mardi 26 mai 2009 - par Philou017

Le 62ème Festival de Cannes : où sont les grands problèmes de notre époque ?

Je viens de parcourir le palmarès du festival de Cannes. Je suis époustouflé de voir qu’il n’y a strictement AUCUN film qui traite des grands problèmes de notre époque.
Des films sur des problemes sociétals sans aucune mise en perspective dans la société, le monde d’aujourd’hui.
Le libéralisme galopant, les guerres, les pays qui émergent, les dérives des banques et les scandales financiers, les spéculations sur les denrées alimentaires ou le pétrole , rien de tout cela ne semble intéresser ce qui passe pour la fine fleur de nos artistes.
 
Voyons de quoi est fait le palmarès :
"Le ruban Blanc" un film sur la montée de l’extrémisme et du nazisme, qui met en cause un idéalisme trop "totalitaire". Sujet du passé et complètement décalé dans notre société sans idéal.
 
Grand prix pour Le prophète, qui suit l’ascension d’un jeune homme dans le milieu du banditisme corse.
 
Antichrist est une déluge de sexo-hémoglobine.

Inglourious basterds, une énième diatribe anti-nazi , un autre film évoque le destin tragique de la femme et du fils caché de Mussolini. Quelle actualité ! Évidemment, on ne risque pas grand chose en denonçant les grandes figures honnies du passé.

Je passe rapidement sur les autres, un autoportrait fantasmé de Pedro Almodóvar, un film sur l’homosexualité en Chine, un autre avec des vampires, les mésaventures d’une femme et d’un voleur, et pour finir, les aventures d’un bobo à woodstock. Sans parler du "meilleur premier film", pour Samson et Delilah, une histoire d’amour entre deux adolescents vivant dans une communauté aborigène isolée.
 
Bref, que du cinéma intismiste, psychologique, quand ce n’est pas du grand guignol.
 
Et ce qui se passe dans notre monde d’aujourd’hui, ca n’intéresse personne. Les magouilles de la CIA pour faire croire à des ADM, le terroriste insaisissable façon Ben Laden, le Casino Financier, les guerres de "libération" en Irak et en Afghanistan, la transformation de la Russie, la guerre tragico-comique en Géorgie, la soumission du monde économique à des financiers sans scrupule, les centaines de milliers de’Américains jetés à la rue suite à l’affaire des subprimes, aucun intérêt ?
 
Pourtant dans le passé, de grands cinéastes se sont emparés de grands sujets, comme la guerre, à une époque où ce n’était pas évident. Se souvenir de Sidney Lumet dénoncant l’armée dans "La colline des hommes perdus", de la fable violemment anti-militariste de Fred Zinnemann, "Tant qu’il y aura des hommes", ou de celle de Edward Dmytryk dans ’Le bal des maudits". "Les douze salopards" ont été sans la plus percutante des attaques anti-guerre, car la plus subtile. Et bien d’autres...
 
Et la politique, les crimes d’état ? Moins présents, ces sujets ont pourtant été évoqués dans de grands films comme ’Les trois jours du Condor", sur les magouilles de la CIA, Les hommes du Président sur le watergate,  "Des hommes d’influence" sur les manipulations médiatiques, "Docteur Folamour" sur l’absurdité du monde de la guerre froide...
 
De vrais sujets étaient abordés comme le monde psychiatrique dans "Vol au dessus d’un nid de coucou", la mégalomanie du pouvoir dans "Citizen Kane", la vanité humaine dans "la planete des singes" ou du résultat du saccage de la nature dans "Soleil Vert".
 
Bien sur, vous me direz, a cette époque il y avait aussi d’autres films, des comédies, des trucs legers, sans prétention. Oui, mais , il y avait aussi ceux-là. Et pas des petits films. Des films cultes avec des distributions au top.
 
Alors que se passe-t-il aujourd’hui ?
Il apparait que le cinéma est devenu une industrie, ou seuls les cinéastes sans pensée politique ont le droit de cité.
Les plus naifs se diront qu’il y a une génération spontanée de réalisateurs et comédiens sans envergure. les plus lucides penseront que les puissances financières, après avoir définitivement annihilé toute forme de reflexion sérieuse dans la presse et les médias, ont réussi à faire du cinéma une industrie de "distraction" exempte de vraie réflexion et d’audace.
 
C’est comme cela que l’on voit nos "comédiens" se précipiter sur les plateaux télés pour vendre leur camelote, tels de bons commerciaux. Les artistes ont été remis au placard, reste plus que les techniciens affairistes. Du reste, le fait que la télé finance un certain nombre de films (et s’en vante), n’est pas anodin.
Le cinéma semble être devenu une caricature de lui-même.
 
Il m’arrive de penser à ce bon vieux Kirk Douglas qui avait failli se ruiner à la fin de sa carriere en financant lui-même les films qu’il voulait TANT réaliser. Autre temps...


29 réactions


  • Philou017 Philou017 26 mai 2009 12:01

    J’avais intitulé mon article « 62ème festival du navet sans âme ».

    Un bien meilleur titre que celui que m’impose la rédaction, et que j’assume complètement.

    Bonjour à tous.


  • Lapa Lapa 26 mai 2009 12:17

    oui c’est marrant ça le titre à changé après publication


  • Topaloff Topaloff 26 mai 2009 13:39

    Je voudrais tempérer votre désarroi face au décalage entre le cinéma et la réalité que vous pointez du doigt.


    Mettre en scène la montée du prix du baril ou un « attrape moi si tu peux » facon Madoff ne m’enthousiasmerai pas beaucoup en tant que cinéphile amateur.

    Le cinéma est avant toute chose un moyen de s’échapper, de ressentir des émotions, tantôt abruptes, parfois personnelles. Heureusement que le cinéma ne ressemble pas à un remake sans fin de « Bowling For Columbine ». Le 7e art c’est aussi de l’invention, de la métaphore, de l’illusion, de la narration, du fantasme., ...

    Pourquoi toujours vouloir parler de ce que l’on connait déjà ?

    Certes, les cinéastes et producteurs auraient pu faire un (petit) effort, mais rappelez vous que la plupart des faits marquants que vous citez sont tout récents et qu’un projet cinématographique (hors écriture d’un scénario) met entre 3 et 5 ans avant d’apparaitre dans les salles. Difficile dans ce cas d’être aussi réactif... Attendons encore 1 ou 2 années pour voir... Mais cela ne me manquera certainement pas.

    • Philou017 Philou017 26 mai 2009 16:30
      Mettre en scène la montée du prix du baril ou un « attrape moi si tu peux » facon Madoff ne m’enthousiasmerai pas beaucoup en tant que cinéphile amateur.

      Le talent d’un cinéaste est de parler de choses difficiles tout en faisant du spectacle et en touchant le spectateur. Aucun des films que je cite n’est ennuyeux, loin de là. J’ai voulu dire que les sujets abordés sont des sujets sans portée, sans universalisme, sans réflexion sur la société d’aujourd’hui. Et d’apres certains critiques, souvent tres ennuyeux.

      Le cinéma est avant toute chose un moyen de s’échapper, de ressentir des émotions, tantôt abruptes, parfois personnelles

      Où est le probleme ? tous les bons films vous touchent, quelque soit le sujet. Le cinéma d’aujourd’hui ne fait plus que cela, Il ne joue plus que sur l’émotionnel, il n’a plus rien à nous dire sur l’homme et sa relation au monde. Ou si peu.
      Les cinéastes savaient faire cela avant, toucher le public, tout en posant des questions profondes.

      Quand au delai requis, c’est un faux argument . Ca fait des années que les cinéastes n’ont plus rien à dire, ca ne date pas d’aujourd’hui. C’est simplement plus visible sur ce festival, que j’ai voulu stigmatiser, tellement il est pauvre dans son expression, dans la débauche habituelle d’ors et de superlatifs.


    • Marc Bruxman 26 mai 2009 19:37

      Mettre en scène la montée du prix du baril ou un « attrape moi si tu peux » facon Madoff ne m’enthousiasmerai pas beaucoup en tant que cinéphile amateur.

      D’autant que difficile de mettre l’histoire Madoff en scène sans identifier le spectateur à Madoff’ ce qui effectivement marchera. Mais dénoncer tout cela. Difficile vu qu’il n’y a pas eu d’enquête ou presque.

      Si on suit la vie de Madoff dans un film, on va le transformer en star. A la attrappe moi si tu peux ou cet escroc est finalement très sympathique...

      N’oubliez jamais que souvent le spectateur aime bien s’identifier au méchant...


    • Topaloff Topaloff 27 mai 2009 10:48

      « Le cinéma d’aujourd’hui ne fait plus que cela, Il ne joue plus que sur l’émotionnel, il n’a plus rien à nous dire sur l’homme et sa relation au monde. Ou si peu.
      Les cinéastes savaient faire cela avant, toucher le public, tout en posant des questions profondes. »


      —> Vous n’avez pas du voit les bons films dernièrement au cinéma alors. Je vous conseille « Les noces rebelles » avec Kate Winstley et Di Caprio, ca faisait longtemps que je n’avais pas regardé un films aussi vrai et profond sur les rêves de l’Homme.

  • LE CHAT LE CHAT 26 mai 2009 13:44

    y’a le journal de téhéfin avec  pour te raconter tout cela ..........
    Quand on va au cinoche , on a envie de se vider la tête et d’oublier toute cette merde ........


    • Philou017 Philou017 26 mai 2009 16:33

      Vous avez le droit d’aimer le cinéma limité qui vous « vide » la tête. Une sorte de cinéma TF1 ?

      Sinon même réponse qu’au précédent intervenant. Les cinéastes avant savaient faire d’excellents films, tout en évoquant des sujets forts et engagés.

      Ceux d’aujourd’hui sont choisis et mis en avant pour faire du spectacle emotionnel, mais tellement creux et limité.

      C’est votre droit d’apprécier ce cinéma, mais moi il m’ennuie profondément.


    • LE CHAT LE CHAT 27 mai 2009 08:57

      @PHILOU

      La télé offre parfois de bon téléfilm avec de vrais sujets ; ex  l’école du pouvoir

      diffusé sur canal qui montre comment on forme les pourris qui nous gouvernent .


  • Le chien qui danse 26 mai 2009 16:54

    La gangrène étant mondialisée, il n’est plus possible de n’en prendre qu’un morceau pour tenter de l’assainir en le mettant en scène. De nos jours il ne reste plus que que l’évasion, nous en sommes tous là.


    • Philou017 Philou017 26 mai 2009 20:08

      Il n’en resta pas moins vrai qu’il est surprenant qu’aucun des grands thémes de monde actuel ne soit abordé par un cinéaste. Dans ce festival, mais aussi dans le cinéma d’aujourd’hui. J’y vois la patte du grand capital qui a fait de cet art une industrie dont le role n’est plus de poser question, mais d’amuser ou de distraire.

      Mais je ne désespère pas de cette époque. Si elle est tres négative, elle est riche en leçons et en occasions d’apprendre, notamment ce qui se passe quand on laisse d’autres décider pour vous. La niaiserie du cinéma actuel en est un bon exemple.


  • delamothe delamothe 26 mai 2009 18:31

    Le cinéma est il encore un art majeur. Au vu de ces navets à Cannes on se demande. Au passage le film de Tarantino fait de la réecriture d’Histoire , on appelle ça de la propagande pour d’autre pays comme la russie ou la Chine.


  • rache 26 mai 2009 18:48

    Je ne suis pas d’accord avec vous. Je n’ai pas vu les films primés en question, pourtant je connais bien le cinéma de Haneke, ainsi que celui de Von Trier et je trouve que leurs oeuvres consituent toujours des analyses antropologiques et sociologiques lucides et engagés et que par conséquent ils ont quelque chose à dire sur « les grands problèmes de notre époque ». Est-ce que vous avez vu La Pianiste, Le directeur ou Dogville ? Peut-être n’y-a-t-il pas de référence précise à des faits dl’actualité, mais il n’y en a pas non plus dans les chefs d’oeuvres que vous citez comme examples de cinéma qui se mésure à des grands sujéts. Je vous le concède, certains de ces films restent inégalables (à mon avis, Dr. Folamour et Citizen Kane, plus que les autres), mais ce n’est pas le fait d’avoir abordé les grands problèmes de l’actualité ou pas qui en fait des oeuvres d’art. 


    • Philou017 Philou017 26 mai 2009 20:28

      Quand ces films ne parlaient pas d’actualité, ils abordaient des themes du comportement humain qui eux sont universels et d’actualité. Si des films anti-guerre ont été tournés sur la deuxieme guerre mondiale des années après, il faut se rappeler que c’était en pleine guerre froide, avec des guerres bien plus nombreuses qu’aujourd’hui, un tension enorme entre l’est et l’ouest et le risque d’une guerre nucléaire. Critiquer la guerre à ce moment était courageux, pertinent et parfaitement d’actualité.
      Aujourd’hui, la guerre a changé, elle est faite par des mercenaires loin de leur pays d’origine. Qui en parle ? certainement par Haneke ou Van Trier.

      Des analyses antropologiques et sociologiques lucides et engagés

      Mais sur quoi ? sur le monde de l’avant premier guerre mondiale ? On s’en fout completement. Le monde, le contexte, les gens, les mentalités, les ideologies, tout a changé. Quel intérêt ? Encore un film sur le passé, jamais sur le présent. D’ailleurs mr Haneke est un vieux monsieur, qui parle du passé, je dirais presque qui fait un cinéma de vieux.
      Qui parlera de l’incroyable propagande qui sévit sur les médias depuis 30 ans en faveur du libéralisme, et qui nous a conduit là où on est ? Personne, le vide inter-sidéral. Ca fait trente ans que c’est d’actualité pourtant.

      Et Les trois jours du Condor, Les hommes du Président, Des hommes d’influence suivaient l’actualité de pres. Des films qui paraissent incroyablement audacieux vu l’absence totale de ce genre de sujet sur les écrans aujourd’hui.

      Je ne dis pas que Haneke ou Van Trier font de mauvais films, je dis que leurs films sont centrés sur des sujets qui ne leur font prendre aucun risque, qui ne remettent rien en cause du monde d’aujourd’hui.

      Comme s’il n’y avait plus rien à remettre en cause. Et ca vaut pour tout le cinéma d’aujourd’hui.
      Le monde vu par le cinéma aujourd’hui semble une farce où il n’y a plus d’enjeux, autres que personnels. Une farce à la TF1.

      Quel est le dernier film connu qui a fait bouger les choses et les gens en denoncant un probleme ?

      Le cinéma d’aujourd’hui ne remet plus le monde en cause. Il ne le commente même plus. Il se regarde le nombril. C’est l’objet de mon coup de gueule.


    • Halman Halman 1er juin 2009 00:33

      C’est tellement vrai qu’aujourd’hui des films comme I Comme Icare désintéresseraient tout le public, sauf celui qui regarde Arte.


  • Marc Bruxman 26 mai 2009 19:34

    Le cinéma est une industrie comme vous le dite. Et si il y avait un marché pour des films « politiques », il y aurait des films politiqiues. Leurs actionnaires leur demandent de la rentabilité et croyez moi que si critiquer le libéralisme était rentable, ils en tourneraient énormément.

    La vérité est que quand un film de ce genre sort, personne ou presque ne le regardes. Combien de spectateur a fait un film comme Hanburger Nation ?

    Que vous le vouliez ou non, la mondialisation est acceptée par une grande majorité de la population et n’est pas remise en cause. On trouve une minorité qui revendique contre, mais elle n’est pas assez nombreuse pour assurer le succès commercial d’un film.


    • Philou017 Philou017 26 mai 2009 20:37

      Et si il y avait un marché pour des films « politiques », il y aurait des films politiqiues.

      Ca vous ne pouvez pas le dire parce que ca fait des années qu’il n’en sort plus. Les films que je cite étaient engagés, ils ont eu beaucoup de succes et sont des films cultes.
      Le marché dans le monde libéral, n’est pas le marché qui existe par lui-même, mais on le crée et l’entretient avec la publicité, la promotion, la propagande commerciale et politique, et des concepts artificiels comme la consommation forcenée, martelés sur les médias.

      la mondialisation est acceptée par une grande majorité de la population et n’est pas remise en cause.

      Elle est subie plutôt qu’acceptée. Et ceci en grande partie par la main-mise et le contrôle des moyens d’expression par les oligarchies économiques. Donc des médias, de la presse et du cinéma. Les deux premiers c’est évident, le dernier ça le devient, notamment avec ce dernier festival.


    • Marc Bruxman 26 mai 2009 23:59

      Et si il y avait un marché pour des films « politiques », il y aurait des films politiqiues.

      Ca vous ne pouvez pas le dire parce que ca fait des années qu’il n’en sort plus. Les films que je cite étaient engagés, ils ont eu beaucoup de succes et sont des films cultes.
      Le marché dans le monde libéral, n’est pas le marché qui existe par lui-même, mais on le crée et l’entretient avec la publicité, la promotion, la propagande commerciale et politique, et des concepts artificiels comme la consommation forcenée, martelés sur les médias.

      Je citais Hamburger Nation dans mon post. C’est un film engagé. Il y a bien sur les documentaires de Michael Moore, le Tueur Né d’Oliver Stone (qui skude quand même pas mal les médias américains), et ainsi de suite.

      Par ailleurs vous pouvez faire toute la pub que vous voulez sur un produit qui ne plait pas, cela n’en fera pas un blockbuster. La pub est un amplificateur, elle ne marche que sur un produit qui plait même si il peut être de bon ton de regarder et d’aller dire après que c’est nul.

      Elle est subie plutôt qu’acceptée. Et ceci en grande partie par la main-mise et le contrôle des moyens d’expression par les oligarchies économiques. Donc des médias, de la presse et du cinéma. Les deux premiers c’est évident, le dernier ça le devient, notamment avec ce dernier festival.

      Le fait politique intéresse de moins en moins les citoyens, on le constate partout. La plupart des gens se satisfont de pouvoir consommer ce qu’ils ont envie, le reste ils s’en cognent. Et ce phénoméne que je regrette et que vous regrettez est mondial et touche toutes les catégories socio-professionelles. Le cinéma ne fait que refleter la société qui nous entourre. Et cette société la, a dans sa grande majorité accepté de subir. Les gens ont votés Sarkozy jusqu’à la preuve du contraire. Et sinon ils auraient votés pour Ségo ou Bayrou. C’est à dire pour la continuité. Rajoutez ceux qui se sont abstenus parce qu’ils s’en cognent et vous avez l’état du débat.

      Cela n’est pas prêt de changer !






  • L'enfoiré L’enfoiré 26 mai 2009 19:43

    @L’auteur, Merci pour ce résumé sur le Palmares de Cannes. Je n’y attache jamais beaucoup d’attention. Et, oui, les sujets que vou citez manquent cruellement. Je comprends pourquoi les frères Dardenne ont remporté quelques beaux succès. Je n’ai rien entendu pour 2009.
    Le Ruban blanc avec le sujet du nazisme et la montée de l’extrémisme me semble pourtant en pleine actualité. Mais comme je n’ai vu aucun de ces films je ne m’avancerai pas plus loin.


    • Lapa Lapa 27 mai 2009 00:37

      sauf que le postulat (qui est encore à démontrer) du film est que la montée du nazisme est due à la l’éducation stricte et la morale protestante du début du siècle.

      Le traumatisme de la première guerre mondiale et de son traité de paix, la grande crise économique... rien de tout cela n’a bien sûr permis au Nazisme de se propager...

      Aujourd’hui est-il vraiment pertinent de casser du sucre consensuellement sur une éducation ultra stricte alors que si l’extrémisme semble revenir (notamment le national socialisme) en europe, ce n’est surement pas du à la rigueur protestante de l’éducation des 20 dernières années mais plutôt à la crise économique et au fourvoiment de certaines démocraties par exemple...

      Un film qui donc n’est non seulement pas d’actualité mais limite hors sujet. (en plus d’être considéré comme largement trop chiant par la plupart des critiques pourtant prompts à encenser des trucs chiantissimes).


    • Massaliote 27 mai 2009 09:40

      Sortons le fantôme d’Hitler du placard, c’est tout une art d’enfoncer les portes ouvertes !

      Et ça assure toujours une bonne critique.


    • L'enfoiré L’enfoiré 28 mai 2009 10:09

      Massaliotte et Lapa,
      D’accord avec les deux.


  • Philou017 Philou017 26 mai 2009 20:44

    Le Ruban blanc avec le sujet du nazisme et la montée de l’extrémisme me semble pourtant en pleine actualité.

    Bonjour. Pas d’accord avec vous. Le monde n’a jamais été aussi calme et même passif. Vu la montée des problèmes, le chômage, la pauvreté, l’immigration, le communautarisme, je trouve la population particulièrement calme et sereine. D’autant que pendant ce temps là, la richesse économique est de plus en plus détournée par les financiers, qui en ont profité pour monter un gigantesque Casino Financier, qui s’écroule sur lui-même et qu’on essaie de renflouer avec l’argent du contribuable. 
    Et malgré tout cela, les gens sont calmes, passifs, presque résignés. L’extrémisme ? très discret dans ces conditions.

    Non, ce qui monte c’est la passivité et le démission collective.

    Pendant ce temps, Haneke fait un ènième film sur le nazisme. Bientôt Napoléon ?


  • Moristovari Moristovari 31 mai 2009 13:55

    Nietzsche, ce philosophe à la mode - où peut-être déjà passé de mode, allez savoir - eut ce mot assez magnifique : « La résolution chrétienne de considérer le monde comme laid et mauvais a rendu le monde laid et mauvais ». Un cas particulier mais une idée générale qui a d’étroit rapport avec le fameux effet placebo : l’esprit possède un pouvoir de persuasion qui déborde souvent inconsciemment sur le réel. Cinéphiles morbides, au lieu de contribuer à la morosité ambiante en y ajoutant la votre, ne pourriez vous pas avoir pour le cinéma laid et mauvais une juste reconnaissance : l’ignorance ?

    N’oublions pas qu’il y eut des cinéphiles pour décrier le cinéma sonore, la couleur, la nouvelle vague, les séries B et Z, les effets spéciaux et même la cinéphilie en propre. Au final toutes ces contestations furent vaines et seuls les apports constructifs changèrent les choses : sans les efforts laudatif des jeunes turcs et le Hitchbook de Truffaut, le « maître du suspense » serait peut-être resté un simple « parfait technicien olivoudien ».


  • franck2009 31 mai 2009 16:56

    Je ne vais plus au cinéma, car lorsque je regarde les sorties ou les raouts cinématographiques, je ne peux me départir de cette impression nauséeuse : Ces gens de cinéma, critiques, acteurs, réalisateurs n’ont plus besoin de moi .

    La machine culturelle tourne à vide. Elle est son propre objet. Ses rites d’initiation nous échapperaient si nous avions encore envie de les comprendre. Pourquoi tel acteur, ou actrice médiocre est plébiscité par ses pairs ? Pourquoi tel réalisateur qui ne fait plus rien est toujours invité au banquet des vainqueurs ? No lé sé et je m’en fous.


  • Halman Halman 1er juin 2009 00:14

    Et oui Philou j’avais noté ça aussi.

    Mais ce sont les spectateurs qui vont voir ce genre de films. Donc les producteurs en produisent de plus en plus pour satisfaire la demande du bobo.

    Ces producteurs et metteurs en scène qui n’ont plus le courage d’aborder les problèmes sociétaux.

    Surement la peur de se faire poser une fatoua si par malheur il venaient à parler du voile...

    Et le spectateur trop content qu’on ne parle que de lui, que de ses problèmes intimistes relationnels et psychologiques.

    Le cinéma ne fait plus rêver mais psychanalyse le bobo.

    Regard vers l’extérieur qui est devenu un regard vers l’intérieur du psychisme du quidam.

    Le cinéma ne soigne plus par l’évasion, par le rêve, mais par l’intrusion dans le petit monde nombriliste du bobo.

    On s’est tourné de l’extérieur vers l’intérieur.


  • cathy30 cathy30 1er juin 2009 09:56

    philou017
    il est vrai que l’on pourrait attendre des artistes plus d’engagement et d’indépendance d’esprit sur les évenements de la société. Mais malheureusement cannes est une industrie qui fait de l’argent donc très dépendante des pouvoirs et cerise sur le gateau elle s’autocongratule.
    Hollywood est une propagande par le pouvoir américain, et la France n’est pas en reste. Il faut divertir les gens, mais il faut surtout qu’ils restent calmes.


  • norbert gabriel norbert gabriel 10 juin 2009 16:12

    «  »« du navet sans âme ». »«  »

    les navets protestent contre cet abus de langage, accompagnés d’un canard, le navet est succulent. Dans la potée auvergnate aussi... 

    «  »« Le ruban Blanc » un film sur la montée de l’extrémisme et du nazisme, qui met en cause un idéalisme trop « totalitaire ». Sujet du passé et complètement décalé dans notre société sans idéal.«  »"

    pourtant, étant donné ce qui se passe dans pas mal de pays, pas sûr que ce soit si décalé...


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