mercredi 2 janvier 2008 - par Laurence Bonzani, Serge Guérin, Safia Lebdi et Jean-Marc Pasquet

Immigration : des politiques d’annonces à la responsabilité

Empêtrée dans des débats sur les chiffres, prisonnière de ses politiques d’annonces sous contrainte de l’opinion publique, la politique d’immigration de la France est vouée à l’échec. Pour en sortir, quelques pistes pour une nouvelle gouvernance responsable des flux migratoires.

LA DIFFICULTE DE S’ENTENDRE SUR DES CHIFFRES

La France est le seul grand pays d’Europe où la contribution de l’immigration à la croissance démographique reste minoritaire depuis dix ans. Ailleurs, la croissance se fait par l’immigration à plus de 50 %, voire à plus de 100 %.

C’est aussi le seul grand pays d’Europe qui connaît une immigration en continu depuis le milieu du XIXe. Les autres pays (Suisse exceptée) n’ont rien connu de semblable à nos vagues des années 1950-1974.

Selon des sources de l’institut Eurostat, l’institut national de la démographie souligne que "les flux actuels d’immigrants n’ont rien d’exceptionnel dans la Ve République".

Selon l’OCDE, le nombre cumulatif de sans-papiers vivant en France serait de l’ordre de 300 à 500 000 personnes pour une population immigrée d’environ 8 % de la population totale.

Toutes ces informations sont au conditionnel.

Car il existe une spécificité française, c’est la difficulté pour quantifier ces données par des organismes publics que certains démographes attribuent à "l’effet Vel-d’hiv". Des raisons historiques compréhensibles qui posent aujourd’hui de lourds problèmes pour aborder sereinement tout ce qui touche aux migrations.

L’ECHEC ANNONCE DES POLITIQUES MIGRATOIRES

500 000, c’est la proportion d’entrées annuelles sur le territoire de l’UE et le mouvement devrait s’accélérer.

Premier constat un peu particulier à la France : la politique de l’immigration est en échec dès lors qu’elle nie la volonté des migrants à fuir la dictature, l’oppression, la misère et elle n’arrête pas ceux qui sont déterminés à tirer leur chance.

Pourquoi ?

Parce que pour certains Etats africains, ces flux représentent en même temps une « rente » : 14 milliards d’euros transférés par les migrants vers les "pays d’origine" en 2005. Ils ne compensent pas, loin s’en faut, ceux liés au remboursement de leur dette, mais aident à constituer une épargne privée précieuse (1). C’est un élément essentiel à prendre en compte si on veut bien comprendre l’absence de volonté partagée par les Etats de ne pas aborder sérieusement les questions liées aux migrations.

Il y a aussi l’avenir : la croissance démographique de l’Afrique devrait accroître encore la poussée de ses jeunes dans les canaux migratoires. L’Europe reste pour nombre d’entre eux un « eldorado » dans un continent du « no future ». En même temps, la seule issue migratoire n’est pas une solution à l’évolution démographique de l’Afrique. Aborder la question de l’immigration, c’est aussi pointer ses causes - politiques - ce que personne ou presque ne veut soulever ou économiques même si celles-ci peuvent apparaître - à certains égards - de plus en plus secondaires (2).

On ne construit pourtant pas de politique en niant ces réalités.

Plusieurs impasses devant la politique actuelle, essentiellement fondée sur un alibi sécuritaire à des fins de communication intérieure.

Celle que nous faisons subir et qui conduit ces migrants à connaître un véritable état de servitude dans le pays « d’accueil », véritables proies des ténardiers en tout genre.

Celle que nous pourrions connaître par une politique plus répressive encore : la « chasse à l’immigré », déjà pratiquée à la sortie des écoles et la reconduite à la frontière est non seulement indigne de la République, mais elle est simplement inefficace.

Inefficace car cette politique repose sur un discours sur « les immigrés qui coûtent ». C’est une contre-vérité.

C’est la chasse aux immigrés qui est un non-sens économique : disproportion des sommes englouties (centres de rétention, santé...) pour les reconduire. Et ce, sans commune mesure avec les "résultats", si on peut utiliser ce terme dans ces circonstances. Avec 25 000 reconduites d’une politique d’expulsion poussée à son maximum, et sans même de nouvelles entrées, il faudrait plus d’une quinzaine d’années pour "écluser le stock des clandestins", pour utiliser un langage de préfecture.

Impasse humaine, impasse quantitative sur fond de communication gouvernementale. A grands coups de descentes à l’issue tragique, comme cet été à Amiens ou plus récemment après la défenestration d’une jeune femme chinoise dans le quartier de Belleville à Paris.

Impasse que nous nous infligerons nous-mêmes en méconnaissant l’importance à venir des flux, alimentés par une Afrique « à la dérive », mais que certaines puissances comme la Chine, l’Inde ou le Brésil, par exemple, considèrent qu’elle est un foyer de ressources précieuses. Un « investissement » dont elles pourraient à terme tirer les bénéfices : accès aux matières premières, richesses pétrolières et minières, etc.

D’ores et déjà, la Chine récupère environ 80 % des nouveaux contrats de BTP en Algérie. Le gouvernement algérien perçoit les fruits d’un baril de pétrole élevé et use de ses 80 milliards de produits pétroliers pour relancer massivement son effort d’équipement en infrastructures.

LA FRANCE A REBOURS DE SES VOISINS

La France, déjà impliquée par son passé colonisateur avec ce pays, pourrait co-écrire une nouvelle histoire, de véritable coopération celle-là. En se fondant sur l’importance de la francophonie et de sa diaspora. Elle choisit la politique de l’autruche y compris sur son propre territoire, comme "bunkérisé" et un paternalisme reflété dans sa relation gazière.

Notre politique d’immigration va à rebours des exemples italien et espagnol. Une part significative (la moitié) de la croissance de l’Espagne sur la période récente est liée aux régularisations (près d’un million sous le gouvernement Zappatero dont une part essentielle de migrants d’Amérique latine) qui génèrent aussi consommations et donc taxe sur la consommation...

Une partie de l’avenir des régimes sociaux peut aussi passer par là. Sans flux migratoires depuis un siècle, on oublie souvent que notre population serait d’un tiers inférieur à son niveau actuel et nos systèmes sociaux en seraient déséquilibrés.

L’immigration est pourtant une chance économique pour nos défis collectifs actuels. Alors que la France a du mal par exemple à construire 400 000 logements par an alors qu’il en faudrait au bas mot 500 000 (3), l’Espagne en sort des cartons plus de 800 000 par an pour une population un tiers inférieure.

Il n’y a aucun hasard à cet état de fait. L’immigration est, dans tous les pays qui ont fait le choix de s’approprier l’enjeu, un élément de dynamisation dans le domaine du bâtiment, de la restauration, des services à la personne...

Quiconque s’est déjà déplacé dans les services d’urgence d’un hôpital en constatera les résultats. Notre numerus clausus restrictif a des effets collatéraux dans les pays africains et nous en sommes en partie responsables. C’est, dans cet exemple, une source "d’aspiration des cerveaux" qui est aussi un facteur aggravant pour les pays du sud dont certains sont étranglés par la "double peine" liée à la charge de la dette (4). Une politique d’accueil renforcée doit aussi tenir compte de cette réalité.

En déverrouillant les mobilités (aller/retour) entravées par l’absence de délivrance de papiers, en cessant cet appui de fait aux corruptions de toutes sortes - des réseaux qui vivent sur les déplacements de clandestins jusqu’aux Etats qui voient dans le départ de leurs ressortissants une fuite de la contestation politique et sociale - nous pouvons desserrer les noeuds d’une politique migratoire engoncée dans ses contradictions. Il nous faut aussi tenir compte du changement de nature de l’immigration sur la période récente. Plus féminine, elle est de moins en moins une immigration de mouvement et davantage une immigration de peuplement.

DES PISTES POUR UNE POLITIQUE HUMANISTE ET RESPONSABLE

Pour l’heure, la France doit ratifier la Convention internationale des droits des migrants. Cette convention, qui s’applique à tout le processus de migration (préparatifs, départ, transit, séjour) vise à garantir le respect des libertés fondamentales et des droits de la personne humaine...

Il existe une oppression spécifique aux femmes issues de l’immigration du fait de leur dépendance à leur partenaire comme parfois de leur pays d’origine, et de leur précarité. Pour lutter contre celle-ci, il faut mettre en place une autonomie juridique des femmes migrantes afin qu’elles ne dépendent plus de leur partenaire, faciliter l’accès à un cursus comprenant alphabétisation et/ou langue française et formation professionnelle. Nous devons également abroger les conventions bilatérales défavorables aux femmes.

Mais pour fonder une grande initiative en matière de politique d’immigration dans notre pays, il faut surtout sortir des tabous qui bloquent notre société sur cette question. Nous régularisions plus de 100 000 personnes par an dans les années 60. Pourquoi notre ambition républicaine a disparu ?

L’Espagne a régularisé récemment près d’un million de migrants. Cela recadre singulièrement nos enjeux nationaux et pointe d’autant notre politique de gribouille.

Pour autant, une ouverture sans conditions ne saurait tenir lieu "d’autre politique" qui cacherait mal son masque libéral. En effet, les tenants d’une immigration "non choisie" font le jeu des partisans de la politique restrictive actuelle, fondée sur les liens familiaux.

En s’affublant de la supériorité morale, ils ne disent pas que leur choix est aussi... celui du patronat. En réalité, c’est celui d’une économie qui utilise les services des migrants en jouant la pression à la baisse des salaires et à la remise en cause des compromis sociaux.

De fait, le statu quo actuel privilégie ceux qui ont la chance d’avoir des liens familiaux ou qui répondent aux critères patronaux. C’est-à-dire massivement la main-d’oeuvre faiblement ou pas qualifiée (5). Ce choix c’est aussi celui de l’auto-engendrement de l’immigration actuelle par l’immigration passée et, finalement, l’absence de diversité.

Plusieurs priorités.

Il nous faut faire ce travail impératif sur notre histoire commune, il est temps. Ce sans quoi, notre avenir commun sera occulté ou le "débat" sera monopolisé par les tenants d’une histoire partielle en vue d’instrumentalisation (type "Indigènes de la République"...) ou d’une présentation partielle, de l’esclavage - dans ses réalités d’hier et contemporaine.

Nous devons cesser de détourner le regard de la réalité imbriquée des dominations économiques ET de la corruption, du clanisme, de l’imbrication entre le religieux et le politique. Ce sont autant de freins à une nouvelle donne pour l’Afrique avec la complicité de puissances et de firmes (6).

Quand sortirons-nous du paternalisme traditionnel vis-à-vis de l’Afrique ? Faut-il éviter de pointer les détournements et l’utilisation des 80 milliards d’avoirs issus de la rente pétrolière pour la seule Algérie ?

L’Afrique n’est pas pauvre dans son ensemble. Son problème global est politique, mais dépasse la seule question de la "gouvernance", au sens de la Banque mondiale (7).

Peser au niveau international pour de justes cours des matières premières, base d’un nouvel ordre économique, remettre à plat la politique agricole commune qui est une impasse pour tous les agriculteurs.

Desserrer l’étau de la dette et favoriser l’émergence de constitutions pérennes comme pierre angulaire de la démocratie...

En l’état, notre réponse est étriquée, sécuritaire, sans proportion avec les enjeux. Elle va à l’encontre des intérêts les plus élémentaires des migrants. C’est aussi un non-sens pour l’Europe et la France, nous l’avons déjà évoqué précédemment.

Certains pays (le Canada, la Grande-Bretagne) mettent à l’essai un accueil des immigrés sur des critères permettant la mixité des populations, au-delà des seuls besoins liés à leur économie.

Les politiques manquent de courage en intégrant un supposé blocage de l’opinion. Ils se cachent derrière l’alibi sécuritaire à grands coups de com’. Pour combien de temps ?


NOTES

(1) Selon le comité contre la faim, "l’Initiative pour les pays pauvres très endettés (IPPTE) mise en place en 1996 et renforcée en 1999, constitue la mesure la plus « ambitieuse » d’annulation prise par la communauté internationale. Six ans après, le bilan est clair, étayé par la CNUCED. Elle a échoué à atteindre le double objectif qu’elle s’était fixé : ramener la dette des pays à un niveau soutenable tout en luttant durablement contre la pauvreté. En 2004, seuls sept des 41 pays concernés avaient une dette jugée soutenable par le FMI et la Banque mondiale. En 2003, le service de la dette des 27 pays ayant bénéficié d’allègements s’élevait toujours à 15 % de leurs revenus (36 % pour le Sénégal en 2004), un niveau ne permettant pas à ces pays d’atteindre les OMD. A l’issue de l’initiative, seul un tiers du stock de la dette des PPTE aura été effacé (49 sur 139 milliards de dollars), ce qui représente moins de 5 % du montant total de la dette des PED et alors même que les pays continuent de contracter de nouveaux emprunts."

(2) Selon les estimations, les revenus issus du pétrole des principaux producteurs seraient de l’ordre de 1 milliard d’euros par jour, en forte hausse depuis l’explosion du prix du baril

(3) Source : étude prospective du Crédit foncier de France, étude de 2006

(4) Alors que des milliers de professeurs formés et qualifiés sont actuellement sans emploi et que les classes débordent d’élèves (70 élèves par classe en moyenne), la Zambie continue cependant de consacrer près de 380 millions de dollars au service de la dette. En 2004, les seuls remboursements à destination du FMI se sont élevés à 247 millions de dollars, dépassant largement le montant des dépenses annuelles allouées à l’éducation (221 millions de dollars). Dans un pays comme la Zambie où plus de 70 % de la population vit dans la pauvreté et un adulte sur cinq est infecté par le virus du sida, l’annulation de la dette est un impératif. Les ressources ainsi dégagées pourront servir à l’expansion du système éducatif et la prise en charge des coûts récurrents tels que les salaires des enseignants. (source : Agir ici & Campagne mondiale sur l’éducation )

(5) Selon les analyses de plusieurs démographes reprises par Michèle Tribalat (in Libération, 9 août 2007)

(6) Les pays créanciers ne sont pas étrangers à l’accumulation d’une dette colossale. Ils portent la lourde responsabilité de la pratique d’une politique de prêts incontrôlée, répondant plus à des intérêts économiques, politiques et personnels obscurs qu’à une politique cohérente de coopération au service du développement des populations. Particulièrement, la France n’est le premier contributeur de l’IPPTE (programme de réduction de la dette), à hauteur de plus de 12 milliards d’euros, qu’en conséquence d’un soutien financier intéressé, voire parfois criminel, de Paris aux régimes « amis de la France » en Afrique (le Cameroun, l’ex-Zaïre de Mobutu et la Côte-d’Ivoire figurent ainsi parmi les principaux débiteurs de la France, sans même parler du Congo Brazzaville ou encore du Rwanda).

(7) Selon le Comité contre la faim, "la dette des pays du Sud est le résultat d’une politique d’endettement aussi irresponsable de la part des gouvernements des pays créanciers que de la part de ceux des pays débiteurs. Or, seules les populations des pays débiteurs en ont assumé le coût, au prix de millions de vies humaines : le remboursement de la dette prive en effet les Etats de ressources nécessaires au financement des secteurs sociaux essentiels. Aujourd’hui, nombre de pays croulant sous une dette impayable ne seront même pas en mesure de réaliser les OMD. La mise en place d’un partenariat mondial pour le développement implique à la fois la reconnaissance par les créanciers de leurs responsabilités, en annulant la dette, et le rééquilibrage des pouvoirs entre créanciers et débiteurs dans la gestion de la dette, vers des règles équitables et transparentes pour tous."



15 réactions


  • tvargentine.com lerma 2 janvier 2008 14:11

    Votre politique catastrophique à la ville de Paris et vos « arrangements entre amis » feront que les parisiens vont vous écarter de la gestion de la ville de Paris

    Il est dommage que le Grand Paris n’existe pas car si les habitants de Paris Ile de France pouvait voter pour l’election du Maire de Paris,nous pourrions faire le vrai ménage comme à la présidentielle et obliger le PS à cassé avec des extrèmistes comme vous.


    • nick 2 janvier 2008 14:32

      @Lerma,

      C’est quoi le rapport entre ton commentaire et l’article ?

      Affligeant...


  • Dauminau (---.---.44.40) 2 janvier 2008 14:26

    Comme le fait remarquer l’auteur, l’Espagne aurait régularisé des migrants d’origine sud américaine, c’est à dire peu ou prou des hispannique. Mais importer le Mali, l’Algèrie ou le Niger en France n’est pas du même tabac. Là cela deient un déplacement de population pur et simple.


  • Internaute (---.---.73.68) 2 janvier 2008 16:24

    La seule politique utile à la France est l’arrêt de toute immigration puis l’incitation au retour de ceux qui sont chez nous. La terre promise, c’est l’Israël, pas la France.

    Avec 5 millions de chômeurs, un endettement digne d’un pays sous-développé, une hausse de l’immobilier astronomique et un déficit récurrent de la sécu, nous n’avons aucun intérêt à accueillir ces gens. C’est lutter contre la France et contre la communauté française que de développer une immigration de peuplement.

    Les français qui à titre individuels sont pleins de compassion et d’envie d’aider l’Afrique peuvent aller s’installer là-bas pour essayer d’améliorer les choses sur place. Compter sur leur voisin pour payer le prix de leur charité est affreusement égoïste. Malheureusement c’est ce que font toutes ces associations qui luttent pour l’intégration des africains en France. Ces gens là s’achètent une bonne conscience aux frais d’autrui.


  • donino30 donino30 2 janvier 2008 19:08

    « 500 000, c’est la proportion d’entrées annuelles sur le territoire de l’UE et le mouvement devrait s’accélérer. »

    Alors que tout le monde s’accorde à dire que c’est 300000 rien que pour la France. Même la PS n’a jamais contesté ce chiffre pendant les présidentielles. No comment...

    « L’immigration est pourtant une chance économique pour nos défis collectifs actuels »

    Avec 95% de l’immigration qui n’est pas liée au travail, en effet quelle chance. Youpi.

    « Nous régularisions plus de 100 000 personnes par an dans les années 60. Pourquoi notre ambition républicaine a disparu ? »

    Parce que la France avait besoin de main d’oeuvre et que le chômage n’existait pas. Cette immigration là était effectivement une chance pour le pays. Aujourd’hui elle est à 95% une charge.

    « En s’affublant de la supériorité morale, ils ne disent pas que leur choix est aussi... celui du patronat. En réalité, c’est celui d’une économie qui utilise les services des migrants en jouant la pression à la baisse des salaires et à la remise en cause des compromis sociaux. »

    Bouuhhh les méchants patrons !!! Bouhhhhh la vilaine méchante société !!! Bouuuuuh !!!!

    « Il nous faut faire ce travail impératif sur notre histoire commune, il est temps »

    Et blablabla la repentance, et blablabla... ça fait jamais de mal

    « Nous devons cesser de détourner le regard de la réalité imbriquée des dominations économiques ET de la corruption, du clanisme, de l’imbrication entre le religieux et le politique. Ce sont autant de freins à une nouvelle donne pour l’Afrique avec la complicité de puissances et de firmes (6). »

    Bouuuh les méchantes grandes firmes !!! Bouhhhh !!

    Bon j’arrête de lire j’en ai marre. L’auteur est une véritable caricature de la pensée bienveillante, assurément ce qu’il se fait de mieux en la matière. Que de belles pensées, que de belles paroles, que de repentances. Régularisons tout le monde et la croissance repartira, vous verrez !!! Et si elle ne repart pas assez on accusera les méchants patrons na ! Et une fois qu’on a dit toutes ces belles choses, on fait quoi ?


  • samedi 2 janvier 2008 20:14

    Je ne crains pas de dire que c’est votre analyse qui va à rebours. La France est de très loin le premier pays d’Europe à avoir intégrer autant d’immigrés en 50 ans, et aucun de ses voisins n’osent à ce jour le contester. L’immigration représente plus de 10 millions d’individus en France. C’est énorme. Ensuite, vous passez sous silence que la lutte contre l’immigration ne se fait pas que dans l’hexagone, mais surtout dans les Dom-Tom, et que ce sont ces territoires qui sont demandeurs depuis des années d’une aide à la lutte. L’immigration dans l’hexagone ne représente pas le chiffre que vous avancez, tout au plus 200.000 clandestins par an, ce qui est déjà énorme en soi. D’autre part, sachez que l’immigration clandestine est un délit et doit se voir en conséquence freinée et punie comme telle. En outre, la France continue à accueillir des immigrés fuyant la guerre.

    Nous avons un problème mondial majeur à traiter, que vous évoquez en filigranne, la démographie. Cette démographie n’est plus un atout pour la France, nous avons dépassé le pourcentage de 2,1 enfant par foyer, ce qui suffit largement au renouvellement des générations. Plus nous met en danger, parce que la récession plane sur l’Europe et surtout sur la France.

    Nous n’avons pas besoin d’encourager les peuples d’Afrique ou d’Asie à rester chez eux, si ces gens souhaitent quitter leur pays ils sont libres de gérer leur destin. Nous devons au contraire les encourager à choisir un autre pays d’accueil que la France, c’est aussi simple que cela. Evoquer les anciennes colonies, c’est aussi prendre l’option de ne rien faire et de ne rien changer dans notre propre discours. Les nord-africains notamment ne parlent même plus un mot de Français depuis 2 générations. Chirac faisait observer que seuls les grands-parents de ces immigrés ont encore un lien affectif avec la France. Il est temps de purger.

    Un peu de com et de marketing, et le tour sera joué. Pour le même prix que ces pauvres gens dépensent pour traverser l’Afrique, l’Europe ou la Méditerrannée, ils ont un vol pour les USA. Soyons malins, nous aussi.


  • Martin sur AgoraVox Martin sur AgoraVox 2 janvier 2008 21:46

    En démocratie toutes les opinions peuvent être exprimées. L’auteur a raison de nous exposer son point de vue.

    Cependant à l’intention des lecteurs qui découvrent la question de l’immigration massive en provenance d’autres continents, qui est désormais une immigration de remplacement des populations européennes autochtones, je suggère la lecture de l’article publié sur AgoraVox « Démographie et immigration : suicide collectif des Européens ». Lien :

    http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=32156

    Si on se laisse faire, si on accepte la solution que l’on veut nous imposer, la solution de l’immigration de remplacement, les Européens autochtones risquent l’extinction imminente à l’échelle de l’histoire, c’est-à-dire d’ici cent à cent cinquante ans.

    Revenons au texte de ce candidat aux élections municipales, dans un arrondissement de Paris avec un fort taux de citoyens français d’origine extra-européenne. Le texte dit par exemple : « D’ores et déjà, la Chine récupère environ 80 % des nouveaux contrats de BTP en Algérie. »

    Quel rapport ? La Chine a-t-elle ouvert ses portes à l’immigration en provenance de l’Afrique pour obtenir des contrats en Afrique ?

    Le texte fait l’amalgame fréquemment entendu, une confusion volontairement entretenue, entre l’immigration en provenance des autres pays d’Europe (ce qui était le cas jusqu’au milieu du XXème siècle) et l’immigration majoritairement non-européenne et musulmane (ce qui est le cas depuis le milieu du XXème siècle).

    Jusqu’au milieu de XXème siècle, les immigrés en France étaient des Européens. Cette immigration européenne existe depuis la nuit des temps et dans tous les pays d’Europe. Ces immigrés-là étaient dès la deuxième génération assimilés, car par leur culture, par leur religion, par leur apparence physique ils se fondaient dans la population au point d’en faire partie sans aucune distinction.

    Notamment l’immigration européenne n’a pas créé des tensions extrêmes en introduisant une religion que les Français, et les Européens en général, en majorité n’appellent pas de leurs vœux.

    L’arrivée massive des non-Européens et des musulmans, avec des références culturelles très différentes des références traditionnelles en Europe ou en France, provoque de forts changements dans les valeurs de référence de la société.

    Ce qui est la cause du communautarisme, ce qui éventuellement pose problème, en France et généralement en Europe, ce n’est pas « l’immigration », c’est « l’immigration non-européenne ».

    Ce texte du candidat aux élections municipales formule le chantage habituel que l’on exerce sur la population européenne autochtone : « si vous voulez continuer à vivre dans le confort, vous devez accepter de disparaître au profit de populations venues d’autres continents ».

    Mais quel sera le résulta des ces flux massifs d’immigration de remplacement en provenance d’autres continents, quel sera le résultat si on accepte ces flux, si on se laisse faire par ignorance ou par faiblesse ?

    Les flux annuel d’immigration massive en provenance d’autres continents, prévus et planifiées par l’Union européenne - politique communautaire à laquelle la France ne pourra pas faire exception - se chiffrent en millions : de 5 à 14 millions par an, selon que l’on prend les vœux plus anciens ou les plus récents exprimées par les responsables politiques dans les forums internationaux.

    La France ne pourra pas faire y exception car le traité d’Amsterdam, signé le 2 octobre 1997 et entré en vigueur le 1er mai 1999, a transféré à la Commission européenne à Bruxelles et au Conseil de l’Union européenne statuant à la majorité qualifiée, la quasi-totalité des pouvoirs en matière d’immigration.

    D’après les projections démographiques, si les tendances actuelles sont maintenues (faible natalité des Européens autochtones, forte immigration en provenance d’autres continents) la population sur le continent européen sera en 2100 composée d’un tiers d’habitants d’origine européenne (les Européens autochtones) et de deux tiers d’habitants d’origine non-européenne.

    La « carte bleue », mise en place par la Commission européenne, permettra d’atteindre les objectifs définis dans les rapports de l’ONU en régularisant le très fort flux d’immigration non-européenne qui est programmé dans les prochaines décennies. Le plan consiste à faire venir massivement les immigrés en provenance d’autres continents sous prétexte officiel qu’il faut pourvoir les postes de travail. Cela permettra accessoirement de maintenir la pression baissière sur les revenus du salariat européen et sur le niveau de protection des salariés dans droit de travail européen. Les immigrés en provenance d’autres continents, qui seront donc invités par ceux qui dirigent les pays européens à occuper de nombreux types de postes de travail, les immigrés qu’on appelle aussi « l’immigration qualifiée », seront autorisés de faire immigrer leurs membres de famille, actuels ou futurs, les ascendants, les conjoints et les descendants, naturels ou adoptifs, en appliquant le « droit au regroupement familial », puis dès la naissance d’un enfant en Europe, en appliquant le « droit de sol », à s’enraciner avec leurs familles sur le sol européen. Ce système législatif permettant une gestion souple de l’immigration non-européenne a été mis en place dans les États membres de l’Union européenne de façon progressive, pas à pas, au fil des ans.

    Pourquoi, poussés par qui, les dirigeants européens ont-ils choisi de mettre en place la politique de remplacement des populations européennes autochtones par des immigrés non-européens ? Les groupes de pressions sont essentiellement de deux sortes.

    Il y a d’abord les groupes de pression organisés au sein d’institutions internationales, telles que l’ONU, qui - comme cela est détaillé plus loin dans le texte - poussent à installer sur le continent européen la masse croissante des Africains. Du point de vue de ces dignitaires des institutions internationales, l’organisation des flux migratoires toujours plus forts d’Afrique vers l’Europe est la solution idéale pour résoudre l’incapacité des Africains de se prendre eux-mêmes en charge, et notamment est d’après eux la solution idéale pour résoudre les problèmes africains induits par l’incapacité des Africains de brider leur natalité, laquelle est devenue la cause principale de leur pauvreté.

    Il y a aussi les lobbies qui représentent les très gros intérêts économiques privés, qui ont intérêt à maintenir un haut niveau d’activité économique en Europe afin de continuer à s’assure un haut niveau de profits et pour cela veulent une forte immigration non-européenne. Dans le but d’accroître encore la richesse de quelques cercles restreints, les lobbies ont poussé les dirigeants européens à mettre en place une politique d’immigration, qui permettra d’importer en Europe plus de 10 millions de nouveaux immigrés par an.

    La croissance économique est-elle le critère suprême ? Les Européens sont-ils d’accord avec ce dictat que les instances politiques internationales, soutenues par les lobbies des investisseurs internationaux, cherchent à leur imposer ? Les Européens autochtones sont-ils prêts à être remplacés sur leur continent d’origine afin que les profits des entreprises croissent d’avantage ? En vérité ce dictat doit être fermement refusé par les Européens car l’extinction n’est pas un destin inévitable des Européens autochtones.

    Vous pouvez lire d’avantage dans l’article publié sur AgoraVox « Démographie et immigration : suicide collectif des Européens ». Vous y trouverez des lien sur des documents sources officiels, mis à disposition notamment par l’ONU et par le Conseil de l’Europe, qui confirment tous les chiffres mentionnés ci-dessus. Lien :

    http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=32156


  • Merlin (---.---.173.162) 2 janvier 2008 22:36

    Vous affirmez que « La France est le seul grand pays d’Europe où la contribution de l’immigration à la croissance démographique reste minoritaire depuis dix ans. » D’où viennent ces chiffres ? Mon expérience quotidienne contredit cette affirmation. Mais peut-être ai-je une mauvaise vue...

    Croire que la continuation de l’immigration permettra de régler certains problèmes (démographie, retraites ou autres) relève, me semble-t-il, de la naïveté. Elle ne fera qu’aggraver la situation actuelle déjà catastrophique. Elle fera le profit d’une minorité et le malheur de la majorité.


  • jak2pad 3 janvier 2008 01:33

    Cet article et très instructif : il y a une avalanche de chiffres faux, d’affirmations douteuses ou franchement mensongères, et en plus un credo bobo-vert absolument en accord avec les oeuvres complètes de Guy Bedos, le penseur préféré de ce petit monde.

    Le seul problème, c’est que tout cela va fort mal finir. Ce pays, à force de compromissions et de mystifications, est en train de s’appauvrir de manière visible, et il est en plus entré dans un processus de balkanisation qui nous promet des moments exaltants, à nous peut-être bien, à nos enfants c’est sûr


  • Pie 3,14 3 janvier 2008 11:03

    Un bon article qui sort des délires sécuritaires et propose une vision de gauche responsable.


  • HELIOS HELIOS 3 janvier 2008 12:16

    ... Et un exemple de plus de la nocivité de la pêrte de la souveraineté de la France : l’Europe nous impose sa politique d’immigration !

    Vous qui aimez les immigrés d’Afrique, appuyez le traité de Lisbonne !


  • Fred 3 janvier 2008 19:43

    La croissance de l’Espagne est principalement due a la bulle immobiliere similaire a celle des Etats-Unis. Le pays est 2.5 fois plus endette que la France, le taux d’endettement des espagnols est de 130% leur revenu. Certes il a fallu de l’immigration pour soutenir le marche de l’immobilier mais celui-ci est en train de s’effondrer comme le marche americain et l’Espagne connait maintenant une inflation qui remonte presque 4% ; je doute donc que l’Espagne est ce besoin continu de main d’oeuvre dans le futur.


  • Laurence Bonzani, Serge Guérin, Safia Lebdi et Jean-Marc Pasquet Jean-marc PASQUET 3 janvier 2008 21:45

    Dont acte mais aucun pays ne peut garantir à l’avance ses besoins en main d’oeuvre. Les gains liés à la « tva » et aux cotisations sociales sont, eux, récurrents. Pour la France, les bilans couts/avantages présentés à ce niveau par la cour des comptes sont positifs : la main d’oeuvre immigrée, plus jeune, cotise en moyenne plus qu’elle ne reçoit, toutes branches de la sécu consolidées.


  • Gilles Gilles 4 janvier 2008 11:05

    C’est étrange mais aucune prise de position, ni article ne pointe le sujet de fond :

    Quoiqu’on en pense, quoiqu’on en dise, la pression migratoire en provenance des pays du Sud et de l’Est va s’accentuer.

    Les causes sont évidentes : croissance des populations, misère chronique, désertification, manque de ressources (dont l’eau), mondialisation... tout est déjà à l’œuvre. En plus, les changements climatiques qui commencent déjà à produire leurs effets, enverront sur les routes encore plus de monde, et des gens qui n’auront vraiment rien à perdre.

    Alors, à partir de ce constat, on fait quoi ?

    Soit on essaie de canaliser tant bien que mal en en acceptant un certain nombre. On essaie de faire que leurs pays soit plus vivables, cad en évitant de soutenir les dictatures iniques et en mettant sur pied un nouvel ordre économique et politique mondial plus juste (ya du chemin...)

    Soit on ferme nos frontières avec des systèmes militaires sophistiqués et on dégomme tout ce monde à nos portes à la kalach, en coulant les barquasses et en raflant/expulsant/butant ceux qui passent à travers les mailles. En plus le commerce des armes augmentera notre croissance !

    Quelles autres alternatives ? J’en voit pas ....

    A lire les commentaires habituels à propos de l’immigration, des musulmans des noirs et autres sujets du style, j’ai l’impression que c’est la seconde solution qui prime. Mais alors, bande de nazes au lieu de déverser stérilement votre haine de l’immigré basané, au moins proposez nous vos solutions ? Car pleurer et insulter c’est facile et surement agréable pour vous, mais quelle politique réelle aimeriez vous voir être mise en oeuvre ? Vous avez honte de dire qu’il faudrait se débarrasser par tous les moyens possibles de tous ces gens si différent en apparence ? Vous avez honte de dire ce que vous pensez, Vous n’êtes même pas à la hauteur des chevilles de votre maitre à penser borgne qui lui au moins savait buter du bougnoule et s’en vantait. Bande de pleutres...


  • André (---.---.86.165) 6 janvier 2008 11:22

    Mes grand-pères ne se sont pas battus contre le nazzisme ,mais contre les boches,étaient-ils de sales racistes pour cela ? Ce que nous subissons n’est plus de l’immigration mais de l’invasion. Cette invasion balayera notre culture et notre civilisation ;je ne serai pas complice de cela. Beaucoup d’européens se réveillent,la moindre conscience démocratique serait de consulter les européens par référendum,la cause nationaliste est gagnée d’avance. Ce qui se passe est anti européen et anti démocratique.


Réagir