vendredi 3 avril 2009 - par
Qui sont encore les Sarkozystes en France ?
Je constate tous les jours les facéties de notre président et l’aggravation de l’État et de son chef. Je reviendrai sur le bilan catastrophique de ses 18 mois de présidence mais une question me chicotte vraiment : qui sont les gens qui le soutiennent encore et pourquoi.
Il y a plusieurs catégories d’électeurs à considérer pour tenter de trouver une réponse. La première, assez simple à analyser, est celle des gens qui n’ont pas voté pour lui. Je ne pense pas qu’il existe quelqu’un en France qui se dise : « j’aurais dû voter pour lui, je me suis trompé, ce que fait ce type est génial ».
Passons à la catégorie des électeurs qui l’ont choisi. La moitié d’entr’eux ne le soutiennent plus. Ils avaient voté pour lui en pensant qu’il serait le président du pouvoir d’achat. Je ne pense pas que quiconque puisse prétendre que le pouvoir d’achat des français en général ait augmenté, déception énorme sur ce point ! Ils pensaient qu’il serait le président du plein emploi. On détruit 3000 emplois par jour, sans commentaire ! Ils pensaient que le président nous représenterait de belle façon à l’étranger. D’après la presse internationale, il remplace Bush dans le rôle de la personnalité politique la plus moquée. Il vient de battre Berlusconi car il semblerait que l’italien au moins n’a pas à faire des courbettes pour obtenir l’argent des riches et puissants car il est lui-même très fortuné. Il devait supprimer les déficits publics et assainir la dette de la France car disait-il « il est immoral de laisser une telle dette à la génération future ». Encore raté et de loin ! Il devait incarner autrement la fonction présidentielle. Réussi dans ce cas-là, c’est le moins que l’on puisse dire. Aujourd’hui nous avons un président qui bafoue nos institutions alors qu’il est censé les défendre, qui essaie de mettre au pas la justice, la police, la presse et qui se comporte en chef de clan qui décide de tout tout seul. Nous pourrions instruire le dossier à charge pendant trois jours tellement les dérives sont nombreuses et variées. Est-il responsable de tous les maux de la France ? Non car il y a la crise, mais enfin c’est lui qui décide de tout, se passant ainsi du talent de tant de gens plus avisés que lui. Et c’est ici que le bât blesse. Il déclarait récemment « nous n’avons commis aucune erreur depuis le début de la crise ». Comment peut-on être aveugle à ce point ? D’abord personne ne peut affirmer qu’il ne fait aucune erreur devant une crise aussi complexe, personne ! Le seul fait de le penser nous enlève toute capacité de s’ajuster, ce qui devrait pourtant être une qualité cardinale pour un leader. C’est pour cela qu’il persiste, signe, s’entête, se crispe, s’enfonce. Deux exemples s’il est vraiment utile d’en donner. Automne 2007, la crise commence et il établit un budget basé sur 2,25% de croissance pour 2008. Tous les économistes prédisent que si on fait 1%, ce sera bien. Ils seront traités avec condescendance par celui qui sait tout, celui qui ira chercher la croissance avec les dents. Résultat : croissance 2008 à 0,7% ! Lourde erreur d’appréciation ! Ensuite son fameux pouvoir d’achat qui se basait sur la monétisation des RTT et la défiscalisation des heures supplémentaires. Cette mesure a été adoptée à l’aube de la crise qui allait, et c’était prévu, détruire des emplois. Aujourd’hui les entreprises ont plus recours au chômage partiel, au chômage technique et au licenciement qu’au paiement des heures supplémentaires et des RTT. Grave erreur d’anticipation ! Sans même dire si la stratégie était bonne, on constate qu’elle n’est pas applicable. Encore une fois nous pourrions aller dans les détails et continuer à égrener tout ce que Sarkozy nous a amené de catastrophique. Je comprends que la moitié de ses électeurs l’aient lâché.
Alors qui sont ces gens qui le soutiennent encore ? Je reconnais qu’il y a ceux qui profitent du Sarkozysme. Les 6% des contribuables qui empochent les 66% du bouclier fiscal. Ou alors les Bolloré, Bouygues, Halliday, Clavier, Lagardère, Tapie de ce monde. Mais les autres ? Tentons des explications. Si par hasard quelqu’un peut nous expliquer en quoi Sarkozy est bon, quelles sont les promesses de campagne tenues, en quoi sa façon d’exercer sa présidence est bonne, qu’il ne se gêne pas. Alors il y a les gens qui n’ont pas le courage de s’avouer qu’ils se sont trompés, ceux qui pensent que personne n’aurait fait mieux. La question n’est pas là. C’est Sarkozy que l’on a élu et c’est lui qu’il faut juger à présent. Avant de penser à l’alternative, il faut se mettre d’accord sur le fait que sa politique ne fonctionne pas. Sinon nous courons le risque de faire la même erreur que les américains qui avaient réélu Bush faute d’alternative. On connait la suite. Il y a les gens qui croient en lui comme on croit au messie. Là on ne peut rien faire, c’est idéologique. Il y a des gens qui croient au messie et qui réfutent toujours la théorie de l’évolution de Darwin, sans commentaire. Il y a les gens qui souffrent du syndrome du cocu. Toujours les derniers à s’apercevoir et à admettre ce que tout le monde sait et qui crève les yeux. Alors, je le demande à ceux qui le soutiennent encore, de quelle catégorie faites-vous partie et comment pouvez-vous justifier votre position ? Le débat est ouvert !