mercredi 9 mai 2012 - par Fergus

La chanson française à la Belle Époque

En cette période très chargée en actualité politique, les moments de détente sont les bienvenus. C’est l’objet de ce petit voyage en musique au cœur de la Belle Époque par le biais d’un modeste florilège. Encore faut-il, préalablement, le replacer dans le contexte du temps...

 La France est alors gouvernée par un personnel politique de la IIIe République parfois pittoresque, à l’image de Félix Faure, mort d’épectase alors que sa maîtresse, Mme Steinheil, lui prodigue une fellation ; un événement rendu célèbre par la fameuse phrase de Clémenceau : « Il a voulu vivre César, il est mort Pompée ! » Quant à Mme Steinheil, elle y gagne le surnom de « Pompe funèbre ».

Une période au cours de laquelle se développent les idées de gauche sous l’influence de Jules Guesde, Jean Jaurès et Rosa Luxembourg. Premier socialiste entré au gouvernement en 1899 contre l’avis de ses amis, Alexandre Millerand y côtoie le général Gallifet, l’un des massacreurs de la Commune, sous la Présidence du Conseil de Pierre Waldeck-Rousseau, l’homme qui, après avoir fait voter en 1884 la Loi d’autorisation des syndicats, fait promulguer en 1901 la fameuse Loi sur les Associations encore en vigueur de nos jours.

Une France secouée, durant des années, par l’Affaire Dreyfus. Née en 1894, mais seulement portée en 1898 à la connaissance du public par le fameux « J’accuse » de Zola à la Une de l’Aurore, cette pénible affaire judiciaire, dont les relents antisémites se propagent dans des pans entiers de la société, ne s’achève qu’en 1906 en laissant à beaucoup une sacrée gueule de bois.

Aux querelles opposant les dreyfusards aux anti-dreyfusards s’ajoutent celles, parfois violentes, qui enflamment calotins et anticléricaux dans la foulée de l’affaire des Congrégations en 1902. Sous la houlette frustrée du « Petit père Combes » – un ancien séminariste tonsuré mais refusé dans les ordres ! – l’idéal républicain de la France se radicalise, au point de faire naître le long conflit qui débouche, en 1905, sur la Loi de séparation des Églises et de l’État.

Un terreau d’agitation où prospèrent également les idées anarchistes, les revendications royalistes, et l’activisme des ligues nationalistes. Le procès en révision de Dreyfus est d’ailleurs à l’origine de l’un des épisodes les plus cocasses de cette période si riche en faits étonnants : le siège du 51 rue de Chabrol à Paris, où se sont retranchés dans les locaux du Grand Occident de France une douzaine d’individus emmenés par Jules Guérin, chef de file de la Ligue Antisémite et rédacteur en chef de L’Antijuif. Un épisode à l’origine de l’expression « Fort Chabrol ».

Cette France en mutation met en lumière les progrès de la science et des techniques lors de l’ Exposition Universelle de 1900. On s’y presse pour découvrir les merveilles de l’électricité, et des inventions qui vont peu à peu bouleverser les habitudes. Parmi elles, le téléphone, le cinématographe et le phonographe.

Une chambre de bordel à l’Expo universelle

1900 : une année faste car, en marge de l’Expo, sont organisés les Jeux Olympiques de Paris. Absentes d’Athènes quatre ans plus tôt, les femmes sont admises pour la première fois dans la compétition : les Déesses rejoignent les Dieux du stade sur la piste du Pré Catelan. Jamais la France n’obtiendra un meilleur résultat aux JO : avec 101 médailles, dont 26 en or (3 au croquet !), elle écrase Américains et Britanniques devant des affluences record de... 2 à 3 000 spectateurs ! 

Outre-mer, la France est ambitieuse et poursuit ses conquêtes coloniales. Non sans difficultés parfois comme le montre le camouflet de Fachoda (1898) qui ruine, au profit des Britanniques, les ambitions de la France au Soudan. Qu’à cela ne tienne, l’expansion coloniale peut se poursuivre en Asie, et notamment dans les territoires du Tonkin et de l’Annam mis en valeur, à Vincennes, lors de l’Exposition coloniale de 1907 où la foule se presse en nombre pour découvrir le cadre de vie de la « petite Tonkinoise ».

On connaît le goût de Toulouse-Lautrec pour les « bordels », et de fait il a ses habitudes à la Fleur Blanche, un établissement plutôt chic. Les princes et les intellectuels se retrouvent, quant à eux, chez Mme Kelly au Chabanais, la plus luxueuse des maisons closes de la capitale. La « chambre japonaise » du célèbre lupanar fait même l’objet d’une présentation à l’Exposition Universelle ! Mais la vie est loin d’être aussi belle pour toutes ces « dames » qui, dans des dizaines de maisons d’abattage, se livrent le plus souvent à une prostitution sordide imposée par la misère de leur condition.

Tout n’est effectivement pas rose durant cette Belle Époque dont on retient surtout l’insouciance de nos jours : le travail des enfants – parfois très jeunes – y est encore une courante réalité, et il n’existe ni congés ni protection sociale pour les populations laborieuses. La vie est incontestablement très dure et la pauvreté omniprésente. Pire, une menace grandit insidieusement, année après année : dès 1905 les tensions, à la fois politiques et économiques, s’accroissent entre la France et l’Allemagne et font craindre un conflit que certains pressentent inévitable.

En forme d’exutoire face à cette dureté de l’existence et aux nuages qui s’amoncellent sur une paix fragile, nombre de Français prennent le parti de s’amuser. On se divertit devant les prouesses des saltimbanques dans les rues. On se presse, de La Scala de Paris à L’Alcazar de Marseille, dans les cabarets où se produisent les vedettes. On s’entasse dans les travées des music halls – souvent envahies par la fumée des cigarettes – pour applaudir, entre deux chansons, les antipodistes, les ventriloques, les contorsionnistes et même les pétomanes. On chasse les soucis en musique dans les cafés-concerts, les mythiques caf’ conc’, où se succèdent les valeurs montantes de la chanson, ainsi que celles et ceux qui aspirent à le devenir pour sortir des beuglants peu reluisants où l’on ne chante parfois qu’en échange d’un repas.

Dès 1877, Cros et Edison ont déposé les brevets de leurs phonographes et des phonogrammes qui permettent l’enregistrement. Mais il faut attendre 1887 pour que Berliner, le fondateur de la mythique Deutsche Grammophon, remplace la fragile cire par un rouleau de zinc. Quelques années plus tard, en 1895, naît la non moins mythique maison Pathé. Ce n’est véritablement qu’à ce moment que, des années après le pionnier Bruant, les artistes acceptent d’enregistrer. Mais tous ne font pas la démarche, et c’est ainsi que l’on ne connaîtra jamais la voix de deux immenses vedettes de la Belle Époque : Ouvrard et Paulus. Mais il est temps d’écouter ces artistes, enregistrés pour certains il y a plus de... 130 ans !

Elle tortille son koff

Et tout d’abord, comme Mayol en 1902 dans Viens Poupoule, « direction les galeries à 20 sous », en se dépêchant « pour être bien placé car il faut [...] entendre tous les cabots ». Un Mayol que l’on retrouve avec plaisir dans « une danse nouvelle », La Matchiche, espagnolade coquine de 1905.

L’exotisme est d’ailleurs très apprécié, et l’on cherche l’inspiration beaucoup plus loin que dans la péninsule ibérique. En Asie notamment, comme le montre La petite Tonkinoise enregistrée par Polin en 1906 ; une Tonkinoise qui est en réalité « une Anna, une Annana, une Annamite » répondant au nom évocateur de... Melaoli. Mayol, encore lui, préfère se tourner vers l’Afrique, dans une manière petit nègre Banania qui choquerait aujourd’hui : écrite dans l’air du temps sur un ton comique, A la cabane bambou (1905) est avant tout une chanson nostalgique. Retour en Asie en 1911 avec Charlus ; La Baya (ici chantée par Riquita) sait attirer l’attention : « Viens voir comme en Chine on sait aimer au pays bleu, Chin’ chin’ chin’ je serai câline » ; comment résister ? Reste le charme slave : avec La Malakoff, enregistrée en 1911, Charlus fait dans le grivois comique délibérément lourdingue, mais il plait incontestablement au public que cette jeune étudiante en chimie « tortille son koff sur un air de moujik ! ».

L’humour est d’ailleurs omniprésent dans la chanson de la Belle Époque. Pas toujours très fin – mais le public est là pour rire sans retenue –, il aborde tous les sujets sur des airs souvent très séduisants. Écoutons Paul Lack dans Il a tout du ballot (1912), qui met en boîte ceux qui ont des « asticots dans l’ ciboulot », ou dans La jambe de bois (1909), dont est équipée cette pauvre Suzanne de Nanterre. Un Paul Lack que l’on retrouve, sur l’air de La Paimpolaise, dans Le jardin des plantes aquatiques (1910), une désopilante visite du zoo, submergé par la crue de la Seine en 1910, où l’on assiste à un « fauve qui peut » tandis que les zèbres, ayant déteint, se plaignent « en langage zébreux ». Humour encore avec les déboires fiscaux : écoutons Paul Lack dans La polka des pauvres contribuables (1910) plaindre, sur des paroles d’Aristide Bruant, les « pauv’ con, pauv’ contribuables » essorés pour garnir « l’assiette au beurre ».

L’humour militaire est également très présent, notamment dans le répertoire d’Ouvrard, le chanteur qui popularisera le genre comique troupier entre les deux-guerres. Mais avant 1914, d’autres que lui tiennent la vedette dans ce registre, et notamment Polin, parfaitement idiot dans L’anatomie du conscrit (1905), de même que Paul Lack dans la bavarde Ah, je l’attends (1907) « celle que mon cœur aime tant ».

Toujours dans le registre militaire, mais beaucoup plus sérieux et nettement plus lyriques, les accents de Bérard. Dans Le rêve passe (1907), c’est aux soldats napoléoniens opposés à « l’hydre au casque pointu  » qui, « sournoisement s’avance » qu’il rend un vibrant hommage. Dans Chargez ! (1907 également), c’est le courage « des dragons, l’œil en feu » qu’il met en valeur : « sabrez sans pitié, sans quartier, malgré les balles, la mitraille, cet ennemi qui, trop altier, nous raille » lance-t-il de sa voix de stentor. Succès garanti dans un pays encore marqué par l’humiliation de 1870. Hommage d’un autre genre, celui que Montéhus rend en 1907 au 17e de ligne dont les soldats, envoyés mater une révolte des vignerons du Midi, refusent les ordres et mettent la crosse en l’air.

L’odeur de rousse qui donne le frisson

Impossible de passer sous silence les chansons grivoises, très prisées du public de la Belle Époque. Parmi elles, La levrette de la marquise, enregistrée par Gabin père en 1903, où le toutou « la salue d’élégante manière, d’abord par devant, ensuite par derrière », Chandelle est morte par Adeline Lanthenay (1909), au titre si évocateur, ou bien encore la superbe Suite d’ascension de Miller (1910), ou comment s’envoyer en l’air au propre comme au figuré.

La Machtagouine, « chansonnette auvergnate » gravée par Ouvrard en 1897, appartient quant à elle à la tradition régionaliste, tout comme La Paimpolaise (ici chantée par Maréchal), enregistrée en 1906 par un Botrel pas très respectueux de la réalité topographique : il n’y a jamais eu de falaise à Paimpol ! Autre célèbre chanson du temps, encore très prisée dans le nord de la France : Le P’tit Quinquin, créée en ch’timi par Desrousseaux en 1903 (pas de lien).

La Belle Époque ne faisant pas exception à la règle, la chanson romantique y tient une large place, notamment en cette année reine de 1909 qui voit graver quelques-uns des plus beaux titres du romantisme musical. Tandis que Le cœur tzigane « s’exalte appassionata », affirme Bérard, Le cœur de Ninon, si l’on en croit Adeline Lanthenay, « à tout venant se prête, mais ne se donne pas ». Affaire de cœur toujours, mais dans un registre bucolique pour Melgati qui reprend un succès de 1882 : « Quand le vent soufflera sur la verte bruyère, nous irons écouter... » La chanson des blés d’or. « Pour vous obliger de penser à moi, d’y penser souvent, d’y penser encore », chante de son côté Perval dans le magnifique Envoi de fleurs.

1909 voit aussi un débutante graver deux titres chez Odéon : C’est une gosse et Fenfant d’amour. Cette jeune Bretonne chante sous un bien joli pseudonyme, Pervenche, qui ne l’empêche malheureusement pas de sombrer**. Revenue de l’enfer dans les années 20, elle fera carrière sous le nom de... Fréhel.

Autre géant et pionnier de l’enregistrement, immortalisé par Toulouse-Lautrec : Aristide Bruant. « Tas d’cochons, tâchez de brailler en mesure ! » lance-t-il aux spectateurs venus l’entendre. Un Bruant à qui l’on doit de nombreuses histoires – notamment de julots, de gagneuses et d’apaches –, toutes placées dans des quartiers différents. Á la Bastille par exemple dans Nini peau d’chien (1890), une femme « à l’odeur de rousse qui donne un frisson ». Ou Á Montmertre, fatal à un père, emporté par le « trois-six » et « la verte »***, et suivi par la mère qui « se laisse choir » sur le boulevard Rochechouart. Un Bruant repris par d’autres artistes comme Yvette Guilbert qui nous conte en 1907 l’histoire et la triste fin d’un gars Á La Villette  : « La dernière fois que je l’ai vu, il avait le torse à moitié nu et le cou dans la lunette... »

1914. On fredonne encore Frou-frou, créée par Lucile Panis en 1908, Si tu veux... Marguerite, gravée par Fragson en 1913, ou La valse brune enregistrée en 1911 par Resca, et reprise ici, bien des années plus tard, par Georgette Plana. Mais la tension monte de part et d’autre du Rhin. Soudain, l’orage est là : Henries, sur un ton martial, chante « le cri que l’on vient de lancer » : C’est la guerre  ! Aussitôt, les prix flambent, « chez l’ charcutier, chez l’bougnat » et même chez la grande cocotte qui, « au lieu d’quinze sous, vous prend un franc ». On reste malgré tout léger : l’ennemi est encore loin, les champs de Verdun sont encore verts, et les talus du Chemin des Dames parsemés de fleurs...

* Futur auteur de La Butte rouge (1919)

** Cf. Splendeur et déchéance : Fréhel, 60 ans déjà !

*** Le « trois-six » était un alcool de Normandie, et « la verte » le surnom de l’absinthe



54 réactions


  • Fergus Fergus 9 mai 2012 09:06

    Bonjour à tous.

    J’ai oublié de préciser que la jeune fille au chapeau, photographiée en 1908, n’est autre que Pervenche, la future Fréhel.


  • arobase 9 mai 2012 09:13

    bonjour fergus. je te lirai plus tard. en attendant ,un site extra, des centaines de vieilles chansons, les parole, et chantées !

    à plus tard

  • Fergus Fergus 9 mai 2012 09:33

    Bonjour, Arobase.

    Merci pour ce lien vers un site que je ne connaissais pas. Cerise sur le gâteau, il y a même de chansons québécoises.


    • brieli67 9 mai 2012 15:44

      le site udenap a été ripoliné !!

      http://www.chanson.udenap.org/

      à l’affiche un dénommé Pujol

      Tous les soirs, de 8 heures à 9 heures

      LE PÉTOMANE

      Le seul qui ne paie pas des droits d’auteur


    • Fergus Fergus 9 mai 2012 19:08

      @ Brieli.

      Je me suis laissé dire qu’il travaille sa « voix » avec des produits du terroir : oignons de Roscoff et cassoulet de Castelnaudary.


  • sisyphe sisyphe 9 mai 2012 09:36

    Merci, Fergus, pour cette émouvante plongée dans le passé de la chanson française, avec quelques pépites, comme « Envoi de fleurs » ou « La chanson des blés d’or » qui semblent avoir passé le temps, gardant leur émotion intacte.

    Beau travail de reconstitution historique aussi, autour du milieu « des Arts » de la belle époque.

    Je me permettrai juste d’ajouter à votre liste très complète, Jean Richepin, dont de nombreux textes furent mis en musique par de très nombreux musiciens de l’époque (dont Gabriel Fauré), et que nous connaissons aujourd’hui par les chansons qu’a tiré de son oeuvre Georges Brassens (« Les oiseaux de passage » , et « Philistins »).

    Merci aussi de tous vos liens permettant cette évocation nostalgique et pittoresque de notre passé musical populaire.

    La musique populaire, dont, essentiellement les chansons, au delà de la nostalgie, en disent énormément sur les moeurs et les coutumes d’une époque ; elles sont un témoignage sociologique et psychologique capital : merci de nous le restituer.


    • sisyphe sisyphe 9 mai 2012 09:44

      ... quant à « La butte rouge » que vous évoquez, la voici, interprétée par Yves Montand dans un beau disque des « Chansons populaires d France »

      Comment ne pas évoquer, également, l’immortelle « Le temps des cerises » de Jean Baptiste Clément et Antoine Renard, (certes antérieure), qui fut l’emblème de La Commune de Paris, et qui demeure encore à ce jour une des plus belles chansons françaises...


    • Fergus Fergus 9 mai 2012 10:07

      Bonjour, Sisyphe.

      Vous avez mille fois raison de le citer, Jean Richepin est un immense poète dont des textes, tirés notamment du recueil « La chanson des Gueux » ont été très tôt mis en musique, mais à ma connaissance pas enregistrés durant celle Belle Epoque qui correspond aux véritables débuts du phonographe. Je suis à cet égard preneur de toute information contraire.

      Brassens, que j’ai eu l’immense plaisir de voir naguère sur scène à Bobino, a effectivement repris, un siècle après, cette « Chanson des Gueux » dont il a tiré « Les oiseaux de passage » et « Les philistins », deux très grands textes (particulièrement le premier) servis par un géant de la chanson.

      Effectivement, la chanson est un reflet de l’époque, de ses moeurs, de sa politique, de l’évolution du progrès. C’est pourquoi j’ai voulu en brosser au préalable un tableau synthétique, malheureusement très imparfait car forcément fragmentaire et arbitraire dans un espace réduit.

      Si cet article intéresse, sans doute lui donnerai-je une suite avec « La chanson française durant les Années Folles ».


    • Fergus Fergus 9 mai 2012 10:12

      @ Sisyphe.

      Un grand merci pour les liens vers « La butte rouge » et « Le temps des cerises ». J’avais envisagé un article sur les chansons de la Commune et les chants de révolte qui les ont suivis, mais le sujet est déjà largement et très bien traité sur de nombreux sites.


    • Georges Yang 9 mai 2012 13:22

      Sisyphe, quand on ne parle pas d’écologie, on arrive à être d’accord


    • brieli67 9 mai 2012 15:56

      personnel et vedettes 

      http://www.dutempsdescerisesauxfeuillesmortes.net/textes_divers/french_canc an/french_cancan_personnages.htm

      sinon à cette époque on se rencardait tiens poussez donc les portes des salons Lapérouse

      http://www.laperouse.com/LES%20SALONS.html


    • Fergus Fergus 9 mai 2012 16:49

      Bonjour, Brieli.

      Merci pour ce superbe lien sur la chanson française. A utiliser sans sans modération !

      Du restaurant Lapérouse, je ne connais que... l’extérieur devant lequel je suis passé des centaines de fois mais sans jamais aller en visiter la salle et a fortiori les salons..


  • Georges Yang 9 mai 2012 12:13

    Belle rétrospective Fergus
    Vous avez cependant fait l’impasse sur tout un volet de chansons patriotiques pour récupèrer l’Alsace-Lorraine et stigmatiser la haine du Teton, de Déroulède à d’autres anonymes chantant avec ferveur cette amputation du territoire, jouant sur le patriotisme exacerbé qui a abouti à la boucherie des tranchées
    Ces chansons de 1871 à 1918 ont été reprises à l’école, dans la rue avec les vendeurs de paroles et de partitions, ainsi que dans les cabarets
    Sur le volet grivois (cul, fesses, pets, etc ...) la diversité était grande et les paroles crues ou allusives pour qui savait comprendre
    C’est ma grand-mère, née en 1896 qui m’a fait connaitre toutes ces chansons, y compris celle sur la Lorraine, une partie de ma famille ayant quitté la Moselle après 1871, une autre y étant resté


  • Sacotin Sacotin 9 mai 2012 12:18

    Merci pour cette petite rétrospective, Fergus. Je me souviens aussi que Fragson avait été assassiné par son père. Une petite rectif’ sur la chanson « Le temps des cerises » (voir le commentaire de Sysiphe), qui n’a pas été l’emblème de la Commune de Paris, car elle n’a été rattachée à elle qu’après la Commune. Assez souvent aussi on rattache « La butte Rouge » de Montéhus à la Butte Montmartre. Pourtant les paroles indiquent bien qu’elle ne peut être la Butte Monrmartre ....« Ah, c’était loin du moulin d’la Galette et de Panam qu’est le roi des pat’lins »....Certains historiens de la chanson mentionnent que Montéhus faisait référence à la butte de Bapaume (Pas-de-Calais) ?. Un petit regret, c’est l’absence de Gaston Couté, superbe poète, très souvent encore occulté, chanté par des artistes connus à l’époque. 


    • Fergus Fergus 9 mai 2012 13:06

      Bonjour, Sacotin.

      Merci pour ces précisions. Vous avez raison de le rappeler ici, « Le temps des cerises » n’a pas été a proprement parler une chanson de la Commune, mais en est très vite devenu l’un des symboles dans les années qui ont suivi. A noter d’ailleurs que cette chanson préexistait puisqu’elle avait été écrite et créée quelques années avant la Commune.

      Quant à la fameuse « Butte rouge », elle n’évoque évidemment pas la butte Montmartre, comme vous le soulignez, mais une butte effectivement dénommée Bapaume et située dans les champs de bataille de la Marne, à une vingtaine de kilomètres au nord d’un autre lieu mythique de l’Histoire de France : Valmy.

      Gaston Couté a, lui aussi, été un poète de valeur, tout comme son ami Jehan Rictus, mais j’avoue ne pas connaître de chanson sur ses textes, enregistrés à cette époque.


  • Georges Yang 9 mai 2012 13:04

    Les chansons sur « les putes au grand coeur » c’est plutôt l’entre deux guerres et les films avec Gabin


  • Sacotin Sacotin 9 mai 2012 14:37

    @ Fergus. Oui, peut-être dans la Marne la Butte Rouge, mais il y a des discussion sur le lieu, J’ai indiqué le Pas-de-Calais de mémoire, alors je ne sais pas. En tous cas, il ne semble pas, sauf infos précises, que Montéhus avait donné une indication sur le lieu précis de sa chanson.

    En fait, le lieu est informel - même s’il est question de vignes - c’est le « butte », les multiples buttes de la guerre où sont tombés tant de gars. Faites-nous une suite sur la chanson, Fergus, nous l’attendons. 

  • Sacotin Sacotin 9 mai 2012 18:20

    Oui, le coin Bercy n’est pas mal au point de vue nature. Je repense aussi aux images des anciens chais de Bercy, un monde fermé qui n’était pas sans charme non plus, de très belle allées pavées, et toute cette activité relié à la viticulture, déchargement des barriques, odeur du vins, chais sous la vigne vierge etc...


    • Fergus Fergus 9 mai 2012 19:02

      @ Sacotin.

      Le vieux Bercy des chais était effectivement un lieu particulièrement pittoresque. Qui plus est, il y avait de très belles rangées de platanes. Dommage que l’on n’ait pas gardé une partie plus importante de ces anciens bâtiments.


    • Sacotin Sacotin 9 mai 2012 21:07

      Exact, Fergus, j’ai omis les magnifique rangées de platanes. Mais aujourd’hui la plupart seraient probablement morts avec ce maudit champignon qui les décime. 


  • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 9 mai 2012 18:30

    C’est, un mauvais garçon,
    Qui a des façons,
    Pas très catholiqueuuuuh
    On,a, peur de lui
    Quant on le rencontre la nuit

    C’est,un méchant p’tit gas
    Qui fais du dégat
    Sitot qu’y s’expliqueuuuuuh .........


    • Fergus Fergus 9 mai 2012 19:20

      Bonsoir, Aita Pea Pea. 

      « C’est un mauvais garçon  », ici chanté par Berthe Sylva. Une chanteuse formidable à qui j’ai consacré un article il y a un an pour le 70e anniversaire de sa mort : « Des roses blanches pour Berthe Sylva ».

      J’ai toujours eu un faible pour cette chanteuse. Normal : gamin, elle m’émouvait autant avec ses « Roses blanches » que Cora Vaucaire avec sa « Complainte de la butte » ou Edith Piaf avec « Les amants d’un jour ».


  • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 9 mai 2012 19:09

     On l’appelait le dénicheur
    Il était rusé comme une fouiiiiine !
    C’était un gars qu’avait du coeur
    Et qui dénichait des combineuuuuh !

    Il vivait comme un grand seigneur
    Et quant on rencontrait sa dameuuuh !
    On répétait sur toutes les gammes
    Voilà la femme à dénicheuuuure !


  • Isis-Bastet Isis-Bastet 9 mai 2012 19:19

    Bravo pour cet article, un bon bol d’air frais.


  • Annie 9 mai 2012 19:31

    Bonsoir Fergus,
    En lisant le titre de l’article, je me suis dit « je ne connais aucune de ces chansons » mais en fait je les ai entendues fredonner pendant toute ma jeunesse par mon grand-père. Mais je vous soupçonne quand même de n’avoir pas trop voulu vous éloigner de l’actualité. Le contexte de l’époque n’est pas sans rappeler celui d’aujourd’hui, même si les mœurs ont changé.


    • Fergus Fergus 9 mai 2012 19:57

      Bonsoir, Annie.

      Plusieurs de ces chansons on traversé les décennies. Certaines peuvent encore être entendues ici ou là, dans les versions d’origine ou dans des reprises ultérieures, mais c’est plutôt rare.

      Je n’ai pas voulu coller à l’actualité, c’est l’actualité qui colle plutôt au passé. Et puis, si les époques changent, les préocupations des gens sont toujours les mêmes, seuls les habillages évoluent.


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 9 mai 2012 20:08

      Je ne suis pas aussi péssimiste que vous ,Fergus,ces standards circulent toujours meme auprès des djeuns .Il suffit d’en reprendre un et ........


    • brieli67 9 mai 2012 22:25

      il y a un siècle en très belles époques

      http://ilyaunsiecle.blog.lemonde.fr/

      au cabinet de Clémenceau le jour le jour !!

      un super blog « historique » malheureusement en berne depuis un certain temps...... certain.


    • Fergus Fergus 9 mai 2012 22:48

      @ Brieli.

      Super lien, encore une fois. Pas grand chose à voir avec la chanson, mais tout à voir avec la Belle Epoque.


  • brieli67 10 mai 2012 00:28

    On y croise le chansonnier Aristide Bruant. Il arrive avec ses propres œufs pour qu’on lui prépare « la plus savoureuse omelette du monde ».
    http://www.bofingerparis.com/fr/lame-du-lieu/un-lieu-de-patrimoine.html

    Dites moi qui d’autres que Fergus pourrait nous entrainer dans la limonade, la bière, la choucroute ?
    http://www.paris-bistro.com/culture/histoire/articles.html

    et nous voilà chez feu Chant - Pôôl...
    http://alsace.france3.fr/info/deces-de-jean-paul-bucher-fondateur-du-groupe-flo-70292262.html

    JPB un bugattiste chevronné http://www.club-bugatti-france.net/accueil-fr/accueil-fr.html
    mais son père travaillait chez Goulôô Couleaux et non chez Bugatti
    qui sont passé de l’Arme Blanche royale à la quincaillerie, dont les appareils ménagers et de la restauration....
    http://jpcousinou.free.fr/page.php?40

    Le jeune JP ne se voyait pas dans le cambouis, ni devenir sourd comme un pot :
    il a rejoint sa soeur et son beau frère - coiffeur perruquier teinturier sur Molsheim
    Furax, laissé à ses « mises en plis », ses « permanentes »....
    le père lui dégotte dans son cercle professionnel un apprentissage aux cuisines et derrière les pianos de l’Hôtel du Parc à Mulhouse...
    http://www.hotelduparc-mulhouse.com/
    elle fait un peu Groupe Flo.... la Carte, l’ambiance Non ?

    aH ! le Charlies Bar
    http://www.hotelduparc-mulhouse.com/CharliesBar.html


    • Fergus Fergus 10 mai 2012 09:45

      @ Brieli.

      Je ne connais ni Mulhouse ni a fortiori l’hôtel du Parc, un établissement d’ailleurs au dessus de mes moyens.

      Si je n’ai pas connu personnellement Bucher (le cuisinier de Molsheim), ce n’est pas le cas de mon père. A la fermeture de La Régence où il longtemps travaillé, mon père a été appelé par Bucher et a collaboré avec lui dans le cadre de deux des grandes brasseries qu’il avait acquises : le Terminus Nord et le Vaudeville. Souvenirs, souvenirs...

      Euh... je ne vois pas trop le rapport avec la chanson française. Quoi qu’il en soit, merci pour ce superbe lien sur les bistrots parisiens.


  • Surya Surya 13 mai 2012 18:04

    Bonjour Fergus,

    Excellent idée ce rappel historique pour replacer les chansons, qui font partie de notre patrimoine, dans leur contexte.

    J’adore ces vieilles chansons chantées si souvent avec humour. Un jour il va falloir que je déniche un vieux gramophone, et que j’achète ensuite des 78 tours dans les brocantes parisiennes, je sens que ça va m’éclater bien plus que de mettre un CD dans son tiroir. Et puis j’aurai l’impression émouvante de revivre une page de notre histoire, et aussi de participer à mon niveau à la conservation du patrimoine.

    Très bonne fin de dimanche smiley

     


    • Fergus Fergus 13 mai 2012 20:43

      Bonsoir, Surya.

      Merci pour ce commentaire. Comme je l’ai écrit plus haut, j’ai pris beaucoup de plaisir à dresser ce petit florilège tant ces vieilles chansons me transportent dans l’ambiance d’une époque.

      Le vieux grammophone, une excellente idée pour écouter des enregistrements d’époque dans leur jus.

      Cordialement.


  • Abou Antoun Abou Antoun 14 mai 2012 08:20

    Bonjour Fergus,
    Merci pour cette évocation. Tout est intéressant. Je n’ai pas grand chose à ajouter, je connais mieux la ’chanson réaliste’ de l’entre deux guerres. On peut retrouver avec les chansons l’ambiance d’une époque, les sentiments dominants, les craintes, les fantasmes. L’histoire s’écrit aussi en chansons, mais les choses ne deviennent évidentes que plus tard.


    • Fergus Fergus 14 mai 2012 11:34

      Bonjour, Abou Antoun.

      Entièrement d’accord avec votre commentaire : les chansons sont très souvent un reflet fidèle de leur temps. Il va de soi que je parlerai de la chanson réaliste de l’entre deux guerres dans un porochain volet consacré aux Années Folles.


Réagir