vendredi 7 septembre 2007 - par Clement Donzel

Amazon et Google se lancent dans l’e-book

ebook_sony_reader.jpgEn serait-il bientôt fini des livres en papier que l’on feuillette du bout des doigts ?

Très probablement non, mais une idée qui émerge depuis plus de dix ans, à savoir le livre électronique (ou ), revient avec force ces jours-ci. Et pour cause, et projetteraient une arrivée sur le marché dans le courant de l’année.

Le New York Times nous apprend que le site de produits culturels numéro un mondial Amazon.com se lance finalement dans l’aventure e-book après plus d’un an de spéculations et devrait lancer son appareil nommé Kindle en octobre prochain, pour un prix avoisinant les $500.

Google devrait quant à lui sortir sa nouvelle version de au courant de l’automne, permettant aux auteurs de vendre au prix qu’ils désirent leurs ouvrages sur la plate-forme dédiée, Google touchant naturellement une commission sur chaque transaction. Cependant, le moteur n’aurait pour l’instant aucune intention de sortir un périphérique matériel pour lire les ouvrages, se contentant de fournir le contenu uniquement.

Sony, déjà présent sur le marché de l’e-book depuis l’introduction de son Sony Reader l’année passée (voir photo), a depuis significativement augmenté ses dépenses publicitaires dans plusieurs villes américaines. Sony Reader coûte actuellement $300, peut contenir 80 ouvrages et a une autonomie de 7 500 pages.

Du côté de Barnes & Nobles, la plus célèbre chaîne de librairies américaine, on relativise en indiquant que les lecteurs ne sont pas encore prêts à délaisser les ouvrages papier, tout en pondérant le propos et en misant sur une éventuelle sortie de périphériques pour les clients si les coûts de fabrication diminuent.

Le marché du livre est aujourd’hui estimé à $35 milliards, de quoi voir en ce marché de belles perspectives de croissance, si tant est que les lecteurs soient prêts à se séparer de leurs ouvrages papier.

Source Google-stories.com



14 réactions


  • Forest Ent Forest Ent 7 septembre 2007 11:33

    Il y a un essai de ce genre décrit à peu près tous les six mois sur AV. Ca finira bien par être vrai un jour. Mais il y a un point sur lequel il me semble tout le monde s’accorde : ça ne marchera que le jour où l’ergonomie deviendra acceptable par rapport au papier. Les LCD et plasma sont insuffisants. Il y a eu sur AV des articles parlant « d’écrans-papier », qui se rapprocheraient plus du besoin. Je pense que le jour où l’on aura enfin un vrai « papier électronique », ça sautera aux yeux.


    • thirqual 7 septembre 2007 11:45

      Sauf si les contenus sont vendus de la même manière que la musique et les films. J’achète des livres pour les garder, la durée de vie d’une carte mémoire, d’un disque dur ou d’un cd quand le nombre de copies est limité, merci ça ira.

      En fait ce genre de problème pourrait très bien tuer l’innovation technique dans ce domaine, en supprimant une part importante de la demande.


    • Forest Ent Forest Ent 7 septembre 2007 11:48

      D’après mon expérience personnelle, la durée de vie d’un CD est entre 2 et 5 ans selon la marque. Ca devrait être inférieur pour un DVD.

      Mais il y a des tas de papiers qu’on lit sans intention de les conserver : journaux, magazines, ...


    • leneant 7 septembre 2007 12:02

      Je ne suis pas totalement d’accord avec la remarque de Forest quoique. smiley

      Tout dépend du modèle de distribution et des ouvrages proposés (ainsi que des langues bien sur).

      A titre d’exemple, avec un simple PALM (machine qui existe depuis pas mal de temps), il n’est pas utile d’acquérir un matériel dédié pour réussir à lire un ouvrage au format électronique. De plus les supports tels que les cartes mémoire permettent de conserver un nombre d’ouvrage conséquent.

      Une telle utilisation est très pratique dans les transports en communs par exemple. Lors de mes déplacements, encombré par mon ordinateur portable, l’attrait d’un livre électronique que je peux consulter depuis mon PDA est important. Mais même ainsi je rechigne à « acheter » un livre électronique pour le consulter dans les transports avec mon PALM, à l’opposé d’un ouvrage du domaine public qui serait téléchargeable gratuitement (avec ou sans abonnement annuel). Ce qui m’importe c’est qu’il n’y ait pas de paiement à l’unité compte tenu de la volatilité du support pour le contenu de l’oeuvre.

      Je ne pense pas que produire spécifiquement du matériel dédié à la lecture électronique soit très porteur. Je ne vois ni l’utilité, ni les avantages fonctionnels d’une telle solution par rapport aux livres classiques et encore moins par rapport aux PDA qui sont multi-fonctions.

      Par contre j’en imagine parfaitement l’intérêt économique pour les industriels produisant de tels matériels s’ils arrivent a percer et à rendre attractif un tel marché avec une solution totalement fermée et propriétaire.


    • Nicolas 7 septembre 2007 12:09

      On a déjà un vrai papier-écran, plus communément appelé un écran de papier-électronique. Le sony évoqué dans l’article a un écran en papier-électronique, le confort de lecture est quasi-identique à celui du papier classique.

      A voir également d’autres produits (encore relativement chers malheureusement) pourvu de ce type d’écran, révolutionnaire selon moi smiley :

      http://www.presence-pc.com/actualite/FLEPia-23009/

      http://www.presence-pc.com/actualite/iliad-irex-ebook-15608/

      Aujourd’hui les premiers produits sont en niveaux de gris (pour ce qui concerne la lecture ça suffit), mais la couleur est en développement. J’ose espérer que le lancement de plateformes e-book par des géants comme Google amènera un développement accru de ces produits !


    • Halman Halman 9 septembre 2007 10:32

      Franchement je ne comprendrai jamais les réactions négatives en général sur les ebooks.

      Depuis des années sur les pda il est possible, avec le logiciel Reader fourni sur les cd rom des pda, de télécharger sur internet les ebook en différents formats, word, pdf, rtf, et de les lire tranquillement sur son pda dans les transports en commun par exemple.

      Il existe même une version pda d’Acrobat Reader afin que vous puissiez y lire vos pdf.

      Et cerise sur le gateau, il est même possible de transformer vos documents doc en ebook grace à un utilitaire fourni.

      Et franchement, les problèmes d’ergonomie et de lisibilité donnés par certains ne sont qu’en réalité un manque de pratique et d’habitude de leur part.

      Un peu d’habitude et on se fait parfaitement bien à l’écran lcd d’un pda pour lire du Zola ou du Proust, et même les artciles d’actualités chargés le soir pour les lire le lendemain.

      Sans aller jusque là, il suffit d’un copier coller dans les notes du pda et de faire une connexion de mise à jour, et l’article est parfaitement lisible sur le pda.

      Il suffit juste d’un peu de pratique et tout ce que l’on reproche aux livres électronique disparait.

      Je fais ça tous les jours, et à chaque fois, dans le bus, les autres utilisateurs de pda qui se contentent de s’en servir pour jouer au solitaire ou comme agenda sont surpris d’y voir mes ebooks que je lis tranquillement.


    • Halman Halman 9 septembre 2007 10:35

      Alors expliquez moi comment cela se fait que j’ai des cd rom qui ont plus de dix ans, parmi les premiers du commerce, ainsi que des disquettes de plus de vingt ans mais qui fonctionnent encore parfaitement.

      Même les cartes d’extension de 8 ko de ram de mon Canon X07 du début des années 1980 fonctionnent impecablement aujourd’hui. (Il m’arrive encore de m’en servir en 2007 !)


    • Halman Halman 9 septembre 2007 10:58

      Il est bien sur évident que l’ebook ne tuera jamais le livre papier, bien au contraire.

      L’ebook est une voie supplémentaire à la culture et à la lecture, surement pas un concurent destructeur du livre papier.

      Pourquoi toujours opposer ce qui est complémentaire ?

      Il permet aux geecks et autres nerds de se mettre à la lecture par écran interposé, tout en utilisant leurs joujous électroniques d’adultes.

      D’ailleurs moi même ai poussé le vice jusqu’à scanner soit en jpg soit en ocr (reconnaissance de caractères) près d’une cinquantaine de mes livres préférés, de 2001 l’Odyssée de l’Espace à Une Brève Histoire du Temps de Stephen Hawking.

      Ainsi je les lis tranquillement sur mon portable en vacances, au soleil.

      Le seul vrai problème des ebook comme Cytale est leur trop grand format physique. C’est ce qui a rebuté les utilisateurs potentiels lorsqu’ils étaient en démonstration à la Fnac. Les concepteurs font à chaque foit l’erreur de les dimensionner en format approchant le A4 (même le A5), impossible à ranger dans sa poche, un sac à main, un attaché case.

      Le papier électronique enroulable me semble bien moins pratique qu’un pda format livre de poche pour les plus volumineux, même si technologiquement c’est une superbe prouesse.

      Sur pda, on appuie sur un bouton et hop, il passe à la page suivante, plus simple impossible.

      En espérant avoir rédigé cette intervention bien mieux que mon verbiage désordonné de mon premier texte de tout à l’heure rédigé à la va vite au saut du lit.

       smiley


  • mclerc 7 septembre 2007 12:16

    Difficile à cerner. Personnellement, je n’achète presque plus de livres : je préfère les lire sur internet. Pour les journaux de même : je préfère les lire sur internet. Et je paye sans problème mon abonnement. Mais tout le monde n’est pas comme moi. Et il faut dire que j’ai un écran plat. smiley


  • Pelletier Jean Pelletier Jean 7 septembre 2007 14:02

    ce genre d’appareil avait déjà été testé sur le marché français. jacues Attali avec Erik Orsenna avaient même créé une société. Le produit n’a jamis décollé.

    Par contre il faut savoir que le principe d’écran souple a été mis au point, en particulier par la socité philips :

    Le 25 juillet 2005 à 14h22

    En bref : Les écrans souples pour demain....

    http://www.polymervision.com

    Polymer Vision une filiale de Phillips, vient de fabriquer un étonnant prototype d’écran souple de 3,5 centimètres de côté. Ce petit objet préfigure l’écran enroulable, sorte de feuille de papyrus électronique de 10 à 15 centimètres de côté qui sera connecté par liaison Wi-Fi aux téléphones mobiles aux alentours de 2010. Leur nouvel écran prototype de 5 pouces PV-QML5 a un angle de courbure encore réduit, une mécanique ayant un temps de vie plus long et offre un contraste comparable à celui d’une feuille de papier.

    l’avenir c’est le livre électronique sous forme d’une multitude d’écrans souples rechargeable à volonté, mais qui garde le concept de livre. l’électronique étant dans la reliure du livre.


    • Pelletier Jean Pelletier Jean 7 septembre 2007 14:04

      extrait d’un article du Nouvel observateur  : Le 1er octobre, Orsenna devient vice-président de Cytale, la start-up française qui lancera en novembre son « livre électronique », un terminal nomade dédié à la lecture d’ouvrages téléchargeables sur le web. Pourquoi Cytale ? La rencontre s’est faite au Salon du Livre, l’an dernier, par le biais de son ami Jacques Attali, l’un des cofondateurs de l’entreprise.

      Mais quand on pense que « dans tout ce qu’il vit d’important, l’homme est fait de lenteur », pourquoi diable se soumet-on au « temps internet », où tout est remis en question tous les jours ? Parce qu’Orsenna-le-boulimique ne résiste pas à l’appel de l’aventure. Parce que le « rat de bibliothèque » qu’il est se créait, bien avant l’internet, ses propres cheminements : « Ses ricochets dans l’univers du savoir ». Parce qu’ayant exploré de fond en comble le monde de l’écrit (directeur littéraire chez Ramsay, conseiller culturel de Mitterrand, nègre, auteur, directeur de collection chez Fayard), l’homme rêve de « participer à la redéfinition de l’économie du livre, de contribuer à élaborer les nouvelles règles du jeu ». Parce qu’il savoure avec gourmandise le plaisir de rejoindre une équipe comprenant « des savants ». Parce que « la meilleure façon de guetter c’est d’agir ».

      Erik Orsenna, qui connaît le Tout-Paris de l’édition, a déjà commencé à ouvrir des portes à l’e-book de Cytale. Ne partage-t-il pas l’angoisse d’une partie de l’establishment littéraire sur les dangers du numérique ? « J’étais à l’Elysée quand, à l’apparition du CD, l’industrie musicale pronostiquait un appauvrissement de l’offre, raconte-t-il. C’est l’inverse qui s’est produit ». Il est certain que beaucoup d’acteurs seront déstabilisés par ces changements, mais d’une part, souligne Orsenna, « un certain nombre d’éditeurs, aujourd’hui, ne sont en réalité que des imprimeurs ». D’autre part, les rôles restent clairs : « Cytale ne leur fait pas concurrence : c’est un diffuseur qui peut les aider à ressusciter leurs fonds ». Au demeurant, notre homme n’est pas un fétichiste du « livre-papier » : « Peu importe le support, ce qui est tabou... c’est la lecture ». Mais aussi l’écriture ! Erik Orsenna effectuera sa semaine chez Cytale, dont il est désormais coactionnaire, du lundi matin tôt au mercredi soir tard. Du jeudi au lundi, il cultivera « le temps long de l’écriture ». Sans négliger, bien sûr, le Potager du Roi. DOMINIQUE NORA


  • Polemikvictor Polemikvictor 8 septembre 2007 10:11

    je crois beaucoup plus au livre audio qu’a une version électronique d’un document papier.

    Je ne suis pas forcément disponible pour lire Proust le soir ou durant un moment de détente, mais quand j’ai 400Km d’autoroute devant moi, j’ai la disponibilité nécessaire et c’est ce je fais.

    J’ai acheté « A la recherche du temps perdu »en CD et la voiture est le meilleur moment pour en profiter ( peut etre à cause du titre...)

    Nous nous sommes abonnés à audible qui distribue également des textes à écouter sur Ipod et nous écoutons en voiture avec plaisir, une histoire de la philosophie que nous n’aurions pas forcément envie de lire le soir avant de dormir.


  • Ivan Gonçalves Ivan Gonçalves 9 septembre 2007 13:43

    Il me semble que l’avantage principal d’un e-book, par rapport au livre papier, est dans le fait qu’il offre la possibilité de trouver rapidement un texte à l’intérieur d’un livre. Il arrive souvenant qu’on se souvienne vaguement d’une phrase ou d’une réflexion particulière d’un auteur qu’on a récemment lu sans parvenir à la restituer complètement, la seul solution avec un livre papier est de le relire, avec un e-book et son moteur de recherche il suffit de quelque secondes. Cette « option » devient carrément indispensable lorsqu’on s’attaque à des documents tels que les carnets de léonard de Vinci, qui sont structurées comme des hypertextes.

    Je pense cependant qu’il sera toujours plus agréable de lire un livre papier (surtout un livre de littérature), mais avoir sa version numérique à porté de main serait un plus indéniable.


  • Marc Bruxman 9 septembre 2007 16:00

    J’ai eu l’occasion de tester un proto de ces choses. L’encre « papier électronique » niveau confort cela n’a vraiment rien a voir avec un écran LCD même de très bonne qualité. On peut lire le livre même en plein soleil et quelles que soient les conditions cela ne bousille pas les yeux. Niveau consommation d’énergie la non plus rien a dire, la batterie tient longtemps. Normal cela ne consomme de l’énergie que quand on tourne une page ! C’est vraiment un confort qui n’a rien a voir a celui que vous avez pu avoir si vous avez testé un e-book sur votre PDA. (Ce qui effectivement n’était pas top).

    Bref ceux qui disent « cela ne remplacera jamais un vrai livre papier » n’ont certainement pas vu un de ces prototypes tourner. Le format est compact et pour lire dans les transports en communs c’est carrément pratique. La seule chose qui est dommage c’est qu’on ne trouve pas encore les ebooks ailleurs que sur le peer to peer. Et que bien entendu le passage du réel au virtuel va poser le même probléme que pour le disque. Les éditeurs ne sont en effet pas prêts à répercuter la baisse des couts de distribution vers le consommateur. Cela ne devrait en effet pas couter plus cher que ce que l’éditeur reverse à l’auteur (en général une misére) plus quelques frais de distribution négligeables.

    En tout cas, le fait qu’Amazon et Google rentrent sur le marché est une très bonne chose ! Peut être que si l’offre légale se développe tot cela aidera a faire en sorte que cela se passe bien. Mais tout dépendra une fois de plus des éditeurs et de leur volonté à donner ou non des autorisations d’exploitations souples pour leur contenu. Si ils le refusent ils souffriront fortement du piratage avec les mêmes conséquences que pour celles du disque. Si ils l’acceptent la restructuration qui s’ensuivra sera violente mais on devrait avoir un nouveau média tout à fait cool.

    Pour la presse une chose est sure, la notion de Journal risque d’être aussi menacé que la notion de chaine de télé. Plutot que d’acheter les Echos ou la Tribune je préférerai en effet acheter une revue de presse ne contenant que les articles des Echos et de la Tribune et d’autres publications qui concernent mon secteur d’activité.

    Enfin imaginez que vous puissiez lire Agoravox sur papier électronique tout les matins dans le métro. Cela ne serait il pas cool ?


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