vendredi 25 juin 2010 - par Chouikha

La langue arabe, son histoire, son originalité et son influence

PLAN : 

1 - Aperçu sur les langues sémitiques

2 - Divisions de la langue arabe

3 - Origine de l’arabe

4 - Morphologie de l’arabe classique

5 - La richesse de la langue arabe

6 - Influence de la langue arabe

7 - Conclusion

Aperçu sur les langues sémitiques[1]

Les langues sémitiques forment un groupe de langues parlées depuis la plus haute l’Antiquité au Moyen-Orient, au Proche-Orient ainsi qu’en en Afrique du Nord. Ces langues sont qualifiées de « sémitiques » en reference au nom biblique de Sem, fils de Noé. C’est une des branches de la famille des langues afro-asiatiques, répandues de la moitié nord de l’Afrique jusqu’au Moyen-Orient. On ne connait pas de manière certaine l’origine ainsi que l’expansion géographique de ces langues, soit de l’Asie vers l’Afrique ou de l’Afrique vers l’Asie.

La presence des langues sémitiques archaïques telles l’akkadien et l’ougaritique est attestée depuis plus de quatre millénaires. Les plus anciens documents akkadiens, en écriture cunéiforme, datent de la seconde moitié du troisième millénaire avant J.-C. et l’archéologie découvre d’autres documents akkadiens ultérieurs jusqu’au début de l’ère chrétienne.

Les langues sémitiques contemporaines les plus parlées sont l’arabe (plus de 450 millions de locuteurs), l’amharique (27 millions), l’hébreu (8 millions), le tigrinya (6,75 millions). Elles constituent aujourd’hui, avec le maltais, (400 000 locuteurs) les seules langues sémitiques officielles, bien que d’autres langues utilisées en Éthiopie, en Érythrée, à Djibouti et en Somalie, ainsi que les divers parlers néo-araméens du Moyen-Orient, se rattachent à cette famille.

Ce qui caractérise les langues sémitiques entre autres est la prédominance de racines trilittères - constituant le squelette de la langue - et par l’usage de consonnes laryngales, gutturales et emphatiques.

L’araméen apparut vers 850 AC en Syrie, et dès le VIe siècle fut utilisé comme Linga franca (langue la plus utilisée) de l’Égypte à l’Afghanistan. Seul le grec rivalisa avec l’araméen au Moyen-Orient. Ainsi, par exemple, la lingua franca des Hébreux à l’époque du Christ était l’araméen. Celle-ci fut donc la championne des langues sémitiques du VIe siècle AC jusqu’au VIIe siècle. C’est pour cela beaucoup d’historiens estiment que Jésus fils de Marie a prêché en araméen en Palestine.

Depuis cette date, la langue sémitique la plus répandue est l’arabe qui s’est propgée du pourtour méditérannéen jusqu’en Asie centrale.

Arbre linguistique des langues sémitiques.

La linguistique, au XIXe siècle, soutenait l’origine asiatique des langues sémitiques. Aux XXe et XXIe siècles, de nouvelles hypothèses avancent une origine africaine des langues sémitiques dont la famille serait partie intégrante d’un groupe plus large de langues afro-asiatiques.

L’antique cité d’Ebla fut découverte en 1964 sur le site de Tell Mardikh en Syrie. En 1974, 42 tablettes portant une écriture cunéiforme furent extraites des ruines d’un palais datant de l’âge du Bronze ancien (2400-2225 avant l’ère chrétienne). En 1975, 17 000 tablettes furent ensuite mises au jour. L’étude de ces tablettes présente une langue archaïque dont certains traits morphologiques rappellent l’akkadien, et dont le lexique semble s’apparenter à l’hébreu et à l’araméen.

Des langues sémitiques occidentales, parlées de la Syrie au Yémen, livrent progressivement des textes écrits. Des textes en proto-canéen datent de 1500 av. J.-C. et attestent l’usage d’une langue sémitique occidentale à cette époque. Des tablettes écrites en ougaritique ont été découvertes en Syrie du Nord, datant de 1 300 av. J.-C. Vers cette époque, des nomades araméens font incursion dans le désert syrien. Le vieux sudarabique est une langue sémitique méridionale.

Au Ier millénaire av. J.-C., l’alphabet s’étant largement répandu, toute une série d’autres langues devinrent accessibles : l’araméen et le vieux sudarabique. Durant cette période, le système de déclinaisons, encore vigoureux dans l’ougaritique, semble décliner pour donner naissance aux langues sémitiques du nord-ouest. Les Phéniciens répandent le canéen à travers une bonne partie de la Méditerranéee, tandis que son cousin, l’hébreu devient la langue de la littérature religieuse avec la Torah et le Tanakh . Avec les conquêtes de l’empire assyrien, l’araméen devient la lingua franca du Croissant fertile, supplantant toutes les autres langues, notamment l’akkadien et le phénicien, tandis que l’hébreu subsiste en tant que langue liturgique.

Lettres d’Amarna, -XIVe siècle

 

L’ Araméen

On a vu que l’araméen fait son apparition vers 850 AEC en Syrie, et dès le VIe siècle il fut utilisé comme lingua franca, de l’Égypte à l’Afghanistan et, en particulier celle des Hébreux à l’époque du Christ était l’araméen.. Seul le grec rivalisa avec l’araméen au Moyen-Orient.

L’ancien araméen (aussi appelé impérial, ou encore pré-chrétien) est connu à travers de nombreux papyrus, documents, et certains livres de l’Ancien Testament. Il se distingue des langues cananéennes par le passage de la voyelle â à la voyelle ô.

Actuellement, seul le grec peut prétendre avoir une aussi longue histoire documentée ininterrompue que l’araméen (2800 ans !). On trouve de nos jours

  • le néo-araméen occidental (syriaque occidental), parlé par quelques milliers de locuteurs de trois villages syriens (dont Maaloula.
  • le néo-araméen oriental (néo-syriaque, syriaque vulgaire), qui compterait des centaines de milliers de locuteurs particulièrement dans le nord de l’Irak appelé "Soureth" ,
  • le néo-araméen central parlé par quelques milliers de locuteurs des villages du Tour Abdin dialecte Turoyo[1]. Aussi, en Syrie dans la province d’Al-Hasakah

Parmi les manuscrits de Qumran, une centaine est constituée de textes rédigés en araméen, notamment des traductions de la Bible (targoums).

L’araméen était également la langue employée par les rabbins qui ont participé à l’écriture du Talmud de Babylone. Langue dans laquelle les deux Talmuds furent rédigés intégralement.

Tablette du Déluge de l’épopée de Gilgamesh, rédigée en akkadien

Divisions de la langue arabe

l’arabe ancien, langue morte aujourd’hui ;

l’arabe littéral, langue écrite et savante, dont le Coran offre le parfait modèle.

1. L’arabe ancien :

L’arabe ancien comptait les dialectes du Yémen et du Hedjaz, nommés himyarite et Koréischite. À l’avènement de l’Islam, ce dernier dialecte prédomina. Consacré par le Coran, il absorba rapidement toous les dialectes de l’Arabie, puis les autres idiomes sémitiques, constituant ainsi l’arabe littéral moderne. Celui-ci a tous les caractères d’une langue littéraire, et de plus il acquiert, comme langue liturgique, une importance particulière ; l’étude en est recommandée aux Arabes par la nécessité de lire et d’interpréter le Coran. Mais cette langue savante, qui suppose toujours un certain degré de culture, n’a pas toujours été accessible aux peuples qui font usage de l’arabe vulgaire.

2. L’arabe vulgaire :

L’arabe vulgaire comprend plusieurs dialectes à peu près identiques par leurs vocabulaires et qui se distinguent surtout par des différences de prononciation.

Les plus caractérisés sont :

celui du Yémen, considéré comme le plus pur de tous ;

celui de Thehama ;

celui de la Mecque, très corrompu à cause du brassage et du mouvement des populations diverses affluant vers la ville sainte ;

le bédouin, parlé dans un grand nombre de sous-dialectes, par les tribus nomades du désert ;

le syrien, le maronite et le druse, bien particulier au Liban et très mélangé ;

le mapoulet, parlé dans l’Inde, sur les côtes de Malabar et de Coromandel ;

l’égyptien, le maghrebin ou maure, propre aux anciens états du sud méditérannéen. On pourrait mentionner encore parmi les dialectes de l’arabe vulgaire le maltais, jargon composé d’arabe, d’italien et de provençal, dans lequel Quintin, Majus, Agius, Hervas et Vallencey, ont prétendu à tort reconnaître la langue punique ; puis le mosarabe ou maramisch, parlé jadis par les Arabes d’Espagne, dont on comptait encore au XVIIe siècle de nombreuses traces dans les montagnes de Grenade ou dans plusieurs localités de l’Andalousie, de Valence et d’Aragon. Ce dialecte a disparu de l’Espagne après l’expulsion des morisques par Philippe II en 1609.

Une liste de pays permet de situer géographiquement ces dialectes. Le hassaniyya est parlé en Mauritanie, au Sahara occidental, et dans le sud du Maroc. L’arabe maghrébin est parlé du nord Maroc à la Lybie, ses variantes sont l’arabe marocain , l’arabe tunisien (dont une variante est le judéo-tunisien), et l’arabe algérien (avec ses variants : l’arabe nedromi , le dialecte djidjélien et l’arabe oranais). Toujours en Afrique septentrionale on parle aussi l’arabe égyptien et l’arabe tchadien.

En Méditerranée se parlaient autrefois l’arabe andalou et l’arabe sicilien, ce dernier ayant dérivé vers le maltais, un des rares dialectes arabes écrit à l’aide de l’alphabet latin. Le maltais, langue hybride, fut fortement influencé par le phénicien, l’arabe, l’ottoman, le sicilien, l’italien et l’anglais.

Les plus anciens textes en arabe découvert par les archéologues, écrits avec un alphabet dérivé du nabatéen datent du 4è siècle.

Origine de l’arabe

L’origine du mot Arabe demeure obscure, malgré les nombreuses recherches. Selon Toufik Fahd, le radical ʿarab, en arabe, désigne le désert et c’est un mot araméen "arâbâh" . Le mot arabe peut dériver de la racine sémitique Abhar "se déplacer". Mais l’étymologie arabe considère que le mot arabe dérive du verbe "exprimer".

Le mot Aribi a été trouvé dans une inscription assyrienne qui date de 853 av. J.-C. Le roi Salmanazar III relate une rébellion du prince Gindibou l’Aribi. Vers 530 av. J.-C., le mot Arabaya est transcrit dans plusieurs documents persans. Le nom de lieu Arabia est transcrit en grec par Hérodote. Par la suite tous les écrivains grecs ou latins désignent l’endroit et les habitants par le mot arabique.

Ou il désigne « l’homme du désert » ou encore « l’homme qui a traversé le désert » ; dans cette acception, il représenterait l’identité bédouine, au sens strict, c’est-à-dire l’ensemble des tribus nomades vivant en Arabie.

Le poète palestinien Tamim al Barghouti nous fait remarquer de manière pertinente l’origine bédouine de cette langue née en plein coeur du désert :
"Comme de nombreuses propriétés de la langue arabe, ce qui a été généralement attribuée à l’origine bédouine de la langue, le désert est ici pour imposer l’unicité, l’homogénéité, et donc l’égalité sur toutes les créatures. Le sable est partout, et à la fin tout se transforme en sable, les extrêmes contradictoires de la vie semblent être de la même substance.…Un sens de la continuité et l’unité de l’Univers aurait été présent dans la communauté du désert des Arabes Bédouins, mais un sentiment d’insignifiance n’était pas là. La façon dont les décideurs anciens de la langue arabe a célébré les moindres détails de leur monde est vraiment remarquable."

L’historien Marc Bergé écrivit :

« Les Arabes font leur première apparition dans l’histoire en 854 avant Jésus-Christ : l’arabe Gindibu soutint Bin Idri de Damas (le Ben Hadad II de la Bible) en lui amenant mille chameliers du pays d’Aribi à l’occasion de la bataille de Qarqar […] Peut-être le camp de Gindibu était-il situé au sud-est de Damas ? Il est certain que les éléments bédouins de la péninsule arabique - qu’on appelait probablement indifféremment Aram, Eber ou Haribu - devaient être installés à l’origine, dans la région qui s’étend entre la Syrie et la Mésopotamie et qui fut, avec la Syrie le berceau le plus ancien des Sémites". »

Présents dans la péninsule Arabique et le désert arabo-syrien jusqu’au VIIe siècle, les Arabes ont alors connu une expansion vers le reste des Proche et Moyen Orients, vers l’Afrique du Nord et la péninsule Ibérique portés par leur foi en l’islam qui s’est transmise jusqu’en Andalousie.

Récits antiques et médiévaux

Dans la mythologie de la péninsule arabique, les arabes du sud ont pour ancêtre Qahtan et les arabes du nord ont pour ancêtre Adnan.

Selon Ibn Khaldoun, les Arabes sont formés de quatre groupes distincts, les Ariba, les arabes d’origine, les Mostaâriba, ceux qui maitrisent parfaitement la langue arabe, les Tabia lil âarab, ceux qui ressemblent aux arabes et enfin les Mostaâdjem, ceux qui ne maitrisent pas la langue arabe.

D’après lui, les généalogistes arabes séparent les tribus de leur nation en deux catégories. La première descend de Qahtan et l’autre d’Ismaël . Khehlan et Himyer sont de la 1re catégorie. Moder et Rebia b Nizar appartiennent à la 2e catégorie.

Selon Tabari, un historien musulman, Ève habitait à Djeddah et Adam demeurait seul à Serândib dans une montagne. Cette montagne a été identifiée par Ibn Battuta et porte maintenant le nom de pic d’Adam, il fut envoyé la première fois dans l’Hindoustan. Adam et Ève sont passés par l’actuelle Arabie saoudite. Adam faisait son pèlerinage et il retournait à sa nouvelle demeure, qui est La Mecque actuelle.

Les plus anciens feuillets coraniques conservés, vers l’an 650. BNF

Morphologie de l’arabe classique

L’arabe classique pré-coranique tire ses origines du centre et du nord de la Péninsule arabe et se distingue de l’arabe yéménite.

La plus vieille inscription retrouvée en arabe classique pré-coranique date de 328 de l’ère courante, connue comme « inscription de Namarah » en alphabet nabatéen, découverte en Syrie méridionale en avril 1901 par deux archéologues français René Dussaud et Frédéric Macler.

L’arabe classique commme on l’a vu plus haut est une langue sémitique comme l’hébreu, l’araméen ou l’akkadien. La particularité de ces langues sont les racines de mots qui sont généralement à base de trois consonnes.

Exemples :

  • ktb : écrire
  • kataba, il écrivit
  • yaktubu, il écrit
  • kitāb, livre
  • maktaba, bibliothèque
  • maktoub, ce qui est  :
    • ʼi-kta-ta-ba (اكتتب) : « copier »
    • kitaab (كتاب) : « livre » ;
    • kaatib (ﻛﺎتب) : « écrivain » ;
    • ma-ktaba-h (مكتبة) : « bibliothèque » ;
    • mi-ktaab (مكتاب) : « machine à écrire » ;
    • kutub (كتب) : « (des) livres ».

Ajouté au caractère flexionnel de la langue, il n’est pas facile de reconnaître rapidement un radical sans bien connaître la grammaire. Les recherches dans le dictionnaire ne sont donc pas facilitées.

L’arabe possède deux types de phrases : la phrase nominale et la phrase verbale. Dans le premier cas elle se compose d’un sujet (mubtada) et d’un attribut (khabar, « information »). Elle exprime une constatation ou une définition et le verbe est sous-entendu. L’attribut s’accorde en genre et en nombre si le sujet est au singulier,

An-naasu kathiiruuna : « les gens sont nombreux ».

En revanche l’attribut prend la marque du féminin singulier s’il s’agit d’un pluriel d’animaux ou de choses inanimées

الكتب كثيرة = Al-kutubu kathiira : les livres sont nombreux.

VERBES

  • l’accompli ou maahii : se traduit souvent en français par un passé composé ou un passé simple ;
  • l’inaccompli ou muDhari`’ (il peut être marfuu`, manSuub et majzuum) : outre le présent et le futur, on peut le rendre aussi par l’imparfait, surtout lorsqu’il est précédé de kaana et par le plus-que-parfait lorsque kaana est à l’inaccompli.

Ainsi, contrairement aux langues indo-européennes, qui privilégient la situation sur la flèche du temps, les langues sémitiques privilégient l’état accompli ou non. Cela donne un éclairage nouveau sur les textes bibliques : pour Dieu, une action accomplie peut se situer temporellement dans le futur. De telles choses sont difficiles à rendre dans une langue indo-européenne car si l’on choisit le futur, on perd la notion d’inéluctabilité, et si l’on choisit le passé, on fait un contresens.

La richesse de la langue arabe

L’arabe est une langue très riche ; les Arabes se vantent, selon Ernest Renan, d’avoir 80 mots pour désigner le miel, 200 pour le serpent, 500 pour le lion, 1000 pour le chameau et l’épée, et jusqu’à 4400 pour rendre l’idée de malheur. Le vocabulaire comprend 60 000 mots. Les grammairiens arabes prétendent que toutes les racines de leur langue ont été primitivement des verbes, et ils élèvent considérablement le nombre de ces racines. Il est en réalité de 6000. D’après Maurice Gloton[2] le Coran a utilisé environ 5000 termes, ce qui correspond à 1726 racines différentes.

 Ces racines sont ordinairement composées de trois lettres écrites, et les mots dans lesquels elles entrent se complètent, soit au moyen de lettres dites serviles, à cause du rôle qu’elles jouent, soit par le redoublement des radicales, ou encore par le changement des voyelles figurées par des points diacritiques. C’est ainsi qu’une même racine donne des verbes, des substantifs, des adjectifs, des adverbes, enfin des dérivés de toute sorte. Les verbes forment dix-sept conjugaisons. Ils subissent dans leur forme active treize modifications principales avec un pareil nombre de modifications pour les formes passives. La conjugaison est très pauvre en apparence, mais au moyen de particules ou par le changement des points-voyelles, on déternine le présent, le futur, l’optatif, le subjonctif, etc., avec autant de précision que l’on veut. La construction est généralement directe.

La richesse du vocabulaire et les figures rhétoriques de la langue arabe sont parmi ses plus beaux attraits. Ibn Khalawayh indique que les Arabes ont 500 noms pour le mot « lion » et 200 noms pour le serpent. Certains linguistes s’accordent à dire que ces noms sont absolument identiques, mais l’opinion la plus solide est celle qui soutient qu’il existe des nuances d’un mot à un autre et que deux termes ne désignent pas exactement la même chose.

Voici quelques exemples autour de la notion de vide et des différents termes utilisés en arabe pour l’exprimer[3] :

- Une table sans repas est appelée « khiwaan خِوان ». Lorsqu’elle est servie, on utilise le terme « maa’idah مائدة ».

- Un verre vide est appelé « koob كوب » ou « qadah قدح ». Lorsqu’il contient un liquide, il devient « ka’s كأس ».

- Pour désigner le fait de manger tout ce qui se trouve sur une table, lors du dîner, on utilise le verbe « iqtamma اِقتمّ ».

- Pour désigner le fait de boire tout ce que contient un récipient, on utilise le verbe « ishtaffa اشتفّ ».

- Pour décrire l’enfant qui boit tout le lait que sa mère, allaitante, lui fournit au point de l’épuiser, on utilise le verbe « imtakka امتكّ ».

- Le verbe qui indique le fait de vider les pis d’un chameau est « nahaka نهك ».

- Le verbe qui indique le fait de vider un puits est « nazafa نزف ».

Il y a dans la langue arabe, toute une catégorie de mots qui signifient une chose ainsi que son contraire. Ce que Tamim al Barghouti décrit comme "antonymes" et "synonymes"[4] Il précise par exemple ce qui à nos yeux s’apparentent à des contradictions "le mot "Saleem", signifie celui qui est guéri, et celui qui vient d’être mordu par un serpent, le mot "Baseer", désigne une personne avec une vue perspicace, mais aussi un aveugle " mawlâ "signifie maître et l’esclave," wala " tente de suivre ou tente de guider, Le mot, "Umma" qui est généralement traduit en nation, désigne l’entité qui est suivie, ou le guide, ainsi que l’entité qui suit et est guidée. "

Il nous rapporte aussi ces belles anecdotes : "On raconte que le grand poète et linguiste aveugle du XIe siècle, Abul-Ala Al-Maary a heurté au souk un des princes à la cour de Ibn Saleh Mirdas, le souverain autonome du nord de la Syrie. Le prince a perdu son caractère noble, surtout parce que le poète était pauvre, et les poètes pauvres, ne sont pas censés se frotter à la noblesse riche ! Ce prince traite alors le poète de "chien ignorant". Abul-Ala répliqua aussitôt : "le chien parmi nous est celui qui ne connait pas les soixante-dix noms pour désigner le chien !" Bien sûr, le prince et la moitié des linguistes de la Cour ne pouvait pas remémorer autant de noms. Plus tard, dans le XIIe et XIIIe siècles, lorsque la préservation de la langue est devenue une obsession, ces soixante-dix noms ont été inscrits. Ils n’étaient pas tout à fait synonymes, car ils ne signifient pas tout à fait : « chien », plutôt, ils décrivent les conditions d’un chien, un chien enragé avait un nom différent d’un joyeux, le chien qui avait une oreille vers le haut et l’autre vers le bas a un nom différent de celui qui avait les deux oreilles, ou les deux oreilles vers le bas. Ce qui est vrai du chien est vrai de la plupart des autres creatures. De nos jours les sept plus célèbres noms du lion sont enseignées aux enfants dans les écoles partout dans le monde arabe : « Laith", "Sab", "El-Assad", "Qaswara", "Ghadanfar", "Dirgham", et « Oussama »."….

L’amour quant à lui possède soixante dix-sept noms différents, "dont chacun a une légère différence, mais critique de l’autre. "Hawa", est le goût léger, il comporte également un élément d’erreur, d’irrationalité, le vieux proverbe pré-islamique va : "Hawa fait perdre la raison". Ensuite, vous avez "ishq", qui vient de l’intrication, comme deux morceaux de bois et d’ivoire dans une œuvre d’arabesques, les deux amoureux sont inséparables mais toujours indépendants et distincts, alors vous avez "Hayam", qui vient du fait d’avoir soif dans le désert, et "fitna", ce qui signifie l’amour, l’engouement, le désir passionné, mais aussi guerre civile et illusion. Vous avez aussi "izaz", qui est le genre d’amour qui satisfait à la fois les amateurs de puissance et de la dignité, et « Sakan », qui signifie également la maison et la tranquillité, le Coran emploie ce mot pour décrire la relation entre les couples mariés. Le stade suprême de l’amour est, paradoxalement, "fanaa", ce qui signifie la non-existence. C’est le stade où les amoureux perdent leurs existences indépendantes et effectivement devenu l’un l’autre. Cette étape est généralement utilisé par les Soufis en référence à l’amour divin et de l’unité de l’existence…"

Enfin, il conclut sur la faiblesse et la contingence du pouvoir…."Le pouvoir est temporaire, et est donc dénué de sens. Le pouvoir est donc synonyme de faiblesse, le capitaine et l’esclave doivent subir l’expérience de la mort à la fin, de meme le voyant et l’aveugle. Ces couples méritent donc le même nom. Pour les Arabes, tous les objets physiques doivent s’évanouir et se tourner vers le sable, mais les idées restent. Ainsi le pouvoir est seulement nécessaire afin de créer un héritage, des souvenirs, des épopées, des légendes et des poésies. On pourrait trouver la trace de cette idée dans l’ère pré-islamique. Après l’avènement de l’Islam, Le concept de l’héritage fut remplacé par la notion de l’au-delà. "

Influence de la langue arabe

Héritage et transmission du savoir classique

Il est bien connu que la langue arabe est devenue langue officielle sous le califat de l’omeyyade Abd Malik Ibn Marwan. Auparavant, le grec était la langue administrative. Abd Malik a décidé d’arabiser tous les textes officiels ainsi que l’administration. La langue arabe n’est donc plus la langue liturgique uniquement reservée au domaine religieux. C’est à partir de ce moment précis que les traductions vers l’arabe prirent une part importante.

 Il est communément admis que ce sont des chrétiens Syriaques qui ont traduit la majorité des textes des auteurs grecs en arabe et que les versions commentées d’Aristote, de Platon ou d’autres sont parvenues en Europe avec les annotations des penseurs musulmans ayant ainsi contribué d’une certaine manière au mouvement des idées sans en avoir été pour autant les importateurs exclusifs. La latinisation de leur nom peut montrer leur influence auprès des savants européens : Ibn Rushd est devenu Averroès, Ibn Sina Avicenne, Ibn Tufayl Abubacer, Ibn Bajjah Avempace, Hunayn ibn Ishaq Johannitius,...

L’islam a rapidement conquis la Perse sassanide et la majeure partie de la chrétienté orientale où chrétiens et juifs reçoivent le statut de dhimmi (protégés). Les nouveaux conquérants demandent à leurs tributaires une contribution intellectuelle qui nourrira cette civilisation naissante en puisant dans les trésors de la pensée antique. La Syrie était alors le principal centre de la pensée hellénique depuis que Justinien avait fermé les écoles d’Athènes. Les ouvrages grecs étaient traduits en syriaque, une forme nouvelle d’araméen, dans un mouvement qui s’amplifia après l’expansion musulmane. A l’exception de quelques œuvres traduites directement du grec en arabe, on traduisait généralement des textes grecs traduits en syriaque.

Les califes abbassides créent au début du IXe siècle une académie de traduction appelé Bayt al Hikma (Maison de la sagesse) à Bagdad et envoient des émissaires à Byzance pour acquérir les manuscrits grecs à prix d’or. Ce mouvement de traduction inclut des ouvrages de médecine, de logique ou de philosophie grecques mais aussi de littérature persane ou d’astronomie indienne qui, synthétisées à travers l’Islam, font émerger une nouvelle culture philosophique et scientifique arabe appelée l’adab, imprimant un essor nouveau aux savoirs en général et à la science en particulier.

Les textes sont d’abord traduits en syriaque, puis du syriaque en arabe. Parmi les traducteurs fameux, on peut mentionner au IXe siècle le médecin Hunayn ibn Ishaq qui transcrit les corpus médicaux d’Hippocrate et de Galien, qui serviront de base au Canon de médecine d’Avicenne qui sera lui-même traduit en latin et fera autorité durant cinq siècles. D’autres personnalités d’importance sont à mentionner tels al-Farabi qui donne une interprétation d’Aristote et de Platon harmonisant les deux philosophies ou encore le savant al-Biruni , qui décrit l’histoire de l’Univers dans la tradition grecque. Enfin, l’œuvre d’Averroes, philosophe, théologien et savant musulman du XIIe siècle, commentateur des œuvres d’Aristote, soulève des débats passionnés qui trouvent autant de partisans que de détracteurs et a une influence telle dans l’occident médiéval qu’on parle d’averroïsme. Ernest Renan lui a même consacré un ouvrage qui porte ce nom : "Averroes et l’averroisme"

Les traductions d’Aristote et d’autres auteurs antiques gagnent l’Espagne musulmane et la Sicile où l’on traduit activement les œuvres de l’arabe en latin. Tolède, reprise aux Arabes en 1085, devient un lieu de contacts féconds entre culture arabe et monde chrétien : de 1130 à 1150, l’ archevêque Raymond d’Agen emploie des médiateurs juifs qui, en plus de l’hébreu connaissent l’arabe, le castillan, le latin ou encore des savants chrétiens comme Gérard de Crémone. Ainsi les auteurs anciens et les commentaires arabes pénètrent en occident influençant profondément la pensée des auteurs chrétiens comme Albert le Grand et Thomas d’Aquin.

Conclusion

Cette théorie est aujourd’hui hélas partiellement contestée par des historiens comme Jacques Heers ou Sylvain Gouguenheim qui, allant à contre-courant des chercheurs contemporains, explique dans un ouvrage très critiqué, "Aristote au Mont-Saint-Michel", qu’à côté de la transmission arabe il aurait existé une filière directe de traductions du grec au latin, dont le Mont-Saint-Michel aurait été le centre au début du XIIe siècle, grâce à Jacques de Venise. L’historien confirme néanmoins la reprise arabo-musulmane de nombreux éléments de la culture ou du savoir grecs mais considère que la pensée d’Aristote n’y eut pas d’influence dans les secteurs de la politique et du droit, du moins du VIIIe au XIIe siècle. Cette contestation a été reprise et largement diffusée hélas par certains milieux extrémistes et islamophobes.

On constate que ces théories hélas ne sont pas nouvelles ; elles reprennent à leur compte les thèses racistes aujourd’hui désuetes mais très en vogue au 19 e siècle. Ernest Renan par exemple s’en était fait le chantre en martelant dans

"L’avenir de la science" :

"Ou parle souvent d’une science et d’une philosophie arabes, et, en effet, pendant un siècle ou deux, au moyen âge, les Arabes furent bien nos maîtres ; mais c’était en attendant que nous connussions les originaux grecs. Cette science et cette philosophie arabes n’étaient qu’une mesquine traduction de la science et de la philosophie grecques. Dès que la Grèce authentique se lève, ces chétives traductions deviennent sans objet, et ce n’est pas sans raison que tous les philologues de la Renaissance entreprennent contre elles une vraie croisade. A y regarder de près, d’ailleurs, cette science arabe n’avait rien d’arabe. Le fond en est purement grec ; parmi ceux qui la créèrent, il n’y a pas un vrai sémite ; c’étaient des Espagnols, des Persans écrivant en arabe. Le rôle philosophique des juifs au moyen âge est aussi celui de simples interprètes. La philosophie juive de cette époque, c’est la philosophie arabe sans modification."

Gabriel Martinez-Gros, professeur à l’université de Paris X précise que « si le Moyen Âge occidental minimise l’apport des Arabes, c’est qu’il cherche avant tout à renouer avec un patrimoine antique qu’il tient pour sien ; l’Islam médiéval quant à lui exalte une Grèce antique sans parenté avec l’Empire byzantin ».

Notons que les échanges culturels et la transmission du savoir ont été une constante dans l’histoire de l’humanité, surtout lors des transactions commerciales, des expéditions, des voyages. Même les guerres malgré le lot de désolations qu’elle engendre, ont été l’occasion d’échanges souvent fructueux ; les livres et les manuscrits faisaient souvent partie des butins. En somme, aucun pays, aucune nation ou groupe d’hommes ne peuvent s’arroger le droit de s’accaparer à soi-même l’héritage culturel ou scientifique, de revendiquer la paternité et encore moins de nier ou de minimiser les contributions des "autres". Platon lui-même, un des pères de la brillante culture grecque antique reconnaissait l’Egypte comme étant "la patrie de la sagesse".

Le véhicule d’une culture,des idées ou d’une pensée, c’est d’abord une langue. On a vu que les racines des langues sémitiques, généralement à trois consonnes jouent le rôle de "squelette" de la langue et que la distribution de trois voyelles (a, u, i) "irrigue". "Apprendre à vocaliser, apprend à penser" disait justement Louis Massignon[5].

Quant à la culture arabe, elle a puisé l’essentiel de sa source dans le texte sacré de l’Islam lui permettant ainsi de mettre sur pied une approche et une pensée originales, comme l’a bien souligné Mohamed Arkoun[6] "La pensée arabe a eu, avec le Coran, un départ fulgurant. Le Livre a ouvert des horizons si vastes, introduit des thèmes si denses, utilisé des moyens d’expression si exceptionnels qu’aujourd’hui encore il offre aux penseurs et aux chercheurs scientifiques d’inépuisables sujets à exploiter".



161 réactions


    • FRIDA FRIDA 26 juin 2010 13:46

      @armand
      Je n’ai pas discuté le fait que le waw et le ya soit consonne ou voyelles ou encore les deux à la fois. Mon propos concernait les signes diacritiques, lesquels sont à différencier des voyelles.
      Et puisque l’auteur est de retour, j’aimerai bien connaître son point de vue.


  • inès 25 juin 2010 20:29

    Kronfi

    J’ai vu votre lien et je constate que c’est une thèse donc une hypothèse de travail qui demanderait à être vérifiée par d’autres philologues .


  • Paradisial Paradisial 25 juin 2010 21:01

    Lequel précéda l’autre : l’araméen ou l’hébreu ?!!!

    Ce sujet mériterait plein d’intérêt, et son traitement est très très difficile, et les ressources bibliographiques très très biaisées, tellement la question est complexe, et tellement y eut-il, au grès des siècles, beaucoup de déformations et de désinformations relayées par les historiens, les archéographes et les biblologues uniquement dans le but de coller par pur concordisme aux idées véhiculées classiquement autour de l’Ancien Testament et autour de l’histoire du Judaïsme.

     

    Si l’on considère (selon la Bible) l’histoire de la sortie d’Abraham de la ville d’Ur,

    sa migration vers la Palestine, la naissance d’Ismaël et de Jacob, la migration de Jacob avec sa famille en Egypte, puis le retour de Moïse avec les enfants d’Israël (Jacob) en Palestine, on pourrait déduire les éléments suivants :

    • Abraham ne pouvait inventer une langue nouvelle pour parler aux siens l’ayant accompagné dans son périple.
       

    • Isaac, né en Palestine, pouvait à la rigueur hériter de sa langue paternelle, mais devait certainement maîtriser la langue locale de son lieu de naissance, tel tout émigré de deuxième génération, qu’il enseigna à ses propres enfants.


    • Appartenant à la deuxième génération, cet héritage devait davantage s’amoindrir chez Jacob, qui aurait été plus enclin à parler la langue des locaux plutôt que celle de ces aïeuls lointains avec qui géographiquement et culturellement il n’a plus aucun contact.
       

    • Installée en Egypte, la famille de Jacob, portait ainsi un double héritage linguistique, et devait s’initier à la langue

      égyptienne, celle du pays dans lequel elle allait se sédentariser après la grande famine qui toucha la Palestine, pour tenter ainsi de s’émanciper par les soins et à l’image de Josèphe qui devint grand intendant du Royaume Egyptien.
       

    • Séjournant - selon la Bible - 400 ans en Egypte, on ne saurait imaginer les enfants d’Israël inventer une nouvelle langue indépendante de l’égyptien, ni capables de pérenniser fidèlement celles de leurs aïeuls [Jacob le Palestinien et Abraham le Babylonien], pour ne pas souffrir de tant d’handicaps culturels dans leur nouvelle patrie désormais.
       

    • Errant dans le désert durant 40 années, après leur fuite d’Egypte, on ne saurait imaginer les hébreux inventer, là non plus, une nouvelle langue, et ce, en pleine austérité du désert en sus, au retrait de toute civilisation.
       

    • Dévastant la Palestine, ce n’est que là que les hébreux durent tenter de s’inventer une nouvelle langue, afin de confirmer et d’asseoir leur fraîche indépendance politique via une indépendance culturelle, lesquelles ne pouvaient s’affirmer que par le billet d’une tentative

      d’indépendance linguistique.

     

    Je voudrais par de tels appels et mise en gardes faire remarquer que la langue hébraïque ne dut pas naître par enchantement, mais dut certainement provenir du brassage des hébreux avec plusieurs peuples et civilisations, au contact desquels, ces nomades, une fois sédentarisés, finirent par adopter une langue syncrétique s’inspirant des langues de tous ces peuples et civilisations, tels l’akkadien, le babylonien, l’égyptien, le phénicien, l’araméen, ainsi que toutes les branches cananéennes, et même la langue arabe *, voire l’ancien persan (dont d’ailleurs on retrouve des traces dans l’hébreu biblique).

     

    Oui, je dis araméen, car personnellement, je

    n’estime pas que la langue araméenne soit postérieure à l’hébreu, comme le prétendent par concordisme certains archéographes, mais plutôt le contraire, allant jusqu’à considérer l’araméen comme étant la langue mère principale de l’hébreu, fait qui pourrait justifier à lui seul le retour des enfants

    d’Israël vers la langue araméenne après leur période hébraïque.

    A ce titre on pourrait remarquer que l’Ancien Testament migra d’une première phase dit Jéhoviste, vers une seconde que les biblologues appellent Eloiste. D’ailleurs, le terme YéHuWaH (le tétégramme) est plus connecté avec la langue et la culture des anciens égyptiens, tandis que ceux de El, Eloah, Elah sont strictement sémitiques.


    Vu les détails et logiques livrés précédemment, j’y vais même jusqu’à imaginer la Torah de Moïse comme étant originellement araméenne et non pas hébraïque.

    La Bible même, dans le Deutéronome 25:6 désigne Jacob comme étant un ARAMÉEN.

    PS : La langue arabe est parente avec l’araméen. Sont-elles soeurs ?!! Ou bien, l’une serait-elle la parente de l’autre ?!! Nul ne pourrait le confirmer. Par contre, il est certain que l’écriture arabe a été dérivée de l’écriture nabatéenne (du Sud de l’Arabie), laquelle avait été tirée de l’araméen.

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    • docdory docdory 26 juin 2010 00:06

      @ Paradsal


      C’est curieux, vous parlez de personnages comme Abraham, Moïse , Isaac ou Jacob comme s’ils avaient réellement existé alors qu’il s’agit de personnages mythologiques au même titre que Hercule, Ulysse, Gilgamesh etc ...

    • Krokodilo Krokodilo 26 juin 2010 00:10

      Pour Hercule, je ne sais pas, mais j’ai rencontré un Jacob pas plus tard qu’avant-hier !



    • Je voudrais par de tels appels et mise en gardes faire remarquer que la langue hébraïque ne dut pas naître par enchantement, mais dut certainement provenir du brassage des hébreux avec plusieurs peuples et civilisations, au contact desquels, ces nomades, une fois sédentarisés, finirent par adopter une langue syncrétique s’inspirant des langues de tous ces peuples et civilisations, tels l’akkadien, le babylonien, l’égyptien, le phénicien, l’araméen, ainsi que toutes les branches cananéennes, et même la langue arabe *, voire l’ancien persan (dont d’ailleurs on retrouve des traces dans l’hébreu biblique).

       

      Je crains mon cher Paradisial, que la théolinguistique soit un domaine hautement spéculatif et qui vous conduit à d’étranges conclusions et assertions : en effet le concept de langue syncrétique pour l’hébreu fondé sur les tribulations des Patriarches bibliques est plus qu’hasardeux : la linguistique ne connaît pas ce genre de langue syncrétique, semble-t-il, l’hébreu a été, on ne peut plus étudier, et il n’apparaît pas être une langue syncrétique intégrant au gré de l’Histoire telle ou telle langue…selon les aléas du moment.

       

      L’hébreu appartient bien au groupe sémitique, au groupe occidental, et plus spécifiquement au groupe cananéen : hébreu et moabite appartenant au groupe sud, phénicien appartenant au groupe nord : quant aux relations avec les autres langues et groupes sémitiques : la proximité la plus grande est avec l’araméen, et dans une moindre mesure avec le groupe arabe (central)…bref pas de langue syncrétique mêlant dans une biblique fusion akkadien, babylonien, égyptien, etc….  smiley

       

      Oui, je dis araméen, car personnellement, je n’estime pas que la langue araméenne soit postérieure à l’hébreu, comme le prétendent par concordisme certains archéographes, mais plutôt le contraire, allant jusqu’à considérer l’araméen comme étant la langue mère principale de l’hébreu, fait qui pourrait justifier à lui seul le retour des enfants d’Israël vers la langue araméenne après leur période hébraïque.

       

      Nul besoin d’en arriver à cela puisque les inscriptions les plus anciennes que ce soit en ancien hébreu ou araméen sont presque coïncidentes : aux alentours du Xè siècle av JC : dans l’espace cananéen pour l’hébreu ( inscriptions de Khirbet Qeiyafa (encore à étudier) mais aussi Calendrier de Gezer), dans l’espace syrien pour l’araméen (cités-états araméennes de Damas, Hama, Arpad,etc…) : bref pas d’araméen, langue mère de l’hébreu : influence certes mais pas de filiation ou ascendance : ces deux langues appartenant à des groupes distincts : linguistiquement parlant…la seule langue-mère potentielle ou probable serait le proto-sémitique pour toutes les langues sémitiques…après niveau théolinguistique, je ne sais pas… smiley

       

      La langue arabe est parente avec l’araméen. Sont-elles soeurs ?!! Ou bien, l’une serait-elle la parente de l’autre ?!! Nul ne pourrait le confirmer. Par contre, il est certain que l’écriture arabe a été dérivée de l’écriture nabatéenne (du Sud de l’Arabie), laquelle avait été tirée de l’araméen.

       

      Petite correction pour conclure : l’espace nabatéen se situe au départ dans l’espace nord-arabique puis extension dans l’espace syro-palestinien, pas au sud de l’Arabie mon cher Paradisial : au Sud nous sommes dans l’espace yéménite (donc sud-arabique) : le nabatéen étant un dialecte nord-arabique et non sud-arabique.  

       

      Quant à la proximité entre araméen et arabe : certes, mais les deux langues elles-aussi appartiennent à deux groupes distincts : une hypothèse situe le foyer originel des Araméens dans l’espace sud-arabique (Rub’ al Khali), hypothèse renforcée par le fait qu’ils semblent apparaître d’abord au sud de la Mésopotamie et donc seraient issus de la péninsule arabique (il y a bien entendu les références à la cité d’Iram/Aram/Irum/Irem/Ubar et le peuple de Ad : les travaux de Zarins sont à suivre avec attention sur cette question précise).

       

      Pour conclure, il me semble que la théolinguistique soit encore une science à développer : vos débuts me semblent loin d’être prometteurs : bref morale : éviter de mêler Croyance et Science et d’aboutir à des conclusions ou interprétations erronées… 

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    • p.s. : bien entendu, les classifications s’entendent pour l’hébreu biblique ou classique : la classification de ses descendants ou de l’hébreu moderne/israélien est un peu plus problèmatique : et là effectivement vous pouvez parler de brassage mais pas pour l’hébreu biblique ou classique.


    • Paradisial Paradisial 26 juin 2010 01:55

      Franz Ferdinand Von FritzenSouchern,

      Votre culture est épatente. A un moment donné je vous avais pris pour Gazi Borat, mais visiblement il ne s’agit pas de la même personne. Sa culture à lui est universelle et pluridisciplinaire, transvasant les temps. Mais bon ! Qui sait ?!!

      Sinon, oui, vous avez eu raison de me reprendre sur le nabatéen, il est bel et bien issu du nord. Dans mon esprit je pensais au royaume et au site de Pétra, et avais confondu dans ma tête qu’il étaient au Yémen alors que c’est en Jordanie qu’ils sont sis.

      Quant à la notion de langue syncrétique je ne retire point cet adjectif. Les historiographes et les archéographes ont durant plusieurs siècles été malades de concordisme biblique, et toutes leurs études avaient été basée sur ce concordisme là.

      Pour m’être penchée sur la langue hébraïque et avoir tenté de l’apprendre en un moment donné, et pour avoir effectué moult recherches en langue araméenne également, ma maitrise de l’arabe classique aidant, j’avais pu toucher physiquement aux profondes similitudes entre ces langues sémites là.

      Par synchrétisme il ne faudrait pas voir une sorte de transfusion et de transmutation entre langues lointaines bâtardes les unes par rapport aux autres. Nonnnnn. Toutes ces langues sont sœurs et très très finement apparentées, et basées sur les fameuses racines trilitères .

      Un synchrétisme entre langues jumelles ne saurait être si bâtard que cela. Un synchrétisme entre toutes les langues sémitiques que j’avais citées serait bien viable !

      (au demeurant, si on aurait à classer les trois langues par beauté phonétique, l’arabe figurerait au sommet du podium / l’hébreu quant à lui il écorche affreusement les oreilles sensibles, l’araméen étant médian entre les deux / phonétiquement l’hébreu est aussi discourtois à l’oreille que l’est le flamand / je ne dis point cela par racisme)

      Salutations les meilleures.

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    • cher Paradisial, je ne suis point ce cher Gazi, et je ne peux que regretter sa disparition de cette virtuelle agora …comme bien d’autres, d’ailleurs.

      Sinon, oui, vous avez eu raison de me reprendre sur le nabatéen, il est bel et bien issu du nord. Dans mon esprit je pensais au royaume et au site de Pétra, et avais confondu dans ma tête qu’il étaient au Yémen alors que c’est en Jordanie qu’ils sont sis.

      Par contre, sur ce point précis, il y a bien une certaine constance pour les périodes anté-islamiques : les groupes arabes que nous retrouverons au Nord de la péninsule arabique ou dans la steppe syrienne, voir ailleurs encore, sont principalement issus de l’espace sud-arabique et donc yéménite : principalement des groupes qahtanites : les Arabes musulmans eux marquent essentiellement les migrations de la famille adnanite (principalement : groupes bédouins les accompagnants), centrale et septentrionale…soit.

      Quant à la notion de langue syncrétique je ne retire point cet adjectif.

      Cher Paradisial : vous pouvez choisir de conserver cet adjectif de syncrétique : cependant il est purement arbitraire et n’a que peu à voir avec la linguistique : l’hébreu a ses spécificités et caractéristiques tout comme l’araméen ou l’arabe et ne résulte pas d’une fusion intersémitique. Que les historiographes ou archéographes du passé aient été atteints d’hyperconcordisme biblique, selon votre formule, n’a que peu à voir avec l’analyse scientifique ; ici la linguistique comparée et non la théolinguistique exégétique. smiley

      Effectivement que la proximité est manifeste : ce sont toutes des langues du groupe sémitique, groupe qui connaît une constance plus importante et donc des variations moindres que par exemple le groupe indo-européen : sans nul doute la proximité des divers groupes sémites et leur évolution dans un espace géographique somme toute beaucoup plus restreint (avant expansion islamique) que l’espace dans lequel les IE évolueront : proximité donc encore plus renforcée par des échanges, transferts, influences,etc…constants et réciproques au cours des siècles, millénaires d’existence de ces langues est évident : encore plus soutenue par ce que Zarins définit comme le complexe nomadique pastorale arabique circulaire : bref l’évolution des groupes nomades sémites entre espace syro-mésopotamien et arabique.

      Il n’empêche que chacune de ces langues a connu une évolution propre généralement conjointe à l’ethnogénèse des groupes concernés puis à l’évolution historique de ces groupes : illustrée autant par les variétés d’hébreu que d’araméen ou d’arabe.

      Vous avez noté ces fameuses racines trilitères, et bien mon cher Paradisial, si vous vous étiez penché sur les autres langues du groupe sémitique, voir même celles du groupe afro-asiatique qu’en auriez-vous déduit ?  il y a au sein de chacune des langues évoquées (hébreu, araméen, arabe) des contraintes spécifiques qui relativisent la portée des échanges, et donc l’impact des transferts : c’est d’ailleurs en raison des contraintes propres à l’arabe et à l’araméen que la thèse Luxenberg se voit largement infirmée (notamment son hypothèse d’une origine araméenne quant aux diacritiques en arabe).

      Bref, pas de syncrètisme mais une origine commune : l’hypothètique proto-sémitique : hypothèse supportée par la proximité entre groupe sémitique et autres groupes de la famille afro-asiatique : à quelle conclusion auriez-vous donc abouti, cher Paradisial, si en plus d’hébreu et d’araméen vous vous étiez à d’autres langues sémitiques ou afro-asiatiques ? m’est d’avis que la Tour de Babel ne serait pas loin…

      Bref petits exemples rapidement : tiens nous avons parlé des Araméens, d’Aram…alors petit exercice de linguistique comparée (rien à voir avec étymologie d’Aram, juste autour de la phonétique ici) :

       Racine semitique : *ʔaram- soit une place fortifiée qui nous donne l’hébreu ʔarm-ōn- (forteresse, palais) et bien nous la retrouvons en tchadique occidental sous la forme *ram soit village, ville ou place, et en tchadique central sous la forme *ʔV-rVm- soit maison,

      On la retrouve aussi dans une langue parlée au Nigéria : le kulere sous la forme ràm qui

      signifie aussi place ou village… 

      autre exemple : la racine sémitique *bayt- pour maison que l’on retrouve en hébreu, arabe ou araméen avec peu de variations mais aussi encore en tchadique sous les formes : occidentale *bay- (construire), ou *bit- hutte, pièce, abri, pareil en tchadique central avec une variation *bi- pour construire, enfin en tchadique oriental sous la forme *bay- pour construire…et comme vous êtes maghrébin, et bien la racine berbère *but- pour maison (de boue plus précisémment)  

      soit…simples illustrations du fait que la proximité ou parenté dépasse largement la simple famille sémitique et que donc cette notion de syncrétisme ne s’applique pas : des langues syncrétiques (formule un peu hasardeuse) vous en avez sous la forme des créoles ou pigdins : l’hébreu n’appartient pas à cette catégorie…en tout cas l’hébreu classique ou biblique.  

      Pour conclure, votre conclusion me semble bien arabo-centrée et peu objective : de même que ce podium linguistique m’est bien étranger comme concept : il est assez rare que des langues étrangères nous apparaissent plus mélodieuses que notre langue maternelle, quelle qu’elle soit : tout cela demeure une question de sensibilité cher Paradisial…par contre, dans la perspective du proto-sémite, l’arabe apparaît bien comme la langue sémitique ayant la plus grande proximité avec cet hypothètique proto-sémite : ce qui renforce donc l’hypothèse d’un foyer proto-sémite originel en Péninsule arabique : ou tout au moins dans un espace étendu entre espace sud-arabique  et Afrique orientale : renforcé encore plus par les peintures rupestres néolithiques dites de style arabo-éthiopien.

      Sur ce, salutations les meilleures à vous aussi cher Paradisial…

       

       

       

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  • Paradisial Paradisial 25 juin 2010 21:10

    A propos : mon avatar indique le même NOM dans trois langues successivement, chacun tel que transcrit dans la calligraphie respective de sa langue.

    De haut en bas, de droite à gauche, on retrouve ce même NOM inscrit :

    • en arabe,
    • en araméen,
    • puis en hébreu.
    Ceci est un grossissement de mon avatar qui vous permettra de mieux comparer les calligraphies et leurs translittérations respectives.

    Quand aux riches sens de ce NOM, c’est par là qu’ils se trouvent.

  • moebius 25 juin 2010 21:50

     Un nom ! est ce que ce ne serait pas plutot une onomatopé comme par exemple ; ouf ! putain de vérole de boudiou ou ; diantre ! c’est vraiment quelque chose qui trancende mon quoditien ou ; ça me dépasse, c’est divin


    • FRIDA FRIDA 25 juin 2010 22:07

      @moebius
      vous avez le sens de l’humour, je ne sais pas si je peux vous appliquez le proverbe « chacun voit midi à sa porte », en effet celui-ci y voit spiritualité et celui-là y voit plutôt tracasseries.
      Je pense que c’est probablement une onomatopée, ou au plus un nom mais comme tous les mots inventés par l’homme, mais de toutes les onomatopées je préfère « Om » ॐ. Je la trouve chantante.


  • pastori 25 juin 2010 22:02

    l’excellence de cet article, que mon incompétence ne me permet pas de commenter, a l’immense mérite de mettre en lumière l’inattendue capacité de certains commentateurs qui (se croyant en guerre) passent habituellement leur temps à s’invectiver en termes peu amènes, à dialoguer avec courtoisie, compétence et sérieux ! 


    ayant fait la preuve de cela, ils ne leur est plus possible désormais de retomber dans une certaine médiocrité en débattant de manière épidermique, décousue et à coup de slogans éculés !

    le Dieu commun de tous ces croyants en soit remercié ! on va pouvoir enfin commencer à s’enrichir de leur savoir jusque là gaspillé en vaine querelles.

  • Yohan Yohan 25 juin 2010 22:47

    Vaine querelle ? c’est ce qui se disait avant le 11 septembre...


  • pastori 25 juin 2010 23:13

    Mr Yohan


    oui, querelle vaine en effet car qui de l’oeuf ou de la poule....

    en effet certains ont dit aussi qu’avant cette date, des faits encore bien plus dommageables auraient eu lieu chez les gens d’en face, d’où.. ........Il faudrait pour en juger sereinement avoir tous les éléments, fiables et non entachés de partialité... c’est pas facile.

     c’est pourquoi je salut la fraicheur de ce fil qui, s’il fait tâche d’huile, permettra peut-être de débattre sainement et pas à coups de slogans inutiles donc vains.
     mais il serait dommage qu’on se remette à boire ces mauvais vins après le nectar servi sur ce fil. . 

    c’est de l’ignorance que nait l’affrontement, pas de la contradiction. la connaissance mène à la sagesse, dont semblent faire preuve ici la majorité des débatteurs. 

    Je ne songeait pas à vous , cher ami, j’avais déjà constaté ici dans une vie antérieure, la hauteur de vue qui était la votre et la qualité de vos échanges.. 
    il est vrai que c’était il y a longtemps, mais rien n’a du changer.

    mes civilités, et mes excuses auprès de l’auteur pour cette légère mais salutaire diversion.
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  • Krokodilo Krokodilo 25 juin 2010 23:24

    @ Docdory, je crois que « laïcité » est difficile à traduire aussi en anglais !

    @ L’auteur, très bon article, du moins je le suppose car je ne suis pas capable de juger sa pertinence, seulement le travail fourni. Mais je trouve abusif de regrouper sous le terme générique de « l’arabe » une multitude de langues à mon avis différentes, ou du moins j’aurais aimé plus de clarté sur le degré de compréhension ou d’incompréhension entre des Marocains et des Algériens, des Egyptiens, ce que vous évoquez brièvement : "L’arabe maghrébin est parlé du nord Maroc à la Lybie, ses variantes sont l’arabe marocain , l’arabe tunisien (dont une variante est le judéo-tunisien), et l’arabe algérien (avec ses variants : l’arabe nedromi , le dialecte djidjélien et l’arabe oranais).« 
    Si leur compréhension est aussi médiocre que celle d’un Occitan et d’un Catalan, d’un Espagnol et d’un Italien, par exemple, alors on devrait plutôt parler de langues arabes au pluriel, de même qu’on parle de langues romanes. parler de variantes donne une unité qui n’ets que d efaçade, ce sont des langues cousines descendantes de l’arabe, mais ce sont des dialectes (des langues, c’est pareil) différents.

    Dans le même ordre d’idée, malgré votre article, je me représente mal quel degré de compréhension mutuelle permet le fameux - presque mystérieux à mes yeux - arabe classique : est-ce une lingua franca de lettrés, ou un vulgaire anglais d’aéroport, cet anglais abâtardi, ou le lamentable »globish" une liste de 1500 mots ?

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    • FRIDA FRIDA 25 juin 2010 23:44

      @krokodilo
      Votre remarque est intéressante,
      en effet les gens du maghreb ne comprennent pas le langage du machrek, les gens analphabètes sont irrémédiablement exclus de tout rapprochement, les dialectes du maghreb sont très très loin de l’arabe littéraire et même l’arabe tout court, la syntaxe et le vocabulaire ont d’autres règles beaucoup plus souples voire très libres et non fixées.
      Bien sûr la tv et surtout la parabole ont bouleversé certains aspects, les gens qui ont eu une scolarisation moyenne pouvaient comprendre plus facilement les dialectes du machrek mais l’inverse n’est pas toujours facile pour les gens du machrek.
      Il y a également un peu de snobisme, voire du mépris de la par du machrek qui voit le maghreb comme le bâtard de l’arabité. la culture du machrek est prisée et imposée alors que la culture locale est vue comme folklorique et marginalisée (par les magrebin eux-même). Le machrek ne s’intéressera jamais au maghreb et le voit comme une honte pour l’arabité, la culture « arabe » est diffusée dans un seul sens, du machrek vers le maghreb et jamais l’inverse. Et les artistes qui s’expatrient aux machrek doivent quitter vite fait leur couleur locale s’ils veulent être admis.
      Bref le monde arabe est bien un mythe plus qu’autre chose. Oui il y a des langues arabes parlées, mais assurément une seule langue arabe littéraire, et le but jamais avoué mais très évident c’est que l’Egypte et d’autres pays du machrek veulent qu’elle garde le cachet du machrek.

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    • Krokodilo Krokodilo 26 juin 2010 00:02

      Je dois confesser que j’ignorais le mot Machrek, le Levant, par opposition au Maghreb, le Couchant, comme quoi malgré les mauvaises langues, on peut s’instruire sur Avox !

      C’est bien ce que je voulais dire : parler d’arabe donne un faux sentiment d’unité linguistique, voire d’unité politique, « le monde arabe », un peu comme si nos journalistes parlaient du monde roman !
      Mais pourriez-vous préciser cette question de l’arabe littéraire : est-il réellement standardisé et semblable pour tous les lettrés ? Combien d’études nécessite-t-il en plus du dialecte local ? Est-il utilisé pour l’enseignement secondaire ?


    • Krokodilo Krokodilo 26 juin 2010 00:07

      Suite à votre commentaire, il est à mon avis bien regrettable que le flux culturel de l’arabité coule du Machrek vers le Maghreb...


    • FRIDA FRIDA 26 juin 2010 00:32

      @krokodilo
      L’arabe littéraire et classique a une forme grammaticale et syntaxique bien fixée. On peut dire qu’il est pur, si on se permet ce terme et ce avant l’islam.
      Et il y avait une obsession pour sauvegarder cette pureté, qui est atteinte dans la poésie. Mais L’arabe n’est plus la langue d’une presqu’île, d’où une évolution. Ce qui fait que même avec une scolarité correcte la langue du Coran reste incompréhensible si on n’étudie pas l’histoire et l’étymologie de certains termes. Il ne sert à rien de l’apprendre par coeur ( ce qui de reste est possible et on inflige cela à des enfants maghrébins qui ne comprennent absolument rien à rien).
      Dans l’enseignement, c’est l’arabe littéraire qui est pratiqué. Dans les médias, au tout début de l’indépendance, il était envisageable d’imposer que l’arabe littéraire, mais petit à petit ils se sont rendus compte que c’est de n’importe quoi et ils ont donc ouvert une petite porte au dialecte local. Il faut savoir qu’une femme analphabète est incapable de suivre les informations en arabe littéraire. Et il n’ y a pas d’informations en dialect local. Quelques initiatives pour le berbère, toujours timides.
      Ce que l’on trouve comme méthodes d’apprentissage en librairie ou dans les bibliothèques, se sont des initiatives privée, ne s’appuyant sur aucune institution comme l’Académie française.
      Quant au temps que cela peut prendre pour l’apprendre, je pense que cela dépend de la motivation, de l’intérêt, et surtout de la pratique, une langue se parle, se pratique et c’est comme ça que l’on progresse mais dans sa langue maternelle.

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    • Krokodilo Krokodilo 26 juin 2010 00:41

      Choukran besef !


    • FRIDA FRIDA 26 juin 2010 00:44

      @krokodilo
      Je vous en prie et à votre service.


    • Paradisial Paradisial 26 juin 2010 01:23

      Que d’inanités racontées et échangées.

      Le racisme et les clichés existent de partout la planète.

      De façon plus factuelle, on pourrait en toute aise affirmer que le maghrébin lorsqu’il prononce l’arabe classique il a largement bien plus meilleure diction que l’individu issu du golf, lequel parle souvent avec un accent dénaturant phonétiquement la beauté de la lettre arabe.

      Si on prendrait la péninsule arabique (golf compris) comme centre du monde arabe, il sera plus convenant d’affirmer que les peuples habitant aux extrêmes, à savoir égyptiens, maghrébins, libanais et syriens sont ceux qui parlent la langue arabe avec une diction propre et pure.

      Le dialecte syrien et libanais est plus doux et mélodieux à l’oreille que celui des gens du golf (qui fait très rustique et bédouin).

      Nonobstant, tous les gens issus de ces peuplades pourraient aisément s’entendre, même si tout un chacun userait de son propre dialecte.

      Je puis même vous affirmer que sahraouis, les mauritaniens et les touareg parlent un dialecte très très proche de l’arabe classique (mieux même que les égyptiens). C’est très facile à assimiler pour quiconque a une oreille fine, précise et raffinée.

      Frida,

      Je vois que vous êtes de ces gens qui font la différence entre arabe classique et arabe littéraire, différence qui trahi votre méconnaissance profonde de cette belle langue.

      Factuellement, il n’y a rien de différent entre les deux. L’arabe soit disant littéraire n’est que de l’arabe classique réduit à une sorte de résidu trop trop simpliste.

      Si j’aurais à utiliser une métaphore, l’arabe littéraire comparé à l’arabe classique serait à l’image d’un homme de bonne constitution qui avec l’âge perdit de sa vigueur et se trouva atteint d’un Alzheimer.

      Un arabe de voilà 1400 ans serait bien à même de comprendre l’arabe d’aujourd’hui, de même que l’arabe d’aujourd’hui saurait comprendre l’arabe de voilà 1400 ans. Rien n’a changé, si ce n’est la qualité et la richesse du langage qui s’est amoindrie. Je le disais bien : les cultures sont en train de s’amoindrir, autant en Orient qu’en Occident, « modernité » (plutôt désintégration socioculturelle) oblige !

      Quant à dire qu’une femme analphabète serait incapable de suivre les informations en arabe littéraire, bah détrompez-vous. Si cette personne ne saurait le faire éventuellement, ce n’est pas à cause du décalage entre le littéraire et le dialectal mais à cause de l’handicap matériel et cognitif qui en aurait faite une marginale sociale.

      Détrompez vous d’ailleurs : bon nombres de termes appartenant au dialecte peuvent avoir l’air comme tirés de nulle part ; or, après fines prospections et recherches on parvient en toute aise à en trouver des racines se trouvant parmi les termes classiques les plus éculés et des plus en plus moins usités (même dans l’arabe dit littéraire).

      Krokodilo,

      On dit plutôt : choukrane jiddane.

      شكرا جدا

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    • FRIDA FRIDA 26 juin 2010 01:33

      @paradisial
      Vous êtes d’un mental psychorigide, vous « monologuez », vous ne dialoguer pas et encore moins vous débattez. Dommage pour vous, vous passez à côté de choses très intéressantes. En plus vous avez le complexe d’arabité, cela mène à la schizophrénie.


  • Hieronymus Hieronymus 25 juin 2010 23:59

    bonsoir et merci pour cet article fort interessant
    l’auteur a raison de souligner l’originalite du Maltais, seule langue essentiellement semitique utilisee par un peuple occidental (catholique) et donc ecrite a l’aide de caracteres latins
    il faudrait peut etre dire un mot des langues modernes reconstituees telle l’Hebreu, langue lithurgique des Juifs, qui n’etait absolument plus utilisee en dehors des offices religieux et textes sacres et qui a ete retravaillee des la fin du XIX siecle pour en faire une langue de communication quotidienne, cette reconstruction correspondant a des objectifs politiques sur lesquels on n’a pas fini de tergiverser ..
    ce cas de reconstruction moderne n’est pas unique, en Europe de l’est au XIX siecle bcp de dialectes ont ete revivifies, travailles par des grammariens pour en faire une langue a la fois ecrite et moderne en vue d’objectifs nationalistes, a ce titre on pourrait citer les langues Baltes recomposees a partir de dialectes populaires, encore ces langues sont elles unanimement approuvees et utilisees ds les Etats auxquels elles correspondent mais bcp plus contestable serait une langue comme le Bielorusse qui semble vraiment une recomposition tardive du XX siecle a des fins politiques (republique sovietique de Bielorussie) reformee a partir de vagues dialectes locaux completement tombes en desuetude, resultat : a l’heure actuelle en Bielorussie (Belarus) presque tout le monde parle le russe ordinaire !

    je n’ai que moyennement envoie de rentrer ds la polemique mais ne partage pas les accusations d’islamophobie lancees par l’auteur envers Gouguenheim, ce dernier ne conteste pas que de nombreux textes antiques soient passes par le canal de l’Andoulasie, il souligne simplement le fait que ce n’est pas l’unique source, qu’au moyen Age nombre d’erudits en particulier en Italie maitrisaient a la fois le grec et le latin et ont pu directement a partir de Byzance, propager les textes antiques ..

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    • Chouikha Chouikha 26 juin 2010 12:57

      Je n’ai jamais accusé Gouguenheim (un collègue universitaire de renommé) d’être islamophobe. Mais ses analyses (qui sont un peu contestables) ont été exploitées par certains milieux connus pour leur lutte islamophobe.
      Cela dit , un vrai chercheur est prudent, et Gouguenheim peut bien sûr amélioré ses analyses qui sont toutyefois pertinentes.


  • frédéric lyon 26 juin 2010 00:21

    « je n’ai que moyennement envoie de rentrer ds la polemique mais ne partage pas les accusations d’islamophobie lancees par l’auteur envers Gouguenheim, ce dernier ne conteste pas que de nombreux textes antiques soient passes par le canal de l’Andoulasie, il souligne simplement le fait que ce n’est pas l’unique source, qu’au moyen Age nombre d’erudits en particulier en Italie maitrisaient a la fois le grec et le latin et ont pu directement a partir de Byzance, propager les textes antiques .. »


    Bien évidemment. 

    Prétendre que le lettrés du Moyen-Age, qui connaissaient le Grec et le Latin, ont eu besoin de l’intermédiation des Arabes pour avoir connaissance des textes issues des civilisations gréco-romaines, y compris la Bible des Septantes, Platon, ou Aristote, est une ânerie.

    En réalité, les philosophes arabes qui ont traduit les textes grecs, les ont traduit pour eux-mêmes et pour tenter d’introduire les leçons de la philosophie grecque dans la pensée arabe. 

    Par exemple Averroès. 

    Ils ont été rapidement désavoués, et leurs oeuvres expédiées au pilori.

    Oµn peut même dire que le marasme séculaire de la pensée Arabo-Musulmane date de cet échec de la greffe de la pensée Greco-Romane et ce marasme dure jusqu’à nos jours.
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    • celuiquichaussedu48 celuiquichaussedu48 26 juin 2010 00:53

      Wouah smiley

      Bagdad a créé les universités de médecine ( modèle sur lequel s’est basé la France pour faire les CHU [ cours d’histoire de la médecine de PCEM1]) pour ensuite condamner les médecins arabes ?
      Ibn an naffis peut être a été désavoué, il avait émit l’idée de la petite circulation (cœur_poumon-cœur), ce qui contrevenait totalement au paradigme hippocratique en puissance à l’époque mais en plus sophistiqué ( la médecine occidentale de l’époque était hippocrato-galénique mais trop dogmatique pour évoluer, jusqu’a ce que Harvey démontre la circulation sanguine en 1616).
      Les textes grecs viennent bien des arabes, avec la christianisation, les écrits grecs et romains ont été brulés, il restaient des exemplaires dans le monde arabe qui ont été copiés puis ont circulé.
      Enfin bref, dans toutes les civilisation, ceux qui remettent en cause un paradigme subissent une grosse opposition, c’est pas nouveau et c’est pas spécifique aux arabes.


    • celuiquichaussedu48 celuiquichaussedu48 26 juin 2010 00:55

      NB : Je ne dis pas que Byzance n’a fournit aucun texte.


    • Aafrit Aafrit 26 juin 2010 02:24

      Quelle profondeur de réflexion !! J’en suis sur le dos !

      Ce que j’aime, ce sont les raccourcis propres, d’en ce Lion de la stupidité (rappelez-moi ah : le ASSAD EN ARABE), qui avec un seul geste, un seul je vous dis, il essuie et saute sur une grande partie de l’Histoire.

      J’aime aussi, la liaison greco-romaine ? Et pire la greffe de la pensée Greco-Romaine..
      Sais -tu, toi, qui aimes diviser ce monde en deux blocs, que si Aristote et Platon reviennent, ils s’y reconnaîtront plus dans « l’oriental » que dans ce qui est « occidental ».
      Lyon et James, c’est tout ce qui manquait à ce fil.
      Dès qu’ils reniflent l’arabe, ils débarquent.

      Sacrés charognards ! ;)


  • frédéric lyon 26 juin 2010 00:30

    En réalité l’Occident du Moyen-Age a hérité de la pensée greco-latine de la part de Byzance, et non de la part du monde arabo-musulman.


    N’oublions pas qu’Averroès a été déclaré hérétique et que ses oeuvres ont été brulées, si bien que sa mémoire n’a été conservée qu’en occident. 

    En tant que traducteur et commentateur d’Aristote.

    • celuiquichaussedu48 celuiquichaussedu48 26 juin 2010 00:44

      En même temps il mettait en cause l’existence de Dieu et avait théorisé l’atome, même en terre chrétienne il aurait été déclaré hérétique.
      Mais les chrétiens ont brûlé les écrits de Galilée, non ?
      Aucune des deux religions n’est blanche ou noire smiley


    • frédéric lyon 26 juin 2010 01:10

      Les textes grecs viennent bien des arabes, avec la christianisation, les écrits grecs et romains ont été brulés, il restaient des exemplaires dans le monde arabe qui ont été copiés puis ont circulé.


      Non. Les écrits Grecs nous viennent des Grecs et les écrits Romains nous viennent des Romains. Tout simplement !

      Nous n’avons nullement eu besoin des arabes pour transmettre les textes d’
      Aristote, de Platon, de Plaute ou de Cicéron !

      En revanche les penseurs arabes qui se sont intéressés à la pensée Greco-Latine (Avicenne, Averroès) et qui ont traduit leurs textes en Arabe ont été largement oublié dans le monde arabo-musulman, à tel point que nous ne les connaissons encore aujourd’hui que parce que leur souvenir a été conservé en Occident ! 

      Mais les chrétiens ont brûlé les écrits de Galilée, non ?

      Non. Les écrits de Galilée nous viennent de Galilée ! On l’a obligé à se rétracter mais son enseignement n’a pas été perdu (et ne nous a pas été transmis par les arabes non plus !)

      Vous avez beaucoup de mal avec la réalité, dirait-on.
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    • celuiquichaussedu48 celuiquichaussedu48 26 juin 2010 01:22

      @ Frederic Lyon

      "Non. Les écrits de Galilée nous viennent de Galilée ! On l’a obligé à se rétracter mais son enseignement n’a pas été perdu (et ne nous a pas été transmis par les arabes non plus !)


      Vous avez beaucoup de mal avec la réalité, dirait-on.« 

      J’ai oublié le fameux »et pourtant, elle tourne", au temps pour moi.
      S’il ne s’était pas rétracté, les écrits auraient été brulés. Ca ne grandit pas le Christianisme pour autant.Dans le cours d’Histoire de la médecine du Pr Dubas (Angers), il est mention de prêtre qui copiaient les textes grecs, mais dans la discrétion la plus totale, et que c’est les arabes qui ont permit une diffusion large des écrits grecs. Ce qui est en accord avec mes post (sans oublier le NB).


    • rastapopulo rastapopulo 26 juin 2010 01:27

      Pas de renaissance des sciences grecques sans les arabes.

      Il y a eu rupture en occident et sur une très large échelle.


    • celuiquichaussedu48 celuiquichaussedu48 26 juin 2010 01:35

      "Pas de renaissance des sciences grecques sans les arabes.

      Il y a eu rupture en occident et sur une très large échelle.« 

      Merci, je me sentais seul...
      D’ailleurs, dans mon message précedent, j’ai parlé de William Harvey, mais plus tôt, en 1543, Vésale annonce les prémices du changement de paradigme (la galénisme si bien critiqué par Molière) Dans »De Humani Corpori Fabrica", ou il voit une séparation du cœur en deux lobes et émet l’hypothèse de la petite circulation (proposée par Ibn An Nafis plus tôt dans l’histoire), mais dans la deuxième édition se rétracte .

      Ah oui, Frederic Lyon, j’ai parlé des écrits grecs amenés par les arabes, or il faut avoir une sérieuse distortion de la réalité pour croire Galilée grec smiley


    • Paradisial Paradisial 26 juin 2010 01:38

      Avéroes ne fut pas un hérétique, mais un philosophe croyant pleinement en Dieu.

      Il officiait, tout comme son père, comme Qadi, càd comme juge religieux.

      Sa déconfiture a été due uniquement à des intrigues de palais, et non à ses écrits. Ses ennemies se servirent d’une partie des ses textes pour le discréditer et le déclarer comme hérétique, en les tronquant, à l’image de tata Caroline Fourest tronquant les citations de Tariq Ramadan.

      Ceux-ci le déclarèrent comme hérétique tout comme des occidentaux en font de même aujourd’hui en ne se référant qu’à une partie de ses textes.

      Le propres des philosophes était de partir des fois d’un postulat pour en affirmer le contraire. Partant du postulat que Dieu n’existerait pas, ses détracteurs omirent les démonstrations qu’il développa dans ses réfutations, alors que l’homme était très très croyant. Le téléfilm de Youssef Chahine (le concernant) était d’un ridicule tel qu’il fut primé au césar. smiley

      Cet illustre personnage il ne faudrait pas lui jeter du discrédit par deux fois.

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    • Hieronymus Hieronymus 26 juin 2010 03:13

      @ Rastapopoulos
      « Il y a eu rupture en occident et sur une très large échelle. »

      pas si simple, il faut s’entendre sur le terme d’Occident
      Constantinople ne tombe qu’en 1453, jusqu’a cette date le savoir grec antique y est conserve et enseigne, aussi il y a toujours eu durant le moyen Age des contacts entretenus avec l’occident plus a l’ouest surtout par l’intermediaire de l’Italie toute proche, enfin au XV siecle face a la menace turque de tres nombreux savants et erudits grecs byzantins vont se refugier en Italie d’ou le « quatrocento »


    • armand armand 26 juin 2010 12:06

      Et l’exécution du philosophe mystique Sohravardi décidé par l’émir d’Alep Malek al-Zaher, à regret, et sur l’ordre de son papa, le grand humaniste Saladin, reposait sur quel prétexte ?


    • celuiquichaussedu48 celuiquichaussedu48 27 juin 2010 22:39

      Sur le pretexte qu’il été selon eux « hérétique ». citation wikipedia : « cette école assez éloignée de l’Islam orthodoxe ne pouvait qu’irriter les Ulémas. »

      A cette époque n’importe quel pays faisait ainsi...


    • Aafrit Aafrit 26 juin 2010 03:27

       Punaise, infatigable, le mouflet ! La haine te mange de partout, tout ça, c’est tes ennemis ? Je me serais tué si j’avais tout ce nombre d’ennemies.. c’est vrai, aimer ça se donne pas comme ça par la Dame Nature, mais bon essayons quand même.

      Allez, écoute ça petit, espèrons que ça pourra endiguer ta haine dégoulinante


    • Aafrit Aafrit 26 juin 2010 03:39

      Oops, quand ça parle d’amour et de love avec toi, ça n’est pas possssssibleuu apparemment smiley
      Allez, perdons pas l’espoir


    • Krokodilo Krokodilo 26 juin 2010 11:15

      J’avais fait un article (sur AVox) sur le thème de Babel, qui rappelle les deux versions du mythe, et une deuxième partie sur les moyens de se comprendre, ma préférence allant à une langue construite simple - je dis ça histoire de ne pas vous prendre en traître !


    • Krokodilo Krokodilo 27 juin 2010 20:02

      Merci. Je pense que le besoin de dépasser Babel, de se comprendre, va croître régulièrement, notamment avec le développement d’Internet, et ne sera plus le fait d’une « élite » ou de secteurs particuliers, économie, sciences, etc., qu’il gagnera des cercles de plus en plus larges. A l’heure actuelle, l’immense majorité des gens qui aiment bien blablater le font comme, nous sur Avox, dans leur propre langue (à ce sujet, les espérantophones ou -istes sont une exception, voire des précurseurs). Reste bien sûr l’anglais, comme sur le forum aujourd’hui fermé « Europa debate », où le fil anglais dominait largement les autres, sans toutefois que les organisateurs aient accepté de fusionner tous les fils.
      Il est intéressant de noter qu’il y a deux démarches opposés en terme de médias européens : Presseurop, par exemple, ou Le Taurillon, ont fait le choix de la traduction d’articles d’origines diverses, tandis que le célèbre Der Spiegel et d’autres ont créé une rédaction commune anglophone... L’avenir de Babel demeure une inconnue.


  • Aafrit Aafrit 26 juin 2010 02:54

    C’est un beau texte.

    Le poète palestinien Tamim al Barghouti nous fait remarquer de manière pertinente l’origine bédouine de cette langue née en plein coeur du désert :
    « Comme de nombreuses propriétés de la langue arabe, ce qui a été généralement attribuée à l’origine bédouine de la langue, le désert est ici pour imposer l’unicité, l’homogénéité, et donc l’égalité sur toutes les créatures. Le sable est partout, et à la fin tout se transforme en sable, les extrêmes contradictoires de la vie semblent être de la même substance.…Un sens de la continuité et l’unité de l’Univers aurait été présent dans la communauté du désert des Arabes Bédouins, mais un sentiment d’insignifiance n’était pas là. La façon dont les décideurs anciens de la langue arabe a célébré les moindres détails de leur monde est vraiment remarquable. »

    C’est beau ça aussi, ça me rappelle Ernest Renan « le désert est monothéiste ». Lien entre écologie et l’unicité dans le religion.

    Le nombre des noms de lion qu’on apprend est dix je crois ? Quelques autres : Arendess, Dayghem, Hamza, Hafsa, Haydar, Arslan, Firas .etc.

    Une faute de frappe ? Maadhi au lieu de Maahi (le passé).
    En rajoutant KAANA au verbe conjugué au présent, avec l’ajout de KAD, ça donne respectivement l’imparfait, et plus que parfait ? Non ? Même si on peut pas transposer...

    Une autre faute de frappe, qu’un commentateur l’a bien signalée, qui peut changer tout : pas de points mais des signes diacritiques sur les consonnes et/ou les voyelles.

    Un commentateur


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  • À Mehdi Thé OuLaLA33 26 juin 2010 03:33

    Bonsoir,

    Merci beaucoup pour cet article d une richesse à faire palir de jalousie la grande majorité des sois disant journalistes !!
     
    Je vais eviter de trop parler pour ne pas etre ridicule tellement le savoir de certain m impressionne.
    J aimerai juste un petit eclaircissement concernant le jeu d echec, je sais que c est un jeu venu de l Inde et propager en grande majorité par le monde Arabe et Perse.Pouvais vous me confirmer que le coup « echec et mat » est bien la traduction de « Cheikh mat » qui est la traduction en arabe de « le roi est mort »

    Merci beaucoup et j espere que vous continuerai à nous enrichir de votre savoir =)

    Que la paix sois sur vous= As-salâmou ’alaikoum =)

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    • frédéric lyon 26 juin 2010 08:31

      Pouvais vous me confirmer que le coup « echec et mat » est bien la traduction de « Cheikh mat » qui est la traduction en arabe de « le roi est mort »


      Et bien non, justement.

      C’est la traduction de « Shah mat » qui est du Persan, langue indo-européenne qui n’a rien à voir avec l’Arabe.

      Le mot « shah », qui est donc Persan et qui signifie « roi », est de la même racine indo-européenne que le mot « Djah », qui en Inde a la même signification, comme dans le mot « Mahara-djah » = « Grand Roi ».

    • inès 26 juin 2010 09:49

      OuLaLA33

      Vous avez cette référence wiki :

      http://fr.wikipedia.org/wiki/Échec_et_mat 

      ou sinon en arabo-persan :

      La locution « echec et mat » provient de l’arabo-persan ’’shâh mât’’, qui signifie ’’le roi est mort !’’, la partie est donc terminée...





    • armand armand 26 juin 2010 12:11

      Inès,

      En même temps l’institution impériale du Shahanshah, venue de la Perse ancienne, fut récupérée progressivement par les sultanats islamiques. Des princes arabes, ou arabophones, se sont également appelés « Shah » dans l’aire Iraq-Iran-Inde-Asie centrale.
      Plus précisément, le terme arabe pour ’roi’ est malek, parfois associé au titre nettement plus ronflant de shah, ou empereur, comme chez l’un des plus grands souverains seldjoukides, Malek Shah....


    • À Mehdi Thé OuLaLA33 26 juin 2010 14:23

      Bonjour,

      Tout d abord merci Frederic et Ines pour vos réponses donc vous me dite que le coup « echec et mat » est la traduction française de la version hindou.

      MAis dans le lien que tu m as donné Ines sur Wiki il est ecris ceci :

      "Le terme échec et mat vient de l’arabe cheikh Mat qui se traduit par le roi est capturé[1].« 

      J aurai pas dis »capturé« mais »mort« .On dit »mete" pour dire la mort en arabe.

      Je sais que le jeu d echec vient d Inde =)


    • armand armand 26 juin 2010 18:22

      Oulala,

      En hindi/ourdou le verbe marna veut dire mourir. Mat karna (karna=faire) = faire mourir, donc tuer.


    • À Mehdi Thé OuLaLA33 27 juin 2010 02:06

      Bonsoir Armand,

      Merci pour cette precision et il est fort possible que vous ayez raison juste que sur le lien qu Ines m a donné il etait ecris autre chose c est pour sa =).Je vous invite à le lire et de me dire se que vous en pensez.

      http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89chec_et_mat

      Que la paix sois sur vous =)


  • frédéric lyon 26 juin 2010 08:26

    Il est assez rigolo de lire et d’écouter nos amis nous apprendre que la culture occidentale, qui est l’héritière directe de la culture Gréco-Latine, telle qu’elle nous a été transmise par les Greco-Byzantins et par l’Eglise Romaine, aurait eu besoin de la culture musulmane pour toucher l’héritage !


    Alors que justement la culture musulmane, qui a été en effet au contact de la culture Gréco-Latine, notamment en Andalousie, a rejeté cet héritage et condamné ceux qui ont tenté de le greffer sur la culture musulmane !

    Averroès pour prendre cet exemple, qui vivait en Andalousie à Cordoue, est connu en Occident pour avoir traduit Aristote en langue arabe. Il est aussi connu pour avoir commenté ces textes Aristotéliciens d’une façon qui impressionna beaucoup de lettrés en Europe au Moyen-Age, par exemple Saint Thomas d’Aquin.

    Sans doute aurait-il pu nous dire où il s’est procuré une copie des textes originaux en Grec d’Aristote tandis qu’il vivait à Cordoue !

    Et pourquoi il a dû se taper de les traduire en arabe.

    La culture occidentale, pour faire court, c’est la culture Gréco-Latine plus le Christianisme, qui n’est lui-même que la religion Judaïque révisée par les Grecs et les Romains.

    Quant à l’Islam, c’est une doctrine qui nous est parfaitement étrangère, qui a emprunté aux deux monothéistes qui l’on précédé sans jamais avouer ni reconnaitre ses emprunts, afin de pouvoir prétendre sans rire que Jésus était un « prophète musulman » qui reviendra à la fin des temps pour se placer à la droite du Calife (! !) et que Jérusalem, une ville juive depuis au moins quatre mille ans, est un « haut lieu de l’Islam ».

    il est seulement dommage que Mahommet n’ait rien su du Bouddhisme.

     « l’Archange Gabriel » a sans doute oublié de lui en parler. 
    Lire la suite ▼

    • À Mehdi Thé OuLaLA33 26 juin 2010 14:36

      Rebonjour Frederic,

      Tu as fais une grossière erreur mais qui peut se comprendre à cause du traitement mediatique.
      Je m explique on ne dit pas « Mahommet » concernant le prophete « Mohammed » =).
      La signification de MAhommet est celui qui est « banni par Dieu »
      est Mohamed c est celui qui est « beni par Dieu »

      La difference est de taille pour les croyants =)

      http://www.elwatan.com/IMG/_article_PDF/article_24475.pdf


  • bougar 26 juin 2010 08:50

    Dans la 1ere parie de l’article l’auteur est sutilement propagandiste musuman :
    les musulmans ne « conquierent » pas, ils sont portés par leur fois vers les autres peuples. Jesus est le fils de Marie, ni messie ni fils de Dieu etc.
    Dans la 2e partie il se lache : tout ce qui va à l’encontre des theses favorable à l’islam est douteux quand ce n’est pas racistes.
    Les travaux sur l’origine araméenne de nombreux passages du coran, qui ont fait du bruit chez les spécialistes ne sont pas mentionnés.
    Cet article est orientés, et malhonnete, il désinforme en prétendant informé.


  • frédéric lyon 26 juin 2010 09:00

    Il est symptomatique de constater que la pensée musulmane est toujours dans une posture d’appropriation, qu’il s’agisse de Jésus, le célèbre « prophète musulman » ou de Jérusalem, « haut lieu de l’Islam » et à présent de la pensée gréco-latine qui est à la racine de notre civilisation.


    Ces tentatives d’appropriation s’accompagnent toujours de fraudes, dans le but d’adapterplus ou moins maladroitement les concepts étrangers à la doctrine de l’Islam, qui ne souffre aucune remise en cause puisqu’elle « incrée ».

    Et si la fraude n’est pas possible parce qu’elle serait trop grossière, alors il y a rejet franc et massif.

    Et parfois on oscille entre fraude et rejet, sans parvenir à se décider tout à fait !

    Voilà ce qui fait la pauvreté de la pensée musulmane aujourd’hui, incapable de sortir de son carcan doctrinal et qui se condamne à des emprunts maladroits, de concepts qui sont toujours finalement mal compris et mal assimilés, puisqu’ils ne peuvent jamais être tout à fait conforme à la doctrine islamique qui commence à dater un peu. C’est le moins qu’on puisse dire !

    Voilà qui condamne nos amis aux niaiseries, dont voici quelques exemples :

    - Jésus-Christ était musulman,

    - Jérusalem est une ville islamique,

    - Toute la science passée, présente et future est contenue dans le Coran. Y compris les recettes de cuisine.

    - La pensée Gréco-Latine a été transmise à l’Europe au Moyen-Age par les musulmans.

    Et vous pouvez continuer la liste......

    On nage en plein marasme, le marasme d’une pensée qui tourne en rond.
    Lire la suite ▼

  • bougar 26 juin 2010 10:35

    Toutes les fois ou j’ai ouvert le coran pour m’en faire une idée il m’est tombé des mains : répétitif, plein d’absurdité, une pensée extremement pauvre. C’est une mauvaise copie de la bible sans la qualité litteraire.
    Et c’est ce livre que les arabes donnent comme parfait et qui est la base de leur langue.
    Ecrit par dieu lui-même : dieu me déçoit.


    • armand armand 26 juin 2010 12:14

      Un texte religieux, qui se récite plus qu’il ne se lit (déjà Saint Augustin s’étonnait de voir lire Saint Amboise de Milan sans même que celui-ci ne bougeât les lèvres) vaut autant par sa sonorité que par son contenu.
      On comprend pourquoi la traduction n’a pas d’existence rituelle en Islam.... et aussi pourquoi les catholiques traditionalistes restent attachés à la messe en latin.


  • bougar 26 juin 2010 15:43

    si c’est pour la musique de la langue, je prefere écouter de la vrai musique plutôt que des sornettes musicales.


  • bigz bigz 24 août 2011 23:26

    bonjour

    dommage que l’article néglige la part fort importante de grec dans l’arabe lui même


  • azzkamal 18 juillet 2015 19:02

    Essalam                                                                                  Je pense que les arabes sont encore la                                                      LA SOLUTION A VOTRE Sujet                                                               ma decouverte                                                                            MON EXTRAORDINAIRE DECOUVERTE SUR LA LANGUE ARABE                                j ai decouvert ce que personne n a jamais decouvert                                                                                                                                         http://bouazzakamal.unblog.fr



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