lundi 11 février 2008 - par Forest Ent

Un nouvel élan pour les banlieues

Le président de la République vient d’annoncer une « nouvelle politique » pour les banlieues. Cet article reprend certaines des mesures annoncées. Il apparaît que c’est effectivement quelque chose de très nouveau qui va se mettre en place.

Nicolas Sarkozy a délivré plusieurs messages concernant le nouvel élan qu’il entend donner aux mesures pour les banlieues. Ces mesures concernent la sécurité, le désenclavement, l’accompagnement vers l’emploi. Cet article reprend plus particulièrement certains de ses messages concernant la sécurité.

Tout d’abord, Nicolas Sarkozy (en s’adressant aux policiers et gendarmes de la région parisienne [1]) a fait un constat positif de l’évolution de la situation.

La délinquance recule enfin. En France, depuis le début de l’année la baisse est de l’ordre de 4 % et encore de 3 % au mois d’août. En région parisienne, ce recul atteint 4,1 % pour la délinquance générale et même 9,8 % pour la délinquance de voie publique. (...) Cette réforme est un grand progrès. Elle représente trois fois plus de gendarmes mobiles et 4 500 policiers des Compagnies républicaines de sécurité qui sont engagés quotidiennement dans la lutte contre la délinquance.

Nicolas Sarkozy, dans une interview sur TF1 ([2]), s’est adressé plus particulièrement aux jeunes de La Courneuve.

Au chapitre des idées neuves pour aider les jeunes de milieux difficiles, il a proposé la création d’un "internat urbain", destiné aux enfants de familles monoparentales qui n’ont pas de chambre pour étudier chez eux. Un "internat pilote" serait créé à La Courneuve. Concernant l’emploi, il a rappelé que le taux de chômage pour la seule cité des 4 000 était de 24 %, soit deux fois plus qu’à La Courneuve. Le ministre a demandé à des chefs d’entreprises engagés dans la lutte contre la discrimination, dont Veolia, de proposer 150 contrats d’apprentissage par an aux jeunes du département. Quarante-six postes sont à pourvoir dès à présent. "Nous nous engageons, les jeunes doivent être prêts à s’engager aussi", a-t-il affirmé.

En matière de sécurité, il a promis "un travail de nettoyage profond du trafic et des trafiquants". "Quand on aura fait le travail de nettoyage avec la police spécialisée, on renforcera les effectifs du commissariat de La Courneuve. Je publierai les résultats et je reviendrai", a-t-il dit. Le ministre a enfin annoncé une enveloppe de 150 000 euros pour financer des projets de ville-vie-vacances pour cet été pour les jeunes de la cité, utilisés pour passer un permis de conduire, aller au cinéma, faire des sorties, apprendre des langues...

Un peu plus tard sur TF1 ([3]), Nicolas Sarkozy a fait un point sur l’action de son gouvernement en matière de sécurité.

Depuis trois ans et demi, la délinquance a reculé en France de 8 %, c’est 350 000 victimes en moins chaque année et, quant à la délinquance de voie publique, c’est 17 %. Mais sur les violences urbaines, les plus dures, eh bien je vais m’y attaquer maintenant, car il n’y a aucune raison que nos compatriotes qui vivent dans ces quartiers, qui sont les plus modestes, n’aient pas eux aussi le droit à la sécurité. Alors à ce titre, j’irai chaque semaine dans un de ces quartiers. Il ne s’agit pas de faire de la police de proximité pour regarder ce qui s’y passe, mais pour interpeller. Les GIR vont s’intéresser au patrimoine d’un certain nombre de gens. J’ai demandé que 17 compagnies de CRS et 7 escadrons de gendarmes mobiles, des centaines de gendarmes et de policiers, au lieu de faire de l’ordre public et de l’encadrement de manifestations, vont maintenant être à la disposition des habitants de ces quartiers pour qu’ils aient droit à la paix et au calme. (...) Ce que je veux, c’est être jugé sur les résultats. Les habitants de ces quartiers veulent la paix. À la cité des 4 000 à La Courneuve, tout le monde le dit, la chose aujourd’hui est beaucoup plus calme. Eh bien nous ramènerons le calme dans tous les quartiers concernés, parce que c’est mon devoir, et parce que c’est mon travail, et je me laisserai pas impressionner ni par ceux qui parlent de ces quartiers sans jamais y mettre les pieds, ni par ceux qui veulent mettre ces quartiers sous la coupe réglée. Il y a des trafiquants, eh bien on va les éradiquer.

Cette déclaration reprenait celle qu’il avait faite un peu plus tôt sur France 2 ([4]).

Il y a trois choses qui sont pour moi des priorités. La première, c’est mettre un terme à cette spécificité qui est devenue française des violences urbaines. Je veux obtenir des résultats dans des quartiers où la vie est devenue impossible. Je serai, dès mardi soir, en région parisienne pour vérifier l’application de nouvelles méthodes. Les services de renseignements français, on va leur dire de faire de la lutte contre le terrorisme et de l’implication dans les quartiers, y compris avec de la technologie pour comprendre ce qui s’y passe. Deuxièmement, les GIR, je vais les réorienter complètement... Sur le patrimonial, nous n’allons pas partir des délinquants ou de l’infraction, mais du patrimoine d’un certain nombre de gens qui sont propriétaires de grosses voitures et d’appartements sans travailler. Et, troisièmement, j’ai pris la décision d’affecter dix-sept Compagnies républicaines de sécurité et sept escadrons de gendarmes mobiles pour faire, non pas de l’ordre public dans les manifestations, mais pour s’implanter dans les quartiers pour interpeller des voyous, des petits caïds et des systèmes mafieux.

Interrogé à la fin de cette interview sur le fait de savoir s’il ne regrettait pas d’avoir « médiatisé sa vie personnelle », Nicolas Sarkozy a répondu : « c’est instruit de l’expérience que j’ai décidé que plus jamais. »

Enfin, Nicolas Sarkozy a tenu une conférence de presse à l’Elysée ([5]), dans laquelle il a déclaré en particulier :

Nous allons mettre fin à la loi des bandes, à la loi du silence, à la loi des trafics. J’assumerai pleinement la responsabilité d’une guerre sans merci contre les trafics et les trafiquants. Les Groupes d’intervention régionaux seront mobilisés jour et nuit. En trois ans, 4 000 policiers viendront ainsi renforcer la sécurité dans les banlieues.

Nous voyons donc que les choses vont être désormais très différentes, et que ce nouvel élan ne sera pas vain. Comme nous l’avions noté dans un article précédent, Nicolas Sarkozy est un homme pour qui la parole donnée a son importance.

[1] le 24 septembre 2003

[2] le 30 juin 2005

[3] le 1er novembre 2005

[4] le 21 octobre 2005

[5] le 8 février 2008



42 réactions


  • La Taverne des Poètes 11 février 2008 09:31

    Très drôle ! J’ai rarement autant ri à la lecture d’un article sur Agoravox.  Mais pourquoi l’article n’est-il pas publié dans la rubrique humour ?


  • Alake Alake 11 février 2008 09:40

    "Interrogé à la fin de cette interview sur le fait de savoir s’il ne regrettait pas d’avoir « médiatisé sa vie personnelle », Nicolas Sarkozy a répondu : « c’est instruit de l’expérience que j’ai décidé que plus jamais. »"

    Il me semble qu’il avait déjà dit ça quand il était avec Cécilia ...


  • Le péripate Le péripate 11 février 2008 09:57

    Une fois que les GIR se seront intéressés au patrimoine d’un certain nombre de gens à la Courneuve, ils pourront peut-être utiliser leur expérience à Neuilly où un certain nombre de gens ont grosses voitures et appartements luxueux sans qu’il soit évident qu’ils travaillent réellement.


  • tvargentine.com lerma 11 février 2008 09:58

    Bravo pour la diffusion de cette article car AGORAVOX s’enfoncait dans le discours de l’extrèmisme de gauche et le fanatisme scientologue d’individus qui ne pensent qu’à détruire tout

    Votre article reprend bien les faits de la nouvelle politique du gouvernement que les citoyens ont demandé en élisant un homme sur un projet de société

     


  • Charles Ingalls Charles Ingalls 11 février 2008 09:58

    Excellent...

    Moi qui croyais que c’était le président de "la rupture" et qu’il était né en politique le 6 mai 2007...

    On m’aurait menti ??? Pourtant il à l’air tellement sincère...


  • superesistant superesistant 11 février 2008 10:12

    Bonne poilade, on sent bien son envie de tout chambouler la .. nan ???

    Le reset sur le demi tour a été installé de série sur la plupart des modèles de Français élevé à la TF1 atitude..
    on écoute.. on ingurgite des déclarations, on en garde juste que Nico 1er n’est pas content du tout de ce qui se passe chez nous et hop lui il peut remettre une dose de "j’accuse.. " le lendemain, de toute façon, tout le monde a oublié les détails de ce qui a été dit...


  • ZEN ZEN 11 février 2008 10:15

    La cohérence du Chanoine élyséen est stupéfiante !


  • La Taverne des Poètes 11 février 2008 10:23

    Un nouvel élan dans les banlieues ? Ce doit être l’élan, l’animal. Sinon je ne vois pas...Mais le prix de l’humour revient incontestablement à Fadela Amara qui s’est déclarée "enthousiasmée" par ce non plan et a ajouté que cela allait bien au-delà de ses espérances. "Ni pute ni soumise," c’est bien sûr ça ?

     

     


  • ronchonaire 11 février 2008 11:07

    Ou comment réinventer la roue.

    Le plus drôle (enfin, si on veut !), c’est que vous pourriez nous pondre un article du même tonneau sur pratiquement tous les sujets.

    Nous avons effectivement assisté à la "rupture" promise : jamais nous n’aurions imaginé pouvoir élire un Président encore plus incompétent que ce cher Jacques. Et pourtant...


  • ZEN ZEN 11 février 2008 12:02

    Eric Frassin avait fait dans le Monde une excellente analyse des contradictions élyséennes comme mode de gouvernement. Un extrait :

    ."..cette faiblesse intellectuelle est aussi une force rhétorique. Car à force de dire tout et l’inverse de tout, Nicolas Sarkozy parvient à son but : on ne sait plus où on en est. On rassure les parents (des jeunes suicidés), déclarés non responsables, et on stigmatise les parents irresponsables (des jeunes délinquants). On dénonce les violences (à la gare du Nord), et on justifie les violences (des marins qui incendient le Parlement de Bretagne). On s’affiche en défenseur des classes populaires, et on redistribue l’argent aux riches. On fait miroiter des régularisations, et on donne en spectacle des expulsions. On se pose en ami des minorités raciales, et l’on couvre les violences policières racistes. On invoque l’identité nationale et ses relents maurrassiens, pour la définir ensuite par l’égalité républicaine entre les sexes.

    Dans les banlieues, on manipule tour à tour le lexique de la « racaille » et de la « discrimination positive ». Sur les boulevards, sous couvert de sauver les prostituées de la traite, on les persécute au quotidien. Et de même sur l’école et le travail, l’islam et la laïcité, l’économie et l’écologie, l’Amérique et l’Europe, bref, sur tous les sujets.

    La rhétorique de Nicolas Sarkozy participe ainsi d’une politique d’affolement, au même titre que son agitation tourbillonnante et sa fébrilité vibrionnante. En ne respectant jamais le principe de non-contradiction, le candidat rend la contradiction impossible : comment s’opposer à lui quand il dit tout et son contraire ? Le discours politique n’a plus aucun sens, et toute réponse, critique ou solution alternative, est piégée d’avance - récupérée et discréditée par la logorrhée du candidat.

    Combattez la double peine ou proposez le vote des résidents non communautaires ? Le candidat vous répondra : « Pardonnez-moi », il s’est lui-même engagé sur ces thèmes qu’il faut « avoir le courage », il n’hésite pas à le dire, d’aborder de front. L’incohérence se présente ainsi comme « parler vrai ». Même Jean-Marie Le Pen semble déboussolé : réagissant aux propos de Nicolas Sarkozy sur la pédophilie, il estime que celui-ci « a dû se tromper, ce n’est pas possible ».

    Cette confusion politique est une politique de la confusion : désorienter la politique par un discours désordonné, c’est créer les conditions de l’avènement d’une droite de dérive, plutôt que de rupture. On l’a vu avec l’insécurité depuis 2001. La présidence de George W. Bush a démontré qu’on pouvait à loisir brandir l’épouvantail terroriste pour susciter la peur et prétendre y répondre ensuite. La leçon n’a pas été perdue pour Nicolas Sarkozy : attiser l’insécurité, du terrorisme aux violences urbaines, c’est faire le jeu de la politique sécuritaire. Il en va de même dans le discours.

    Aujourd’hui, Nicolas Sarkozy, c’est celui par qui le désordre arrive, dans la société, et dans les esprits. Et c’est sur cette stratégie du désordre, tant social qu’intellectuel, qu’il bâtit sa politique d’ordre. Malheur à lui - ou malheur à nous, démocrates de peu de foi ? Car il faudrait avoir la mémoire bien courte pour ne pas trembler devant cette irrationalité stratégique. ..."

     


     


     

     


    • Rage Rage 11 février 2008 12:33

      L’extrait de commentaire ci-dessus est une bouffée de lucidité :

      La réthorique du tout et de l’inverse de tout est dévastatrice : on le voit tous les jours, dans la tête de Sarkozy il y a ceux qui sont avec lui et ceux qui sont contre lui (citation de Bush, on voit le niveau).

      Il y a le bien, et le mal. Pas d’intermédiaires.

      Les gentils gens des 4000 et les méchants caïds qu’il faut coffrer. Les veuves et les parents irresponsables. Les jeunes désoeuvrés et les gentils chefs d’entreprise.

      Dans ce monde manichéen et simplise, on oublie une chose essentiel : rien n’est jamais noir ou blanc.

      Comme prévu, je lui donne encore 1 an pour exploser en plein vol.

      Quant au plan "police-banlieue", ce n’est pas de l’espoir dont on parle, mais de l’opération "tous sous contrôle" : j’imagine que cela va plaire aux populations ciblées...


  • alberto alberto 11 février 2008 13:10

    Forest : très bien de ne pas l’avoir publié sous la rubrique "humour" !

    Mais demandons plutôt à AgoraVox de proposer une rubrique "désolation" (ou "châtiments) pour la suite à venir, car je crains que l’on n’ait encore rien vu : le pire est à attendre, vu que seulement à peine dix pour cent du mandat quinquénal ont à ce jour été effectués ! Alors immaginez ce qui peut encore ce produire...

    J’aimerais aussi vous rappeller, une petite citation extraite justement des "Châtiments" :

    "Il y a maintenant en Europe, au fond de toutes les intelligences, même à l’étranger, une stupeur profonde, et comme le sentiment d’un affront personnel ; car le continent européen, qu’il le veuille ou non, est solidaire de la France, et ce qui abaisse la France humilie l’Europe."

     

    Comme quoi !

     

    Bien à vous.


  • TSS 11 février 2008 13:31

    plan sans budget sauf pour les 4000 policiers(etonnant !non !),idées reprises dans les plans qui se sont succedes au fil des ans sans jamais etre mis en place !!

    du vent !que du VENT !!


  • GRL GRL 11 février 2008 14:57

    C’est vraiment l’histoire d’un France qui manque étonemment de courage. On ne pourra bientôt plus alimenter aucun effet d’annonce sur ce sujet , tant celui ci a suscité de promesses et de discours hypocrites. Pourtant les amis , la continuité implacable de ce processus prouve la même chose , et de plusieurs façons :

    Tout changement notoire de la situation des banlieues ne tient évidemment pas dans la décision d’un président mais dans celles que tout un chacun en France peut prendre , par altruisme , ou bien par un consciente nécessité débarrassée de la "peur du pauvre", la nécessité de se dire que ces millions de gens , quel que soit l’état dans lequel il se trouvent aujourd’hui , font partie du pays et que notre destin est lié au notre.

    Ceci se prouve par la continuité d’une attente des français sur la question , alors que la plupart d’entre les français vomissent encore sur toute la composante immigrée d’une communauté de familles de plus en plus pauvres, vomissent de fait sur une culture plurielle, sur l’état de fait , vomissent en quelque sorte sur une partie de leur propre destin. Les discours du président sont par leur nature encore là pour agiter la marionnette d’un certain " on s’occupe de tout mais surtout , bons français , ne changez rien !". Et cette marionnette est celle qu’adorent regarder tous ceux pour qui le lourd et triste constat par lequel seules les mentalités du pays entier pourraient inviter toute cette jeunesse à se dégager du béton, ... est encore impossible. C’est l’avoeu de l’impuissance remis à table une fois de plus.

    Ceci se prouve également par le refus de donner publiquement et régulierement la parole aux gens des quartiers afin de les laisser eux même définir leur problèmes seuls et leurs attentes eux même , et ce au vu de tout un peuple, dans le témoignage et non dans le rapport privé que l’on adaptera à sa volonté. C’est un manque de courage d’un peuple duquel les présidents qui s’enchaînent ne peuvent encore se résoudre à entrouvrir pour nous tous , la porte de l’entente . La solution est dans l’autre camp , la solution est dans le camp de la France des villes et des campagnes , celle qui a le choix d’unir sa volonté à une démarche ou attendre qu’un ènieme plan échoue, faute de n’etre que le budget d’une bonne conscience au rabais.

    Celà se prouve par l’unique campagne de peur du banlieusard , de peur de la jeunesse , mise en place de manière efficiente dès 2001, campagne qui a éloigné les possibles des deux Frances , à se comprendre et travailler ensemble, campagne télévisuelle , essentiellement , qui a propulsé le ptit flic à l’affiche pour les uns apeurés , et propulsé les machines à laver du toit des immeubles vers la voiture du même petit flic pour les autres instrumentalisés , qui a encore contribué à nous diviser. Non , Jamais , le président n’a eu le courage de dire à la France entière , de faire l’effort de considération et de reconnaissance qui s’impose, parce que si le nabot comme son prédecesseur ont pu gouverner , c’est en partie grace à la peur qu’ils ont pu distiller jusqu’au fond des campagnes. On peut dire tout et son contraire , mais pas sur cette question car ce serait vendre la mèche politique. 

    Non , on ne résoudra rien , rien avec du fric et les yeux fermés , rien sans courage des deux cotés , nos destins sont liés , et chaque regard tourné vers ses pieds , chaque dialogue vers des réponses toute faites , sont des regards et des mots qui s’ignorent ennemis de la France mais qui ont fait et font encore leur méticuleux travail de sape , relayé aujourd’hui par la réponse de la banlieue en terme de violents partis pris.

    Chaque frein à la rencontre des deux mondes est une charge pour tout le pays, chaque peur panique installée en monsieur madame ou mademoiselle , est un frein au développement du pays. Parce que nos destins sont liés, parce que nous sommes à l’écriture des dernieres pages d’un livre qui racontera bientôt l’histoire d’une France qui a échoué dans l’intégration de tout ceux dont les aïeuls se battaient pour un pays qui n’étaient pas le leur , reconstruisaient un pays qui n’étaient pas le leur , et se voyaient refusés la moindre considération dans un pays qui, une fois libre et reconstruit de leur mains, était tout de même devenu un peu sinon totalement le leur. Cette histoire serait alors celle du mépris.

    On doit , nous devons tous , ce message de reconnaissance publique , franc et sans détour , à plus de la moitié de nos pauvres. L’ouverture du discours de la réconciliation , commence par un "merci" car il sera impossible de ne pas reprendre l’histoire commune ... à l’endroit où nous l’avons laissée.

    Mais ce merci ne vient pas , et devient de plus en plus difficile à donner au fur et à mesure que, de chaque coté des deux Frances , les générations nouvelles perdent le contenu historique , perdent les raisons de la continuité , de l’entente, pour ne garder que peur malaise et ne recevoir pour ceux dont nous parlons, que la mise au ban et le fats discours.

    Alors de mon coté , c’est tranché, oui, mais en réaction à l’hypocrisie d’un ènieme plan banlieues, si l’on a encore quelque chose dans les côtes et quelques souvenirs , on ne peut qu’etre tranchant. 

    Merci de votre lecture.

    GRL


  • Traroth Traroth 11 février 2008 15:00

    Voila un pur article de propagande qui confond les sempiternelles discours et promesses de Sarkozy avec des réalisations concrètes. La réalité, c’est que le temps passe et que la vie quotidienne des Français ne cesse de se dégrader. Donc, l’autosatisfaction de Sarkozy démontre simplement son aveuglement ou son hypocrisie.


  • pallas 11 février 2008 15:49

    J’ai ete censuré encore une fois. Alors moi je vie en Banlieue, comme tout habitant, ont demande des forces de l’ordre supplementaire et non plus que sa soit laissé a l’abandon. vous parlez bcp, pourtant vous crachez sur le musulman et vous restez entre vous, dans des quartiers de riche ghetto. Donc oui nous demandons une force de police comme vous l’avez chez vous. Il faut arreter de vous la jouer moralisateur alors que vous etes hypocrites et craché sur ceux qui ont une couleur de peau differente sauf si cette personne se trouve a l’autre bout de la ville, de plus vous ne supporter pas que quelqu’un pense differement de vous, vous faite de la censure, au nom de la Liberté ont prive la liberté d’autrui de s’exprimer ?

     


    • GRL GRL 11 février 2008 16:42

      Ton commentaire est une preuve de plus à mon argumentaire , plus haut . Je soutiens , le débat est toujours , toujours faussé, par le simple fait que l’on ne laisse pas les habitants des banlieues s’exprimer eux mêmes, avec leur mots , leurs formules. On solutionne pompeusement à leur place, on crée le problème et la solution, on nage dans la mélasse, en fait . 

      Alors même si la qualité de la formule, l’orthographe ou le style ne conviendrait pas à certains, le début d’une vraie solution se trouve à l’intérieur du message de ceux qui y vivent , en banlieue , d’une part , et d’autre part , de la prise de conscience entrainant la volonté de tous les autres à les rencontrer, et de commencer à unir la France par des actes plus citoyens.

      En ce qui concerne la France des quartiers plus aisés , Pallas , tu as dit l’essentiel pour moi. Le premier geste de la population de ces quartiers consiste à aller y faire un tour , en banlieue , en cité , pour se rendre compte et ne pas parler dans le vide. Tu y vis , j’y ai vécu un temps , mais combien , combien d’entre nous n’ont jamais mis les pieds là bas ? Combien d’entre nous dénoncent le cynisme , l’hypocrisie des politiques à ce sujet mais n’ont jamais fait la démarche d’y aller, pour comprendre cet important problème ? Et paradoxe , ce seront les mêmes qui dénoncent , mais gobent la télé à chaque fois lors des propagandes faites autour de chaque déferlante de violence.

      Allez y tous, y faire un tour, en banlieue vous verrez bien, pour la plupart de quoi il s’agit. le destin des banlieues est le destin de la France, c’est indivisible. Quand cette idée là sera t elle mûre dans les esprits , quand ?

      Oui , Pallas , à mon sens , tu as bien raison de dire celà , parce que c’est une grave réalité de notre pays.

      GRL

       


  • pallas 11 février 2008 16:56

    Ce site m’insuporte GRL, je commence a dire des tas de conneries ultra liberale car franchement, etre pris au serieu sa n’est pas possible, donc je m’occupe d’une maniere simple, j’exprime Leurs pensée Ultra liberale et extreme droite a des gens qui se disent de gauchen, par exemple frapper les eleves revenir en arriere, bien avant mais 68 alors qu’eux meme defende mai 68, craché sur le salarié car eux disent defendent les salaries mais bcp d’entre eux sont actionnaires, ils crachent sur les rmistes, je ne fait dire que Tout haut ceux qu’ils pensent vraiment. Ce sont des fachos extremistes catho qui se disent gentil et humanites, voila la realité.


    • GRL GRL 11 février 2008 17:19

      Moment de colère.

      Ok , Pallas, je t’ai déjà lu dans d’autres interventions, sans intervenir. Si aujourd’hui , la colère te gagne. Alors c’est le moment de nous rappeler qui nous sommes pour tous ici . Nous ne sommes qu’une toute petite partie , un avis , simplement une unité, au milieu de gens qui interviennent ou publient , mais surtout Pallas , au milieu de lecteurs anonymes, des centaines et des centaines de lecteurs anonymes.

      Essaies si tu peux , de continuer à dire les choses que tu penses , toi. Ne fais pas parler les autres en toi, dis, existes, témoignes et mets ta voix ici ou là, quelque soit la qualité d’expression que tu as. Existe. Car à mon avis , la situation que tu dénonces est quelque chose qui se passe parfois sans que les interessés se rendent compte de la portée de leur propos, de leur attitude générale. Cà lit Voltaire et Rousseau, mais, mais, çà hésite à faire parler l’homme ou la femme qui est derriere.

      Si les choses doivent changer dans les esprits, c’est en mettant de toutes petites pierres à cet immense édifice. Ce sont les lecteurs qui se reconnaitront, et c’est bien là l’essentiel. Car dire tout ceci sur des sites où tout le monde est déjà convaincu, n’a que peu d’interêt , tu en es conscient.

      Ici , il y a de tout , en termes d’avis, de tout, et beaucoup de gens encartés dans des partis, il faut les inviter à reflechir tout en reconnaissant en nous même que certains sont bien disposés à le faire, et c’est le cas, souvent , mais simplement qu’ils s’abritent derriere la culture et des réferences sans faire parler ce qu’ils ont dans le coeur. Et les cultures peuvent s’opposer , certes , mais les coeurs parlent la même langue , lorsqu’on veut bien les écouter.

      Ici , ça reste un peu intello, un peu, mais on s’en fout , c’est fait pour qui veut y venir , intello, cultivé ou pas. Tu as donc ici ta place et chaque banlieusard aussi, surtout dans cet article, c’est mon avis de toute façon.

      Appliquons nous et continues, quel que soit ton avis.

      Encouragements , GRL

       


    • Nobody knows me Nobody knows me 12 février 2008 09:40

      Précisons que pallas préconise la sortie du calibre pour un stop non respecté. Faut pas abuser. Je vous ai déjà lu, si vous avez été censuré à mon avis - bien que je sois contre ces mesures -, vous l’avez cherché (vis-à-vis de la charte d’utilisation).

      En dehors de cela, vous voulez plus de sécurité mais regardez ce que la politique menée jusqu’à présent a donné. Est-ce mieux ou pas ? La répression pure et dure n’a à mon avis aucun effet désirable sur l’ambiance des banlieues. J’en veux pour preuve les évènements des dernières années, lorsque notre monarque actuel était à l’Intérieur. Ca n’a clairement rien arrangé.


    • GRL GRL 12 février 2008 12:10

      Je pense qu’il le sait tres bien , qu’il va trop loin , simplement , il explique qu’il se laisse aller aux extrêmes parce que sa cause ne lui semble pas entendue . Dans les termes et les détails , dans la question de fond à propos du " vivre en banlieue " , vous n’avez qu’à y voir une dérive tout à fiat humaine de ce qui se passe lorsque l’on est pas , jamais , entendu . Je pense et persiste , au delà des mots et des arguments qu’il emploie , la banlieue manifeste un besoin d’etre entendue , vraiment ... Et ceci semble etre le dernier des soucis de tous ceux qui élaborent les sempiternels , ... plans banlieue .

      En résumé , au bout d’un moment , tu pètes un plomb , c’est le risque ...


    • Nobody knows me Nobody knows me 12 février 2008 13:06

      Tout à fait d’accord avec vous GRL. Mais dans ce cas, s’il voit sa révolte légitime, pourquoi ne pas comprendre la révolte des autres (comme les saccages, délinquance, banditisme qui sont tout aussi condamnables) ?? Il serait le premier à dégommer un émeutier s’il lui en passait un sous la main alors que la cause est la même. Vous l’avez bien dit, on est tous dans le même bateau.


    • GRL GRL 13 février 2008 09:47

      La révolte des autres , même combat , mêmes causes ... c’est pareil , il dégommerait un émeutier, là où un autre dégommeraient un flic. Le problème n’est pas là. Les réactions de débordements sont logiques à mon sens. L’hypocrisie récurrente de la bien pensance exterieure aux banlieues / quartiers , elle , ne l’est pas . C’est là où tout le monde doit faire le pas avec ses moyens . Et c’est bien là où se situe la différence de moyens entre un type comme lui ou un autre , émeutier , qui n’en peut plus de vivre là dedans , et un français qui se croit " non concerné " par le problème , ou qui adopte la posture hypocrite. C’est cette France là qui doit bouger , parce qu’elle n’est pas à bout de forces , elle. Simple à comprendre somme toute.

       


  • jaja jaja 11 février 2008 19:48

    "et je me laisserai pas impressionner ni par ceux qui parlent de ces quartiers sans jamais y mettre les pieds"

    ni moi par ceux de Neuilly, les amants de Bruni, même si je n’y ai jamais mis ma.........


  • jaja jaja 11 février 2008 21:54

    Mon commentaire ci-dessus est nul, à l’image de cet article, qui nous ressert une nouvelle fois la vieille soupe sécuritaire servie par la droite et par l’extrême droite, toujours utilisée pour stigmatiser les banlieues.

    Faites vivre une masse de gens avec les gras revenus du RMI, du chômage ou du SMIC, devenant de plus en plus la norme salariale, voire le demi-smic pour les femmes au temps partiel non choisi, méprisez-les dans vos Assedic ou vos "Entreprises" de merde...

    Concentrez les en leur louant (très cher) des clapiers invivables et faites semblant de vous étonner de leur violence... (tout en vous réjouissant secrètement que vous n’en soyez pas encore, - mais pour combien de temps ?- les principales victimes).

    Comprenons plutôt la souffrance et l’extrême violence subie par les habitants de banlieue infligée par ceux qui se targuent d’être l’élite, qu’elle soit politique ou économique ?

    Comment des gens ne vivant pas dans ces quartiers peuvent-ils admettre et justifier cette souffrance et cette misère imposée à leurs voisins. Je parle ici de ceux qui ne sont pas de vrais pervers auteurs eux-mêmes, et à leur profit, de cette exploitation écoeurante de la majorité des habitants de banlieue...

     

     


    • Forest Ent Forest Ent 11 février 2008 22:31

      Il faut savoir reconnaitre un échec. Cet article n’est pas un franc succès. Dont acte. J’essaierai de faire moins mauvais la prochaine fois.

      Il est constitué de citations ayant de deux à cinq ans, et visait à montrer que le discours de Sarkozy sur le sujet tournait effectivement en rond sans effet. Les dates des citations sont tout en bas de l’article.


    • Forest Ent Forest Ent 12 février 2008 01:59

      Difficile à doser, le second degré sur un site aussi ouvert. Je n’ai pas non plus envie de trop bourriner. Ceux qui ont pris ce texte au premier degré ont relu des promesses d’il y a trois ans et n’ont pas vu la différence avec celles d’aujourd’hui. C’est cela que je trouvais instructif. smiley


    • Charles Ingalls Charles Ingalls 12 février 2008 09:22

      Ne vous excusez pas Forest, votre article était trés bon. C’est aussi au lecteur de faire un effort intellectuel...

      Mon cher Mage, comme l’a dit un éminent philosophe contemporain, "il faut travailler plus pour gagner plus !". Ca vaut aussi pour l’intellect...


  • jaja jaja 11 février 2008 22:27

    Bien entendu moi aussi je rigole...


  • Ironheart 17 février 2008 16:04

    Bonjour,

    J’écris actuellement un mémoire sur le journalisme citoyen, et j’aimerai vous interroger, en tant que rédacteur sur Agoravox. Si vous êtes d’accord, je pense envoyer un questionnaire par e-mail, ou vous téléphoner.

    Pouvez vous me répondre assez vite sur mon e-mail ? le voici :

    [email protected]

    Merci d’avance !


Réagir