vendredi 4 décembre 2009 - par Ingrid

Réquisitions : dans quelles conditions ?

Saviez-vous que les étudiants infirmiers de troisième année sont réquisitionnés pour vacciner contre la grippe A ? Peu de gens le savent. Depuis le 12 novembre, jour du lancement de la campagne de vaccination massive contre la grippe, les étudiants infirmiers sont réquisitionnés par arrêté préfectoral pour vacciner. Concrètement, la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales (DDASS) les appèle, souvent la veille, pour qu’ils se rendent sur un lieu de vaccination par tranches horaires de quatre heures.

« Allo ? Bonjour, vous êtes réquisitionné demain de 16 à 20 heures dans le gymnase du deuxième. Merci, au revoir. » C’était le coup de fil de la DDASS. Je suis en stage de nuit. Après quelques heures de sommeil, je me rends à l’endroit indiqué : une salle de basket-ball dans un gymnase avec des postes de soins aménagés. Ce sont d’autres étudiants infirmiers, qui ont déjà été réquisitionnés qui m’expliquent ce que je dois faire. Il y a bien là un infirmier, un vrai, mais il est aussi perdu que moi. C’est un infirmier scolaire réquisitionné. Quant au médecin, il n’y a plus qu’un interne en médecine, réquisitionné aussi, qui ne sait même pas ce qu’il doit faire. Mes collègues m’expliquent comment mélanger l’adjuvant et le vaccin et remplir dix seringues avec le mélange. Puis, je dois vacciner et informer, expliquer. Quoi ? Je n’ai pas vraiment réponse à tout. Je dois aussi remplir deux feuilles par personne vaccinée, le côté administratif que je découvre. Dans le gymnase il n’y a pas de point d’eau « sauf en dessous » me dit une étudiante. Heureusement nous disposons de solutions hydro-alcooliques et de gants. Il semblerait que ce soit un luxe. Dans certains centres de vaccinations, des collègues m’ont rapporté qu’il n’y avait pas de gants « retard de livraison », leur a-t-on dit.

Quand je retourne en stage le lendemain, personne n’est au courant à l’hôpital que les étudiants de troisième année sont réquisitionnés pour vacciner. On me regarde de façon suspecte, comme si je mentais. On exige de moi un document justificatif, mais je n’ai rien, je ne peux que dire aux infirmières du service qui m’encadrent, d’appeler la DASS si elles doutent. Personne ne sait qu’on nous réquisitionne, ni dans quelles conditions.

Nous sommes en fin de cursus. Nous avons un mémoire à rédiger et à rendre mi-décembre. Nous révisons également pour un examen écrit final qui porte sur les trois ans d’études et qui a lieu en décembre également. Après les stages, nous avons des modules optionnels à présence obligatoire. Puis d’autres stages et le Diplôme d’État Infirmier que nous passons au mois de mars 2010. S’ajoutent les réquisitions. Nous pouvons l’être à tout moment, désormais le dimanche aussi, la semaine jusqu’à 22 heures et aussi pendant les vacances, y compris le jour de Noël et du Nouvel An, nous a-t-on dit. Nous n’avons donc pas le droit d’avoir une vie familiale, sociale, une vie tout court.

Nous ne savons absolument pas ce qui risque de nous arriver si par malheur, nous n’avons pu répondre à une réquisition. Les rumeurs, les menaces de sanctions sont nombreuses et inquiétantes : interdiction de se présenter au Diplôme d’État, interdiction d’exercer la profession, interdiction de devenir fonctionnaire... Toutes plus anxiogènes les unes que les autres, mais personne n’est en mesure de nous dire ce que nous risquons vraiment. Nous ne savons rien, rien sur nos conditions de réquisitions, rien sur le vaccin lui-même, sauf les informations passées par le prisme des médias, mais nous n’avons eu aucune formation/information au sujet de ce que nous injectons. Ethiquement, nous jouons l’ambiguïté : parfois nous vaccinons alors que nous ne sommes pas nous-mêmes vaccinés. Que répondre aux gens inquiétés par des rumeurs ? Comment les informer convenablement ?

Sachez donc que vous êtes vaccinés par des étudiants débordés, excédés, à qui on demande de finir leurs études normalement avec mémoire à rédiger, examens, cours, stages, qu’on menace de tous les maux s’ils ne vaccinent pas, corvéables à merci, disponibles le dimanche et pendant les vacances.

Et personne ne sait cela, personne ne connaît nos conditions de réquisitions, personne ne sait dans quel marasme de manque d’informations nous nous trouvons et à quel point nos études sont compromises par ces réquisitions chrono-phages. Désormais, vous le saurez.



29 réactions


  • fredleborgne fredleborgne 4 décembre 2009 18:59

    Ca y est. on commence à le savoir.
    Mais aujourd’hui, même les policiers sont excédés contre leur hiérarchie.
    Le citoyen est méprisé. L’état tout puissant n’hésite plus à écraser de menaces tout individu dont il décide de profiter à bas prix du travail. On en n’est plus au vol d’une journée de lundi de pentecote.
    Sa majesté se promène avec des services de sécurité surdimensionnés pour la protéger d’un public en plus factice.
    Bientôt, grâce à Greenpeace, les séances à l’assemblée ne seront plus publiques. Les députés pourront régler à 2 ou 3 les affaires du pays dans le calme
    Des lois, des reformes, des normes sont mises en place pour écraser, faire payer, reduire, presser le citoyen pour enrichir une caste de pourris.
    L’autoritarisme commence à s’appliquer dans toute sa laideur. Et ce n’est qu’un début


  • njama njama 4 décembre 2009 19:24

    C’est tout de même étrange d’être « réquisitionné », alors qu’aucun « état d’urgence » ou de « circonstances exceptionnelles » n’ait été déclaré publiquement !!!
    Aucun décret n’a été publié à ma connaissance (je n’ai peut-être pas saisi l’info ?) ... et vu le peu de gravité de la situation on se demande sur quelles bases objectives il pourrait décréter !

    Avis 106 du Comité Consultatif national d’Éthique CCNE page 9

    III.3. Droits et libertés à l’épreuve de la pandémie

    La France est un Etat de droit, c’est à dire que l’action des pouvoirs publics y est régie par le principe de légalité. Mais selon les termes de Montesquieu « il y a des cas où il faut mettre, pour un moment, un voile sur la Liberté, comme l’on cache les statues des dieux ».
    Deux situations peuvent justifier cette parenthèse dans l’application du droit législatif : l’état de siège et l’état d’urgence, d’une part, la théorie des circonstances exceptionnelles, d’autrepart :

    -L’état de siège ou l’état d’urgence sont décidés par décret pour réagir à une situation « hors normes ». C’est par le biais de la loi n°55-385 du 3 avril 1955, que l’état d’urgence pourrait être mise en œuvre par décret en conseil des ministres. Elle permettrait notamment d’instituer, par arrêté préfectoral, des zones de protection ou de sécurité où le séjour des personnes serait règlementé. L’état d’urgence autorise donc une extension des pouvoirs normaux de l’Administration pour faire face à ce type de situation.

    -La théorie des circonstances exceptionnelles, mise au point par le Conseil d’Etat repose sur la constatation que, parfois, du fait des circonstances, l’Administration est dans l’impossibilité d’agir conformément aux principes ordinaires de la légalité. Dès lors, pour assurer les besoins de la défense nationale, du rétablissement de l’ordre, et de la continuité des services publics essentiels à la vie nationale ou locale, l’autorité publique peut prendre, à titre provisoire, les mesures imposées par les circonstances, sans respecter ni les procédures habituelles, ni la législation en vigueur. Le gouvernement peut ainsi, par décret, suspendre l’application d’une loi (CE 28 juin 1918 Heyries) ; il peut aussi porter atteinte aux libertés (CE 18 mai 1983 Rodes) ; les administrés peuvent même se substituer aux autorités défaillantes pour édicter des mesures temporaires s’imposant aux citoyens (CE 5 mars 1948 Marion).

    Nul doute que dans le cas d’une pandémie grave et intervenant brutalement, le Gouvernement pourrait prendre, soit sur le fondement d’un décret proclamant l’état d’urgence, soit sur la base de la théorie des circonstances exceptionnelles, des mesures telles que la réquisition ou le confinement de certaines catégories de citoyens, ou des restrictions à la circulation.


  • njama njama 4 décembre 2009 19:29

    Question @ l’auteure

    Qu’en est-il de la confidentialité des informations médicales sollicitées aux personnes ?
    Est-elle garantie ?


    • Ingrid Ingrid 5 décembre 2009 15:21

      Ceux qui font les consultations et qui vaccinent sont des professionels de santé (médecins, internes, ou étudiants infirmiers) donc respecter le secret médical ne me semble pas un problème dans ce cas.


  • La Marmotte 4 décembre 2009 20:33

    Ma chère Ingrid
    Tu as tout dis, bravo !
    Bon courage pour les révisions et à lundi...
    peux tu venir à 12 h ? On va tenter de faire sauter notre soi disant volontariat et voir avec la directrice si on peut rendre le TFE le 4/01.
    Des bisous


  • jamaa jamaa 4 décembre 2009 20:39

    Merci Ingrid pour ce témoignage très instructif sur la dérive totalitaire de cette campagne de vaccination militarisée.
    Les élèves infirmiers n’ont hélas pas fini d’être déçu, car une fois leur diplôme d’état chèrement acquis, ils seront contraints d’adhèrer et de cotiser à l’ordre infirmier pour avoir le droit de travailler ; comme si les années d’études couronnées par ce diplôme ne valaient rien !
    Aussi je vous invite à rejoindre et soutenir la semaine d’action contre l’ordre infirmier, impulsée par l’intersyndicale contre les ordres(CGT-CFDT-CFTC-FO-SNICS FSU-SUD SANTE-UNSA), du 14 au 18 décembre, avec manifestations le 15 décembre.
    Pour s’informer et résister ensemble, un site internet, le Contre Ordre Des Infirmiers :
    http://codi.xooit.fr/index.php
    Bon courage à tous les futurs infirmiers !


  • Kétamine 5 décembre 2009 08:55

    Normalement une réquisition doit être écrite et ne peut émaner que du Préfet ou d’une personne qui a reçu explicitement une délégation du Préfet.
    Donc n’accepter de se faire « réquisitionner » que sur la foi d’un écrit du Préfet ou d’un écrit signé pour le Préfet par un haut fonctionnaire du département ou l’on réside.
    Ne pas déroger à ce principe sinon on glisse doucement d’un Etat de droit à un Etat totalitaire.
    Je comprend que les jeunes étudiants infirmiers soient impressionnés par les menaces mais qu’ils exigent simplement que le droit soit respecté et en particulier pour leur propre sécurité juridique, en cas de problème, le droit ne fait pas trop de cadeau même à ceux qui veulent rendre service.


    • Ingrid Ingrid 5 décembre 2009 15:25

      A la base, dans les textes, il était écrit qu’on devait recevoir nos réquisitions par courrier avec accusé de réception. Mais, dès le 12 novembre, nous avons reçu des coup de fil comme simple trace de cette réquisition, ce qui en a fait paniquer plus d’un qui n’a pas écouté sa messagerie à temps et n’a pu se rendre aux toutes premières réquisitions : quelle punition réservée parce qu’on n’a pas écouté sa messagerie à temps ?
      Les choses seraient un peu plus claires depuis hier. Une délégation des représentants des étudiants infirmiers a été reçue au Ministère de la Santé et désormais, les réquisitions seront écrites et envoyées par courrier.


  • Kétamine 5 décembre 2009 09:10

    Autre question à creuser :
    Est ce légal de réquisitionner les étudiants gratuitement, donc leur demander une prestation, un travail et qu’il ne soit pas payé ?
    On leur demande de préparer des vaccins, de piquer des personnes à la chaîne parce qu’ils ont une qualification que n’ont pas les étudiants en droit ou en latin. N’est ce pas indigne de ne pas les indemniser pour ce travail obligatoire ?


  • willy 5 décembre 2009 10:51

    Refusez EN MASSE en vous appuyant sur les textes de loi. Vous n’avez aucune obligation de vacciner. Ne cedez pas à la menace et soyez SOLIDAIRES. Prenez ce temps de « réquisition » pour aller MANIFESTER. Informez autour de vous ceux qui ne savent pas encore. Des actions d’élève infirmiers sont menées dans certaines villes pour dénoncer ce scandale. Interpellez la ministre de la santé, demandez du soutien de part de personnes comme Marc Girard, maitre Jean-Pierre Joseph....Bougez, bougez, bougez...et ne vous rendez pas dans les centres de vaccination. Je sais que cela est plus facile à dire qu’à faire et n’y voyez aucun reproche, mais je sais que la solidarité paye toujours. Bon courage ! Un coup de fil de la DASS peut ne jamais avoir été reçu, un courrier recommandé de la préfecture également....je n’ai rien entendu,rien reçu, rien vu (pas trouvé le centre de vaccination) en toute bonne foi !


  • gruni gruni 5 décembre 2009 11:12

    Vous apprenez un métier difficile et vous mériteriez certainement plus de considération et d’empathie .
    Cette campagne de vaccination devient de plus en plus lamentable , après la désinformation voilà le temps de la réquisition et pourquoi pas bientôt aussi l’obligation de se faire vacciner . Cette affaire prend des proportions inquiétantes .
    Bonne chance pour vos études .


  • sirius521 sirius521 5 décembre 2009 11:32

    Je suis interne en médecine de 4ème année, j’ai été réquisitionnée par messagerie la veille pour le lendemain pour « diriger » un centre de vaccination pendant 7H (jusqu’à 22H30).
    Je suis de garde pendant 24H le lendemain dès 8H30. Je vais travailler 31H ce WE et aurai travaillé en tout cette semaine 75H. Je me suis portée volontaire depuis fin novembre à la DRASS de l’ile de France, je n’ai jamais été appelée. Les pouvoirs publiques réquisitionnent à l’aveugle, sans respecter les procédures ni tenir compte des repos nécessaires pour assurer correctement ses missions. De telles mesures auraient été compréhensibles en cas de guerre, d’attaque bioterroriste ou de crise sanitaire majeure. Or, il s’agit d’écouler un stock payé à prix d’or aux labos pharmaceutiques, avant la fin de l’épidémie, pour l’image médiatique, en économisant sur le personnel soignant (déjà bien éprouvés par les suppressions de poste dans les hopitaux). On fait administrer des vaccins, sans formation, par n’importe quel jeune vulnérable qui n’a aucune idée des conséquences de ses actes.
    C’est lamentable.


    • Ingrid Ingrid 5 décembre 2009 15:32

      Ma soeur est également interne en dernière année, et ça a été un peu le même topo pour elle. Je devais cibler mon article sur les étudiants infirmiers, mais je sais très bien que les services hospitaliers se retrouvent sans un seul médecin prescripteur car les internes sont réquisitionnés. En plus, c’est sans prendre en compte vos garde, votre thèse à rédiger, vos heures sup’ souvent dans les services et souvent, sur les lieux de réquisition, la première fois, on ne vous informe absolument pas sur ce que vous devez faire. Ma soeur était totalement paumée la première fois et ne saviat même pas à qui contre-indiquer le vaccin, encore aujourd’hui elle a peur d’avoir prescrit le vaccin avec adjuvant à des personnes à qui il ne fallait pas...
      Bon courage à toi.


  • antochrit antochrit 5 décembre 2009 12:03

    Ben oui c’est normal ...à quoi vous attendiez vous de la part de Bachelot !
    Elle se souvient qu’il y a des professionnels de la Santé quand elle en a besoin.
    Car pour ce qui est de répondre à leurs questions concernant un autre embrigadement forcé, celui de ’l’Ordre« , là c’est le silence radio...elle s’en fout !

    Les infirmiers sont déjà peu mobilisables du fait de leurs »obligations de service« mais en plus, malgré la »bonne image dans la population« personne ne les soutiens dans leurs revendications.
    Savez vous qu’une infirmière débutante, après 3 ans d’études, commence à 1300 euros ...comme un chauffeur routier débutant ?
    Savez vous que l’heure de nuit est majorée d’environ 1euro ? (10h = 10 euros...sympa NON ?)
    Savez vous qu’on leur paie rarement leurs heures sup et quelles peuvent tout aussi rarement les récupérer ?

    Et tout ce qu’on leur propose c’est de payer 75 euros pour cotiser à un Ordre qui se veut garant de sa »MORALITE" et se déclare incompétent pour tous les autres problèmes auxquels elles se trouvent confrontées au quotidien ? (sous effectifs chroniques, manques de moyens matériels, salaires non revalorisés, augmentation de l’âge de la retraite en contrepartie d’un passage en catégorie A-)

    Comme au Canada, leur nombre ne va cesser de diminuer car c’est une profession qui cumule une augmentation des contraintes, des risques, et la non reconnaissance de sa fonction et de ses besoins par l’Etat.


  • Cap2006 5 décembre 2009 12:08

    Franchement, à qui voudriez vous faire croire que vous suivez une formation d’infirmier ou de médecin... cela ressemble plus à vétérinaire .... pour moutons aussi facilement effrayés... lol
    PS : devant le rejet massif, que masque mal les spectaculaires files d’attente, ils vont l’imposer dans les entreprises.. je rigolerai moins de sciemment mettre en très grand danger l’entreprise qui m’emploie.. devant un management le doigt sur la couture ...
    Nous vivons une époque formidable...


  • Login Login 5 décembre 2009 13:32

     80% de la population en a raz la casquette.
     

  • Krokodilo Krokodilo 5 décembre 2009 13:39

    Si cette campagne a montré quelque chose, c’est bien que pour une campagne de masse, le plus eficace c’est de passer par les généralistes et les pédiatres, qui forment déjà un réseau, un maillage de tout le territoire. Cf article du Monde. Quant au syndicaliste qui a accusé les médecins de vouloir faire du chiffre avec la vaccination, il aurait mieux fait de se renseigner : la grande majorité des personnes se faisant vacciner contre la grippe saisonnière font coïncider la vaccination avec un renouvellement d’ordonnance (maladies chroniques), ou un autre motif de consultation. Il y aurait un surcoût, comme pendant toute épidémie, mais serait-il plus élevé que le bazar actuel dans les centres de vaccination avec son cortège de réquisitions, il est permis d’en douter. En outre, l’ambiance aurait été moins « panique », on connaît les patients allergiques, ce qui évite une foule d’explications, de courriers, de discussions angoissées au téléphone, etc.
    Ne reste que le problème de la présentation : il faut que les labos puissent fournir des vaccins unidoses, plus pratiques, moins de risques d’erreur de manipulation.


    • Ingrid Ingrid 5 décembre 2009 15:49

      Tout à fait d’accord.


    • Krokodilo Krokodilo 6 décembre 2009 13:09

      J’ai oublié d’indiquer que les infirmères et infirmiers participent aussi à ce maillage du territoire, puisque une partie des vaccinations contre la grippe saisonnière sont effectuées par eux, grâce à un « bon » reçu par courrier, qui permet de retirer le vaccin à la pharmacie et pour l’infirmièr(e) de se faire régler directement, à domicile le cas échéant (faible mobilité, ou épidémie grave).
      Cette campagne, malgré la polémique, aura au moins permis de voir qu’avec des conditionnements unidoses et ce réseau déjà en place, une vaccination de masse serait largement plus rapide et plus efficace. Cela dit, une nouvelle pandémie, ça ne presse pas !


  • liebe liebe 5 décembre 2009 14:48

    Oui Ingrid,
    Merci pour votre article. Nous nous battons aussi de notre côté car cette campagne a été mise en place en dépit du bon sens.
    Bon courage pour les révisions, et les examens.
    On marche sur la tête


  • njama njama 5 décembre 2009 15:00

    Nous ne savons absolument pas ce qui risque de nous arriver si par malheur, nous n’avons pu répondre à une réquisition. Les rumeurs, les menaces de sanctions sont nombreuses et inquiétantes : interdiction de se présenter au Diplôme d’État, interdiction d’exercer la profession, interdiction de devenir fonctionnaire... Toutes plus anxiogènes les unes que les autres, mais personne n’est en mesure de nous dire ce que nous risquons vraiment. Nous ne savons rien, rien sur nos conditions de réquisitions

    On ne peut rien vous dire, simplement parce que rien n’existe ?
    En État de droit, les sanctions possibles sont définies.
    On voit très mal quelles pourraient être les interférences sur la validation d’un parcours universitaire ?
    D’autre part, la profession d’infirmier ne peut pas être assimilée à une profession de fonctionnaire, en hôpitaux publics, l’hôpital est l’employeur. Le corps professionnel de cette activité n’est pas un corps d’État, comme celui de l’armée ou de la police. Cette formation permet des activités en libéral, en France et dans certains pays étrangers.

    Si l’on ne peut vous répondre, c’est vraisemblablement qu’il n’y a justement aucune disposition légale, ou réglementaire qui va dans ce sens. Si il y avait eu des dispositions légales, elles auraient fait l’objet de publications au Journal Officiel, ou des circulaires précises émanant de la préfecture existent.

    Puisque ces réquisitions sont de fait des contrats de travail, il faudrait peut-être prendre des renseignements auprès de l’Inspection du travail dont un des rôles est de vérifier la régularité des contrats ou des conditions de travail ...
    Or de contrats, il n’y a pas semble-t-il à vous lire ?

    Voyez également avec un syndicat étudiant ce que vous pouvez faire ... et gardez toute votre civilité, ne réclamez que la transparence.
    On vous donne des bonnes raisons de le faire « On exige de moi un document justificatif, mais je n’ai rien, »

    Ne jouez pas le jeu de faire de la pub, ce n’est pas votre rôle ! puisque vous avouez vous même vos manques de compétences "Nous ne savons rien, ... , rien sur le vaccin lui-même, sauf les informations passées par le prisme des médias, mais nous n’avons eu aucune formation/information au sujet de ce que nous injectons."

    Ma voisine est directrice d’une très grosse école. Des parents viennent la voir plus ou moins affolés par les médias en lui demandant ce qu’ils doivent faire. Elle leur dit qu’elle n’est pas médecin, et qu’elle ne peut donc les conseiller sur ce choix, ce qui est juste, et qui n’est pas dans ses prérogatives. A eux de voir, et d’en discuter avec leurs médecins.


  • Francis, agnotologue JL 5 décembre 2009 15:13

    Je voudrais dire deux choses :
     
    La première, c’est que les volontaires ont le statut de réquisitionnés : cela veut dire qu’ils sont d’acance, exonérés de toute faute.

    La deuxième, c’est mon étonnement : comment est-ce possible que des gens acceptent, comme ça sur un simple coup de fil de faire une chose pareille ? Dans quel monde vit-on ?


  • Ingrid Ingrid 5 décembre 2009 15:51

    Merci pour vos réactions et vos soutiens.


  • Mougeon Mougeon 5 décembre 2009 17:18

    Cette bande de charognards, profitent de l’occasion pour exploiter encore un peu plus les étudiants infirmier infirmières.

    En ce moment même, ma fille qui est en 3 année d’étude d’infirmière a été réquisitionnée, et est entrain d’injecter le fameux vaccin, aux conséquences douteuses, et demain dimanche rebelotte.

    Elle n’a malheureusement pas le choix, si elle veut avoir une chance d’obtenir son diplôme d’infirmière au printemps prochain.


  • njama njama 5 décembre 2009 23:58

    Quelques infos sur cette copie de page AMP vendredi 21 août 2009 sur le site www.infirmiers.com.
    Il semblerait que cette activité doit être rémunérée.

    "Ce projet de texte prévoit que les médecins et les infirmiers libéraux réquisitionnés pour assurer la vaccination "dans le cadre de la lutte contre la pandémie grippale" seront indemnisés forfaitairement à raison de trois C (22 euros) de l’heure, soit 66 euros, pour les médecins omnipraticiens et de six AMI (3,15 euros) de l’heure, soit 18,90 euros, pour les infirmiers.

    La réquisition interviendrait en vertu de la loi du 5 mars 2007 sur la préparation du système de santé aux menaces sanitaires de grande ampleur, qui prévoit un dispositif dénommé « plan blanc élargi », précise-t-on."


  • njama njama 6 décembre 2009 00:48

     Annexe à la circulaire du 22 octobre 2009
    MODÈLE D’ARRÊTÉ PORTANT RÉQUISITION DE BIENS ET DE SERVICES
    DANS LE CADRE DE LA CAMPAGNE DE VACCINATION CONTRE LE VIRUS A (H1N1

    Article 3 :
    Le préfet de XXX est chargé de I’exécution du présent arrêté qui sera publié au recueil des actes administratifs et notifié à chacune des personnes dont les biens ou services sont requis.
    Fait à XXX, Ie XXX
    Le préfet de département

    Copies seront adressées à :
    DDASS ;
    DARH ;
    Maires des communes du département ;
    PCG ;
    PCR dans le cas où I’arrêté émane du préfet de département préfet de région ;
    Conseil départemental de I’ordre des médecins et infirmiers.


    • antochrit antochrit 6 décembre 2009 17:14

      ou pour les y aider !
      Non franchement, un tel tapage, une telle logistique pour une grippe commune....il fallait oser !
      Mais les intérêts pharmaceutiques commandent la raison d’Etat, n’est-il pas ?

      Franchement vous ne croyez pas que réquisitionner des soignants pour faire des vaccins alors qu’en parallèle des services (où sont des gens malades) sont dépouillés de ces mêmes agents soit raisonnable ? Qu’en diriez vous si on vous répondait lors d’un besoin de soin...désolé, revenez dans 6 mois, nos agents vaccinent au gymnase !


  • Ingrid Ingrid 6 décembre 2009 18:45

    C’est déjà le cas avec la réquisition des internes en médecine : les services hospitaliers se retrouvent sans internes, donc sans prescripteurs à certaines heures de la journée, ralentissant le fonctionnement des services.


  • njama njama 6 décembre 2009 22:45

    Une grosse anomalie !

    Un pharmacien révèle sur RMC que le vaccin contre la grippe saisonnière contient également celui de la grippe A H1N1.
    Ce qui veut dont dire que les gens sont vaccinés à leur insu !
    De plus, ils subissent une double dose dans la mesure ou l’on demande aux vaccinés contre la grippe saisonnière de se faire vacciner contre le H1N1 2 semaines après.

    http://www.dailymotion.com/video/xbeak3_rmc-le-vaccin-h1n1-dans-celui-de-la_news


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