samedi 4 janvier 2020 - par Pale Rider

Camus, les femmes, et Dieu

Le 4 janvier 1960, Albert Camus meurt dans un très violent accident de voiture. Je ne peux jamais penser à cette tragédie sans un pincement au cœur. Pourtant, depuis 60 ans, Camus n’a jamais cessé d’être présent dans la pensée non seulement française mais mondiale. Plus qu’un écrivain réputé, c’est un ami, presque personnel.

« Disparition » est un mot parfois inadapté pour parler de la mort de certaines personnes. Pour Camus, ce terme ne convient pas du tout. Rien à voir avec une forme de culte de sa personne, dont il n’aurait pas voulu. C’est tout simplement la réalité : absent de corps et potentiellement âgé aujourd’hui de 106 ans passés, Camus est bien mort et cependant, il reste présent parmi nous, sans avoir jamais subi un fléchissement de popularité. Le « philosophe pour classes terminales » se refusait ce titre de philosophe, et ce sont les classes de première et terminale qui ont contribué à le faire connaître. N’en déplaise aux snobs : tant mieux ! Qu’on se reporte aux phrases bouleversantes de simplicité que, devenu prix Nobel de Littérature en 1957, Camus adressa à Louis Germain, l’instituteur algérois qui avait cru en son intelligence : « Sans vous, sans cette main affectueuse que vous avez tendue au petit enfant pauvre que j’étais, sans votre enseignement, et votre exemple, rien de tout cela ne serait arrivé. » Camus était et sera resté un homme du petit peuple, ce qui explique d’un seul mouvement les moqueries auxquelles il se sera heurté de la part des intellectuels de son temps, et la portée profondément prophétique de sa vision du monde – parce que le monde, il en faisait partie, il n’en parlait pas théoriquement.

Prophétique

Notre ami Sylvain Rakotoarison m’épargne ici même la peine de procéder à un long résumé de la vie de Camus. Quant à la presse et à l’édition, elles nous fournissent des éléments consistants et souvent excellents pour aborder Camus. J’aimerais donc simplement souligner ou rectifier quelques points un peu légendaires.

D’une part, Camus a compris avant tout le monde, à l’époque où il fallait choisir son camp entre les Américains, Hitler ou Staline, que les certitudes absolues des idéologies ne pouvaient mener qu’au meurtre de masse. Il avait développé ce qu’il appelait la « pensée de midi », c’est-à-dire la capacité, épuisante, de savoir se tenir entre les extrêmes. L’accusation de mollesse de la pensée ne saurait tenir ici puisque Camus, qualité rare, pratiquait ce qu’il disait et que son existence aura prouvé que son exigence était tout sauf confortable. En 2013, les célébrations prévues pour le centenaire de sa naissance furent largement ratées, notamment autour de la question algérienne. Refusant la violence des extrêmes, celle du FLN comme celle de l’OAS, dans son « appel à la trêve civile » de 1956 Camus écrit : « Bientôt, l’Algérie ne sera peuplée que de meurtriers et de victimes. Bientôt les morts seuls y seront innocents. […] Chacun s’autorise du crime de l’autre pour aller plus avant. » En quelques mots, voilà condensées ici toute l’ironie et toute la compassion de Camus. Inutile de préciser que ces exhortations ne furent suivies d’aucun effet. On ne se fait jamais beaucoup de partisans en essayant de « comprendre les raisons de l’adversaire », ainsi qu’il le préconisait.

Face à Dieu…

Depuis fort longtemps, je dis qu’il faut avoir lu au moins deux livres : la Bible ; et Le Mythe de Sisyphe. Celui-ci commence par ces mots : « Il n’y a qu’un problème philosophique vraiment sérieux : c’est le suicide. Juger que la vie vaut ou ne vaut pas la peine d’être vécue, c’est répondre à la question fondamentale de la philosophie. » On ne saurait être plus direct, et plus absolu. Dans la suite de l’essai, le jeune Camus pose mieux que personne la question de la condition humaine, et de la condition humaine sans Dieu. Chose remarquable : il le fait à partir de la position de l’absurde pris comme point de départ et non comme conclusion, ainsi qu’il le mentionne d’emblée. Toute la suite de sa réflexion, dans les années ultérieures, se gardera d’exclure Dieu comme hypothèse. Il récuse pour lui-même le terme d’« athée » et se déclare plutôt incroyant. Il dira le plus grand bien de Jésus : « Je n’ai que vénération et respect devant la personne du Christ, et devant son histoire. Je ne crois pas à sa résurrection », déclarera-t-il à Stockholm en 1957. Entretenant d’excellentes relations avec les chrétiens, il les exhortait fort justement, et assez durement, à se montrer plus dignes du message évangélique dont ils sont porteurs. En observant son œuvre, on s’aperçoit que la question de Dieu y est toujours présente. Dans L’Homme révolté, Dieu est même le pivot de sa réflexion sur le phénomène de rébellion de l’humanité. Un livre récent qui analyse Camus face à Dieu va jusqu’à soutenir que L’Homme révolté est quasiment un livre de théologie…

…et aux femmes

Et pour finir, le sujet vendeur : Camus et les femmes (Camus et le sexe – ça, c’est pour les moteurs de recherche). S’il avait vécu assez longtemps, il aurait aimé ce rock délicieusement déjanté du groupe Au Bonheur des Dames : « Oh les filles oh les filles/ Elles me rendent marteau/ Oh les filles oh les filles/ Moi je les aime trop ! » Premier mariage vite raté avec une jolie héroïnomane. Deuxième mariage, plus réfléchi, avec une très belle pianiste et mathématicienne d’Oran, Francine Faure, avec qui il aura deux jumeaux, Catherine et Jean. Avec honnêteté, Camus ne lui promettra jamais de lui être fidèle ; en ce sens, il tiendra parole puisqu’il aura plusieurs maîtresses, plusieurs amours sincères avec des femmes qui n’étaient pas médiocres.

Cela étant dit, il convient de rectifier quelques complaisances que certains commentateurs (et certaines commentatrices…) ont pour Camus, alors qu’il ne les avait pas pour lui-même. Ainsi, j’ai pu entendre à la radio que Camus n’envisageait l’amour que dans la liberté ; qu’il était partisan d’aimer sans mesure (ce qui est d’ailleurs une formule de Saint Augustin, qui ne l’entendait pas de la même oreille bien qu’il ait été très volage avant de devenir un Père de l’Église) ; qu’il n’était pas gêné par ce qu’on appellerait aujourd’hui le « polyamour » ; que le mariage n’était pour lui qu’une convention.

Ce sont là d’aimables raccourcis qui ont le seul intérêt d’être à la mode. La vérité camusienne est quelque part ailleurs. En 1956, Camus publie La Chute, dont le titre n’est pas innocent ; c’est une confession monologuée d’un homme qui est conscient qu’entre son image publique et sa réalité personnelle (pas seulement sexuelle), il y a un abîme. Camus, qui passe pour un père la vertu, veille à ne pas laisser s’installer cette image. Dans son Discours de Suède, il énonce cette confession saisissante : « Quel écrivain dès lors oserait, dans la bonne conscience, se faire prêcheur de vertu ? Quant à moi, il me faut dire une fois de plus que je ne suis rien de tout cela. Je n’ai jamais pu renoncer à la lumière, au bonheur d’être, à la vie libre où j’ai grandi. […] cette nostalgie explique beaucoup de mes erreurs et de mes fautes… »

Dans un carnet préparatoire au Premier Homme, Camus note : « J. a quatre femmes à la fois et mène donc une vie vide. » « J. », c’est Jacques Cormery, le personnage principal de ce roman autobiographique. L’allusion est limpide. Et il faut apprécier toute la portée de ce « donc ». Camus sait que lorsqu’on aime plusieurs femmes (et il me paraît certain qu’il aimait Francine), on n’en aime aucune vraiment. Pour aimer une femme sans mesure, comment peut-on admettre de partager ? Comment écrire à chacune qu’elle est l’Unique ?... En tous cas, Albert Camus lui-même ne se cherchait pas d’excuses, ni dans ses déclarations en « je », ni dans ses allusions par roman interposé. Peut-être que ça arrange certains de nos contemporains de croire en la modernité des infidélités camusiennes pour se réconforter eux-mêmes de leur manque d’exigence relationnelle. Mais si Camus, comme en témoignent les lettres à ses bien-aimées retrouvées dans la sacoche qu’il avait avec lui au moment de l’accident, était sincère et passionné dans ses amours multiples, il ne vivait pas cette multiplicité dans le confort intérieur ni dans l’absence de tourments de conscience. En gros, cet homme honnête l’était jusque dans la perception des domaines (peut-être du domaine) où il ne l’était pas entièrement. En réalité, il lui fut davantage pardonné qu’il ne se pardonnait à lui-même…



25 réactions


  • Rantanplan Bretzel Liquide 4 janvier 2020 10:28

    C’est Jean Daninos, le frère de Pierre, qui a dessiné le coupé fabriqué par les Forges et Ateliers de Constructions d’Eure-et-Loir FACEL), ancienne entreprise aéronautique de Dreux qu’il avait reprise en 1950. Le moteur était un V8 Chrysler. Avec ça, on pouvait rouler à tombeau ouvert. Autant mettre un moteur de formule1 sur une caisse à savon. Ça avait de la gueule, mais c’était pire que la Floride Renault.


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 4 janvier 2020 17:59

      @Bretzel Liquide

      Ici ,en véhicule,nous ne pouvons parler que de 103 Peugeot.


    • velosolex velosolex 4 janvier 2020 18:15

      @Bretzel Liquide
      Il avait commandé une 2 Ch. Mais à l’époque pour en obtenir une il fallait écrire une lettre de motivation, tant les demandes étaient nombreuses.
      On privilégiait les familles du même nom. Il s’est rabattu sur la Facel,.
      Un arbre qui traverse la route, et c’en est fini pour la philosophie de l’absurde.
      Je me souviens qu’à cette époque, sur la RN 13, une route de la mort, les bagnoles restaient parfois des plombes en écharpe autour des arbres. 
      C’était des spectacles dont même nous, les gosses, étions friands. Ca nous faisait vibrer la touche existentielle, même sans connaitre Sartre.
      La troisième voie, dite du dépassement, c’était celle de la mort. 
      Un jour je vous raconterai le jour où nous sommes partis à six dans la Simca 5, pour visiter le paquebot France, avant qu’il reparte pour New york


  • In Bruges In Bruges 4 janvier 2020 12:19

    Soyons précis : c’était une Facel Vega.

    En fait, si je voulais être provoquant (ça m’arrive parfois, je le reconnais), je dirais que ce crash dans les arbres n’a finalement tué personne : ni Camus qui est toujours dans nos esprit et nos librairies, ni Gallimard, dont la « maison » a plus que survécu.

    Donc, « avec le temps, va, tout va bien... »


    • Francis, agnotologue JL 4 janvier 2020 12:42

      @In Bruges
       
       ’’c’était une Facel Vega’’ en effet.
       
      Sauf erreur, c’est la voiture du commissaire Swan Laurence. Une Facel Vega rouge.


  • Sandro Ferretti Sandro Ferretti 4 janvier 2020 14:32

    Extrait de la chute«  : ( puisque le sujet du jour est » Camus et les femmes« .)

     » Ce qui arriva un jour- et il n’est pas utile de vous dire qui elle était , sauf que, sans me troubler vraiment, elle m’avait attiré par son air passif et avide. Franchement, ce fut médiocre, comme il fallait s’y attendre. Mais je n’ai jamais eu de complexes, j’oubliais bien vite la personne, que je ne revis plus.(...) Quelques semaines après, pourtant , j’appris qu’elle avait confié à un tiers mes insuffisances. Sur le coup, j’eus le sentiment d’être un peu trompé : elle n’était pas si passive que ca et le jugement ne lui manquait pas. Puis je fis mine de rire : il était clair que cet incident était sans importance. S’il est un domaine où la modestie devrait être la règle, n’est ce-pas la sexualité, avec tout ce qu’elle a d’imprévisible ? Mais non, c’est à qui paraitra le plus avantageux, même dans la solitude. Malgré mes haussements d’épaule, qu’elle fut, en effet, ma conduite ?

    Je revis un peu plus tard cette femme, je fis ce qu’il fallait pour la séduire, et la reprendre vraiment. Ce ne fus pas très difficile : elles non plus n’aiment pas rester sur un échec.

    Dès cet instant, je me mis à la mortifier de toutes les façons : je l’abandonnais et la reprenais, la forçait à se donner dans des lieux qui ne s’y prêtaient pas, la traitais de façon si brutale, dans tous les domaines, que je me mis à m’attacher à elle comme j’imagine que le geôlier se lie à son prisonnier. 

    Et cela jusqu’au jour où, dans le violent désordre d’un plaisir douloureux et contraint, elle rendit hommage à voix haute à ce qui l’asservissait ;

    Ce jour là, je commençais à m’éloigner d ’elle. Depuis je l’ai oubliée.

    Je conviendrais avec vous, cher compatriote, que cette aventure n’est pas très reluisante ( etc, etc.)


    Que retenir de tout cela ?

    Qu’aujourd’hui, plus personne ne comprendrait de quoi il s’agit.

    Ce serait « Ziwa, la meuf, il lui a enfin fait le petit trou, ou quoi ? »

    Que l’acceptable d’hier est devenu le crachat d’aujourd’hui. Pourquoi ?

    Ou est le progrès ?( littéraire, j’entends).

    Pourquoi, en littérature aujourd’hui, contrôlée par un gynécée improbable, ce qui se conçoit aisément ne peut-il plus s’énoncer clairement ?

    Je ne parle pas d’accepter ou de souscrire à ce qui est dit, je parle seulement et uniquement de comprendre ce qui est dit, ce qui suppose que cela soit publié, c’est à dire jugé « publiable ».

    Tout le monde , y compris sur ce site d’incultes, se passionne sur des politicailleries, des « gilets-jauneries », sans se rendre compte ( y compris chez les indignés professionnels de la « gôche ») ce qui est en train de se passer dans la censure et le politiquemennt correct littéraire en plein recul.

    La « moraline » des Bac moins 12 est au pouvoir, avec Matzneff comme pour les autres.

    Matzneff , j’avais acheté de lui « mes amours décomposés » chez Gallimard.

    Ce qui m’avait frappé, ce n’ est pas ce journal monotone de « aujourd’hui, j’ai proprement sodomisé Justine, qui ne demandais finalement que ça.. etc », c’est juste le manque de talent littéraire lié à tout cela.Je m’étais dit, « mais c’est une liste de courses, ou quoi ? » genre : penser à racheter du lubrifiant pour Stéphanie à 17.00, etc

    Cela ressemblait aux mémoires d’un garagiste qui dirait :« ce jour , 17.00, j’ai vidangé la Clio de madame Michu, puis suis allé à ma banque tirer 120 euros.. »etc.

    Sans intérêt ; L’édition et la vente d’un bouquin juste sur un nom. C’est ça le scandale, pas autre chose.

    Je n’ai pas été choqué par le sujet (que 30 ans après, des mecs font semblant de découvrir , alors que c’est publié chez Gallimard depuis 30 ans, ce n’est donc pas une confession entre copains dans un resto vers minuit..).Si jusqu’ici, personne n’y trouvait rien à redire, pourquoi aujourd’hui ?

    Hein ?

    Parce que Grasset (éditeur de la personne qui se souvient tout à coup 30 ans après avoir eu mal au fondement...le jury appréciera, comme on dit) veut sa revanche sur Gallimard, éditeur de Matzneff ?

    Si vous saviez, bonnes gens...


    • Pale Rider Pale Rider 4 janvier 2020 14:44

      @Sandro Ferretti
      « Je conviendrai avec vous, cher compatriote, que cette aventure n’est pas très reluisante. » Le jour où Matzneff s’exprimera ainsi, et pour des faits beaucoup plus graves et non fictifs, son nom pourra être citable sans honte absolue. Je ne vois guère d’analogie entre les deux. J’en verrai davantage une avec Gide. Ou avec Frédéric Mitterrand, dont les confessions écrites et assurément non fictives auraient dû lui valoir des déboires judiciaires.
      J’ajoute que Jean-Baptiste Clamence n’est pas Camus : La Chute n’est pas un texte autobiographique, contrairement au Premier Homme qui l’est presque entièrement.


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 4 janvier 2020 14:50

      @Sandro Ferretti

      Bel extrait de Camus ...tellement vrai .


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 4 janvier 2020 15:18

      @arthes

      Arthes ou l’ amour du romantisme...


    • velosolex velosolex 4 janvier 2020 18:31

      @Pale Rider
      Camus s’en ai jamais pris aux fillettes, mis à part celles de champagne. Le dialogue avec Matzneff ?...Denise Bombardier exhumé d’apostrophes 90 n’est pas mal, quand elle lui lâche son chapelet de bombes incendiaires sur son crâne d’œuf !.
      Ce genre de document est accablant avec les années….
      Camus s’en tire vraiment bien avec le grand jury du temps. Il n’a pas célébré Staline, et a toujours été un peu l’élection libre, un peu Orwell à ses heures ; On lui a tenu rigueur avec cette histoire de pays et de mère. ..Pendant ce temps là d’autres niquaient des gamines. L’affaire Matzneff en bande organisée, révèle les liens incestueux entre médias et politique. Beibeder vient d’en rajouter une couche en relevant que l’attribution du Renaudot aurait été encore une fois, lié à des sympathies plus qu’à des qualités littéraires.  « C’est clair qu’il n’aurait jamais eu le prix pour un de ses journaux intimes », poursuit-il, assurant que le jury avait « voulu aussi faire preuve de compassion » à l’égard de Gabriel Matzneff. Rappelons que cette année, le prix a été donné à Sylvain Tesson, pour « la panthère des neiges » court circuitant l’écrémage d ’un comité de sélection qui avait permis de déterminer un quarteron d’œuvres, ou le nom de cet auteur n’apparaissant pas...
      Preuve de compassion, d’amitié ?...Bis repetita en rapport avec l’année précédente. 


    • velosolex velosolex 4 janvier 2020 18:41

      @Pale Rider
      Matzneff pourra toujours reprendre le titre de « La chute »
      Ses victimes celui de « La peste »


    • Sandro Ferretti Sandro Ferretti 4 janvier 2020 21:04

      @Pale Rider
      Ah ben, vous qui êtes belge, du coté de Rhode -St -Genèse ( Sint Genesius Rhode, comme on dit chez les flammish qui sont tout sauf des communes à facilités...), je connais une baraque à frites, entre la Fortis et le Delhaize, sur le parking. Allez-y de ma part, les frites sont un peu grasses et servies dans un papier journal, mais bon, c’est la Belgique, hein ?

      Le rapport avec l’article ?
      Aucun.

      Comme votre « réponse » à mon commentaire.
      Que vous n’avez au minimum pas lu, ou pire pas compris. Vous répondez à coté. Je n’ai jamais dit que Camus était un pédophile ou un sale mec qui enc..les femmes.
      Vous ne savez juste pas lire. Ou alors, achetez vous un cerveau.
      J’ai habité 7 ans en Belgique. J’ ai vu beaucoup de cons. Les pires étant ceux qui se piquent de culture ou « d’intellectualisme ».
      Merci de m’expliquer ( vous êtes trop bon..) que Clamence n’est pas Camus...J’ ai sans doute lu « La Chute » et le reste avant que vous ayez fini de recracher votre Blédina...Question d’etat-civil.
      Je ne vous ai pas attendu pour lire des livres, p’tete même pour avoir des diplômes en relis-tes-ratures, élève Ducobu.
      Pour un prêchi-prêcha de Protestant, vous manquez d’humilité.
      Vous ne savez jamais qui vous avez derrière un pseudo.
      Allez, vous ne me recroiserez jamais sous vos articles, vous êtes juste un bouffon...


    • Pale Rider Pale Rider 5 janvier 2020 14:07

      @Sandro Ferretti
      Je ne sais pas où vous avez vu que je serais belge. Mais à part dire des insanités et balancer des invectives, votre « talent » s’arrête là. Votre seul intérêt est de gonfler mes statistiques de lecture... et de me gonfler par la même occasion. smiley


  • velosolex velosolex 4 janvier 2020 17:44

    Bravo pour l’article

    La Crise de l’Homme, conférence 28 mai 1946. «  il n’y a pas de vie valable sans projection sur l’avenir, sans promesse de murissement et de progrès »

    Cela sonne drôlement à propos du désastre environnemental et politique actuel..

    Camus c’est le grand frère qu’on aurait aimé avoir. Ses origines je pense comptent beaucoup dans son engagement. Il a été humilié, comme Gary, venant de nulle part Il a connu l’angoisse du gardien de foot à tenir ses buts. Sa mort absurde le fauche à pas 50 ans, même pas conducteur du bolide. Il vient de cette génération d’écrivains d’après guerre qui ont des exigences. J’ai lu le mythe de Sisyphe à vingt ans, et « la chute » aussi. Sans vraiment les comprendre. J’avais préféré « la peste », et puis « noces », qui me semblaient en communication avec le Gide des nourritures terrestres, que j’avais emporté aux indes. 

    Il disait des choses qui ont toutes valeurs aujourd’hui. «  Nous sommes dans les nœuds de la violence et nous y étouffons. Que ce soit à l’intérieur des nations ou dans le monde, la méfiance, le ressentiment, la cupidité, la course à la puissance sont en train de fabriquer un univers sombre et désespéré où chaque homme se trouve obligé de vivre dans le présent, le mot seul d’« avenir » lui figurant toutes les angoisses, livré à des puissances abstraites, décharné et abruti par une vie précipitée, séparé des vérités naturelles, des loisirs sages et du simple bonheur » 


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 4 janvier 2020 18:20

      @velosolex

      Camus est le grand frère qu’on aurait aimé avoir. Voila . Malgré les contradictions.


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 4 janvier 2020 18:33

      @arthes

      Oui .comme moi qui suis heureux de faire mon caca tous les matins après mon café et ma clope.


    • Xenozoid Xenozoid 4 janvier 2020 18:35

      @Aita Pea Pea

      moi c’est la gravité,chacun son truc


    • velosolex velosolex 4 janvier 2020 18:37

      @Aita Pea Pea
      Les contradictions appartiennent à l’humain.
      Rien à voir avec les grands écarts, les reniements, les carrières de grands gymnastes et de contorsionnistes
      Au bout du compte reste l’œuvre. Et puis sa vie ;
      J’arrive jamais à dissocier les deux !
      Même si Polanski et Céline tentent de me convaincre du contraire


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 4 janvier 2020 18:58

      @Xenozoid

      Ce qui a de bien est que nous sommes nombreux à apprécier Camus ...le reste .


    • Xenozoid Xenozoid 4 janvier 2020 21:21

      @Aita Pea Pea 

      c’est la gravité qui fait tomber ton caca,tu peux pousser aussi ,mais sans couches le caca tombera toujours


    • velosolex velosolex 5 janvier 2020 14:17

      @Aita Pea Pea
      Camus a osé être footballeur, et ne pas renier son amour pour le sport, au grand dam des intello qui avaient là aussi identifié derrière leurs grosses lunettes à géométrie variable et à tri sélectif, un nouvel opium du peuple. 
      Je n’ai jamais compris cette grande détestation sartrienne.
      Le sport te confronte avec des expériences dures : La souffrance, la rédemption, la surprise, la survie, la colère, l’enthousiasme, le dépassement, la manipulation, l’erreur, la tricherie, la passion, le respect.
      Un condensé des passions humaines que certains intellos ne vivront jamais autrement que par procuration de héros vides, qu’ils créent sur des pages blanches, propres néanmoins à séduire les gens du même cru. 


  • Laconique Laconique 4 janvier 2020 19:43

    Je donne tout Camus pour une ligne de Jean-Paul Sartre.


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 4 janvier 2020 21:35

      @Laconique

      Voui une ligne distinguée , un oeil sur Moscou , un autre sur Berlin .


    • velosolex velosolex 5 janvier 2020 14:22

      @Laconique
      Une ligne de coke prise dans « la nausée » n’est pas toujours de meilleure indication après les fêtes. 
      Moi je garde mon baril de lessive « camus » en poche, même si on me propose en lieu et place les œuvres complètes de Matzneff, brochés. 


  • uleskiserge uleskiserge 6 janvier 2020 19:37

               Vouloir réconcilier Camus et Sartre, tâche impossible ! 

     

     Pour sûr, question éthique, Camus est au premier plan !

          Côté engagement, Sartre trône ; et pas n’importe quel engagement : celui qui a pour assise un « on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs » ou bien « on ne fait pas d’omelette avec des œufs pourris » ; ou bien encore : « qu’importe l’omelette pourvu que l’on ait l’ivresse bourgeoise d’un engagement anti-bourgeois et la renommée qui va avec ! »

    Et puis, enfin...

     Sartre… c’est l’enfance d’un chef, la rue d’Ulm, - Ecole Normale pour normalien -, avec ses petites étudiantes admiratives et consentantes, la raison dialectique et le café de Flore, boulevard Saint Germain, lieu qu’il n’a jamais vraiment quitté excepté pour aller, de temps à autre, s’encanailler dans les usines Renault de Billancourt, tâter et goûter du bleu de travail – métallos, OS, monteurs…

     Alors que Camus...

     En dépit de la pauvreté, c’est le soleil de la méditerranée - une mer sans plis -, l’amitié solide, celle d’un René Char ; et puis aussi... et surtout...

     « L’odeur volumineuse des plantes aromatiques qui racle la gorge et suffoque dans la chaleur, les concerts d’insectes somnolents et le libertinage de l’homme et de la nature... » (Noces à Tipasa – 1936/1937 - édition Folio)

     

    Entre ces deux-là, le silence immense d’une gêne indépassable.


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