samedi 13 septembre 2014 - par Laurent Simon

Services publics, deux repères essentiels (1) pour une bonne gouvernance

Une bonne gouvernance et une bonne gestion des facteurs humains jouent beaucoup dans la réussite ou l'échec des entreprises. Mais les administrations et services publics tardent encore à les prendre en compte pleinement.

Les réformes de plus en plus urgentes en France vont devoir s'appuyer sur ces facteurs pour non seulement permettre un rebond salutaire de notre pays, en faisant enfin diminuer le chômage, mais aussi donner des conditions de travail globales beaucoup plus favorables aux employés et de meilleurs salaires à terme.

Deux critères, très simples dans leur principe, sont incontournables, ils sont une des clés d'une bien meilleure gouvernance des services publics, des administrations et de toute l'organisation territoriale, de la commune aux régions, au pays et à l'Europe.

 

Des questions d'extrême actualité en France

Au moins 3 domaines sont d'actualité en France (et en Europe) :

  • Régions françaises actuellesLa réforme de la carte territoriale est en cours en France, suite aux décisions récentes de François Hollande, à la volonté de fusionner certaines régions entre elles, de supprimer l'échelon départemental au moins à certains endroits.
  • L'efficacité insuffisante des dépenses publiques en France et bien sûr le déficit chronique public en France depuis plus de 30 ans oblige à une nécesssaire réforme de l'Etat, à un meilleur fonctionnement des services publics et des administrations
  • Déficits publicsLe référendum en Ecosse, et celui demandé par les catalans, ainsi que les dysfonctionnements constatés dans les pays, et en Europe, obligent à se poser des questions sur la bonne gouvernance Europe / pays / collectivités territoriales ; ce qui rejoint d'ailleurs le premier point.

La question de la répartition des compétences et responsabilités est fondamentale, alors qu'actuellement les financements croisés, courants en France entre l'Etat, les régions, les départements les communes conduisent à des aberrations, et des gaspillages, d'autant plus incroyables que nous sommes en disette budgétaire.

Voir par exemple les deux musées construits récemment sur la Méditerranée, à Marseille l'un (Villa Méditerranée) financé par la Région, l'autre (MuCEM) à 65 % par l'État et à 35 % par les collectivités locales, le Département et la Région.

Avec un gaspillage fantastique : 184 millions d'euros pour le MuCEM et 70 millions pour la Villa Méditerranée) [1]

Mais ces questions de responsabilités ont un prolongement au niveau du fonctionnement de ces différentes collectivtés territoriales. De plus, les questions posées ci-dessus ne sont-elles pas plus générales ?

N'est-il pas nécessaire de se les poser au sujet des entreprises, afin d'améliorer leur fonctionnement, alors que la France souffre de compétitivité très dégradée depuis plusieurs années, et que les marges des entreprises sont historiquement basses en France ?

Atteindre des performances bien supérieures

Cet article vise à montrer l'importance décisive de deux critères, et de leur combinaison, pour obtenir des organisations à hautes performances. Pour permettre d'obtenir un fonctionnement beaucoup plus proche des start-ups et des équipes qui obtiennent des performances exceptionnelles.

Comme par exemple l'exploit inattendu cette semaine des Bleus au Mondial de basket contre l'équipe espagnole, pourtant donnée largment favorite (et deuxième meilleure du monde, après celle bien sûr des Etats Unis), en quart de finale, sur leur terrain et 'malgré l'absence de leur superstar Tony Parker, et même de Noah, puis de De Colo et de Mahinmi [2]. Les espagnols avaient d'ailleurs corrigé ces mêmes Français une semaine plus tôt en phase de poules (88-64) [3]

Ou le parcours exceptionnel de certains équipes de football amateur, dans les compétitions françaises, qui parviennent à gagner contre des équipes de professionnels constituées de joueurs d'un niveau a priori très supérieur au leur.

Exemples de dysfonctionnements dans les services administratifs

Certaines adminstrations et services publics français ont considérablement amélioré leur fonctionnement depuis quelques années, ou quelques décennies.

Mais les administrations souffrent généralement d'une mauvaise image [4], au sujet de leur fonctionnement, et de leur capacité à rendre service à leurs 'usagers'. De quoi ceux-ce se plaignent ils alors ? Les cas les plus souvent cités sont par exemple :

  • j'attends depuis un temps fou, et quand j'arrive au guichet, on me dit que ce n'est pas le bon guichet, qu'il reprendre une autre file d'attente
  • quand je suis au bon guichet, et que je fournis des documents, la personne me dit qu'il en manque un essentiel, que tant que le dossier n'est pas complet, il ne peut être reçu et traité, et qu'il faut donc que je revienne plus tard... après avoir demandé le document correspondant à un autre guichet
  • quand, pour pouvoir l'appeler un peu plus tard suite à une démarche en cours, je demande son nom à la personne au guichet, elle me répond : vous demandez le guichet n°3 (ou le service tartampion)

Objectifs peu motivantsIl arrive aussi que "qui fait quoi" ne soit pas très clair dans l'organisation générale des services, et que le domaine de compétences de chacun fasse l'objet de longues discussions, voire de conflit. Ou que des personnes soient nommées à des postes où elles ne sont pas compétentes, ou non suffisamment motivées.

Ce qui n'est évidemment pas favorable à l'obtention de travail de qualité, et de résultats conformes aux attentes. Ni bien sûr de satisfaction des personnels, ni de motication au travail, sans compter les impacts négatifs sur l'ambiance de travail, pas non plus enthousiasmante.

Que manque-t-il donc aux adminstrations et services publics défaillants ?

Ces comportements et dysfonctionnements sont malheureusement encore trop fréquents, mais de quoi sont-ils le signe ?

De nombreux facteurs peuvent jouer, mais il en est un essentiel : la responsabilisation individuelle et claire de chacun, dont l'absence peut à elle seule expliquer une bonne partie des cas cités ci-dessus :

  • Objectifs, à atteindrela personne au guichet n'est pas considérée comme responsable de son travail, et de la satisfaction des usagers ; et s'il n'existe pas d'enquête régulière pour mesurer cette satisfaction, et identifier des points de progrès, elle ne dispose pas d'information statistique lui permettant d'amélioer le fonctionnement quotidien, et l'organisation correspondante
  • le chef hiérarchique de cette personne ne lui a pas indiqué une série d'objectifs pour l'année, et l'avancement ultérieur de cette personne n'est pas vraiment lié à l'atteinte de ces objectifs
  • la notation des personnes, chaque année, par leur responsable hiérarchique, est souvent une mascarade, les appréciations "excellent" étant données même quand le travail est loin d'être satisfaisant ou suffisant
  • la promotion des personnes et leur rémunération sont plus liées à l'ancienneté, automatique, qu'à l'atteinte d'objectifs importants, et l'emploi est à vie, la sanction de comportements même extrêmes va rarement jusqu'à la radiation
  • sans compter les promotions d'une personne dont un responsable veut se débarasser, ce qui fait que les personnes qui progressent le plus vite sont quelquefois des personnes dont personne ne veut plus...

1er critère : une responsabilité individuelle incontournable...

Succès, atteinte des objectifsA contrario, dans les entreprises privées, dans la majeure partie des cas, les employés ont des objectifs précis à atteindre dans l'année, et leur rémunération (primes, augmentations de salaire) et leur avancement dépendent de l'atteinte, ou non, de ces objectifs. Qui sont souvent très précis, très quantitatifs, les moins contestables possible.

Evidemment, il existe des services, souvent très adminstratifs, et surtout dans les grandes entreprises, où ceci n'est pas vérifié, et l'on retrouve alors le type de dysfonctionnement typique des adminstrations qui n'ont pas encore évolué comme il faudrait.

... qui est de plus en plus pratiquée dans les administrations...

Cette responsabilité individuelle est absolument nécessaire. Sans elle, le pire des fonctionnements est possible. Et les 'anciennes' administrations qui ont pris des mesures dans ce sens ont constaté des améliorations souvent spectaculaires.

Les objectifs de chacun sont alors liés à la réalisation des objectifs de l'adminstration, ou du servcie public [5]

L'OCDE a fait en 2005 un rapport sur "La responsabilité liée aux performances dans l'administration" :

JPEG"Il y a 20 ans, presque tous les fonctionnaires rattachés à l'adminiistration centrale des ^pays de l'OCDE étaient rémunérés en fonction d'une échelle de salaires fondée sur l'ancienneté. Aujourd'hui un grand nombre de fonctionnaires des pays de l'OCDE sont concernés par des dispositifs de rémunération liés à la performance".

... mais qui peut avoir des effets pervers

Mais il existe aussi des effets pervers, notamment en période de crise.

Il arrive que le responsable hiérrachique demande des objectifs qui ne sont atteignables, sauf par chance, et que les employés subissent alors une pression très importante.

Homme stresséDans les cas les moins graves, c'est ce qu'on pourrait appeler le "management par le stress", mais c'est quelque fois un "management par la peur", voire par la terreur : 'si tu n'es pas content, la porte est grande ouverte'.

Est-il utile de dire que ce n'est pas idéal ? Et que d'ailleurs ce n'est pas nécessairement très efficace ? Pour en revenir au sport, un des fils de Saddam Hussein, Oudaï, passioné de football, s'occupait de l'équipe nationale d'Irak. Il croyait intéressant de menacer ses joueurs des pires sanctions ou tortures s'ils n'obtenaient pas les résultats demandés... [6]

2ème critère essentiel : l'autonomie

N'y aurait-il donc pas un autre critère important à prendre en compte ?

Si la recherche de la responsabilité individuelle peut mener à des effets pervers, c'est que la personne à qui l'on demande des objectifs ne dispose pas vraiment des meilleures conditions pour les atteindre.

Il est quelquefois demandé des objectifs inatteignables, sauf si des mesures complémentaires étaient prises par ailleurs... mais ces mesures ne sont pas de la responsabilité de la personne, ni dans son domaine d'influence.

La personne fait alors face à une situation de type schizophrènique. Comment l'éviter ? En créant les conditions pour que la personne puisse modifier cette situation !

Ceci peut être obtenu avec une politique de "diffusion du pouvoir", d'autonomie : la personne n'est plus cantonnée à un domaine sur lequel elle ne peut agir, mais elle dispose de marges de manoeuvre significatives, qui permettent de faire évoluer le contexte, de le rendre favorable à l'atteinte de ces objectifs.

Une marge de manoeuvre qui permet des performances exceptionnelles

Ce critère peut aussi être appelé "autonomie" de la personne. Sans un minimum d'autonomie, l'employé ne pourra pas obtenir les mêmes résultats. Rappelons d'ailleurs qu'une des clés du management consiste à donner des objectifs à la personne, mais non de lui dire comment elle devra les atteindre. A cette consition, elle s'investira vraiment, et pourra obtenir des résultats Sinon, elle se sentira instrumentalisée, comme un robot, et elle risque même de saboter le travail.

Travail en équipe, but communLa notion de marge de maoeuvre personnelle est donc essentielle. A la fois pour les résultats, et pour la satisfaction personnelle, sa gratification, lorsqu'elle réalise son travail et qu'elle atteint ses objectifs.

Si donc les employés d'une entreprise ou d'une administration disposent de cette marge de manoeuvre, pour réaliser des objectifs clairs, réalistes, atteignables, alors l'expérience montre que les résultats sont au rendez-vous, et ils peuvent même être exceptionnels.

C'est la cas dans les start-ups, ou dans les équipes haute perfoirmance.

Cela se traduit d'ailleurs, c'est inévitable, par un authentique esprit d'équipe dans toute l'entreprise, une excellente ambiance, une très grande confiance mutuelle, et les résultats, les rémunérations et les promotions sont excellents.

Pour ceux qui travaillent dans telles conditions, c'est extraordinaire, et, pour l'avoir vécu dans différents contextes, nous souhaitons vivement à chacun de le vivre dans son organisation.

Un terme anglais est utilisé pour caractériser cette situation : "l'empowerment".

"De nombreuses confusions existent à propos de l'empowerment, notamment parce que sa définition et la représentation que s'en font les entreprises ne sont pas claires.

En France, par exemple, les entreprises, pour ne pas heurter leurs salariés, ont choisi de le traduire par "responsabilisation" ou "implication". Mais ces traductions ne rendent pas compte en totalité de ce que représente ce concept, qui intègre également les notions d'autonomie, d'autorité et de "pouvoir"."[BYHA96] [7]

Empowerment

Il est cependant nécessaire de réunir plusieurs conditions pour que cela soit possible. Conditions qui permettent un management avancé, et en particulier l'émergence d'une "organisation apprenante", 'et que nous verrons dans un prochain article.

Résumons sous forme d'un graphique, en croisant ces deux critères, dans un tableau 2 x 2 :

Resp.individuelle vs Autonomie

Nous avons donc précisé trois cases de ce graphique :

  • (anciennes) administrations, sans responsabilisation individuelle ni diffusion du pouvoir. C'est le perdant / perdant : pas de motivation sur des objectifs individualisés (et atteignables), pas de gratification des personnes responsables, donc démotivation des plus motivés, pas de satisfaction des usagers, résultats insuffisants ou désastreux de l'organisation
  • entreprises habituelles : responsabilité individuelle, incontournable, mais pas (suffisamment) d'autonomie, de marges de manoeuvre pour chacun, donc frustration, résultats.limités
  • jeunes entreprises innovantes et équipes haute performance : c'est la gagnant / gagnant, si rare en France, autour d'un projet d'entreprise motivant, qui crée une adhésion et une confiance mutuelle, une motivation forte, une excellente ambiance, des résultats gratifiants et une grande satisfaction de tous.

Et dans la 4e case de ce graphique ?

Mais que se passe-t-il alors pour la 4e case : diffusion du pouvoir mais pas de responsabilisation individuelle ?

La première case (ni l'un, ni l'autre des critères) n'est vraiment pas satisfaisante, elle ne permet ni les résultats pour l'organisation, ni la gratification du personnel. Mais là c'est carrément l'horreur !

Non-management C'est le non-management, l'anarchie : chacun fait ce qu'il veut, sans relation avec les autres ni lien avec les objectifs poursuivis par l'organisation, puisqu'il n'y a pas de sanction, ni positive (prime à objectif atteint ou en cas de dépassement de l'objectif, augmentation, promotion), ni négative (avertissement, blocage du salaire, non renouvellement de contrat ou licenciement).

Rien n'étant géré, les résultats sont désastreux, l'ambiance est détestable, ceux qui se donnent beaucoup de mal se découragent finalement ; et comme les usagers sont mécontents, ils essaient de fuir, qaund c'est possible, râlent, manifestent une colère forte, avec des conséquences finalement négatives pour les employés, et l'organisation risque fort de dépérir.

Conflit. Non managementHeureusement, nous n'avons pas travaillé dans un tel contexte, mais nous avons constaté dans plusieurs organisations publiques (enseignement supérieur, entreprise publique ou nationalisée) que les effets sont ravageurs, à la fois en termes de résultats et de satisfaction du personnel.

Cela aboutit d'ailleurs souvent à des conflits majeurs, y compris à du harcèlement moral (et même sexuel), qui n'est même pas sanctionné alors qmême que tout le monde le sait... Et dans tous les cas l'ambiance est très défavorable.

La suite dans notre prochain article !

Nous donnerons un exemple vécu dans le prochain article, qui permettra également de préciser les conséquences de tout ceci pour les cas de grande actualité cités en introduction.

Car s'il est essentiel de savoir qui fait quoi dans une organisation, de définir des règles et de créer les conditions pour qu'une autonomie des différents acteurs soit possible, il est également fondamental que ces deux critères soient vérfiés entre les (nombreux) niveaux administratifs et territoriaux !

Ainsi que pour l'articulation entre l'Europe et les pays, et bien sûr entre les membres du gouvernement... Alors que des dysfonctionnements majeurs sont constatés.



23 réactions


  • Pere Plexe Pere Plexe 13 septembre 2014 12:48

    Un bon récapitulatifs des poncifs libéraux...
    Oui il y a des dysfonctionnements dans les administrations.
    Oui il y a des évolutions possibles et souhaitables.
    Mais les recettes simplistes et bien orientés, jamais étayées par autre chose que les présupposés de la litanie libérale abondamment et servilement relayée par les médias (on comprends mieux pourquoi ils se battent pour acheter des trucs souvent ultra déficitaire) ne peuvent en rien améliorer les choses.
    Les exemples des privatisations ferroviaires,énergétiques, de l’eau,de l’éducation le démontrent .
    Et le délabrement de notre tissus industriel privé devrait amené à plus de modestie les tenants de vos recettes miracles.


    • Laurent Simon 13 septembre 2014 13:01

      « les recettes simplistes » Le principe simpliste serait de se centrer seulement sur la responsabilité individuelle, qui est fondamental, mais insuffisant. Vous pourrez constater, en lisant mes articles et/ou mes commentaires, que je ne suis pas adepte des principes simplistes, bien au contraire ! (et ceci touche la gauche, et la droite !)

      « et bien orientés, jamais étayées par autre chose que les présupposés de la litanie libérale ». Quels présupposés ?
      En tout cas, c’est largement étayé par mon expérience personnelle, et par celle de mes relations professionnelles... Et figurez-vous que j’ai voté à gauche longtemps... Si j’ai changé d’avis, c’est parce que j’ai été obligé de constater l’ampleur des dégats que font des règles tordues. Qui ne respectent pas ces deux principes fondamentaux.


    • Laurent Simon 13 septembre 2014 13:07

      « Les exemples des privatisations ferroviaires, énergétiques, de l’eau,de l’éducation le démontrent . »
      1. la privatisation ferroviaire au Royaume Uni est sûrement le pire contre-exemple. Ce qu’il ne faut pas faire, effectivement.
      2. Sur l’énergie et l’eau je conçois qu’il puisse y avoir débat.

      3. Mais sur l’éducation, franchement !
      Car l’Education Nationale souffre au plus haut point du non-respect du critère de non responsabilisation individuelle, et c’est aggravé par la taille de l’organisation, avec une hypertrophie des services centraux, à Paris, qui pondent régulièrement un Journal officiel de l’Education totalement aberrant et contre productif !


    • Laurent Simon 13 septembre 2014 13:25

      « Et le délabrement de notre tissu industriel privé devrait amener à plus de modestie les tenants de vos recettes miracles.. »

      Le délabrement du tissu industriel résulte de deux phénomènes :

      • le principal vient du fait qu’il n’y a pas, depuis longtemps, un tissu industriel de Moyennes entreprises, les fameuses entreprises intermédiaires qui font une grande partie du succès de l’Allemagne, depuis des décennies. Cela n’a aucun rapport avec les entreprises publiques, et l’Allemagne a un secteur privé beaucoup plus développé que la France (je devrais dire l’inverse, puisque c’est la France qui fait exception)
      • le deuxième, lié aux délocalisations importantes, résulte en grande partie des aberrations que les entreprises françaises subissent, du fait d’un coût du travail trop élevé (charges sociales, ce qui fait que pendant ce temps les salaires en France ne sont pas si élevés, effectivement ; allez voir en Suisse, les ouvriers sont très bien payés !) ; et donc des marges des entreprises très faibles, beaucoup trop faibles, beaucoup plus faibles que chez nos voisins, et qui historiquement basses actuellement (record depuis 20 ou 30 ans)
       Au passage : les délocalisations ne sont pas un mal absolu, il s’agit de bien les doser. Voir l’article : «  »Redressement productif« en France et en Europe...Halte à la démagogie, vive les délocalisations ! »
      D’ailleurs l’entreprise privée Peugeot, qui s’est distinguée justement en ne délocalisant pas beaucoup, s’est retrouvée en très grande difficulté en grande partie à cause de cela.

      « ... amener à plus de modestie les tenants de vos recettes miracles » Sauf que les pays qui appliquent les principes de base dont je me fais l’echo, ici ou dans les autres articles, sont justement en bien meilleure forme que la France (Europe du Nord, Allemagne, Suisse, Autriche...) Et certains de ces pays sont scandinaves, comme la Suède, qui a supprimé l’emploi à vie, dans la plupart des services publics...


    • Spartacus Lequidam Spartacus 13 septembre 2014 17:00

      La privatisation ferroviaire au Royaume Uni est sûrement le pire contre-exemple. 

      Et bien non !
      3 fois moins cher pour le contribuable,
      3 fois moins d’accidents, de morts, de négligences.
      3 fois moins de retards
      L’éducation libérale serait moins bonne ? Hérésie !

      Exemple de la Suède passée aux chèques éducation et concurence du choix de l’école, revenue aux premiers rang PISA et satisfaction des parents et élèves au monde :

    • Laurent Simon 13 septembre 2014 18:23

      Merci Spartacus pour ces précisions !
      Pour la réforme ferroviaire en GB : je n’ai pas la possibilité ces jours-ci de lire cette référence Ifrap, à laquelle je fais confiance, étant donné le sérieux habituel des publications Ifrap..

      J’imagine qu’il y a eu une période de transition, pendant laquelle les avantages de la privatisation n’étaient pas encore tout à fait visibles, ce qui pourrait expliquer les accidents qui ont eu lieu peu de temps après la privatisation.


    • Pere Plexe Pere Plexe 13 septembre 2014 19:06

      ...encore une belle manip de IFRAP !
      L’astuce et d’assimiler accident ferroviaire en France=SNCF alors que ce n’est évidemment pas le cas.Nombre d’opérateurs étrangers ou privés interviennent sur le réseau de RFF.
      La deuxième malhonnêteté est d’imputer les accidents de passage à niveau à la SNCF et surtout de comparer avec les chiffres de la France et d’une ile ! Oui le traffic routier (et ferroviaire) en France, carrefour européen, est bien plus grand que celui du RU.Alors oui le risque est plus grand à un carrefour que dans une impasse...
      En 2012 et au niveau européen 3% des victimes étaient des voyageurs 4% du personnel et 93% des intrus (pietons ,suicides,intrusion sur le domaine ferroviaire interdit..) .
      La dernière manipulation,mais aussi la plus belle, est de comparer les chiffres d’un réseau français double avec un traffic voyageur lui aussi presque deux plus important...sans pondérer les chiffres !


    • Pere Plexe Pere Plexe 13 septembre 2014 19:27

      .Pour l’exemple suédois qui plait tant à Spartacus il semble qu’ils mettent quatre fois plus d’argent dans les transports ferroviaires que la France !


    • Spartacus Lequidam Spartacus 14 septembre 2014 13:15

      Tiens re-voila le déni permanent !

      Après le déni des privilèges sociaux, le déni des économies meilleures, le déni du collectivisme, voici le déni des études sourcées.

      Pour la Finlande, seul le financement est public, mais les établissements sont totalement libres de gérer leur budget. La gestion est bien plus libérale que collectiviste.

      Les établissements sont autonomes et décentralisés, les parents peuvent faire le choix de l’école avec des études comparatives de performances avec des résultats publics d’un établissement à l’autre. Les mauvais profs peuvent être licenciés pour mauvais résultats (non-statutaires)....

      Les professeurs jouissent d’une très grande liberté pédagogique. Rien à voir avec l’école Française de profs doctrinaires et gauchistes.


    • Spartacus Lequidam Spartacus 14 septembre 2014 20:16

      On arrive a rien en mettant les gens « sous pression » contrairement à votre vue Zola du management.
      On les « motive » ce qui est différent, là ou les collectivistes privilégient de droits différenciés.

      L’état ne finance rien, c’est le contribuable qui finance....


    • Spartacus Lequidam Spartacus 15 septembre 2014 09:21

      Suède comme Finlande ont une éducation qui fonctionnent absolument sur le même principe.

      Le principe du « chèque éducation libéral » et le principe de « liberté scolaire ».

      En suède les municipalités fournissent un « chèque éducation » et chacun choisit l’école qui lui plait.
      En Finlande, hors mis le financement, l’ensemble est dirigé par le principe d’autonomie.

      Dans les 2 cas les écoles sont totalement « autonomes », libres de virer ou embaucher les enseignants qu’ils veulent. 

      Les revenus des enseignants sont fixés au niveau local.
      En suède les revenus des enseignants sont fixés par les municipalités, en Finlande par le dirigeant de l’école.

      Dans les 2 cas il y a publication des résultats de l’efficacité des écoles qui permettent la concurence. Dans les 2 cas les fonctionnaires ne sont pas considérés comme en France avoir les mêmes droits sociaux que les dictateurs, l’emploi à vie. Il ne sont pas pas "statutaires et sont licenciables.

      Les enseignants ont liberté d’enseignement.

      En Finlande si les profs sont payés par le contribuable par l’intermédiaire de l’état, l’état n’intervient pas dans la gestion comme l’éducation. Les résultats de toutes les écoles sont publiés. La liberté de choix est le principe.


    • epicure 15 septembre 2014 23:00


      "

      Type d’accidents 2009FranceUK
      Collisions entre trains  7  17 Déraillement  14  12
      "

      Deux fois plus de collisions de trains, et presque autant de déraillements pour deux fois moins de réseau, 2-3 fois moins de voyageurs, et sûrement 2 fois moins de trains au moins.

      Super efficace le réseau privé britannique....


    • Laurent Simon 17 septembre 2014 11:55

      « parmi les moins bien payés de l’OCDE. »
      Oui, moins bien payés qu’en Allemagne, alors que la masse salariale en Allemagne est très inférieure... Cherchez l’erreur ! C’est qu’il y a moins de personnels payés en Allemagne, et évidemment beaucoup moins de bureaucrates. (à Paris)


    • Laurent Simon 17 septembre 2014 11:57

      « .. les classes sont surchargées »
      Aucune étude sérieuse ne prouve un lien direct entre les effectifs et la mauvaise qualité de l’enseignement. (pour les effectifs de cours normaux ; en revanche pour le soutien, évidemment il faut des effectifs TRES réduits, du genre 15 par classe), mais tous n’ont pas besoin de soutien)

      Pour info : étant élève, j’ai été pendant 2 ans (CM1 et CM2) dans une classe à 40 élèves... qui avait d’excellents résultats, bien meilleurs qu’ailleurs, alors que nous avions moins de cours (sport toutes les après midi)... Et alors que les 40 élèves comprenaient beaucoup d’enfants de milieu ouvrier. Comment était-ce possible ? Tout simplement en faisant des cours différents, et en demandant à ceux qui avaient compris d’expliquer à ceux qui avaient du mal (la disposition des élèves, deux par deux, permettait d’office cet échange, très facile).


    • tf1Groupie 17 septembre 2014 14:40

      "Aucune étude sérieuse ne prouve un lien direct entre les effectifs et la mauvaise qualité de l’enseignement"

      Non, juste le bon sens !! (et aussi les pays nordiques).

      De la même manière aucune étude ne prouve qu’un bon professeur a de meilleurs résultats qu’un mauvais professeur, mais ...

      Je ne sais pas quel age a l’auteur, mais une classe d’il y a 20 ans n’a rien à voir avec une classe d’aujourd’hui.


    • Laurent Simon 17 septembre 2014 15:04

      « .. faire cours dans des classes surchargées quand il y a un grand nombre de turbulents »
      Ben oui, il faut changer de façon d’enseigner ! (il y a bien sûr des cas, très particuliers, de classes très sensibles, dans lesquelles on devrait mettre les profs les plus expérimentés ; mais ce sont des cas minoritaires.)


    • Laurent Simon 17 septembre 2014 15:33

      ..juste le bon sens !« Je suis un adepte du bon sens, et la classe politique (et la gauche en particulier) en manque très souvent.
      Mais il faut aussi se méfier de recettes de »bons sens« (comme le protectionnisme, qui a toujours montré son inefficacité, du fait des ’représailles’ et protectionnismes des autres pays, ou comme le ’nationalisme’ qui a toujours mené à des famines et / ou des guerres, externes ou internes).

      Ou comme le raisonnement »de gauche« , selon lequel »s’il n’y a pas de profits (public vs privé), alors nécessairement c’est mieux), puisque l’expérience montre l’inverse.
      De toute façon, les recettes de bon sens devraient être confirmées par des études, or ce n’est pas le cas !


    • Laurent Simon 17 septembre 2014 19:45

      @Gauche Normale "Notre système éducatif, par exemple, figure à la fois parmi les plus coûteux dans le monde développé et aussi parmi les moins performants. Paradoxalement, nos professeurs sont parmi les plus mal payés.

      Aujourd’hui, ce sont les syndicats qui gèrent le personnel dans l’éducation nationale et dans les hôpitaux. Ce sont eux qui décident des promotions, entre autres. Est-ce normal ?« 
       »« Le fonctionnement de l’Etat doit changer de fond en comble » Denis Payre, (Nous Citoyens)"

      + la vidéo


  • bernard29 bernard29 13 septembre 2014 13:16

    la seule solution, c’est le contrôle et donc c’est l’instauration d’un « Contre Pouvoir Citoyen » chargés du contrôle de la gouvernance des institutions et organismes publics ;

    voir ; 

    a) « Contre pouvoir citoyen » http://changerlarepublique.over-blog.com/article-26789632.html

    b) «  Les chômeurs et le contrôle des instituions. » http://changerlarepublique.over-blog.com/article-le-controle-des-pouvoirs-publics-par-les-chomeurs-124521455.html


    • Pere Plexe Pere Plexe 13 septembre 2014 19:09

      Ce n’est pas La solution.
      Mais sans doute une partie des réponses à apporter.
      Il ne serait pas délirant que opposition et aussi citoyens aient un réel pouvoir de contrôle.


  • Laurent Simon 13 septembre 2014 18:15

    « la seule solution, c’est le contrôle et donc c’est l’instauration d’un « Contre Pouvoir Citoyen » Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?


    • Laurent Simon 13 septembre 2014 20:48

      Pour compléter ma réaction précédente : il EST TRES IMPORTANT de rapprocher le lieu de décision du terrain. C’est le principe de SUBSIDIARITE, qui va tout à fait dans le sens des deux critères (responsabilisation ET autonomie).
      Donc la priorité est de créer des régulations au plus près du terrain, pas de créer une nouvelle couche... qui ajoute de la complexité, et de nombreux problèmes.

      Prenons un exemple ’organique’, dans les « sciences du vivant », en l’occurrence le corps humain : si vous mettez votre main sur qqch de chaud (du genre plaque électrique, mais pas trop chaude, ce qui fait que sa couleur n’est pas ’rouge’), vous la retirez, par réflexe, avant même que l’information que la plaque est chaude est arrivée au cerveau ! Faites vous-même l’expérience !
      Le corps humain est très bien fait... Et pour en revenir à notre sujet, il ne s’agit pas de créer un super cerveau, qui agirait quand l’information (de la chaleur) lui parviendrait, c’est à dire encore plus tard... (c’est à dire bien trop tard)
      IL FAUT ALLER DANS LE SENS DES DEUX CRITERES, pas essayer de compliquer les choses pour le plaisir, ce qui n’apporte pas de vraie solution.

      Et pour en revenir à l’éducation, un des pires problèmes en France est cette hyper centralisation, qui complique les problèmes et n’apporte pas de solution réelle. Il faudrait au moins aller vers une régionalisation de l’éducation.
      La Finlande n’a pas ce problème, car elle est beaucoup plus petite.


  • Laurent Simon 14 septembre 2014 11:12

     Aucun commentaire ici ne conteste l’intérêt ou la pertinence de ces deux critères, en tout cas jusqu’à présent !

    Toutes les réactions sont par rapport à la privatisation éventuelle, qui n’est pas l’objet de l’article. Sauf celle de bernard29 qui d’ailleurs ne conteste pas à proprement parler l’intérêt de ces deux critères, mais propose une ’solution’ aux problèmes cités dans l’article.


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