lundi 16 novembre 2009 - par
Vers un logiciel équitable ?
Nous proposons une nouvelle approche, plus équitable, du logiciel, brique élémentaire de la société de l’information et des services sur Internet. Elle tend à créer un nouvel écosystème dans l’industrie du numérique.
Les premiers signataires de ce texte (par ordre alphabétique) : Nils Aziosmanoff, Roland Barbecot, Étienne Krieger, Pierre de La Coste, Xavier Milliard, Philippe Perennez
Notre conviction s’appuie sur une série de constatations de bon sens, que tous les acteurs et les utilisateurs de ce secteur peuvent vérifier par eux-mêmes :
- L’économie globale a besoin de plus en plus d’informatique et de moins en moins chère : de nouveaux besoins apparaissent, issus notamment de l’accroissement de la couverture haut débit et de la mobilité, mais, au même moment, la crise financière présente rend souvent difficile les investissements nécessaires.
- Le numérique ne peut rester à l’écart des changements, alors qu’une crise économique de grande ampleur remet profondément en cause les positions acquises et la répartition des profits dans tous les domaines.
- Dès lors, aucune étape de la chaîne de valeur créant les produits et services de la société de l’information ne doit générer de bénéfices démesurés mettant en danger toute la chaîne, car elle exclurait artificiellement certains utilisateurs finaux.
- Toutes les étapes doivent être rémunérées à leur juste prix. Personne ne doit travailler gratuitement s’il génère des revenus pour d’autres, car il serait dissuadé de produire durablement au bénéfice de tous.
- Les monopoles et les rentes de situation nuisent à la chaîne toute entière, car ils empêchent l’innovation et camouflent des prix exorbitants, proches de l’enrichissement sans cause.
- Les briques logicielles élémentaires doivent être ouvertes, réutilisables et accessible par le Réseau. Leurs producteurs doivent être rémunérés selon le succès de leur création et les utilisateurs facturés à l’usage. C’est le concept de « Feature as a service » ou « Fonctionnalité à la demande », qui génère un nouveau modèle économique pour le Logiciel libre.
- Ces briques élémentaires, capables d’être agrégées en applications logicielles complètes, doivent s’intégrer dans tous les environnements techniques, sous licence libre ou propriétaire, en respectant le droit d’auteur, notamment lorsqu’il s’agit de créations originales, non mutualisables.
- L’hébergement qui permet l’accès aux produits et services doit être mutualisé et adaptable aux besoins, sans que les utilisateurs n’aient à payer pour une capacité technique qu’ils n’utilisent pas. Le « Cloud computing », ou « Informatique dans le Nuage », permet de répondre à cette demande.
- Seule une transparence maximale à tous les niveaux de la chaîne, permet de s’assurer de la loyauté de cette économie et de la vérité des prix. Il est donc souhaitable que les clés de répartition des revenus générés par les différents acteurs de la production informatique soient publiées sur la Toile.
Il semble raisonnable d’espérer que l’approche du « Logiciel équitable », en permettant des économies substantielles à certains acteurs, notamment publics, en générant des revenus nouveaux, en rendant plus accessibles le lancement de projets innovants, contribuera à la sortie de crise.
Merci de discuter avec nous sur ce concept de Logiciel équitable. Vos avis nous serons précieux !