vendredi 24 février 2006 - par Argoul

L’anti-libéralisme français

Le libéralisme, au sens premier (politique), est le règne du droit, la liberté dans les règles du jeu : liberté de conscience, liberté d’expression, libertés politiques. Ces libertés sont voulues comme individuelles, opposées aux communautés, ordres et corporations. De cette conception philosophique découle une attitude, le respect à l’égard d’autrui, et une règle pratique, la tolérance envers les opinions. Politiquement, elle se traduit par une charte des droits et devoirs, par la règle de droit et par la participation du plus grand nombre au gouvernement du pays. L’économie, n’est qu’une annexe, tardivement autonome, surtout un outil de la puissance d’une société et de son Etat. Nous ne parlerons que du libéralisme politique.

La France, en ses profondeurs, n’est pas politiquement libérale, pourquoi ? Une comparaison avec le voisin immédiat qui a co-fondé avec nous le parlementarisme est éclairante. La sortie de la féodalité, la montée de l’individualisme moderne et la conception de l’Etat diffèrent radicalement.

Magna_carta La féodalité est un mode d’organisation politique et social englobant, qui fait de la Force le Droit. Les relations sont hiérarchiques et entraînent le ralliement de clans au féal. Très efficace en période de guerre civile de tous contre tous, ce regroupement de bandes armées ne permet pas l’établissement de relations « modernes » de confiance, de règles et d’échanges qui, seules, permettent l’essor de la science, du commerce et des régimes représentatifs. La modernité a été vécue différemment en France. Au Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande (nom officiel complet que nous abrégerons), la sortie de la féodalité s’est faite progressivement et en douceur depuis 1215. A cette date, le Roi se voit obligé de signer la Grande Charte qui limite son absolutisme et crée l’embryon d’un gouvernement représentatif. A l’inverse, la France attend le XVIIe siècle pour mettre au pas les Grands, au prix d’un absolutisme royal devenu par étapes absolu (Henri IV, Louis XIII avec Richelieu et, apogée, Louis XIV).

L’individualisme moderne est né de la philosophie grecque, du droit romain et la transcendance chrétienne. Il a été poussé par l’essor des échanges assuré par une nouvelle classe de commerçants et artisans regroupés en villes. Il s’est trouvé favorisé, pour raisons politiques, par le pouvoir central, avec l’octroi de franchises et «  libertés ». Ce mouvement a eu lieu dès le XVIIe siècle au Royaume-Uni où l’accès aux métiers artisanaux et aux industries s’est très vite ouvert, les corporations ne survivant que peu à la dissolution de la féodalité. Rien de tel en France, où il a fallu attendre 1789 et sa fameuse Nuit du 4 août pour que corporations et privilèges soient abolis d’un trait, brutalement. Durant tout ce temps, la société française est restée figée en société d’ordres, tropisme qui court toujours dans les profondeurs sociales et qui renaît à chaque occasion, faute d’alternative.Hexagone

Car l’Etat, qui est devenu le sommet régulateur d’une hiérarchie de corps intermédiaires au Royaume-Uni, s’est trouvé le seul créateur du lien social dans une France radicalement révolutionnaire qui avait tout aboli (jusqu’aux syndicats, qui n’ont été recréés qu’en 1884). L’Etat absolu français ne voulait face à lui que des individus atomisés. C’est le sens de « la volonté générale » exprimée dans la rue d’abord et par le suffrage ensuite, l’Exécutif n’étant considéré que comme l’exécutant du Législatif, seul légitime, et l’Administration comme un rouage destiné seulement à « fonctionner ». L’Etat français est politique, l’Etat anglais est juridique, voilà l’écart essentiel. La Révolution française a réalisé d’un coup l’étape libérale (établissement du droit) et démocratique (le suffrage), télescopant les deux et confondant dans un lyrisme gros de conséquences corps intermédiaires et « privilèges ». J’veux voir qu’une tête ! D’où les palinodies durant plus d’un siècle sur la fonction publique, dont le statut n’a été établi qu’en 1941 par Vichy ! (repris et modifié en 1946). Le Royaume-Uni a établi un statut de Civil Service dès 1855 (et la Prusse dès 1873).

Bastille

La trop longue rigidité historique française, la sortie antilibérale et antidémocratique de la féodalité, la rupture brutale et radicale de 1789 ont laissé le citoyen-individualiste tout seul face à l’Etat Léviathan. Celui-ci a dû produire la nation, après en avoir détruit ses composantes. Dès 1790, les provinces historiques sont supprimées au profit de départements géométriques et abstraits, un système unique de poids et mesures est établi contre les coutumes, une langue uniforme est imposée sur tout le territoire par anéantissement des patois. La centralisation administrative qui poursuit celle des rois se trouve désormais doublée d’une volonté d’être « instituteur du social » (Rosanvallon) par appropriation de tous les biens rares (télécoms dès le télégraphe Chappe de 1794, jusqu’aux nationalisations de 1982), par l’obsession scolaire de former des citoyens préparés à la vie collective (et pas des individus épanouis), par « l’instauration de l’imaginaire » avec institutions culturelles et fêtes d’Etat, par l’hygiénisme du XIXe, le Plan des années 1950, l’urbanisme des années 1960, le « travail social » des années 1970... L’Etat unanimiste de la «  volonté générale » veut un citoyen toujours mobilisé (d’où le long attrait pour l’URSS), farouchement jaloux d’égalité, collectiviste par mépris des « intérêts » dits égoïstes des individus (et des entreprises). Pour Rousseau, il s’agit carrément de « changer la nature humaine » (« Du contrat social »).

Liberte

Avec l’essor de la prospérité, de l’éducation et de l’ouverture au monde, cette prétention étatique (efficace un temps) est devenue insupportable. Les individus se veulent « laïques » par rapport aux églises, mais aussi par rapport à l’Etat, représenté par l’instituteur, l’adjudant, le policier et le technocrate. 1968 a opéré cette rupture, aussi brutale que le fut 1789 (d’où l’ampleur des «  événements » en France, relativement aux autres pays). Elle est irréversible, marquée par la révolte de 1984 contre le système unique d’éducation d’Etat, les privatisations, le lent mouvement des énarques vers le privé, tout comme par le vote systématique du « sortez les sortants » qui rythme la vie politique française. L’Etat français qui n’est pas un arbitre mais se veut acteur est aujourd’hui un frein. L’évolution de la société tout entière pousse à ce changement de rôle. Il ne s’agit pas de « moins d’Etat » car la complexité des sociétés modernes et l’interdépendance des actes (ex. grippe aviaire) nécessite un Etat complexe, donc puissant. Mais il s’agit d’un « Etat autrement  », qui arbitre et qui régule, pas qui se mêle de tout. Fini le paternalisme, surtout à l’ère de la construction européenne et de la globalisation. L’histoire comparée est éclairante.



21 réactions


  • Jojo (---.---.158.64) 24 février 2006 15:31

    Bref, il aurait mieux valu garder les « coutumes » et avoir des poids et mesures différents selon les provinces. A noter quand même que le système international émane directement de cet étatisme insupportable :)

    Un exemple amusant de ce que le manque de règles communes peut donner : le crash de Mars Climate Orbiter.

    « People sometimes make errors, » said Dr. Edward Weiler, NASA’s Associate Administrator for Space Science. « The problem here was not the error, it was the failure of NASA’s systems engineering, and the checks and balances in our processes to detect the error. That’s why we lost the spacecraft. »

    The peer review preliminary findings indicate that one team used English units (e.g., inches, feet and pounds) while the other used metric units for a key spacecraft operation. This information was critical to the maneuvers required to place the spacecraft in the proper Mars orbit.

    « Our inability to recognize and correct this simple error has had major implications, » said Dr. Edward Stone, director of the Jet Propulsion Laboratory. « We have underway a thorough investigation to understand this issue. »

    http://mars.jpl.nasa.gov/msp98/news/mco990930.html


  • argoul (---.---.18.97) 24 février 2006 16:09

    Ce qui compte est la COMPARAISON de pays voisins qui avaient toutes chances d’évoluer dans le même sens - et qui ne l’ont pas fait. Pas les fantasmes complotistes contre ceux qui « attaquent » l’Etat.


  • herbe (---.---.144.15) 24 février 2006 16:37

    Il existe un autre concept proche de l’individualisme , le personnalisme, suivre le lien pour découvrir..


  • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 24 février 2006 18:11

    Dans votre très stimulante présentation des différences entre l’évolution du Royaume Uni et de la France, vous oubliez, me semble-t-il l’importance de la période Cromwell qui fut une révolution violente et vit la conquête extrêmement sanglante de l’Irlande, période suivie de l’instauration d’une monarchie constitutionnelle plus équilibrée qui inspira Montesquieu, mais que Hobbes et beaucoup de penseurs anglo-saxons avaient refusé pour leur part au nom de la cohésion nécessaire du pouvoir léviathanesque de l’état absolu, seul capable , selon eux d’écarter, tout risque de guerre civile et de résister victorieusement aux agressions extérieures.

    Inversement, en France, outre Montesquieu, il faut signaler Benjamin Constant et sa lutte contre le despotisme napoléonien et sa critique théorique percutante du rousseauisme et de la notion de « volonté générale » et une bonne partie de l’histoire française de la révolution jusqu’à nos jours qui met toujours en présence deux courants un centralisateur et monarchique/républicain « absolu » sous le concept commun d’une souveraineté de l’état fermé sur lui-même et transcendant les droits individuels en vue d’instituer une vision uniformisée et uniformisante de la paix civile et l’autre libéral et pluraliste au sens où vous l’entendez.

    Tout cela pour dire que les jeux n’ont jamais étaient faits d’avance entre les deux courants, ni en France, ni au Royaume Uni. Si l’évolution est divergente c’est en grande partie à l’influence dans les esprits et les cœurs des t deux empires au pouvoir relativement antidémocratique et des penseurs et philosophes en France qui, au nom d’une idée mythologique de la liberté collective et unanimiste des anciens et afin de sauver la grandeur de l’état face à ses ennemis de l’intérieur et de l’extérieur (de l’Ouest et de l’Est) ont refusé l’individualisme libéral moderne (B.Constant) et/ou l’on réduit à n’être qu’un adjuvant de la puissance étatique sous le couvert de la « volonté populaire » étatisée absolument souveraine s’exerçant sur les volontés individuelles politiquement et même juridiquement méprisées et tenues pour méprisables.

    L’histoire française est en cela héritière du catholicisme monarchique absolu qui a conduit à la fonctionnarisation d’une grande partie des activité sociales et plus tard à une vision étatiste du socialisme visant à faire de la justice sociale l’affaire exclusive de l’état contre les droits individuels et les libertés économiques liés à la propriété privée des biens de production et d’échange, dénoncée comme l’expression d’une liberté égoïste, voire immorale...Il s’agit alors, pour beaucoup de penseurs républicains et socio-nationaux de substituer à la religion papiste moralisatrice une religion républicaine ou civile égalitariste donc morale, alors que pour les anglo-saxons libéraux il est tout simplement « inhumain » de prétendre moraliser l’homme contre son égoïsme spontané ; il vaut toujours mieux faire en sorte que cet égoïsme soit tenu par la concurrence et la compétition réglée à satisfaire les intérêts mutuels plutôt que communs, du reste déjà chez Hobbes et les philosophes anglo-saxons la notion même de volonté générale et d’intérêt commun est suspecte, car potentiellement négatrice des intérêts individuels inséparables de l’idée d’autonomie personnelle. Seul les individus ont des intérêts propres car seuls ils ont des désirs suffisamment motivants et économiquement efficaces ; il convient donc de faire en sorte d’instaurer un système d’échange régulé par le contrat permettant d’obliger chacun, pour satisfaire son intérêt propre et ceux de ses proches qui incluent l’honorabilité sociale et l’estime de soi dans les relations aux autres, à répondre librement aux désirs privés des autres. Cette différence se marque dans la culture académique par le grand mépris que de grands penseurs français, au contraire des penseurs anglo-saxons, ont du commerce et de l’économie en général (alors que les physiocrates ont été parmi les fondateurs de la pensée économique, mais ils refusaient, il est vrai, de voir dans le commerce une des source de l’accroissement des richesses)

    Ainsi l’intérêt général pour un libéral n’est en rien l’intérêt commun et encore moins le bonheur collectif, mais rien d’autre que la paix civile et l’ensemble des droits permettant à chacun de poursuivre son propre bonheur sans nuire à celui des autres... L’idée d’un bonheur politique collectif qui imposerait le sacrifice de soi aux autres est pour tout libéral liberticide. Au même titre que l’idée de changer les hommes pour les rendre fondamentalement moraux et altruistes et de faire de la politique non avec ce que sont les hommes mais avec ce qu’on voudrait qu’ils soient ou deviennent sous la férule de l’état, substitut du pouvoir salvateur et moralisateur de Dieu.. Et sur ce point je vous rejoins tout à fait : notre conception transcendantaliste de l’action de l’état est au fond religieuse et théocratique et le fait d’avoir chassé Dieu de la république implique, pour que les hommes deviennent moraux, chez nombre de penseurs français, que la république doit être divinisée (religion civile) (cf aujourd’hui Finkelkraut)..Ainsi, pour nombres d’intellectuels français, au fond la république ne peut être « chose commune », au contraire de la plupart des penseurs anglo-saxons aujourd’hui, que contre la démocratie, où l’on retrouve la vieille idée platonicienne des philosophes rois ou de l’état philosophique tout puissant luttant contre la tyrannie démocratique de l’opinion, toujours menaçante..

    Les origines de la pensée libérale

    Le rasoir philosophique


    • Antoine (---.---.16.169) 24 février 2006 20:14

      Commentaire tout à fait défendable et pertinent comme analyse...personnellement je me demande comment il serait bien de repenser les choses au futur, bref d’être prospectif en ce temps de nouvelles interrogations et d’incertitudes.


    • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 24 février 2006 20:56

      Tout cela pour dire que les jeux n’ont jamais « étaient » faits d’avance

      Il faut lire « été » -> Glissement non répercuté : n’étaient’ à « n’ont jamais été » Merci S. R


    • argoul (---.---.18.97) 27 février 2006 22:17

      Vous complétez admirablement ma seule comparaison historique. Oui, je l’ai dit dans d’autres notes, l’état d’esprit du catholicisme imbibe toujours profondément les Français (surtout ceux qui se disent « laïques » car ils n’en sont pas conscients). La centralisation, l’autoritarisme, le pouvoir « de droit divin », le droit relégué en second, c’est typiquement le « papisme », venu des Romains (notamment de Byzance). Napoléon III se voulait un César catholique, le général de Gaulle n’était pas loin de se vouloir semblable (avec plus de modernité). Mais l’ouverture au monde des générations, depuis 1968, modifient les mentalités. L’avenir n’est pas écrit dans les gènes, ni dans « une histoire de 1000 ans » ; ce qui compte est le projet français face au monde tel qu’il est. Le repli nord-coréen avec réinstauration des frontières ? L’union européenne avec convergence progressive ? L’américanisation tous azimuts pour cause de raids sino-indo-monarchies pétrolières sur nos entreprises ? Expliquer la voie différente que nous avons prise permet d’envisager le futur : continuer comme un boeuf têtu ou modifier la trajectoire ?


  • Antoine (---.---.16.169) 24 février 2006 20:10

    Belle approche.....

    Sur la chute du texte, la conclusion me laisse songeur car il n’est pas dit que l’évolution actuelle soit porteuse de toutes les promesses....

    Votre texte a le mérité de me faire me questionner.


  • Albert LI (---.---.142.171) 25 février 2006 17:04

    Pour ceux qui voudraient voir ce que peut être un programme libéral :

    http://cvincent.club.fr/textes/textes/programmeliberal.htm


  • wwww.jean-brice.fr (---.---.173.108) 26 février 2006 16:13

    Toute la différence entre l’Angleterre et la France tient à ce que l’une est une ile et l’autre fait partie d’un continent passablement remuant, du moins jusqu’à la deuxième guerre mondiale et même après... Le libéralisme dans la société a pu plus facilement s’implanter dans une société aux frontières fermées que dans un pays comme la France, ouvert aux quatre vents. En France, la société tient par l’Etat ; dès que celui-ci est atteint, les conséquences sont immédiates, nous l’avons vu en particulier à la Libération... Vouloir donc imposer le modèle anglo-saxon à notre pays est une grossière erreur : par contre, notre faiblesse est que, lorsque l’Etat est atteint, de vouloir un absolutisme qui nous conduit à la révolution. Seul un pouvoir fort est le moyen de bien faire marcher la France, mais un pouvoir fort est UN POUVOIR SOUTENU PAR SES CITOYENS, ce qui est loin d’être le cas actuellement...


    • Alexandre Santos (---.---.183.195) 26 février 2006 17:13

      Pas si convaincu. La suisse est entre La France, l’Allemagne, l’Autriche et l’Italie, une position inconfortable dans cette europe si remuante... Et pourtant cela ne l’a pas empêché d’avoir de longues traditions démocratiques (assez imparfaites, d’ailleurs, mais c’est un autre problème).

      Les Pays Bas eux aussi on maintenu une longue tradition parlementaire, alors que leur position était tout aussi (sinon plus) inconfortable/remuante que celle de la France.


    • argoul (---.---.18.97) 27 février 2006 22:06

      Ne tirez pas ma lecture vers un « ultra »libéralisme idéologique, SVP. Je cherche dans cette comparaison à expliquer les écarts que l’on constate entre France et UK. Vous avez raison, UK est une île, ce qui peut donner un sentiment « naturel » d’appartenance. Il ne faut quand même pas l’idéaliser : la Bretagne et la Grande-Bretagne, du temps des Celtes, étaient un même peuple séparé par un bras de mer ; lors de l’invasion romaine, nombre de Grands-Bretons se sont exilés... en Bretagne continentale. Les peuples qui constituent l’île sont très divers et ont conservés (jusqu’à aujourd’hui) des langues qui n’ont pas de racines communes (gallois, écossais, manx...). L’Ecosse s’est longtemps appuyée sur la France pour faire pièce à l’Angleterre. Ces particularismes sont toujours vivants : en témoigne la décision du 1er gouvernement Blair de créer un Parlement écossais et un autre gallois. Cette île qui paraît si homogène de loin, est de fait plus décentralisée que la France ; un peu à l’image de l’Espagne, l’Italie, l’Allemagne, la Belgique, la Suisse... Si vous désirons vraiment créer une Union Européenne, nous aurions sans doute intérêt à promouvoir nos grandes régions plutôt que que conserver jalousement le Pouvoir entre les mains des mêmes technocrates de Paris. Cela, c’est un choix politique d’aujourd’hui, les 2 décentralisations Deferre puis Raffarin, sont plutôt populaires en France, ne reste qu’à partager les taxes prélevées. Le passé nous permet d’expliquer le présent, mais l’avenir ne restera présent que si le conservatisme de droite comme de gauche, l’emporte dans les années qui viennent. Il ne s’agit pas d’appliquer un quelconque « modèle » anglo-saxon, vous m’avez bien compris, mais de transformer notre modèle à bout de souffle en fonction de notre objectif d’avenir.


  • (---.---.115.51) 26 février 2006 17:42

    L’emergence de la seule democratie du monde etait au debut du 13eme siecle les alliances militaires des Etats comme les foederations de la Valtelina et Lombardia (>>Grischun<<) en combinaison avec les regions pre-alpines.


  • Manu (---.---.241.212) 26 février 2006 18:03

    L’analyse est intéressante ; seulement, elle tend à montrer que la France fait en quelque sorte fausse route. Un autre article d’Agoravox permet de tempérer ce jugement (http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=7325). Car malgré toute ses imperfections et la tendance actuelle à l’oubli de certaines priorités (diktat comptable oblige), notre pays reste l’un de ceux ou l’on vit le plus longtemps, dont l’art de vivre est reconnu mondialement et, contrairement à ce qu’on nous fait croire, reste un des plus attractif de la planète (la France est le pays recevant le plus de capitaux après la Chine), tout en étant la première destination touristique mondiale.

    Pas mal pour un si mauvais élève...


    • argoul (---.---.18.97) 27 février 2006 22:10

      Le passé ne préjuge en rien de l’avenir. l’Etat centralisé autoritaire a été efficace un temps, celui de la reconstruction d’après-guerre. Il a lentement évolué (ex Airbus, Renault), sous la pression des circonstances mais surtout des acteurs. Il n’est plus viable aujourd’hui car les conditions qui permettaient son efficacité ne sont plus là : population active croissante prête à financer des prestations sociales pour une populations inactive moins nombreuse, système économique fermé avec peu d’export et peu d’import (10% dans les années 60, près de 30% aujourd’hui), le changement de mentalité après 68 qui a remplacé une génération née durant la 1ère GM qui voulait sa revanche sur le déclin par une génération plis individualiste, plus mondiale, plus hédoniste. L’avenir se construit au présent, pas par nostalgie pour ce qui fut.


  • wwww.jean-brice.fr (---.---.20.237) 27 février 2006 08:37

    Pour Alexandre Santos : il y a quand même une différence entre des petits pays comme la Suisse et les Pays bas et une nation comme la France !!! Il est plus facile d’instaurer la démocratie dans une petite structure que dans une grande, avec une Histoire de 1000 ans...


  • goupil (---.---.128.213) 27 février 2006 10:37

    Ce rappel de l’histoire est évidement crucial aujourd’hui, il omet toutefois de mentioner que le parti libéral Anglais est issu de la scission du parti conservateur en parti « whig » et en parti « libéral » Les whig c’étaient les aristocrates, grand propriétaires terriens, qui profitaient de droits de douanes empéchant la concurence de produits importés. Les libéraux étaient composés des manufacturiers qui pour faire baisser le côut de la nouriture pour leurs employés ont fait baisser les droits de douane « reppeal of corn laws ». Conséquence : au moment même ou la population Irlandaise mourait de faim (encore une fois) les grands propriétaires terrien de l’Irlande (anglais) ont exporté des masses de produits agricoles vers l’angleterre. Il serait interessant de faire la correlation avec le mouvement chartiste qui au même moment en angleterre demandait que celui qui paye l’impôt ait le droit de vote et le droit d’étre représenté au parlement. Ainsi il y a une troisiéme force trop souvent méconnue en angleterre ou l’on enseigne pas l’histoire à l’école


  • J Demesure (---.---.101.196) 27 février 2006 14:00

    Manu,

    Vous dites «  »«  » (la France est le pays recevant le plus de capitaux après la Chine), tout en étant la première destination touristique mondiale.«  »«  »

    J’ai beau chercher confirmation pour cette affirmation curieuse, je ne trouve pas. Ce que je sais, c’est qu’en 2004, en France, les investissements étrangers ont pratiquement été divisés par deux, passant de 43 milliards à 24 milliards de dollars. On est derrière nos voisins immédiats et certainement pas à la deuxième place !!!
    - France : 24 Mrd $
    - GB : 78 Mrd $
    - Allemagne : 27 Mrds $

    (chiffres 2004, souce : OCDE http://www.oecd.org/dataoecd/13/62/35032229.pdf )

    La France est en décrochage net et apparemment, ça ne dérange pas grand monde ici, satisfaits que vous êtes du « modèle français » dont nous étions encore si sûr de l’infaillibilité jusqu’aux émeutes des banlieues de l’année dernière.

    Dois je vous suggérer de vous resaisir ou vous laisser dans vos illusions, comme si nous français, nous avons de quoi nous enorgeuillir d’être un pays de cuisiniers et de garçons de plages (« première destination touristique », dites-vous) ?


    • Manu (---.---.241.212) 1er mars 2006 19:46

      Effectivement, le classement a un peu changé : en 2005 (avec % par rapport à 2004), on a (selon la CNUCED http://www.unctad.org/templates/Webflyer.asp?docID=6733&intItemID=1528&lang=2), en milliard de $

      1-Royaume-Uni 219 (+182% cf explication)

      2-USA 106 (+11%)

      3-Chine 60 (+0%) !!

      4-France 48 (+99%) !!

      5-Hong-Kong 39 (+17%)

      Selon cette source, 2004 fut effectivement pour la France un trou d’air.

      Il n’en reste pas moins que pour un pays à la dérive, on s’en sort pas si mal, non ?


    • argoul (---.---.18.97) 1er mars 2006 19:51

      Ne serait-ce pas dû au doublé perdant : NON à l’Europe, BOUM dans les banlieues ? Auquel cas le « trou d’air » serait un vrai trou de balle, au fond... Avec le Cocorico sur Suez et le Beurk sur Mittal-l’Indien, sans parler du déchet coque-gauloise, et de l’impôt sur la fortune de n’importe quel billet d’avion, l’image n’est peut-être pas prêt de s’améliorer, qu’en pensez-vous ? Peut-être est-ce dû à l’hiver et suis-je trop pessimiste ?


    • argoul (---.---.18.97) 1er mars 2006 20:03

      Je me suis embrouillé avec 2004 et 2005, il y a une hausse en 2005, les décisions se prennent au moins un an avant, mes remarques portent donc sur les années à venir.


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