mercredi 13 avril 2016 - par PRCF

Pour de nouveaux « Jours Debout » par Georges Gastaud, réflexion sur un article de Frédéric Lordon

Par Georges Gastaud, auteur de « Marxisme et universalisme », syndicaliste de lutte et militant franchement communiste.

POUR QU’ADVIENNENT DE NOUVEAUX « JOURS DEBOUT ».

Réflexions sur un article de Frédéric Lordon. Par Georges Gastaud*.

Dans une analyse récente et intitulée « Nous ne revendiquons rien », Frédéric Lordon cloue au pilori, comme ils l’ont bien mérité, ces nouveaux chiens de Berger de l’oligarchie capitaliste que sont les pseudo-syndicalistes de la « proposition » rosâtre et de la « négo » jaune orangé.

Il faut en effet s’interroger sur le cadre précontraint de la revendication : il est aujourd’hui fourni par la « construction » euro-atlantique qui sert de référentiel commun à la droite et à la « gauche » néolibérale en place, bref à ce Parti Maastrichtien Unique qu’a déjà rallié sans le dire un FN de moins à moins enclin à faire de la sortie de l’euro un préalable à la gestion bleue Marine du capitalisme « français ». C’est en effet cette UE supranationale des guerres atlantiques (que l’article de F. Lordon ne nomme pas comme telle mais que son auteur a suffisamment fustigée par ailleurs) et de la social-fascisation en cours qui présélectionne, au moins depuis 1992, les maigres « revendications » euro-compatibles que la Confédération européenne des syndicats est chargée d’estampiller : à l’instar de la loi Macron ou du Job Act de Matteo Renzi, la prétendue Loi El Khomri se contente de transposer en droit national les sommations de Bruxelles en matière de dérégulation des marchés nationaux du travail.

Revendications révolutionnaires

Toutefois il convient selon nous d’aller plus loin que ne le fait la brillante analyse de Lordon si l’on ne veut pas seulement nourrir une version radicalisée, et finalement impuissante, des Indignés refusant « le système » mais épargnant ce saint des saints de la domination qu’est le pouvoir politique d’Etat. Pour relativiser, ébranler et abattre l’ancien cadre oppressif, il faut ne serait-ce qu’esquisser le nouveau cadre que l’on veut promouvoir : et cela s’appelle toujours révolution ! Arrimée à ce nouveau cadre révolutionnaire, que nous persistons à appeler socialisme*, la véritable revendication syndicale – qui doit partir des besoins sociaux démocratiquement définis par les salariés et qui n’a cure de ménager les profits patronaux – ne saurait s’opposer à l’insurrection citoyenne. Contre le « réformisme » d’un Bernstein acceptant en principe la propriété capitaliste, mais aussi contre le gaucho-anarchisme infra-politique, le dialecticien matérialiste qu’était Lénine refusait à la fois le réformisme sans réformes et le révolutionnisme abstrait quand il remarquait déjà que « les réformes sont la retombée des luttes révolutionnaires »…

Affirmation et négation.

Tel est l’espace latent mais toujours ouvert d’un syndicalisme de classe et de masse qui ré-articulerait dialectiquement le refus catégorique des régressions – dont le retrait serait toujours posé en préalable absolu –, à des revendications de rupture porteuses en filigranes du nouveau cadre révolutionnaire et appelant par cela même à briser l’ancien. Car dialectiquement, l’affirmation et la négation ne s’excluent pas, l’affirmation radicale nourrit la négation déterminée et celle-ci appelle comme sa négation propre l’affirmation d’une proposition dépassant le cadre de l’affirmation première. De sorte que si un peu de spinozisme « affirmatif » nous éloigne de la dialectique matérialiste, davantage de spinozisme nous en rapprocherait : « toute détermination est négation », disait déjà le grand rationaliste néerlandais…

Prendre politiquement « parti »

Mais cela ne suffit pas. Comment porter politiquement une alternative qui soit authentiquement définie par et pour les travailleurs salariés ? Comment éviter que cette alternative ne soit émoussée et absorbée par le sous-cadre non moins pré-contraignant d’une petite-bourgeoisie intellectuelle fort noble et fort bien intentionnée, mais structurellement inapte à dépasser le vieux cadre tribunitien de la « révolte » et de l’ « indignation », fussent-elles « nocturnes » ? Autrement dit, comment porter, y compris dans le cadre de vaste mouvements revendicatifs de classe et de masse partis du terrain principal : l’entreprise capitaliste (privée ou d’Etat), une alternative réellement construite par le monde du travail prenant politiquement parti pour et par lui-même ? Comment faire en sorte que, parce qu’il aurait préalablement affirmé son hégémonie organisatrice en dépassant le « réseautage » petit-bourgeois et son fétichisme de l’inorganique, le mouvement ouvrier et populaire de notre temps porte un nouveau projet politique plaçant à nouveau « le monde du travail au centre de la vie nationale » : c’est ce que prescrivait déjà en 1943 le programme du CNR intitulé Les jours heureux qu’avait fortement influencé le PCF clandestin, dont les bataillons FTPF et FTP-MOI étaient la force de choc de la Résistance armée ?

Dialectique du mouvement populaire et de son avant-garde en reconstruction

Cette question est d’abord celle du Parti communiste, que posèrent Marx et Engels en 1848 alors que la classe ouvrière française alors désorganisée ne cessait de verser son sang (1830, 1848…) pour porter au pouvoir de nouvelles fractions bourgeoises, et elle est encore plus incontournable aujourd’hui, alors que les appareils d’Etat se sont continentalisés. Ce n’est pas l’effondrement, dans des conditions historiquement données où la trahison avouée des chefs gorbatchéviens ne fut pas un élément subalterne (même s’il est loin d’être le seul, nul n’en disconvient !), de ce que M. Lordon nomme ici l’ « alternative communiste » qui neutralise désormais les luttes et qui leur interdit de viser, donc de menacer le pouvoir et de le placer socialement sur la défensive : c’est au contraire l’absence persistante d’un vrai parti communiste, dont l’espace est aujourd’hui stérilisé par le PCF euro-constructif et socialo-dépendant. Dès lors, le pouvoir capitaliste n’a plus « rien à lâcher » ; au contraire, il se voit en position de tout reprendre comme l’avouait crûment le grand patron Denis Kessler dans un édito fameux de « Challenges » (novembre 2007). Rappelons à ce sujet le mot d’Yvon Chotard, prédécesseur des deux Gattaz à la tête du MEDEF et conseille très écouté de Giscard d’Estaing. Chotard ayant déclaré qu’ « on en fait pas la même politique avec un PCF à 20% qu’avec un PCF à 10% », Giscard, puis Mitterrand mirent au cœur de leurs septennats successifs l’objectif – depuis lors pulvérisé ! – de réduire le PCF à 15% des voix : et les dirigeants « mutants » et « refondateurs » du PCF y aidèrent puissamment en engageant, sous le nom de « mutation », la social-démocratisation intégrale de leur parti ; laquelle, comme de juste, favorisa le glissement néolibéral du PS, lequel accéléra à son tour la dérive actuelle de la droite vers le lepénisme. Et si le glissement à droite de l’arc politique français avait commencé… à l’extrême gauche, par l’abandon du marxisme-léninisme inlassablement censuré et diabolisé ?

Encore le PCF était-il encore alors, malgré l’effeuillage idéologique croissant auquel il commença à se livrer dès 1975, un vrai parti communiste ancré dans la classe ouvrière (cellules d’entreprise et de quartier), imprégné de l’esprit d’Octobre 17 et du Front populaire, associant l’Internationale à la Marseillaise, refusant frontalement l’Europe capitaliste, défendant les noms maudits de Robespierre et de Lénine… et faisant de Marx tout autre chose qu’une icone décorative…

Et si, à la veille du centième anniversaire d’Octobre 1917, la question communiste et même, osons le mot, un nouveau défi léniniste retravaillant l’idée d’avant-garde populaire à la lumière d’une lecture critique mais constructive du passé, redevenait l’actualité alors que le PCF officiel veut piteusement s’insérer dans la primaire socialiste et que sa direction s’interroge gravement sur sa propre appellation par la bouche de M. Dartigolle ? Nulle opposition, bien au contraire, entre cette idée d’une avant-garde fortement organisée DE la classe ouvrière, au sens le plus large et le plus « moderne » possible du mot (car tous les prolétaires ne sont pas en col bleu !) et l’idée d’une organisation des masses en « communes », qu’on les appelle ainsi ou soviets ouvriers et paysans, comme ce fut le cas en Russie en 1905 puis en 17. C’est lorsque cette dialectique de l’avant-garde et de la démocratie populaire de masse se grippe faute d’un parti communiste de combat (c’est un fait d’expérience que toute insurrection populaire dénuée d’état-major court à la récup ou à l’écrasement sanglant), ou faute d’auto-organisation des masses(quand l’avant-garde se bureaucratise et que la démocratie socialiste devient purement formelle) que le capital, un moment étourdi par l’élan révolutionnaire, reprend l’offensive et reconquiert les citadelles ouvrières « à partir de leur donjon »…

FR.A.P.P.E. !

Mais la question du parti de classe ne saurait se concevoir en dehors de celle de la stratégie : certes, F. Lordon a le mérite de mettre en avant la gauche de gauche qui, de fait, commence où s’arrêtent les gesticulations clownesques d’un Montebourg pour le produire en France, pardon, pour le made in France*. Cependant, cette proposition d’apparence radicale ne suffit pas selon nous.

Pas seulement parce que cette gauche de gauche, qu’ont édentée des décennies d’anticommunisme et d’antisoviétisme de confort, est aujourd’hui hors d’état de représenter le large mouvement syndical et estudiantin motivé par le refus de la loi El Khomri**.

Pas seulement parce que, dans les manifs, nombre de jeunes et de salariés se déclarent « apolitiques » et qu’il ne faut pas conforter ce qui n’est pas une force, mais bien une faiblesse liée aux félonies répétées des états-majors du mouvement populaire.

Pas seulement parce qu’il ne faut pas seulement unir les salariés, mais qu’au-delà d’eux, il faut fédérer ce qu’on nommait naguère les « couches non monopolistes » en voie de précarisation radicale : artisans écrasés par l’ubérisation néolibérale, paysans désespérés par les prémisses du Grand Marché Transatlantique, couches intellectuelles smigardisées qui devraient apprendre du mouvement ouvrier qu’elles prétendent si souvent « éclairer » et piloter.

Mais parce que la classe des travailleurs salariés ne pourra s’unir (public et privé, industrie et « services », ouvriers et employés, « manuels » et « intellectuels », actifs, retraités, étudiants et chômeurs, Français et étrangers) tout en fédérant les autres couches non oligarchiques, qu’en édifiant un large FRont antifasciste, Patriotique, Populaire et Ecologique (FR.A.P.P.E. !) « frappant » à la fois sur l’UE néolibérale et sur le Rassemblement bleu marine, cette aile marchante de la libéral-fascisation de moins en moins rampante de notre pays. Très au-delà de la « gauche de la gauche », dont une bonne partie, hélas, vomit la nation, abandonne le drapeau tricolore aux Le Pen et cultive le mythe désarmant d’une « autre UE sociale, pacifique et démocratique », il faut rassembler majoritairement notre peuple sur l’idée des « quatre sorties » : de l’euro, de l’UE, de l’OTAN, et en perspective, du capitalisme lui-même.

Vers un nouveau défi léniniste ?

Car quoi qu’en pensent ceux qui confondent la fascisante criminalisation du communisme historique avec l’indispensable critique constructive de la première expérience socialiste de l’histoire, le léninisme ne consiste pas à isoler la classe laborieuse dans le solo funèbre d’une « révolution permanente » mal comprise, mais à reconstruire avec elle les outils de son auto-émancipation : parti communiste ancré dans les entreprises, syndicalisme de classe, lutte des idées menée sur la base d’une recherche marxiste affrontant l’actuel, large front des républicains progressistes, internationalisme prolétarien de nouvelle génération. Sans cela, impossible de pousser jusqu’au bout la lutte anticapitaliste, de résister à l’euro-fascisation et aux matraques de l’Etat policier, impossible de fédérer les couches populaires et moyennes précarisées par le capital et abandonnées au sarko-lepénisme. Sans cela, et même s’il n’est nullement question pour les syndicalistes de lutte et pour les militants franchement communistes de bouder quelque nouvelle forme de lutte, diurne ou nocturne, que ce soit, impossible de révolutionner la société et d’avancer vers un socialisme ancré dans notre histoire progressiste nationale, porteur d’une coopération internationale entre nations souveraines et réactivant en permanence la perspective d’une société communiste où « le développement de chacun serait la clé du développement de tous » (Marx-Engels) ou, pour le dire autrement, d’une Cité réconciliée où l’homme, « régi par la raison » et mû par la « recherche de l’utile commun  », deviendrait enfin pour du bon « un dieu pour l’homme » (Spinoza).

  • Couverture marxisme et universalisme georges gastaudGeorges Gastaud est notamment l’Auteur de Marxisme et universalisme (Delga), syndicaliste, secrétaire national du Pôle de renaissance communiste en France (PRCF).

**En effet, qu’a-t-on de mieux à proposer que le pouvoir des travailleurs assorti de la socialisation des moyens de production, de quelque façon qu’on les conçoive et qu’on les actualise ?

***car ce type de clown politique ne saurait parler qu’anglais, histoire de cligner de l’œil en direction des bobos et des « décideurs » capitalistes.

**** Du nom de la dirigeante du PS qui a accepté de prostituer son nom pour couvrir d’un pudique voile national les sommations de la Commission européenne sur la dérégulation du marché du travail en France

source : www.initiative-communiste.fr

http://www.initiative-communiste.fr/articles/prcf/de-nouveaux-jours-debout/



34 réactions


  • tf1Groupie 13 avril 2016 19:17

    Les « franchement communistes » c’est vraiment une espèce à part, un mystère insondable.


    Des fois je me dis que c’est juste un groupe inutile de gens qui s’écoutent parler et qu’ils feraient aussi bien de partir sur une ile pour tester leur système marxien et leur homme nouveau (juste un détail : oubliez Cuba, ça va plus être possible).

    D’autres fois je me dis que finalement, malgré leur style rustique, ils sont mignons, un peu exotiques, qu’on s’ennuierait sans eux et que la France est un des derniers pays à pouvoir les préserver ainsi en liberté dans leur biotope naturel (la manif).
    Faudrait pas qu’ils disparaissent comme les Dodos. (certains prétendent en fait que le Dodo est l’ancêtre du Coco, mais je n’y crois guère)

  • Jo.Di Jo.Di 13 avril 2016 19:44

    son fétichisme de l’inorganique
     
    découle de son fétichisme consumériste.
     
    FRont antifasciste, Patriotique, Populaire et Ecologique (FR.A.P.P.E. !)
     
    Pauvre bobo ... lit Clouscard chez Delga justement :
     
    La mondialisation peut faire « l’économie » du fascisme, car l’impérialisme est déjà achevé. Au contraire l’anti-racisme, l’anti-fascisme peuvent être invoqués par le néo-fascisme, et asseoir le mondialisme. Le droitdelhommisme écrase l’éthique du producteur, et la crise plus où moins suivant le développement.
    Le nihilisme mondain (le gode-bébé dans les ergastules d’utérus), le libéralisme corsetant le travail, la surpopulation et son surnuméraire, sont les vrais facteurs imparables du néo-fascisme gôôôchiste.
     


    l’absence persistante d’un vrai parti communiste,
     
    Marchais Produire français, arrêter l’immigration


  • marceau2 (---.---.53.92) 13 avril 2016 20:18

    Les débris communistes, marxistes, gauchards.........(au choix) .ne représentant plus rien, ayant été vaincus par les faits, par l’histoire, par la réalité, par la raison, ils sont sortis de l’histoire mais ne l’ont pas encore réalisé.

    Ils peuvent bien, comme toujours, raconter absolument n’importe quoi, dénoncer, comme toujours, absolument n’importe qui, promettre absolument, comme toujours, tout ce qui leur passe par la tête,, cela n’aura jamais aucun impact aucun effet et ne sera jamais connu de personne.

    Ce ne sont plus que des zombis, des momies !


    • Jo.Di Jo.Di 13 avril 2016 20:46

      @marceau2
      Ne confondez pas le fossile animé et le tyrannosaure, Marx est un extraordinaire théoricien paléontologue ....
       
      Giscard le vieux crane momifié a fort bien décrit la décadence de l’ex-France (déterré par Public Sénat)
      De Gaulle a arrêté pendant 20 ans le purinement gôôôchiste consumériste voulu par le Plan Marshall américain (et l’UE) et à sa mort la France a sombré dans le libidineux consumérisme multi-ethniqué à la caste crétinisante et crétinisée et sortie du bisounoursisme ENA (pas de la guerre où de la résistance) ...
      Purinement pas le bas 68ard, par le hautes élites chiures mentales ramollies, des flans ...


    • mmbbb 13 avril 2016 20:47

      @marceau2 , il est toujours intéressant de lire dans ce media les articles des neo communistes qui croient encore en ces vieilles chimeres Surtout l auteur canadien qui est tres doctrinaire, Cluny ce mega con qui veut nous faire accroire que De Gaulle fut un dictateur.  Meme les cubains n’en veulent plus de leur Castro . L histoire ne peut etre effacée Le point a publie aujourd’hui un arctile Sur Staline adule par les intellos francais de jadis, sur la volonte de sa solution finale Ce projet funeste fut stoppe a sa mort en 1953 Et les intelllos de deviser sut la difference entre le nazisme et le communiste Les neo coco du PCRF ont cette neo dialectique : Lenine Staline Mao ce n’etait pas l’application du communisme c’etait un devoiement de la doctrine inititiale Ils nous prennent vraiment pour des cons


    • marceau2 (---.---.53.92) 13 avril 2016 22:40

      @Jo.Di

      De gaulle avait tout compris, plus ça va et plus je le réalise ; sortie de l’otan, discours de Phnom Penh , discours du Québec, indépendance de l’Algérie , de l’Afrique, rapprochement avec l’URSS, sortie des blocs........ !


  • Captain Marlo Fifi Brind_acier 13 avril 2016 20:46

    au PRCF,
    Vous avez lu l’appel du 6 avril « Nuit Debout »- « Convergences des luttes » ?
    Le texte utilise des références, telles que la Place Tahrir et les Printemps arabes organisés par les Frères musulmans :


    "Ce mouvement n’est pas né et ne mourra pas à Paris. Du printemps arabe au mouvement du 15M, de la place Tahrir au parc de Gezi, la place de la République et les nombreux autres lieux occupés ce soir en France sont l’illustration des mêmes colères, des mêmes espoirs et de la même conviction : la nécessité d’une société nouvelle, où démocratie dignité et liberté ne sont pas des déclarations vides."

    • mmbbb 13 avril 2016 20:53

       @Fifi Brind_acier qu ils prennent une carte au PS recitent la catechese socialistes et ils auront des postes comme l’indigne de Juillard. Dray lui l absout leche maibntenant les baboucjes d’ hollande Voila des beaux exemples de militants d’hier qui voulaient une societe juste fraternelle mais qui comme les ecolos ( la clique du gouvernement à savent etre opportunistes 


    • marceau2 (---.---.53.92) 14 avril 2016 17:12

      @Fifi Brind_acier
      La bêtise de ses gens, leur ignorance abyssale dépassent l’entendement, leurs références sont débiles, leur phraséologie infantile. Ils sont dans la lune sur terre.

      Encore une fois on ne peut que constater et dénoncer les ravages que provoque l’idéologie sur des esprits simples, sur des individus peu cultivés et peu en prise avec le réelle.

      Comme à chaque fois ils espèrent rejouer mai 68 dont leurs parents, leurs grand parents leurs ont rebattus les oreilles pendant des années .


    • jaja jaja 14 avril 2016 17:30

      @Fifi Brind_acier

      Évidemment le mythe des Révolutions arabes, organisées par la CIA, fait figure de vérité pour les fachos et partis d’extrême droite... Comme le dit Alain Gresh, sans doute aussi bon spécialiste du moyen-Orient que notre Fifi :
      « Quant à l’idée que les Etats-Unis veulent voir les Frères musulmans au pouvoir, elle relève de cette thèse qui fait florès dans le monde arabe et qui voit les soulèvements arabes comme un grand complot américain, oubliant que Washington a soutenu Moubarak jusqu’à la dernière minute : ce qui est amusant, c’est que cette thèse est développée à la fois par l’Arabie saoudite, une partie de la gauche arabe, les nationalistes arabes, etc.). »

      Notons que le coup d’État d’Al Sissi, renversant le pouvoir des Frères musulmans, issu de la première élection démocratique en Égypte a été soutenu par Israël... Que les Frères se soient révélés au cours de leur bref mandat être les nouveaux écraseurs des revendications populaires ne change rien à l’affaire.
      Il y a bien eu révolution populaire en Égypte et les USA ont soutenu leur chien Mubarak jusqu’au bout !


    • JMBerniolles 14 avril 2016 19:28
      @jaja

      Discours stéréotypé du NPA, tout droit sorti de la naphtaline LCR.

      Le NPA qui a vanté les « révolutions arabes » avec les frères musulmans en figure de proue.
      Les frères musulmans qui bénéficient en France de multiples complicités et qui sont sponsorisés par la Qatar, ont une interprétation toute aussi réactionnaire et agressive que les wahhabites du Coran.

      Les tunisiens ont rapidement compris ce qu’était réellement ce mouvement.

      La citation est typique de l’aspect donneur de leçons de la LCR/NPA.
      Les arabes qui sont au premières loges se trompent. Bien sûr.
      La CIA est une organisation humanitaire sans doute.... Tout le monde sait maintenant que la CIA est à l’origine du coup d’état de Pinochet. Qu’elle manipule des hommes politiques y compris en France. Qu’elle menace aussi des dirigeants. On peut penser que cet été Tsipras a ainsi été menacé physiquement ce qui l’a conduit à faire volte face. Assad doit sa survie au fait que les services secrets syriens ont coupé tout lien avec les services secrets occidentaux. Il a filtré qu’il y avait eu un projet d’Erdogan et Hollande

      Les armes et fonds qui alimentent les mercenaires sanguinaires qui combattent en Syrie et en Irak, viennent du Qatar et de l’Arabie saoudite.

    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 14 avril 2016 19:29

      @jaja
      Ce n’est pas l’avis de Jean Loup Izembert, qui explique comment les divers gouvernements français ont soutenu les Frères musulmans dans le but de déstabiliser certains Etats.


      Je crois que vous confondez le profond mécontentement des populations avec ceux qui instrumentalisent ce mécontentement.

    • jaja jaja 14 avril 2016 19:54

      @JMBerniolles

      Discours idiot mon cher... Le NPA ne soutient pas les Frères musulmans qui au pouvoir ont maté le mouvement révolutionnaire et les occupations d’usine... Sans oublier qu’ils ont maintenu fermé le Terminal de Rafah qui isole Gaza se faisant ainsi les complices de l’occupation sioniste de la Palestine... (accord négocié avec les américains et cette CIA dont vous nous rabattez les oreilles)

      Bref vous racontez n’importe quoi... Tout ententant de vous ériger vous-même en donneur de leçons(à la con !)

      Quand au Chili de Pinochet dont vous dites « Tout le monde sait maintenant que la CIA est à l’origine du coup d’état de Pinochet » heureusement que les Chiliens, notamment au MIR, ne vous ont pas attendu et avaient compris que c’était le cas dès les évènements de 1973 et avaient demandé en conséquence à Allende d’armer la classe ouvrière... Malheureusement celui-ci pensait l’armée légaliste. Il l’a payé de sa vie...

      Et sur le Chili et la LCR vous devriez voir le film de Carmen Castillo, Rue Santa Fé qui retrace la vie de cette militante et de son compagnon, Miguel Enriquez, dirigeant du MIR et abattu par la junte soutenue par la CIA... Carmen n’étant que blessée... Carmen fut une grande amie de Daniel Bensaïd, dirigeant historique de la LCR et on continue de la voir lors des projections de son dernier film « On est vivants »
      Je passe sur les actions effectuées en soutien au peuple chilien de la part de la LCR et de ses amis, y compris sur le terrain...

      Quand à Tsipras, menacé ou non, c’est un traître. Il aurait pu démissionner s’il ne se jugeait pas assez fort pour résister aux pressions....

      Quand au reste de vos supputations je ne fréquente pas les services secrets et ne suis donc pas, comme vous, au courant des menaces d’attentats contre tel ou tel...

      Bref que de conneries à lire !


    • jaja jaja 14 avril 2016 20:03

      @Fifi « Je crois que vous confondez le profond mécontentement des populations avec ceux qui instrumentalisent ce mécontentement. »

      Je crois moi que c’est l’inverse... vous confondez ceux qui instrumentalisent ( ou tentent d’instrumentaliser) les soulèvements et les peuples en lutte que vous dénoncez systématiquement...

      Il est bien connu que la CIA a aidé les révolutionnaires algériens à se débarrasser de la France... Dans le but d’affaiblir l’impérialisme français... Aurait-il fallu qu’ils s’abstiennent de virer la France sous prétexte que ça arrangeait l’impérialisme US qui espérait bien prendre sa place dans l’exploitation du sous-sol algérien ?

      C’est ainsi à chaque soulèvement, chaque impérialisme joue sa partition et les peuples tentent de faire valoir la leur....


    • JMBerniolles 14 avril 2016 23:15
      @jaja

      Mais je vois que vous changez votre discours.... La CIA a bien organisé des coups d’états.
      Quand j’ai vu fleurir les affiches du NPA sur les « révolutions arabes » dont il ne pouvait ignorer que les révoltes (en Egypte et en Tunisie elles sont largement du à une démographie insensée) avaient été récupérée par les frères musulmans (c’est une constante), les bras m’en sont tombés.
      Quels étaient les buts véritables de cette campagne ?

      J’ai lu à son époque avec intérêt les réflexions de Daniel Bensaïd.
      Le gros problème avec lui comme avec votre organisation c’est qu’il n’y a, ni avait avec lui qui était effectivement une figure de la LCR, aucune proposition sérieuse, structurée et justifiée pour réellement abattre le capitalisme d’aujourd’hui.

      Les choses sont simples avec vous, ceux qui ont un avis différents disent des « conneries », sont à droite, très rapidement on devient un facho..... Posez vous la question de l’intérêt de vos commentaires.
       









    • jaja jaja 14 avril 2016 23:27

      @JMBerniolles

       Posez-vous vous même la question de l’intérêt des vôtres qui dénotent souvent... disons une profonde méconnaissance des sujets traités...
      Les révoltes en Égypte sont dues avant tout à une dictature féroce soutenue par les USA du début à la fin... Le reste c’est du baratin !

      « c’est qu’il n’y a, ni avait avec lui qui était effectivement une figure de la LCR, aucune proposition sérieuse, structurée et justifiée pour réellement abattre le capitalisme d’aujourd’hui. »
      On attend toujours un théoricien de votre envergure pour rédiger le programme !

      Quand à changer mon discours vous êtes trop drôle... Beaucoup, y compris certains dans ma famille, me reprochent de dire la même chose depuis des décennies... smiley


    • alinea alinea 14 avril 2016 23:46

      @jaja
      C’est très bien ce que tu dis là, cela m’évite de continuer de glisser sur la pente savonneuse du binarisme ; ce n’est pas parce que quelque chose est récupéré que ce quelque chose n’a pas de valeur.
      Pourtant je le sais bien, je l’ai écrit il n’y a pas si longtemps !
      le problème c’est que si , dans un mouvement, certains peuvent se faire récupérer, c’est tout le mouvement qui est entaché. Et c’est vrai pour tout ce qui touche à l’homme.
      Aussi, je suis convaincue que nous devrions moins en savoir et se contenter de nos luttes à nous, car la surabondance nous squeeze !
      À moins d’être comme toi, dans une même lutte depuis si longtemps, dans ta famille, que tu filtres tout à travers elle.


    • JMBerniolles 15 avril 2016 10:25
      @jaja

      Vous esquivez toujours les problèmes.
      Je n’ai pas dit que les révoltes (vous voyez vous adoptez ce terme plutôt que révolution qui implique un mouvement plus structuré pour changer de régime) n’étaient pas justifiées.
      Au contraire. Effectivement les régimes en Egypte et Tunisie étaient corrompus et de nature autoritaire avec une police répressive. Mais dans ces deux pays aux ressources limitées, la démographie a joué un rôle majeur. Pour aller en Egypte faire du tourisme il fallait pouvoir ignorer les foules de miséreux.
      D’une manière générale la démographie est un problème qui est sous-estimé parce qu’il est mis sous la table par le système et les oppositions en tout genre.
      Effectivement on revient au problème de savoir comment changer les choses.
      J’ai effectivement parfois participé à des élaborations de programmes, notamment en 2005/2007, particulièrement sur le volet énergie, Recherche.... économie, mais aucun parti politique n’est dans une démarche démocratique. Une clique, des gourous, des notables.... dirigent les divers partis politiques.
      La question de fond, si l’on envisage de sortir du néo libéralisme est de savoir si on peut faire cela dans un même mouvement dans tous les pays soumis à ce système. Ne parlons pas du monde, mais de l’Europe des traités. On voit qu’il y a de telles disparités de situations économiques, de conscience politique, qu’un mouvement d’ensemble est inenvisageable.
      D’ailleurs la Grèce a montré cet été que l’opportunité se présente avant tout au niveau d’un pays. Après il y aurait sans doute un effet domino.
      Donc il faut être capable à la fois d’instaurer un système économique viable et d’avoir le soutien du peuple. C’est la démarche que Tispras et Varoufakis avaient entreprise.
      Sur le plan économique la sortie de l’Euro est la pierre angulaire, insuffisante en elle-même.

      Tsipras n’a pas eu le courage de d’aller au bout de sa démarche.
      Pour faire une révolution il faut de grands dirigeants, courageux avec une grande vision politique.
      Cela ne se trouve pas facilement.









  • Milla (---.---.1.10) 13 avril 2016 20:52

    Les intellectuels qui sont dans ce mouvement sont tous payés par l’Etat et sont d’un milieu aisé. Ils font sans doute des analyses économiques mais ce n’est pas eux qui vont attaquer un système qui les fait bouffer ! Certes, Lordon critique le capitalisme mais de là à faire la révolution et renverser le système dont il fait partie, il ne faut pas exagérer ! Lordon était de droite et il a viré à gauche, comme Hollande et Mitterrand : toujours la même tactique d’imposteur pour plaire au peuple. Les idées de certains de ces meneurs comme Sapir sont en fait des idées d’extrême-droite. Lordon est aussi ami de Sapir, ce qui montre bien qu’il a les mêmes idées.


    • mmbbb 13 avril 2016 21:02

      @Milla je connais un militant ecolo a Lyon qui fut jadis communiste Lui et sa femme professeur ont une tres bonne retraite. Les cocos comme vous le dite sont dans les institutions de l’etat alors ces indignes professionnels anti systeme ce que j’en pense et bien je veux rester poli Idem pour les ecolos


    • CN46400 CN46400 14 avril 2016 09:58

      @mmbbb


      Heureusement que vous existez parce que, sinon, vous n’aimeriez personne sur cette terre....

  • Milla (---.---.1.10) 13 avril 2016 20:53

    Ce mouvement ne mènera à rien du tout, c’est juste du blabla. Peut-être l’Etat accordera-t-il quelques bricoles, comme ce que les étudiants ont eu lundi mais la loi travail elle-même ne sera pas retirée. Tous ces intellectuels sont liés au système (et même payés par l’Etat) avec des associations tenues par l’Etat vont tuer le mouvement, comme à chaque fois (indignés, jour de colère, manif pour tous, manifs pour la Palestine, etc.) où des manifs sont infiltrées par l’extrême-droite et la droite qui cassent le mouvement. Ce mouvement fera peut-être émerger un parti du style de Syriza ou Podemos de façon à permettre à la « gauche » libérale de gagner des élections alors qu’elle est actuellement cramée. Ces partis ne sont que des leurres ! Rien ne changera, la situation va s’aggraver en Europe, notamment en France. Nous allons vers la dictature nazie et nationale-socialiste qui commence déjà à s’installer, sans oublier l’austérité qui va s’accélérer : c’est le remake des années 30, tout simplement ! Les attentats, faux ou vrais, vont continuer en France et en Europe ; un est en préparation actuellement par les services secrets et tous ces gens qui actuellement contestent vont rentrer tranquillement au bercail et soutenir leurs oppresseurs contre les arabo-musulmans.


  • CN46400 CN46400 14 avril 2016 08:24

    Un mot a disparu du vocabulaire de Gastaud, comme du PCF : « prolétariat » ? Chez Gastaud c’est devenu, comme à LO, : « les travailleurs » et au PC il n’y a plus que des « dominés » et des « dominants »......

     

  • César Castique César Castique 14 avril 2016 11:07

    «  la perspective d’une société communiste où « le développement de chacun serait la clé du développement de tous » (Marx-Engels) ou, pour le dire autrement, d’une Cité réconciliée où l’homme, « régi par la raison » et mû par la « recherche de l’utile commun  », deviendrait enfin pour du bon « un dieu pour l’homme » (Spinoza). »


    C’est à la lecture de balivernes de ce genre qu’on comprend l’inéluctabilité de la faillite des tentatives de mise en oeuvre de ce qu’ils appellent le communisme. Et, du même coup, l’inéluctabilité du flicage intégral de la société. 

    On n’entend souvent dire « Ouais..., mais... on est au XXIe siècle ! », « Ouais... mais..., on est en 2016 ! ». Et ben ouais, et il y a encore des gens qui croient au communisme... Enorme !!!

  • JMBerniolles 14 avril 2016 17:27
    Le Capitalisme est plus que jamais là dans une forme d’exploitation universelle et de soumission des peuples. Et si sous sa forme précédente de capitalisme industriel, il avait pu assurer une certaine croissance tout en lâchant des avantages sociaux aux travailleurs et à l’ensemble de la population, il est maintenant dans une telle crise qu’il met l’Humanité, pas seulement l’économie mondiale, à l’arrêt.

    L’accumulation du capital est devenu aujourd’hui la création d’une montagne de papier, (la monnaie, particulièrement le Dollar, l’Euro...) qui n’est plus garantie par aucune valeur.
    La dette détenue par les financiers en est une partie. La dette totale au niveau d’un Etat développé représente plusieurs PIB... Elle est irremboursable. Et de plus cette masse de monnaie est consacrée quasiment exclusivement à des opérations financières et spéculatives.

    La seule alternative est le socialisme. Ie débat du passage direct au communisme est clôt depuis longtemps.
    C’est simple : quel est le contraire de la proprité privée ? la nationalisation...
    La propriété collective sur les grands domaines ; énergie, eau, tansports et communications, santé, ...... Recherche et éducation .....

    La notion de classe ouvrière avant garde du prolétariat est aussi asez dépassée.... Parce que PACA par exemple n’aurait aucune avant garde !







    • César Castique César Castique 14 avril 2016 20:47

      @JMBerniolles


      « La seule alternative est le socialisme... »


      Question développement de chacun qui serait la clé du développement de tous ou sein d’une Cité réconciliée où l’homme régi par la raison deviendrait, pour de bon, un dieu pour l’homme, c’est calibré pour fonctionner tout pareil ? Ou il y a des bémols ?

    • JMBerniolles 14 avril 2016 23:25
      @César Castique

      Excusez moi j’ai parlé du socialisme, vous citez des utopies communistes.

      Celles-ci naissent d’ailleurs souvent de la confusion entre égalité et égalitarisme.
      Mais je ne pense pas qu’il y ait une quelconque notion de Dieu dans le communisme.

      Un des fondements de notre culture est la philosophie grecque. Au moment où il y avait des dieux partout, celle-ci a été miraculeusement dépouillée de toute spiritualité grâce à de grands penseurs qui estimaient sûrement que la dignité de l’homme était d’assumer sa condition et de l’analyser.
      Dans le but de l’améliorer. Je vois Marx et d’autres dans cette ligne.






    • César Castique César Castique 15 avril 2016 12:45

      @JMBerniolles

      « ...grâce à de grands penseurs qui estimaient sûrement que la dignité de l’homme était d’assumer sa condition et de l’analyser. »


      C’est possible, mais alors, dans ce cas, l’erreur aura été de prendre leur « estimation » pour bon argent. Lorsque le niveau d’exigence est élevé, ce qui vient des grands penseurs ne s’appliquent qu’aux grands penseurs, pas au commun des mortels auquel j’avoue mon appartenance...

      Ce qui fait que je me contente de faire de mon mieux, selon ce que je crois juste, tout en me méfiant des analyses, à proportion de ce qu’elles sont alambiquées, dans la mesure où c’est l’avenir, et lui seul, qui indique si elles étaient judicieuses ou erronées.

  • jean-jacques rousseau 14 avril 2016 23:08

    Faute d’avoir clarifié les problématiques de base, rien n’est dit d’utile ici par G. Gasteau sur « Nuit debout » ou F. Lordon.

    A l’auteur
    En introduisant son propos par une référence au pseudo-manifeste « Nous ne revendiquons rien » de Lordon, l’auteur commet une lourde erreur. De celle qui condamne le contenu et la forme du discours. Ainsi de « nuit debout » - si il y a dans ce mouvement quelque chose d’original ou de déterminant à identifier - nous n’en connaîtront rien. Toute l’analyse rationnelle du mouvement se détournera dans l’amalgame que voudra bien en tirer Lordon, sous une double casquette, à la fois comme protagoniste et commentateur. C’est ce qu’on peut assimiler à un dérapage dans l’ornière subjectiviste (la mare du spinoziste et de son Conatus), une fausse manoeuvre qui ne méritait pas validation de la part du PCRF.

    Au PCRF
    Ici je m’adresse directement aux responsables de la « communication » de ce mouvement :
    - Si vous pensez pertinent dans ce cas de vous appuyer sur la crédibilité ou la rigueur d’analyse d’un Frédéric Lordon, accepteriez-vous qu’on en parle ouvertement et en mesure de démontrer avec exactitude son incohérence (intellectuelle, politique, sociologique) totale ?

    - Mais votre propos est ailleurs. Vous semblez profiter de la popularité temporaire du sophiste pour rebondir sur des thématiques qui vous tiennent à coeur telles : la double dénonciation d’une « construction » euro-atlantique référentiel commun à la droite et à la « gauche » néolibérale en place, Parti Maastrichtien Unique« et ; »cette UE supranationale des guerres atlantiques« que (Lordon ne dénomme pas ainsi dites-vous...) enfin ; la social-fascisation en cours consistant à transposer en droit national les sommations de Bruxelles.

    Hum ! Le pari est audacieux. N’avez-vous pas le souci, en profitant d’un tel tremplin gravitationnel, de risquer d’être attiré dans son horizon, dans cet orbite dit de »convergence des luttes«  : si instable, si mal préparé, sans cadre légal ou conventionnel de plateforme, en clair un aventurisme qui risque à un moment ou un autre de s’effondrer sur lui-même ?

    En bref
     »Nous revendiquons contre la loi mais nous affirmons que nous voulons un autre monde que celui qui réengendre sans cesse des lois comme celle-là. Tant que nous resterons dans le seul registre revendicatif, nous n’en finirons pas de devoir parer les coups les uns après les autres dans ce registre exclusivement défensif où le néolibéralisme nous a enfermés depuis trois décennies.« 

    C’est quand même drôle de lire ça. Et heureusement que Lordon utilise un »nous" collectif sinon le subterfuge serait trop évident. Personnellement Lordon ne revendique rien de tel puisque au fil de sa logorrhée [1] nous avions tout loisir d’entendre ou lire autre chose :

    1. « Il entre dans l’idée même d’une communauté de politique économique de se donner des règles qui encadrent les politiques économiques nationales... [...] L’idée générale énoncée abstraitement que nous pourrions envisager quelque chose comme un espace politique européen, n’a rien pour me déplaire. » [2]

    2. « Contre la tentation des clopinettes, qui se contentera d’un bout d’allègement de dette par-ci ou d’une détente temporaire de contrainte budgétaire par-là, le « plan A-plan B » ne peut donc avoir d’autre objectif que maximal : la déconstitutionnalisation et la repolitisation intégrales de toutes les questions de politique économique. Objectif « maximal » au regard seulement des démissions politiques de la gauche en matière européenne, dont la mesure se trouve ainsi donnée, quand il s’agit en réalité de l’objectif minimal de toute démocratie digne de ce nom : qu’il soit permis aux instances représentatives de discuter et de rediscuter de tout, tout le temps. Spécialement des contenus de politique économique, dont il est inconcevable qu’ils aient été soustraits à la délibération politique ordinaire, et qui doivent impérativement, et intégralement, lui être rendus. Mais la délibération de qui au juste ? Celle d’un parlement de l’eurozone, normalement. Sauf qu’il n’existe pas. [...] qu’à la condition expresse de poser très explicitement les deux questions suivantes : 1) l’Allemagne accepterait-elle que toutes les dispositions économiques et monétaires actuellement sanctuarisées dans les traités soient remises à la délibération parlementaire ordinaire ; et 2) l’Allemagne accepterait-elle d’être mise en minorité [...] » [3]

    3. « Contre un certain syndicalisme couché, ce qui naît en ce moment serait plutôt de l’ordre du mouvement debout. Comme on sait, le mouvement, entendu en ce sens, commence par le rassemblement. Des gens ont opiné que simplement manifester une fois de plus sur des trajets convenus, c’est-à-dire « revendiquer », ne serait plus suffisant. En conséquence de quoi, ils ne rentreront pas chez eux et se retrouveront quelque part pour commencer quelque chose de tout autre. Nuit Debout, [...] dit assez son nouveau rapport au « cadre » : « leur faire peur »… Nous rassembler, ne pas rentrer, ne pas revendiquer : concentré d’inquiétante étrangeté en effet pour les administrateurs de cadre. Et c’est vrai que, même si nous ne connaissons pas encore bien notre force, ce qui ne fait peut-être que commencer ici a tout du cauchemar pour l’Etat, qui voit ses grand-peurs s’aligner dans une conjoncture astrale du pire : la hantise de la convergence, l’abandon « en face » de la revendication, son remplacement par des affirmations.

    Il se pourrait en effet que nous soyons sur le point de vivre un de ces moments bénis de l’histoire ou des groupes ordinairement séparés redécouvrent ce qu’ils ont de profondément en commun, ce commun massif institué par le capitalisme même : la condition salariale. Salariés maltraités d’aujourd’hui, lycéens et étudiants, maltraités de demain, précarisés de toutes sortes, mais aussi toutes les autres victimes indirectes de la logique générale du capital [...] C’est que, quand ils abandonnent le registre infantile de la revendication, les gens retrouvent aussitôt le goût du déploiement affirmatif — effroi de l’Etat qui s’est réservé le monopole de l’affirmation. »

    Si les deux premiers sont explicites : ils en disent assez long sur l’engagement européiste supra-nationaliste de Lordon et par là se passent de commentaire. Le dernier point mérite d’être mis en valeur.
    On note la transition bizarroîde entre le cadre capitaliste, la condition salariale et l’autorité étatique. Pour Lordon l’Etat serait la cible idéale d’un mouvement social qui doit remettre en cause sa légitimité. Il prétend réanimer un syndicalisme debout par une revendication sociale tout azimut des salariés contre le capitalisme (propriété des moyens de production même publique) ce qui doit menacer l’Etat.
    On discerne mal la cohérence de cette pensée sachant que cette exigence de gain de compétitivité du marché du travail français - et son intégration dans le droit français, procèdent d’une injonction/directive de Bruxelles - échappe complètement à un supposé « monopole de l’affirmation ». Or les normes capitalistes qui influent sur l’économie et la société française sont inscrites dans les traités, ce que Lordon célèbre comme « l’encadrement des politiques économiques nationales » dans un « espace politique européen » qui n’a rien pour lui déplaire.

    Tout au moins peut-on conclure que Lordon souhaite participer à une révolte immature confusément libéral-libertaire selon une opération de déstabilisation de l’Etat-Nation au bénéfice de commanditaires oligarchiques, dans le cadre d’une stratégie à volet double déstabilisation-vassalisation concue Outre-Rhin ou Outre-Atlantique.
    ---
    [1] Logorrhée : Littéralement, diarrhée verbale, ou incontinence verbale. Trouble du langage caractérisé par un besoin irrésistible et morbide de parler.
    (Littéraire)
    Long discours creux ; verbiage. Flux de paroles inutiles et incohérentes. Blabla prétentieux pour présenter des banalités ou une analyse plus ou moins cohérente et fondée. 
    [2] L’Européisme a-t-il eu raison de l’Europe ? Emission France-Culture (9/04/14) que l’on peut aussi écouter ici.
    [3] Plan A, plan B ? Plan C ! Frédéric Lordon, (1/10/215)


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