La voiture à hydrogène
Maintenant que nous avons trouvé des solutions techniques pour la production
de masse d’ hydrogène avec un réacteur nucléaire calogène et un module de
dissociation thermique de l’eau, il reste à passer à l’automobile à hydrogène.
Pour ce faire, il faut trouver un réservoir qui puisse contenir de
l’hydrogène comprimé sous haute pression. Car l’hydrogène est un combustible
très énergétique, mais comme il est très léger, il a une faible densité
volumique. Il faut donc le comprimer beaucoup pour pouvoir disposer d’une énergie
suffisante pour parcourir les 500 km entre deux pleins qui sont le standard
actuel acceptable. Dans mon message du 16 septembre, je vous signalais les
derniers modèles de réservoirs présentés par différents fabricants pour cette
application. Par ailleurs, beaucoup d’essais ont été réalisés pour vérifier la
résistance de ces réservoirs aux chocs, voire aux balles, puisque l’hydrogène
qu’ils contiendront a des propriétés explosives. Globalement, on peut dire que
le problème technique du réservoir à hydrogène est résolu. Pour les coûts, par
contre... on ne sait pas vraiment
Au-delà du réservoir, il faut ensuite passer au groupe motopropulseur de la
voiture finale, et le faire fonctionner à l’hydrogène. Deux techniques
s’affrontent, l’alimentation directe à l’hydrogène, et le passage par la pile à
combustible fonctionnant directement à l’hydrogène et alimentant des moteurs électriques.
Pour la première solution, pas de problème, elle a déjà été essayée par tous les constructeurs,
et à l’évidence un moteur classique alimenté à l’hydrogène peut
parfaitement fonctionner, parfois même sans aucune modification !
La pile à combustible est le cœur du véhicule correspondant au second
concept, qui élimine totalement le moteur à explosion. Elle se comporte comme un
convertisseur électrochimique, qui transforme de l’hydrogène directement en
courant électrique. Le groupe motopropulseur du véhicule devient donc, à partir
de l’hydrogène comme carburant, la pile à combustible qui produit de l’électricité,
laquelle fait marcher les moteurs électrique finaux. Ces piles à combustible
existent déjà en de nombreux exemplaires chez plusieurs constructeurs. Elles
sont compactes pour la puissance offerte, et parfaitement intégrables dans un
véhicule automobile. Par contre, elles sont totalement inaccessibles financièrement pour
l’instant. Pour une puissance de 100 KW, soit130/140cv, il
faut compter de 300 000 à 500 000 euros ! Autant dire qu’il vaut mieux attendre
le prochain saut technologique pour voir apparaître ce type de voiture à hydrogène.
En conclusion, la voiture à hydrogène est accessible techniquement, dans un
premier temps avec le moteur à explosion classique. Les carburants et sa
production le sont aussi. Il reste à rendre le tout économiquement acceptable.