vendredi 16 mai - par lephénix

Le projet numérique

Le passage « de la paperasse à la numérasse » fait basculer la société présumée humaine dans une grande « emmerdification algorithmique » (Cory Doctorow) – mais pas seulement... Alors que la base de données est devenue la « forme culturelle majeure du XXIe siècle », l’ordonnancement algorithmique de nos existences orchestre une dépossession sans retour. Pour le journaliste Hubert Guillaud, « le déni de démocratie est au coeur de la révolution numérique ».

 

La préservation de la vie sur Terre, la qualité de vie et la liberté humaines exigeraient-elles de désinformatiser le monde ? Rien que la fabrication des gadgets dédiés à la numérisation forcée du monde provoque une dévastation écologique massive jusqu’à l’extinction des espèces vivantes. Leur fonctionnement exige une surconsommation d’énergie croissante jusqu’au tarissement des ressources. Enfin, la machinerie Internet dévore nos libertés fondamentales – et jusqu’à notre subsistance voire notre existence qu’elle a d’ores et déjà (sili)colonisé pour le pire. Alors que Paris accueillait en février dernier une grand messe autour de la course à l’ (in) « intelligence artificielle » (IA), une puissance de calcul probabiliste qui exacerbe les ponctions non soutenables tant sur des ressources non renouvelables que sur une intelligence naturelle résiduelle en voie d’évaporation, Hubert Guillaud avertissait : « La numérisation est d’abord un moyen pour défaire l’Etat-providence », « préserver le taux de profit » - et « imposer la domination ». Convoquant les analyses de la philosophe Antoinette Rouvroy, il rappelle que « le mode de gouvernement n’est plus articulé au savoir  » : la gouvernance algorithmique « nous dispense du savoir, nie le signifiant, la pertinence, la causalité  » et évacue le réel : « le calcul produit un ordonnancement du monde avec des dominations qui ne disent plus leur nom  »...

 

La grande transformation numérique

 

Le journaliste spécialiste des systèmes techniques et numériques analyse les impacts de la grande transformation numérique de nos sociétés : « les techniques s’affranchissent des réalités qu’elles mesurent  ». Jusqu’à les supplanter voire les supprimer dans une dissolvante fabrique de « réalités alternatives » et spéculatives tournant à vide pour elles-même et sur elles-même ?

Aurions-nous basculé dans un « régime de facticité » exacerbant sa capacité à « produire du faux » ?

Si l’actuelle submersion par une numérisation forcée ne semble motivée par aucune nécessité ni demande des publics à qui elle est imposée, elle n’en obéit pas moins à une logique de contrôle social : « Nous sommes passés d’un contrôle artisanal avec des documents papier à un contrôle industriel via des croisements de données numérisées, sous la pression des forces politiques et de décisions législatives qui ont justifié le contrôle et mis à son service une pléthore d’outils numériques ». Résultat : une « vaste précarisation fonctionnelle » au détriment des publics, travailleurs ou privés d’emploi, qui sert une « orientation politique et idéologique  : il s’agit de limiter l’accès aux droits des bénéficiaires  ».

Si être pauvre a toujours « coûté plus cher », la tarification algorithmique se révèle «  la plus vive expression des asymétries d’inforamtion du capitalisme de surveillance » (Shoshana Zuboff). La prétendue « personnalisation » des tarifs « ne vise pas à réduire les prix pour les plus pauvres, mais conduit à l’exact inverse » - c’est-à-dire à des « prix prédateurs à l’encontre des consommateurs  ».

L’hypercomplexification du monde par le numérique est génératrice d’hyperinflation - rien que « le simple fait de rendre complexe l’achat de quelque chose est lucratif pour les entreprises  », notamment par la création de lignes de frais nouveaux... Pour Dan Lyons, l’économie casino de la Silicon Valley produit un modèle d’entreprise « antisocial » érigé en norme : « internet a accéléré les pratiques antisociales des entreprises en diffusant des outils et des pratiques qui leur permettent de limiter leur responsabilité sociale à leur seul profit ».

Les rentiers de la tech « souhaitent faire advenir un monde qui sert leurs intérêts » - le développement technologique n’a jamais bénéficié qu’à quelques bénéficiaires oligarchiques, dont le seul souci est celui d’exercer un « pouvoir sans responsabilités » ni contrainte démocratique : « ils construisent des outils à leur image »...

 

Techno-autoritarisme et déni de démocratie

 

Dans l’actuelle frénésie techno-solutionniste, « les innovations roulent pour elles-mêmes, dans une logique techno-autoritaire d’autant plus affirmée que les entreprises engagées dans cette course n’ont plus besoin de personnes pour faire faire ce qu’elles veulent, comme elles le veulent, avec des moyens illimités ».

Cette fuite en avant techno-solutionniste consume toujours plus de barils de pétrole et de droits à l’existence, exige toujours plus de pipe-lines, de mines, d’extractivisme, de centrales électriques et d’asservissement aux indicateurs. Soit toujours plus de pollutions et de dilapidation de précieuses ressources comme de perspectives d’avenir, toujours plus de guerres pour l’appropriation de ces ressources – « tout ça » travesti en impératif « écologique » dans un techno-autoritarisme qui déploie ses dispositifs d’hyper surveillance illimitée.

Il ne s’agit pas d’un accident ou d’un dérapage, mais bel et bien d’une « fonctionnalité inscrite au coeur de la technique numérique, faite d’instructions, d’ordres, de modalités de calcul qui réduisent le réel  ».

Voilà le numérique devenu « la phase terminale d’un néolibéralisme mutant qui s’incarne dans un technologisme autoritaire ». Antoinette Rouvroy souligne que « la technologie est un système immunitaire développé par le capitalisme pour lutter contre tout ce qui pourrait le mettre en crise ». Et l’IA se révèle, avec sa « chape d’opacité et de complexité technique dont elle recouvre les décisions  », un outil d’invisibilisation de la captation des richesses, de la prédation et de la domination permettant « avant tout de renforcer la violence culturelle et structurelle du pouvoir  ». Bref, un « paradigme pour l’organisation sociale et politique  ». Elle renforce «  l’exploitation, la surveillance et la datafication, c’est-à-dire les contraintes des décisions automatisées  ».

«  Tout ce que la technique gagne, la démocratie le perd » avertissait Jacques Ellul. La prédation sur les ressources naturelles s’étend à nos données et nos libertés. Hubert Guillaud cite l’auteur de science-fiction Ted Chiang : « la plupart de nos peurs et anxiétés à l’égard de la technologie doivent surtout être comprises comme des peurs et anxiétés relatives à l’utilisation contre nous de la technologie par le capitalisme  ».

Ainsi, « le capital a mis à profit la technologie pour s’octroyer un droit inédit d’invasion continue dans nos existences et chacun de nos clics devient un actif à traquer ».

 

Vers une reprise en main démocratique ?

 

Si le parasitisme numérique « renforce la cruauté bureaucratique envers les plus vulnérables", pourquoi ne pas opposer à l’injonction de faire toutes nos démarches « en ligne » le droit à la « déconnexion » et à la vie privée ? Nul ne devrait être contraint à l’usage du numérique au quotidien ou pour accéder à ses avoirs comme aux biens et services de première nécessité.

Le déploiement de la 5G « pose la question de la société que l’on souhaite : société humaine ou société-machine ? » « Si l’innovation numérique ne produit aucun progrès social et moral, alors nous devrons nous en défaire » conclut Hubert Guillaud – s’il est encore temps de faire « machine arrière »...

Qui n’a pas fait un jour ce rêve lancinant– celui d’une machinerie informatique qui oeuvrerait au « bien commun plutôt qu’à la prédation  » ? Pour qu’il prenne corps, Hubert Guillaud invite à « lutter pour produire des formes sociotechniques alternatives,conviviales, capables de s’équilibrer avec leur environnement plutôt que de l’optimiser ». En somme, « collectiviser le monde plutôt que de l’individualiser  » ?

En vérité, rien n’est fait pour qu’une « reprise en main démocratique advienne  », pour la simple raison qu’elle passe par la technique, « et trop rarement par les personnes impactées par le calcul  ».

Pourrait-on imaginer une règle simple : « pas de calcul du social sans accès social à ce calcul » ? Dit autrement, « l’ajustement des algorithmes n’est pas une question technique mais une question politique qui nécessite de modifier le milieu qui les produit, d’abord en faisant entrer la société dans les calculs ».

Et si les populations exigeaient d’ « être à la table et pas seulement au menu » de ce que l’on décide pour elles voire contre elles ? Si elles exigeaient des « services publics numériques protecteurs de leurs publics » ? Voire l’interdiction des outils numériques pour le contrôle social ?

D’évidence, « nous ne bâtirons aucuns communs numériques pérennes tant que perdurera un web de la prédation ». Sans aspiration véritable et dûment exprimée des populations à être « partie prenante » des affaires qui les regardent, la machine à broyer les vies restera verrouillée sur sa trajectoire infernale. Les populations concernées ne pourront la détourner qu’en cessant de se détourner d’elles-mêmes. La dignité ultime de l’humanité présumée ne serait-elle pas d’oser enfin regarder en face, avant qu’il ne soit trop tard, une évidence à l’oeuvre contre elle ?

Hubert Guillaud, Les algorithmes contre la société, La Fabrique, 192 pages, 14 euros



27 réactions


  • lecoindubonsens lecoindubonsens 16 mai 17:03

    Comme toute technologie, le numérique permet le meilleur et le pire.

    La bonne approche ne me semble donc pas de condamner l’outil (comme vous le faites un peu trop à mon avis), mais de mettre en place sa bonne utilisation pour le bien de tous. Et en combattant ceux qui freinent cette bonne utilisation.

    Faisons un parallèle avec la mode CB dans les voitures il y a quelques années. Une excellente technologie. Un canal d’appel commun écouté par tous, vous entendez un appel et vous proposez de poursuivre l’échange sur un autre canal libre, libérant le canal d’appel pour les autres.
    Génial pour signaler les accidents ou informations utiles, pratique pour demander son chemin, etc.

    Bref excellente technologie, mais des parasites humains s’amusent à perturber le canal d’appel avec des émissions puissantes et des échanges dénués de sens. La CB devient un enfer. Elle est vivement critiquée.

    Pour le numérique, c’est la même chose. On peut en tirer d’énormes avantages. Mais il faut lutter contre les excès imposés par certains, et offrir une alternative à tous ceux qui sont allergiques à cette techno.

    Mais ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain ...

    Mon rêve = un bel outil numérique officiel et sécurisé pour que chaque citoyen puisse (sans y être obligé) s’exprimer à tous moments sur tous sujets. Permettant ainsi de dégager les grandes orientations, les grands choix voulus par les citoyens. Le rôle des élus et décideurs de tous poils se limitant alors à mettre en musique au quotidien ces grandes orientations définies par les citoyens. On appellerait cela la démocratie (il ne suffit pas d’en parler, il faudrait l’instaurer smiley )


    • xenozoid xenozoid 16 mai 17:07

      @lecoindubonsens

      plein de data center qui ont besoin de beaucoup d’energie, plus l’extra énergie pour les refroidire....et les schadocks pompaient avec le numérique et le renouvelable...on nous prend pour des piles


    • lecoindubonsens lecoindubonsens 16 mai 17:34

      @xenozoid
      plein de bulldozer qui ont besoin de beaucoup d’energie ... vous regrettez les travailleurs avec la pioche et la pelle ? vous nous refaites le coup des métiers à tisser. Oui, un ordi fait beaucoup plus vite que les humains les calculs et traitements d’informations. Depuis que l’homme existe, il invente des trucs qui font les choses mieux que lui (déjà l’arc et l’épée tuaient mieux que lui). Désolé mais vivre au temps des cavernes ne me tente pas, et je vois bien des avantages à toutes ces inventions. Le seul débat à avoir, c’est comment bien les utiliser car chaque technologie permet le meilleur, mais aussi le pire.


    • xenozoid xenozoid 16 mai 17:40

      @lecoindubonsens

       tu est binnaire aussi, alors,mais mois je ne met pas d’étoilles, car je sais que ça coute un bulldozzer par heure....maintenant ma répose à au moins crée plein de contrat, pour le pire


    • xenozoid xenozoid 16 mai 17:51

      @lebonsens

      mais sérieux , tu ne pense pas que le tout numérique est énergivore ?


    • lephénix lephénix 16 mai 20:29

      @lecoindubonsens
      c’est un rêve impayable en termes de ressources naturelles dilapidées pour quelques « connexions » non pas avec l’univers mais avec une... machinerie... combien de nappes phréatiques et de sols pollués pour « ça » ?
      sans oublier la santé publique impactée, la disparition des espèces, dont la nôtre vouée à l’effacement après hybridation, etc.


    • lephénix lephénix 16 mai 20:36

      @xenozoid
      on ne saurait mieux résumer la situation fusibles grillés, piles jetables, salariés passés par pertes et profits comme des actifs jetables après précariat institué, perspectives d’avenir consumées, « climaté détraqué comme celui des »affaires", etc.


    • titi titi 16 mai 23:55

      @xenozoid

      "le tout numérique est énergivore ?

      "

      La question ce n’est pas de savoir si le numérique consomme, la quetion c’est le bilan entre ce qu’il consomme et les pratiques qu’il a remplacé.

      L’envoi d’un email consomme de l’énergie. Mais plus ou moins que l’impression d’un courrier papier et son envoi par la Poste ?

      Une visio consomme de l’énergie. Mais plus ou moins que de faire venir des gens pour assister à une réunion ?


    • lecoindubonsens lecoindubonsens 18 mai 11:26

      @titi. Merci pour ce message de bon sens smiley


    • lecoindubonsens lecoindubonsens 18 mai 11:31

      @xenozoid @lephenix
      la réponse de @titi dit tout, rien à ajouter.

      PS : je fais répondre à post de @lephenix, et agoravox affiche @xenozoid

      même personne sous ces 2 pseudos et agoravox se mélange les crayons ?


    • lecoindubonsens lecoindubonsens 18 mai 16:07

      Cher @lephénix
      n’y a t-il pas une certaine incohérence de votre part

      • d’une part de publier et participer sur ce site agoravox qui est en principe un site « agora » permettant les échanges entre citoyens pour mieux « organiser la cité »
      • d’autre part de contester et combattre « mon rêve » de grand site pour mieux « organiser la gestion du pays »

      juste le plaisir de râler ? smiley smiley


    • lephénix lephénix 18 mai 20:54

      @lecoindubonsens
      comme il est dit dans « le profil » de l’avatar, la lettre du phenix n’a de fonction que celle de passeur de (bons)livres, le propos n’est pas de s’adonner au plaisir gratuit de râler mais d’alerter tant qu’il est encore possible d’en débattre sur un site de journalisme citoyen offrant son agora... après, le black-out annoncé rallumera peut-être les consciences, une fois éteinte la nuit des écrans tombée sur le monde et celle de l’administration algorithmique des choses, un dévoiement de « l’administration des choses » saint-simonienne...


  • grangeoisi grangeoisi 17 mai 09:36

    @lephénix,

    Merci pour cet article.

    Il reprend, analyse avec élégance et bonnes références l’influence de l’ informatique sur notre humanité.

    Pour le moment elle ne se manifeste que par l’écran du portable, du plus jeune âge (miroir aux alouettes) à la commodité pour l’adulte entouré d’une myriade d’ « esclaves » que sont les bits travaillant et aidant dans des réalisations inimaginables il y a peu.

    Cette accélération du traitement tant à la réalisation qu’à l’aide a conduit, et conduira à l’intelligence dite articielle qui n’est que le résultat de cette mathématique.Ce résultat a toujours existé, c’est sa découverte ,sa révélation, son utilisation qui sont nouvelles. La réalisation dans le temps évoluera cela va de soi. L’énergie nécessaire à l’instar de cette transformation existe mais l’humanité immortelle dans sa forme je n’y crois pas il y aura disparition, comment se renouvellera t-elle , éventuellement , là est mon questionnement.


    • lephénix lephénix 17 mai 12:25

      @grangeoisi
      merci ! avant, il y avait les esclaves vapeur... là, l’esclave qui s’ignore est celui qui livre ses données à chaque clic (« moah je n’ai rien à cacher »...)... bien sûr, les espèces ne sont pas immortelles et homo numericus précipite son obsolescence par son addiction aux gadgets numérisés qui lui dévorent ses ressources vitales, son eau, ses sols, etc.


  • pemile pemile 17 mai 12:14

    @lephenix « D’évidence, « nous ne bâtirons aucuns communs numériques pérennes tant que perdurera un web de la prédation » »

    Oui, et internet étant principalement du logiciel, opendata, logiciels libres et auto-hébergement sont une solution facile ?


    • lephénix lephénix 17 mai 12:27

      @pemile
      la seule « solution facile » serait de ne plus « se prendre la tête » avec « ça » et en finir avec nos addictions à « ça »...alors, il y a tout le clavier du réel et des possibles qui vient avec « le temps de cerveau disponible » libéré...


    • pemile pemile 17 mai 12:55

      @lephénix « la seule « solution facile » serait de ne plus « se prendre la tête » avec « ça » et en finir avec nos addictions à « ça » »

      Mais sans ce prendre la tête et sans être addict, contrôler le partage d’infos via le web, le mail, les messageries cryptés instantanées ou les visios n’est pas irrémédiablement énergivore et utiliser comme « commun » ce sont des outils utiles pour tout projet démocratique distribué ?


    • lephénix lephénix 17 mai 13:54

      @pemile
      « on ne sait jamais » ce qui est embusqué au fond de la boîte noire dont on sait seulement qu’on ne sait rien... mais ça commence à se savoir que les écrans sont neurotoxiques et nous dérobent le réel de surcroît... ce qui est bon pour essilor ne l’est pas pour l’art perdu de voir... et de construire un véritable « monde commun »...


    • pemile pemile 17 mai 15:15

      @lephénix « on ne sait jamais » ce qui est embusqué au fond de la boîte noire »

      Il n’y a plus de boite noire avec le logiciel libre auto-hébergé.


    • pemile pemile 17 mai 15:16

      @lephénix «  mais ça commence à se savoir que les écrans sont neurotoxiques et nous dérobent le réel de surcroît. »

      L’abus d’écran et surtout dans les modèles des réseaux sociaux avec notifications et bulles informationnelles.


    • lephénix lephénix 17 mai 20:19

      @pemile
      mais cette machinerie est un trou noir qui engloutit toute perspective humaine d’avenir, depuis le commencement extractiviste de la chaîne de « production » jusqu’à la dévoration des ressources par les data centers d’un ludo-capitalisme débridé de plateformes qui nous fait pédaler au-dessus du vide dans une mortifère inversion des priorités et des réalités...


    • pemile pemile 17 mai 20:51

      @lephénix «  mais cette machinerie est un trou noir qui engloutit toute perspective humaine d’avenir »

      De quelle « machinerie » tu parles lorsqu’il s’agit de logiciels libres auto-hébergés ???


    • lephénix lephénix 18 mai 11:10

      @pemile
      il faut bien extraire des métaux pour fabriquer cette machinerie, polluer l’eau l’air les sols et faire des guerres pour s’assurer de ressources minières pour « ça »... le mirage de la « dématérialisation »’, d’un « internet libre » ou « ouvert » n’est pas à la hauteur de l’enjeu écologique et ne règle en rien le problème de la dépendance massive de l’actuelle organisation sociale au numérique, gafam ou pas... on constate juste une augmentation des besoins en matériaux, des déchets miniers et de la consommation d’énergie pour fabriquer et faire fonctionner « ça »...


    • pemile pemile 18 mai 18:36

      @lephénix « on constate juste une augmentation des besoins en matériaux »

      Parce qu’un smartphone Android est obsolète au bout de 3 ans, pas à cause du matériel mais à cause du logiciel non suivi ?


    • lephénix lephénix 18 mai 20:48

      @pemile
      c’est le totalitarisme marchand et la dogmatique de l’innovation permanente qui valent à leurs « usagers » l’obsolescence programmée de leurs gadgets de destruction massive... « logiciel libre » ou pas c’est du matériau lourd extrait de la terre au prix d’une dévastation environnementale insoutenable... le prochain black out annoncé va remettre les pendules à l’heure...


  • Jean Keim Jean Keim 18 mai 07:49

    Il est observable que les technologies du numérique exercent une fascination sur la jeunesse, merci pour cet excellent article.


    • lephénix lephénix 18 mai 11:03

      @Jean Keim
      merci ! on observe une prise de conscience récente du désastre sanitaire en cours provoqué par les effets délétères des écrans enfin, « on » parle timidement d’« externalités négatives »... vers une fin de l’hypnose collective ?


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