mercredi 13 février 2008 - par DESPONDS Didier

Plan « Espoir banlieue », l’aveu des échecs

Le 8 février, N. Sarkozy a annoncé les principales mesures de son Plan banlieue, celui-ci était attendu comme une action majeure de son quinquennat. Le décryptage des propositions inquiète, par la vision des enjeux urbains qu’elles révèlent comme par l’incertitude sur les moyens mis en oeuvre. Par ailleurs, en creux, peut s’y lire le catalogue des échecs des actions précédemment entreprises, en particulier, celles de l’ancien ministre de l’Intérieur.

Il s’y était engagé, il l’a fait, Nicolas Sarkozy a annoncé en grande pompe, le 8 février, le lancement d’un plan banlieue, qualifié de plan « Espoir banlieue ». Afin de bien montrer l’importance du sujet, il en fait un « enjeu de civilisation ». Doit-on comprendre qu’il s’agit de civiliser les barbares qui vivent en banlieue, le terme de banlieue n’incluant pas bien évidemment les communes aisées qui font aussi partie intégrante de la banlieue au sens géographique, soit tout ce qui n’est pas dans la ville-centre.

Attardons-nous sur la philosophie de ces propositions, en n’abordant pas celles portant sur les aspects scolaires qui mériteraient des analyses spécifiques. Certaines renvoient à la classique rhétorique sécuritaire : « Je veux une France qui soit juste, une France qui protège les honnêtes gens, une France qui soit plus sévère vis-à-vis de celui dont la seule idée est d’empoisonner la vie des autres et d’abord celle des habitants du quartier » ou plus loin « nous allons mettre fin à la loi des bandes, à la loi du silence, à la loi des trafics, en donnant une nouvelle impulsion aux Groupes d’intervention régionaux (GIR)  ». Ceux qui pensaient que « l’efficace » ministre de l’Intérieur du mandat J. Chirac était parvenu à régler ces problèmes se retrouveront surpris d’apprendre qu’il n’en est rien.


D’autres propositions mettent l’accent sur l’accès à la propriété : « Je voudrais en finir avec ce postulat idéologique énonçant que le logement social doit être locatif, comme si on ne pouvait pas avoir des revenus modestes et devenir propriétaires  », puis « On ne mesure pas le coût, dû en partie au fait que les habitants des quartiers, notamment les plus jeunes, ne s’approprient pas leur logement ». Posture classique : l’idéologie de la droite en matière de logement l’incite à penser que locatif social rime avec assistanat (vice congénital imputé à la gauche) quand accès à la propriété conduit à la responsabilité (et donc mécaniquement à enraciner le vote à droite). L’accès à la propriété limiterait donc les risques de voir s’enclencher un processus de dégradation. Or, les choses ne sont pas si simples. Que l’on sache, les quartiers des Bosquets à Montfermeil ou de la Forestière à Clichy-sous-Bois, souvent présentés comme emblématiques des difficultés des banlieues, sont des copropriétés et non des quartiers de locatif social. Par ailleurs, le problème central des jeunes est bien souvent de pouvoir décohabiter, c’est-à-dire d’avoir la chance d’obtenir un logement. La question du logement passe en l’occurrence bien avant celle du statut d’occupation. Quant à la solvabilité des ménages populaires lors de l’accès à la propriété, osons espérer que le président n’envisage pas des mécanismes similaires à ceux mis en place dans le contexte des Etats-Unis et ayant débouché sur la crise des subprimes...


L’attention portée au tissu associatif est louable : « L’Etat réglera les petites dépenses en quarante-huit heures avec un simple chéquier ». Mieux vaudrait toutefois ne pas s’interroger sur les mesures prises entre 2002 et 2007 qui ont conduit à l’extrême fragilisation de ces associations, à la suppression des soutiens, alors qu’elles constituent une strate d’acteurs intermédiaires indispensable à une structuration sociale. Il n’est que d’observer le fonctionnement des territoires où le vide associatif laisse démunis les ménages face aux difficultés qu’ils rencontrent. Prendre en considération les attentes des résidents de ces quartiers, les considérer comme des acteurs à part entière, voilà qui serait une véritable rupture dans l’approche traditionnelle des élites françaises.


Le président a affirmé la volonté que l’Etat se réinvestisse dans ces territoires, habituelle rhétorique de tous les plans de ce type. Que penser toutefois de la volonté de « création de deux cents unités territoriales de quartier en trois ans » ? De la part de celui qui a tué dans l’œuf les espoirs suscités par la « police de proximité », en lui supprimant les moyens et en humiliant ceux qui en avaient assumé la responsabilité (voir l’emblématique discours de Toulouse le 4 février 2003) ceci sonnerait-il comme la reconnaissance de l’échec du tout répressif ?

Dans de nombreux domaines, ce Plan ne constitue donc que la réaffirmation des traditionnelles politiques de droite, pimentées de quelques propositions de gauche. Le tout pâtit de multiples faiblesses.

Outre l’inquiétude sur les moyens humains et financiers qu’un Etat prétendument « en faillite » sera capable d’allouer à un tel plan, se pose la question de la mobilisation des acteurs territoriaux, en particulier les communes, qui sont les plus adaptées à piloter les initiatives sur les territoires qu’elles gèrent. À cela s’ajoute la faiblesse de la réflexion sur les dynamiques du système urbain. Les territoires sur lesquels vont se concentrer les efforts ne sont pas des îles dissociées du tissu urbain voisin. Les interactions sont multiples et semblent ignorées. En cela, il est difficile de donner tort à la ministre du Logement, C. Boutin qui a indiqué le 14 janvier : « Je ne crois pas en un plan banlieue, mais en une autre politique de la ville ».


La question des transports est déterminante, les « quartiers de la relégation » sont le plus souvent des quartiers mal desservis, le constat n’est pas neuf. Mais, dans ce domaine, qui dispose des compétences et des moyens pour agir ? Si la communauté d’agglomération constitue l’échelon le plus pertinent, dans le cas particulier de l’Île-de-France, seule la région peut donner une cohérence, en hiérarchisant les priorités et en mobilisant les programmes d’investissement qui leur seront liés. Le plan « Espoir banlieue » n’intègre pas cette dimension.


Dans le cas de l’habitat social, certains de ces territoires souffrent d’un désinvestissement patent des bailleurs. Comment vivre dignement quand les halls d’immeuble sont systématiquement squattés, quand les gardiens ne peuvent se maintenir sur place, quand l’entretien minimal n’est pas assuré. N. Sarkozy quand il était ministre de l’Intérieur s’était attaqué à ces questions en pénalisant le squat des lieux de passage. Attitude caractéristique : s’attaquer aux conséquences, mais non aux causes qui les génèrent. Peut-on disposer d’un bilan sur cette politique répressive ou s’agit-il d’un sujet tabou ? Face à ces différents problèmes, l’une des réponses envisageables consisterait à établir des cahiers des charges beaucoup plus stricts avec les bailleurs afin de les inciter à agir quand il est encore temps et non quand la dégradation a atteint un stade irréversible.


Va-t-on mettre en place une véritable péréquation entre communes riches et communes pauvres comme avait commencé à le faire M. Rocard en 1991 ? F. Amara y semble favorable : « Toutes mes propositions n’ont de sens que si l’on engage une réforme de la fiscalité locale, vers davantage de solidarité partagée », disait-elle le 22 janvier. Ce sujet est éminemment sensible en particulier dans la région Île-de-France où les écarts sont les plus criants. Que des communes ou plutôt des communautés de communes ou d’agglomération bénéficient, comme le leur permet la loi Chevènement de 1999, d’un retour sur investissement conséquent lorsqu’elles ont fait des efforts pour attirer des entreprises cela s’entend, mais que dire des communes bénéficiant d’une considérable rente de situation sans avoir mis en place la moindre initiative dans ce sens. Puteaux ou Courbevoie peuvent se targuer de ne quasiment pas faire payer d’impôts à leurs résidents, ceci n’est pas le fruit de leurs compétences budgétaires, mais de la manne que reverse le quartier de la Défense. Que l’on sache, jamais le président du Conseil général des Hauts-de-Seine que fut N. Sarkozy ne s’est offusqué de cette situation.


Le leitmotiv du taux de propriétaires à augmenter sur les communes populaires renvoie à la question qui fâche, celle du nécessaire renforcement de la loi SRU du 13 décembre 2000 imposant le renforcement du nombre de logements sociaux sur les communes déficitaires. Loi que l’actuelle majorité continue à détester sans être parvenue, malgré ses multiples tentatives, à complètement la vider de sens. Rappelons la tentative du maire de Rueil, P. Ollier, ayant conduit l’abbé Pierre le 24 janvier 2006, lors de l’une de ses dernières interventions publiques à venir à l’Assemblée nationale faire part de sa totale désapprobation.

Le président adore les indicateurs et prétend vouloir être jugé sur ses résultats. Interrogeons-nous sur les critères qui pourraient être pertinents et déboucher à moyen terme sur une évaluation « objective » des effets de sa politique et par voie de conséquence par une notation de celui qui en fut l’instigateur ; plusieurs peuvent être proposés : taux de ménages non imposés sur les communes (en tendance et en comparaison à d’autres territoires), écarts fiscaux entre les communes les plus riches et les plus pauvres, profil social des ménages entrant et sortant de la commune, images des territoires à réaliser par une grande enquête sur la perception des lieux, enquête de satisfaction à réaliser auprès des maires de ces communes, des acteurs de la vie associative, des ménages y résidant. Les méthodologies permettant d’aborder ces thématiques ne sont pas particulièrement complexes à mettre en œuvre, les sociologues comme les géographes les appliquent fréquemment.

Au final, le plan de N. Sarkozy pour les banlieues pourrait ainsi être résumé : des mots, usant et abusant de la référence à Marshall, qui ne peuvent effacer les maux ; des gesticulations qui masquent l’incapacité à inscrire une politique dans la durée ; une vision cloisonnée et non systémique des enjeux. En attendant le prochain...



12 réactions


  • tvargentine.com lerma 13 février 2008 10:05

    Votre argumentation est celle des "profesionnels" du "monde associatifs" qui se remplissaient les poches d’argent public depuis des années et des années pour mener des actions qui apportaient rien à la cité

    De plus,il faut arrêter de subventionner des associations mais aider à la création et au développement de société ,car ce sont les entreprises qui créent de la richesse et de l’emploi et dont les produits doivent pouvoir s’exporter

    Le financement "du monde associatif" n’a fait que niveler par le bas des quartiers entier avec une culture qui laissé la porte ouverture au communautarisme et non à l’intégration ,au déficit des comptes et empêché tout développement économique d’entreprises nouvelles

    Ce qu’attendent les gens (laissons le mot banlieue en dehors de cet article,car nous habitons tous en banlieues) c’est que lEtat accorde une vrai liberté pour développer des emplois de service

    Permettez moi de prendre un exemple

    Est-il normal que les emplois d’aides à la personne soient si difficicle à créer à cause de normes définies par des "associations" pour mieux verouiller le marché  ? alors qu’il existe un d’énorme besoin dans ce domaine

    Est-il normal que ce marché soit pollué par ces "associations" qui n’ont rien à faire sur ces nouveaux marchés ?

    Plus de liberté moins de bureaucratie et arrêtons de subvention ce qui ne le mérite plus et qui n’a fait qu’apporter des échecs et laisser des dettes aux contribuables

     

     


  • GRL GRL 13 février 2008 10:12

    Des mots ne pouvant effacer les maux ?

    Et les maux , quels sont ils ! N’est ce pas l’hypocrisie d’une France entiere qui attendrait depuis trente ans qu’un problème aux racines historiques et anciennes soit réglé depuis un acte présidentiel , en un tour de magie ?

    Quitte à me répeter :

    C’est vraiment l’histoire d’un France qui manque étonemment de courage. On ne pourra bientôt plus alimenter aucun effet d’annonce sur ce sujet , tant celui ci a suscité de promesses et de discours hypocrites. Pourtant les amis , la continuité implacable de ce processus prouve la même chose , et de plusieurs façons :

    Tout changement notoire de la situation des banlieues ne tient évidemment pas dans la décision d’un président mais dans celles que tout un chacun en France peut prendre , par altruisme , ou bien par un consciente nécessité débarrassée de la "peur du pauvre", la nécessité de se dire que ces millions de gens , quel que soit l’état dans lequel il se trouvent aujourd’hui , font partie du pays et que leur destin est lié au notre.

    Ceci se prouve par la continuité d’une attente des français sur la question , alors que la plupart d’entre les français vomissent encore sur toute la composante immigrée d’une communauté de familles de plus en plus pauvres, vomissent de fait sur une culture plurielle, sur l’état de fait , vomissent en quelque sorte sur une partie de leur propre destin. Les discours du président sont par leur nature encore là pour agiter la marionnette d’un certain " on s’occupe de tout mais surtout , bons français , ne changez rien !". Et cette marionnette est celle qu’adorent regarder tous ceux pour qui le lourd et triste constat par lequel seules les mentalités du pays entier pourraient inviter toute cette jeunesse à se dégager du béton, ... est encore impossible. C’est l’avoeu de l’impuissance remis à table une fois de plus car tout le pays est responsable.

    Ceci se prouve également par le refus de donner publiquement et régulierement la parole aux gens des quartiers afin de les laisser eux même définir leur problèmes seuls et leurs attentes eux même , et ce au vu de tout un peuple, dans le témoignage et non dans le rapport privé que l’on adaptera à sa volonté. C’est un manque de courage d’un peuple duquel les présidents qui s’enchaînent ne peuvent encore se résoudre à entrouvrir pour nous tous , la porte de l’entente . La solution est dans l’autre camp , la solution est dans le camp de la France des villes et des campagnes , celle qui a le choix d’unir sa volonté à une démarche d’integration claire ou attendre qu’un ènieme plan échoue, faute de n’etre que le budget d’une bonne conscience au rabais.

    Celà se prouve par l’unique campagne de peur du banlieusard , de peur de la jeunesse , mise en place de manière efficiente dès 2001, campagne qui a éloigné les possibles des deux Frances , à se comprendre et travailler ensemble, campagne télévisuelle , essentiellement , qui a propulsé le ptit flic à l’affiche pour les uns apeurés , et propulsé les machines à laver du toit des immeubles vers la voiture du même petit flic pour les autres instrumentalisés , qui a encore contribué à nous diviser. Non , Jamais , le président n’a eu le courage de dire à la France entière , de faire l’effort de considération et de reconnaissance qui s’impose, parce que si le nabot comme son prédecesseur ont pu gouverner , c’est en partie grace à la peur qu’ils ont pu distiller jusqu’au fond des campagnes. On peut dire tout et son contraire , mais pas sur cette question car ce serait vendre la mèche politique.

     

    Voilà, on ne résoudra rien , rien avec du fric et les yeux fermés , rien sans courage des deux cotés , nos destins sont liés , et chaque regard tourné vers ses pieds , chaque dialogue vers des réponses toute faites , sont des regards et des mots qui s’ignorent ... ennemis de la France ... mais qui ont fait et font encore leur méticuleux travail de sape , relayé aujourd’hui par la réponse de la banlieue en terme de violents partis pris.

     

    Chaque frein à la rencontre des deux mondes est une charge pour tout le pays, chaque peur panique installée en monsieur madame ou mademoiselle , est un frein au développement du pays. Parce que nos destins sont liés, parce que nous sommes à l’écriture des dernieres pages d’un livre qui racontera bientôt l’histoire d’une France qui a échoué dans l’intégration de tout ceux dont les aïeuls se battaient pour un pays qui n’étaient pas le leur , reconstruisaient un pays qui n’étaient pas le leur , et se voyaient refusés la moindre considération dans un pays qui, une fois libre et reconstruit de leur mains, était tout de même devenu un peu sinon totalement le leur. Cette histoire serait alors celle du mépris.

    On doit , nous devons tous, ce message de reconnaissance publique, franc et sans détour , à plus de la moitié de nos pauvres. L’ouverture du discours de la réconciliation , commence par un "merci" car il sera impossible de ne pas reprendre l’histoire commune ... à l’endroit où nous l’avons laissée.

    Mais ce merci ne vient pas , et devient de plus en plus difficile à donner au fur et à mesure que, de chaque coté des deux Frances , les générations nouvelles perdent le contenu historique , perdent les raisons de la continuité , de l’entente, pour ne garder que peur malaise et ne recevoir pour ceux dont nous parlons, que la mise au ban et le fats discours.

    Alors de mon coté , c’est tranché, oui, mais en réaction à l’hypocrisie d’un ènieme plan banlieues, si l’on a encore quelque chose dans les côtes et quelques souvenirs , on ne peut qu’etre tranchant.

    Merci de votre lecture.

    GRL

     

     


  • pallas 13 février 2008 12:24

    Pourquoi toujours mettre en Negatif les coms de Lerma ?. ce qu’il dit est simple, nous vivons tous en banlieue et qu’il faut arreter de stigmatisé un ensemble de territoire auquel il y a un manque certain d’infrastructure et de societe. L’idée avant tout, ne devrait pas de financer des associations dont ont ne saient pas ce qu’elles font, car aucuns resultats, n’y leurs but. La vrai aide aux zones desertés devraient etre la creation d’infrastructure et l’aide aux habitants du quartier de crée des entreprises. sa veut dire crée un pole economique interne, c’est le cas dans toutes les zones, sa rapporte de l’argent a la municipalité qui peut investir cette somme pour amelioré la commune et ainsi de suite. la delinquance en soit, beaucoup trop de publicité est faite sur sa et justifie un certain regard politique de decideurs qui se donne une image. La violence en banlieue apporte bcp plus qu’elle ne crée de degats pour le milieu du monde politique, sa permet avant tout d’afficher une image de conquerant et une publicité de sa propre image. Une police normal devrait etre installé et non plus une police de proximité ou autre chose. ces banlieues deserté ont comme par hasard aucuns grand commissariats. La police a bcp plus d’effectifs dans les zones a habitations bourgeoises, ce n’est pas un hasard. le découragement perpetuel des individues qui ont des diplomes ou qui sont honnetes, car ont ne leurs donne pas la chance d’avoir un travail, l’humiliation d’une categorie social est manifeste et ne peut qu’entrainer un desespoir ou les plus faible se suicident ou se defoncent, d’autres deviennent fous. Il serai interessant de comptabilisé sur le cas du nombre de suicide dans les banlieues desertés et aussi dans les banlieues de riches. Il serait tout aussi interessant savoir le nombre d’effectif dans les banlieues riche et celle desertés, dite pauvre. Il y a une vaste hypocrisie dans cette histoire de la part de ceux qui disent vouloir sauvé la Banlieue d’elle meme et qui font articles sur articles pensant avoir trouvé solution miracle. Deja au niveau de l’urbanisme, les immeubles sont moches de l’exterieur, le regard sur le conformisme architectural est sans appel, c’est triste, gris, sans aucuns gouts. Les habitations de Paris sont tres beaux a coté, les architectes n’ont pas penser a la Beauté visuel et de l’impact psychologique fait sur l’habitant qui aimera ou il vie. Voila des points clair et que evidemment tout le monde passera a coté, apres tout je ne suis qu’un pauvre Banlieusard qui ecrit mal, les gens qui ont fait des hautes ecoles avec une tres belle orthographe car Papa et Maman ont pu leurs payer des hautes etudes, connaissent mieu que moi et ceux de ma situation ma réalité, a vrai dire je ne suis qu’un gueux, pour autant ce Gueux a discuter avec des Elites veritables qui Eux vous considerent comme des gueux, la boucle est bouclé je pense ? .

     


    • pallas 13 février 2008 12:29

      je corrige une phrase.

      "Il serait tout aussi interessant de savoir le nombre d’effectif de la force policiere dans les banlieues riche et celle desertés, dite pauvre."

       


  • pallas 13 février 2008 12:59

    De plus le fait de montrer perpetuellement a la television des individues tel que les Zidanes qui gagnet des millions a la television simplement en tappant dans un ballon, font que les personnes pauvres veulent avoir se confort de vie. Pourquoi blamé les jeunes parti a la derive qui sont exposé a la publicité, "soit riche, achete, achete, achete". La television a une part la dedans, ainsi que le peuple lui meme qui s’enfonce dans la betise la plus total, ecoutant des Ruquiers qui font de la pub anti Culture, la culture c’est pourri, c’est nul, c’est ringard, ce qu’il faut c’est etre riche, riche, riche, riche. Comment voulez vous que les habitants des quartiers qui sont rejetés de la societe et en plus polluer sans arrets de publicité et d’information faisant de l’argent roi, facile a obtenir. Notre societe est la derive la plus total, le symptome de la Banlieue est une crise bien plus profonde qui touche toutes les categories social et sociaux professionnel, tel que l’education celui du monde hospitalier, ou les jeunes generations ont reçu une education plus que limité, ne sachant pas faire d’auto critique, regardant la television, repetant ce qu’ils voient, si vous regardez bien, le probleme est bien plus complexe et grave et sa s’interposent et s’entre choque.


  • GRL GRL 13 février 2008 14:32

    @Pallas et aux autres

    D’accord avec tes arguments Pallas.

    Je ne suis pas né ni n’ai grandi en cité , mais , mais un jour j’y ai atterri et j’y ai vécu de 1995 à 2001. C’est dans cette période que l’on est passée de l’ère des cités plutôt calmes à celle des cités tres violentes , avec un tournant net dans notre cas à Toulouse, la mort du jeune Habib au Mirail qui a réveillé le premier vent de colère inter cités , qui nous a vus mis en quarantaine, encerclés de flics , privé de transports , et au couvre feu chaque nuit . De grands cortèges de familles partaient au matin travailler , à pieds , puisque plus de ligne 38 , et nous retrouvions la vie urbaine toute normale deux km plus loin , hors de la ceinture. A ce moment là , la cité avait marqué un point , la police perdu un gros morceau de la confiance qu’elle devrait susciter en nous, le jeune Habib avait été descendu par un flic , à froid , comme une bete , pendant qu’il tentait de voler une voiture. C’est ce que l’information a relayé apres enquete et toutes les tergiversations qu’on imagine devant un tel scandale. Et les cités avaient dit non , ensemble.

    Mais en 1995 , lors de mon arrivée :

    La remarque première , ce qui m’a touché d’entrée , le nombre de gueules cassées , ayant des pathologies psy ou / et des dépendances toxico , en proportion tout simplement inimaginable de l’extérieur . une simple question dans ce cas : Comment de tels endroits pouvaient réunir autant de fous , d’instables de gens qui , rien qu’en leur parlant , donnaient déjà le profil d’hommes et de femmes qui ne connaitraient jamais le monde stable, la vie en societé tel que le pays la voudrait , des gens qui avaient besoin de soins et qui n’en avaient pas toujours , ou bien par intermittence. Aide alimentaire , menu profits ici et là , abandon sanitaire, la misère. Ces fous ne l’étaient pas forcément avant de venir ici , ils l’étaient devenus , devenus.

    La deuxieme chose qui m’a touché fut l’amour lorsqu’il est shooté au desespoir. Combien de nuits à ne pas dormir, paumés, à refaire le monde, à se raconter l’histoire des uns et des autres, oui , dans les milieux multiculturels , on est tres curieux de l’origine , l’histoire des uns et des autres. D’où viens tu , tes parents ils étaient où , et pendant la guerre , et apres la guerre , oui , on parle politique , tout de suite, tres vite . Les gens des cités , des banlieues , ont pour beaucoup d’entre elles , à cette époque , une grande connaissance de leur histoire, une identité qu’on accepte de placer au milieu de celle des autres quelle qu’elle soit , et à cette époque là , on ne parlait de confession que du bout des lèvres , ou sinon , pas du tout. Mais l’on rêvait tous notre vie, ensemble , dans les nuits rassurantes , rassurantes de se dire qu’ils dorment tous en ville , alors nous faisions notre petit bout de chemin nocturne , enfumé , bétonné certes , mais ce petit bout de chemin indispensable à tous ceux qui n’ont pas de projets mais que des rêves, et dans les yeux des uns , des autres, il y avait de l’amour, même dans la colère, même dans la folie, l’on allait parler et mettre des couleurs pour que tuer le gris béton , on allait tous donner le plus d’émotions de nous même , en paroles mais aussi en gestes de solidarité des uns envers les autres , et surtout en respect de la différence. Nous connaissions tous les familles de tout le monde et c’était plus qu’une fierté de se les présenter , çà donnait à nouveau l’occasion de témoigner d’un passé mouvementé, d’en témoigner avec amour , amour et douleur, pour ne pas oublier qui nos anciens sont et de quel moment de l’histoire nous sommes sortis , chacuns . C’est de la richesse , contée avec amour . C’est ce qui brillera à jamais en moi , dans un pays où l’on paye pour que nos vieux meurent loin de nous, où l’on abondonne l’individu dès qu’il ne sert plus. Richesse , amour , ah , oui , et fierté aussi.

     

    La troisieme chose qui m’a touchée , c’est la période de déculturalisation , d’écrasement culturel , et bientôt médiatique , qui allait voir en quelques années , le hip hop des poètes laisser place à celui des marchands, la culture urbaine , produit de la rencontre , liant possible d’une entente espoir , tuée , les rappeurs intelligents se voyant dévalorisés au profit des plus idiots , la culture Gangsta tuant le formidable élan old school revival , tuant le travail des monstres de culture que l’on rencontre dans les cités, de ceux qui ont contribué à sauver le vinyl , tuant les références du parler vrai , du parler fort , de la poésie acrobatique, l’industrie du disque et le circuit de la promotion faisant alors une vraie campagne d’assassinat culturel, favorisant l’image du bandit plutôt que les messages vrais émanant des quartiers. Ils furent précédés ou relayés , je ne sais , par les vendeurs de fringues de sport , qui observaient déjà les manies vestimentaires pour adapter des collections " branded " , faisant alors des jeunes , de vrais panneaux publicitaires ambulant pour Nike , Addidas et la clique. Récupération et buisness , tuant le produit culturel de nos rencontres déjà complexes à réaliser , tuant le lien et les mots qui travaillaient à ce que l’on se rencontre et à ce que l’on s’accepte en paix , tuant l’espoir , et touchant de plein fouet , les plus jeunes, les jeunes ados. Criminels ont été les marchés du disques et leur choix de l’époque , criminels , et à mon avis , volontaires. Le bandit était soudain respectable , le caïd valorisé , la grosse chaine et le flingue aussi , la grosse caisse et le cul , bref , tout ceci , ils l’on vu dans la télé les jeunes , lorsqu’ils ont vu les premieres personnes issues de leur milieu dans la télé , c’était pour représenter çà, ... alors qu’il y avait tant d’autres choses , tant d’autres belles choses à montrer ...

    Vous croyez vous tous , qu’on résout çà avec du fric  ? Ces petits lachers d’argents sont messieurs dames , ce qu’un monde hypocrite donne d’une main , pendant que de l’autre , il fabrique des fous , il tue des cultures , détourne des messages , se sert de la misere pour en gagner encore plus. Eux , les habitants des quartiers , sont les victimes d’un monde de salauds , je le pense et vous le dis . On leur a bouffé l’âme et certains sont devenus des monstres , le coté obscur de l’hypocrisie d’une France et de ses discours , le coté obscur d’une France dont ils font à jamais partie, comme vous , vous tous !

    Vous croyez pouvoir les payer pour qu’ils se taisent , maintenant , naïfs , naïfs ceux qui le pensent . 

    Merci de votre lecture

    GRL.

     


  • aquad69 13 février 2008 16:39

    Bonjour GRL,

    extraordinaire ; votre discours aurait tout aussi bien pu être tenu dans un quartier populaire en 1780.

    Question : vaut-il mieux que les choses s’aggravent encore pour préparer un basculement ?

    En 1789, derrière une certaine aristocratie déchue, il y avait encore des élites et des couches populaires responsables et fières, et une certaine autonomie économique et culturelle du peuple. Qu’en est-il aujourd’hui ?

    Je suis d’accord avec vous : le pire, ce n’est pas de priver les gens d’argent, mais de les dévaloriser en détruisant leur autonomie, leur culture et leurs modèles identitaires, puis en les remplaçant sous prétexte d’"évolution" par des silhouette médiatiques postiches et pipées, "à la mode", définies uniquement par le fait d’être "branchées" et par leur aisance et leur niveau de consommation.

    Le développement des téléphones portables pour ados en est un cas d’école chez nous, mais aussi tous les mythes de "libérations" sociales ; c’est aussi comme ça que l’on infecte et que l’on tue les cultures des pays du tiers-Monde et la télévision en est le vecteur le plus nuisible, évidemment. 

    Bien sûr que tout celà est de l’ordre du cliché et des vieilles rengaines, mais il n’y a rien de moins original et de plus permanent que les vérités de base, et celà ne les rend pas moins indispensables à comprendre.

    La morale de tout celà, c’est que pour les peuples des cités et des banlieues démunies, Français ou non, mais aussi pour les peuples Africains et tous les spoliés du Monde entier, le pire serait de garder encore un quelconque espoir en les institutions officielles et autres organismes de même nature, en les Etats et les nantis qu’ils représentent, et de garder une quelconque illusion quand à leur bienveillance.

    Il faut se rendre à l’évidence : les nantis et les puissants de ce Monde ne rendront aux "damnés de la terre" ce qui leur revient de droit que contraints et forcés, et il est inutile d’en appeler, non seulement à leur générosité, mais tout simplement à leur clairvoyance.

    Cordialement Thierry

     


    • GRL GRL 13 février 2008 17:12

      Sauf que dans le cas qui nous occuppe , celui la descendance des cités , des enfants du confinements social , la continuité de cette politique d’ignorance et de mépris est en train de bousiller des vies et des vies , des vies de jeunes dont la santé mentale est parfois terriblement affectée , faute en tout premier lieu de les avoir laissés se construire une identité, problème complexe dont je témoigne plus haut , mais qui commençait à trouver solution , par le seul organe d’interpénetration social dont on dispose quand le boulot n’est pas au rendez vous , la culture. Mais cette nouvelle identité a fait peur à la France et qui continue visiblement à faire peur. Cette idée là , précisément doit évoluer , c’est notre seule chance , militer pour que la France riche , pas l’autre , change en premier et ouvre ses bras à la France pauvre sur le plan identitaire, au lieu de fabriquer les monstres anonymes par laquelle elle se fera un jour manger. 

      c’est le pays entier qui devrait avoir honte , surtout à l’heure où le président revient à la charge avec une poignee de dollars de plus .


    • GRL GRL 13 février 2008 17:37

      Et donc en réponse à votre question , mon avis est non. Attendre un basculement d’un peuple qui possède ses revendications et peut conduire la prise de la forteresse , oui , mais ce n’est pas notre cas . Parmis ces jeunes , trop n’ont plus les moyens d’exprimer avec mesure et cohérence , ils n’ont que les poings.

      Rétablir un vrai dialogue , et un dialogue public au dimensions nationales, pour que dès maintenant , les deux Frances se réhabituent à parler ensemble, acceptent enfin de se rencontrer en l’état, dans une logique de consciente nécessité et de survie nationale. Si nous ne la trouvons pas , il n’y aura pas de 1789 romancée à souhait , et de petit gavroches dans les rues, non ce sera la boucherie.

      Qui , qui veut çelà , d’un coté comme de l’autre , ou encore qui croit dur comme fer en etre à l’abri ?

      Notre président fait des propositions dans une continuité de renoncement à une époque ou le renoncement consiste à donner son ventre au couteau , consiste à mépriser jusqu’à la mort. Qu’on se le dise, les jeunes en question, eux continuent de grandir et arrivent bientôt en âge de faire. Leur mental , leur conscience leur dira de faire quoi , à votre avis ?


    • aquad69 13 février 2008 18:36

      @GRL,

      et, de fait, 1789, et la terreur qui a suivi, a été une boucherie qui n’avait rien de romantique, en effet ; celà n’est évidemment pas souhaitable, en aucun cas.

      Mais quand au sursaut des Français que vous espérez généreusement, on aimerait vous donner raison et participer à cet espoir ; mais, après avoir vu comment se passent les élections chez nous, avoir constaté que les seule réactions populaires de protestations aux abus sont celles des corporations menacées dans leurs acquis, et que dans les sphères gouvernementales, entre autres, on ne trouve personne qui ait le caractère et le courage élémentaire d’oser échapper à la logique des clans et à la fatalité libérale de l’intégration européenne, par exemple, je reste profondément pessimiste.

      Avec tout mon respect

      Cordialement Thierry


    • GRL GRL 14 février 2008 10:16

      A mon tour de dire , extraordinaire ... on a beau l’écrire noir sur blanc , l’on vous répondra toujours quelque chose comme " oui mais personne ne fait rien " ... mais ce que je vous dis , c’est que le président ni personne d’autre n’y pourra rien tant que la France , tous les français , donc vous aussi je présume, auront fait cette démarche en eux. Combattre l’hypocrysie , c’est la combattre chez soi , en premier , et désolé , mais c’est ce tout petit mécanisme là , à l’échelle d’un propos qui démontre que l’on a pas encore compris qu’il y a un pas à faire , que tout un chacun a un pas à faire , de la façon qu’il jugera la meilleure , mais un pas à faire soi même , à inventer , mais pas attendre que son voisin s’en occupe.

      Allez visiter les quartiers, allez vous ballader, prenez la mesure de la réalité, essayez d’entrer en contact avec des gens là bas, de parler, et vous verrez que les revendications arriveront toutes seules en vous même. Un président est un déclencheur , peut effectivement lacher des directives , exprimer des voeux , donner une information libératrice de puissance, d’énergie populaire, c’est le pouvoir vertical.

      Mais la démocratie est ainsi faite , si le peuple se met à demander des choses avant tout précises, haut et fort, si le peuple a compris, si les citoyens font la démarche de se dire que tous ces gens ne peuvent en aucun cas rester dans cet état, si l’on refuse le petit chèque qui fait taire tout le monde pendant un an tout au plus, si tout celà devient clair dans l’esprit des français, n’importe quel président pliera. C’est l’aspect hoirizontal de ce que donne à mâcher l’os de la démocratie . Par le peuple , on avait dit par le peuple ! Et bien c’est qui le peuple ? Nous !

      On pourra toujours dire que c’est utopique, pour moi, çà revient aussi à entendre " ce n’est pas mon problème " ... et moi je tente de vous expliquer que c’est votre problème aussi, le mien aussi , celui de nous tous ! Alors on fait quoi maintenant ?


  • Céphale Céphale 14 février 2008 07:49

    Je suis parfaitement d’accord avec l’auteur : de simples gesticulations.


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