniel Roux Daniel R 28 septembre 2007 23:22

    Un article ou plutôt une chronique un peu foutraque, un peu usine à gaz aussi.

    Bachelot, Balladur, Coppé... toujours les mêmes qui ressortent . La première est une ministre lamentable, qu’elle soit à l’écologie - si on oublie les déchets, bof le nucléaire c’est propre. A la Santé, elle ne fait pas mieux - bof, le poison utilisé sur les bananes, interdit parce que cancérigène, au fond rien ne prouve scientifiquement qu’il est responsable de l’augmentation des cancers...

    Le deuxième, Ballamou on l’appelait, est quand même l’un des plus grand creuseurs de déficit, avec son pote Sarko, jusqu’en 1995. Et tout ça pour se faire élire, c’était vraiment la gabegie. Même Juppé, tellement outré qu’il a réclamé un inventaire.

    Quant au troisième, il est dans le droit fil du Sarko-chiraquisme. Ne pas voir de problème éthique à cumuler un mandat de député-maire, de chef de groupe parlementaire, et d’avocat d’affaire dans le grand cabinet qui s’occupe du dossier Gdf, c’est du cynisme pur jus et de la malhonnêteté intellectuelle.

    Mais ce que je n’oublie pas Monsieur Aphatie, c’est que vous êtes le premier à avoir osé porter le problème de l’énorme dette sur la place publique de façon audible lors d’un fameux Riposte. Et, puisque j’en ai l’occasion ici, je vous en remercie sincèrement.


  • 30 septembre 2007 09:19

    J’ai un ami orthodontiste à qui j’avais demandé s’il voyait ses patients comme des clients (à force de faire le lapsus de l’un pour l’autre). Il m’a répondu que sur le fauteuil c’est un patient, au guichet, un client...

    Pour l’avoir vu discuter à plusieurs reprises avec ses collègues, leur seul sujet de conversation commun était le chiffre d’affaire de leur cabinet ! Untel avait agrandi son espace, l’autre avait changé ses fauteils par les derniers avec plein de gadgets, tel autre avait une assistante de plus que son voisin, tel autre encore s’était acheté la dernière voiture de sport à la mode.


  • jerome 30 septembre 2007 11:28

    Article un peu fouillis et pas très rigoureux. Pour information, les pages jaunes de l’annuaire affichent 14 pédiatres dans le département de la Sarthe... Sans commentaires. Revenons au déficit de la sécurité sociale. Une fois de plus le gouvernement choisit d’augmenter les recettes, en prétextant le financement d’un plan Alzheimer, sans s’attaquer aux dépenses de santé. Il est beaucoup plus facile de détourner l’attention pour administrer une potion amère, de montrer de la compassion et de se donner bonne conscience, en menant une politique de santé publique que de réduire les dépenses et de réformer notre système de soins. On peut imputer à l’hôpital autour de 50% des remboursements à la sécurité sociale. L’état « gère » plus de 1000 hôpitaux. On le sait, certains établissements dans des villes de 10 000 habitants (ou moins) n’offrent pas toutes les garanties de sécurité. Des maternités, des blocs opératoires des hôpitaux doivent fermer, faute d’une activité suffisante. Le problème est le manque de courage politique face aux maires, présidents de droit du conseil d’administration de l’hôpital qui est souvent le plus gros employeur de la ville. Nous avons trop de lits dits aigus et pas assez de lits de soins de suite ou de longue durée. Pourquoi ne pas transformer certains hôpitaux en établissement de soins de suite ? Le mandarinat des chefs de service, insupportable aux hauts fonctionnaires du ministère de la santé a été remplacé sournoisement par un mandarinat administratif. Depuis les années 80, le nombre de directeurs de directeurs adjoints et autre personnel administratif n’a cessé d’augmenter, avec un résultat contestable. A l’AP-HP, on dénombre 6 administratifs pour 10 lits ! Alors qu’on manque d’infirmières, d’aides-soignantes, de médecins et d’équipement. Les hôpitaux ne sont plus des établissements de soins mais des administrations de la santé. On peut réduire le nombre d’administratifs de 50% sans aucun dommage pour la gestion hospitalière. Enfin, il serait temps de réduire la prescription médicale. Nous sommes les champions du monde de la consommation d’anxiolytiques, de vasodilatateurs, d’anti-inflammatoires, d’antibiotiques etc. Il est urgent de réduire le nombre d’examens biologiques et radiologiques inutiles et redondants. Dans cette affaire, les patients sont autant responsables que les médecins. Les gens se comportent comme des consommateurs capricieux et exigeants en réclamant médicaments et examens complémentaires. Cinq cents pages ne suffiraient pas à détailler les réformes de notre système de soins (le meilleur du monde !) à mettre en œuvre pour enfin diminuer nos dépenses de santé et équilibrer le budget de la sécurité sociale.


  • ddacoudre ddacoudre 30 septembre 2007 22:38

    Bonjour apathie.

    Pour l’avocate qu’elle demande si le salarié est mensualisé ou annualisé cela dépend des accords de branche. Ce n’est qu’une boutade exacte tout de même. Les encaissements effectués par ACOSS s’élève à "306,1 milliard d’euros aux bénéfice des organismes de sécurité sociale (source site acoss)

    Le budget de la nation s’élève à 380,010 milliards d’euros soit l’équivalant de celui de la Sécu (source site budget de l’état 2007, ligne les chiffres clés)

    Acoss encaisse des cotisations, l’état prélevé des taxes et impôts.

    Le remboursement de la dette de l’état pour 2007 est de 40 milliards,

    La sécu a un déficit de 11,4 milliards dont 6 milliards d’indus de l’état. Je me dispense du commentaire sur l’endettement cumulé.

    L’on peut toujours parler de faillite pour l’un ou l’autre Mais alors il faut admettre que l’on est dans la digression pour faire état de ses convictions.

    L’on peu considérer qu’il faille retrouver un équilibre en fonction des prélèvements disponibles. C’est un discourt séduisant, seulement séduisant, sa seule utilité est de donner une mesure et de suggérer des comportements, comme l’empathie.

    L’état d’équilibre s’il existait conduirait à l’absence de mouvement donc la mort de toute chose car tout aurait une valeur nulle. Ceci est une lapalissade en physique.

    Il vaut mieux encore se quereller ou débattre des limites de l’existence comptable.

    Ou se poser des choix de société comme : seul les riches doivent se soigner car s’ils sont riches, c’est qu’ils sont les meilleurs. Je préfère encore ce discours à l’équilibre des comptes. Au moins je sais qu’en face moi j’ai un humain qui interprète la sélection naturelle à sa manière.

    Je préfère cela à quelqu’un qui me dirait que je n’existe plus parce que je n’ai pas été budgétisé.

    Beaucoup d’entre nous avons connu le bonheur d’avoir vu nos enfants naître, d’aucun non dit que d’abord ils ont vu apparaitre une liasse de monnaie.

    Ainsi notre existence n’est pas liée à nos comptes car ils ne sont pas irréfutable, ni une science.

    Mais ils sont une sélection pour distribuer la rareté, et donc avant toute chose faut-il se demander si se soigner est un service rare. Enfin rien ne nous oblige de conserver des sources de ressources en inadéquation à la demande générée par la connaissance et la technologie.

    Sauf si l’on nourri comme projet de faire glisser les sommes disponibles vers les investisseurs privé.

    Car apathie si tu te souviens des états généraux sur la sécurité sociale initiés par Chirac alors premier ministre, parmi les participants se trouvaient déjà les compagnies d’assurances qui proposaient leurs services, et parmi les intervenants un jeune dirigeant d’axa je crois (ma mémoire faibli) qui devint le n° 2 du MEDF et un conseillé de Chirac.

    Chirac s’aventura plusieurs fois sur ce terrain glissant qui coûta son poste à Jupé.

    Alors l’usine à gaz c’est la complexité des choses ou leur ignorance car l‘on ne peut tout savoir et sur tout ne pas compter sur les média pour cela ce n’est pas leur rôle d’éduquer et d’instruire.

    Pourtant c’est ce que nous avons, en partie, réalisé dans les faits, en comptabilisant notre existence. Mais surtout, c’est dans l’esprit que nous l’avons réalisé, en ne nous regardant que comme des « prêts à porter » que nous sommes, pourvu que nous nous répétions les choses longtemps, et que le système soit taillé à notre mesure. C’est là, toute l’importance du pouvoir médiatique, du slogan publicitaire, et de la communication.

    Par exemple, il a fallu des luttes de classes pour élaborer des systèmes de protection de solidarité sociale, que n’importe lesquelles des organisations de systèmes économiques libéraux ne génèrent pas, hormis en système caritatif.

    Un système de protection sociale (sécurité sociale) qui peut changer de statut d’intérêts collectifs des individus, à intérêts particuliers, seulement par la propagation d’une tendance à l’individualisme, à l’efficacité présumée du privé sur le « public » (je dis public pour conserver une image, car dans l’esprit il est perçu comme une administration, alors que son organisation relève du droit privé, dans laquelle l’État s’est introduit en légiférant).

    Parce qu’à se répéter les choses, nous finissons par croire comme exact ce qu’elles racontent. Cela prévaut bien sûr dans tous les sens, et repose sur l’absence de vérifications objectives.

    La vocation affichée d’un système comme celui de la sécurité sociale, est de faciliter l’accès aux soins, sans but lucratif par un système de péréquation et de répartition.

    Celui d’une compagnie privée d’assurance est de prendre en compte un besoin physiologique pour faire des bénéfices avec : je crois que la nuance est de taille.

    Pourtant, la question est moins dans la querelle « public privé » en ce domaine, que celui de savoir si notre « protection sociale » doit dépendre d’un marché financier, qui dépend d’une noblesse financière qui spécule et de leur humeur (confiance) ou de notre solidarité citoyenne et communautaire, que la gestion du système de protection, soit publique ou privée.

    Or, notre socialisation repose de plus en plus sur la recherche d’un intérêt privé individuel assis sur le principe « chacun doit payer pour soi » (au nom d’une pseudo responsabilité compensant l’effondrement d’une éducation civique citoyenne et l’effondrement d’une identité ouvrière) qui constitue un leurre car il cache de manière idéologique l’entraide intergénérationnelle ramenée à un coût d’exploitation rationnel « clientéliste ».

    De cette manière l’on souscrit une assurance privée individuelle qui cache sous son discours individualiste que de toutes les manières vos aléas seront payés par les Autres, et non pas par la compagnie d’assurance qui ne sert que d’intermédiaire pour réaliser un résultat financier, même si cela se fait parfois par l’intermédiaire du marché financier.

    Mais si ceci satisfait à l’idéologie dogmatique individualiste, çà fragilise et même déstructure ce qui fait la solidarité de toute société, la solidarité intergénérationnelle, et par-là aussi la socialisation car les individus ne perçoivent plus ce en quoi ils peuvent se sentir solidaires les uns des autres entre générations, y compris celles à venir.

    Alors la solidarité d’entraide se formalise dans des actions caritatives plus ou moins aléatoires (dons) qui n’offrent pas une stabilité de structure capable de faire face aux inégalités, en offrant une stabilité sociale valorisante paralysant les effets inégalitaires.

    C’est la charité qui, si elle est valorisante pour ceux qui si adonnent, est le plus souvent humiliante pour ceux qui la reçoivent, car elle leur signifie qu’ils sont à l’écart de l’activité de la société.

    Par contre la solidarité d’entraide organisée intergénérationnellement signifieraient que les citoyens ont la connaissance pleine et entière que toute organisation économique produit des effets désocialisants qu’il convient de paralyser structurellement et sociologiquement.

    Pour maintenir les citoyens concernés dans une activité sociale valorisante tout ce différentiel lié à l’évolution de toute société ou aux mutations économiques produisant des situations d’exclusions, doit faire l’objet de traitement « artificiel » (endettement créateur de monnaie) par rapport à l’organisation économique en vigueur, si celle-ci n’est pas suffisante pour les annihiler.

    Or, cette forme de solidarité est perçue par « l’ultra libéralisme » comme paralysant les motivations créatrices, et nous attendons généralement du système qui génère les inégalités désocialisantes que celui-ci les supprime.

    Cette apories est stupéfiante.

    Le plus souvent en mettant en avant l’augmentation nécessaire de la croissance.

    Pourtant dans un secteur comme celui de la santé ou la demande de soin est exponentielle, donc susceptible de générer une croissance basée sur la recherche d’une qualité des soins, il n’est de cesse que l’on nous répète qu’il nous faut réduire cette consommation génératrice d’emplois (industrie pharmaceutique et service médicaux et para médical, et toute la production de biens qui s’y rajoutent).

    Alors que dans le même temps les conditions stressantes d’emploi entraînent des pathologies auxquels s’ajoutent les maux liés à la désocialisation et l’ensemble ne fait que croître.

    Ainsi pour des raisons financières nous acceptons un paradoxe de plus : celui où les conditions globales d’emplois engendre des troubles qu’il faut soigner, et justifie la demande de soins, et d’un autre côté il est mené une politique qui n’a de cesse d’en restreindre les moyens collectif, sauf quand chacun se les offre par les « assurances privées à but lucratif ».

    Ainsi le système ultra libéral non content de ne pas les supprimer les inégalités désocialisantes utilise les conséquences de l’insécurité sociale qu’il engendre pour proposer ses services et offrir par l’intermédiaire d’assurances privées une garantie contre ses propres effets néfastes tout en réalisant de nouveaux bénéfices (tel les assurances privées contre le chômage).

    En d’autres termes c’est comme si un pompier mettait le feu à votre maison et vous proposait ensuite ses services payants pour éteindre l’incendie qu’il a allumé.

    Dans un cas, aussi évident, chacun crierait au scandale. Alors pourquoi l’acceptons-nous sans rien dire dans d’autres secteurs ?

    Cordialement.


  • bernard29 candidat 007 1er octobre 2007 10:42

    Article refusé par agoravox , car exprimant une idée personnelle (! !!)

    Octobre ; Une Tempête nommée « Edward »

    La commission « Edward Balladur », de révision institutionnelle, rendra son rapport au gouvernement à la fin du mois d’octobre. Les propositions définitives seront soumises aux votes des assemblées puis au Congrès pour adoption fin janvier 2008. c’est le mois « d’Edward ». Une tempête automnale est annoncée.

    Il est déjà très clair que le régime politique va changer de nature, par une accentuation irrémédiable, voire définitive, de son caractère présidentiel. Monsieur Balladur l’a d’ailleurs admis dans un récent interview donné au « Monde ». (24/09/07) Ces réformes concernent les pouvoirs du Président de la République, ceux du Premier Ministre et les pouvoirs du Parlement. Il serait donc souhaitable qu’un tel changement de la nature de notre constitution soit soumis à la volonté de la souveraineté populaire selon les procédures référendaire ou constituant.

    Nous savons que ce ne sera pas le cas, parce que le gouvernement et les parlementaires actuels n’en veulent pas, et qu’ils ont le pouvoir de s’en passer. Et s’ils n’en veulent pas, c’est aussi parce qu’ils craignent la remise en cause de leurs privilèges de leur statut ; cumul des mandats et autres cumuls de fonctions, indemnités et avantages divers...

    9 candidats sur 12 à la Présidentielle, qui ont réuni 56 % des votes au premier tour réclamaient une sixième république, avec les sempiternelles revendications concernant la fin du cumul des mandats des parlementaires qui restent lettres mortes. Le moment est venu de faire passer cette réforme du mandat unique des parlementaires, considérée à juste titre par de nombreux constitutionnalistes comme « la mère des réformes démocratique ». Pour cela il faut enclencher « la Mère des batailles » ; C’est

    « l’ Opération- Tempête Edward »

    Le comité du Combat Démocratique vous propose donc de vous associer à cette opération décisive qui a pour objet de réclamer l’inscription dans la constitution d’une règle simple relative au cumul des mandats.

    « le mandat de parlementaire, renouvelable une fois, ne peut se cumuler qu’avec le mandat de conseiller municipal, à l’exclusion de toutes autres fonctions dans une institution ou organisme, public ou para-public assurant une mission de service public ».

    Modalités de « l’ Opération Tempête Edward. »

    La durée de cette opération lancée au mois d’octobre 2007, elle s’étalera durant toute la période d’examen du Rapport de la commission « Balladur » par le gouvernement, jusqu’aux débats devant les assemblées parlementaires, puis jusqu’à l’adoption éventuelle lors du Congrès. Jusqu’aux premiers mois de 2008, il va s’agir de mobiliser, répercuter, envahir les lieux de débats et de forum, de tenter de faire un « buzz » médiatique, selon le langage actuel.

    Actions : Il faut donc multiplier les moyens d’information

    les mails, courriers aux élus, aux intellectuels, aux constitutionnalistes, aux universités et étudiants de Droit public, aux individus et groupes , association, clubs et autres... d’établir des pétitions reprenant ces deux exigences, de lancer des blogs ou sites spécifiques sur la révision constitutionnelle, et d’informations civiques

    Contact : Nous vous proposerons un blog de contacts . Pour le moment utilisons « http://changerlarepublique.over-blog.com/ » . Pour répertorier et s’informer de nos initiatives respectives, de nos opérations ciblées, de nos interventions et autres actions médiatiques ou mobilisatrices, de suivre les péripéties de l’opération.

    « Bonne chance camarades citoyens et en avant. » Il n’y a pas de retour possible.

    C’était un communiqué du G.D.C (Groupe de Combat pour la Démocratie)

    Merci de votre attention.


  • guillaume 1er octobre 2007 23:36

    Comme je suis scandalisé par cette façon de voir sur le cumul élu+travail, je vais poster ça dans chacun des 10 articles fait sur exactement le même sujet. Pour moi c’est au contraire un excellent exemple, à suivre (le cas Copé en l’occurrence).

    Ca me rappelle, il y a 25 ans, le maire communiste d’une grande bourgade de Bourgogne. Métallo à temps plein, syndicaliste, c’est ce qui le faisait vivre, maire, c’était plutôt par passion, surtout là les week-ends pour les mariages et le soir pour discuter des affaires de la commune.

    Il y a des types qui maintenant, le cul sur une chaise face à un écran, passe leur temps à critiquer les gens qui travaillent, agissent... un truc louche quoi. Pour peu si on vérifie bien je parie qu’une majorité de ces médiseurs vivent à temps plein en ne faisant rien d’utile au frais de la sécu ou de l’Etat (probablement un truc qu’ils trouvent tout à fait normal par contre).


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