mardi 20 juin 2006 - par Luc DUSSART

Tabac et aides médica-menteuses

Le Monde publie dans son numéro daté du 15 juin un intéressant billet de Sandrine Blanchard Médicaments : l’écrasante influence des laboratoires sur le rapport de la Mission d’information de la commission des affaires sociales du Sénat sur les conditions de mise sur le marché et de suivi des médicaments.

Il montre combien nous sommes dépendants de l’industrie pharmaceutique, ce qui prévient la diffusion de solution non médicamenteuses de l’aide à l’arrêt du tabac. Zoomons ensemble à travers l’écran de fumée de la recommandation de palliatifs nicotiniques pour s’affranchir de la dépendance au tabagisme.

Concernant les aides à l’arrêt du tabac, le dispositif en vigueur prévient de toute contestation.

Les laboratoires pharmaceutiques ont réussi à verrouiller toute alternative à la prise en charge médicalisée de la cessation du tabagisme et à étouffer toute proposition alternative.

Dans un encart, Sandrine Blanchard nous précise la réglementation en vigueur :

"Les demandes d’autorisation de mise sur le marché (AMM) d’un nouveau médicament sont examinées par les experts de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps). Chaque année, de 5 % à 10 % des demandes sont refusées. La commission de la transparence, rattachée à la Haute Autorité de santé, donne ensuite un avis consultatif sur la nécessité ou pas de rembourser ce médicament. Le Comité économique des produits de santé (CEPS) en négocie ensuite le prix avec le laboratoire, et l’assurance-maladie propose un taux de remboursement. Ces avis sont alors transmis au ministre de la santé, qui décide, in fine, de l’inscription ou non du produit sur la liste des médicaments remboursables."

Ce qui fait un trajet ressemblant au labyrinthe, avec cinq instances :
- l’Afssaps - ou bien l’agence européenne du médicament (EMEA) - qui délivre une AMM ;
- la Haute Autorité de santé (HAS), qui évalue le service médical rendu (SMR) et l’amélioration du service médical rendu (ASMR) des médicaments afin de proposer un niveau de remboursement ;
- le Comité économique des produits de santé (CEPS), qui négocie le prix des médicaments ;
- l’Union nationale des caisses d’assurance maladie (Uncam) chargée de fixer le taux de remboursement ;
- enfin, le Gouvernement, auquel il revient d’inscrire le médicament sur la liste des produits remboursables.

L’AFSSAPS s’assure que le produit n’a pas d’effets néfastes. Le cas échéant, cela ne constitue pas une preuve par ses soins que le produit présente une efficacité thérapeutique. Il est à noter que dans ce dispositif institutionnel rien ne prévoit, une fois l’AMM délivrée et à défaut de notifications négatives des prescripteurs, de vérifier les allégations des laboratoires "dans la vie réelle". Ainsi un médicament peut être durablement prescrit sans qu’il ait un quelconque effet thérapeutique. Des vagues de galéniques sont ainsi régulièrement déremboursées.

Seule une association type Loi 1901, l’Association Prescrire s’efforce de dénoncer cette lacune qui contribue au trou abyssal de la Sécurité sociale malgré les abondements répétés prélevés sur les salaires. La revue Prescrire tente, avec les maigres moyens provenant de ses seuls adhérents, de contester l’autorité du Vidal, qui est soutenu financièrement par les laboratoires pharmaceutiques.

Il serait théoriquement du ressort de la Haute Autorité de Santé de se préoccuper du service médical rendu. Avec sa centaine de millions d’euros de budget, face au marketing massif des industriels, elle se limite aux médicaments remboursés : les médicaments non remboursés ont peu de chance d’être examinés. Nous leur avons demandé de mener une étude : nous avons été orienté vers les associations de défense des consommateurs ou... des non-consommateurs de tabac.

Si un tel examen était mené, le taux d’arrêt à 12 mois avec les palliatifs nicotiniques étant de :
9 % : Mankani et al. Journal Occup Environ Med, 1196 ; 38 :184-9),
10 % : A Randomized Trial of Nortriptyline Combined With Transdermal Nicotine for Smoking Cessation ; Allan V. Prochazka, MD, MSc ; Steven Kick, MD, MSPH ; Connie Steinbrunn ; Thomas Miyoshi, MSW ; George E. Fryer, PhD Arch Intern Med. 2004 ;164:2229-2233) ou,
11,2 % : référence citée dans la notice Nicorette° des laboratoires Pfizer dont les détails sont consultables sur le site de Metranep reprenant une plaquette promotionelle Mediquid, il n’est pas certain que ces prétendues aides médicamenteuses resteraient homologuées...

Une étude menée en Ecosse a d’ailleurs montré l’absence de différence significative à long terme de l’utilisation de patchs nicotiniques (Yudkin, BMJ 2003 ;327 :28-29). Les gommes ne font pas mieux. Pour ma part, je déconseille cette stratégie, après avoir constaté qu’elle était plus un facteur de rechute qu’une aide réelle. Certains cas particuliers m’ont sévèrement questionné : je persiste à penser que dans aucune situation les aides nicotiniques ne m’ont paru pouvoir contribuer à l’affranchissement de la dépendance tabagique d’un fumeur en difficulté.

Troisième étape : la fixation du prix. Je ne sais comment celui des timbres transdermiques et des gommes a été établi. Il est assez élevé, voisin de celui d’une consommation régulière de cigarettes. La nicotine est une molécule commune, assez économique à produire pourtant. Le Pr Molimard, figure de la tabacologie et ancien fumeur repenti, estime dans son ouvrage La Fume (Sides, 2003) à 0,40 euro ce qui serait nécessaire à un traitement de 15 jours (p. 239). Je vous laisse faire le calcul de la marge réalisée sur le prix de la nicotine purifiée pour usage pharmaceutique. Cette marge permet de financer les conférences des tabacologues, comme la Conférence internationale francophone sur le contrôle du tabac (CIFCOT ) qui s’est tenue en septembre 2005 à Paris à la Maison .. de la Chimie (ça ne s’invente pas !).

Et une promotion télévisée aux heures de grande écoute ... et les actions d’associations de médecins comme Tabac et liberté à Toulouse.

Comment peut-on penser qu’un médecin obligé puisse critiquer son bailleur de fonds ?

Il y a débat pour savoir à quel degré il conviendrait de rembourser les palliatifs nicotiniques, ce qui consititue les quatrième et cinquième étages de la fusée.

Ils peuvent être gratuits dans les pharmacies hospitalières : je le comprends, car à défaut d’être utiles pour redevenir non fumeur dans sa tête, les palliatifs ont une utilité au décours d’accidents vasculaires : ils maintiennent la tension qu’un sevrage brutal de la nicotine fait naturellement baisser. Ils peuvent réduire aussi la consommation pour les patients atteints de pathologies pulmonaires.

Par contre, la disponibilité gratuite de palliatifs auprès de fumeurs sains - car fumer ne saurait en soi être une maladie, c’est un comportement addictif qui induit des maladies à long terme - n’a pas fait la preuve de son efficacité. Les entreprises qui ont eu recours à cette option auprès de leur salariés ont été déçues. D’ailleurs le très prosélyte Office français de prévention du tabagisme (OFT) a cessé d’en faire la recommandation : les patchs marchent mieux quand ils sont coûteux pour le candidat à l’arrêt. Ceci s’explique très bien : ce qui est coûteux a plus de valeur, ce qui aide inconsciemment le fumeur dans sa "thérapie". Il est important qu’il croie à ce qu’il fait.

Heureusement, l’État impécunieux a d’autres priorités et l’on peut raisonnablement espérer qu’il ne se laissera pas abuser par les sirènes des industriels.

La recherche d’alternatives pharmacologiques brevetables

La solution que cherchent les laboratoires est de développer des molécules plus actives, comme l’amphébutamone (marque Zyban°). On peut y trouver quelque utilité marginale, au prix de risques de complications sévères comme l’épilepsie. Plus une molécule est active, plus les risques d’effets collatéraux sont importants (le Zyban est sous surveillance de l’Afssaps).

Mais si l’on arrive à développer une molécule permettant à un fumeur de cesser de fumer sans effort, sans avoir rien à faire, on peut toucher un sacré jackpot !

Si en même temps la molécule permet de cesser de fumer sans prendre de poids, alors super banco !

C’est dans cette phase de recherche active que nous nous situons, avec des tests sur des animaux de laboratoire. Le problème est que l’on a beaucoup de mal à rendre des animaux dépendants à la fumée de tabac : le Pr Molimard n’y est jamais parvenu. Mais si on arrive à trouver quelques cas où une nouvelle molécule a un intérêt (par ex. pour les schizophrènes), on l’introduit et ensuite on argumente pour élargir les recommandations, donc le potentiel commercial... Cela a conduit à des dérives condamnées par l’opinion publique, créant un sérieux discrédit sur les prestataires de santé.

Exigeons une étude "dans la vraie vie"

Il y a un autre point qui nous chagrine. Quand verra t-on en France, une étude sur des fumeurs français tout venant, ne fréquentant pas les centres hospitaliers où l’on fait les études cliniques sur des patients particulièrement atteints et non représentatifs de la population générale des fumeurs, et notamment des jeunes fumeurs ?

Aucune comparaison indépendante des esperts médicaux, en vraie grandeur, des différentes approches thérapeutiques pour accompagner le fumeur durant son sevrage n’a encore été publiée en France. Une étude "dans la vraie vie", qui compare non seulement le taux de succès à 12 mois mais aussi le confort de l’aide apportée le cas échéant, ne m’a jamais été communiquée. Saura-t-on un jour ce qu’il en est ?

Les experts que l’administration de la Santé mobilise pour évaluer les protocoles ’de soin’ sont naturellement cooptés entre médecins. Médecins du secteur hospitalier généralement, médecins dont les recherches dépendent des subsides les laboratoires. Tant que l’on fera appel à des experts ne comprenant que la médecine, sans ne serait-ce qu’accepter la parole de scientifiques d’autres disciplines (comme la psychologie notamment), il y a peu de chance que l’on trouve autre chose qu’une vérité exclusivement médicale.

Un dernier verrou pour être sûr que l’information gênante ne se diffuse pas

Enfin citons un dernier verrou : les publications faisant référence pour les autorités de santé sont contrôlées économiquement par les laboratoires. Le Pr Molimard site un cas précis de censure de travaux n’allant pas dans le sens souhaité par les industriels du médicament (La Fume, p. 258). Le fameux Vidal, qui est au médecin ce que le Code civil est à l’avocat ou la Bible au témoin de Jéhovah, est une publication commerciale. Tout est fait pour maintenir un épais rideau de fumée (( ;-) au Pr Dubois) devant un mensonge par omission durable et dont les pauvres fumeurs paient malheureusement le prix.

p.s. Je ne suis sûr de rien et regrette si mes propos sans preuve établie dérangent. Je demande, comme tous mes confrères non médecins, qu’une étude indépendante soit conduite : on y verrait plus clair, non ? En attendant, on nous enfume...



34 réactions


  • romG romG 20 juin 2006 10:49

    Bonjour Luc,

    « En attendant, on nous enfume ... », en effet et les fumeurs passifs en sont les victimes non consentantes.

    Pour étendre l’interdiction de fumer dans les lieux publics, n’hésitez pas à consulter le site de la Ligue contre le cancer et à signer la pétition, voire faire pression sur votre député, afin que soit votée la loi retirée précipitamment au moment de la fronde anti-CPE.

    Cordialement.


    • Luc DUSSART (---.---.113.181) 20 juin 2006 12:12

      Bien sûr que nous n’ignorons pas ce que dit la Ligue contre le Cancer. La fumée de tabac est cancérigène classe I pour le Centre International de Recherche sur le Cancer de Lyon (CIRC). Et la Ligue investit beaucoup d’énergie pour réduire la première source de maladies évitables en France.

      Mais l’enfumage dont il est question ici est celui induit par le système médical, dont le CIRC est partie prenante forcément, pas celui de la fumée du tabac !

      On nous enfume en faisant croire que les palliatifs mis au point par les industriels du médicament, dont l’AFSSAPS dépend pour l’essentiel de son financement, sont la solution à recommander en première intention. L’AFSSAPS, et j’imagine le CIRC aussi ne sont pas indépendants des financements privés : cela est préjudiciable à l’objectivité scientifique. Ce qui dérange nous reste caché derrière un écran de bonnes intentions.

      Ne bougez pas la cible de mes flèches svp, moyen un peu facile pour faire rater le tir.


    • romG romG 20 juin 2006 13:45

      Désolé si je détourne les flèches au passage mais il me semble AUSSI important de rappeler que les non-fumeurs représentent une majorité de personnes, majorité qui n’a pas la possibilité de se « patcher » ou de suivre une thérapie pour arrêter de fumer malgré elle.

      Au jeu de l’indépendance, aucun organisme ne sera au-delà de tout soupçon à moins de monter une structure dans le style de la CRIIRAD. L’Etat, qu’il soit patron ou bénéficiaire des taxes liées à l’activité, a une double casquette assez encombrante dans bien des activités.

      Cordialement.


    • Luc DUSSART (---.---.38.9) 20 juin 2006 17:12

      Mes contributions sur Agoravox visent à mettre sur la place publique les facteurs empêchant les fumeurs de tabac de s’affranchir de leur dépendance.

      Les fumeurs en ont marre qu’on les bassine avec leur addiction (leur ’habitude’ disent-ils) sans qu’on leur donne la clé de la sortie.

      J’ai bien noté dans les discours du gouvernement, dans les propos du Premier Ministre comme ceux de celui en charge de la Santé, qu’un des obstacles à la lutte contre le tabagisme était la médiocrité des aides proposées au fumeur. Tant que les fumeurs fumeront, les non fumeurs subiront. Il s’agit d’un comportement hautement addictif, qui ne se contrôle pas.

      J’ai pour ma part le sentiment que lever ces obstacles à la réduction du tabagisme va dans le sens des défenseurs des droits des Non Fumeurs. Sur mon site perso, je relaye l’appel de l’association DNF, quand bien même cette association affirme que l’aide à l’arrêt n’est pas le problème. Ce raisonnement ne tient pas : à la fin de la guerre, les fumeurs se passaient de manger pour acheter du tabac au marché noir. Il existe une étude détaillée sur cette anecdote. C’est dire qu’un fumeur souffre s’il ne fume pas et tant qu’il souffrira les non fumeurs n’auront pas la tranquilité à laquelle ils aspirent.

      Si les fumeurs avaient un accès plus facile à des aides efficaces, il n’y en aurait plus beaucoup en dehors des tribus d’ados.

      TOUS LES FUMEURS ADULTENT RECONNAISSENT VOLONTIERS QU’ILS SOUHAITENT CESSER DE FUMER

      Ce n’est pas la peine d’en rajouter ! Je comprends leur irritation face à la loghorrée moralo-sanitaire.

      Tâchons collectivement d’être efficace et de relever le défi des solutions disponibles. Je constate que les grands discours culpabilisants des prosélytes de la santé n’ont pas eu de grande efficacité jusqu’à présent malgré leur louables intentions. Et je ne vois pas de raison pour laquelle cela changerait bien vite : on a tout à gagner à porter nos efforts et les moyens institutionnels vers une piste alternative.


    • romG romG 20 juin 2006 18:59

      OK, désolé Luc et au temps pour moi. Nos objectifs se rejoignent en effet. J’espère que vous y parviendrez, même si cela fait disparaître votre activité professionnelle.

      En revanche, votre lien ne semble pas fonctionner (« espace perso indisponible »).

      Cordialement.


  • Agnès (---.---.224.63) 20 juin 2006 11:43

    D’accord avec vous, les patchs ont vraiment un prix prohibitif. L’argument du pharmacien : ça revient moitié moins cher que de fumer.

    Alors qu’effectivement, dans mon cas au moins, la dépendance n’est pas nicotinique/chimique mais comportementale. D’ailleurs c’est probablement la raison pour laquelle on reprend la cigarette, notamment après une grossesse (baisse de la motivation).


    • Luc DUSSART (---.---.113.181) 20 juin 2006 13:00

      @ Agnès

      On peut regretter qu’une fumeuse sur deux qui s’abstient de fumer pendant sa grossesse reprenne après l’accouchement.

      Fumer est un comportement, un comportement nocif à terme (généralement long heureusement) : dans ma pratique d’accompagnement de l’arrêt j’ignore cependant complètement la composante comportementale de la dépendance. Le problème n’est pas de mettre sa main dans son sac à main pour, par habitude, y puiser son paquet de calmants temporaires. Ce qui compte c’est ce que l’on en pense à ce moment-là : « Ah ! J’ai mis la main dans mon sac à main alors que je suis redevenue non fumeuse depuis le ... ? T’es barjotte ! » On peut en rire, comme de celui qui relève ses lunettes alors qu’il porte des lentilles de contact (ce qui m’arrive à l’occasion). Le geste réflexe n’est alors pas un problème.

      La dépendance comportementale disparaît d’elle même en trois semaines (dixit Sigmund Freud, qui fit moult tentatives pour cesser de fumer, sans jamais s’affranchir de sa dépendance). On peut la négliger, ce qui ne veut pas dire que s’en occuper soit inutile. Il me semble qu’on peut procéder de façon plus rapide et plus fiable que ce que proposent les thérapeutes comportementalistes.

      C’est Gregory Bateson, dans ’Vers une écologie de l’Esprit’ qui m’a fait comprendre pourquoi une jeune maman rechute après six mois d’abstinence. C’est différent de votre hypothèse comportementale. Voici en substance son propos :

      On nous dit que fumer est nocif (ce serait pareil pour l’abus d’alcool). On cesse le comportement : la cause de la nocivité disparaît rapidement. Si c’est cette raison, la nocivité, qui est la base de la motivation, la motivation a disparu avec l’abstinence. Ceci est vrai pour d’autres raisons négatives de l’arrêt du tabac, par exemple : « ça coûte cher » ou « je veux protéger mon bébé ». Une fois le bébé né, la raison consciente de l’abstinence n’est plus. Et la tentation de refumer est toujours présente.

      La santé et le coût sont de bonnes _raisons_ pour cesser de fumer, mais ce ne sont pas des _motivations_ durables. Il est préférable, si on veut accroître son immunité durable à la rechute, de trouver des motivations positives qui restent, mieux : se renforcent, avec l’abstinence. Avec le temps rester Non Fumeur devient de plus en plus évident et facile.


  • rodj (---.---.51.108) 20 juin 2006 13:44

    quand je fume du tabac j’inhale entre 8 et 12% d’agents de saveurs et de texture:des choses qui servent « à je ne sait quoi ». Pourquoi être obligé de fumer ces add(c)itfs ? Où est le tabac « Bio » ?


    • Luc DUSSART (---.---.38.9) 20 juin 2006 17:27

      Je crois qu’il existe du tabac bio en vente dans des pays européens voisins. Le contrôle en France de la vente de tabac doit en limiter la diffusion.

      La nicotine est un insecticide naturel et puissant, et on doit pouvoir assez facilement cultiver le tabac sans ces produits.

      Faites un test : récupérez vos mégots d’un cendrier, faites tremper dans une casserole d’eau la nuit et arrosez vos rosiers à pucerons avec l’eau filtrée. C’est radical !

      Les rosiers se défendent de leurs agresseurs avec des épines, le tabac se défend en étant toxique pour les insectes : adaptation naturelle.

      Il existe des cigarettes ’Pur tabac’ chez JPS (groupe British American Tobacco), sans additifs : un éminent rédacteur d’Agoravox en parlait le 24 avril dans son blog (Chez Luc).

      Et puis pour les amateurs il y a les cigares, dont la qualité n’est plus à vanter...

      Warning : aucun de ces produits ne vous permettra de vous soustraire à la dépendance tabagique si tel est votre cas.


  • Rocla (---.---.242.138) 20 juin 2006 13:49

    Ca sert à te faite savourer la texture,banane !

    Rocla


  • Emile Red (---.---.13.239) 20 juin 2006 13:50

    A quand l’interdiction des fumée toxiques industrielles, on ne voit personne s’insurger contre les pollutions destructrices non seulement contre l’homme mais contre la nature en générale.

    Les méfaits du tabac sont indéniables mais laissons une certaine liberté à s’auto-intoxiquer, on est, après tout, pas obligé de fréquenter des lieux tabagiques alors qu’on a pas le choix de respirer les particules émises par les 4x4 hyper polluants des anti-tabacs.

    Le lutte contre le tabac c’est l’arbre qui cache la forêt, d’autant plus qu’il serait démontré (désolé de ne pas trouver de sources qui disparaissent systématiquement) que le tabac ou plutôt la nicotine serait un bon ralentisseur de la maladie d’alzheimer ...

    Plus d’alcool, plus de clope, bientôt plus d’air, plus de b..., où va-t-on ?

    La liberté existe tant qu’elle est dans les deux sens et on a encore le droit au suicide...

    Marre des lois liberticides des lobbys bien-penseurs ...


    • Marsupilami (---.---.162.202) 20 juin 2006 13:58

      Ouaf !

      Les volutes de fumée de tabac masquent les fumées industrielles toxiques et la pollution automobile. C’est bien commode.

      Et comme disait Gainsbarre, « je fume pour oublier que je bois »...

      Ah merde, j’ai encore laissé tomber de la cendre sur mon clavier !

      Houba houba !


    • parkway (---.---.18.161) 20 juin 2006 14:13

      pauvre emile ! que l’on veut priver de la liberté de s’empoisonner à petit feu !

      en empoisonnant les autres au passage...

      belle mentalité !

      pas étonnant qu’ils votent Sarkozy ! (lol !)


    • Emile Red (---.---.13.239) 20 juin 2006 17:25

      Mais bien sur et les marmottes.....

      Voilà que les fumeurs sont sarkosiste, il est évident que ce cher sarkonabot est un grand défenseur des libertés et que lorsque je rouspète contre le liberticide je donne ma voix au nain magyar.

      Pôv Parkway collecteur de co2 tu n’es que trop enfumé...


  • Internaute (---.---.129.162) 20 juin 2006 14:46

    Un jour j’ai dit stop et je suis passé de 2 paquets et demi par jour à zéro, sans patch, sans fil et sans pilules. Je connais plusieurs personnes qui ont arrêté de cette manière. Les autres, ceux qui s’en remettent au pharmacien, ont bien peu de chance de s’arrêter vraiment.

    Le principal moteur est la volonté aidée par la motivation.


    • parkway (---.---.18.161) 20 juin 2006 15:02

      à internaute :

      affirmatif, j’ai fait pareil : je m’en souviens encore, c’était la veille de Noël : tout le monde fumait , ça a été l’horreur pendant 10 jours !

      mais j’ai tenu bon !


    • Marsupilami (---.---.162.202) 20 juin 2006 15:44

      Ouaf !

      Exact. Moi aussi j’ai arrêté deux fois le tabac du jour au lendemain sans aucune aide. La première fois pendant plus d’un an, la seconde pendant environ six mois. C’est une pure histoire de volonté qui ne peut être perturbée que par des chagrins d’amour ou des deuils.

      Pareil pour le shit : arrêt du jour au lendemain après presque 30 ans de fumette : aucun manque.

      Pareil pour l’opium dont j’ai abusé pendant environ un an en Asie : arrêt du jour au lendemain, aucun manque.

      Mais le tabac, c’est vraiment de la drogue dure...

      Merde ! J’ai encore mis des cendres sur mon clavier !

      Houba houba !


    • Daniel Milan (---.---.168.12) 20 juin 2006 15:47

      Je savais bien que tu fumais la moquette... des gogues !


    • Marsupilami (---.---.162.202) 20 juin 2006 16:17

      Ouaf !

      Daniel Milan, tu es vraiment le pire des trolls d’Agoravox : un concentré de haine de soi et des autres.

      Avis aux lecteurs d’Agoravox :

      Daniel Milan avait entre autres créé une association à la mémoire de Julius Evola, le théoricien du fascime sous Mussolini, et fricoté avec la FANE, mouvement néo-nazi oeuvrant pour la réhabilition de Rudolf Hess, qu’Hitler considérait comme son dauphin, FANE qui a été dissoute à la suite de nombreuses aggressions, tracts et inscriptions antisémites.

      Converti à l’Islam, Daniel Milan est un nazislamiste.

      Une des sources : Antisemitism and Racism in France.

      Houba houba grrr...


  • Démosthène (---.---.32.39) 20 juin 2006 15:17

    Salut,

    (smiley)) Il y a peu de temps, quelques mois en fait, j’ai calculé la quantité de tabac que j’ai dejà fumé depuis que je m’y suis mis. Le résultat est assez étonnant : environ 328.000 cigarettes !!

    Soit, à près de 2 grammes la clope, un peu plus de 600 Kg de tabac.

    Ca doit être vachement toxique comme on le dit, alors, mon métabolisme vaut de l’or, je ne suis ni malade, ni essoufflé lorsque je grimpe une dizaine d’étages à pieds... @+


    • parkway (---.---.18.161) 20 juin 2006 15:44

      à demosthene

      T’as bien raison alors de continuer de fumer !

      tes performances sont vraiment impressionnantes !

      tiens je vais me remettre à fumer !


    • Luc DUSSART (---.---.38.9) 20 juin 2006 17:45

      Oui, c’est impressionnant ! Nous connaissons tous des grands fumeurs qui n’en sont pas mort, comme d’autres qui sont morts suite aux dégâts du tabagisme.

      Ce que l’on peut calculer c’est sur les grands nombre l’écart entre les fumeurs et les non fumeurs pour l’âge du décès : près de 10 ans quand même ! Par contre dès qu’on cesse le tabagisme, on retrouve assez vite un bon état de santé. Les dégâts sont pour l’essentiel réversibles. Ca c’est une bonne nouvelle : il n’est jamais trop tard pour s’arrêter et il y a u bonus au bout.

      Il y a même des sportifs fumeurs, même des champions du monde fumeurs (en RFA actuellement) : si le tabac tuait sytématiquement il y a longtemps qu’il aurait été interdit à la vente. Un fumeur sur deux seulement (fumeur au moment du décès) décède suite à une maladie induite par le tabagisme. Ca fait beaucoup quand même ! Il y a des différences héréditaires de sensibilité mais on ne sait pas encore prédire qui sera atteint et qui ne le sera pas. Bref, roulette russe à deux coups avec une balle : moi je ne joue plus.


  • Emile Red (---.---.13.239) 20 juin 2006 18:13

    « Ce que l’on peut calculer c’est sur les grands nombre l’écart entre les fumeurs et les non fumeurs pour l’âge du décès : près de 10 ans quand même »

    Quel sens du spectacle y’en a même qui sont Dieu et déterminent l’age du capitaine avant et après sa mort sans l’avoir jamais cotoyé ...


  • jcm - Freemen (---.---.0.86) 20 juin 2006 19:57

    Ah ce tabac qui fait un tabac médiatique et permet d’oublier le reste... et peut-être le principal :

    Plans anti-cancer : le tabac en rideau de fumée...


  • Astrozygote (---.---.135.254) 20 juin 2006 21:00

    Bonjour pour les agents de texture et de saveur, on sait qu’ils servent à potentialiser l’effet de la nicotine. Avant c’était l’ammoniaque (en favorisant l’absorption de la nicotine) et maintenant c’est le sucre ou le miel.

    Les sucres lorsqu’ils brûlent favoriseraient la réponse « agréable » de la nicotine en « aidant » les récepteurs nicotiniques. Ces molécules sont des Inhibiteurs des monoamines oxydases (IMAO), le zyb** en fait partie.

    Pour les tabacs sans agents de texture et de saveur, c’est très rare. Il en existe un en France avec 0,5%, mais les 0,5% sont sûrement un conservateur...

    Un tabac américain vendu en Suisse est commercialisé sans aucun supplément. Le fabriquant explique que le tabac doit être moins humide (autour de 14% contre 16 à 18% d’habitude) pour éviter la pousse des champignons. Ce tabac m’a surpris car il est très bon mais hélas toujours nuisible à la santé.

    L’article que j’ai lu explique aussi (et c’est le message principal) que la dépendance à la nicotine est mise en place par les IMAO et pas par la nicotine elle même.

    Je suis éditeur bénévole à l’open directory project et ces propos n’engagent que ma personne.

    Cordialement,


  • Marie Pierre (---.---.1.117) 20 juin 2006 22:10

    Bonjour,

    Je ne sous estime pas le rôle nocif du tabac dans les cancers ou maladies artérielles (fumeuse moi même). MAIS

    Un médecin du travail voulait absolument qu’une personne touchée par l’amiante, fume. Hélas pour ce médecin, elle ne fumait pas, ça l’aurait bien arrangé.

    Combien de cancers peuvent être attribués à l’amiante ? Je ne parle pas du cancer de la plèvre mais du poumon.


  • Zamenhof (---.---.135.52) 21 juin 2006 00:15

    « Les volutes de fumée de tabac masquent les fumées industrielles toxiques et la pollution automobile. C’est bien commode. »

    excellent !

    « c’est bien commode.... »

    Excercice hygiénique conseillé :

    Relisez et méditez cette phrase chaque matin.


  • Adolphos (---.---.59.170) 21 juin 2006 10:41

    Bof, tout ca est normal avec un systéme étatique, et se retrouve à tout les niveau.


  • stefun (---.---.89.47) 2 août 2006 18:58

    Boujour, il exite en france des cigarettes sans agent de texture et de saveur ,les « JPS » . Il suffit de lire sur le paquet ,94.5% de tabac et 5.5% de papier .La combustion est moin toxique et les effet a long terme pas negligeable.


  • Azür 15 janvier 2007 22:30

    Je n’imaginais un jour trouver un terrain d’entente avec un Consultant en Tabagisme !

    Comme quoi un peu d’intelligence et d’ouverture d’esprit renversent des montagnes de crétines absolues certitudes...

    Félicitations et merci pour vos articles !

    P.S : Faites attention à vous, les miliciens de la Brigade Anti-Tabac vont non seulement vous qualifier de « Consultant en Tabagisme dangereusement tolérant et libertaire », mais aussi mettre à prix votre tête pour avoir dénoncé les liens de certains d’entre eux avec des labos...


    • Luc DUSSART Luc DUSSART 16 janvier 2007 00:59

      @ Azür

      Merci de vos commentaires.

      Tiens si ça vous dit, il y a le 26 janvier dernier les ’Journées de la tabacologie’, avec conférence de presse le 26 à 11h15, à la Maison du Poumon, 66, bld St Michel. Autocélébration de l’OFT, fer de lance de ceux que vous visez précisément dans votre billet. J’aimerais connaitre leur financement et comment (par qui) leur action est évaluée. Moi c’est par le marché : on n’a pas trouvé mieux pour éliminer les charlatans.

      Sur le terrain, l’OFT c’est pas terrible. Total, Bosch et d’autres les ont mis dehors pour incompétence... Et ne dites pas à Coca Cola, Hachette, etc. de les inviter : dans le monde des DRH, ce qui marche se sait. La presse Les Echos, Le Figaro, Le Parisien (hier lundi dans son supplément Economie) cite plus des horribles privés qui ne croient pas au discours culpabilisant des docteurs à chapeau pointu.

      Fumer n’est pas une maladie. Point. Et la biomédecine pour cette raison n’est pas la bonne science à mobiliser quand on a perdu le contrôle de ce qui est un comportement addictif. Il y aurait intérêt à démédicaliser la question du tabagisme. Il y a bien des vendeurs d’amulettes qui prétenderont le contraire, qu’on est tous des malades et qu’il faut se soigner : ne nous laissons plus abuser par ces discours où la Santé est un joli alibi pour se faire un max de fric sur le dos des naïfs.


  • chris2bel chris2bel 30 octobre 2008 15:45

    Bonjour Monsieur Dussart,

    Bel article ! Félicitations !

    Peut-être, faudrait-il aussi compléter vos propos par une question... Qui fournit la nicotine contenue dans les substituts nicotinique ?

    Bonne journée,



    • Luc DUSSART Luc DUSSART 30 octobre 2008 16:58

      Qui fournit la nicotine diffusée par les palliatifs de nicotine ? Je n’en sais fichtre rien. Peut-être est-ce un mélange de nicotine de synthèse et de nicotine du tabac, ou l’une seule de ces sources. Si quelqu’un sait, cela m’intéresse de le savoir ! Un peu. 

      Car le prix de la nicotine purifiée est tellement faible - on ferait quelque chose comme un million de doses pour moins de mille euros, que cela n’a pas d’importance en termes de prix de revient. Par contre en termes de prix de vente, c’est une autre affaire, une grosse et juteuse affaire : en France seulement 100 millions d’euro par an environ. Au niveau mondial, cela dépasse le milliard d’euros. Tout ça pour des gri-gris nocifs !

      La nicotine est fonctionnellement un insecticide puissant, ne l’oublions pas ! Un poison mortel à dose plus faible que la strychnine, un bébé avalant un mégot doit être immédiatement hospitalisé pour cause de danger de mort.

      Des béquilles inutiles surtout pour réapprendre à vivre sans fumer... Non seulement inutiles, mais dégradant à terme ses chances de succès, dans la vraie vie. Une gigantesque arnaque qui a pour premier intérêt de permettre la main-mise de la corporation médicale en peine de solutions alternatives à ses pilules, ses timbres, ses gommes, ses inhaleurs, ses tablettes, pourquoi pas des suppositoires tant qu’on y est ? Toutes les présentations ont été testées, aucune n’a d’utilité. 

      Avoir envie de fumer est peut-être insupportable au premier essai, mais cela n’a jamais fait mal nul part à personne !


      On nous dit qu’il faut répéter les tentatives, que l’on apprend comme ça. Mais quand on s’est fait avoir une fois avec des gris-gris, on ne recommence pas, désolé messieurs les toubibs, vous nous prenez pour des cocos ou des cuculs... La multiplication des alternatives à votre méthode médicamenteuse (nicotine, champix, et tutti quanti) est bien la preuve qu’elle ne fonctionne pas, sinon ce marché aurait disparu depuis longtemps. Il est plus vivace que jamais, malgré vos avertissements répétés, ânonnés, à l’infini : ce n’est pas prouvé. Ce n’est pas prouvé, cela ne le sera jamais, car ce n’est pas médical : avec votre ’science’ à oeillères, on ne pourra jamais prouvé qu’un procédé non médical soigne comme un procédé médical : ce n’est pas comparable ! Ce serait comme demander au boucher de juger de la qualité de la production du patissier : il n’y est pas légitime.

      Ce que l’on constate sur le terrain, quand on observe les faits, c’est que 90% des fumeurs qui arrêtent le font sans aide médicamenteuse (source Institut National du Cancer US). Arrêter sans aide donne les meilleurs résultats : vous avez dit bizarrre ?

      La clé du mystère ? S’il y a des malades fumeurs, les fumeurs ne sont pas en général des malades. Libérez-vous du tabagisme avant d’avoir à consulter un médecin à cause de lui !


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