Propositions pour conjurer la crise sociale...
La droite conservatrice s’enferme, comme d’habitude, dans un cul-de-sac en exigeant que des enfants immigrés scolarisés puissent être expulsés, du moins à la fin de l’année scolaire. S’agit-il de sauvageons, de trublions, tels ceux qui ont cassé et meurtri en novembre ? Bien sûr que non. Parce que ces derniers ont la nationalité française. A l’opposé, un Afghan est menacé, là une Ethiopienne... alors qu’ils n’ont absolument rien fait de semblable. Pendant ce temps la gauche irréaliste s’empare évidemment de l’affaire, et propose le paradis sur terre.
Une proposition concernant l’immigration, de type néo-moderne, c’est-à-dire articulant réalisme et affinement, pourrait d’une part régulariser les familles ayant des enfants scolarisés à partir du moment où celles-ci promettent de devenir françaises d’ici dix ans et qu’elles ne sont pas sous le coup d’une grave infraction. D’autre part, et à la façon du permis à points et aussi de la suspension des droits civils, la carte d’identité ne serait pas acquise une fois pour toutes, lorsque des violations de la loi à répétition montrent le comportement anti-citoyen de tel ou tel. On pourrait également penser à une expulsion dans un autre département et à une impossibilité de se déplacer au-delà d’une certaine zone.
Imaginons cependant que certains perdent tous leurs points : comment faire ? Deux solutions peuvent être envisagées, celle du rattrapage de points, comme pour le permis de conduire, celle enfin de l’expulsion vers le pays dont les parents sont originaires, du moins s’il s’agit d’une naturalisation de moins de dix ans. Pour les autres, détenteurs de la carte depuis plusieurs générations, l’application de la loi commune s’effectue, mais il faudrait, comme il a été dit plus haut, généraliser l’expulsion des délinquants, peu importe leur âge, vers d’autres régions, doublée de la rétention de leur déplacement jusqu’à ce qu’ils acceptent de jouer le jeu.
Il faut en finir avec cette absurdité qui voit l’expulsion d’une jeune Croate ou d’une jeune Chinoise, Kabyle, Malienne, tout à fait insérées et désireuses d’aimer la France jusqu’à lui donner des enfants, et la conservation sur son territoire d’éléments qui n’ont de cesse de cracher sur ses valeurs parce qu’ils peuvent exhiber un bout de plastique nommé carte d’identité alors qu’ils s’en contrefichent.
Il faut donc affiner la réponse tout en sachant qu’il s’agit de penser à une solution d’ensemble incluant une conjonction de réformes telles celles de l’instruction de l’habitat de la protection sociale. Tout se tient. Il est clair qu’il faut en effet revoir la pédagogie en réinsérant une instruction morale et une introduction au monde du travail ; la structure de responsabilité des établissements scolaires, de même que celle de l’habitat, devront être également revues. Ainsi, il faudrait proposer d’un côté l’autonomie complète des établissements qui choisiraient leur personnel et pourraient ouvrir leur dotation en argent public à des joints-ventures, le tout soumis à un contrôle a posteriori. De l’autre côté, l’accès à la propriété pour les locataires d’HLM devra être proposée, tout en insérant tous ces logements sociaux dans un système de solidarité qui permettrait d’accompagner les volontaires dans leur désir d’insertion, plutôt que de renforcer la législation anti-propriétaire actuelle (il faut près de trois ans pour expulser un mauvais payeur) comme le proposent les socialistes qui font assaut de démagogie au fur et à mesure que la droite conservatrice s’enfonce dans l’incohérence d’un étatisme généralisé.
Arrêtons-nous sur ce dernier in fine. L’UMP, par exemple, cherche à faire croire que la fusion GDF-Suez permettra de maintenir des coûts minimaux en matière d’énergie, alors que seule la concurrence est capable de le faire, quitte à aider les plus défavorisés par un fonds social de solidarité issu de la ponction, volontaire, d’un point sur les assurances privées qui pourraient prendre désormais en charge l’ensemble de la protection sociale pour ceux qui le désirent (ce qui implique de verser au salarié son salaire brut et plus seulement net), ponction d’un point lui-même dégrévé fiscalement.
Tout se tient. Nous avons besoin d’un mouvement d’ensemble de rénovation et d’innovation, généralisé, et non pas de ces mesures au coup par coup propres à ce social-nationalisme qui réunit les conservatismes de gauche et de droite, et qui vise à répondre électoralement, donc avec démagogie, aux problèmes alors qu’il s’agit de le faire politiquement. C’est-à-dire en articulant droiture et partage, efficacité et générosité, cherchant une seule chose : la prospérité pour toutes et tous, ce qui ne passe évidemment pas par un étatisme renforcé ou maquillé par un assistanat qui enfonce plutôt qu’il ne relève et surtout n’élève (dans tous les sens de ce terme).