mercredi 24 mars 2010 - par
L’animateur n’est pas secrétaire général ou national du Dard, mais son initiateur. Il profite avec raison de son aura d’homme public pour jouer les intermédiaires entre le peuple et le « grand cirque médiatique ». Pour lui les politiques ne sont pas « tous pourris, mais tous nourris, parfois trop ».
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Le DARD, le « chantage médiatique » de Patrick Sébastien
Aujourd’hui Patrick Sébastien montre son Dard. Rassurez-vous cela n’a rien de graveleux. Dard signifie Droit Au Respect et à la Dignité. On n’y pense pas d’emblée. L’animateur télé s’amuse de cette ambiguïté et préfère souligner l’analogie avec le nom de son ami Frédéric, créateur de San Antonio. A part ça, fini de rire. L’heure est grave et sur la scène du théâtre du Gymnase, là où il y a trente ans Coluche annonçait qu’il se présentait aux élections présidentielles, personne n’a le coeur de chanter Le Petit bonhomme en mousse.
« Le Dard, explique Patrick Sébastien, ce n’est pas un parti, j’insiste là-dessus, mais un rassemblement humain et citoyen ». Pas question pour lui de se présenter à des élections, mais de réunir hommes et femmes de bonne volonté, quel que soit leurs origines et leurs classes sociales pour "remplacer le désespoir et la peur par l’espoir et la confiance".
Ce rassemblement populaire doit être une force de propositions, un levier pour bouger les politiques ou, pour reprendre le titre de son manifeste qui sort aujourd’hui même, Une révolte, pas une révolution (les droits d’auteur de ce livre édité chez Florent Massot sont intégralement versés à l’association D.A.R.D.).
Le DARD, le "chantage médiatique" de Patrick Sébastien
envoyé par AgoraVox. - L’actualité du moment en vidéo.
Le DARD, le "chantage médiatique" de Patrick Sébastien
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Chacun peut adhérer au Dard et est libre d’utiliser cette « marque », à la seule condition de ne pas gagner des sous avec. Chacun sera donc acteur du mouvement. Autonome et collectif en quelque sorte. Voilà pourquoi l’animateur qui polit son idée depuis quelques années a choisi la guèpe comme emblême, car « c’est un animal solitaire qui a une intelligence collective ». Un peu comme le Français...
« Notre nombre, souligne Patrick Sébastien, va nous permettre d’user du boycott. Quand il y aura atteinte à la dignité, je vais encourager ça ». Le problème c’est que l’atteinte à la dignité est un concept à géométrie variable. Autre arme de guerre : le bulletin de vote. « Je vais pousser les gens à s’en servir ». Le souvenir de l’abstention de dimanche est encore dans les mémoires.
L’idée est que chaque membre du Dard fasse des propositions via le site net de l’association (www.le-dard.com). Celles-ci sont ensuites examinées par des spécialistes (médecins, magistrats, etc.) chargés de les mettre en forme.
« Notre nombre, souligne Patrick Sébastien, va nous permettre d’user du boycott. Quand il y aura atteinte à la dignité, je vais encourager ça ». Le problème c’est que l’atteinte à la dignité est un concept à géométrie variable. Autre arme de guerre : le bulletin de vote. « Je vais pousser les gens à s’en servir ». Le souvenir de l’abstention de dimanche est encore dans les mémoires.
L’idée est que chaque membre du Dard fasse des propositions via le site net de l’association (www.le-dard.com). Celles-ci sont ensuites examinées par des spécialistes (médecins, magistrats, etc.) chargés de les mettre en forme.
Elles feront l’objet, en 2012, d’un « livre de promesses » que Patrick Sébastien ira présenter aux deux candidats restant en lice au deuxième tour des présidentielles. « Celui des deux qui s’engage à respecter ce livre, on lui donnera nos voix ».
Dans deux ans, combien le Dard aura-t-il de membres ? 800 ou 800 000 ? Personne évidemment ne peut le prévoir, mais imaginez un peu que cela approche le million comme il le souhaite ? Sébastien ne nie pas qu’il s’agit-là d’un chantage médiatique.
L’animateur n’est pas secrétaire général ou national du Dard, mais son initiateur. Il profite avec raison de son aura d’homme public pour jouer les intermédiaires entre le peuple et le « grand cirque médiatique ». Pour lui les politiques ne sont pas « tous pourris, mais tous nourris, parfois trop ».
On le croit lorsqu’il souhaite rassembler et surtout de ne pas susciter de vains espoirs. Cette mission lui tient à coeur. Un jour il en a parlé à son « ami » Jacques Chirac qui lui avait « conseillé de ne pas faire de politique ». C’est juste au moment où le président décidait de ne pas intervenir en Irak. Voilà comment il a monté le Dard.
Amateur de rugby et des valeurs fondatrices de la république Patrick Sébastien endosse l’habit de réformateur qui veut que les choses changent sans vraiment tout bousculer.
Amateur de rugby et des valeurs fondatrices de la république Patrick Sébastien endosse l’habit de réformateur qui veut que les choses changent sans vraiment tout bousculer.
On peut ne pas adhérer à sa démarche, on ne peut pas contester sa sincérité. Il n’a rien à y gagner (mais pas franchement grand chose à y perdre non plus, ni même, il l’assure, son âme). Il a tout pour lui, Patrick Sébastien - célébrité, argent, bonheur -, pourquoi voulez-vous qu’il se lance dans une telle aventure ?