vendredi 2 décembre 2016 - par Renaud Bouchard

Hollande 2017 : Capitulation en rase campagne sur champs de ruines (Allégorie)

Et loin de nos villes /Comme octobre l'est d'avril
Puisque ta maison/ Aujourd'hui c'est l'horizon (...)

Puisque tu pars/ Dans ton histoire
Garde en mémoire/ Notre au revoir !

J-J. Goldman, Puisque tu pars

 

Associés à la déclaration de F. Hollande par laquelle celui-ci informe le pays de son intention de ne pas briguer un second mandat présidentiel, les regrets du chef de l'Etat ne sont jamais plus que les commentaires désabusés d'un champ de ruines.

Son annonce intervient alors que la campagne pour la primaire à gauche a officiellement débuté ce jeudi. Les spéculations sur une éventuelle candidature de François Hollande avaient redoublé cette semaine alors que Manuel Valls n'a pas exclu de se présenter à cette primaire prévue les 22 et 29 janvier 2017.

La décision de F. Hollande de ne pas se représenter est "le choix d'un homme d'Etat", a déclaré M. Manuel Valls, faisant part à l'adresse du chef de l'Etat de ses "émotion", "respect", "fidélité" et "affection".

"C'est un choix difficile, mûri, grave. C'est le choix d'un homme d'Etat. Je veux dire à François Hollande mon émotion, mon respect, ma fidélité et mon affection", écrit encore le chef du gouvernement dans son communiqué, sans évoquer son éventuelle candidature à la primaire initiée par le PS.

I- La vérité est toute autre et l'aveuglement comme le déni de réalité atteignent des sommets.

« Promettre, expliquer, regretter est le symptôme de la faiblesse, l'asile de l'impuissance » comme l'écrivait avec justesse Frédéric Amiel dans son Journal.

- Cette vérité est tout d'abord celle de l'implacable constat de l'impasse politique, économique et sociale qui était celle du chef de l'Etat et du PS dès le début de son mandat, impasse qui n'a cessé de se révéler par la suite comme une réédition des Hauteurs béantes et des faux « avenirs radieux » décrits dans le roman éponyme d'A. Zinoviev, cette faiblesse et cette impuissance qui ont scientifiquement conduit l'URSS à l'échec et désormais le PS.

- Ce déni de réalité est ensuite, par delà le plaidoyer pro domo quasi-larmoyant du chef de l'Etat tentant de justifier son action par des « efforts sincères dont les fruits tardent à venir », l'impossibilité de reconnaître le caractère mortifère de certains aspects de sa politique prise dans un domaine - celui de l'économie et des finances -, dans lequel l'intéressé a amplement démontré et prouvé qu'il n'y connaissait strictement rien.

On retiendra à cet effet sa protestation de bonne foi pour dire qu'il aura « tout fait pour que la Grèce reste dans la zone Euro parce que sinon elle aurait éclaté » - sans voir que la Grèce a malgré tout éclaté, au point qu'elle est désormais à genoux économiquement, politiquement et socialement, préfigurant de toute manière l'éclatement en cours d'une zone euro mal en point et promise à une disparition prochaine inéluctable tout en créant une situation géopolitique alarmante au flanc sud-est de l'Europe avec la Turquie.

« Au niveau européen, j’ai agi en votre nom pour que l’austérité puisse être enfin terminée pour beaucoup de peuples et j’ai fait en sorte que la Grèce puisse rester dans la zone euro parce que sinon elle aurait éclaté cette zone euro, tellement elle était traversée de tensions et de crises. J’ai également régulé la finance, oui la finance, et le système bancaire, parce que ce que j’avais trouvé en 2012 était source de tous les risques. »

« J’ai également régulé la finance, oui la finance, et le système bancaire ». On observera sans rire qu'il est sûr désormais que la Finance a aujourd'hui perdu un ennemi implacable !

Pareil aveuglement qui aura conduit à rester dans le dogmatisme le plus pur qui soit pour accentuer les aspects d'une austérité économique et financière ingérable comme les conséquences d'une dislocation violente de la zone euro n'est pas acceptable.

http://www.lacrisedesannees2010.com/2016/08/l-euro-le-talisman-qui-a-bientot-fini-de-detruire-l-union-europeenne.html

Mais on retiendra surtout l'affirmation par laquelle F. Hollande, protestant de son « devoir de continuer à diriger le pays (sic) et l'Etat », dit sa volonté de préserver le pays de tout aventurisme (« Je ne veux pas que la France soit exposée à des aventures qui seraient coûteuses et même dangereuses pour son unité, pour sa cohésion, pour ses équilibres sociaux »), oubliant la politique migratoire criminelle mise en place pour accueillir et répartir sur tout le territoire devenu un champ de mines les métastases de populations allogènes irréductibles à toute vie commune et à toute assimilation associées à marche forcée à une préférence islamo-gauchiste imposée à la France au mépris de ses propres valeurs, de son identité nationale et de son équilibre dans toutes ses composantes démographiques, politiques, économiques et sociologiques, le tout sur fond de terrorisme islamique.

Tant de mauvaise foi et d'inconscience réunies sont inadmissibles et conduisent à saluer, sans préjuger des comptes que l'intéressé aura à rendre à la Nation, la décision opportune de débarrasser le plancher plutôt que de devoir subir une défaite encore plus cuisante, offrant ainsi à la France la meilleure décision prise au cours de cet invraisemblable et pitoyable quinquennat.

II- Avis de grand frais :

Le tableau est désormais très simple. Sept candidats se sont déclarés à ce jour : Arnaud Montebourg, Benoît Hamon, Marie-Noëlle Lienemann, François de Rugy, Jean-Luc Bennahmias, Gérard Filoche et Pierre Larrouturou. Manu et les Sept Nains, en quelque sorte, avec, en embuscade, Mélenchon-le-Chasseur. Huit candidats de trop.

Peu importe, en réalité, car un autre désastre final se prépare dans la mesure où l'enchevêtrement des candidatures dites de gauche (Mélenchon-Valls-Macron) ne sera que le dernier clou sur le cercueil du PS. Le fourgon funèbre est prêt à s'en aller vers un ailleurs qui n'intéresse plus personne.

Confronté à l'aveu lucide et pitoyable de son échec, lorsque M. Hollande explique dans son oraison funèbre que la seule chose qu’il regrette est d’avoir proposé la déchéance de nationalité pour des terroristes alors que c’était là la seule décision intelligente qui s'imposait (et qui s'imposera, qu'on le veuille ou non), on en vient à conclure que la moindre des choses est que la France aurait amplement pu faire l'économie d'un quinquennat et d'un « président » aussi lamentables l'un que l'autre.

L'autre oraison funèbre est sans doute celle prononcée par Jean-Luc Mélenchon, ce 1er Décembre 2016 : "François Hollande a totalement désorganisé son camp. Ceux qui l'ont élu pour combattre la finance ou renégocier les traités européens ont été roulés, trompés, trahis". 

« Il n'y aura plus de grand président après moi. Il n'y aura plus que des gestionnaires », avait déclaré F. Mitterrand. Il aurait dû plutôt parler de liquidateurs ou de fossoyeurs.

Bon débarras ! On laissera donc la gauche à la paix des cimetières, les incapables avec les incapables.

L'expérience socialiste a vécu. Elle est morte, tuée par son incurie et son incapacité à comprendre et à s'adapter à un monde en pleine mutation. R.I.P.

Une autre expérience politique et économique se profile déjà qui exige sans plus attendre la mise en place de correctifs immédiats assortie d'une rigoureuse vigilance. Les choses ne font en effet que commencer et l'on peut sans se tromper déjà annoncer un avis de grand frais assorti de turbulences certaines.(A suivre).

Sources

Verbatim

http://tempsreel.nouvelobs.com/politique/election-presidentielle-2017/20161201.OBS2055/ce-qu-a-dit-francois-hollande-dans-son-discours-de-renoncement.html

Sur le bilan de F. Hollande

http://www.boursorama.com/actualites/chomage-mariage-pour-tous-securite-le-bilan-de-hollande-53ae07d1499d880d22165402fd26fbc3



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  • soi même 2 décembre 2016 16:25
    Citations du général de Gaulle sur l’Europe

     

    Quelques citations du général de GAULLE à propos de l’Europe, Espoir n°76, 1991

    AVANT-PROPOS par François GOGUEL

    Les textes qui suivent sont ceux de trois communications présentées en novembre 1990, aux Journées Internationales « De Gaulle en son siècle  » par les professeurs Horst Môller, Irvin M. Wall et Richard F. Kuisel. Pour en apprécier l’intérêt et la signification, il paraît utile de les placer dans le cadre de la conception que le Général avait de « l’Union de l’Europe ».


    Conception qui a été exposée avec une parfaite clarté dans l’article de Maurice Couve de Murville sur « De Gaulle et la fin de l’Europe de Yalta  » qui a été publié dans le n° 70 d’Espoir, en mars 1990.


    Selon Charles de Gaulle, toutes les nations européennes, celles de l’Est comme celles de l’Ouest, avaient vocation à participer à une telle union. Celle-ci devrait respecter la souveraineté de chacun des Etats qui en seraient membres, tout en assurant dans tous les domaines leur coopération. Enfin, l’Union de l’Europe n’aurait de sens que dans une entière indépendance à l’égard des Etats-Unis d’Amérique.


    A la lecture de cet article de Maurice Couve de Murville, il m’est apparu que, pour bien comprendre les communications qui vont suivre, il conviendrait d’ajouter celle de certains textes écrits ou prononcés par Charles de Gaulle lui-même. On pourra constater que ces textes confirment entièrement ce qu’a exposé dans Espoir, en 1990, celui à qui, pendant dix années, le Général a confié la direction des Affaires Etrangères de la France.


    Tel est l’objet des citations qu’on va lire.

     

     

    Extraits des Mémoires d’Espoir Tome 1, Plon, 1970.

     

    Pages 181-182 :

    « ...Pour moi j’ai, de tous temps, mais aujourd’hui plus que jamais, ressenti ce qu’ont en commun les nations qui la peuplent. Toutes étant de même race blanche, de même origine chrétienne, de même manière de vivre, liées entre elles depuis toujours par d’innombrables relations de pensée, d’art, de science, de politique, de commerce, il est conforme à leur nature qu’elles en viennent à former un tout, ayant au milieu du monde son caractère et son organisation. C’est en vertu de cette destination de l’Europe qu’y régnèrent les Empereurs romains, que Charlemagne, Charles Quint, Napoléon, tentèrent de la rassembler, qu’Hitler prétendit lui imposer son écrasante domination. Comment, pourtant, ne pas observer qu’aucun de ces fédérateurs n’obtint des pays soumis qu’ils renoncent à être eux-mêmes ?

     

    Au contraire, l’arbitraire centralisation provoqua toujours, par choc en retour, la virulence des nationalités. Je crois donc qu’à présent, non plus qu’à d’autres époques, l’union de l’Europe ne saurait être la fusion des peuples, mais qu’elle peut et doit résulter de leur systématique rapprochement. Or, tout les y pousse en notre temps d’échanges massifs, d’entreprises communes, de science et de technique sans frontières, de communications rapides, de voyages multipliés. Ma politique vise donc à l’institution du concert des Etats européens, afin qu’en développant entre eux des liens de toutes sortes grandisse leur solidarité. Rien n’empêche de penser, qu’à partir de là, et surtout s’ils sont un jour l’objet d’une même menace, l’évolution puisse aboutir à leur confédération.

    En fait, cela nous conduit à mettre en oeuvre la Communauté économique des Six ; à provoquer leur concertation régulière dans le domaine politique ; à faire en sorte que certains autres, avant tout la Grande-Bretagne, n’entraînent pas l’Occident vers un système atlantique qui serait incompatible avec toute possibilité d’une Europe européenne, mais qu’au contraire ces centrifuges se décident à faire corps avec le continent en changeant d’orientation, d’habitudes et de clientèles ; enfin à donner l’exemple de la détente, puis de l’entente et de la coopération avec les pays de l’Est, dans la pensée que, par-dessus les partis pris des régimes et des propagandes, ce sont la paix et le progrès qui répondent aux besoins et aux désirs communs des hommes dans l’une et dans l’autre moitié de l’Europe accidentellement brisée. »

     

    pages 182-183 :
    « Au coeur du problème et au centre du continent, il y a l’Allemagne. (...) comment imaginer qu’une paix véritable et durable se fonde sur des bases telles que ce grand peuple ne puisse s’y résigner, qu’une réelle union du continent s’établisse sans qu’il y soit associé, que de part et d’autre du Rhin soit dissipée l’hypothèque millénaire de la ruine et de la mort tant que se prolongerait l’inimitié d’autrefois ? ».

     

    page 183 :
    « ...j’estime nécessaire qu’elle (l’Allemagne) fasse partie intégrante de la coopération organisée des Etats, à laquelle je vise pour l’ensemble de notre Continent. Ainsi serait garantie la sécurité de tous entre l’Atlantique et l’Oural et créé dans la situation des choses, des esprits et des rapports un changement tel que la réunion des trois tronçons du peuple allemand y trouverait sans doute sa chance. »

     

    pages 187-188 :
    « ...Pour Adenauer, non plus que pour moi, il ne saurait être question de faire disparaître nos peuples, leurs Etats, leurs lois, dans quelque construction apatride... »

     

    page 200 :
    « ...comme c’était à prévoir, on vérifie que pour aller à l’union de l’Europe, les Etats sont les seuls éléments valables, que si l’intérêt national est en cause rien ni personne ne doit pouvoir leur forcer la main et qu’aucune voie ne mène nulle part sinon celle de leur coopération. »

     

    page 207 :
    « ...si les Occidentaux de l’Ancien Monde demeurent subordonnés au Nouveau, jamais l’Europe ne sera européenne et jamais non plus elle ne pourra rassembler ses deux moitiés. »

     

    pages 211-212 :
    « ...Si nos voisins ont refusé de suivre l’appel de la France pour l’union et l’indépendance d’une Europe européenne, c’est quelque peu pour cette raison que, suivant leur tradition, ils redoutent notre primauté, mais c’est surtout parce que, dans l’état de guerre froide où se trouve l’univers, tout passe pour eux après le désir d’avoir la protection américaine. Or, sur ce point, notre appréciation n’est pas la même que la leur. Eux voient encore les choses comme elles étaient il y a quinze ans. Nous les voyons autrement.

    Sans doute, après Yalta qui permettait à la Russie de Staline de s’adjoindre d’office, lors de l’effondrement du Reich, l’Europe centrale et les Balkans, pouvait-on redouter que le bloc soviétique voulût s’étendre plus loin. Dans l’hypothèse d’une telle agression, les Etats occidentaux du Continent n’auraient pu, par eux-mêmes, lui opposer une résistance assez puissante. L’organisation franco-britannique de défense européenne, ébauchée en 1946 et qui comportait le commandement unique du Maréchal Montgomery, n’y eût évidemment pas suffi. Rien ne fut donc plus justifié et, peut-être, plus salutaire que le concours américain, qui en vertu du Plan Marshall mettait l’Europe de l’Ouest à même de rétablir ses moyens de production et lui évitait ainsi de dramatiques secousses économiques, sociales et politiques, tandis que grâce à l’armement atomique était assurée sa couverture. Mais une conséquence quasi inévitable avait été l’institution de l’OTAN., système de sécurité suivant lequel Washington disposait de la défense, par conséquent de la politique et, même, du territoire de ses alliés. »

     

    pages 212-213 :
    « ...Or, en 1958, j’estime que la situation générale a changé par rapport à ce qu’elle était lors de la création de l’O.T.A.N. Il semble maintenant assez invraisemblable que, du côté soviétique, on entreprenne de marcher à la conquête de l’Ouest, dès lors que tous les Etats y ont retrouvé des assises normales et sont en progrès matériel incessant. Le communisme, qu’il surgisse du dedans ou qu’il accoure du dehors, n’a de chances de s’implanter qu’à la faveur du malheur national. Le Kremlin le sait fort bien. Quant à imposer le joug totalitaire à trois cents millions d’étrangers récalcitrants, à quoi bon s’y essayerait-il, alors qu’il a grand-peine à le maintenir sur trois fois moins de sujets satellites ?

     


    • soi même 2 décembre 2016 16:28

      Encore faut-il ajouter que, suivant l’éternelle alternance qui domine l’histoire des Russes, c’est aujourd’hui vers l’Asie, plutôt que vers l’Europe, qu’ils doivent tourner leurs soucis à cause des ambitions de la Chine et pourvu que l’Ouest ne les menace pas. Par-dessus tout, quelle folie ce serait pour Moscou, comme pour quiconque, de déclencher un conflit mondial qui pourrait finir à coups de bombes, par une destruction générale ! Mais, si on ne fait pas la guerre, il faut, tôt ou tard, faire la paix. Il n’y a pas de régime, si écrasant qu’il soit, capable de maintenir indéfiniment en état de tension belliqueuse des peuples qui pensent qu’ils ne se battront pas. Tout donne donc à croire que l’Est ressentira de plus en plus le besoin et l’attrait de la détente.

      Du côté de l’Occident, d’ailleurs, les conditions militaires de la sécurité sont devenues, en douze ans, profondément différentes de ce qu’elles avaient été. Car, à partir du moment où les Soviets ont acquis ce qu’il faut pour exterminer l’Amérique, tout comme celle-ci a les moyens de les anéantir, peut-on penser qu’éventuellement les deux rivaux en viendraient à se frapper l’un l’autre, sinon en dernier ressort ? Mais qu’est-ce qui les retiendrait de lancer leurs bombes entre eux deux, autrement dit sur l’Europe centrale et occidentale ? Pour les Européens de l’Ouest, l’O.T.A.N. a donc cessé de garantir leur existence. Mais, dès lors que l’efficacité de la protection est douteuse, pourquoi confierait-on son destin au protecteur ? »

       

      page 214 :
      « Mon dessein consiste donc à dégager la France, non pas de l’alliance atlantique que j’entends maintenir à titre d’ultime précaution, mais de l’intégration réalisée par l’O.T.A.N. sous commandement américain ; à nouer avec chacun des Etats du bloc de l’Est et, d’abord, avec la Russie des relations visant à la détente, puis à l’entente et à la coopération  ; à en faire autant, le moment venu, avec la Chine ; enfin, à nous doter d’une puissance nucléaire telle que nul ne puisse nous attaquer sans risquer d’effroyables blessures. Mais, ce chemin, je veux le suivre à pas comptés, en liant chaque étape à l’évolution générale et sans cesser de ménager les amitiés traditionnelles de la France. »

       

       

       

       

      Extraits des Discours et Messages Tome V, Plon, 1970.

       

       

      pages 42-43 :

      Réponse au toast adressé par S.E. M.N.V. Podgorny, Président du Présidium du Soviet Suprême de l’URSS, le 20 juin 1966 à Moscou

      « ...Nous, Français, vous rendons visite, convaincus qu’il y a lieu de resserrer et de multiplier, dans tous les domaines, les rapports de nos deux pays. Nous pensons, en effet, que leur coopération plus directe et plus étendue doit aider l’Europe à prendre le chemin de l’union et le monde celui de l’équilibre, du progrès et de la paix.

      Or, n’est-ce pas de cela qu’il s’agit pardessus tout ? Certes, sous les régimes vraiment très différents qu’ont institués chez eux les vicissitudes très diverses de leur existence nationale et internationale, les peuples modernes, tous semblablement en cette ère industrielle, poursuivent les buts et se soumettent aux lois de la même civilisation mécanique et scientifique et, de ce fait, ont en réalité, pour se comprendre et pour collaborer, plus de raisons que jamais. Mais d’autres conditions contrarient ces perspectives. La guerre mondiale, telle qu’elle fut déchaînée et conduite par l’ambition que l’on sait, a causé dans l’univers, et tout d’abord en Europe, un ébranlement et des déchirements qui ne sont pas encore réparés.

       

      D’autre part, l’accroissement soudain de la puissance relative de deux grands Etats, l’Amérique et l’Union Soviétique, ainsi que l’opposition de leurs idéologies respectives, les ont conduits à la rivalité, tandis qu’autour d’eux leurs voisins étaient répartis en deux blocs et que la guerre froide s’étendait sur le monde. Enfin, les armements nucléaires réalisés de part et d’autre, bien que leur effrayant potentiel porte leurs détenteurs à la circonspection, n’en maintiennent pas moins entre eux une atmosphère de crainte et de méfiance qui les détourne de se rapprocher.

      On ne saurait en rester là. Sans doute, la coexistence pacifique actuellement pratiquée a-t-elle atténué ce que l’état de tension permanente entre l’Est et l’Ouest avait d’immédiatement dangereux. Mais la situation n’en demeure pas moins précaire et, d’ailleurs, les événements qui surviennent à l’extérieur des deux camps, notamment la guerre qui sévit en Asie, ne laissent pas de le démontrer. C’est pourquoi la France, pour sa part, ne s’accommode pas de cette confrontation rigide de deux organisations. Sans qu’elle cesse, bien au contraire, d’être par excellence un pays de liberté et une nation occidentale, elle voudrait que le charme malfaisant soit rompu et que, tout au moins pour ce qui la concerne, se déclenche avec les Etats européens dits « de l’Est » la mise en oeuvre de rapports nouveaux visant à la détente, à l’entente et à la coopération.


    • soi même 2 décembre 2016 16:30

      Bien entendu, c’est en premier lieu avec l’Union Soviétique qu’elle souhaite y parvenir. Les raisons de ce choix primordial sont évidentes. La Russie est, en effet, à tous égards, la puissance principale de la région du monde où elle se trouve située. D’autre part, elle apparaît à la France comme un interlocuteur avec lequel la compréhension et la collaboration sont éminemment naturelles. Il y a là une réalité politique et affective aussi ancienne que nos deux pays, qui tient à leur histoire et à leur géographie, au fait qu’aucun grief fondamental ne les opposa jamais, même au temps de « Guerre et Paix » ou à l’époque de Sébastopol, enfin à des affinités qui se manifestent clairement, aussi bien au niveau de leurs élites, intellectuelles, littéraires, artistiques et scientifiques, qu’entre leurs peuples eux-mêmes. Il va de soi que leur alliance au cours des guerres mondiales et, notamment, la part capitale que l’Union Soviétique prit à la victoire décisive qui couronna la Deuxième n’ont fait que renforcer, chez les Français, le sentiment de cette solidarité. Bref, puisqu’il s’agit de faire évoluer dans le bon sens la situation internationale, Paris, pour en parler à l’Est, s’adresse nécessairement à Moscou.

      D’autant plus que, pour la France, sans qu’elle méconnaisse aucunement le rôle essentiel que les Etats-Unis ont à jouer dans la pacification et la transformation du monde, c’est le rétablissement de l’Europe en un ensemble fécond, au lieu qu’elle soit paralysée par une division stérile, qui en est la première condition. Aussi, l’entente entre des Etats jusqu’à présent antagonistes est-elle surtout, suivant les Français, un problème européen. C’est le cas pour les échanges intellectuels et matériels qui favorisent les progrès communs. C’est le cas pour le règlement qui, un jour, devra fixer le sort de l’ensemble de l’Allemagne et la sécurité de notre continent. C’est le cas pour ce qui doit être fait afin que l’Asie, l’Amérique latine et l’Afrique soient, elles aussi, assurées de la paix et, en outre, aidées dans les efforts qu’elles déploient pour leur propre mise en valeur.

      En attendant que l’Europe tout entière en vienne à se concerter au sujet des voies et moyens qui la mèneraient vers ces buts nécessaires, tout, nous semble-t-il, engage la France et l’Union Soviétique à le faire entre elles dès à présent. »

       

       

      pages 212-213 :

      Discours prononcé devant la Diète polonaise, le 11 septembre 1967

      « ...que viennent à s’établir entre tous, de l’Atlantique à l’Oural, une politique et une pratique délibérées de détente, d’entente et de coopération, il y aurait alors toutes chances pour que, dans les conditions et l’atmosphère nouvelles qui seraient ainsi créées, les peuples européens puissent aborder en commun et régler eux-mêmes les questions qui sont de leur ressort, parmi lesquelles la principale est le destin du peuple allemand.

      La France qui, comme la Pologne, est voisine de ce grand pays et a de tout temps, surtout en ce siècle même, gravement souffert des ambitions germaniques, entreprend cependant, après l’effondrement du Reich et dès lors que l’Allemagne en renie les méfaits, d’avoir avec son voisin d’outre-Rhin de francs rapports de réconciliation. En même temps, elle s’applique à renforcer en tous domaines ses contacts cordiaux et constructifs avec les Etats de l’Est et du Centre de l’Europe, comme elle le fait avec ceux de l’Ouest. Ne peut-on espérer qu’ainsi se fonde progressivement, pour la sécurité commune, un ordre européen auquel participeraient et que garantiraient solidairement tous les pays du continent ? Mais, pour atteindre un tel but, ne faut-il pas que la Pologne et la France suivent côte à côte la route qui y conduit ?
      Au demeurant, une Europe qui ne serait plus divisée, de quel poids pèserait-elle pour soutenir et maintenir la paix dans toutes les parties du monde ! »

       

       

      pages 332-335 :

      Conférence de presse tenue au Palais de l’Elysée le 9 septembre 1968

      « La division en deux blocs — vous savez ce que j’en pense depuis l’origine — qui a été imposée à l’Europe à la faveur de ses déchirements, est pour elle un malheur succédant aux autres malheurs. Cette division constitue, en effet, pour les peuples de notre continent, un empiétement permanent sur leur droit à l’indépendance, alors que chacun d’eux est, par excellence, capable de se conduire lui-même. D’ailleurs, répartir les nations de l’Europe en deux camps, dominés par deux rivaux, c’est empêcher que s’établissent normalement entre elles les rapports économiques, culturels, humains, qui sont conformes à leur nature et à leurs tendances millénaires, alors qu’à notre époque, où tout dépend du développement moderne, ce sont la détente, l’entente et la coopération, qu’exige leur intérêt commun. Enfin, la tension politique et militaire entretenue entre les unes et les autres met constamment la paix en question. Il n’y a pas d’idéologie qui puisse justifier une situation aussi artificielle et aussi dangereuse.

      Cette situation, la France l’a, depuis l’origine, réprouvée. Ai-je besoin de rappeler qu’à Moscou, en décembre 1944, j’ai, au sujet de la Pologne, refusé de souscrire et de donner d’avance mon aval à la suzeraineté soviétique que Staline allait lui imposer par le moyen du communisme et à travers un gouvernement formé à sa discrétion ? Ai-je besoin de rappeler aussi, qu’en 1945, la France, bien qu’elle fût belligérante, en possession de sa souveraineté, de son territoire, de son Empire, de ses armées, ne fut pas conviée à Yalta, par entente calculée de Washington et de Moscou ; qu’avant l’ouverture de la Conférence, j’en avais, par tous les moyens, contesté la composition ; qu’une fois connues ses conclusions je ne les ai pas adoptées et que, pour marquer publiquement mon désaccord, je ne me suis pas rendu aux entretiens auxquels me convoquait spectaculairement Roosevelt ?

       

      Je ne pouvais, en effet, accepter que le sort de l’Europe fût, en fait, fixé sans l’Europe. D’autre part et quelles que fussent les vagues formules de principe qui couvraient cette usurpation, je n’admettais pas, non plus, le droit suprême de disposer des autres — ennemis ou alliés — que deux puissances, déjà rivales, s’attribuaient d’office, chacune d’un côté de la ligne de démarcation qu’ensemble elles avaient tracée à leurs troupes, livrant inévitablement à la domination soviétique la partie centrale et orientale de notre continent et, du coup, le coupant en deux. Si, par la suite, mon gouvernement a reconnu que les faits étaient accomplis, faute de pouvoir les empêcher, il n’a jamais reconnu qu’ils étaient justifiables ni justifiés.
       

       

      Depuis 1958, nous, Français, n’avons pas cessé de travailler à mettre un terme au régime des deux blocs. C’est ainsi que tout en pratiquant d’étroites relations avec les pays de l’Ouest européen et en allant jusqu’à changer, à l’égard de l’Allemagne, notre ancienne inimitié en cordiale coopération, nous nous sommes progressivement détachés de l’organisation militaire de l’OTAN, qui subordonne les Européens aux Américains. C’est ainsi que, tout en participant au marché commun, nous n’avons jamais consenti pour les Six au système dit « supranational » qui noierait la France dans un ensemble apatride et n’aurait d’autre politique que celle du protecteur d’outre-Océan. C’est ainsi que notre volonté de ne point risquer cette absorption atlantique est l’une des raisons pour lesquelles, à notre grand regret, nous avons jusqu’à présent différé l’entrée de la Grande-Bretagne dans l’actuelle Communauté.


    • soi même 2 décembre 2016 16:31

      En même temps, tandis que nous rendions impossible chez nous l’avènement du régime communiste, nous avons renoué avec les pays de l’Est, et d’abord avec la Russie, des rapports pratiques grandissants. Par là, nous aidions, certes, aux progrès économiques, scientifiques, techniques et culturels communs, mais aussi nous favorisions la détente politique ; nous recommencions à tisser, avec les pays de la Vistule, du Danube, des Balkans, les liens privilégiés qui, depuis bien des siècles nous ont unis à eux à tant d’égards ; nous donnions à comprendre au grand peuple russe, dont au long de l’Histoire le peuple français, par raison et par sentiment, estime qu’il est son ami désigné, que l’Europe tout entière attend de lui bien autre chose et beaucoup mieux que de le voir s’enfermer et enchaîner ses satellites à l’intérieur des clôtures d’un totalitarisme écrasant.

      Cela, qui peut le faire, sinon, d’abord, la France ? N’est-ce pas cela, d’abord, qui répond à sa vocation ? Qu’attend-t-on d’elle, partout, au fond des âmes, sinon, d’abord, cela ?

      Voilà pourquoi les événements dont la Tchécoslovaquie vient d’être le théâtre et la victime à l’intérieur du bloc communiste nous apparaissent comme condamnables, notamment parce qu’ils sont absurdes au regard des perspectives de détente européenne. Nous tenions pour le signe d’une évolution favorable à l’Europe tout entière le fait que ce pays, que la France, il y a cinquante ans, a plus que quiconque contribué à établir en Etat indépendant, mais qui, en 1948, sortant à peine de la tyrannie nazie, s’est trouvé incorporé au bloc soviétique par un coup de force communiste, marquait son intention de reprendre dans une certaine mesure possession de lui-même et de s’ouvrir quelque peu vers l’Occident. Au contraire, le retour à la soumission exigé et obtenu des dirigeants de Prague par une intervention armée sous le couvert de ce que les intéressés appellent « la solidarité socialiste », et qui n’est rien que l’expression de l’hégémonie soviétique, étale à nos yeux le maintien du bloc de l’Est et, par là, celui du bloc de l’Ouest dans ce qu’ils ont de plus contraire à ce qui est dû à l’Europe.

      Mais, en même temps, ce qui s’est passé en Tchécoslovaquie, je veux dire l’élan de son peuple pour obtenir un début de libération, puis sa cohésion morale vis-à-vis de l’occupant, enfin sa répugnance à accepter le retour à l’asservissement, tout de même que la réprobation ressentie partout à l’Ouest de notre continent devant le risque de voir revenir la guerre froide, démontrent que notre politique, pour momentanément contrariée qu’elle paraisse, est conforme aux profondes réalités européennes et, par conséquent, qu’elle est bonne. Etant donné la marche des choses, et à moins qu’on en vienne à changer, par un nouveau conflit mondial, toutes les données des problèmes, l’évolution se poursuivra inéluctablement. Il est, en effet, trop tard pour que la domination étrangère puisse acquérir, où que ce soit, l’adhésion des nations lors même qu’elle a conquis leur territoire. Quant à les convertir, il est trop tard pour qu’aucune idéologie, notamment le communisme, l’emporte sur le sentiment national. Compte tenu de l’aspiration générale vers le progrès et vers l’apaisement, il est trop tard pour réussir à diviser pour toujours l’Europe en deux blocs opposés. C’est dire que la France, tout en se dotant des moyens voulus pour rester elle-même et survivre quoi qu’il arrive, continuera à travailler partout, et d’abord sur notre continent, d’une part pour l’indépendance des peuples et la liberté des hommes, d’autre part pour la détente, l’entente et la coopération, autrement dit pour la paix. »


    • soi même 2 décembre 2016 16:32
      itations du général de Gaulle sur l’Europe (II)

       

       De Gaulle a déclaré, Espoir n°26, 1979

       

       

      Le 23 février 1953 :

       

      « Pour pouvoir aboutir à des solutions valables, il faut tenir compte de la réalité. La politique n’est rien d’autre que l’art des réalités. Or, la réalité, c’est qu’actuellement l’Europe se compose de nations. C’est à partir de ces nations qu’il faut organiser l’Europe et, s’il y a lieu, la défendre ».

      Et ensuite il précise :

       

      « Sur la base de cette alliance, il faut bâtir une Confédération, c’est-à-dire un organisme commun auquel les divers Etats, sans perdre leur corps, leur âme, leur figure, délèguent une part de leur souveraineté en matière stratégique, économique, culturelle.

      Mais, à cette Confédération, on doit donner une base populaire et démocratique. Ce sont les peuples qui ont à la créer. Encore faut-il le leur demander. La première étape doit être un vaste référendum, organisé simultanément dans tous les pays intéressés. Il y aura là, au surplus, une grande force pour appuyer ceux qui veulent la communauté et une affirmation vis-à-vis des Etats totalitaires au-delà du rideau de fer.

      Mon opinion est que les institutions confédérales doivent comporter : le Conseil des Premiers ministres ; une Assemblée procédant du suffrage universel et une autre représentant les réalités régionales, économiques, intellectuelles, morales, des Etats participants ; enfin une Cour, dont les membres, inamovibles, seront choisis parmi des magistrats.

      Ainsi se mettent à vivre en coopération régulière et organisée les peuples de l’Europe. Le temps et les événements auront à faire ensuite le reste. Je crois bien qu’ils le feront parce qu’à moins de catastrophes, en marchant vers l’unité de l’Europe, on marche dans le sens de l’Histoire ».

       

      On le voit de Gaulle n’envisage qu’une Confédération d’Etats et fait précéder toute élection au suffrage universel (il ne précise pas si c’est suffrage direct ou indirect) d’une Assemblée, d’un référendum «  organisé simultanément dans tous les pays intéressés ». De plus, De Gaulle envisage alors deux Assemblées dont l’une « représenterait les réalités régionales, économiques, intellectuelles, morales, des états participants ».

      Il nous semble indispensable pour la clarté du débat de rappeler les plus importantes et les plus récentes prises de position du général de Gaulle sur le sujet.

       

       

       

      Le 13 décembre 1959.

      « L’essentiel, pour jouerun rôle international, c’est d’exister par soi-même, chez soi. Il n’y a pas de réalité internationale qui ne soit d’abord une réalité nationale ».

       

       

       

       

      Le 5 septembre 1960. Conférence de presse.

      « Encore une fois, il est tout naturel que les Etats de l’Europe aient à leur disposition des organismes spécialisés pour les problèmes qui leur sont communs, pour préparer et au besoin pour suivre leurs décisions, mais ces décisions leur appartiennent. Elles ne peuvent appartenir qu’à eux et ils ne peuvent les prendre que par coopération. Assurer la coopération régulière de l’Europe occidentale, c’est ce que la France considère comme étant souhaitable, comme étant possible et comme étant pratique, dans le domaine politique, dans le domaine économique, dans le domaine culturel et dans celui de la défense. Cela comporte un concert organisé régulier des Gouvernements responsables et puis, aussi, le travail d’organismes spécialisés dans chacun des domaines communs, organismes subordonnés aux Gouvernements ; cela comporte la délibération périodique d’une assemblée qui soit formée par les délégués des parlements nationaux et, à mon sens, cela doit comporter, le plus tôt possible, un solennel référendum européen, de manière à donner à ce départ de l’Europe le caractère d’adhésion et de conviction populaires qui lui est indispensable ».

       

       

      Le 15 mai 1962.

      « Qu’est-ce que la France propose à ses cinq partenaires ? Je le répète une fois de plus. Pour nous organiser politiquement, commençons par le commencement. Organisons notre coopération. Réunissons périodiquement nos Chefs d’Etat ou de Gouvernement pour qu’ils examinent en commun les problèmes qui sont les nôtres et pour qu’ils prennent à leur égard des décisions qui seront celles de l’Europe. Formons une commission politique, une commission de défense et une commission culturelle, de même que nous avons déjà une commission économique à Bruxelles qui étudie les questions communes et qui prépare les décisions des six Gouvernements.

       

      Naturellement, la commission politique et les autres procéderont, à cet égard, dans des conditions propres aux domaines particuliers qui seront les leurs. En outre, les ministres compétents à ces divers points de vue se réuniront chaque fois qu’il le faudra pour appliquer de concert les décisions qui auront été prises par le Conseil. Enfin, nous avons une Assemblée parlementaire européenne qui siège à Strasbourg et qui est composée de délégations de nos six Parlements nationaux. Mettons cette Assemblée à même de discuter des questions politiques communes comme elle discute déjà les questions économiques. Après expérience, nous verrons dans trois ans comment nous pourrons faire pour resserrer nos liens. Mais, tout au moins, nous aurons commencé à prendre l’habitude de vivre et d’agir ensemble. Voilà ce que la France a proposé. Elle croit que c’est là ce qui peut être fait de plus pratique  ».

       

       


      Le 19 avril 1963. Conférence de presse.

      « Tout système qui consisterait à transmettre notre souveraineté à des aréopages internationaux serait incompatible avec les droits et les devoirs de la République française. Mais aussi, un pareil système se trouverait, à coup sûr, impuissant à entraîner et à diriger les peuples et, pour commencer, le nôtre, dans des domaines où leur âme et leur chair sont en cause. Cette abdication des Etats européens, en particulier de la France, aboutirait inévitablement à une sujétion extérieure. C’est, d’ailleurs, pour éviter une telle inconsistance et, de ce fait, une telle dépendance, que nous tenons à voir l’union de l’Europe constituée par des nations qui puissent et veuillent réellement lui appartenir ».

       


    • soi même 2 décembre 2016 16:33

      Le 23 juillet 1964. Conférence de presse.

      « Une Europe européenne signifie qu’elle existe par elle-même et pour elle-même, autrement dit qu’au milieu du monde elle ait sa propre politique. Or, justement, c’est cela que rejettent, consciemment, ou inconsciemment, certains qui prétendent cependant vouloir qu’elle se réalise. Au fond, le fait que l’Europe, n’ayant pas de politique, resterait soumise à celle qui lui viendrait de l’autre bord de l’Atlantique leur paraît, aujourd’hui encore, normal et satisfaisant.

      On a donc vu nombre d’esprits, souvent d’ailleurs valables et sincères, préconiser pour l’Europe, non point une politique indépendante, qu’en vérité ils n’imaginent pas, mais une organisation inapte à en avoir une, rattachée dans ce domaine, comme dans celui de la défense et celui de l’économie, à un système atlantique, c’est-à-dire américain, et subordonnée, par conséquent, à ce que les Etats-Unis appellent leur «  leadership ». Cette organisation, qualifiée de fédérale, aurait eu comme fondements, d’une part un aréopage de compétences soustraites à l’appartenance des Etats et qu’on eût baptisé « Exécutif », d’autre part un Parlement sans qualifications nationales et qu’on eût dit «  Législatif ». Sans doute, chacun de ces deux éléments aurait-il fourni ce à quoi il eût été approprié, savoir : des études pour l’aréopage et des débats pour le Parlement. Mais, à coup sûr, aucun des deux n ’aurait fait ce qu’en somme on ne voulait pas qu’il fasse, c’est-à-dire une politique. Car, si la politique doit évidemment tenir compte des débats et des études, elle est tout autre chose que des études et des débats.

      La politique est une action, c’est-à-dire un ensemble de décisions que l’on prend, de choses que l’on fait, de risques que l’on assume, le tout avec l’appui d’un peuple. Seuls peuvent en être capables, et responsables, les Gouvernements des nations. Il n’est certes pas interdit d’imaginer qu’un jour tous les peuples de notre continent n’en feront qu’un et qu’alors il pourrait y avoir un Gouvernement de l’Europe, mais il serait dérisoire de faire comme si ce jour était venu  ».

       

       

       

      Le 4 février 1965. Conférence de presse.

      « Il s’agit que l’Europe, mère de la civilisation moderne, s’établisse de l’Atlantique à l’Oural, dans la concorde et dans la coopération en vue du développement de ses immenses ressources et de manière à jouer, conjointement avec l’Amérique sa fille le rôle qui lui revient quant au progrès de deux milliards d’hommes qui en ont terriblement besoin ».

       

       

       

       

      Le 14 décembre 1965. Entretien télévisé.

      « Dès lors que nous ne nous battons plus entre Européens occidentaux, dès lors qu’il n’y a plus de rivalités immédiates et qu ’il n ’y a pas de guerre, ni même de guerre imaginable, entre la France et l’Allemagne, entre la France et l’Italie et, bien entendu, entre la France, l’Allemagne, l’Italie et l’Angleterre, eh bien ! il est absolument normal que s’établisse entre ces pays occidentaux une solidarité. C’est cela l’Europe, et je crois que cette solidarité doit être organisée. Il s’agit de savoir comment et sous quelle forme.

       

      Alors, il faut prendre les choses comme elles sont, car on ne fait pas de politique autrement que sur les réalités. Bien entendu, on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant « l’Europe ! », « l’Europe  ! », « l’Europe ! » mais cela n’aboutit à rien et cela ne signifie rien.

       

      Je répète : il faut prendre les choses comme elles sont. Comment sont-elles ? Vous avez un pays français, on ne peut pas le discuter, il y en a un. Vous avez un pays allemand, on ne peut pas le discuter, il y en a un. Vous avez un pays italien, vous avez un pays belge, vous avez un pays hollandais, vous avez un pays luxembourgeois et vous avez, un peu plus loin, un pays anglais et vous avez un pays espagnol, etc. Ce sont des pays, ils ont leur histoire, ils ont leur langue, ils ont leur manière de vivre et ils sont des Français, des Allemands, des Italiens, des Anglais, des Hollandais, des Belges, des Espagnols, des Luxembourgeois. Ce sont ces pays-là qu’il faut habituer progressivement à vivre ensemble et à agir ensemble. A cet égard, je suis le premier à reconnaître et à penser que le Marché commun est essentiel, car si on arrive à l’organiser, et, par conséquent, à établir une réelle solidarité économique entre ces pays européens, on aura fait beaucoup pour le rapprochement fondamental et pour la vie commune. »

       

      (...)

      « Alors, vous en avez qui crient : « Mais l’Europe, l’Europe supranationale ! il n’y a qu’à mettre tout cela ensemble, il n’y a qu’à fondre tout cela ensemble, les Français avec les Allemands, les Italiens avec les Anglais », etc. Oui, vous savez, c’est commode et quelquefois c’est assez séduisant, on va sur des chimères, on va sur des mythes. Mais il y a les réalités et les réalités ne se traitent pas comme cela. Les réalités se traitent à partir d’elles-mêmes.

       

      C’est ce que nous nous efforçons de faire, et c’est ce que nous proposons de continuer de faire. Si nous arrivons à surmonter l’épreuve du Marché commun — j’espère bien que nous le ferons — il faudra reprendre ce que la France a proposé en 1961 et qui n’avait pas réussi du premier coup, c’est-à-dire l’organisation d’une coopération politique naissante entre les Etats de l’Europe occidentale. A ce moment-là, il est fort probable qu’un peu plus tôt, un peu plus tard, l’Angleterre viendra se joindre à nous et ce sera tout naturel. Bien entendu, cette Europe-là ne sera pas comme on dit supranationale. Elle sera comme elle est. Elle commencera par être une coopération, peut-être qu’après, à force de vivre ensemble, elle deviendra une confédération ».


    • soi même 2 décembre 2016 16:34

      Le 28 octobre 1966. Conférence de presse.

      « Pour ce qui est de l’Allemagne, malgré toutes les pertes que nous ont fait subir les guerres déclenchées par le premier Reich et par le troisième Reich, nous lui avons offert une franche réconciliation. J’ai moi-même parcouru ses villes, ses usines, ses campagnes, pour le criera son peuple, au nom de la France de toujours. Nous avons même été, il y aura bientôt quatre ans, jusqu’à conclure avec la République fédérale, et à sa demande, un traité qui aurait pu servir de base à une coopération particulière des deux pays dans les domaines de la politique, de l’économie, de l’agriculture et de la défense.

       

      Ce n’est pas notre fait si les liens préférentiels, contractés en dehors de nous et sans cesse resserrés par Bonn et Washington, ont privé d’inspiration et de substance cet accord franco-allemand. Il est bien possible que, de ce fait, nos voisins d’outre-Rhin aient perdu quelques occasions quant à ce qui aurait pu être l’action commune des deux nations, parce que, pendant qu’ils appliquaient, non pas notre traité bilatéral, mais le préambule unilatéral qui en changeait tout le sens et qu’eux-mêmes y avaient ajouté, les événements marchaient ailleurs et notamment à l’Est et même peut-être à Washington, brouillant les données de l’affaire telles qu’elles étaient au départ. »

       

      (...)

      « Au surplus, pour que la Communauté économique des Six soit durable et pour qu’elle puisse aller en se développant, la coopération politique des Etats qui en sont membres est à coup sûr indispensable. Or, nous n’avons cessé de proposer qu’une telle coopération s’organise progressivement, à la seule condition qu’elle vise à définir et à suivre une politique qui soit européenne, et non point à se conformer par principe et nécessairement à une politique qui ne l’est pas. C’est cette condition qui a empêché jusqu’à présent le plan français d’être adopté, bien qu’aucun autre n’ait été formulé ».

       

       

       

      Le 9 septembre 1968. Conférence de presse.

      « Depuis 1958, nous, Français, n’avons pas cessé de travailler à mettre un terme au régime des blocs. C’est ainsi que, tout en pratiquant d’étroites relations avec les pays de l’Ouest européen et en allant jusqu’à changer, à l’égard de l’Allemagne, notre ancienne inimitié en cordiale coopération, nous nous sommes progressivement détachés de l’organisation militaire de l’O.T.A.N. qui subordonne les Européens aux Américains. C’est ainsi que, tout en participant au Marché commun, nous n’avons jamais consenti pour les Six au système dit « supranational » qui noierait la France dans un ensemble apatride et n’aurait d’autre politique que celle du protecteurd’outre-Océan. C’est ainsi que notre volonté de ne point risquer cette absorption atlantique est l’une des raisons pour lesquelles, à notre grand regret, nous avons jusqu’à présent différé l’entrée de la Grande-Bretagne dans l’actuelle Communauté ».

       

       

       

      Avril 1970. Mémoire d’Espoir — Tome I.

      « Je crois donc qu’à présent, non plus qu’à d’autres époques, l’union de l’Europe ne saurait être la fusion des peuples, mais qu’elle peut et doit résulter de leur systématique rapprochement. Or, tout les y pousse en notre temps d’échanges massifs, d’entreprises communes, de science et de technique sans frontière, de communications rapides, de voyages multiples. Ma politique vise donc à l’institution du concert des Etats européens, afin qu’en développant entre eux des liens de toutes sortes grandisse leur solidarité. Rien n’empêche de penser, qu’à partir de là, et surtout s’ils sont un jour l’objet d’une même menace, l’évolution puisse aboutir à une confédération.

      En fait, cela nous conduit à mettre en œuvre la Communauté économique des Six : à provoquer leur concertation régulière dans le domaine politique ; à faire en sorte que certaines autres, avant tout la Grande-Bretagne, n’entraînent pas l’Occident vers un système atlantique qui serait incompatible avec toute possibilité d’une Europe européenne, mais qu’au contraire ces centrifuges se décident à faire corps avec le continent en changeant d’orientation, d’habitudes et de clientèles ; enfin, à donner l’exemple de la détente, puis de l’entente et de la coopération avec les pays de l’Est, dans la pensée que, par-dessus les partis pris des régimes et des propagandes, ce sont la paix et le progrès qui répondent aux besoins et aux désirs communs des hommes dans l’une et dans l’autre moitié de l’Europe accidentellement brisée ».

       

      (...)

      « D’autre part, les mêmes créateurs de mythes veulent faire voir dans l’Assemblée réunissant à Strasbourg des députés et des sénateurs délégués par les Chambres des pays membres, un « Parlement européen » lequel n’a, sans doute, aucun pouvoir effectif mais donne à l’« exécutif  » de Bruxelles une apparence de responsabilité démocratique ».

       

      (...)

      « A quelle profondeur d’illusion ou de parti pris faudrait-il plonger, en effet, pour croire que des nations européennes, forgées au long des siècles par des efforts et des douleurs sans nombre, ayant chacune sa géographie, son histoire, sa langue, ses traditions, ses institutions, pourraient cesser d’être elles-mêmes et n’en plus former qu’une seule ?

       

      A quelles vues sommaires répond la comparaison, souvent brandie par des naïfs, entre ce que l’Europe devrait faire et ce qu’ont fait les Etats-Unis, alors que ceux-ci furent créés, eux, à partir de rien, sur une terre toute nouvelle, par des flots successifs de colons déracinés ? Pour les Six, en particulier, comment imaginer que leurs buts extérieurs leur deviennent soudain communs, alors que leur origine, leur situation, leur ambition, sont très différentes ? Dans la décolonisation, que la France doit, dans l’immédiat, mener à son terme, que viendraient faire ses voisins ? Si, de tous temps, il est dans sa nature d’accomplir « les gestes de Dieu », de répandre la pensée libre, d’être un champion de l’Humanité, pourquoi serait-ce au même titre, l’affaire de ses partenaires ? L’Allemagne frustrée par sa défaite de l’espoir de dominer, à présent divisée et, aux yeux de beaucoup, suspectée de chercher sa revanche, a désormais sa grande blessure. Au nom de quoi faudrait-il que ce devienne automatiquement celle des autres  ?

       

      Dès lors que l’Italie, cessant d’être l’annexe de l’Empire des Germaniques, ou bien de celui des Français, puis écartée des Balkans où elle avait voulu s’étendre, demeure péninsulaire, confinée en Méditerranée et naturellement placée dans l’orbite des puissances maritimes, pour quelle raison se confondrait-elle avec les Continentaux ? Les Pays-Bas, qui depuis toujours ne doivent leur vie qu’aux navires et leur indépendance qu’aux recours venus d’outre-mer, par quel miracle consentiraient-ils à s’absorber parmi les terriens ? Comment la Belgique, tendue à maintenir en un tout la juxtaposition des Flamands et des Wallons, depuis que, par compromis, les puissances rivales parvinrent à faire d’elle un Etat, pourrait-elle se consacrer sincèrement à autre chose ? Au milieu des arrangements succédant aux rivalités des deux grands pays riverains de la Moselle, quel souci dominant peuvent avoir les Luxembourgeois, sinon que dure le Luxembourg ?  »

       

      (...)


    • soi même 2 décembre 2016 16:35

      « Tout de même que la transformation de la France est réclamée à grands cris par les féodalités économiques et sociales et les partis politiques français, mais que toute réforme qui change l’ordre établi est mal accueillie par tous, ainsi l’union du continent, proclamée comme nécessaire par les milieux dirigeants de nos partenaires européens et par nos propres chapelles, se heurtera-t-elle à un mur de réserves, d’exégèses et de surenchères quand je tâcherai de lui frayer la voie. Mais je pense que, si Rome ne fut pas bâtie en un jour, il est dans l’ordre des choses que la construction de l’Europe requière des efforts prolongés ».

       


    • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 2 décembre 2016 18:23

      @soi même
      Bonsoir et merci beaucoup de faire revivre en les donnant à lire ces textes et citations qui avient une autre alure que les déclarations insipides de tel ou tel histrion politique.

      « ...Si nos voisins ont refusé de suivre l’appel de la France pour l’union et l’indépendance d’une Europe européenne, c’est quelque peu pour cette raison que, suivant leur tradition, ils redoutent notre primauté, mais c’est surtout parce que, dans l’état de guerre froide où se trouve l’univers, tout passe pour eux après le désir d’avoir la protection américaine. Or, sur ce point, notre appréciation n’est pas la même que la leur. Eux voient encore les choses comme elles étaient il y a quinze ans. Nous les voyons autrement.

      Sans doute, après Yalta qui permettait à la Russie de Staline de s’adjoindre d’office, lors de l’effondrement du Reich, l’Europe centrale et les Balkans, pouvait-on redouter que le bloc soviétique voulût s’étendre plus loin. Dans l’hypothèse d’une telle agression, les États occidentaux du Continent n’auraient pu, par eux-mêmes, lui opposer une résistance assez puissante. L’organisation franco-britannique de défense européenne, ébauchée en 1946 et qui comportait le commandement unique du Maréchal Montgomery, n’y eût évidemment pas suffi. Rien ne fut donc plus justifié et, peut-être, plus salutaire que le concours américain, qui en vertu du Plan Marshall mettait l’Europe de l’Ouest à même de rétablir ses moyens de production et lui évitait ainsi de dramatiques secousses économiques, sociales et politiques, tandis que grâce à l’armement atomique était assurée sa couverture. Mais une conséquence quasi inévitable avait été l’institution de l’OTAN., système de sécurité suivant lequel Washington disposait de la défense, par conséquent de la politique et, même, du territoire de ses alliés. »

      Je vous invite ainsi que tous les lecteurs à parcourir avec intérêt les analyses lumineuses de Manuel de Dieguez et notamment celle-ci intitulée ; De la stupidité de l’Europe à la servitude volontaire d’un continen.

      "Mme  Maria Zarharova, porte-paroles du ministre russe des affaires étrangères, Sergei Lavrov, a fait une déclaration retentissante : "La stupidité est pire que le terrorisme". Elle aurait pu ajouter que la stupidité est la clé de la vassalité, donc de la servitude volontaire.

      Nous en avons un exemple ahurissant avec la stupidité qui fait dire subitement aux vassaux groupés sous le sceptre et le joug de l’OTAN, donc des Etats-Unis, que tout bombardement des zones de guerre qui provoquerait la mort de civils serait qualifié de crime de guerre alors que, depuis les origines, on n’a jamais vu aucune armée libérer ou conquérir une ville sans entraîner, hélas, des victimes civiles que, pour leur compte, les Etats-Unis qualifient simplement de « victimes collatérales »

      C’est ici ; http://www.dieguez-philosophe.com/


    • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 2 décembre 2016 18:24

      @soi même

      @soi même
      Bonsoir et merci beaucoup de faire revivre en les donnant à lire ces textes et citations qui avient une autre allure que les déclarations insipides de tel ou tel histrion politique.

      « ...Si nos voisins ont refusé de suivre l’appel de la France pour l’union et l’indépendance d’une Europe européenne, c’est quelque peu pour cette raison que, suivant leur tradition, ils redoutent notre primauté, mais c’est surtout parce que, dans l’état de guerre froide où se trouve l’univers, tout passe pour eux après le désir d’avoir la protection américaine. Or, sur ce point, notre appréciation n’est pas la même que la leur. Eux voient encore les choses comme elles étaient il y a quinze ans. Nous les voyons autrement.

      Sans doute, après Yalta qui permettait à la Russie de Staline de s’adjoindre d’office, lors de l’effondrement du Reich, l’Europe centrale et les Balkans, pouvait-on redouter que le bloc soviétique voulût s’étendre plus loin. Dans l’hypothèse d’une telle agression, les États occidentaux du Continent n’auraient pu, par eux-mêmes, lui opposer une résistance assez puissante. L’organisation franco-britannique de défense européenne, ébauchée en 1946 et qui comportait le commandement unique du Maréchal Montgomery, n’y eût évidemment pas suffi. Rien ne fut donc plus justifié et, peut-être, plus salutaire que le concours américain, qui en vertu du Plan Marshall mettait l’Europe de l’Ouest à même de rétablir ses moyens de production et lui évitait ainsi de dramatiques secousses économiques, sociales et politiques, tandis que grâce à l’armement atomique était assurée sa couverture. Mais une conséquence quasi inévitable avait été l’institution de l’OTAN., système de sécurité suivant lequel Washington disposait de la défense, par conséquent de la politique et, même, du territoire de ses alliés. »

      Je vous invite ainsi que tous les lecteurs à parcourir avec intérêt les analyses lumineuses de Manuel de Dieguez et notamment celle-ci intitulée ; De la stupidité de l’Europe à la servitude volontaire d’un continen.

      "Mme  Maria Zarharova, porte-paroles du ministre russe des affaires étrangères, Sergei Lavrov, a fait une déclaration retentissante : "La stupidité est pire que le terrorisme". Elle aurait pu ajouter que la stupidité est la clé de la vassalité, donc de la servitude volontaire.

      Nous en avons un exemple ahurissant avec la stupidité qui fait dire subitement aux vassaux groupés sous le sceptre et le joug de l’OTAN, donc des Etats-Unis, que tout bombardement des zones de guerre qui provoquerait la mort de civils serait qualifié de crime de guerre alors que, depuis les origines, on n’a jamais vu aucune armée libérer ou conquérir une ville sans entraîner, hélas, des victimes civiles que, pour leur compte, les Etats-Unis qualifient simplement de « victimes collatérales »

      C’est ici ; http://www.dieguez-philosophe.com/



    • baldis30 3 décembre 2016 08:01

      @soi même

      bonjour,

      j’approuve bien sûr .....mais pensez-vous que nos zélés zélites zénarchiques ont le temps de lire et ensuite encore plus le temps de réfléchir ...


    • soi même 5 décembre 2016 00:21

      @baldis30, je ne sais pas, en faite je m’en fou de cette élite, il oublie que leurs légitimités vient de la base et je crois que la basse vont leur faire voir toutes les couleurs en les discréditant par les urnes.


  • goc goc 2 décembre 2016 16:42

    Hollande .... ???

    heu ça me dit quelque chose...

    c’est pas un ancien président de la république française des fois ??

    Mais bon je ne suis pas sur, je m’avance peut-être.
    En, tout cas,il n’a pas du laisser un grand souvenir pour que j’arrive à oublier son nom.

    en plus quand on a des chefs d’État comme De Gaulle et Mendes-France pour diriger notre pays, s’appeler « Hollande » forcement ça part avec un sérieux handicap !!


  • atmos atmos 3 décembre 2016 04:08

    En s’auto-bottant le cul, notre incroyable président nous a privés de la seule satisfaction qu’il pouvait jamais nous donner : l’intense plaisir de procéder nous-mêmes à cette délicate opération. Cruelle déception.


    • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 3 décembre 2016 11:56

      @atmos
      "En s’auto-bottant le cul, notre incroyable président nous a privés de la seule satisfaction qu’il pouvait jamais nous donner : l’intense plaisir de procéder nous-mêmes à cette délicate opération. Cruelle déception. « 

      Oui.Il n’est pas bon et encore moins élégant de frustrer l’électorat.

      Tout était pourtant prêt : le goudron et les plumes avec le madrier pour une parade avenue des Champs-Elysées.

      Comme le dit finement Tall : »Il a obéi à l’UE« qui lui a intimé l’ordre de plier les gaules pour laisser la place à un autre »Young European Leader"...


  • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 3 décembre 2016 13:08
    @Renaud Bouchard 2 décembre 18:39

    Dans mon commentaire ci-dessus : 
    Mohammed MADJOUR 2 décembre 15:19 «  »Je vous le dis, votre intelligence est vraiment polluée !«  »

    Je précise que dès mon intrusion dans l’Agora, javais pris la décision de m’adresser globalement à l’intelligence française et non pas seulement aux auteurs ou aux commentateurs. Par conséquent il fallait comprendre le fond de mon commentaire qui voulait dire que c’est « l’intelligence collective de la France qui est vraiment polluée » ! 

    Notez bien monsieur Renaud Bouchard que mes L.O.G.I.C.I.E.L.S sont infaillibles.


  • gerard5567 4 décembre 2016 15:28

    Ce champ de ruines est surtout celui de l’Union européenne et il existait déjà en 2011.


  • Sparker Sparker 4 décembre 2016 19:29

    Bah, il a déjà un poste prévu au sein de l’UE ou ONU ou je ne sais quoi, enfin quelque chose qui l’a décidé à ne pas se mettre à la retraite oublié de tous dans sa corrèze, vous en faite pas dans ce milieu on se serre les coudes.


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