mardi 20 mai 2014 - par Laurent Herblay

Le totalitarisme des pro-OGMs

Après l’échec du référendum californien visant à imposer l’étiquetage des produits contenant des OGMs, c’est au tour du Vermont de travailler sur la mise en place d’un étiquetage. Un projet qui suscite une hostilité sans nuance de The Economist, ce qui en dit long sur certains défenseurs des OGMs.

OGM : le débat impossible ?
 
The Economist ne renonce à aucun argument, aussi malhonnête et exagéré soit-il, pour critiquer la probable décision du Vermont. Le dessin illustrant l’article représente des hippies aux cheveux longs qui mettent une énorme étiquette « danger : nourriture OGM  » sur une carotte. Puis ils mettent un « éclairage » chiffré qui indique que chaque année, trois millions de personnes meurent de la malnutrition et pas une seule des OGMs. Monsanto et Syngenta n’auraient pas fait moins subtile. Après avoir dit que 90% des consommateurs sont favorables à l’étiquetage, The Economist conclut en déplorant que « les personnes du monde qui ont faim ne puissent pas voter au Vermont  ».
 
Pour The Economist, il n’y a pas de doute : les OGM seraient forcément un progrès, et il faut les défendre, au point même de refuser que les consommateurs puissent être informés de leur présence dans les produits qu’ils achètent  ! Ici, l’attitude de The Economist, qui défend l’opacité, est profondément illibérale, au prétexte que si de telles lois passaient « les entreprises devraient séparer les ingrédients OGMs des non-OGMs, perturbant tout le circuit d’approvisionnement. Les prix devraient monter pour tout le monde  ». Outre qu’il est n’est pas évident que les coûts augmentent tellement, il est tout de même fort de café et très révélateur d’y trouver un argument pour refuser toute transparence.
 
Le refus de la transparence
 
Il y a quand même quelque chose de profondément malsain dans le raisonnement de The Economist. Au prétexte de penser détenir la vérité absolue, l’hebdomadaire des élites mondialisées est prêt à mettre entre parenthèse la démocratie. Son raisonnement souffre d’un double vice. Tout d’abord, il y a tout de même des études qui indiquent qu’il peut y avoir un risque. Quel que soit ce que l’on pense de l’étude Séralini, ceux qui l’ont critiqué n’ont pas vraiment mis à bas ses résultats  : bien des reproches de ce professeur sur les études pro-OGMs n’ont pas été remis en question. Et surtout, je ne vois pas au nom de quoi il faudrait refuser aux consommateurs l’information sur ce qu’ils consomment.
 
Ce comportement totalitaire des pro-OGMs explique logiquement la tension qui peut exister aujourd’hui dans le débat sur le sujet. Si les partisans acceptaient la transparence et mettaient en place des études avec des organismes indépendants, non liés aux entreprises qui les vendent ensuite, alors, il y aurait sans doute moins de méfiance. N’oublions pas ici que les OGMs sont un jackpot financier pour ceux qui les vendent, ce qui leur donne une influence considérable, Monsanto au premier rang. D’où sans doute le rejet du fameux riz doré, un riz enrichi en vitamine A, dont la carence tuerait plus de deux millions de personnes par an, du fait de l’action de nombreuses OGN, et notamment Greenpeace.
 
Quand on refuse la transparence et que l’on tient un discours aussi peu nuancé sur des produits qui font la fortune de quelques multinationales, il est bien naturel d’être méfiant. The Economist n’est pas moins dogmatique que les personnes qu’il dénonce, qui ne réclament que de la transparence.


31 réactions


  • kane85 kane85 20 mai 2014 11:38

    Si « on » ne veut pas étiqueter, c’est qu’il y a un problème.

    « On » peut avoir peur que les gens boudent les produits OGM parce qu’ils en ont peur...

    « On » peut ne pas vouloir qu’il soit fait de relation entre la nourriture OGM et certaines maladies...

    « On » peut ne pas vouloir que les gens se rendent compte de l’augmentation de l’infécondité proportionnellement liée à la consommation d’OGM... (ici)

    « On » peut avoir tout un tas de raisons de ne pas vouloir la transparence !!!

    Manque de pot, pour moi, tout ce qui est caché est suspect !!! Donc évitement maximum des OGM jusqu’à ce qu’on m’aie vraiment prouvé leur innocuité totale... C’est pas demain la veille !

    (voir ici la liste des produits contenant des OGM en France)


  • Patrick Samba Patrick Samba 20 mai 2014 13:43

    Bonjour,

    excusez-moi mais je viens contester la hiérarchie des priorités telle que vous la concevez par habitude, et non par conviction et le doute à son sujet n’est pas permis dans votre texte.

    Non, il n’est pas vrai que « tout d’abord, il y a tout de même des études qui indiquent qu’il peut y avoir un risque ». Tout d’abord il y a surtout qu’il n’y a pas eu d’études, justement, de la rigueur de celle de Séralini. Et c’est bien ça l’incroyable scandale !

    Et votre conviction est prouvée par cette phrase : « Si les partisans acceptaient la transparence et mettaient en place des études avec des organismes indépendants... »

    Bonne journée, et merci pour ce texte.
     


  • Doume65 20 mai 2014 14:22

    Bonjour.
    Le gros problème des OGM n’est pas tant la santé, mais l’environnement et l’économie paysanne.


  • alinea alinea 20 mai 2014 15:24

    Mon premier réflexe serait de dire : exigeons l’étiquetage !
    Mais une deuxième voix me dit, non : qui dit étiquetage dit banalisation, acceptation ; le problème est autant dans les cultures que dans la consommation ; tant que les pro OGM se sentiront assez « merdeux » (excusez le terme je n’en ai pas de meilleur sous la main pour l’instant), le champ nous est laissé libre pour la lutte, l’information,etc. Tant que les consommateurs se sentent floués, trompés, même sans avis sur la question, leur vigilance reste active ; et c’est bien pour le combat des lucides !! Car, dans le bon sens populaire, quand on cache quelque chose, c’est qu’il y a anguille sous roche.

    Ces gens-là sont des cons ! Tant mieux pour nous !


    • alinea alinea 20 mai 2014 19:03

      jarnicoton : je ne donne aucun conseil !! c’est ce qui se passe, et on peut le voir du bon côté !


  • alberto alberto 20 mai 2014 15:56

    Pinsole, l’enfonceur de portes ouvertes vient encore de frapper !


    Quel interet d’anonner ce qui s’ecrit ici depuis des lustres ?

    Son prochain article sur la vilaine finance denoncee ici sur AV depuis 10 ans rejoindra la cybercorbeille qu’il s’applique a remplir journellement... 

  • docdory docdory 20 mai 2014 17:02

    @Laurent Pinsolle

     Cette affaire des OGM est pourtant simple à résoudre :
    1°) Oui, l’étiquetage des OGM doit être obligatoire, de même que devrait être obligatoire l’étiquetage de la viande abattue rituellement sans étourdissement préalable ( halal ou casher ) car le consommateur à le droit de savoir ce qu’il mange, et de ne pas vouloir manger de certaines denrées, quelles que soient les raisons qui le motivent, que celles-ci soient justifiées ou non. 
    2°) L’idée de base qui préside à l’élaboration des OGM est la suivante : plutôt que de déverser des pesticides sur les plantes cultivées afin de lutter contre leurs parasites, on décide de leur insérer un gêne pour que ces plantes fabriquent une substance toxique pour le parasite en question, si possible non toxique et sans goût pour l’homme, l’idée étant que cette substance toxique pour le parasite l’est beaucoup moins pour l’homme et la nature qu’un pesticide.
    Malheureusement pour les concepteurs des OGM, il existe une loi fondamentale de la nature qui est celle de l’évolution par sélection naturelle. Par exemple, un maïs transgénique produira une substance toxique contre le parasite x. Une population de quelques millions de parasites va s’attaquer au champ de maïs trangénique, et sur ces quelques millions, deux ou trois d’entre eux présenteront une variante génétique qui fera qu’ils ne vont pas être autant affectés par cette substance toxique que les autres. Ce sont eux qui vont préférentiellement se reproduire (la plupart des autres seront morts ) . Au bout de quelques années ou dizaines d’années, la population de parasites sera composée en très grande majorité de parasites résistant à la substance toxique d’origine transgénique, et l’emploi de pesticides sera de nouveau nécessaire pour éviter l’attaque du parasite !
    Ce phénomène d’adaptation des parasites avait été observé pour les insecticides, qui devenaient de moins en moins efficaces ( exemple : les moustiques devenus résistants au DDT, ou, dans un autre domaine, avec les bactéries devenues résistantes aux antibiotiques )
    Donc, les OGM sont condamnés à plus ou moins long terme à devenir de plus en plus inefficaces. Ce n’est donc pas une stratégie pour le long terme...

    • bubu123 20 mai 2014 17:38

      il existe des OGM résistant au herbicide également non ? ce qui permet de les arrosés à fond les ballons (le colza par ex) dite moi si je me trompe


    • passtavie passtavie 21 mai 2014 00:10

      Non vous ne vous trompez pas.


    • sirocco sirocco 21 mai 2014 10:30

      "Donc, les OGM sont condamnés à plus ou moins long terme à devenir de plus en plus inefficaces. Ce n’est donc pas une stratégie pour le long terme..."

      Malheureusement si, les OGM représentent une stratégie redoutable à une échéance que les manipulateurs du vivant espèrent la plus proche possible. Mais ce n’est pas celle à laquelle vous pensez.

      Une multinationale comme Monsanto se contrefiche des cultures qui auraient moins besoin de pesticides (et pour cause : elle en fabrique !) Elle se contrefiche des variétés plus résistantes ou plus adaptées à telles conditions climatiques ou plus productives : ces arguments ne sont avancés que pour attirer le client agriculteur et pour dorer son image de marque auprès de l’opinion publique. Elle n’a pas pour but de mieux nourrir l’humanité, elle dont l’essentiel des activités depuis sa création (production de DDT, d’Agent Orange, aide à la mise au point de la bombe atomique...) a été de la faire crever massivement, l’humanité !

      Les fabricants d’OGM ne visent qu’une chose : amener de plus en plus d’agriculteurs à utiliser leurs produits au niveau mondial, renforcer l’effet contaminant des cultures OGM sur les cultures traditionnelles environnantes et, en faisant voter des lois rédigées à leur profit exclusif, empêcher les agriculteurs d’utiliser leurs propres semences pour leurs cultures. Ces lois sont déjà en vigueur dans certains pays. En même temps, les manipulations génétiques touchent de plus en plus de cultures.

      Quand, grâce à la conjonction de ces effets, la plupart des agriculteurs du monde entier seront obligés de se fournir en semences et en plants chez eux, les fabricants d’OGM n’auront plus qu’à rendre toutes leurs semences stériles pour contrôler l’agriculture mondiale, donc l’alimentation mondiale, et pouvoir ainsi asservir les pays à leur guise.

      C’est pourquoi la lutte contre ces groupes doit se mener aujourd’hui et ne jamais faiblir. 


    • docdory docdory 21 mai 2014 11:32

      Je crois que le meilleur moyen de lutte contre de prévisibles dérives consiste à instaurer comme principe législatif intangible ( voire comme principe constitutionnel ) la non-brevetabilité du gène et du vivant.

      Dès lors que toute modification du génome d’un être vivant, ou tout gène d’un être vivant, est non brevetable, il tombe dans le domaine public, et par conséquent, aucune multinationale spécialisée dans les OGM ne peut espérer avoir des clients captifs, et aucune multinationale pharmaceutique ne peut espérer faire un profit déraisonnable en exploitant une thérapie basée sur la découverte ou la modification d’un gène.

    • lsga lsga 21 mai 2014 11:33

      l’abolition de la propriété privée bourgeois des moyens de production intellectuels serait beaucoup plus efficace. 


    • sirocco sirocco 21 mai 2014 13:15

      @ docdory

      "Je crois que le meilleur moyen de lutte contre de prévisibles dérives consiste à instaurer comme principe législatif intangible ( voire comme principe constitutionnel ) la non-brevetabilité du gène et du vivant."

      Vous avez raison, mais c’est trop tard. La production de lois et de réglementations dans les pays occidentaux va en grande partie dans l’autre sens. De plus, la Commission européenne est aux ordres des grands semenciers, des manipulateurs et breveteurs du vivant dans tous les domaines. Nous sommes plutôt mal barrés sur ce plan (et sur d’autres comme celui des gaz de schiste...). Désolé de m’afficher comme pessimiste, mais sauf à sortir de l’UE...


    • lsga lsga 21 mai 2014 13:18

      La commission européenne ? Et la bourgeoisie Française ? Elle était moins soumise à ces lobbys ?

       
      Ah oui...
       
      Je cite :

      En France la sélection et la production des semences représentent :

      • plus de 70 entreprises de sélection (qui créent de nouvelles variétés) ;
      • plus de 225 entreprises de production (qui multiplient les semences par contrat avec les agriculteurs multiplicateurs) ;
      • plus de 18 000 agriculteurs multiplicateurs ;
      • plus de 23 000 distributeurs

    • docdory docdory 21 mai 2014 14:57

      @Sirocco


      Oui, c’est une des nombreuses raisons pour lesquelles je suis partisan de la sortie de l’euro et de l’UE...
      Pour les européennes, votons souverainiste de droite ou de gauche, mais votons souverainiste !

  • Frédéric MALMARTEL Le Kergoat 20 mai 2014 20:07

    Ah, vous trouvez vous que les méthodes des anti-OGM sont démocratiques ?
    Arracher des pieds destinés à la Recherche, intimider, insulter en permanence ceux qui ne sont pas d’accord avec eux ?
    Moi, franchement, je ne les trouve pas démocratiques du tout !


  • scylax 20 mai 2014 20:25

    Parce qu’il n’existe pas de lobby ANTI-OGM ?


  • Fourmi Agile Evrard 20 mai 2014 23:26

    Mesy Bondyé.

    Ecrit par l’émérite guitariste haïtien Frantz Casseus[1915-1993]

  • Spartacus Lequidam Spartacus 21 mai 2014 11:55

    La posture ubuesque des ignorants étatistes normateurs, toujours prêt à jouer sur les peurs imbéciles pour créer des contraintes ubuesques....


    L’homme a toujours amélioré ses aliments, par manipulation de la nature. 
    Sélection et développement des végétaux, et ça ne date pas des OGM.
    Toujours dans l’histoire ces manipulations ont engendré la résistance aux changements et les peurs des non évolutifs.

    On est « pétrifié » de la notion de totalitarisme intellectuel de l’auteur. 
    Il veut nous imposer son point de vue de ses peurs « bolchevo-écolo-dogmatiques »(et son ombre) sur les OGM et appelle les autres qui veulent consommer ce que l’homme a toujours fait depuis toujours des aliments améliorés.

    Mince on a « manipulé » le code génétique du blé ! 
    Cela a juste permis, dans les années années 1970, de sauver un milliard de Pakistanais et d’Indiens de la famine en doublant quasiment la production de blé : « La plus grande période de production vivrière de l’histoire de l’humanité ».

    On cultive des plantes OGM depuis 1953.....(60 ans). Pas un seul mort sur des millions d’individus nourris ! 
    Il existe 200 millions d’hectares cultivés en OGM. 
    20 millions d’agriculteurs dans 30 pays (USA, l’Inde, la Chine, le Brésil ) ;
    130 millions d’hectares cultivés en OGM et 3.5% des terres cultivées du globe.

    Une centaines d’espèces végétales dont soja, maïs, colza, coton, riz et rarement évoqué des plantes thérapeutiques qui étaient en voie de disparition avant.

    Y’a longtemps que la culture OGM n’a rien a prouver saufs aux partis politiques d’Enarques réunis, en recherche de clientèle politique ignorantes et crédules.....

    • jako jako 21 mai 2014 12:02

      Lol spartacus, on dirait un discours dur radio Tirana il y a 30 ans. 


    • bubu123 21 mai 2014 17:54

      On cultive des plantes OGM depuis 1953.....(60 ans). Pas un seul mort sur des millions d’individus nourris ! 


      Complètement à coté de la plaque comme raisonnement ! Les OGM ne sont pas clairement identifié quand on va acheter de la nourriture, donc déjà ni vous ni moi ne savons quelle quantité on consomme, pour ça il faudrait commencer par indiqué sur les produits si ils contiennent des OGM ou non. 

      Si je prend l’exemple des états-unis,actuellement aucune indication sur les produits, donc il est impossible de savoir qui mange des OGM, et quelle quantité. Donc il est IMPOSSIBLE d’affirmer que ça ne tue personne

      On peut avoir des avis différents sur les OGM, mais en tant que consommateur j’aime savoir ce que j’achète et ce que je mange, et clairement pour le moment on me prive de cela concernant les OGM

    • antyreac 22 mai 2014 16:08

      Spartacus 

      encore de remarques pertinentes qui vont à contre sens des idées reçues des faschos rouges qui polluent ce fil avec leurs idées nauséabondes .

  • Bubble Bubble 21 mai 2014 13:19

    Deux petites anecdotes pour rappeler que le problème n’est pas simple.

    -> Jusque dans le milieu des années 80, les pionniers de l’OGM étaient la recherche publique française. Sous la pression de mouvements écolos, tous les brevets et techniques développés par l’INRA ont été abandonnés, puis rachetés par Monsanto. Cette histoire est là pour dire merde au principe de précaution à la française et merde aux faucheurs.

    -> Une anecdote malgache sur l’utilisation des pesticides. Il faut savoir qu’à Madagascar, les protocoles ne sont pas des plus hygiéniques et les agriculteurs épandent leurs pesticides au vaporisateur, sans masque, le nez dedans, bref tout pour crever vite. De plus, le pays est tellement pauvre que les jerricans qui contiennent les pesticides sont réutilisés pour transporter de l’eau dans la foulée, par simple manque de containers en plastique ; souvent sans être rincés. On obtient une situation sanitaire catastrophe bien entendu et pas seulement limitée aux agriculteurs. Dans ces conditions, je préfèrerais largement faire cultiver un OGM qui produit son propre pesticide que ce qui est pratiqué encore aujourd’hui.

    Deux autres remarques : contrairement à ce que dit spartacus, on ne produit pas de l’OGM depuis 60 ans mais depuis le début de l’agriculture. Regardez ne serait-ce qu’une bouture et vous avez un croisement génétique entre deux arbres. Le changement, c’est d’aller manipuler directement dans le génome, et d’apporter des modifications inter-espèces.
    Ensuite, je rappelle aussi que la remarque de docdory sur l’augmentation des résistances est aussi malheureusement valable pour les pesticides, et que l’alternative en agriculture intensive pour le moment, c’est pesticides ou OGM. Personnellement je suis intéressé pour voir quelles pratiques peut on tirer de la permaculture, et c’est aussi dans ce sens que sont conduits des travaux de l’INRA. Mais on reste dans une optique de rendement qui n’est pas celle des essais en permaculture actuels.

    Bref pour moi les problèmes concernant les OGM sont : la brevetabilité du vivant, et je rejoins le point de vue de docdory ; le conflit d’intérêts soulevé par bubu123 entre fabricants d’OGM et de pesticides, qui justifie l’impopularité de Monsanto, mais qui, comme je l’ai écrit en premier paragraphe, a été aidé par l’action sans réflexion de nos écolos.


    • Bubble Bubble 21 mai 2014 15:27

      @jarnicoton : Je fais un constat très terre à terre sur le progrès en général. Les découvertes se font de toutes façon, que ce soit chez nous ou ailleurs. En fauchant les parcelles expérimentales de l’INRA, les écolos préfèrent que la recherche soit faite par Monsanto, même si c’est involontaire. Après, pour acquérir des données, vu qu’on a plus nos parcelles la recherche publique doit en acheter à Monsanto, c’est tout bénef pour les écolos qui peuvent dire sans honte « tous pourris » à l’égard de l’INRA.


    • lsga lsga 21 mai 2014 15:30

      autant je suis pour la recherche sur les OGM, autant je suis contre le fait qu’elle se fasse en plein champs.

       
      Les expériences sur les OGM devraient être fait dans des conditions d’isolement sécuritaires extrêmes, comme on le fait pour la recherche en virologie.
       


    • Bubble Bubble 22 mai 2014 10:38

      @Isga, je peux vous répondre en partie. Pour étiqueter les OGM, il faut faire en sorte que les filières OGM et non-OGM restent séparées. La question n’est pas simple, si l’on considère qu’il peut y avoir des croisements lors de la floraison, que des récoltes de toute une région se retrouvent dans le même silo (et qu’un silo, ce n’est pas gratuit), etc... Pour avoir connaissance de ces mécanismes, il faut pouvoir passer en champ à un moment donné.

      C’est grâce à des essais sur paysage agricole réel qu’on a pu mesurer par exemple que le pollen de maïs n’est plus fertile au delà de 200 mètres et que décaler le semis de 15 jours décale les floraisons et empêche les croisements. Que par contre, le pollen du boulot reste actif longtemps et peut polliniser des arbres à plusieurs dizaines de kilomètres à la ronde, et que c’est en partie pour cette raison qu’on développe des OGM stériles. Ce genre d’information ne peut pas être acquis en laboratoire.

      Par contre, il est évident qu’une variété OGM est créée en laboratoire et que c’est en chambre isolée qu’on teste la stabilité de la variété, pour s’assurer de sa viabilité dans les conditions optimales du laboratoires avant de passer à l’étape plein champ où on est confronté aux maladies, insectes, à la météo aléatoire, à un sol pas optimal...

      Mon coup de gueule va au principe de précaution à la française. Le principe de précaution, à la base, c’est prendre des mesures pour éviter des risques inconnus d’ordre environnemental uniquement. On a transformé ça en risque sanitaire pour faire peur au public largement plus soucieux de leur estomac que de l’environnement, et pas crédule pour un sou. Maintenant, si on ramène le débat en terme environnemental, une question que je pose c’est : vaut il mieux un OGM qui produit son pesticide ou un épandage de pesticide ? Et la réponse est nette, l’OGM c’est bien plus sain. En théorie. En pratique on ne saura pas parce que les parcelles sont fauchées.
      Une autre question à se poser, c’est : quels sont les dégâts sur la faune et la flore sauvage. Et là il y a autant de réponses que d’OGM existants : le coton transgénique en Chine, c’est une catastrophe écologique, mais tout le monde s’en fout parce que ça n’arrive pas dans les assiettes. Le maïs transgénique en France, pas de problème puisqu’il n’y a pas de maïs sauvage en France et que les maïs qui sont cultivés sont déjà des clones sans variabilité génétique.
      Là où ça craint vraiment, c’est les conséquences que cette peur stupide peut amener : arrêter le développement en France et revendre tous les brevets à Monsanto pour que ça se fasse loin de chez nous. Ah bah ils peuvent être fiers les écolos, maintenant les gens sont encore plus flippés et pour les mauvaises causes.


  • antyreac 22 mai 2014 16:01

    Il n’y a pas si longtemps sur AV certains hurluberlus prétendaient que les OGM sont mortels

    Depuis force est de constater que c’est faux et que au contraire les OGM maintiennent en vie des milliards d’individus 

    • Bubble Bubble 22 mai 2014 16:17

      Votre remarque est toute aussi fausse que de dire que les OGMs sont mortels.

      Les cultures d’OGM aujourd’hui ne sont pas du tout vivrières mais destinées à l’élevage ou l’exportation. Le maïs, le coton, le soja et le colza regroupent la grande majorité des OGMs produits aujourd’hui. Le coton, c’est du textile ; le soja, c’est pour l’industrie agro-alimentaire et le fourrage ; le maïs, c’est pour le fourrage, le biocarburant et l’industrie (amidon), et un peu pour l’alimentation au Mexique et en Amérique du Sud, et le colza pour l’huile.


  • antyreac 22 mai 2014 20:00

    Il faut signaler que la recherche sur les OGM est mondiale (et pas seulement aux E-U) et en tout cas concerne tous les pays majeurs du monde.


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