vendredi 30 mai - par Sylvain Rakotoarison

Euthanasie 2025 (4) : adoption de la proposition de loi relative à « l’aide à mourir »

« La véritable grandeur d’une société ne se mesure pas à sa capacité à abréger la vie, mais à son engagement à l’accompagner, jusqu’à ses derniers instants, avec humanité, courage et tendresse. » (Patrick Hetzel, le 27 mai 2025 dans l'hémicycle).

Ce mardi 27 mai 2025 ont eu lieu dans l'hémicycle de l'Assemblée Nationale deux votes solennels sur deux propositions sur la fin de vie et l'accompagnement des personnes en fin de vie. La première proposition relative aux soins palliatifs a été adoptée à l'unanimité des députés avec 560 voix pour, 3 abstentions (dont 2 députés qui sont trompés et voulaient voter pour) sur 563 votants. La proposition de loi sur l'aide à mourir (proposition Falorni) n'a pas été, en revanche, adoptée à l'unanimité, loin de là. Elle l'a été, vers 18 heures 45, avec 305 voix pour, 199 voix contre, 57 abstentions sur 561 votants, soit une majorité assez large, quand même, de trois cinquièmes.

Comme je l'ai exprimé précédemment, je regrette cette adoption en première lecture. Le fait de légiférer sur une autorisation à tuer ou à aider à tuer une personne est l'ouverture d'une boîte de Pandore. Des abus viendront obligatoirement pour de nombreuses raisons (coûts financiers de l'assurance maladie, pression des héritiers, tentations d'eugénisme, etc.) avec des assouplissements et élargissements des conditions d'encadrement votées ce 27 mai 2025.

Dans le précédent article, j'ai précisé justement les conditions d'utilisation de cette aide à mourir (euthanasie et suicide assisté) que les députés avaient définies. Dans cet article, je propose d'indiquer le nom de quelques députés qui ont voté pour ou contre, souvent pour souligner que ce vote de conscience (et pas de confiance) a eu lieu en dehors des clivages politiques ordinaires (la plupart des groupes ont renoncé à une consigne de vote collective). Ensuite, je présenterai quelques extraits intéressants des explications de vote. Le Premier Ministre François Bayrou avait souhaité séparer les deux textes (soins palliatifs et euthanasie) et il a eu raison puisque l'un a été adopté de manière unanime au contraire de l'autre.


Qui a voté pour ou contre ?

Parmi les 305 députés qui ont voté pour la proposition Falorni, il y a eu 19 députés RN (dont Guillaume Bigot, Sébastien Chenu, Edwige Diaz, Alexandra Masson, Thomas Ménagé, Jean-Philippe Tanguy), 64 députés Renaissance (dont Pieyre-Alexandre Anglade, Gabriel Attal, Yaël Braun-Pivet, Céline Calvez, Pierre Cazeneuve, Olga Givernet, Guillaume Kasbarian, Roland Lescure, Sylvain Maillard, Franck Riester, Violette Spillebout, Jean Terlier, Prisca Thevenot, Stéphane Travert), 62 députés insoumis (sur 71), 59 députés socialistes (sur 66), 7 députés LR (dont Vincent Jeanbrun), 33 députés écologistes (sur 38), 20 députés MoDem (dont Erwan Balanant, Geneviève Darrieussecq, Olivier Falorni, Bruno Fuchs, Perrine Goulet, Jean-Paul Mattei, Richard Ramos, Nicolas Turquois, Philippe Vigier), 14 députés Horizons (dont Agnès Firmin Le Bodo, Lise Magnier, Isabelle Rauch, Frédéric Valletoux), 11 députés LIOT (dont Yannick Favennec-Bécot, David Habib, Stéphane Lenormand, Paul Molac, Estelle Youssouffa), 12 députés communistes (sur 17) et 4 députés non-inscrits (dont Stella Dupont, Sophie Errante, Sacha Houlié).

Parmi les 199 députés qui ont voté contre la proposition Falorni, il y a eu 101 députés RN (sur 123, dont Marine Le Pen), 11 députés Renaissance (dont Yannick Chenevard, Anne Genetet, Sébastien Huyghe, Constance Le Grip, Joséphine Missoffe, Karl Olive, Annie Vidal qui a été la rapporteure de la proposition de loi sur les soins intensifs), 1 députée insoumise (Sophia Chikirou qui voulait s'abstenir), 4 députés socialistes (dont Paul Christophle, Dominique Potier), 34 députés LR (sur 49, dont Thibault Bazin, Xavier Breton, Pierre Cordier, Fabien Di Filippo, Nicolas Forissier, Philippe Gosselin, Michel Herbillon, Patrick Hetzel, Philippe Juvin, Olivier Marleix, Michèle Tabarot, Jean-Louis Thiériot, Jean-Pierre Vigier, Laurent Wauquiez), 1 députée écologiste (Lisa Belluco), 9 députés MoDem (dont Blandine Brocard, Cyrille Isaac-Sibille, Emmanuel Mandon, Maud Petit), 13 députés Horizons (dont Thierry Benoit, François Gernigon, Anne Le Hénanff, Naïma Moutchou, Marie-Agnès Poussier-Winsback), 3 députés LIOT (dont Charles de Courson, Jean-Luc Warsmann), 1 député communiste (Stéphane Peu), 16 députés ciottistes (sur 16, dont Éric Ciotti) et 5 députés non-inscrits (dont Aurélien Pradié, Raphaël Schellenberger).
 

Enfin, 57 députés se sont abstenus : 3 députés RN (dont Franck Allisio), 14 députés Renaissance (dont David Amiel, Hervé Berville, Maud Bregeon, Olivia Grégoire, Marie Lebec, Mathieu Lefèvre, Éric Woerth), 3 députés insoumis, 2 députés socialistes, 8 députés LR (dont Julien Dive, Virginie Duby-Muller), 1 députée écologiste, 7 députés MoDem (dont Marina Ferrari, Marc Fesneau, Sandrine Josso), 6 députés Horizons (dont Paul Christophe, Nathalie Colin-Oesterlé), 9 députés LIOT (dont Harold Huwart, Christophe Naegelen, Nicolas Sanquer, Olivier Serva), 3 députés communistes (dont Emmanuel Tjibaou) et 1 député non-inscrit.


Quelques explications de vote

Dans les extraits que je présente, je précise qu'ils ne sont pas forcément représentatifs de l'Assemblée, mais ils proviennent à la fois de députés qui allaient voter pour et d'autres contre la proposition Falorni. Les groupes du socle commun ont été très partagés d'ailleurs, mais également le groupe RN.

Le député et ancien ministre Philippe Vigier (MoDem) : « Nous sommes fiers d’être parlementaires. Le débat a été apaisé, argument contre argument. (…) Sur nombre de sujets sociétaux, l’autorisation de l’interruption volontaire de grossesse (IVG), l’abolition de la peine de mort, l’autorisation de la procréation médicalement assistée (PMA), le mariage pour tous, les échanges dans cet hémicycles furent houleux. Ils n’étaient pas davantage apaisés lors de l’examen de la loi Claeys-Leonetti, j’ai lu les comptes rendus des débats de l’époque. Nous avions un devoir, être collectivement à la hauteur. Nous avons été à la hauteur pour les malades, qui nous écoutent, nous regardent et dont certains, dans l’impasse, attendaient ce nouveau droit. Nous avons été à la hauteur pour les soignants, cette communauté généreuse, professionnelle, que nous avons applaudie pendant l’épidémie de covid (…). Plusieurs textes ont ponctué notre cheminement sur ces questions : la proposition de loi relative au droit de vivre sa mort du sénateur Caillavet, la loi Kouchner, relative aux droits des malades, la loi Leonetti, dont l’adoption, il y a vingt ans déjà, mit un terme à "l’obstination déraisonnable n’ayant d’autre effet que le seul maintien artificiel de la vie". Le législateur avait déjà envisagé la situation des personnes "en phase avancée ou terminale d’une affection grave et incurable" dont on ne peut soulager les souffrances qu’en leur appliquant "un traitement qui peut avoir pour effet secondaire d’abréger [la] vie", autrement dit, de hâter la mort. En 2016, une nouvelle étape a été franchie avec la loi Claeys-Leonetti, votée à l’Assemblée avant d’être totalement démantelée au Sénat ; il a fallu trouver un équilibre lorsqu’elle est revenue dans l’hémicycle. Un droit nouveau a alors été créé, "le droit du malade de dire : lorsque je souffre trop (…), je demande, si je le souhaite, qu’on arrête et qu’on m’endorme pour que la mort survienne dans mon sommeil", je cite Jean Leonetti. Le fait que certains d’entre nous aient voté contre la loi Claeys-Leonetti ne les a pas empêchés de se faire les ambassadeurs du droit à l’aide à mourir ces derniers jours. C’est bien la preuve que chacun peut évoluer au cours de sa vie ! (…) Que permettra cette nouvelle loi ? Elle donnera d’abord à des hommes et à des femmes le droit de bénéficier d’une aide à mourir. Il s’agit d’un droit en plus, pas d’un droit en moins ! Les patients atteints de la maladie de Charcot ne sont pas les seuls concernés, je pense notamment à ceux qui souffrent de cancers à tumeurs multiples, pour lesquels l’impasse thérapeutique est totale. Ce texte est équilibré, solide, il définit cinq critères cumulatifs et s’appuie sur un mot : le discernement. Quiconque a perdu son discernement ne pourra pas accéder à l’aide à mourir, a contrario des dispositions de la loi Claeys-Léonetti, je vous renvoie aux propos de Jean Leonetti qui expliquait qu’un patient ayant perdu son discernement pourrait bénéficier, au travers des soins palliatifs, de la sédation profonde et continue jusqu’à la mort. (…) Je le dis donc avec force : non, les résidents des EHPAD, s’ils ne remplissent pas les cinq conditions, ne pourront pas accéder à l’aide à mourir ; non, les enfants ne sont pas concernés, pas plus que les handicapés, je le dis à Perrine Goulet ; non, les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou d’une affection psychiatrique, dès lors qu’elles ont perdu leur discernement, ne seront pas éligibles ! J’ajoute que les professionnels de santé sont protégés. Geneviève Darrieussecq a beaucoup insisté sur cette question, en particulier sur la clause de conscience. Tous les soignants peuvent la faire jouer. Je sais, chers collègues, que certains parmi vous souhaiteraient insister davantage sur le volontariat. Nous en reparlerons lors de la navette et je suis persuadé que nous trouverons ensemble une voie de passage. Quant aux directives anticipées, elles n’ont pas été intégrées au texte. C’est ce qui lui a permis de garder son équilibre et j’en remercie encore Olivier Falorni ! Nous voulions éviter que l’aide à mourir puisse faire partie d’un projet de vie ; elle ne pourra donc pas être demandée dans des directives anticipées. (…) Je tiens à m’adresser à ceux d’entre vous qui sont opposés à ce texte. Je respecte votre pensée et je sais que cette loi, pour vous, ne sera ni une loi d’humanité ni une loi de fraternité. Chacun son chemin ; chacun jugera en son âme et conscience. (…) Nous avons essayé de légiférer sérieusement (…). C’est avec une immense humilité que nous l’avons fait et nous serons toujours prêts, si jamais des dérives se faisaient jour, à les corriger. ».


La députée et ancienne ministre Agnès Firmin Le Bodo (Horizons) : « Pour ma part, je voterai en sa faveur [en faveur due la proposition de loi instaurant une aide à mourir]. Je le voterai car il ne sacralise pas une idéologie, n’ouvre pas une liberté sans garde-fous, mais propose un chemin balisé, exigeant, réfléchi. Il ne cède pas à la facilité ; au contraire, il assume l’extrême complexité de certaines situations de fin de vie. Il forme, avec les soins palliatifs et l’accompagnement du malade et de son entourage, le modèle français de la fin de vie. Oui, nous devons entendre la détresse de ceux qui, même entourés, même soignés, ne peuvent plus vivre ce qui n’est plus pour eux qu’une lente agonie. Oui, nous devons affirmer que nul ne peut décider à la place de celui qui souffre. Mais nous devons également protéger ce choix, le borner, en garantir la liberté. (…) L’aide à mourir n’est ni de gauche ni de droite. Sur ce sujet, plus que sur tout autre, nul ne peut s’ériger en détenteur exclusif de la morale ; nul ne peut revendiquer la notion de bon ou de mauvais accompagnement de la fin de vie. Nous sommes tous ici élus du peuple, mais chacun a ses doutes, ses convictions, ses blessures propres. Parce que nous avons accepté cela, parce que nous avons écouté plus que nous n’avons accusé, nous avons pu réaliser ensemble ce que le Parlement peut faire de plus grand : donner à la loi un visage humain. ».

Le député Laurent Panifous (LIOT) : « Les débats n’ont pas opposé ceux qui avaient raison et ceux qui avaient tort. Les votes et les positions qui s’exprimeront aujourd’hui sont tous respectables et je ne serais pas surpris d’apprendre qu’à quelques minutes d’un vote aussi important, aussi engageant, certains doutent et hésitent encore. Beaucoup ont dit, à raison, être pris d’un vertige à l’idée de légiférer sur la fin de vie. Sans doute n’existe-t-il rien de plus terrifiant, de plus mystérieux, de plus vertigineux que la mort, la nôtre, celle de nos proches, celle de ceux avec qui nous faisons société. Mais ne nous y trompons pas : nous ne légiférons pas sur la mort, pas plus que nous créons un "droit à mourir", comme j’ai pu l’entendre. Nous ne légiférons pas non plus sur le choix de mourir. Nous légiférons sur l’accompagnement que la société est prête à fournir à ceux pour qui la guérison n’est plus possible, sans jamais faiblir dans nos efforts pour les soigner et apaiser leurs souffrances. Il ne s’agit pas de précipiter la mort ni de faire de celle-ci un choix inéluctable ou, pire, forcé. Surtout, il ne s’agit pas de pallier un défaut d’accès aux soins palliatifs. ».

Le député Yannick Monnet (PCF) : « Dès l’examen en commission, j’ai défendu l’idée que l’aide à mourir devait être non pas un dispositif, mais un droit, strictement encadré et conditionné. En effet, ce qui nous a conduits à légiférer sur l’aide à mourir, c’est la persistance de situations dans lesquelles des personnes atteintes d’une maladie incurable présentent des souffrances qui ne peuvent être soulagées par aucun soin et pour lesquelles la sédation profonde et continue n’est pas accessible. Dans ce contexte, envisager l’aide à mourir comme un droit, c’est garantir dans la loi l’accès à une mesure d’exception, d’ultime recours, protectrice à la fois pour la personne qui demande et pour les soignants qui devront l’accompagner. Contrairement à ce que j’ai pu entendre, ce droit ne consacre pas la liberté de choisir sa mort. Il garantit à des personnes de pouvoir mettre un terme à des souffrances contre lesquelles la médecine ne peut plus rien ou que la personne, qui a fait le choix, en toute conscience et volontairement, de ne plus suivre de traitement, estime insupportables. C’est sur ce point que, ces dernières semaines, nous avons grandement affiné ce que nous attendions de l’aide à mourir. Après nos débats sur l’horizon temporel du diagnostic vital engagé et sur la notion de stade avancé d’une maladie, à la lumière notamment du dernier avis de la HAS, nous avons arrêté un choix : prendre davantage en considération la qualité de vie de la personne atteinte d’une maladie incurable que le temps qui lui reste à vivre, celui-ci étant, par nature, bien souvent incertain. Ce choix de privilégier la qualité de vie de la personne malade prise au piège de souffrances réfractaires est l’élément fondateur du droit à l’aide à mourir. C’est un choix qui bouscule et même, sans doute, brutalise notre perception de la fin de vie : au fond, nous souhaiterions tous que la médecine puisse tout jusqu’au bout et que la volonté de vivre l’emporte en toute situation. Je considère donc comme tout à fait inopportun de réduire la discussion sur la création de ce droit à une opposition entre les progressistes, qui seraient pour, et les conservateurs, qui seraient contre. Quand l’ordre établi est bousculé, l’instinct commande de le préserver. Quand nous, législateurs, bousculons l’ordre des choses, notre responsabilité nous commande d’agir avec prudence, en entendant les voix qui nous interpellent sur le déséquilibre que notre geste induit nécessairement. (…) Il faut impérativement éviter de jouer avec les ressorts du sensationnel, de la culpabilité et du clivage sans nuances. (…) Je regrette par ailleurs que la question d’un délit d’incitation n’ait pas pu être examinée autrement, avec moins de véhémence et plus de sérieux. Néanmoins, à l’issue de cette première lecture, j’ai le sentiment que nous avons réussi à définir le point d’ancrage du droit à l’aide à mourir et les restrictions qui doivent l’encadrer et le soutenir pour qu’il soit une réponse exceptionnelle à une demande exceptionnelle. ».
 

Le député ciottiste Vincent Trébuchet : « Nous sommes plusieurs à avoir relayé la parole de nombreux philosophes, de juristes, d’économistes : ils nous alertent sur la rupture à tous niveaux que constitue cette proposition de loi et sur les dérives qu’elle contient dans son principe même, lesquelles se manifestent à l’international. Nous avons défendu la parole des soignants engagés dans les soins palliatifs : depuis leur expérience au plus proche de la fin de vie, et non par idéologie, ils nous disent qu’un autre chemin est possible. Nous avons porté la parole des nombreuses personnes malades ou handicapées : demain, elles seront éligibles à ce nouveau droit de demander la mort et elles ont peur. Ces paroles, monsieur le rapporteur général, madame la ministre, vous ne les avez pas véritablement entendues. Vous avez émis un avis défavorable sur la quasi-totalité des amendements que nous avions déposés. Les amendements qui visaient à renforcer la protection des personnes déficientes intellectuelles, des personnes autistes, des personnes sous protection juridique ou incarcérées ? Rejetés. Ceux qui visaient à élargir la clause de conscience aux pharmaciens chargés de préparer la substance létale, aux soignants prenant part indirectement à l’acte, ou aux établissements de soins palliatifs ? Rejetés. Ceux qui tendaient à contrôler la décision en instaurant une collégialité effective, en rendant possible un recours juridique préalable ou en prévoyant une consultation psychologique systématique ? Rejetés. Ceux qui tendaient à interdire explicitement la publicité pour l’euthanasie et sa promotion sur les réseaux sociaux, ou qui visaient à créer un délit d’incitation en miroir du délit d’entrave ? Rejetés. Les amendements, enfin, qui prévoyaient la remise d’un rapport relatif à l’impact financier de la loi sur la sécurité sociale, aux mutuelles et à leurs pratiques commerciales ? Rejetés. Devant cette constance à rejeter tout amendement qui ne viserait pas un élargissement pur et simple du droit au suicide assisté ou à l’euthanasie, on ne peut que s’interroger, quelle que soit sa position. Nous avons été collectivement incapables d’apporter à ce texte des garde-fous de bon sens, peut-être parce que le courant était trop fort. Quand la transgression de l’interdit de tuer est actée, les raisons véritables de ne pas étendre ce droit, d’exception en exception, tombent alors. (…) Avant d’autres, notre pays a conquis, et de belle manière, de nouveaux droits. Mais ce droit-là représenterait-il vraiment une avancée ? Un jeune médecin m’a expliqué : "Il y a quinze ans, au début de mon internat, l’euthanasie était monnaie courante dans certains services d’oncologie, mais l’arrivée de la culture palliative, du soin et de l’accompagnement jusqu’au bout, a rendu ces pratiques complètement caduques, jusqu’à disparaître complètement". Allons-nous revenir en arrière, alors qu’il reste tant à faire ? Les soins palliatifs sont la promesse d’un non-abandon : il est temps d’honorer cette promesse à l’égard de tous les Français qui en sont privés. ».

Le député Christophe Bentz (RN) : « Aider, accompagner, soigner, soulager, écouter, parler, comprendre, essayer, trouver, considérer, rassurer, partager, profiter, pleurer, cajoler, amuser, rêver, réconforter, toucher, adoucir, atténuer, respecter, espérer, sauver. J’ai une pensée émue pour tous les soignants et aidants de France qui, chaque jour, prennent en charge la douleur et sèchent les larmes de ceux que nous aimons. Nous devons répondre à la souffrance insupportable, être à la hauteur, accompagner et secourir, rendre le plus beau possible ce qui est toujours digne, rendre le plus doux possible ce qui est si précieux, tenir la main jusqu’au bout, être présent, se battre, prendre soin, aimer, faire vivre. L’accompagnement de la personne humaine par le soin jusqu’à sa mort naturelle est un trait essentiel de notre civilisation, le cœur encore battant de notre humanité. Parce qu’on n’a, jusqu’à la fin, qu’une vie et qu’une seule dignité, nous opposons l’ultime secours à votre ultime recours. Le suicide est toujours un drame humain, le choix individuel d’un renoncement, un cri de désespoir, qui doit naturellement être entendu par la société. Mais la responsabilité d’un suicide, aussi assisté ou délégué soit-il, ne peut pas reposer sur la société. Ou alors, la société doit tout entière en prendre la responsabilité, en s’exprimant par référendum. (…) Notre responsabilité est immense : si vous entrouvrez la porte de l’abandon, elle ne se refermera plus jamais. La France est la nation du soin et doit le demeurer. Elle a inventé un modèle unique de soins, et rayonne dans le monde entier grâce à son modèle de santé et de protection de la personne humaine. La vocation sociale de la France consiste précisément à prendre soin des plus faibles, des plus fragiles, des plus vulnérables. Le monde entier admire la France pour sa singularité ; elle montre un chemin différent. Elle doit rester la lumière des nations du monde. ».

Le député Stéphane Delautrette (PS) : « Il nous faut alors entendre la voix de celles et ceux qui veulent partir sereinement, dignement, selon leur conscience. Il nous faut respecter leur volonté libre et éclairée. Il n’est pas question d’obliger qui que ce soit à recourir à ce nouveau droit, ni d’obliger les professionnels de santé à agir en désaccord avec leur conscience. Il ne s’agit pas non plus de donner un permis de tuer, mais d’accéder à une liberté de choix. ».

Le député et ancien ministre Patrick Hetzel (LR) : « Trop souvent méconnus, les soins palliatifs ne sont pourtant pas synonymes de renoncement. Ils ne guérissent pas, certes, mais ils soignent : la douleur, l’angoisse, la solitude. Ils donnent du sens aux derniers instants, ils permettent de dire adieu, de se réconcilier, de choisir comment partir. Ils affirment avec force et douceur que chaque vie mérite d’être respectée jusqu’à son terme. Dans un monde qui a parfois peur de la fin de vie, les soins palliatifs osent l’affronter avec une infinie délicatesse. Ils nous parlent de ce que nous avons de plus précieux : notre capacité à prendre soin, à accompagner, à aimer, jusqu’au dernier souffle. (…) Permettez-moi de le dire avec gravité : introduire l’euthanasie dans un système de soins encore insuffisamment formé à la culture palliative ne serait pas seulement une faute morale ; ce serait la marque d’une défaite collective. Les soins palliatifs ne sont pas une solution de repli ; ils sont la promesse d’une humanité partagée jusqu’au bout, dans le respect de la vie et de la personne. ».
 

La députée Sandrine Rousseau (EELV) : « Pour nos amours, pour nos amis, pour celles et ceux qui nous sont chers, pour toutes celles et ceux qui n’ont pas eu accès à cette aide, pour toutes celles et ceux que l’on a accompagnés dans toutes les maisons de France, pour celui qui croyait au ciel, pour celui qui n’y croyait pas, pour notre humanité, pour le droit à disposer de nos corps, pour notre liberté si précieuse et si chérie : oui au droit aux soins palliatifs, oui à l’aide à mourir. ».

La députée Nathalie Colin-Oesterlé (Horizons) : « Je suis cependant convaincue qu’il reste encore beaucoup à faire pour éviter toutes les dérives et protéger les personnes les plus vulnérables. Je regrette que la décision finale reste le fardeau solitaire d’un médecin, tout comme je regrette que la consultation par un second médecin ne soit pas obligatoire, comme elle l’est en Belgique. Je suis également convaincue que le médecin traitant, quand il existe, médecin qui connaît le parcours de soins, les volontés du patient et assure son suivi régulier, devrait obligatoirement être consulté. Le texte, dans sa rédaction actuelle, ne donne aucune priorité aux soins palliatifs. Le patient est simplement informé qu’il y a droit. Les chiffres montrent pourtant que la très grande majorité des patients, quand leur souffrance est apaisée, ne souhaitent plus mourir. Le texte prévoit la création d’un délit d’entrave à l’aide à mourir ; mais l’amendement qui prévoyait la création d’un délit d’incitation à l’aide à mourir a été rejeté. Il est pourtant essentiel de veiller à ce qu’aucune pression, ouverte ou dissimulée, ne soit exercée sur des personnes vulnérables. L’absence d’une telle disposition fait peser un risque éthique important sur l’encadrement de la procédure. ».

La députée ciottiste Hanane Mansouri : « L’accès à la mort n’a cessé d’être élargi. On ne peut plus parler d’un texte équilibré, qui encadrerait strictement l’euthanasie pour des personnes en fin de vie, condamnées, dénuées de perspectives. Il suffira désormais d’être atteint d’une affection qualifiée d’incurable, sans que cela soit synonyme de mort imminente, loin de là. Voici quelques exemples de maladies chroniques incurables : l’arthrose, l’endométriose ou encore la trisomie. Elles n’empêchent ni d’aimer ni de vivre pendant de nombreuses années. Encore faut-il que nous décidions d’en faire une priorité médicale et humaine. Les promoteurs de ce texte nous expliquent que l’euthanasie n’est pas une obligation, mais un droit. Or ce n’est pas parce qu’on ne contraint pas qu’on n’incite pas. Ce n’est pas parce que c’est un choix qu’il est libre. Ce n’est pas parce qu’on ne dit pas directement à quelqu’un qu’il est un fardeau qu’il ne l’entendra pas ainsi. Qui pourra garantir qu’un entourage fatigué, parfois malveillant, ne posera pas la question à demi-mot, par lassitude ou par intérêt ? (…) Il faut regarder la vérité en face, car elle a déjà un visage et une histoire, ceux d’une femme atteinte de la maladie de Charcot. Elle a cru très tôt qu’il ne lui restait plus qu’une issue : partir avant de souffrir, avant de devenir un poids. Traumatisée par la mort de sa sœur, atteinte de la même maladie, elle a très vite dit qu’elle ne voulait pas vivre la même chose et qu’elle irait en Belgique pour mourir. Tout s’est enchaîné : la douleur, la fatigue des proches, le manque d’informations relatives aux aides disponibles et une société incapable de proposer autre chose que la sortie. Pourtant, cette femme n’était pas à l’article de la mort. Elle était encore capable d’échanges, de joie, de nouer des liens. Elle avait même connu la joie immense de devenir grand-mère. Quand la famille s’est rassemblée autour d’elle, quand ses proches se sont relayés pour les soins, l’atmosphère s’est allégée. Il y avait de la vie, de l’amour, du sens. Mais tout cela est arrivé trop tard : elle ne savait pas que les soins palliatifs pouvaient être proposés à domicile dès le diagnostic car on ne lui avait pas dit. Le centre le plus proche avait refusé de l’admettre, jugeant que son état ne s’était pas encore assez dégradé. Personne ne l’a retenue, personne ne l’a vraiment accompagnée. Elle est partie parce qu’elle pensait que c’était la seule façon de ne pas peser. ».

Le député Théo Bernhardt (RN), qui allait voter favorablement à la proposition Falorni : « Nous entendons celles et ceux qui craignent, derrière cette liberté, l’avènement d’une société où la vie deviendrait un paramètre comptable, où l’on pousserait subtilement les plus vulnérables vers la sortie. Nous leur répondons que le texte qui nous est soumis ne fait pas l’apologie de la mort : il consacre un droit ultime, encadré, balisé, assorti de garanties. Refuser d’ouvrir cette porte au prétexte qu’elle pourrait être forcée demain, c’est condamner aujourd’hui des femmes et des hommes à une souffrance insupportable, au nom d’un risque incertain. Nous sommes satisfaits des amendements adoptés en séance, qui viennent encadrer ce droit. Nous avons d’abord fait du suicide assisté la règle, pour que l’euthanasie reste l’exception. Ensuite, nous avons précisé que les personnes éligibles à l’aide à mourir devaient être entrées dans un processus irréversible d’aggravation de leur état de santé. Enfin, nous avons supprimé la reconnaissance comme mort naturelle des morts résultant de l’aide à mourir. Ces précisions ne sont pas accessoires, mais essentielles pour prévenir tout abus, toute dérive. Les garde-fous sont indispensables pour protéger les plus vulnérables, et garantir que cette aide à mourir reste une exception rigoureusement encadrée, fondée sur une demande libre, éclairée, et surtout réitérée. (…) Nous regrettons que l’instauration d’un délit d’incitation ait été rejetée, alors qu’elle aurait pu rassurer et garantir l’équilibre du texte. Nous tenons également à rappeler que les soins palliatifs doivent demeurer la réponse prioritaire à la souffrance en fin de vie : il est impératif de garantir un accès équitable à ces soins partout sur le territoire, afin que nul ne soit contraint de choisir l’aide à mourir faute de soins appropriés. Pour ceux d’entre nous qui en feront ainsi, voter ce texte ne signifie pas que nous tournons le dos à la valeur de la vie. Nous souhaitons honorer la parole de ceux qui, dans le silence de leur chambre d’hôpital, demandent qu’on respecte leur ultime liberté. Je l’assure à nos compatriotes inquiets : nous ne transigerons jamais avec la protection des personnes en situation de handicap, des mineurs, des personnes sous emprise ou en détresse psychologique. ».

Le député Vincent Ledoux (Renaissance) : « "Ce n’est pas la mort que l’on redoute, c’est de mourir sans avoir été compris". Cette phrase de François Cheng exprime avec une justesse bouleversante ce qui habite chacun face à la finitude : le besoin d’être reconnu dans sa singularité, son histoire, dans sa douleur comme dans ses choix. Être compris, c’est être reconnu jusqu’au bout comme une personne, et non uniquement comme un corps. C’est recevoir la main tendue, le cœur ouvert à la souffrance : le fardeau est moins lourd à porter lorsque l’on n’est pas seul. Être compris dans sa vulnérabilité, sa faiblesse, sa dépendance, n’est-ce pas là, au fond, la plus belle promesse de la fraternité républicaine ? Cette compréhension a été rendue possible par les pionniers des soins palliatifs, qui ont permis d’affirmer le refus de l’obstination déraisonnable, la reconnaissance des directives anticipées, et le droit à la sédation profonde. Les Français leur en sont reconnaissants : ils font massivement confiance à cette approche pour soulager les souffrances en fin de vie. ».


 

Comme on le voit, au-delà du clivage pour et contre le principe de l'euthanasie, il y a, parmi ceux qui sont pour, deux enjeux importants qui n'ont pas rassuré un certain nombre de députés : d'une part, l'instauration d'un délit d'entrave, calqué sur celui pour l'IVG, risque de mettre à mal la liberté d'expression ; d'autre part, le refus de l'instauration d'un délit d'incitation à l'euthanasie rend la situation déséquilibrée en ce sens qu'une pression pourrait s'exercer sur le patient pour accélérer sa fin de vie sans qu'elle puisse être sanctionnée, alors que la pression inverse serait sanctionnée.

Désormais approuvée en première lecture par les députés (c'est une première historique), c'est au tour des sénateurs de se prononcer sur ce texte qui sera examiné en automne 2025 au Sénat (malgré un agenda principalement chargé, consacré au budget 2026), et sera probablement amendé, ce qui le ferait sans doute revenir en seconde lecture à l'Assemblée. Certains espèrent une adoption définitive avant la fin du mandat du Président Emmanuel Macron en 2027.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (28 mai 2025)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Euthanasie 2025 (4) : adoption de la proposition de loi relative à "l'aide à mourir".
Olivier Falorni.
Euthanasie 2025 (3) : l'examen de la proposition Falorni à l'Assemblée.
Euthanasie 2025 (2) : l'inquiétude des religions.
Euthanasie 2025 (1) : quelle société humaine voulons-nous ?

 

 



52 réactions


  • Julian Dalrimple-sikes Julian Dalrimple-sikes 30 mai 10:47

    La médecine aide aussi à ne pas naître, aide à ..bla bla bla, aide aussi à mourir légalement..

    A la grande joie des héritiers, de certains bien sur..

    tout le monde n’est pas de ce tonneau là.

    Pourquoi cette vie mortifère ? ne pas oublier la guerre qui tue des millions légalement avec médaille quand tuer une personne est interdit, voir aussi une espèce protégée ? 

    Par vengeance sur L’Univers qui a osé faire que naître = mourir..

    chaque « je » refuse !

    refuser un absolu plus con tu meurs..

    un absolu se vit

    les autres vont payer pour ça..vengeance, haine, folie , démence, désespoir total et que sais je encore.. ?

    c’est aussi simpliste que ça, si si !

    chaque « je » refuse, ne sait plus que faire de cela et se lance dans un suicide lent ou rapide, signe bien sur d’une souffrance indicible extreme, que « je » pense vaincre en tuant le corps..

    et la marmotte..

    Bel exploit Messire, on se serait cru au tournoi de zanzibar..


    • Fergus Fergus 31 mai 08:59

      Bonjour, Julian Dalrimple-sikes

      « ne pas oublier la guerre qui tue des millions légalement avec médaille »
      Et cela souvent avec l’assentiment  voire le soutien actif  de personnes qui sont opposées à la légalisation du suicide assisté auquel pourraient avoir recours des malades atteints de pathologies incurables et qui subissent des douleurs intolérables réfractaires !
      Hypocrisie  !


    • Aristide Aristide 1er juin 12:13

      @Fergus

      Ahhh, ce camp du bien !!!

      Voilà donc que votre engagement pour l’Ukraine, et les milliers de morts qui vont avec, vous range ainsi dans quel camp ? Ahhhhh, Fergus dit n’importe quoi ....


  • agent ananas agent ananas 30 mai 11:22

    Cela devient tellement compliqué qu’ils préférent nous éliminer que de nous aider à vivre ...

    Bef, j’aurai préféré un projet de loi sur l’aide à vivre ...


    • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 30 mai 11:59

      @agent ananas
       
      ’’ j’aurai préféré un projet de loi sur l’aide à vivre ...

      ’’
      >
      Oui, en interdisant les néonicotinoïdes par exemple.


    • Phil 30 mai 13:37

      @agent ananas
      « j’aurai préféré un projet de loi sur l’aide à vivre ... »
       Merci pas mieux.
      oui, mais là rendez vous compte, une société qui travaille à élaborer le bien être, ça ne le ferait pas pour ceux qui tirent profit à exploiter l’Autre. Et comment puis je me définir comme étant heureux vont-ils dire, moi, moi, moi, si tous les autres le sont Aussi. Non il faut beaucoup de souffrance et du malheur pour qu’une petite minorité puisse se dire « heureuse ». Souffrance qui implique que dans un geste d’« empathie », on puisse vous effacer cette souffrance en vous effaçant par la même occasion.
      C’est t’y pas beau au niveau efficacité du marketing ?


    • Fergus Fergus 31 mai 09:02

      Bonjour, agent ananas

      Qui parle d’« éliminer » ? Pour l’essentiel la loi porte sur le suicide assisté qui consiste pour un malade incurable à mettre fin à ses souffrances atroces en s’administrant lui-même un produit létal.


    • Phil 31 mai 14:00

      @Fergus
      Je vous trouve bien optimiste en ce qui concerne ce que l’on nomme la « loi », et son évolution et interprétation en relation avec qui détient le pouvoir. Vous avez quand même pu constater que depuis la nécessaire législation Neuwirth proposée en 1967 une « loi » légalisant la contraception médicalisée on en est arriver à nous faire comprendre que la location d’utérus, et bien finalement c’est peut être sympa.
      Il y a plein d’autres exemples, l’europe, le covid, l’écologie....... ou l’on fait voter des « lois », qui en fait ne sont que des marches pieds pour d’autres utilisations et d’autres buts que ces « lois ». Donc avant de jouer les énamourés frétillants, vis à vis de projets qui peuvent être présentés, voir vendus comme étant un pas en avant pour une *humanisation des relations humaines, il serait bon de prendre en compte tout les paramètres pour en avoir une vision à long terme. Personnellement si je comprends les motivations de ceux qui sont demandeurs et défenseurs de ces « lois », je reste prudent voir très perplexe en ce qui concerne leur évolution dans le futur.
      *De plus lorsque c’est un gouvernement dirigé par un type comme macron qui présente cette « loi », pardonnez moi, mais il me semble que je suis en droit d’être plus que circonspect au sujet de la couleur humaniste du projet.


    • Phil 31 mai 14:10

      @Phil
      oups, « on en est arrivé », « tous les paramètres ».


    • Fergus Fergus 31 mai 17:42

      Bonjour, Phil

      En l’absence de loi, l’on entérinerait le fait que puissent perdurer des actes clandestins qui ont toujours existé et, n’en déplaise à certains, existent encore de nos jours !
      Est-ce cal que voulons ?


    • Fergus Fergus 31 mai 17:43

      Oups : lire cela et non cal.


    • Aristide Aristide 1er juin 12:11

      @Fergus

      puissent perdurer des actes clandestins 

      En place de lutter contre la douleur par la mise en place de soins palliatifs accessibles à tous sur tout le territoire, voilà qu’il s’agirait de « légaliser » des actes qui pour la quasi-totalité sont commis par une absence d’accès à la sédation profonde et continue.

      Je rapporte les propos de votre candidat préféré pur le futur : Ruffin. Il prévoit que les soins palliatifs ne seront mis en place que pour 50% de la population, ce qui ne change rien à la situation actuelle. Et cela à cause de la faiblesse des moyens dégagés et du vieillissement de la population. Il avait d’ailleurs proposé un mandement qui exiger que la personne ait eu un accès aux soins palliatifs pour pouvoir poser une demande de suicide assisté. Cet amendement a été refusé !!!!

      Pour ce qui est de la loi, si le délit d’entrave est cohérent, il me semble qu’il serait juste d’ajouter un délit d’incitation. 


    • Fergus Fergus 31 mai 09:04

      Bonjour, Durand

      Le discours d’un individu d’extrême-droite, menteur et manipulateur récurrent, n’est d’aucun intérêt.


  • ETTORE ETTORE 30 mai 11:36

    C’est pourtant pas compliqué...

    Les deux mamelles de ce pays, sont :

    Oublier l’histoire nationale, et se faire piétiner la tronche, pour satisfaire la vente de quelques rafales. Dont rien ne dit que nous n’en prendrons pas les Vents, dans un avenir proche !

    ( Un coup dans le nez, dans le train....Un coup dans le tarin, dans l’avion....Reste à attendre le coup de pied au derche, sur le TITANIC FRANCE )

    Soit, le seul métier qui compte, et pour lequel il a été choisi, c’est « représentant de commerce » en matériel d’extinction .

    Faire la promotion évertuée, de tout ce qui ne peut conduire, qu’à la mort, de la plus grande masse, de proces-sionaires possible, dans un cérémonial lugubre, dont on n’as vu les goûts et les couleurs, lors de la grande messe satanique des JO . .

    Cela LUI apparaît comme jouissif, et le justifie, par le déséquilibre en falsification de sa vie, le désamour, et la haine, que lui refluent en retour, ces « emmerdés » qu’il faut absolument dévaloriser, pour faire apparaître sa place, comme autorité supérieure .

    En deux mandats, SA seule constance, a été de balayer honteusement, la mémoire des Morts pour la Patrie, et les remplacer, par des innocents, qui n’avaient, et qui ont, pour seul motif de vie, qu’une existence pacifique, qui le dérange comme une démangeaison d’eczéma aux partiES, parce que cela lui contrecarre son contrat d’employabilité, et lui gonfle les oreilles, parce que obligé d’être en apnée profonde, malgré ses images de com truquée !

    Le seul représentant d’un pays, qui défile, raide dans un command car, sur les Champs....

    Privés de tout spectateurs, mais avec un agent de police , tourné recto verso, tous les 10 mètres, ,mais qui salue des fantômes, pour la simple gestuelle résiduelle .

    Le seul plat du jour qui sort de cette cantine de pipolitique, au noir, c’est

    LE MENSONGE !

    IL en est devenu l’expression la plus représentative, accouplée à la HAINE, qui le dévore .


  • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 30 mai 11:47

    Intervention intéressante de la Dr Nicole Delepine au sujet de la loi sur l’euthanasie à la 15è (ou 20è ) minute, là : https://www.agoravox.tv/tribune-libre/article/la-matinale-26-05-traite-pandemie-105442


  • Avant d’aider les Français à « mourir dans la dignité », il faudrait déjà les aider à vivre dans la dignité ! Les politiques ont perdu le sens du réel. Ils ne connaissent pas les difficultés de nombreux Français qui tentent de « survivre », tant bien que mal. 


    • pasglop 30 mai 12:22

      @Giuseppe di Bella di Santa Sofia

      Croyez-vous ? 
      Ils les connaissent, sous forme de graphiques et de statistiques et le cas échéant, sous forme de sondage leur permettant de se positionner en vue d’un scrutin.
      Autrement dit, ils les connaissent mais ne les éprouvent pas.


    • Eric F Eric F 30 mai 14:33

      @Giuseppe di Bella di Santa Sofia
      A côté de ça, on est quand même le pays du monde qui consacre la plus grande part du PIB à la redistribution, notamment les prestations non cotisées.


    • Fergus Fergus 31 mai 09:11

      Bonjour, Giuseppe di Bella di Santa Sofia

      « il faudrait déjà les aider à vivre dans la dignité »
      Vous avez raison, évidemment. 
      Mais l’un ne devrait pas empêcher l’autre !

      Qui plus est, aider les Français à « vivre dans la dignité » concerne au bas mot 10 millions de personnes et implique des efforts budgétaires se chiffrant en dizaines de milliards d’euros.
      Cela n’a donc strictement rien à voir avec quelques centaines de personnes qui seraient concernées par le suicide assisté et qui ne coûteraient rien à la société !

      Mettre les deux sur le même plan relève de la manipulation  !


    • JulietFox 31 mai 09:23

      @Giuseppe di Bella di Santa Sofia

      Quand vous aurez vu, votre propre mère, puis votre soeur, mourir d’un cancer accompagné de souffrances horribles, vous penserez à cette loi.


    • Fergus Fergus 31 mai 09:33

      Bonjour, JulietFox

      Mille fois oui !
      Cela relève de la compassion la plus élémentaire.

      Il est à cet égard ahurissant de constater que les mêmes qui font euthanasier leur chat ou leur chien en grande souffrance refusent que des humains puissent avoir recours au suicide assisté pour mettre fin eux-mêmes à leurs intolérables souffrances.

      Ce blocage me dépasse !


  • Eric F Eric F 30 mai 14:38

    Je suis favorable aux dispositions votées, mais pas sans crainte.

    Les deux risques sont la dérive maximaliste, comme pour beaucoup de lois sociétales ; et l’influençage par l ’’esprit du temps" pour considérer le déclin comme une indignité.


    • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 30 mai 19:20

      @Eric F
       
       ’’ Je suis favorable aux dispositions votées, mais pas sans crainte. ’’
      >
      À ceux qui comme vous sont favorables avec ou sans réserves, l’intervention de Nicole Delepine n’est pas intéressante : elle est indispensable parce que son opinion est basée sur une expérience des services de médecine concernés.
       
      Mais chacun fera comme il veut ça va sans dire.


    • Fergus Fergus 31 mai 09:17

      Bonjour, Eric F

      Ce n’est pas « le déclin » qui est considéré  par les malades eux-mêmes !  comme « une indignité » car il est dans la nature des choses dans le cadre du vieillissement, mais la déchéance physique et/ou intellectuelle qu’ils ressentent comme telle et qu’ils vivent dans de terribles souffrances psychologiques.

      Pour ce qui est de la « crainte » relativement au texte voté, elle est partagée par tous (y compris par moi), et c’est normal. 
      Faisons confiance aux travaux des sénateurs et  très probablement de la commission paritaire mixte qui suivra leur vote  pour mettre en place des barrières solides afin d’évier les dérives.


    • Aristide Aristide 1er juin 12:20

      @Fergus

      ils vivent dans de terribles souffrances psychologiques.

      Comme les 150.000 personnes qui bon an mal an, font des tentatives de suicides. Dont bon nombre en réchappe avec des séquelles physiques et psychologiques terribles.

      Votre compassion ne les concerne pas ? En Belgique, un premier pas a été franchi par l’admission au suicide assisté de personnes souffrant essentiellement de souffrances psychologiques ;...


    • Fergus Fergus 1er juin 16:35

      Bonjour, Aristide

      Votre allusion aux « 150.000 personnes qui bon an mal an font des tentatives de suicide » n’a aucun sens : une infime minorité parmi elles sont dans une situation comparable celle des personnes pour lesquels est débattu le projet de loi sur la « fin de vie » ! 

      Il ne faut pas surtout pas suivre l’exemple de la Belgique ! Mais de cela je suis sûr que les parlementaires français ont pleinement conscience.


  • Fanny 30 mai 22:48

    Opposition de principe de ma part.

    Une société civilisée développe les soins palliatifs.

    Une société barbare tue, avec bonne conscience et satisfaction unanime.


    • Fergus Fergus 31 mai 09:26

      Bonjour, Fanny

      Les « soins palliatifs », qu’il est nécessaire de développer, ne concernent pas les malades incurables en grande souffrance  notamment atteints de pathologies neurodégénératives  dont la déchéance s’étale sur de longs mois, voire plus d’un an avant que survienne le décès qui met fin à leur calvaire !

      C’est pour ces personnes-là qu’il est nécessaire de légaliser le suicide assisté.
      Et cela d’autant plus que rejeter une telle loi serait de facto un mauvais coup porté aux malades des classes modestes condamnés à subir une pénible et longue agonie alors que les malades aisés pourront toujours avoir recours à un suicide assisté à l’étranger.


    • Fanny 31 mai 10:32

      @Fergus
      C’est pour ces personnes-là qu’il est nécessaire de légaliser le suicide assisté.

      J’entends vos arguments.

      Que faire avec des « légumes » incapables de la moindre décision, et de ceux qui ont conscience de devenir inéluctablement une « légume » (Charcot …) ?

      L’argument des « souffrances atroces » est à écarter, la médecine sachant les traiter.

      Mon opposition à cette loi est instinctive, elle tient à la différence que je fais entre un animal (que l’on pique sans état d’âme) et un humain.

      On ne « pique » pas un humain, c’est impossible. On fait tout ce qu’on peut pour ne pas être en situation de devoir le « piquer », même si finalement la famille et le médecin doivent s’y résoudre d’une façon ou d’une autre.

      Maladie de Charcot (SLA) ? La médecine devrait trouver un accompagnement digne de notre humanité, autre chose que « va au diable, voilà tes pilules, prends les et laisses nous jouir tranquillement de la vie ».

      Dans la vie réelle, votre position est la plus commode, et tout le monde, malade, famille, médecin, peut s’accorder sur le fait que mourir est la meilleure solution. Mais c’est une défaite.

      On n’inscrit pas une défaite dans la loi. On se bat jusqu’au bout, car nous sommes des humains.


    • cevennevive cevennevive 31 mai 10:43

      @Fanny, bonjour !

      Merci de ce commentaire qui reflète parfaitement mes pensées !

      « Aider à mourir », ce n’est pas hâter la mort. C’est faire en sorte que les derniers jours de la personne que l’on aime parte avec l’amour qu’on lui porte, le coeur apaisé.


    • Fergus Fergus 31 mai 11:30

      @ Fanny

      « L’argument des « souffrances atroces » est à écarter, la médecine sachant les traiter »
      Non, pas toujours, et c’est au coeur du problème.
      Lorsque l’on parle de « souffrances réfractaires », c’est, comme leur nom l’indique, des souffrances qu’aucun traitement n’est en mesure de soulager ! 

      « c’est une défaite »
      Non, pas d’accord ! Qui sommes-nous pour infliger cette leçon de moraline religieuse à ceux qui souffrent et veulent en finir ???


    • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 31 mai 11:30

      @Fergus
      bonjour,
       
       Vos certitudes à ce sujet sur lequel vous êtes omniprésent me fait vous suggérer de visionner cette intéressante intervention de la Dr Nicole Delepine, à la 15è (ou 20è ) minute, là : https://www.agoravox.tv/tribune-libre/article/la-matinale-26-05-traite-pandemie-105442
       
      Courage, ça ne dure que 3 ou 4 minutes..
       


    • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 31 mai 11:32

      @Fergus

       ’’ Non, pas d’accord ! Qui sommes-nous pour infliger cette leçon de moraline religieuse à ceux qui souffrent et veulent en finir ??? ’’
        >
      Qui donc inflige des leçons de moraline religieuse à ceux qui souffrent et veulent en finir ?


    • Fanny 31 mai 11:45

      @Fergus
       Qui sommes-nous pour infliger cette leçon de moraline religieuse 

      J’assume cette position philosophique, n’étant pas attaché à une quelconque religion.

      Je retiens néanmoins le concept créé par un philosphe né il y a 2024 ans : l’amour.


    • Fergus Fergus 31 mai 11:50

      Bonjour, cevennevive

      Il ne s’agit pas des « derniers jours » : il y a les soins palliatifs pour cela !
      Mais des derniers mois, parfois plus d’un an, de ceux  non pris en charge par les Unités de soins palliatifs qui souffrent de manière atroce tant au plan physique qu’au plan psychologique de leur insupportable déchéance, notamment dans les cas de graves pathologies neurodégénératives incurables !

      Pourquoi maintenir ces gens dans d’indicibles souffrances s’ils veulent en finir, le plus souvent entouré des leurs ???


    • Fergus Fergus 31 mai 11:52

      @ Fanny

      C’est par « amour » pour leur animal préféré en grande souffrance que les philosophes et les religieux les font piquer par le vétérinaire !


    • Fanny 31 mai 12:05

      @Fergus

      à ceux qui souffrent et veulent en finir ???

      Qu’ils en finissent si telle est leur volonté profonde.

      Notre rôle est de les en dissuader.

      Faire passer cette loi pour une avancée de la liberté individuelle, alors qu’elle pénalise toute tentative de convaincre de ne pas recourir à cette liberté de se tuer, est une escroquerie morbide.

      Typique de la novlangue UE, la langue de Huxley/Orwell, la langue de la fin d’une civilisation.


    • Fanny 31 mai 12:14

      @Fergus

      C’est par « amour » pour leur animal préféré 

      L’amour de l’humanité, de ses semblables, n’est pas de même nature que l’amour porté à un animal.

      Seriez-vous une mémère à toutou ?

      (pardon pour cette note d’humour vu le sujet, qui plus est sexiste). 


    • Fergus Fergus 31 mai 12:58

      Bonjour, Francis, agnotologue

      Que d’âneries dans le témoignage de cette personne (ça commence à 22’ 06) !
      J’ai arrêté au bout de 5’ de visionnage après les bobards complotistes sur le Rivotril relayés de manière complaisante (pour ne pas dire malhonnête) !


    • Fergus Fergus 1er juin 09:04

      Bonjour, Francis, agnotologue

      Je n’ai pas regardé après avoir lu le titre « Euthanasie sans limite » qui donne le ton de ce qui va suivre.

      On est là dans le procès d’intention en vue de s’opposer par tous les moyens de propagande au vote d’une loi attendue et nécessaire.

      Oui, il faut que la loi mette en place des garde-fous stricts pour éviter des dérives.

      Non, rien n’indique que le texte qui sortira du processus parlementaire sera trop permissif !


    • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 1er juin 09:36

      @Fergus
       
       ’’ On est là dans le procès d’intention en vue de s’opposer par tous les moyens de propagande au vote d’une loi attendue et nécessaire. ’’
      >
       Ben non. Vous avez mal visionné : le titre et le présentateur ne sont pas ce que je vous propose d’écouter : ce n’est que la présentation de l’intervention (filmée ailleurs) du monsieur le Dr Jean-Louis Touraine, ancien député LREM, votre camp qui est un farouche partisan de la loi. Ç a commence quelques secondes après.
      Il y a des vidéos du même mais elles sont plus ou moins censurées.
       
      Donnez vous seulement la peine de jeter un coup d’œil sur cette page de liens chez Google.


    • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 1er juin 09:38

      @Fergus
      bonjour


    • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 1er juin 11:34

      @RFergus,
       pourquoi tu tousses ?


    • Fergus Fergus 1er juin 15:53

      @ Francis, agnotologue

      Deux choses tout d’abord :
      J’ai toujours été vent de bout contre le macronisme !
      Je ne tousse pas.

      Ce que dénonce Jean-Louis Touraine n’est pas ce qui va très probablement être voté dans la loi à venir. Les « militants de l’aide à mourir »  dont je ne suis pas  n’ont en effet pas grand chose à voir avec la majorité des parlementaires français !


    • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 1er juin 19:07

      @Fergus
       
       ’’Ce que dénonce Jean-Louis Touraine ’’
      >
      Jean-Louis Touraine ne dénonce pas, bien au contraire, il revendique !Il Il réclame !
       
      Votre confusion est la preuve que vous n’avez pas écouté la bonne personne, ou alors avec vos biais cognitifs bien enfoncés dans les oreilles.


  • njama njama 31 mai 11:39

    L’aide à mourir est un projet porté par la franc-maçonnerie depuis les années 70...

    La stratégie du pied dans la porte...

    vidéo archives le Dr Jean-Louis Touraine expliquer calmement qu’il faudra revenir tous les ans pour faire progresser le projet mortifère (pour votre bien) : « Une fois qu’on aura mis le pied dans la porte, il faudra revenir tous les ans et dire on veut étendre ça ! »
    « Franc-maçon[2], il est membre du Grand Orient de France[3]. » wikipedia

    (1’37) https://www.youtube.com/watch?v=1JHx5z7gVi4

    idem version (2’16) sur facebook

    https://www.facebook.com/ChloeFrammery/videos/603429385397732/?ref=embed_video&t=0


    • njama njama 31 mai 11:48

      Pas le temps de regarder la vidéo trop longue (2:03:05), ni l’envie d’écouter les frères La Truelle ... mais si ça peut intéresser
      Mourir dans la dignité
      Grand Orient de France Officiel

      Diffusée en direct le 23 nov. 2023
      Conférence publique, dans le cadre des Chantiers de la République - cycle La Dignité Humaine, jeudi 23 novembre 2023 au siège du Grand Orient de France, à Paris.
      Intervenants :
      Olivier FALORNI, Député de la Charente-Maritime
      Pierre JUSTON, Administrateur de l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité
      Jean-Louis TOURAINE, Professeur Émérite de Médecine, Ancien député de la 3e circonscription du Rhône
      En présence de Guillaume TRICHARD, Grand Maître du Grand Orient de France.

      https://www.youtube.com/watch?v=NS34mE1bylU

      La liberté guidant le peuple ?


    • njama njama 31 mai 11:57

      « Vous mesurez tout le temps perdu depuis les années 1970 ?... »

      « Nous sommes rentrés en période préfasciste » : Guillaume Trichard, Grand Maître du Grand Orient de France, face à Michel Taube
      vendredi 19 avril 2024
      [....]
      - Dernière question, sur la fin de vie, avec un projet de loi en discussion. Là aussi, est-ce que vous avez une position sur ce débat qui commence à diviser la société française ?

      Je ne crois pas que ce débat divise la société française. Je crois qu’au contraire cette loi de l’ultime liberté, comme je la qualifie, est très attendue par une écrasante majorité de Françaises et de Français. Le Grand Orient de France a toujours été aux avant-postes de ce combat qui est un combat laïque.

      - Pourquoi est-il laïque ?

      Il est laïque parce que, là encore, il est question de la liberté absolue de conscience. Il est question de la libre disposition par les êtres humains de leur corps pendant toute leur vie jusqu’à leur mort et de l’émancipation de leur mort. C’est-à-dire que c’est une question aussi d’émancipation.

      Les êtres humains ont émancipé leur vie. Là, il s’agit d’émanciper leur mort des dogmes religieux, parce que ceux qui sont les adversaires de ce projet de loi sur une aide à mourir, qui sont-ils ? Ce sont les religieux. Ce sont les religions, ce sont les dogmes.

      - Mais on pourrait être, par sa propre conscience, hostile à ce projet de loi sans être d’ailleurs un dogmatique ?

      Bien sûr, ce projet de loi va donner des droits, et ne rien enlever à ceux qui ne veulent pas en bénéficier. Mais celles et ceux à qui on a annoncé qu’ils sont condamnés, qu’ils ont une maladie incurable, que leur espérance de vie est inférieure à un an, doivent pouvoir choisir le moment de leur finitude. C’est une question de progrès social.

      Il n’est pas acceptable dans ce pays, ni dans le monde, que des femmes et des hommes puissent non seulement souffrir physiquement mais aussi moralement, parce qu’ils se savent condamnés et leur espérance de vie très courte. Donc, je crois que c’est une question de progrès de l’humanité.

      - Il y a des francs-maçons qui sont contre ce point de vue, j’imagine ?

      Vous savez, au Grand Orient de France, il y a la liberté d’expression, donc il y a des débats. Mais, aujourd’hui, je crois que ces débats ont eu lieu. Ils ont eu lieu d’ailleurs au sein de la Convention citoyenne sur la fin de vie, qui a été, dans une écrasante majorité, une quasi-unanimité, favorable à la loi qui permet cette aide à mourir.

      Désormais, les débats doivent avoir lieu au Parlement. Nous, ce que nous attendons, c’est que les parlementaires se saisissent désormais de ce projet de loi. Henri Caillavet, illustre franc-maçon, avait, dans les années 1970, soumis une proposition de loi pour une fin de vie digne. Elle avait été rejetée à quelques voix près au Sénat.

      Vous mesurez tout le temps perdu depuis les années 1970 ? Bien sûr, il va y avoir des débats et nous sommes attachés à la démocratie, mais les Françaises et les Français, qui ont tous été touchés dans leur chair parce qu’on a tous, à un moment de notre vie, eu des amis ou de la famille concernés, ne peuvent plus attendre.

      Propos recueillis par Michel Taube

      https://www.opinion-internationale.com/2024/04/19/nous-sommes-rentres-en-periode-prefasciste-guillaume-trichard-grand-maitre-du-grand-orient-de-france-face-a-michel-taube_121052.html


    • njama njama 31 mai 14:46

      Henri Caillavet Wikipedia

      Il s’illustre au Parlement notamment par l’élaboration de projets de loi ou de propositions législatives concernant :

       le divorce par consentement mutuel ; proposition de loi en avril 1971[11] ;
       la publicité clandestine à la télévision ; rapporteur d’une Commission en avril 1972 sur l’ORTF avec le député du Nord, André Diligent[12],[6] ;
       l’interruption volontaire de grossesse (IVG) ; il est rapporteur en 1974 devant le Sénat de la loi Veil ;
       les greffes d’organes en 1976 ; une loi sur le don d’organes porte son nom (« loi Caillavet ») ;
       le vote blanc ; proposition de loi en décembre 1980[13]
       le tribunal de l’informatique, précurseur de la CNIL ;
       l’euthanasie et l’acharnement thérapeutique ; il propose un projet de loi en avril 1978, sur le droit de mourir, qui précède de près de 30 ans, la « loi Léonetti » d’avril 2005[14] ;
       l’homosexualité en 1978 ; ses propositions pour retirer du code pénal des mesures discriminantes envers les homosexuels ne seront adoptées complètement qu’en 1981 ; en 1991, il soutient le Contrat d’Union Civil (CUC), préfiguration du PACS voté en 1999[15] ;
       la transidentité en 1981 et 1982[16].

      Il a justifié l’avortement thérapeutique et l’euthanasie par des arguments qualifiés d’eugénistes par certains, affirmant que dès lors qu’un enfant peut poursuivre ses ascendants en justice pour réclamer le droit à ne pas naitre handicapé (arrêt Perruche) : « permettre à un enfant handicapé de venir au monde est une faute parentale et peut-être même le témoignage d’un égoïsme démesuré »[17].

      Il a en outre pris la défense de la tueuse en série Christine Malèvre, une infirmière qui a donné la mort à au moins six patients en fin de vie (dont certains n’étaient pas consentants)[18],[19].

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Caillavet


  • ETTORE ETTORE 1er juin 18:27

    Je vois que la réponse à ma question , n’as pas soulevé d’engagement précis à :

    Seras ce une question de pognon ?

    Oui ?

    Non ?

    Ex : ce grand Champion de F1 Mickael Schumacher, dans son état statique, que personne ne connait avec précision .Gardé en vie ( je ne critique pas) à coup de millions d’euros....

    Si l’argent le peut pour un champion avec une bonne rente, la condition humaine, le pourras t-elle, avec un simple individu, sous ca(i)sse sociale ?


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