mercredi 20 janvier 2010 - par L’enfoiré

Les tabous toujours au programme ?

L’éducation des jeunes et surtout des moins jeunes est un problème de reconnaissance des tabous.

20090321Salon des parents.jpgPresque 4 ans, depuis mon article "Demandez le programme et corrigez-le". J’y comparais les modèles d’apprentissage dans certains pays européens. Force est de constater que depuis la situation s’est durcie. L’éducation est-elle une affaire de situation conjoncturelle ou structurelle ? Les tabous du diplôme, bien que bien accrochés dans les habitudes, ne sont-ils pas à remettre en question eu égard de certains événements ou faits nouveaux ? 

 

Dernièrement, le film "La journée de la jupe" avait été présenté sur ARTE et sur d’autres chaînes pour lancer un électrochoc dans les esprits des différents acteurs intéressés par l’éducation dans nos écoles.

L’instruction et l’éducation sont devenus de réels sables mouvants. Entre les deux, on ne sait plus très bien qui fait (ou qui devrait faire) quoi et pourquoi. Anticiper les mouvements et les mutations générées par l’évolution de plus en plus rapide des techniques est devenu un véritable cauchemar. De nouvelles spécialités sortent du chapeau notre inconscient. Alors, on suit, on réagit à l’événement au coup par coup et on investit dans le présent pour extrapoler à très courte vue. Plus question de comparer avec le passé. Celui-ci est dépassé. Les écoles sont devenues multiculturelles, multifonctionnelles. Les problèmes du voile à l’école, pour ne citer que cela, n’ont pas encore trouvé de réponse bien nettes. La direction, prise par les éducateurs, n’est plus celle de leur propre volonté. En porte à faux entre ce qui devrait être enseigné comme doctrine et ce qu’elle découvre sur le terrain, plus politique et en relation avec le côté multi-ethnique. L’enseignant, encore réactif, en a marre de réajuster le tir en permanence suite aux sursauts ministériels. Des événements totalement indépendants de l’école justifient la révision du parcours du combattant de l’enseignant qui ne sait plus à quel saint se vouer. Non seulement, l’apprentissage des matières scolaires n’est pas ajusté aux besoins réels de la société, mais l’éducation de la citoyenneté, elle-même, ne l’est pas non plus. Le goût pour les études s’étiole aussi chez ses ouailles. Les sciences n’attirent plus, même si les débouchés existent et ne sont pas limités par un numerus clausus.

Plein de bonnes volontés, ils se réfugient derrière des programmes de plus en plus lourds et ... l’absence du succès assuré. Le risque n’est plus motivant pour émerveiller.

L’enfant est devenu un adulte avant l’âge confronté, très tôt, avec des problèmes de notre modernité qui ne sont pas de son âge et qu’il consomme en sautant la lecture du mode d’emploi et en éliminant, de fait, les effets secondaires. On ne joue plus dans la rue avec ses condisciples, on les coudoie dans la virtualité, sur une toile, par chats interposés. Le stress s’est invité au passage. On se prépare devant les écrans d’ordinateurs par l’intermédiaire de jeux vidéo à une vie plus dure et plus éprouvante que dans la réalité. La compétition, la lutte pour l’existence dans une vie reconstituée dans le virtuelle, fait partie de ce jeu dont on ne mesure les effets qu’après coup chez les jeunes.

L’adolescence était l’âge critique, il ne l’est plus seul pour les mêmes raisons. Dans un monde, où rêver n’est plus accorder à ceux qui en ont le pouvoir, le rêve est effacé d’un trait de plume. Il faut aller plus vite et sauter l’étape de construction de sa personnalité pour tomber dans le préformaté.20090901Internat sans école.jpg

Le long fleuve tranquille ne trouve plus son embouchure. Du coup, un réajustement au niveau parental est peut-être, plus important que professoral.

L’éducation au niveau parental, de premier niveau, n’existe plus, ni au départ, ni dans la continuation et sans repêchage possible s’il n’est pas corrigé très vite. On assume, vaille que vaille, parce que la situation est devant soi sans garde fou. Les excès ou les pénuries vont très vite se manifester. Les grandes questions de la condition humaine, de la coutume n’ont jamais été imprimées dans les gènes. Le désir d’enfanter est vite supplanté par la peur d’être parent dès les premiers déboires. Peur incomprise qui se transmet aux intéressés par simple contagion. Les parents sont de moins en moins là dans un temps synchronisé avec la présence de leur précieux "butin" de vie pour vérifier leur progrès de l’opération "construction".

Pour s’attirer le maximum d’ouvertures, ils tentent d’adhérer dans le club de ses jeunes en "copain". Chaque partie veut rester dans le coup et partager ainsi la même jeunesse. Et c’est vrai, chacun devrait en profiter. Mûrir ensemble n’est pourtant plus à l’ordre du jour dans les deux camps quand les conflits s’amoncellent. L’autorité bien comprise, un modèle de vie restent le fil rouge de toutes bonnes éducations, mais pour cela il faut du temps, beaucoup de temps.

A la maison, pour garder l’église au milieu du village, on n’aime plus trop s’embarrasser de discussions ou de disputes orageuses. Le drapeau blanc est mis. Bien planté dans un terrain miné des conflits de générations. Même la vie de couple n’est plus dans les mœurs comme exemple pour ces jeunes. Les divorces, les disputes, les faibles plages de temps imparties dans les trous restants de la vie active n’apportent pas l’envie et le risque de créer une famille avec l’autonomie financière en prime pour le jeune qui se cherche. Les lois veulent s’harmoniser avec l’air du temps et cherche à diminuer le temps nécessaire pour concrétiser une volonté de séparation en ne prenant pas trop fait et cause de la génération descendante. Insidieusement, tout se met en place de manière inversée dans le miroir sans tain de la vie.

Internet et tout ce qui l’entoure a apporté ce cataclysme dans la manière de donner et de partager l’information. Bientôt des conversations entre parent et enfant par clavier interposé. Plus question de penser qu’il ait pu exister une vie avant ces révolutions successives de la communication tout azimut. Le virtuel de la communication de l’info, le virtuel de la présence parentale, le virtuel de la sécurité ailleurs que dans le giron parental mènent le Web vers le "World Enterprise Beatitude". Dans le monde virtuel, quand le héros reçoit un coup de poing ou de couteau, il réapparaît comme de si rien n’était dans le feuilleton suivant. Dans le réel, la blessure ne se cicatrise jamais, elle s’auto-reconstruit.

Les conséquences de cet état d’esprit ne sont pas minces du côté de la manière de grandir, des solutions pour apprendre, du risque pour l’économie qui se cherche des moyens de produire plus grâce à des coûts réduits au minimum. La motivation de créer sa propre voie, sa propre entreprise avec risques intégrés dans le processus n’est plus à la pointe des revendications.

Quand les études deviennent des investissements à fonds perdus, c’est encore pire. Parfois, les études se prolongent obligatoirement ou volontairement dans un seul souci de sécurité. Obligatoirement, car la sécurité du lendemain, le "cocooning" des parents atteignent aussi les jeunes. L’étudiant tend, alors, à s’aligner pour se donner le maximum de chances dans son imaginaire en diversifiant ses possibilités de carrières quitte à devenir sur-qualifié et donc inaccessible ou trop pointu, plus tard, sur le marché de l’emploi. Les licences et les diplômes se récoltent un à un, dans la douleur des études consenties ou forcées. Alors, tant que cela peut durer, le jeune estime que la situation sera plus cool chez les parents pour le bénéfice de chacun, puisque apparemment, les parents assument et n’expriment pas le besoin de retourner à une époque moins "chahutée". La durée de l’adolescence varie de ce fait de 12 à 30 ans. On ne rêve plus, on compte ou on décompte.

Le suivant dans la lignée, quand il aperçoit le grand frère quitter le foyer paternel pour vivre sa propre vie, avec une tête bien pleine, rester sur le carreau, les envies de l’imiter deviennent toutes théoriques.

Le livre "Ainsi soit-il" de Philippe Van Meerbecke en parle en tant que pédopsychiatre et neuropsychiatre. Fonder une famille devient le problème majeur. Alors, quand cela se corse en plus en constatant, par effet miroir, que le papa de retour à la maison prématurément du travail avec un autre papier en poche, signé pour rupture de contrat, cela décourage encore plus. Si les affaires semblent marcher au vu des résultats financiers des entreprises, les restructurations en cascades, le chômage est en augmentation constante. La crise, pardon, les crises, ont fait perdre l’espoir dans un avenir meilleur.

20090822Entrée des classes.jpgLa vie de prof est de moins en moins facile. La formation avec les programmes scolaires sont toujours là, il faut les passer à la génération suivante et espérer que le reste va se construire sur le tas. Semblable en surface et pourtant très différent en profondeur, le métier de formateur n’est plus ce qu’il était avec une formule ex cathedra. L’école, dépassée par les événements est là pour instruire et faire des hommes heureux dans une carrière professionnelle, ne passe plus qu’un programme. C’est devenu réagir à l’attaque d’un adolescent dans la "douceur" quand la défensive se mue en offensive dans la pratique. L’instruction, avec l’estrade intermédiaire, est passée de mode, et c’est tant mieux. L’autorité de ce type faisait perdre dans l’immobilisme, trop d’occasions de rencontrer les idées neuves en cassant les personnalités. Actuellement, l’étape choisie est en opposition à 180°, avec les risques de mauvaises compréhensions de ce qu’est la vie d’adulte.

La collaboration avec l’esprit d’équipe comme toile de fond, plus d’autorité pure mais non dure, une camaraderie naturelle seraient une solution à privilégier. L’obligation de compétition efface toutes ces envies. Ce qui mène à donner des chances aux meilleurs en laissant les autres en manque. Technique, qui mène à l’extrapolation, compensée en parallèles par de "faux participants", de faux "Rambo" organisés en bandes. Alors, pour le Rambo, motiver son attention par l’instruction n’est plus la bouée de secours, c’est une perte de temps. La violence est une solution automatique pour s’affirmer, sans se construire.

Le "plus" pour motiver et intéresser à son époque n’est malheureusement plus à la portée de tout enseignant, pris par le temps, formé sur des bases dogmatiques et très vite obsolètes dans un programme lourd et condensé.20090626Chomeurs en 2011.jpg Les repères ne sont plus là pour les orienter vers de nouvelles recherches. Les limites non précisées, non ajustées avec celles des autres concitoyens sont à l’origine des dérives que nous connaissons aujourd’hui. Dernièrement, tollé quand une école envisageait de présenter un texte à réfléchir qui imaginait des situations violentes et qui demandait une dissertation sur le sujet. Les adultes n’auraient-ils pas encore remarqué que la violence est présentée et regardée quotidiennement par les jeunes sur toutes les télévisions du monde ou insérée dans les programmes vidéo de jeu ? L’insécurité généralisée qui s’y regarde avec un œil plus attentif que pour les adultes, crée des envies d’extériorisation, de reconnaissance par la bravade pour narguer l’autorité.

On observe parfois bizarrement les deux extrêmes. Imiter un prédécesseur dans un acte de fausse "bravoure", en dédaignant les autres et virer dans la délinquance ou appuyer par le retour à la croyance religieuse, pratiquer le "don de soi" et cela, jusqu’à la mort. Les nouveaux jeux du foulard pour frôler la mort de près n’en sont qu’une représentation. Les médias feront le tam-tam nécessaire pour justifier les deux idéologies de base. La religion en aura gagné un martyr de plus. Le bon gain n’est pas dans la prise matérielle du bien d’autrui mais dans l’exemple et la prise fonctionnelle de l’autre qui parait mieux fonctionner pour faire évoluer le bien commun.

Une réflexion, une remise en question fondamentale des méthodes et processus, malheureusement sans modèle, s’imposent quand la règle de vie naturelle n’est plus très bien définie. A la veille de bouleversements économiques et écologiques, cette prise de contact avec la dure réalité des réformes se fait évidemment après coup, sans préparation ni tests préalables. En retard d’une guerre, en somme.20090912Prof plus de travail.jpg

Alors, on cherche des solutions tous azimuts. Par le départ de la compréhension est certainement une bonne approche des problèmes.

Alors, il y a eu PISA qui désigne le "Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves", et auquel participent 32 pays, avec la coordination de l’OCDE. Ce programme a pour ambition de mesurer les connaissances et les compétences acquises par les jeunes. Évaluations internationales qui dès les années 60, se sont posés la question de millions d’élèves par le monde, des dizaines de systèmes éducatifs et comment se comparer, comment mieux se comprendre les uns les autres et donc, mieux se comprendre soi-même.

20070816Pilote Pénurie.jpgOn parle aussi de socle de compétence. Ce n’est pas évident de s’attacher à quelques dimensions seulement pour pouvoir trouver un terrain de comparaison. Grosso modo la lecture, la langue, les mathématiques et les sciences sont les domaines sur lesquels, il y a eu un consensus parce ce qu’ils pouvaient être mis à la disposition de la société le plus facilement.

Pouvoir lire, pouvoir comprendre sa langue, pouvoir compter, l’essentiel d’avant.

La diversité, face à des systèmes culturels, des origines culturelles différentes, est venue s’ajouter. Comment objectiver dans ce cas ?

Malgré des analyses fines, on ne peut pas détecter par le biais linguistique ou culturel toutes ces épreuves. Le thermomètre, PISA ne permet que de se situer par rapport aux autres externes et pas, en interne, dans chacun des pays concernés, où là, on se cherche encore.

Le fameux acquis, le suivi des acquis démontrait que les compétences en langues, en mathématiques, en sciences, continuent à être loin de la performance demandée.

Dans la pratique, on remarque que les compétences sont très dispersées. La moyenne ne représente pas grand chose. Souvent tirée vers le bas par beaucoup d’élèves faibles qui plombe les résultats. L’origine sociale, véritablement, devrait être tenue comme facteur de correction.

Le niveau socio-économique qui prime sur la plupart des autres caractéristiques des élèves, le fait d’être immigré, n’a quasi pas d’impact par rapport au niveau socio-économique. C’est vraiment un problème de traitement des élèves défavorisés en général et non pas de problème particulier par rapport aux élèves issus de l’immigration. La réflexion doit être intégrée dans la problématique globale du traitement des élèves fragilisés au niveau scolaire ou social.

Du coup, la diversité est devenu primordiale. S’inscrire dans une école de choix est devenu un problème d’égalité des chances plutôt que de corriger l’erreur de la différence.

Les tabous au programme_20.jpgLa semaine passée, le Nouvel Obs titrait un de ses articles "Grandes écoles : comment rester entre soi ?". Comment pratiquer l’ouverture et la mixité sociale ?

"Nous sommes contre les quotas de boursiers dans les grandes écoles et les niveaux des concours doivent être les mêmes pour tous", disait le directeur de L’ESSEC, Pierre Tapie avec le souci de l’idéologie républicaine en réplique avec la ministre Valérie Pécresse, qui proposait 30% de boursiers, pour éviter les filtres sociaux. "Discrimination positive", renvoie l’ascenseur. Élitisme, malthusianisme dans un faux numerus clausus. Résultats, les Grandes écoles dans le CGE ne scolarisent que 5% des étudiants français et diplôment en moyenne tous les ans, 162 étudiants chacun. Les concours sont devenus discriminants et peu adaptés, par trop abstraits, pour se greffer en harmonie dans un profils souhaitable pour une société humaine. Le concours traditionnel ne mesure pas nécessairement le mérite mais force au filtre social. Les "cordées de la réussite" augmentent les chances de plus d’étudiants dans la quantité plutôt que, seulement, dans la seule qualité académique ou géographique.

En Belgique, respecter l’égalité des chances a, pourtant, entrainé des problèmes inextricables et non encore élucidés, lors des inscriptions des élèves dans les écoles du secondaire. Les parents se sont vus, en fille, dans des rues pendant des heures et des jours, pour inscrire leur rejetons. Pour rectifier, l’année suivante, les inscriptions se sont vu tiré au sort. Cette année, nouveau décret dans des listes d’attentes. Comme si ce n’était pas les écoles elle-même qui ne devaient pas se chercher une voie dans l’égalité des valeurs et moins dans l’élitisme concurrentielle entre elles sur la seule renommée.

Les éducateurs de tous bords doivent y mettre un coup dans la rectification de leurs méthodes en les alignant avec les nouvelles normes. Agressivité égale peur remplacée par la sécurité autoritaire et présente dans le futur, égale envie de passer à l’étape suivante constructive d’une existence responsable. Canaliser la violence dans des projets motivants est la seule voie royale. Parler, disserter est une obligation pour ouvrir l’esprit dans la responsabilité et la parfaite reconnaissance de ce que peut être une vie heureuse grâce à soi et uniquement à soi.

Dans un second temps, il sera possible de rouvrir les vannes de la connaissance et penser évaluer les résultats des "chères études". PISA aura son heure de gloire, c’est sûr. Les systèmes éducatifs n’auront seulement pas mis la charrette avant les bœufs. Le socle de la compétence, cité pompeusement et tellement prisée par l’entreprise aura des bases citoyennes moins techniciennes mais plus humaines.

La conception de l’école consiste à sélectionner très tôt. Il faudrait s’attaquer à la racine. Dès le primaire.

Le Science et Vie d’octobre 2009 parlait des connaissances naïves qui entrent à l’école. "Dès sa perception du monde, un enfant tire des conclusions qui, pour lui, ont valeur de vérités. Ces connaissances naïves freinent l’acquisition de savoirs objectifs." Réconcilier logique et intuition est un test qui pourrait abolir les tabous du programme. En France, l’article constatait que 10% des élèves de 3ème ne maîtrisaient pas les compétences de base en mathématiques. La capabilité de la lecture, elle, n’est même pas vérifiée. Le repérage des savoirs "naïfs" de manière expérimentale pour les intégrer aux savoirs proposés en classe pourrait donner un push au résultat final. Le "Projet Coeff", assisté par ordinateur et un programme baptisé "Pirates". Orientation intuitive dans la réalité vécue tous les jours, pour apporter des réponses à un problème. "L’objectif des exercices demandés est d’inciter les élèves à adopter un autre point de vue sur la division, de passer de la représentation de partage à la représentation de distribution". Si le succès est au rendez-vous, la logique et l’intuition, associés, permettraient d’aller plus loin et plus vite. L’élève ne s’adapte, donc, pas à l’école, mais celle dernière s’adapterait à l’élève.

"Avoir une brique dans le ventre" comme se dit le belge, n’est pas nécessairement réservé à la construction d’une seule maison. Une responsabilité humaine se construit à base de briques rouges et de beaucoup de ciment gris. Elle n’est plus limiter dans le temps. De plus, une maison pour une vie qui y pense encore, aujourd’hui. Vu qu’avoir une profession unique pendant la durée d’une vie n’est plus assurée, l’enseignement et les étudiants n’auront plus d’âge et devront se remettre à niveau pour suivre l’évolution des connaissances. Dans la "bagarre", il y aura aussi les "self made men" qui réussiront aussi dans la vie et qui auront aussi leurs mots à dire avec une expérience longue comme le bras.

Faudra-t-il abolir les tabous dans le mortier de cette communication et s’émerveiller de leurs avantages ?

Pas de doute, l’éducation reste un sujet à rebondissements avec des sources et des résultats spécifiques et aléatoires.

 

L’enfoiré,

 

Citations :

  • «  Education – Ce qui manque à l’ignorant pour reconnaître qu’il ne sait rien » Albert Brie

  • «  L’Education est un progrès social... L’éducation est non pas une préparation à la vie, l’éducation est la vie même », John Dewe

  • « La violence n’est pas le but. La violence est le moyen. » , Georges Franju

 



9 réactions


    • L'enfoiré L’enfoiré 20 janvier 2010 12:37

      Salut Shawford,

       Remettre les idées en place, les sérier froidement, c’est un peu ma raison d’existence dans ce milieu virtuel.
       Bonne journée smiley


  • finael finael 20 janvier 2010 16:39

    Il me semble que le problème de l’éducation ne date pas d’aujourd’hui : Platon et Aristote en discouraient déjà, comme le « Tao Te King » et l’enseignement confucianiste à l’usage des futurs dirigeants.

    Je ne crois pas que les jeunes deviennent plus rapidement adultes qu’autrefois, bien au contraire, c’est plutôt l’enfance qui se prolonge dans la vie adulte : Il y a un siècle la majorité de ceux que nous considérons comme des enfants (de 10 à 14 ans, voire plus tôt) se retrouvaient au travail.

    Il ne me semble pas non plus qu’Internet ait bouleversé les habitudes, en tout cas pas encore, l’image de l’enfant « à l’aise avec Internet » est régulièrement démentie par les enquètes et les études. Bien sûr, il sait se connecter, mais sans les connaissances « classiques », il ne sait pas faire la différence ente les informations, le jeu, les rumeurs de toutes sortes.

    De même pour la diversité : jusque dans les années 60, les algériens, congolais, ... étaient français (ou belges) et il fallait bien faire avec.

    Enfin la persistance du modèle traditionnel dans les « bonnes » filières (Louis le Grand, etc ...) montre que nos zélites ne sont pas dupes des apparences.

    Celà fait quand même quelques centaines de milliers d’années que l’homme éduque le « petit d’homme ».


    • L'enfoiré L’enfoiré 20 janvier 2010 17:11

      Finael,

       L’éducation ne date pas d’aujourd’hui. Très vrai.
       Ce qui est nouveau avec notre époque post-moderne, c’est le nombre de générations qui est passé de 1 à 3 générations maxi, à 3 à 5.
       Cela crée des conflits de générations à plusieurs fils.
       Elles entrent en compétitions l’une l’autre.
       
       L’enfance est confrontée à des gadgets de l’adulte depuis le plus jeune âge.
       L’enfant en profite mais pas en ligne dire.
       C’est sûr il y a aujourd’hui un âge minimum pour passer dans l’âge du travail (enfin dans nos biens heureux pays).
       Je voudrais voir les enquêtes dont tu parles au sujet de l’usage d’Internet.
       Eux, la première approche, c’est le jeu. Et le maniement de la souris devient très vite instinctif. L’étape suivante, très rapidement, c’est le jeu vidéo. Des experts en joystick.

       C’est plutôt de l’autre côté de l’échelle des âges que le passage derrière un écran est plus difficile.

       « Le jeune ne fait pas la différence entre informations, le jeu, les rumeurs »
      Là, c’est sûr et certain.
      L’analyse d’un texte viendra bien plus tard, si elle vient un jour dans la partie du secondaire.

       « Diversité dans les années 60 »
      Bon sujet de dissertation qui touche à l’histoire des migrations. Même si cela sort du sujet, je dirais qu’il est clair qu’à cette époque, c’était nos pays qui étaient demandeurs de mains d’oeuvre.
      La migration était voulue.
      Quand on voit ce qui s’est passé en Italie, qui était un pays d’émigrants chez nous pour exploiter les mines et le rejet des migrants venant d’Afrique dans ce petit village de Calabre, on remarque qu’on a la mémoire très courte.

       « Louis-le-Grand »
      Je ne connaissais pas évidemment. J’ai cherché sur Wiki
      Collège de jésuite, mais je m’arrêterai là dans cette partie de commentaire.
      J’ai eu un autre article sur le même niveau : « L’enseignement par l’autre bout » qui va probablement dans le même sens de Louis-le-Grand.

      « quelques centaines de milliers d’années que l’homme éduque le »petit d’homme« . »
      Oui, mais j’aime beaucoup la méthode Socrate.
      Heureusement, un prof qui l’exercerait aujourd’hui, ne se verrait pas obligé de boire la cigüe.
       smiley 

       
       


    • L'enfoiré L’enfoiré 21 janvier 2010 08:11

      Waldganger,

       Merci pour l’appréciation. C’est votre commentaire qui me stimule pour continuer à dénoncer les travers de nos décisions.
       Si vous avez lu mon « A propos », c’est un peu le message que j’essaye de passer.
       Je me répète parfois. C’est évident. J’aborde un leitmotiv.
       L’enfance est bien plus importante que le reste de l’éducation.
       C’est la partie de vie pendant laquelle, il n’y a pas de préjugés, pas de faux semblants
       Tout est encore possible pour l’orientation future. Emerveiller les jeunes qui y pense encore ?

       Moi, qui ai fait partie du système de remplacement des hommes par les machines, je peux dire que dans la « bataille », on a oublié l’homme et le manque à gagner de son côté.

       Extrait de mon eBook :

      "On pourrait me répliquer des questions telles que celles-ci.

      - L’informatique a brisé beaucoup de carrières. Elle a volé la profession de beaucoup d’hommes et de femmes. Tu t’en es pourtant bien porté et tu en as tiré profit, toi, l’informaticien.

      Ma réponse viendrait automatiquement.

      - C’est exact. Je ne répondrais pas avec la réponse habituelle qui dirait qu’on ne va pas contre le progrès et que si ce n’était pas moi, ce serait d’autres qui auraient fait le travail. Il faut avoir une certaine envie de fainéantise pour faire un tel métier. Je dirais que le l’homme n’est pas fait pour le travail idiot. Le travail tel qu’on le voyait dans le film « Les Temps modernes », devait un jour trouver remède. Il est vrai, que les espoirs ont été dépassés par les désespérances. A l’heure actuelle, beaucoup de développements sont programmés pour supprimer de l’emploi et réduire ainsi les coûts. Le « travailler mieux » semble être la solution finale avec l’automatisme des tâches ingrates pour les hommes. Ne plus travailler « bêtement », donc, aussi.

      Mais il y a tant à dire sur le sujet qui dépasserait de beaucoup cet article.


    • L'enfoiré L’enfoiré 21 janvier 2010 11:35

      Chantecler,

       « les places sont chères »
      Absolument. Et l’enseignement coûte cher pour la société, les parents et pour l’investissement de lui-même que consacre un étudiant dans sa formation.
       Les diplômes ne sont qu’un ticket d’aptitudes et pas une assurance de réussite.
       Si vous avez lu, j’ai laissé une place en finale au self made man qui lui connait son métier par l’expérience et qui aura plus d’assurance que celui qui sort frais émoulu des écoles.

       Je viens de revoir mon chirurgien, ce matin. Celui que j’ai appelé Henri dans mon article précédent. Il me racontait que les cliniques et hopitaux sont souvent à la limite du « pouvoir exercé ». La fuite des cerveaux n’est pas un leurre. Les ANPE et les chasseurs de tête ont du travail. Ils recrutent pour d’autres pays.
       Les profession comme traders, évidemment, cela ne s’apprend pas à l’école.

      L’égalité des chances prôné, cela n’existe pas, me rappelait-il.  
       Je l’ai écrit « La technicité n’est plus seule ».
       Il faut avoir du charisme, faire la « pute », absolument. Avec le même diplôme en poche, certains montreront plus haut que d’autres. C’est écrit.

       L’informatique, que je connais, n’est plus ce qu’elle était, je peux vous l’assurer.
       Aujourd’hui, plus qu’avant, il faudra de la mobilité, comme on le connait aux US. Parfois s’expatrier.
      Mon article n’était pas de dénigrer l’école, mais d’essayer d’exalter et de passer outre les programmes rigides et perdre parfois un peu plus de temps avec des élèves que d’autres, quitte à entraîner les plus capables dans le jeu de formation. Le travail d’équipe commencerait ainsi dès le début et non pas la compétition ridicule que l’on connait souvent pour chercher le meilleur.
       smiley


    • L'enfoiré L’enfoiré 21 janvier 2010 11:40

      Vilistia,
       Ca, c’est sûr. La France, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique sont loin de se trouver près de Tchernobil.
       Mais cela ne veut pas dire qu’il faille dormir sur ses lauriers.
        smiley


  • french_car 21 janvier 2010 10:28

     Bonjour Guy, le moins qu’on puisse dire c’est que la rédaction ne vous a pas placé en haut de page ! Du coup notre maître à penser, qui pourtant aurait beaucoup à dire sur l’administration-voyou, et son acolyte qui trouverait sans-doute à faire remarquer que tout cela est de la faute de l’Islam, ne vous ont pas débusqué.
    Je m’amuse de ce que les images puissent s’inverser dans un miroir sans tain, en tout cas vous les observez finement de l’autre côté.
    Le statut d’immigré - disons de "minorité visible - au delà du milieu socio-culturel semble un handicap supplémentaire dans les écoles, mon fils ainé me faisait remarquer qu’il n’y a pas un black fût-il antillais ou réunionnais.


    • L'enfoiré L’enfoiré 21 janvier 2010 11:50

      french_car,

       Le dicton « Pour vivre heureux, vivons cachés », est toujours vrai, non ?  smiley
       PV vit en vase clos, pas beaucoup de risques de ce côté. Il ne lis que ce qu’il produit.
       Je ne cherche pas la profusion des commentaires.
       Un article chez moi, s’il n’apporte pas d’informations, n’est pas un article valable.
       Cela sous-entend beaucoup de révisions tout autour de soi et parfois même très loin.
       Les autres deviennent mes antennes d’informations. L’éducation n’est pas mon domaine, mais je suis observateur et généraliste.

       Avoir une étiquette d’immigré est malheureusement difficilement détachable sans une bonne dose de capitaux financiers ou une spécialité comme le sport. Il faut parfois des générations pour effacer la différence.

       « Mes » images sont celles d’un caricaturiste que j’aime beaucoup par son esprit décalé.
       Son autorisation d’utilisation m’a été nécessaire, évidemment.
        smiley
       


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