jeudi 2 février 2023 - par Paul Jael

La nation

Sentiment d'appartenance nationale, nationalisme, racisme, xénophobie, impérialisme, guerre ? Voyons ces choses d'un peu plus près.

Comme on le sait, la population mondiale est divisée en communautés nationales et le monde politique est divisé en Etats-nations. C’est un héritage inévitable de notre histoire, car l’humain des débuts, dénué de moyens de communication et de moyens de transport, était forcé d’avoir un horizon proche. Certes, les migrations et les rencontres (pacifiques ou hostiles) sont vieilles comme le monde, mais la part de la population prenant part à ces rencontres restait limitée. Les liens très serrés que la rudesse de la vie imposait à l’intérieur des petites communautés contribuaient à limiter les contacts avec l’extérieur.

A mesure que la civilisation se développe, les communautés s’agrandissent en territoire et en effectif. Quand les sociétés passent de l’état primitif à la civilisation, le pouvoir politique subit une mutation : le tribalisme (liens du sang) fait place à l’Etat territorial. Plus précisément aux Etats, puisque les Etats sont nés à partir des tribus.

Après cinquante siècles de civilisation, la division en communautés nationales est toujours bien enracinée. L’histoire a doté ces communautés de langues et de mœurs propres. Parfois la langue est la seule différence observable, parfois des caractères physiques différencient les types nationaux ; presque toujours, la géographie les sépare. Un même individu peut avoir des appartenances multiples. On peut être à la fois Breton, Français et Européen. On peut être Américain et Blanc ou Américain et Noir. La plupart des Etats ont réussi à créer une communauté nationale sur base de leur citoyenneté : en France, des citoyens se sentent français malgré le fait que leurs ancêtres, annexés par la France, étaient flamands, allemands, espagnols ou italiens.

La relation entre la citoyenneté d’un Etat et l’appartenance à une communauté nationale est multiforme. Distinguons trois situations :

  • Coïncidence parfaite entre un Etat et une nation. Bien que ce cas soit le plus simple, il est plutôt l’exception
  • Plusieurs nations cohabitent au sein d’un Etat. Par exemple, on compte trois communautés autochtones en Belgique, plus de cent dans un immense pays comme la Russie. Au Canada, il y a les Francophones et les Anglophones, mais également les Amérindiens. Viennent s’ajouter les allochtones de migration récente.
  • Certaines nations sont réparties dans plusieurs Etats parfois nombreux comme c’est le cas des Juifs. La nation kurde est fractionnée entre plusieurs Etats voisins. Il y a des Hongrois non seulement en Hongrie, mais aussi en Roumanie.

Abordons maintenant le facteur qui, bien souvent, rend la question nationale problématique. Si les nations sont des communautés, cela sous-entend qu’un sentiment d’appartenance lie les individus. Mais l’histoire, tant ancienne que récente, montre que le sentiment d’appartenance nationale débouche régulièrement sur une forme de méfiance vis-à-vis des autres communautés ou de certaines d’entre elles. L’intensité de cette méfiance est très variable, mais elle peut aller jusqu’à l’hostilité affichée. J’appelle nationalisme le sentiment d’appartenance nationale quand il se teinte d’hostilité[1]. Ses manifestations sont la xénophobie lorsque prévaut la méfiance, le racisme lorsqu’il s’appuie sur un sentiment de supériorité. La dérive du sentiment d’appartenance en nationalisme n’est pas systématique. J’appelle impérialisme les manœuvres d’une nation pour dominer ou piller d’autres peuples. C’est le stade extrême du nationalisme. Il débouche couramment sur la guerre, soit parce que le modus operandi implique des opérations militaires, soit parce que l’autre peuple résiste aux manœuvres impérialistes. On a donc la gradation : sentiment d’appartenance national, nationalisme avec hostilité latente, nationalisme avec hostilité patente, impérialisme, impérialisme avec guerre.

Dans l’histoire, il n’y a sans doute pas eu une seule année sans guerre quelque part dans le monde, depuis l’aube de l’humanité. Et la guerre n’est que la partie émergée de l’iceberg de l’hostilité internationale. La diplomatie n’est bien souvent que "la poursuite de la guerre par d’autres moyens"[2]. Les cas de véritable amitié entre nations sont assez rares, surtout si l’on excepte les alliances contre une nation tierce. L’intégration européenne est l’exemple d’une amitié qui se construit lentement. L’extrême difficulté des négociations qui préparent la prise de décisions communes témoigne de la résistance qu’opposent les vieilles méfiances.

Quelle est la cause du nationalisme, pourquoi existe-t-il, pourquoi les relations souvent problématiques entre peuples se superposent-elles aux relations entre individus de nations différentes ? Répondre à cette question est difficile. Ma conviction est que les phénomènes importants ont généralement plus d’une cause. On invoquerait facilement la peur qu’on sait mauvaise conseillère. L’inconnu fait peur et l’étranger est moins connu. Cette explication a sans doute une part de vérité, mais une part seulement. L’humain a un tempérament d’explorateur et la curiosité l’emporte finalement sur la peur. Il y a même un goût pour l’exotisme. Les premiers contacts entre individus de nations différentes se passent souvent de façon plus ou moins pacifique mais dégénèrent lorsqu’une des nations échafaude des plans de domination. A mon avis, c’est dans le refoulement que le nationalisme puise son énergie. La nation est traversée par des oppositions internes, par exemple entre classes sociales, entre croyances religieuses ou philosophiques. Ces oppositions heurtent le sentiment d’appartenance à la communauté nationale, ce qui suscite un malaise qu’il faut refréner. L’extérieur de la nation sert alors de soupape à l’agressivité refoulée. Un peu comme les individus souffrant de dysfonctionnements familiaux qui font preuve de comportements asociaux. Un cas particulier de ce mécanisme est l’attitude du bouc émissaire : un peuple perçu comme étranger se voit considéré comme la cause de tous les problèmes.

L’antagonisme entre nations a une nature politique. Les institutions qui s’y illustrent sont typiquement politiques : les Etats et les partis politiques. Beaucoup de nations ayant maille à partir avec d’autres voient en leur sein un parti politique s’ériger en défenseur de la cause. Des milices peuvent également intervenir. L’Etat est évidemment un acteur de premier plan. Mais son rôle est instrumental. Il se met au service d’une cause nationale qui lui préexiste, ou à tout le moins qui préexiste à son intervention dans le conflit national, une cause qui l’instrumentalise. Deux situations doivent être distinguées qui font prendre à cette instrumentalisation des formes différentes : lorsque les nations rivales font partie du même Etat, les partis de chacune tenteront de contrôler l’Etat à leur avantage. Ils veilleront à ce que les législations, les impôts, les dépenses publiques, les nominations soient favorables à leur cause nationale. Lorsque les nations rivales ont chacune leur Etat, ces Etats mènent une politique extérieure agressive vis-à-vis de la nation rivale. Le cas extrême est l’invasion armée. Dans ce deuxième cas, il n’est pas aussi visible que l’Etat est instrumentalisé, car il semble se confondre avec la nation en une entité où c’est lui qui a la main et qui prend les initiatives. Mais ces initiatives répondent aux besoins de la cause nationale qui est défendue par les partis nationalistes et la partie de l’opinion publique qui leur est acquise. L’opinion publique joue un rôle fondamental dans la question nationale.

Alors que le nationalisme est surtout un état d’esprit, l’impérialisme est un fait tangible. Divers procédés, formant ensemble un système structuré, dépouillent les membres d’une nation de leurs droits et de leurs ressources. L’actions militaire y joue généralement un rôle, encore qu’il puisse s’agir d’un rôle d’arrière-plan ; l’armée peut simplement servir de moyen de pression pour imposer un échange inégal. La menace, même implicite, peut suffire, surtout en cas de déséquilibre des forces. Les nations puissantes par leur démographie ou leur économie ont un avantage dont il est tentant de faire usage. La plupart se sont adonnées aux menées impérialistes à un moment ou un autre de leur histoire.

Quand et pourquoi le nationalisme engendre-t-il l’impérialisme ? Même la haine de l’étranger ne suffit pas à l’expliquer. Le moteur, c’est l’égoïsme collectif d’une nation, le désir de ses membres d’en tirer certains avantages, souvent de nature économique mais pas seulement. Sans cet objectif, la plupart des conflits de l’histoire n’auraient pas eu lieu. L’impérialisme s’appuie nécessairement sur un objet de rivalité. On pourrait parler de convoitise concurrentielle. La terre est l’objet le plus courant. Un concept important est celui de cause nationale. Il s’agit de la perception commune que les membres d’une nation ont de ses rivalités avec d’autres nations avec qui elle est en relation.

Selon les procédés qu’il met en œuvre, on peut distinguer plusieurs formes d’impérialisme. J’en cite ici les principales sans prétendre à l’exhaustivité ; elles ne sont pas mutuellement exclusives. Dans chacune, le rôle de l’Etat est important.

  1. Le colonialisme : un Etat gouverne un territoire extérieur. Ce territoire est privé d’institutions politiques autonomes et ses habitants sont donc privés des droits politiques dont jouissent ceux de la métropole. L’objectif est toujours de nature économique, par exemple l’exploitation des ressources naturelles.
  2. L’échange inégal : une puissance impose à un Etat plus faible de commercer avec elle et impose les règles régissant ce commerce à son avantage exclusif. Dans les décennies qui ont suivi la décolonisation, les anciennes puissances coloniales ont imposé ce régime aux pays anciennement colonisés ; l’objectif était d’importer les matières premières contre l’exportation de produits finis et de services.
  3. La souveraineté limitée. L’Etat dominé conserve formellement son indépendance. Une puissance extérieure tente d’en prendre le contrôle par diverses formes d’ingérence comme l’action des services secrets, le financement de groupes politiques locaux. Si ces manœuvres sont efficaces, la puissance extérieure choisit les gouvernants du pays dominé ; l’objectif est que ces gouvernants acceptent des relations économiques inégales ou l’installation de bases militaires.
  4. L’invasion territoriale : un Etat agrandit son territoire en incluant le tout ou une partie du territoire d’un Etat voisin contre la volonté de ses habitants. Ceux-ci doivent accepter la citoyenneté du nouvel Etat où ils forment généralement une minorité dont les droits peuvent être restreints ou bien ils doivent se réfugier à l’étranger.
  5. Le nettoyage ethnique : c’est une variante de l’annexion territoriale, où les autochtones sont chassés de la terre qu’ils occupaient et parqués dans des réserves ou obligés de se réfugier à l’étranger. Le but est l’appropriation de la terre pour permettre l’installation de colons en provenance de l’Etat envahisseur.
  6. Le génocide : une nation et son Etat assassinent sur une grande échelle les membres d’une autre nation avec l’intention de l’éradiquer plus ou moins complètement. Tantôt le génocide est lié à la conquête d’un territoire (« un bon Indien est un Indien mort »), tantôt il porte sur une minorité plus ou moins bien intégrée dans la société, comme les Juifs ou les Tziganes sous le nazisme.
  7. La réduction à l’esclavage  : les grands empires et les cités antiques menaient guerres et conquêtes dans le but de se constituer une réserve d’esclaves. Plus près de nous, entre trois et onze millions d’Africains ont été sauvagement enlevés à leur terre natale pour être vendus comme esclaves aux Etats-Unis d’Amérique, au Brésil et dans les Antilles. La réduction à l’esclavage peut se muer en génocide indirect lorsque les conditions de travail sont excessivement pénibles, comme durent les endurer les Indiens d’Amérique latine sous le joug des conquistadores.
  8. La discrimination raciale et l’apartheid  : dans un pays multiethnique, toutes les races ne disposent pas des mêmes droits politiques. Une ethnie dominante, parfois minoritaire parfois majoritaire, monopolise le pouvoir, mais ce monopole politique n’est pas une fin en soi ou ne l’est que partiellement. Il sert à garantir des avantages économiques, notamment en ce qui concerne le partage de la terre. Si l’ethnie dominée est minoritaire et que le racisme est très présent dans l’ethnie dominante, accorder les droits politiques ne suffit pas pour supprimer les discriminations.
  9. La négation culturelle : une minorité nationale est assimilée de force à la nation dominante. Son existence en tant que nation est niée. L’usage de sa langue lui est refusé. Toute forme d’expression de sa culture propre est étouffée.

La sociologie de Marx érigeait l’économie et les rapports sociaux qui lui étaient liés (le système de propriété) en infrastructure de la société qui détermine la forme de tout le reste (appelé superstructure), c’est-à-dire des institutions politiques, des mœurs (système familial…) et de la pensée (morale, religion, science et philosophie…). A mon avis, il n’y a pas une mais au moins trois groupes de rapports sociaux qui servent de base infrastructurelle : l’économie, le système familial et la cause nationale. Si la cause nationale a une nature « infrastructurelle », elle affecte évidemment les sphères politiques et des idées. Elle produit une idéologie. Le nationalisme existe en tant que fait, mais également en tant qu’idéologie. Le terme « idéologie » est d’ailleurs trop sommaire, car il contient le mot « idée ». La « production mentale » des bases infrastructurelles dépasse le cadre des idées ; l’aspect sentimental et émotionnel est également important. Il faut construire une justification intellectuelle de la cause nationale mais également un sentiment d’attachement à la patrie. Tous les domaines de la culture sont mobilisés, notamment les arts, la morale, le roman de l’histoire nationale et la religion. Cette dernière est régulièrement instrumentalisée : il suffit de voir comme les clergés orthodoxes de Russie et d’Ukraine sont actuellement à couteaux tirés.

La compréhension de ces mécanismes sociaux est plus difficile à propos de la question nationale que concernant l’économie ou le système familial, car la cause nationale ne peut se manifester qu’à travers le fait politique et le fait culturel. Ce qui préexiste, c’est une aptitude latente au conflit de type national qui se concrétise politiquement et culturellement. L’idéologie produite par la cause nationale ressemble comme deux gouttes d’eau au phénomène qui est à sa source. De l’attachement national est toujours de l’attachement national.

Avant la première guerre mondiale, les opinions publiques étaient chauffées à blanc dans la plupart des pays, principalement dans les Balkans, en France et en Allemagne. En France, beaucoup attendaient la revanche de 1870. L’affaire Dreyfus a fait se rejoindre deux xénophobies, celle contre les Juifs et celle contre l’Allemagne. Maurice Barrès, Charles Maurras et d’autres enrôlaient la littérature au service du chauvinisme. En 1914, le pacifiste Jaurès était devenu un gêneur, ce qui mena à son assassinat ; son assassin fut considéré par beaucoup comme un héros au point que le jury d’assise l’acquitta malgré ses aveux.

Pour la classe dominante et pour l’Etat qui la sert, le chauvinisme nationaliste est une aubaine et il sert souvent d’atout aux partis au pouvoir. Y a-t-il un meilleur moyen de détourner les classes défavorisées des tentations revendicatrices ? Toute l’attention populaire captée par l’animosité contre « l’autre » vient en déduction de l’intérêt que les peuples peuvent vouer aux oppositions sociales internes à la communauté nationale. Un bel exemple est la guerre des Malouines (1982). Alors que le gouvernement de Margareth Thatcher, avec son programme de destruction de l’Etat social, était au plus bas dans les sondages en 1981, le déchaînement nationaliste suscité par cette guerre et la victoire britannique offre au parti conservateur un triomphe électoral en 1983. Le problème, ici, n’est pas l’attitude du gouvernement Thatcher dans la guerre mais celle de ses supports et tout particulièrement de la presse tabloïd qui a raffolé de cette guerre. Le parti conservateur n’a eu qu’à cueillir les fruits.

De tant d’impérialisme pendant si longtemps découle l’existence de nombre de peuples opprimés, car moins bien pourvus des moyens économiques et militaires pour défendre la cause nationale. Beaucoup de ces peuples ont lutté ou luttent pour leur liberté et malheureusement leur libération est passée, passe et passera encore par des guerres de libération. Aussi légitimes que soient ces luttes, la victoire ne peut pas être un objectif en soi. Il n’y a de vraie solution que dans la réconciliation. Le souhait de toute puissance impérialiste est de dominer en toute tranquillité, ce qui explique que des luttes de libération nationale peuvent être victorieuses même contre une armée plus puissante. La réconciliation devient alors possible, car tant que règne la domination impérialiste, les deux camps peuvent au mieux cesser le feu. La paix véritable demande la réconciliation et la réconciliation implique la justice.

 

 


[1] Pour les besoins de mon exposé, je me permets d’attribuer aux termes « nationalisme » et « impérialisme » une définition spécifique exposée dans le texte. Il est bien certain que d’autres acceptions de ces termes ont également cours.

[2] En pastichant l’aphorisme de Clausewitz, selon qui « la guerre est la continuation de la politique par d’autres moyens ». Déjà, Michel Foucault estimait qu’il fallait retourner la sentence.

 



24 réactions


  • Étirév 2 février 2023 11:36

    Il faut distinguer entre nationalité et nationalisme, écrit Julius Evola. Le Moyen Age connut des nationalités, non des nationalismes. La nationalité est une donnée naturelle, qui circonscrit un certain groupe de qualités élémentaires communes, de qualités qui se maintiennent autant dans la différenciation que dans la participation hiérarchique, auxquelles elles ne s’opposent en aucune manière. C’est ainsi qu’au Moyen Age les nationalités s’articulaient en castes, en corps et en ordres ; mais bien que le type du guerrier, du noble, du marchand ou de l’artisan, fût conforme aux caractéristiques de chaque nation, ces organisations représentaient en même temps des unités plus vastes, internationales. D’où la possibilité, pour les membres d’une même caste appartenant à des nations différentes, de se comprendre peut-être mieux que ne le pouvaient, dans certains cas, les membres de deux castes différentes à l’intérieur d’une même nation. Le nationalisme moderne représente le contraire de cette conception. Il se fonde sur une unité qui n’est pas naturelle, mais artificielle et centralisatrice, et dont on éprouva toujours plus le besoin, au fur et à mesure que le sens naturel et sain de la nationalité se perdit et que toute tradition véritable et toute articulation qualitative étant détruite, les individus s’approchèrent de l’état de pure quantité, de simple masse. C’est sur cette masse qu’agit le nationalisme, au moyen de mythes et de suggestions propres à galvaniser, à réveiller des instincts élémentaires, à la flatter par des perspectives chimériques, de privilèges et de puissance. Quelles que soient ses prétentions à se référer à une race ou à une autre, la substance du nationalisme moderne n’est pas un « ethnos », mais un « demos », et son prototype demeure le prototype plébéien suscité par la Révolution française.
    NB : Le monde actuel est fermé et recroquevillé sur une seule dimension et un seul aspect de l’univers, sa dimension matérielle. Cette vision unidimensionnelle se retrouve dans ce que l’on désigne aujourd’hui avec les termes « racisme » et « anti-racisme ».
    Ces deux positions procèdent d’une même vision du monde, matérialiste et quantitative. Aussi, leur opposition est fausse et concoure, de façon complémentaire, à renforcer le système moderne, le premier par dénigrement et réductionnisme, le second par assimilation puis dilution. Elles conduisent à reconnaître ou à façonner et à glorifier une race unique. D’ailleurs, il est probable qu’à l’ultime fin de notre cycle, lorsque l’humanité sera entièrement « antéchristique », « racisme » et « anti-racisme » se rejoindront pour célébrer la même société.
    On peut établir une relation entre d’une part « racisme » et nationalisme, d’autre part « anti-racisme » et collectivisme. Il y a là deux étapes du développement du monde moderne. Le collectivisme s’applique généralement avec le système communiste.
    Ce que l’on nomme « racisme » consiste principalement à admettre des différences entre les races et à accorder à l’une d’entre elles la supériorité. Cette dernière tentation a toujours plus ou moins existé. Elle est humaine et se rapporte à l’orgueil et à la vanité qui sont deux aveuglements. Toutefois, le « racisme » ne s’est pleinement développé qu’avec le monde moderne. Celui-ci en réduisant le monde à une seule dimension lui a offert un terrain de prédilection. Le « racisme » fut pratique pour briser l’unité spirituelle et les liens qualitatifs entre les peuples pour y substituer l’orgueil, l’étroitesse d’esprit, l’impérialisme, et les obliger à se livrer une surenchère désastreuse pour la domination du monde.
    Le « racisme » se fonde sur les formes. Il peut être biologique, ethnique, culturel, religieux, financier, idéologique ou autre. Il est foncièrement uniformisant.
    Sauf exception, le « racisme » ne peut guère se développer dans les sociétés tradionnelles. En effet, celles-ci sont polydimensionnelles. Le système des castes en constitue une illustration.
    Les sociétés tradionnelles étant orientées vers le supra-humain, la subversion anti-traditionnelle a détourné les hommes, afin qu’ils se replient vers l’humain. La contre-tradition les assujettit à l’infra-humain. L’un de ses vecteurs est le collectivisme. Celui-ci va de pair avec la contre-Tradition et l’« anti-racisme ».
    L’« anti-racisme » est le complément et le continuateur du « racisme », tout comme la contre-Tradition succède à l’anti-Tradition. Lui aussi réduit le monde à une seule de ses formes. Il prône l’uniformisation en donnant toutes les facilités aux métissages et plus encore en les exaltant.
    L’« anti-racisme » est donc une contrefaçon impulsée par la contre-Tradition. Celle-ci vise à la domination mondiale et à l’édification d’un modèle planétaire unique. L’« anti-racisme » lui permet d’abaisser les frontières, de mélanger les peuples, les cultures, les religions, ainsi de suite. Il répand la confusion sur toute la Terre. Il opère un nivellement général de façon à transformer l’humanité en une seule masse. Il poursuit et amplifie l’œuvre destructrice du « racisme ». Ce dernier exalte une entité, un pays, un peuple, une race, une catégorie, parmi d’autres. Il est un contre plusieurs.
    L’« anti-racisme » étend ce raisonnement à la totalité de notre monde.
    LIEN


    • Ouam (Paria statutaire non vacciné) Ouam (Paria statutaire non vacciné) 2 février 2023 13:46

      @L’auteur

      Bonjour à vous
      J’attend avec hate que vous alliez expliquer tout ceci au Mahorais en ce moment
      Vous verrez ils serons ravis, vu ce qu’il s’y passe ..
      Sur
      Ps au fait ils sonts.. Noirs et ... Musulmans...
      Et ils ont voté RN
      Allez savoir pourquoi ?  ah si un moustique les a tous piqués,
      ne vois que cela ? ... comme explication ?
      pour refuser les immense joies et chances de l’immigration massive smiley


    • L'apostilleur L’apostilleur 2 février 2023 19:15

      @Étirév

      La définition de la nation suit son temps... (*)

      Le « dictionnaire historique de la langue française » nous donne une indication quant à son sens originel. Le peuple ici, n’a pas besoin d’être défini, il est « homogène ».

      « La notion moderne de nation émerge véritablement au XVIIIe s. avec la Révolution la nation devient une entité politique identique au tiers état (1789 Sieyès), au peuple révolutionnaire, et prend sa définition de "personne juridique constituée par l’ensemble des individus composant l’État. »

      Le « Nouveau dictionnaire universel des synonymes de la langue française » de François Guizot en1822, distingue le peuple et la Nation en introduisant un complément de définition.

      « Un peuple est une multitude d’hommes, sous les mêmes lois et vivant dans le même pays.

      Une nation est une multitude d’hommes, sous les mêmes lois, vivant dans le même État et ayant la même origine ».

      Pour le dictionnaire de la langue française, la nation est un « Ensemble de personnes vivant sur un territoire commun, conscient de son unité (historique, culturelle, etc.) et constituant une entité politique. »

      Pour le dictionnaire Hachette, « la nation est une communauté humaine caractérisée par la conscience de son identité historique ou culturelle, et souvent par l’unité linguistique ou religieuse. C’est aussi une communauté, définie comme entité politique, réunie sur un territoire et organisée institutionnellement en État. » 

      Gérard Bouchard (Université de Québec- 2011) ajoute : « …que la langue officielle, le cadre juridique et la référence territoriale ne suffisent pas à fonder une nation ; il faut y ajouter toute la symbolique qui nourrit l’identitaire, la mémoire et l’appartenance… »

      On voit que l’évolution de l’idée de la nation repose sur un triptyque ; « identité politique, territoire donné, communauté d’individus » et que seule la « communauté d’individus » fait l’objet de rectifications. Initialement il est fait référence sans distinctions aux « … individus » en précisant plus tard « ayant la même origine », qu’il conviendra de compléter par « l’unité culturelle » et ce qu’elle comporte ; « l’unité historique, l’unité linguistique ou religieuse…. »

      Le changement de définition de la nation acte la diversité grandissante de la population française pendant le XXe s. siècle principalement.

      ... suite (*) L’effritement de la laïcité ; conséquence de l’évolution de la nation multiculturelle ? - AgoraVox le média citoyen


  • jocelyne 2 février 2023 11:58

    on ne modère pas ?


  • Samy Levrai samy Levrai 2 février 2023 12:43

    Pas de frontières veut juste dire lois de la jungle... Pas de frontières c’est pas de lois, pas de police ( sauf privés ) pas de justice ( sauf celle du plus fort ) , pas d’hôpitaux, pas de protections sociales, pas d’armée, pas de vivre ensemble.

    C’est le pire du pire pour les pauvres, c’est le meilleurs des meilleurs pour les riches qui militent de tous temps pour la libre circulation de tout et n’importe quoi au nom de la liberté du renard dans le poulailler.

    Que d’idiots utiles se battant pour leur servitude.


    • Ouam (Paria statutaire non vacciné) Ouam (Paria statutaire non vacciné) 2 février 2023 13:49

      @samy Levrai
      Exact
      Certains oublient les évidences et partent dans leurs délires les plus fous
      Ou autre option
      Sont de riches possédants et la... je comprend bien leur point de vue


    • charlyposte charlyposte 2 février 2023 14:35

      @samy Levrai
      Et si tout n’était que comédie pour balayer loin de sa porte ! smiley


    • Yaurrick Yaurrick 3 février 2023 15:10

      @samy Levrai
      Avoir des frontières ne signifie aucunement avoir des lois, de la police, des services.
      Contre toute attente, ce sont les pays les plus ouverts qui ont les meilleurs indices de démocratie et les meilleurs IDH.


    • Samy Levrai samy Levrai 3 février 2023 16:04

      @Yaurrick
      Désolé mon grand mais tout cela est fruit des impôts et ils sont payés a l’intérieur des frontières du pays, pas de frontières veut dire qu’il n’y a pas de police , pas de services publiques, pas de lois, pas d’hôpitaux,... 


    • Yaurrick Yaurrick 4 février 2023 01:24

      @samy Levrai
      En France, ce ne sont pas les impôts et lois qui manquent, au point d’être le pays avec la fiscalité la plus confiscatoire et une législation kafkaïenne...Et pourtant on fait moins bien que nombre d’autres pays.
      Donc, normalement des individus normalement constitués devraient se demander à quel moment on arrête cette connerie franco-francaise des fardeaux fiscaux et législatif... Mais au lieu de ça, on se complait dans la médiocrité avec une arrogance digne du coq qui chante dans la merde...


    • Samy Levrai samy Levrai 4 février 2023 10:26

      @Yaurrick
      Cela ne change pas le fait qu’une frontière est une zone de solidarités et que pas de frontière veut dire juste la loi du plus fort, la loi de la jungle , que c’est ce que cherche les très riches, ce que ne devrait vraiment pas rechercher les pauvres.


  • chat maigre chat maigre 2 février 2023 13:28

    « Certaines nations sont réparties dans plusieurs Etats parfois nombreux comme c’est le cas des Juifs »


    juif, ce n’est pas une nationalité !!

    une religion, une communauté liée à une religion ou à une appartenance ethnique 

    mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur de ce monde


    pour vous, les juifs de nationnalité française ne font pas partie de la nation en France ??

    pareil pour les musulmans de nationalité française ??



    • charlyposte charlyposte 2 février 2023 14:22

      @chat maigre
      LES CANANÉENS me soufflent dans les oreilles qu’ils se sont fait mettre par des bergers errants et incultes !!! smiley on me signale que NOÉ a maudit CANAAN à travers CHAM en ajoutant que Babylone m’a sauvé  !!! hum et no comment smiley


    • L'apostilleur L’apostilleur 2 février 2023 19:10

      @chat maigre
      « ... pour vous, les juifs de nationnalité française ne font pas partie de la nation en France ?? pareil pour les musulmans de nationalité française ?? »

      Une carte d’identité ne suffit pas pour adhérer à une nation. 
      Ceux qui sifflaient La Marseillaise au Stade de France clamaient leur appartenance à la nation française ?


    • chat maigre chat maigre 3 février 2023 09:27

      @L’apostilleur

      Bonjour L’apostilleur

      pour adhérer à une nation, je suis d’accord, je rajoute qu’il faut partager des valeurs et je rajoute même, que de mon point de vue, avoir plusieurs cartes d’identité de différents pays empêche définitivement d’adhérer à une nation !!

      par contre, avoir une carte d’indentité suffit pour faire partie d’une nation mais nous savons tous que depuis toujours il y a des traitres à la nation et pour être un traitre, il faut bien faire partie du groupe que l’on trahit smiley


    • L'apostilleur L’apostilleur 3 février 2023 10:16

      @chat maigre
      « ...avoir une carte d’indentité suffit pour faire partie d’une nation... »

      ...suffit pour acquérir la nationalité d’un état et autorise à en rejeter toutes les valeurs, c’est le propre des communautaristes qui veulent imposer leur culture dans le pays d’accueil. 
      Adhérer à une nation suppose de les accepter et de s’y fondre, c’est l’assimilation, impossible pour beaucoup. 
      D’où les fractures nationales en Europe. 


  • Buzzcocks 2 février 2023 16:30

    Plus une personne clame son amour du drapeau, ou son patriotisme, plus elle esquive ses devoirs envers son pays.

    Vous prenez Zemmour et Ciotti, les deux ont esquivé le service national avec diligence, perdre un an à l’armée à gagner 500 francs par mois, c’est bon pour le peuple et les cons comme moi. 

    Idem pour nos amis russes, on appelle le peuple à aller se battre contre les méchants nazis, mais tous les dignitaires ont mis leur famille à l’abri, ou ont payé des pots de vin pour que leurs gamins n’aillent pas se faire casser la pipe.


    • L'apostilleur L’apostilleur 3 février 2023 14:22

      @Buzzcocks
      « ...Zemmour et Ciotti, les deux ont esquivé le service national... »
      C’était alors un sport national. 
      A noter, Napoléon avait reproché aux juifs de payer leurs remplaçants pour défendre « leur nation ». Il redresser la situation avec son décret. 


  • Xenozoid Xenozoid 2 février 2023 18:37

    a t’on vu une fois la nation supporté son peuple ?, car tout est basé sur cela,qu" apporte la nation a par la structure existante,du capitalisme,a t’elle aidé le peuple ?, a par l’envoyer dans des conflits sans fin,a t ’elle aussi eu un seul remord quand les multinationales qu’elle a engendrée, ont pris le pouvoir grace a cette même notion de nation, la nation defini par qui ?

    si c’est une idée alors il serait temps de se demander à quoi sert une nation ?

    je ne pense pas que l’état nation soit une solution dans l’avenir, le passé ne permettant pas de prouver que la nation ait jamais été une émancipation vis-à-vis du pouvoir.mais toujours une reaction a son action , la nation tombera comme son illusion


  • L'apostilleur L’apostilleur 2 février 2023 19:02

    @ l’auteur,

    « ...Quelle est la cause du nationalisme, pourquoi existe-t-il ? »

    Le nationalisme est un sentiment endormi dans les sociétés sereines, il se réveille quand elles sont agressées, le nationalisme ne se décrète pas, il s’impose à nous.

    Jamais il n’y avait eu autant de manifestants le 11 janvier 2015 de toute l’histoire de France ; 4 millions de nationalistes rassemblés autour de leur drapeau chantaient La Marseillaise.


  • Astrolabe Astrolabe 2 février 2023 21:08

    À l’équipe d’Agora Vox

     

    Je viens ce soir d’être banni par le sieur Chapoutier pour avoir osé répondre cela à un intervenant :

     

    Astrolabe 2 février 19:37

    @Pie 3,14
     
    « Merci pour ce rappel historique remettant les choses à leurs places. »


    Approuvez-vous cette atteinte arbitraire à la liberté d’expression ?


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