Commentaire de Krokodilo
sur Prends-en de la graine !


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Krokodilo Krokodilo 14 octobre 2008 18:10

Toujours aussi intéressant, bien que je n’aie pas encore lu tous les liens que vous indiquez. J’approuve les critiques sur la brevetabilité du vivant. Et j’ai beaucoup apprécié votre article sur Monsanto et la banalisation du mal par la dilution des responsabilités - une notion qu’il est toujours utile de rappeler- , et sur l’absurdité de la responsabilité morale des sociétés, qui n’est en fait que l’organisation de l’irresponsabilité.

Bon, mais après l’avalanche de compliments qui a suivi vos deux derniers articles, il faudrait quelques critiques pour éviter que vous preniez le melon (bio), alors voilà :

Pour cultiver son jardin, même ouvrier, il faut déjà avoir un jardin ! La majorité de la population vit en milieu urbain, où les jardins privatifs sont devenus aussi rares que le ciel bleu. Je parle même pas des mégalopoles où on trouvera plus facilement un flingue qu’un légume bio.
Le gars dont vous parlez qui cultive son lopin près d’une barre HLM, quand il aura de beaux légumes, il y a fort à parier qu’on lui piquera régulièrement sa récolte… La nature humaine a ses faiblesses.
Ou alors, faut s’organiser en petits groupes, cultures collectives, surveillance à tour de rôle, pourquoi pas vendre au marché, bref, réinventer le circuit des marchandises.
D’une manière générale, on peut faire la même critique à plusieurs de vos articles, de beaux coups de gueule, une indignation bienvenue, hautement morale, mais qui pèche du côté des propositions pratiques. Par exemple, le projet de monnaie du travail qui permettrait qu’une heure de travail d’un ouvrier philippin ait la même valeur qu’un ouvrier d’ici… Bien sûr que notre qualité de vie, à qualification égale, dépend de la richesse du pays, et une telle égalité supposerait un nivellement total de tous les pays, des changements radicaux de notre vie. Encore faudrait-il que nous les acceptions…

Cela dit, je milite en faveur de l’espéranto comme lingua franca de l’UE et/ou du monde, j’ai l’habitude d’être traité moi aussi d’utopiste ou de doux rêveur, et de telles propositions remettent en question une chaîne d’intérêts (dans ce cas le business de l’anglais, et le pouvoir apporté par une langue dominante), ce qui rend ces évolutions très difficiles, comme pour le bio, la diminution des pesticides, la responsabilisation et l’inculpation nominatives des dirigeants de Monsanto (pollution, diffamation de scientifiques, etc.). Surtout quand les décideurs ont tout intérêt à suivre le courant, celui qui apporte le plus d’avantages à court terme pour eux.



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