mardi 26 mai 2015 - par Vincent Verschoore

Être ou ne pas être... une simulation

Je parie que Descartes n’y avait pas pensé : être ou ne pas être une simulation.

 Je parie que Descartes n’y avait pas pensé : être ou ne pas être une simulation. Mais d’autres y ont pensé, tels le philosophe Nick Bostrom et le prix Nobel d’astrophysique George Smoot. Deux présentations vidéo, de ce que l’on appelle “l’argument de simulation” par ces personnalités vous sont proposées en bas de page, argument initialement proposé par Bostrom dans la revue Mind en 2002.

L’argument de simulation est basé sur une hypothèse : un jour ou l’autre l’humanité ou toute civilisation, terrestre ou extra-terrestre, est susceptible de développer la capacité de simuler la conscience par un processus de type informatique. Tout comme nous tentons déjà de le faire pour le climat, pour la congestion routière ou dans les jeux vidéo, les scientifiques ayant accès à cette capacité chercheront à simuler l’humanité (en insérant ces consciences simulées dans un univers simulé) afin de voir comment se développent différents scénarios. A partir de ceci, trois possibiités :

1) La civilisation en question disparaît avant d’avoir pu réaliser cette simulation – par auto-destruction, par une catastrophe naturelle, peu importe. En ce cas nous sommes nécessairement “vrais” vu que personne n’a eu le temps de nous créer sous forme de simulation.

2) Elle ne s’intéresse plus à la simulation, que ce soit par éthique ou du fait que cela n’est plus pertinent, ou d’autres raisons que nous ne pouvons imaginer. En ce cas à nouveau, nous sommes bien “nous”.

3) Elle crée des simulations de consciences qui interagissent au sein d’univers simulés, avec un nombre de consciences simulées largement supérieur au nombre d’individus existant réellement, et en ce cas il est fort probable que nous ne soyons ni plus ni moins que des êtres simulés.

Pour Bostrom, nous sommes clairement en chemin pour aboutir à une technologie informatique capable de simuler un cerveau humain à l’échelle du neurone. A ce jour, le Human Brain Project estime que la simulation d’un seul neurone requiert une puissance de 1 GigaFLOPS (soit 109 opérations à virgule flottante par seconde), associée à une mémoire de 1 mégaoctets – en gros la puissance d’un bon smartphone. Pour un cerveau humain contenant de l’ordre de 100 milliards de neurones, la puissance nécessaire serait de l’ordre de 1 ExaFLOPs (soit 1018 ou 1 milliard de milliards d’opérations par seconde), puissance que certains estiment possible d’ici 2018.

 La logique de l’argument est assez imparable,en tout cas d’un point de vue matérialiste : nous sommes à quelques générations humaines de pouvoir simuler l’Humanité (ou des Humanités), il n’y a pas de raisons très solides pour que nous ne le fassions pas si nous devenons techniquement capables de le faire, et si l’univers qui nous entoure est une simulation raisonnablement réaliste de l’univers originel habité par nos concepteurs, la probabilité qu’il existe, parmi les 100 milliards de planètes habitables dans notre seule galaxie, une civilisation suffisamment avancée pour réaliser ce type de simulation est très élevée – beaucoup plus élevée en tous cas que celle que nous soyons nous-même une réelle civilisation originelle, non simulée.

Avons-nous des indices ? Oui, tout comme les perturbations au sein de The Matrix témoignaient d’imperfections au sein de cette simulation-là, nous avons en notre monde l’imprécision du domaine quantique dans le microcosme, et l’imprécision de l’univers éloigné dans le macrocosme. La nature essentiellement virtuelle du monde quantique (sur lequel ce blog contient par ailleurs de nombreux articles) peut être vue comme une approximation, une limitation de la ressource informatique sur laquelle se base la simulation. Le système ne calculerait la simulation complète qu’à la demande – au moment où l’expérimentateur – simulé – fait une observation d’un phénomène quantique (flou), réduisant ainsi ce dernier à une forme classique avec un état et une chaîne causale bien déterminés. Idem pour le macrocosme, il suffit de simuler les étoiles lointaines sous formes de simples points de lumière tant que personne ne regarde de trop près, et créer des rendus plus complexes au fur et à mesure des besoins.

L’argument de simulation est également une réponse au principe anthropique et notamment sa version “forte” qui stipule que l’Univers et donc les paramètres fondamentaux dont celui-ci dépend doit être tel qu’il permette la naissance d’observateurs en son sein à un certain stade de son développement. En effet, le fonctionnement de l’univers est tellement précisément accordé pour permettre l’émergence de la vie que l’on peut en déduire deux hypothèses principales : soit notre univers est un parmi une infinité d’autres univers, auquel cas toutes les configurations possibles finissent par arriver et nous sommes “la bonne”, soit l’univers a été “pensé” pour que nous y apparaissions, ce qui ramène à la croyance en dieu et ses dérivés, ou à l’argument de simulation.

La possibilité que nous vivons dans une simulation rejoint également l’hypothèse de l’univers holographique, présentée dans quelques articles de ce blog et notamment L’Univers, l’Hologramme et Nous. Dans ce modèle, nous (le monde) sommes une projection 3D d’une source 2D située sur la surface de notre univers. Là encore, certains indices : le principe de conservation de l’information (une source holographique coupée en deux ne donne pas deux demi-hologrammes, mais deux hologrammes complets mais moins précis) ainsi que a notion de granularité de l’univers : la distance de Planck serait la limite de la “résolution” du système, créant une granularité semblable à celle que l’on observe sur une image photo passée à la loupe.

Je précisais ci-dessus “du point de vue matérialiste” car, vous l’aurez compris, l’argument de simulation décrit ici se base sur la notion de conscience en tant que propriété émergente du cerveau, un peu comme l’humidité est une propriété émergente de molécules d’eau dans un certain type d’arrangement (forme liquide en l’occurrence). Ce serait alors la capacité d’intégration d’information, dénotée phi, qui serait la mesure du niveau de conscience. Une souris a une conscience, mais inférieure à la nôtre du fait que sa capacité à intégrer de l’information est inférieure à la nôtre. Selon cette idée très répandue en science, la capacité à modéliser parfaitement un cerveau mènerait mécaniquement à la modélisation de la conscience dont est capable ce même cerveau. Il suffit de trouver le bon programme et disposer de la puissance de calcul nécessaire.

C’est un peu le modèle standard de la conscience mais ce n’est pas le seul, il existe au moins un autre modèle générique qui place la conscience en tant que loi universelle préexistante à toute vie, voir à toute matière. Cette approche est très bien présentée par le yogi Dada Gunamuktananda dans la vidéo TEDex ci-dessous :

Dans ce cadre-là, la notion de simulation de la conscience à partir de simulations mécanistes de cerveaux n’a plus guère de sens, et en fait pas mal de domaines de la science humaine sont complètement à revoir. Mais cela n’enlève rien à la pertinence de l’argument de simulation lui-même, vu que la conscience, comprise sous forme d’une loi naturelle inhérente à la structure de l’univers telle la gravité ou l’électromagnétisme, pourrait aussi en principe être simulée.

Si nous acceptons un instant l’idée que nous sommes effectivement une simulation, programmée par une civilisation dont nous ignorons tout mais dont nous pouvons raisonnablement supposer qu’elle nous ressemble – ou nous a ressemblé, peu ou prou, à un moment de son histoire – se pose la question de l’objectif de cette simulation, et de l’attitude à adopter. Avons-nous la possibilité d’un choix entre la pilule rouge et la pilule bleue ? Si la simulation est un jeu au sein duquel certains survivent pour passer à l’étape suivante et d’autres sont éliminés définitivement, faut-il essayer de faire partie des “gagnants” ?

Si l’Humanité simulée décidait de ne plus jouer, de protester de son instrumentalisation par les concepteurs du jeu – comme Néo et son équipe dans Matrix – ne risquerions-nous pas simplement de les conduire à arrêter la simulation ? Imaginez toutes les étoiles se regroupant dans un coin du ciel pour y inscrire “GAME OVER”…

 

 



24 réactions


  • Francis, agnotologue JL 26 mai 2015 11:16

    Bonjour VV,
     
    ’’un jour ou l’autre l’humanité ou toute civilisation, terrestre ou extra-terrestre, est susceptible de développer la capacité de simuler la conscience par un processus de type informatique.’’
     
    Cette phrase pose en fait deux questions : Qu’est-ce que c’est, la conscience ? Est-ce que cette ’chose’ que l’on ne connait pas, pourrait-être reproduite ?
     
    Sur la première question, je pense qu’on ne saura jamais ce qu’est la conscience, qui est un peu comme dieu, l’Arlésienne. Je précise que je ne suis pas Croyant.
     
    Sur la deuxième question, je suis encore plus réservé ; et pour ceux qui ont un peu étudié la question, je leur dirai en forme de boutade, que les ordinateurs ne savent pas traiter les nombres réels : la conscience, alias dieu, si.


    • Vincent Verschoore Vincent Verschoore 26 mai 2015 15:55

      @JL
      Salut JL,

      Pour la conscience, il y a plusieurs hypothèses (j’en propose deux dans l’article) mais ca reste ouvert. A titre personnel je penche pour une conscience universelle donc in fine mesurable et charcactérisable, comme la gravité ou la mécanique quantique, même sans en comprendre la nature profonde. Et donc simulable, en principe. 

    • Michèle DANGUY Michèle DANGUY 26 mai 2015 16:00

      @JL
      Merci pour ce commentaire, qui derrière l’humour, traduit également quelques unes de mes réflexions et donc aide à se clarifier soi-même..


    • Francis, agnotologue JL 27 mai 2015 07:53

      @Michèle DANGUY,
      bonjour.
       
      merci à vous, de me dédier votre premier post sur Agoravox.
       
      Pourriez vous m’en dire un peu plus sur ces réflexions ?
       
      Sans aller très loin bien sûr, l’exercice serait fastidieux ici.


    • Francis, agnotologue JL 27 mai 2015 07:59

      @ VV,

      Je crois qu’il ne faut pas mélanger intelligence artificielle et conscience. La conscience selon moi, n’est pas un préalable, ni même une condition à l’intelligence, si l’on définit l’intelligence comme la capacité d’un être « vivant » à survivre et s’accroitre.
       
      J’ai écrit « vivant » entre guillemets, parce que je me demande s’il ne faudrait pas réserver ce terme aux êtres doués de conscience.
       
      J’en termine : les intelligences artificielles qui sont à ce jour en train de ruiner la vie sur terre sont les multinationales.


  • pyjahman pyjahman 26 mai 2015 13:06

    L’étude approfondie des neurosciences nous a appris quelque chose de fondamental :
    Contrairement aux idées reçues, plus la recherche en neuroscience évolue, et plus les scientifiques comprennent la complexité du cerveau et l’impossibilité de le créer artificiellement.

    Vous pensez que l’Homme est assez intelligent pour se comprendre lui même ? Tout nous échappe, nous n’aurons jamais la capacité mentale d’englober la complexité des choses telle que la forme de ou des univers.


    • Vincent Verschoore Vincent Verschoore 26 mai 2015 15:59

      @pyjahman
      Sans doute, mais je ne vois pas au nom de quoi il serait en principe impossible de reproduire, neurone pour neurone, un cerveau humain. C’est un problème technologique plutôt que philosophique. Maintenant, est-ce qu’un cerveau parfaitement reproduit fonctionnerait comme un vrai, là....


  • soi même 26 mai 2015 13:16

    ( L’argument de simulation est basé sur une hypothèse : un jour ou l’autre l’humanité ou toute civilisation, terrestre ou extra-terrestre, est susceptible de développer la capacité de simuler la conscience par un processus de type informatique ) ce n’est pas une hypothèse cela va devenir une réalité effrayante, car où allez vous placer la pensé du cœur quand l’on serra arrivé à cette extrémité ?


    • Vincent Verschoore Vincent Verschoore 26 mai 2015 16:01

      @soi même
      C’est la proposition n°2 de l’argument de simulation : l’humanité capable de créer cette simulation décide de ne pas le faire. Et ce pour des questions éthiques, pourquoi pas.


    • soi même 26 mai 2015 21:14

      @Vincent Verschoore, a vous lire, c’est certain c’est fait, vous êtes un cerveau, vous êtes un micro processeur ventilé par le liquide rachidien ....


  • gaijin gaijin 26 mai 2015 13:36

    il y a une autre hypothèse tout aussi pertinente  :
    nous sommes une émission de téléréalité et les ovni sont en fait les caméras qui permettent de diffuser nos conneries dans l’univers entier
    voilà ce qu’aucune religion n’a jamais osé révéler ( malgré quelques fines allusions de ci de là ) : nous sommes des crétins cosmiques !


    • soi même 26 mai 2015 13:56

      @gaijin : nous sommes des crétins cosmiques ! plus que cela de petits crétins cosmiques !

      Heureusement le monde à plusieurs dimensions et la vérité terretre est le contraire de la vérité Spirituel !


    • Vincent Verschoore Vincent Verschoore 26 mai 2015 15:47

      @gaijin
      Ce n’est pas incompatible : nous pourrions être une simulation thématique, en l’occurence tragi-comique :) 


  • robin 26 mai 2015 15:38

    Une autre possibilité que certains dont je ne me rappelle plus le nom ont évoqué c’est que non content d’être une simulation notre univers pourrait être un co-création de l’ensemble des cerveaux qui le peuplent, ils seraient alors chacun un coprocesseur de cette simulation. C’est peut être pour cela que certains lieux oubliés de tous comme les vieux chateaux crééraient des phénomènes de limite de la simulation qui ont pour résultat les phénomènes paranormaux.


    • Vincent Verschoore Vincent Verschoore 26 mai 2015 16:04

      @robin
      C’est une interprétation de l’hypothèse holographique : c’est notre cerveau qui transforme les données 2D en une image 3D. Mais ce n’est pas lui qui crée les données. 


    • robin 26 mai 2015 17:14

      @Vincent Verschoore

      Ben justement je pense que des théories alternatives penchent pour la possibilité que les cerveaux fabriquent consensuellement la réalité


    • Vincent Verschoore Vincent Verschoore 26 mai 2015 18:00

      @robin
      Qu’est ce qui permettrait de les synchroniser et de garder une cohérence à l’ensemble ?


    • gaijin gaijin 26 mai 2015 18:33

      @Vincent Verschoore
      bonne question et il y a au moins une réponse simple : les croyances
      je ne parle pas ici des croyances de type religieux ( encore que ...) mais de toutes les croyances ...... les enfant naissent avec pleins de potentiels mais n’activent que ceux qui sont renforcés par leur entourage ( a un niveau basique par exemple on n’utilise plus l’odorat ni la vision de nuit )
      nous « savons » ainsi plein de choses : on ne peut pas voir l’aura des gens ( puisqu’ils n’en ont pas et ça on le sait puisqu’on n’en parle pas ) on a besoin d’une boussole pour trouver le nord ....etc
      sauf que tout ça n’est pas vrai mais les gens qui le disent sont des malades qui ont des hallucinations .....

      les hallucinations c’est un truc rigolo : si je vois ( ou perçois ) quelque chose que d’autres personnes ne voient pas c’est une hallucination .....
      mais dans quel putain de texte de loi est il marqué que tout le mode est censé percevoir la même chose ?
      nulle part .....en fait c’est un biais cognitif qui nous pousse a croire que tout le monde perçoit la même chose que nous ....( puisqu’on est normal ) .....

      l’humain est une création du social et on tente toujours de s’harmoniser aux autres a tel point que des expériences en double aveugle portant sur des somnifères on des excitants montraient que si dans un groupe de personnes « a somnifère » on introduisait une personne qui avait pris des excitants celle ci s’endormait ......
      la question suivante est : ça va jusqu’ ou ?

      la nature de la réalité et de ses lois est une création de l’inconscient collectif ( ok pas que mais c’est une autre histoire ... ) pour une illustration ( fictive mon cher gollum ) voir les excellents livres de carlos castaneda ......


  • SamAgora95 SamAgora95 26 mai 2015 16:19

    Un rectification concernant le phénomène de réduction d’onde en physique quantique, ce n’est pas l’observation au sens de regarder qui réduit l’onde mais simplement l’interaction du système en état intriqué avec son environnement (une autre particule, les molécules d’un instrument de mesure etc...)


    Cela dit, je pense que ce monde ne peut-être qu’une simulation d’une conscience unique dont nous faisons nous même partie, c’est une conscience universelle qui joue dans le parc d’attraction que nous appelons l’univers et qu’elle s’est elle-même crée pour éprouver toutes sortes de sensations, notre conscience et intelligence terrestre n’est elle-même qu’un manège parmi d’autres.


  • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 27 mai 2015 17:53

    "Selon cette idée très répandue en science, la capacité à modéliser parfaitement un cerveau mènerait mécaniquement à la modélisation de la conscience« 

    Désolé, ça c’est pas de la science, c’est de la soupe. Parler de »modéliser parfaitement« c’est comme faire une division par zéro en maths, c’est la garantie de dire n’importe quoi.
     
    On pourra avoir des gazillons de neurones simulés, ça ne mènera à rien du tout car le neurone n’est rien tant qu’il n’est pas compris dans une organisation qui lui donne son rôle. Ce qu’il faut comprendre, c’est l’organisation, pas le(s) neurone(s). Quand Rodney Brooks a lancé son humanoïde COG il y a vingt ans, il avait la même ambition. Maintenant il est dans le marketing.
     
    Il est deux catégories de personnes dont il faut se méfier lorsqu’on parle de conscience : les philosophes et les (astro)physiciens. Je dirais donc »mauvaise pioche".


    • Vincent Verschoore Vincent Verschoore 27 mai 2015 22:21

      @Luc-Laurent Salvador
      Ok, je note :). Mais a votre avis, l’idée même de recréer un cerveau sous une forme non naturelle (donc par le fait d’une modélisation) a t’elle un sens ? 


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 28 mai 2015 02:54

      @Vincent Verschoore
       
      Oui, bien sûr que ça a un sens car c’est à l’aune de cette construction que nous pourrons mesurer notre compréhension de la conscience. Nous ne pourrons en effet recréer que ce que nous avons compris. Ce sera une modélisation ou une théorisation « en acte » comme disent les piagétiens.
       
      C’est en soi tout à fait fascinant comme projet mais cela ne pourra être réalisé de manière intéressante que d’un point de vue holistique, cad, en mettant le cerveau à sa place, au sein d’un organisme, lui-même au sein d’un milieu. C’est pourquoi ce sont les roboticiens qu’il faut suivre. Car modéliser le cerveau hors sol ça n’a aucun sens, et simuler un organisme au sein d’un environnement non trivial demande une puissance de calcul phénoménale. Ceci étant, un roboticien qui fait une simulation comme « bac à sable », ça a du sens.

      Tout ceci n’est dit que dans un contexte « naturaliste », avec une visée de naturalisation de la conscience qui ouvre sur tout ce que la SF nous a offert comme perspective.
       
      Maintenant, si on prend en compte la possibilité de la « conscience extra-corporelle » telle que l’établissent (à mes yeux) les témoignages d’« expérience de mort imminente », alors bien sûr le problème se complique outrageusement et la prise en compte des aspects quantiques et holographiques devient quasiment incontournable.
       
      On a alors à considérer la possibilité que les humanoïdes que nous projettons ne seraient que des « zombies » et qu’il leur manquerait ce supplément d’âme que Villiers de l’Île Adam avait donné à son « Eve future » en lui intégrant un « esprit » (l’époque était fervente de spiritisme !).
       
      J’avoue ne pas du tout savoir comment concilier ces deux visions. J’ai toujours « pensé » dans le cadre de la première mais j’ai basculé dans la seconde sans pouvoir conclure que la première serait désespérée. Autrement dit, je crois qu’il reste intéressant de tenter de fabriquer des humanoïdes mais que nous ne pouvons espérer mieux que la réalisation de « zombies » et cela, pas avant des lustres car puissance de calcul, technologie et surtout théorie de la psyché nous font encore terriblement défaut.
       
      Nous ne verrons que des automates sophistiqués pendant encore longtemps. Des versions amélioriées de ce qui se faisait du temps où l’horlogerie était au sommet de la technologie.


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 28 mai 2015 18:49

      @Zip_N
      Arrêtez de fumer n’importe quoi ! Vous perdez le contact avec la réalité. Si on change le cerveau, on change la personne, point barre.


  • Ruut Ruut 29 mai 2015 16:58

    C’est l’erreur qui nous fait progresser.
    Or une machine ne commet jamais d’erreurs volontaire.

    Les bugs ou programmation par des incompétents c’est autre chose.
    C’est souvent des fonctions utilisé différemment de leur fonction d’origine par bêtise ou fainéantise ou mauvaise compréhension du code.

    C’est aussi une des conséquence du copier coller de ligne de code sans comprendre ce qui y est écrit.


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