Cancer : mise à jour sur les facteurs de risques
Chaque jour plus de 1000 personnes se voient diagnostiquées un cancer, 400 y succombent. 3 millions de personnes ont ou ont déjà eu un cancer avec souvent des séquelles très handicapantes. C'est la première cause de mortalité en France.
Si les thérapies progressent, leur prix aussi. le coût économique s’élevait ainsi à 14,1 milliards d’euros minimum en 2015, c’est à dire 11 400 euros par patient, pour en moyenne 50% à 60% de guérison, mais avec une variance qui va de 4 à 98% en fonction du type de cancer. Selon l’OMS(Organisation Mondiale de la Santé), le coût annuel mondial de la maladie était estimé en 2010 à 1160 milliards de dollars, le nombre de nouveaux cas devrait quant à lui augmenter encore de près de 70% dans les 20 prochaines années. (ligue-cancer, le Figaro)
Les sources officielles estiment cependant qu’entre 30 et 50% des cancers (OMS), 40 %(ecancer),70%(ligue-cancer) pourraient être prévenus. Des études récentes parlent même 90% (Le Monde) en jouant sur la qualité de notre mode de vie et de notre environnement.
Pour toute personne soucieuse de sa santé, de celle de son entourage et de l'être humain en général, mais aussi des coûts dispendieux que les traitements engagent pour la société, il devient donc intéressant de se sensibiliser et de se remettre à jour régulièrement sur les causes, dont certaines sont souvent méconnues.
Quels sont donc actuellement les principaux facteurs de risques ?
Afin de viser une certaine exhaustivité nous avons essayé de synthétiser plusieurs sources de référence les plus récentes. Certains chiffres pouvant varier d’un site à l’autre, parfois substantiellement, nous prendrons donc les données présentées comme des ordres de grandeur :
Facteurs de risques :
- Génétique(5 à 10%)
- Tabac (18 à 30 %) actif et passif (80 % des cancers du poumon, 75 % du larynx, 50 % de la vessie)1er facteur de risque.(cancercodeeurope)
- Alcool (8-11%) L'éthanol (alcool) - même à dose modérée est classé dans la liste des cancérogènes du groupe 1 du CIRC (Centre international de recherche sur le cancer de l'OMS). "Même sans excès l'alccol peut avoir de graves conséquences lors de la grossesse". France Inter
- Cannabis : Au-delà des aspects récréatifs et médicinaux, outre les baisses de performances intellectuelles et les risques psychiatriques, des études auraient montré l'incidence d'une consommation régulière sur le cancer du testicule. Doctissimo
- Mauvaise alimentation : Les chiffres rencontrés sont divergents : 20 , 30, 40% voire plus ? (wikipédia et ecancer) Les aliments principaux incriminés sont : excès de sucre, viandes ou poissons transformés, charcuterie, mycotoxines (moisissures), modes de cuissons (flamme, friture, hautes températures), excès de sel, compléments alimentaires à base bêta carotène, acide gras trans (inserm)… + manque d’aliments protecteurs comme les fruits et légumes frais(par ex. alliacées, brassicacées et fruits rouges au pouvoir antioxydant très fort),aliments riches en oméga3 et absence de régime équilibré et de qualité de manière plus générale. Le CIRC a classé en outre en catégorie « cancérogène probable » la viande rouge, tout comme les boissons chaudes (plus de 65 °C ⇒ cancer de l’œsophage), et en cancérigène possible le café(vessie).(wikipédia, CIRC)
- Additifs alimentaires : selon le collectif La nutrition.fr qui a édité un guide cette année se basant sur 200 études scientifiques, un quart des additifs alimentaires (colorants, conservateurs, émulsifiants, exhausteurs de goût, édulcorants) seraient susceptibles de nuire à la santé des consommateurs, certains seraient cancérigènes, notamment le dioxyde de titane, présent dans des dentifrices, bonbons, chocolats, plats préparés…(e-santé, topsanté)
- Obésité (2-5%) les cancers chez les personnes victimes d’obésité ou d’embonpoint seraient détectés plus tardivement. Une obésité en hausse variable en France depuis 1997 surtout dans les familles modestes.(obésité)
- Manque d'activité physique/sédentarité (2-5%)
- Micro-organismes (virus, bactéries) (15 à 20 %), 5% seulement dans les pays industrialisés(selon passeport santé)encore moins en France selon l'Institut National Cancer. Certains virus HPV ainsi que le VIH pour le cancer du col de l’utérus (OMS), les virus de l’hépatite B et C pour le foie, et la bactérie Helicobacter pylori (cancer de l’estomac).
- Polluants (officiellement 0,1% en 2000 selon l'Institut National du Cancer, 1% à 4% CIRC/OMS en 2003 , 5 à 10 % aujourd'hui selon Santé Publique France, combien dans 10 ans ?) : amiante, gaz d’échappement diesel (l'essence est considéré comme un cancérigène possible), bougies, bâtons d’encens, désodorisants, fumées de combustibles domestiques (charbon…), insecticides, pesticides (en particulier chez les agriculteurs), arsenic, nickel, chrome, les poussières de bois (sciure), ...la liste des produits est longue…
Certaines professions sont ainsi surexposées. L’OMS parle de 10% de cancers professionnels dans le monde.
Les enquêtes épidémiologiques montrent en outre la relation entre lieux d’habitation et occurrence de cancers (air extérieur pollué, proximité des axes routiers, des stations essence, des usines, des lignes à haute tension, des centrales nucléaires…)
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Listes complètes des cancérigènes du CIRC
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image e-cancer.fr
- Le radon (en France, il constitue le 2e facteur de cancer du poumon). Et d’une manière générale la :
- Pollution de l’air intérieur (1 min %) en raison de l’accumulation des contaminants, particulièrement dans le cas de faibles aérations des locaux et habitations.(ecancer)
- Pesticides Le Circ a placé en 2015 l’herbicide glyphosate(le controversé Roundup de Monsanto numéro 1 dans le monde), associé à l’utilisation d’OGMs comme « cancérigène probable »(niveau 2A) en compagnie de quatre autres moins connus. Plus d’infos ici et là.
- Perturbateurs endocriniens (dont on parle beaucoup actuellement, et dont les effets vont malheureusement bien au-delà de ceux du cancer, on les soupçonne notamment d’être à l’origine de la baisse de la fertilité, de troubles neurologiques, et de la puberté précoce des enfants dans nos pays). Ils portent les doux noms de phtalates, bisphénol A, agents ignifuges bromés, dioxines, métaux lourds, …agissent à faibles doses, sur le long terme, et ont des « effets cocktails » mal connus. Ils s’introduisent par toutes les voies de notre corps et se retrouvent dans quasiment tous les produits industriels que nous utilisons : cosmétiques(rouge à lèvres, dentifrices, shampoings…), produits d'hygiène et d'entretien, jouets, insecticides, plastiques, bouilloires, composants électroniques, vêtements, biberons, emballages, boîtes de conserves, PVC, encres, peintures, tapis, ameublements, médicaments, plombages dentaires, matériels hospitaliers(ex poches de perfusion), mais la liste est trop longue, voir lien pour plus d’informations. Pas étonnant, alors, qu’en avril 2017, le magazine 60 Millions de consommateurs affirmait que les jeunes Français étaient « tous contaminés » après analyse d’une mèche de cheveux d’un panel de 43 adolescents dans un laboratoire indépendant, où les résultats montrèrent que des polluants ont été retrouvés dans les cheveux de tous les jeunes : 34 molécules en moyenne.(source)
- Travail de nuit & Éclairage artificiel, lumière bleue de nos écrans (wikipedia, psychomedia). Outre la pollution lumineuse extérieure qui nuit aux animaux nocturnes, les lumières du soir et de la nuit modifieraient notre cycle circadien et pourraient favoriser les cancers, mais il y a peu d’études sur le sujet. Pour ce qui est du travail de nuit le risque semble mieux établi.
- Radioactivité (militaire, industrielle(déchets, fuites), accidentelle(catastrophes), naturelle(radon))
- Nanomatériaux : particules très fines encore peu étudiées car d’innovation récente, l’OMS a classé cependant le fameux dioxyde de titane, très utilisé en alimentaire, en cancérigène possible.
- Traitements hormonaux de la ménopause (qui sont aussi des perturbateurs endocriniens) ecancer
- Pilule contraceptive classée cancérogène par le CIRC, des études récentes montreraient qu’elle diminuerait certains cancers mais en augmenterait d’autres (sans prendre en compte les autres effets sur la santé). (topsanté, lemonde, bfmtv, ecancer)
- Prothèses mammaires : risque extrêmement faible de développer une forme rare de lymphome(ecancer)
- Non-allaitement : Les femmes qui n'allaitent pas auraient plus de risques sur le cancer du sein(ecancer)
- Port du soutien-gorge : Si les seins sans soutien-gorges semblent mieux "se porter", aucune étude d'envergure n'a permis d'établir un lien entre soutien-gorges et cancers. (pour ceux qui s'intéressent néanmoins au débat : alternative santé)
- Radiations solaires et UV artificiels (2%) (INC)(surexposition ou exposition non adaptée au soleil) mais aussi les solariums (bancs solaires) considérés par le CIRC comme aussi dangereux que le tabac ou l’amiante. (cancer.be, 20minutes) La surexposition au soleil avant 15 ans et un bronzage intermittent trop marqué seraient des facteurs aggravant du cancer de la peau. Il existe par ailleurs des controverses sur l’utilisation des crèmes solaires, qui par nature ne protègent pas de tous les cancers, et qui font l’objet de plusieurs questionnements quant à leur efficacité véritable, leur usage correct et leur innocuité pour le corps humain. Si une exposition naturelle régulière, progressive et plus ou moins courte en fonction de son type de peau est nécessaire pour notre santé, en particulier pour la synthèse de vitamine D ( indispensable à notre organisme et anti-cancéreux puissant) et pour laquelle nous sommes en carence chronique, les crèmes solaires, dont beaucoup ont été accusées récemment d’être insuffisamment efficaces, encourageraient à la surexposition au soleil de part le sentiment trompeur de protection qu’elles induiraient chez le consommateur. Certains dermatologues alertent aussi sur le fait qu’elles seraient très largement mal utilisées (trop faibles quantités, appliquées pas assez régulièrement dans le temps, mal étalées sur le corps). Selon certaines études, les nombreux produits chimiques qu’elles contiennent, notamment des perturbateurs endocriniens et des nanoparticules, pollueraient à contrario l’environnement et les milieux marins tout autant qu’elles nuiraient à notre santé en pénétrant dans notre peau, jusqu’à même provoquer certains types de cancers ou autres problèmes de santé, ce qui est un comble ! Pour ceux qui doivent ou souhaitent malgé tout s'exposer plus longtemps, il existe heureusement des crèmes solaires jugées efficaces et qui contiennent peu ou pas de produits néfastes, tout en sachant que la meilleure protection demeure l’ombre et les vêtements, en particulier aux heures les plus lumineuses. Pour rappel, les bébés ne sont pas adaptés au soleil. (pourquoidocteur, rtbf, carevox, consoglobe "comme un poison dans l'eau", biorespire, wikipédia, ligue-cancer, la nutrition:les conseils officiels sont-ils bons ?)
- Consommation soutenue d’agrumes (quantité différentes selon les études). 20minutes précise cependant que ce sont les agrumes en été qui favoriseraient le cancer de la peau. A ce titre les agrumes sont interdits dans les formules de crèmes solaires dans plusieurs pays. (plus d'infos : la nutrition). Mis à part çà il sont bons pour la santé.
- Imagerie médicale : radiographies, mammographies, scanners tomodensitométrie, médecine nucléaire. Attention en particulier aux foetus, aux jeunes, aux personnes sensibles et à certains organes comme le sein ou la thyroide.(ecancer)
- Ondes (radar, wifi, bluetooth, radios, micro-ondes…) et téléphones portables : pas de danger démontré selon les instances officielles malgré les nombreuses études entreprises à ce jour, mais risque possible à hautes doses pour les téléphones(+de 30min quotidiennes). Le principe de précaution reste néanmoins de mise en particulier pour les populations vulnérables que sont les enfants, adolescents, personnes électrosensibles, gros usagers(ANSES) dont certaines études ont démontré l’incidence formelle sur le cancer du cerveau et du nerf auditif mais aussi du testicule. Attention au téléphone en voiture notamment dont les ondes sont plus dangereuses. Le CIRC a ainsi classé les ondes des portables comme cancérogènes possibles.(le figaro).
- La question des antennes relais demeure une question elle aussi « sensible » et ne fait toujours pas consensus au sein de la communauté scientifique.(allodocteur, ANSES) D'une manière globale on pourra se poser la question des effets de la cohabitation simultanées de toutes ses ondes dont le développement est constant.
- la ligue contre le cancer évoque des affections organiques considérées comme des facteurs de risques avérés pour le cancer colorectal tels que la présence de polypes de plus de 1 cm, les maladies inflammatoires chroniques étendues de l’intestin (maladie de Crohn, rectocolite hémorragique), et certaines maladies génétiques.
- L'âge : l’OMS nous rappelle enfin que le vieillissement demeure un facteur fondamental de l’apparition du cancer, en raison vraisemblablement de l’accumulation des risques avec le temps mais aussi de la perte des facultés de réparation naturelle du corps humain.
- Le stress Etudes et opinions controversées sur le sujet. Certaines ont essayé de mettre en avant des types de personnalité plus suceptibles de contracter la maladie. Les médecines dites « psychosomatiques », "intégratives"(venues des USA)et les thérapies psychosociales s’évertuent en tous cas à établir les liens psychologiques entre maladies, affects et traumas, ce que font par ailleurs les médecines orientales, traditionnelles ou alternatives depuis très longtemps et qui sont utilisées souvent en parallèle des traitements conventionnels, en élargissant leur champ de vision aux notions d'énergies et d'équilibres subtils, voire au domaine des esprits (chamanisme par ex.). Souvent controversées par les esprits les plus rationnels qui dans les cas de guérisons inexpliquées invoqueront l’effet placebo (qui demeure somme toute de part certains aspects lui aussi mystérieux et qui est curieusement pris très au sérieux par la science), elles sont accusées dans des cas extrêmes de favoriser le charlatanisme ou les dérives sectaires. Les partisans des médecines naturelles, eux, pointeront la lourdeur et les effets secondaires des traitements allopathiques, ainsi que les lacunes du matérialisme médical moderne et de sa dépendance à l'industrie pharmaceutique. De plus en plus de médecins essaient toutefois de réconcilier les deux approches dont beaucoup pensent qu’elles ne sont pas contradictoires, mais complémentaires. plus d'infos : "Le stress peut-il causer le cancer ?", article passeport santé
- Le hasard Selon nos références 30 à 70 % des cancers ne seraient donc officiellement pas expliqués en l'état actuel des connaissances. Certains scientifiques émettraient ainsi l’hypothèse de mutations génétiques aléatoires. Petit hic ! Comment expliquer les écarts énormes en taux d'incidence de cancers qui vont de de 1 à 5 entre le Niger et le Danemark (taux bruts et standardisés par âge), et 1 à 22 (en taux bruts seuls) voire plus dans le cas de certains cancers ? Comment expliquer l'incroyable santé des Amish et leur très faible occurence de cancers comparés à celle des autres américains ?... La théorie du hasard serait-elle la même pour tous ? Les facteurs environnementaux seraient-ils ainsi minimisés, ou encore trop méconnus, comme les possibles synergies entre les multiples causes qui sont souvent étudiées séparément ? Pas étonnant que des études récentes aient obtenues des résultats contraires aux chiffres officiels en minimisant jusqu'à 10% seulement la part aléatoire(slate, Le Monde).
Illustration OMS : Taux d'incidence des cancers à travers le monde( plus la couleur est foncée, plus le taux est important )
Parmi les médecins, beaucoup le sont par le titre, bien peu par le fait.
Hippocrate ; La loi, I - IVe s. av. J.-C.
Prévention
Leviers possibles :
- Faire attention à son hygiène de vie(tabac, alcool…), adopter un régime alimentaire sain correspondant à ses goûts et convictions(part importante de fruits et légumes de saison, locaux et bios si possible, régime méditerranéen ou autres…). A noter qu'il existe une controverse sur le lait qui serait protecteur de certains cancers selon des études, mais plutôt mauvais pour la santé pour d'autres.
- Pratiquer des activités bénéfiques pour le corps et l’esprit(au moins 30 minutes d’activité d’intensité modérée à élevée au moins 5 jours par semaine)source ANSES, PNNS
- Privilégier l’achat d’objets et produits naturels, écologiques ou peu toxiques(limiter plastiques, emballages, détergents, cosmétiques trop chimiques…)
- Se faire vacciner contre le HPV et contre le virus de l’hépatite B
- Réduire les risques professionnels
- Réduire l’exposition aux rayonnements ultraviolets de synthèse, avoir une exposition au soleil adaptée, faire attention au choix des crèmes solaires le cas échéant
- Réduire si possible l’exposition aux rayonnements ionisants (imagerie diagnostique professionnelle ou médicale)
- Faire attention aux ondes électromagnétiques (téléphone, wifi, micro-ondes…)
- Mieux choisir son lieu d’habitation (radon, pollution atmosphérique, antennes relais, absence de verdure…)
- Explorer des moyens de contraception alternatifs à la pilule quand c’est possible
- Selon certaines études une activité sexuelle épanouïe serait bénéfique pour la santé (certaines ont fait le lien entre fréquence d'éjaculations et santé de la prostate), sujet cependant peut-être plus complexe que cette simple question.
- Allaiter son bébé suffisamment (OMS)
- Penser au principe de précaution pour des produits industriels douteux mal ou peu étudiés
- Massages, yoga et toutes les techniques de bien-être
- Privilégier un mode de vie moins individualiste et consumériste
La prévention inclut aussi :
Le dépistage préventif qui pour certains cancers peut-être pratiqué soi-même ou ses proches en étant attentif aux signaux d’alertes, mais se fait aussi couramment auprès de professionnels pour les cancer du sein, colorectaux, de la peau, du col de l’utérus et est même encouragé par les pouvoirs publics.
- Enfin, dernier point : favoriser la joie, la paix, la confiance, la réconciliation, et de bonnes relations et liens sociaux dans sa vie, en s'inspirant -pourquoi pas- des populations qui tombent beaucoup moins malades que les nôtres, ou envisager d’autres types de thérapies (recommandations personnelles auxquelles l’auteur ne prétend pas forcément aboutir mais auxquelles il croit beaucoup)
Sources (wikipédia, OMS, ecancer, ligue contre le cancer, presse généraliste, spécialisée et alternative...)