vendredi 13 janvier 2012 - par Valerianne

« Les nouveaux chiens de garde », film coréalisé par Gilles Balbastre et Yannick Kergoat

…avec Christophe Barbier, Yves Calvi, Arlette Chabot, Daniel Cohen, François Denord, Alain Duhamel, Jean-Pierre Elkabach, Jean Gadray, Laurence Ferrari, Luc Ferry, Michel Field, Franz-Olivier Giesbert, Michel Godet, Laurent Joffrin, Jacques Julliard, Bernard-Henri Lévy, Frédéric Lordon, Henri Maler, Alain Minc, Michel Naudy, Christine Ockrent, Jean-Pierre Pernaut, David Pujadas… dans leurs propres rôles !

« Mon pouvoir, excusez-moi, c’est une vaste rigolade. Le vrai pouvoir stable, c’est le pouvoir du capital. Il est tout à fait normal que le vrai pouvoir s’exerce.  »

Cette phrase de Franz-Olivier Giesbert résume très bien ce que cherche à démontrer cet excellent film documentaire qui évoque les liaisons dangereuses entre journalistes et décideurs (dirigeants de grandes entreprises, responsables politiques…), et met à mal la sacro-sainte trinité « pluralisme – indépendance – objectivité » revendiquée pourtant par tout journaliste un tantinet soucieux d’éthique…

En 1932, l’écrivain et philosophe communiste Paul Nizan publie « Les chiens de garde », essai pamphlétaire dirigé contre quelques-uns des philosophes les plus connus de l’époque (Bergson, Brunschvicg, Lalande…), qui, selon lui, de par leur appartenance à la classe bourgeoise, ne tiennent aucunement compte du réel quotidien auquel la majorité des hommes se trouve confrontée (pauvreté, chômage, maladie…), préférant préconiser aussi du coup une idéologie orientée, dont le but est de justifier et perpétuer les valeurs morales et socio-économiques de la classe dominante.

En 1997, Serge Halimi (aujourd’hui Directeur du « Monde diplomatique »), publie à son tour « Les nouveaux chiens de garde », essai préfacé par Pierre Bourdieu, qui présente une analyse sur la collusion existante entre pouvoirs médiatiques, politiques et économiques, les journalistes étant selon lui les porte-paroles d’une pensée unique puisqu’au service uniquement de la classe dominante.

Halimi co-signe ici le scenario de ce film, co-écrit par les deux cinéastes, Gilles Balbastre et Yannick Kergoat, et également par des journalistes membres d’Acrimed (association née du mouvement social de 1995 et faisant fonction d’observatoire des médias), Pierre Rimbert et Renaud Lambert.

Soulignons d’emblée l’humour de ce film pamphlet qui, entre montages savoureux d’extraits d’émissions, démonstrations ludiques par l’image, analyses critiques pertinentes des économistes Frédéric Lordon et Jean Gadray, du sociologue François Denors, et des journalistes Michel Naudy et Henri Maler, se laisse voir sans aucun ennui et temps mort !

Plus concrètement, ce film démontre bien les conséquences malsaines dues au fait que journalistes, politiques et autres décideurs font partie de la même caste, du même milieu social, avec les mêmes intérêts (économiques…), qui font que, évidemment au sein de ce milieu consanguin, qui se réunit volontiers chaque mois lors des fameux dîners du Siècle , la connivence entraîne forcément des compromissions, qu’on peut voir comme une perte d’« indépendance », voire d’« éthique ».

Et les exemples cités, souvent très drôles, ne font pas de cadeaux… 

Ainsi, Jean-Pierre Elkabach pris en flagrant délit de flatterie éhontée envers son patron, Arnaud Lagardère – Luc Ferry et Jacques Julliard, invités a priori pour confronter leurs avis théoriquement divergents, se renvoyant la balle avec forces complicité et amabilité – Michel Field faisant la promo de Casino ou d’Arnaud Lagardère, encore lui…, lors d’un congrès UMP - Alain Duhamel multipliant en excès les éditoriaux (jusqu’à une dizaine à la fois), illustrant à lui seul cette dérive d’omniprésence que dénoncent aussi les deux cinéastes…

Ainsi ces journalistes, si compréhensifs avec les puissants (Laurent Joffrin mettant plus d’une minute pour poser, avec circonvolution et affectation, une question gênante à Jacques Chirac…), mais durs et autoritaires avec les plus faibles (David Pujadas demandant avec insistance et fermeté au représentant syndical, Xavier Mathieu, de revenir au calme… - idem avec Yves Calvi face à un éducateur de banlieue…).

Ainsi tous ces médias, possédés par un noyau réduit de grands décideurs (les Bouygues, Lagardère, Bolloré, Dassault, Pinault…), qui occultent les reportages gênants (cf l’exemple de TF1 refusant d’évoquer le défaut de construction de la centrale nucléaire de Flamanville, dont le chantier est dirigé par Martin Bouygues…).

Ainsi également ces prestations de « ménages », ces animations de colloques d’entreprises, payées à prix d’or, que de nombreux journalistes acceptent de faire, au mépris de toute éthique (cf l’exemple d’une Isabelle Giordano qui invite sur son émission de France Inter intitulée « Service public » le chef d’entreprise pour lequel elle a animé quelques jours plus tôt un séminaire…)

Ainsi, ces experts, sollicités à tout bout de champ, qui squattent depuis des lustres les plateaux TV, toujours présentés comme universitaires ou chercheurs, alors qu’ils ont des accointances avec les plus grandes entreprises du CAC 40 (en tant qu’administrateur ou parce qu’ils y animent des séminaires…), sûrs d’eux-mêmes, condescendants, et incapables de la moindre autocritique, même quand ils sont pris en flagrant délit d’incompétence (cf l’exemple flagrant d’Alain Minc et de l’économiste Daniel Cohen qui assuraient en 2008 que la crise financière était passée…)

Ainsi, surtout, ce côté « pensée unique », qui nous rabâche toujours les mêmes faits divers (destinés à « faire diversion », comme le disait si bien Bourdieu), les mêmes rengaines de « réformes nécessaires »… les mêmes caricatures (sur les cités de banlieue, l’insécurité…), montrant surtout le mépris de classe dont font preuve les journalistes, trop inféodés eux-mêmes au pouvoir.

Bref, ce film passe au moulinet tout ce petit gratin, ce monde d’auto-satisfaits, qui semblent avoir oublié depuis belle lurette les concepts de « pluralisme, indépendance, objectivité ».

Ceci étant, autant je suis d’accord pour la remise en cause des concepts de « pluralisme » et d’« indépendance », autant je suis plus sceptique sur le concept même d’« objectivité ». D’ailleurs, ce film ne l’est pas, et tant mieux ! Car c’est son côté « pamphlet militant » qui m’a aussi séduite.

Alors, évidemment, les concernés n’ont pas trouvé le film terrible… : « document à charge, en forme de redite, démonstration caricaturale, procès en sorcellerie, climat de chasse aux journalistes détestable » (L’Express), « trop manichéen, grille de lecture périmée » (Le Figaro), « Au ras de l’enluminure, animation bébête à l’appui » (Libération)…

…alors que celui-ci pourrait leur donner l’occasion d’une remise en cause salutaire (enfin, on peut rêver…).

En tout cas, moi, en tant que simple lectrice et spectatrice, même si, au fond, ce film n’a fait que confirmer ce qu’à mon humble avis, les français observent depuis longtemps, j’ai apprécié ce film, pamphlet pédagogique et revigorant, qui rappelle malheureusement ô combien l’opportunisme et l’ambition, dans le mauvais sens du terme, peuvent dévoyer les qualités et l’éthique du journalisme.

 

Bande-annonce :



50 réactions


  • gordon71 gordon71 13 janvier 2012 08:06

    alors là merci, 


    gilles balbastre un grand monsieur, mais en décalage complet avec son temps

    intègre, honnête, le sens de l’honneur, de la pudeur, sans doute incapable de se prostituer, il n’ira pas loin, mais quel oeil acéré, quel regard et quel humour 

    de la même veine que « pas vu pas pris » de pierre carles

    • anticomplot 14 janvier 2012 02:08

      bonsoir valeriane et merci
      on se demande à quel point les journalistes sont des vrais ou alors une nouvelle espèce d’agents secrets placés là pour orienter les esprits dans la direction desirée !
      car un vrai journalistes à qui ont fait dire et faire des mensonges au bout d’un temps démissione par ethique (voir la cascade de démission en ce moment sur la chaine mensogere aljazeera) mais comme ces journalistes occidentaux restent en place on se pose des questions sur la réalité de leur mission et de leur profession !!!!


  • Gabriel Gabriel 13 janvier 2012 09:05

    Journaliste, journaliste, attendez, ce n’est pas cette profession qui était sensée dire la vérité, que la vérité, les faits tels qu’ils sont ? Ca n’existe plus cette profession, n’a t-elle pas été remplacée par des scribouillards et des perroquets à la soldes des partis politique et des financiers ?


    • Fergus Fergus 13 janvier 2012 11:08

      Bonjour, Gabriel.

      La connivence entre les journalistes, le pouvoir politique et les oligarchies n’est plus à démontrer dans notre pays tant elle crève les yeux, au point que la France est une anomalie dans les démocraties où, en règle générale, cette connivence de la presse est inconcevable. C’est notamment le cas chez les anglo-saxons.

      Cela dit, il est souvent fait une confusion entre les journalistes d’information et les animateurs de débats politiques et les éditorialistes. Si les premiers sont tenus, sur un plan déontologique, de présenter le plus objectivement possible les faits, ce n’est pas le cas des seconds dont les billets peuvent être engagés dans un sens partisan.

      Le problème est qu’aujourd’hui en France, tous agissent dans le même registre en subordonnant toute notion d’éthique aux ordres de leurs patrons de presse ou, pire, en s’auto-censurant eux-mêmes pour plaire à ces mêmes patrons de presse ou à leurs donneurs d’ordre.

      Comble de la connivence insupportable, la plupart des plus influenst sont membres de clubs consanguins où se mêlent journalistes, politiques, industriels, financiers. Tout cela est évidemment inacceptable et scandaleux.

      J’irai voir ce film dimanche au cours d’une séance à laquelle participera Gilles Balbastre. Je crains d’en ressortir encore plus écoeuré !


    • brieli67 13 janvier 2012 12:10

      Fergus !


      Une des questions fondamentales à se poser :

      La Gauche est orpheline :pas d’espace pour dialoguer, s’exprimer et se frotter entre eux. 
      C’est un des gros échecs des lendemains de mai 1981_ cf leur bizzness avec la CINQ

      Qui l’a voulu ? Qui l’a entretenu ? 




    • Croa Croa 13 janvier 2012 22:13

      « dire la vérité, que la vérité, les faits tels qu’ils sont ? »

      C’est là leur premier mensonge, encore faudrait-ils qu’ils soient sûrs de leurs sources ! De plus de quoi nous parlent-ils, le choix des sujets n’étant déjà pas une manipulation ?

      Les journaux ont toujours été un pouvoir.


    • chacaldu06 chacaldu06 14 janvier 2012 18:01

      Bonsoir à tous,

      Article excellent qui met le doigt...là où ça fait mal...

      Commentaire épatant - BRAVO

      On peut regarder ça aussi -plus violent, mais bon...

      http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=kYivoM5cSqI

      @+


    • Emmanuel Aguéra LeManu 23 janvier 2012 09:17
      A Nice (au Rialto évidemment) :
      VENDREDI 3 FÉVRIER - 20H
      LES NOUVEAUX CHIENS DE GARDE
      de Gilles Balbastre et Yannick Bergoat
      Le RIALTO - 4 rue de Rivoli -Nice
      Ciné débat en présence du réalisateur Gilles Balbastre

  • Leviathan Leviathan 13 janvier 2012 09:14

    Pour en savoir plus, visionnez également :
    - Playlist sur le Club « Le Siècle ».

    Et lisez :
    - « Au cœur du pouvoir » de Emmanuel Ratier.
    « L’oligarchie, ça suffit, vive la démocratie » de Hervé Kempf.
    - La lettre d’information bi-mensuelle « Faits et documents » de Emmanuel Ratier.


  • Valerianne Valerianne 13 janvier 2012 09:18

    Bonjour,

    Merci pour vos commentaires, et Leviathan, pour vos références ! (qui m’intéressent beaucoup... je suis inculte dans ce domaine !).

    J’ai oublié de rajouter à l’article un lien du site Acrimed sur les rencontres débats organisés autour de ce documentaire.

    http://www.acrimed.org/article1667.html

     

     

     

     


    • Agor&Acri Agor&Acri 13 janvier 2012 15:28

      Merci Valerianne
      d’attirer l’attention sur ce film qui ne peut que contribuer à la prise de conscience de la manipulation de l’information au profit d’une caste sans scrupule.

      Et merci pour votre lien vers ACRIMED,
      site d’utilité publique qu’Agor adore et qu’Acri MEt Dans ses favoris. smiley

      A noter :
      Dès le 5 janvier, la sortie du film a été annoncée sur l’excellent forum
      LE SILENCE DES LOUPS (Décryptage d’un monde interdit aux moins de 16 dents)

      La tromperie médiatique étant un cheval de bataille du forum, plusieurs billets ont déjà déjà publiés sur ce sujet,
      comme celui-ci : La propagande avec sa suite en début de page suivante.
      ou celui-là : mélange des genres

      Je suis persuadé qu’on touche ici à la faille la plus évidente du système oligarchique :
      il ne tient que par le mensonge et la propagande.
      Or ceux-ci peuvent être aujourd’hui dénoncés avec suffisamment de preuves, aussi bien en quasi-direct que rétroactivement, que cette arme peut rapidement perdre toute efficience.


  • LE CHAT LE CHAT 13 janvier 2012 09:45

    les journalistes vont crouter au Siècle ,et fricotent avec les politiques , le french doctor , le satyre de la place de Vosges et le nouveau Robespierre en savent quelque chose ....


    • appoline appoline 13 janvier 2012 20:03

      Tiens, il me semble que j’ai vu une annexe à La Rochelle, mais je peux me tromper. 


      On savait depuis pas mal de temps que les médias étaient dangereux et jouaient un puissant rôle dans la manipulations, mais de voir ces charognards à l’oeuvre est tout bonnement écoeurant ;

  • pissefroid pissefroid 13 janvier 2012 12:02

    Il me semble que « chien » n’est peut-être pas la bonne appellation, je verrais plutôt « hyène ».


    • maxime 13 janvier 2012 17:13

      Evitons d’insulter les animaux avec ce qui n’est qu’humain, trop humain... ! :->


  • franor 13 janvier 2012 12:14

     journaliste de profession ils devraient nous écrire un article sur l’argent que touchent les quotidiens français en espèce directement de matignon, ou même plus simple nous décrire par le menu les avantages fiscaux que procure une carte de presse.
    Comment voulez vous avec de tels avantages qu’ils ne mangent pas dans les mains de leurs maitres.

    Merci pour cet article qui me pousse à aller découvrir sans doute un très bon documentaire.


  • Razzara Razzara 13 janvier 2012 13:37

    Ici aussi d’honneur il n’y a plus guère ... La preuve :

    http://www.snj.fr/article.php3?id_article=1032

    On s’étrangle en lisant ceci :

    [...]

    C’est dans ces conditions qu’un journaliste digne de ce nom :

    [...]

    • Tient l’esprit critique, la véracité, l’exactitude, l’intégrité, l’équité, l’impartialité, pour les piliers de l’action journalistique ; tient l’accusation sans preuve, l’intention de nuire, l’altération des documents, la déformation des faits, le détournement d’images, le mensonge, la manipulation, la censure et l’autocensure, la non vérification des faits, pour les plus graves dérives professionnelles ;

    [...]

    Très bon documentaire, et le coté pamphlet ne gate rien. Au contraire, il ajoute cette touche d’humour grinçant sans laquelle il ne nous resterait guère que la nausée à l’énonciation de pareil constat sur l’état de déliquescence du journalisme.

    Razzara
     


  • wilson89 wilson89 13 janvier 2012 16:47

    Ce qui est bien évoqué dans cet article, c’est que l’indépendance journalistique dépend directement de l’indépendance financière, puisque la presque totalité des médias, audio-visuels ou écrits, appartient aux puissants qui peuvent les acheter . Ceci étant posé, il n’y a plus grand-chose à ajouter, si ce n’est qu’il faut soutenir les« dissidents » qui peuvent encore exprimer courageusement la « contre- bien-pensance » et qui constituent un véritable quatrième « contre-pouvoir » : ... Médiapart, Agoravox, Rue89, Le Canard Enchaîné, Charlie Hebdo et , qu’ils me pardonnent , ceux que j’oublie .


    • Croa Croa 13 janvier 2012 22:23

      Il y a des intrus dans ta liste  smiley


    • Valerianne Valerianne 14 janvier 2012 11:21

      Lesquels ?  smiley (ma question est candide)


    • Agor&Acri Agor&Acri 14 janvier 2012 12:39

      Pour répondre à votre question Valerianne,
      Rue89 est un intrus.

      Non seulement il vient d’être racheté par le groupe Nouvel-Observateur (voir ICI)
      mais auparavant
      Rue89 touchait de fortes subventions d’Etat et à été pris en « faute » par les internautes, à plusieurs reprises, notamment pour une enquête manipulatrice et entièrement à charge contre la légitimité des doutes quant à la version officielle 11 septembre (voir ICI).
      Il y a certainement des journalistes sincères qui contribuent au site et qui lèvent parfois des lièvres intéressants
      ...mais cela a pour effet de donner une apparente crédibilité, dont d’autres profitent pour propager des contre-vérités qui servent l’oligarchie.

      C’est un peu le même principe pour Slate, lui-aussi fortement subventionné et qui a été co-fondé par un journaliste du « sérail », membre, entre autre, du club le Siècle = Jean-Marie Colombani.


    • Valerianne Valerianne 14 janvier 2012 12:45

      Ah oui, c’est très intéressant, Agor&Vox, je ne savais pas tout ça.

      Ce matin sinon, j’ai envoyé un mail à Agoravox pour leur demander pourquoi il y avait des pubs depuis quelques temps, et s’ils avaient des partenariats financiers... smiley C’est le film qui est contagieux sur moi... smiley


    • trobador 14 janvier 2012 17:19

      Pour bloquer les publicités, vous pouvez utiliser Adblock, qui fonctionne aussi bien sous Firefox, Chrome etc...


      Aussi, pour les intrus, depuis l’affaire Siné, on ne peut que vomir Charlie Hebdo ...

    • morice morice 14 janvier 2012 18:32

      Rue89 touchait de fortes subventions d’Etat 


      lesquelles ????

    • morice morice 14 janvier 2012 18:35

      Ce matin sinon, j’ai envoyé un mail à Agoravox pour leur demander pourquoi il y avait des pubs depuis quelques temps, et s’ils avaient des partenariats financiers... 


      regardez les bandeaux du haut et du bas : ils sont indexés sur le contenu ; et c’est fait par un logiciel que j’ai déjà essayé d’expliquer trois fois ici : trois articles jamais parus. Ce doit être celui qui l’a inventé dont on n’a pas le droit de dire le nom ici....

  • Rulian 13 janvier 2012 17:10

    J’ajoute une note pour revisionner les films de Pierre Carles un des seuls « journaliste » restant en France :
    Pas vu pas pris :
    http://video.google.com/videoplay?docid=-1235218397233431416

    Et bien sur le livre toujours d’actu de Pierre Bourdieu « Sur la télévision »

    Rulian


  • spartacus spartacus 13 janvier 2012 18:16

    J’ai pas vu au 20H de TF1 de la promotion pour ce film. 

    J’ai pas vu au 20h parler des tarifs de Free...pour pas faire de tord à Bouygues...Ce serai pareil avec les politiques...On voudrai pas faire de tord ?

    • wesson wesson 13 janvier 2012 19:59

      Bonsoir spartacus,

      « J’ai pas vu au 20h [de TF1] parler des tarifs de Free.. »

      éhéhéh, si vous suivez son cours de bourse, visiblement il y en a 1 ou 2 qui ont compris !


    • efarista efarista 13 janvier 2012 20:02

      D’un autre coté, pourquoi regarder tf1 aussi, vous cherchez la lobotomie !?


  • Yohan Yohan 13 janvier 2012 19:21

    Plutôt, des caniches, des toutous à sa mémère, nourris au Prédigré Pal (Sarkozy) et au Canigou (des autres) pour faire plus peuple.
    Il y a de vrais bons journalistes, mais le problème c’est qu’ils meurent souvent jeune.


    • Croa Croa 13 janvier 2012 22:32

      « Il y a de vrais bons journalistes, mais le problème c’est qu’ils meurent souvent jeune »

      - Faut pas exagérer, nous ne sommes pas en Russie !

      Les nôtres pointent au chômage, nos patrons de presse sont moins inhumains, tout de même !


    • Fergus Fergus 14 janvier 2012 11:05

      Bonjour, Croa.

      Je présume que Yohan s’est exprimé de manière imagée.


  • velosolex velosolex 13 janvier 2012 19:38

    La dérive des journalistes courtisans atteint tous les domaines, n’ont seulement politiques, mais aussi culturel, comme l’a montré dernièrement « l’affaire » François Busnel-Delphine le Vigan. 

    Le premier est présentateur de l’émission littéraire « la grande librairie » sur france 5.
    La seconde est romancière, et a vu son roman « rien ne s’oppose à la nuit » primer au Renaudot des lycéens, 100 000 exemplaires vendus à la clé.
    Rien ne semblait s’opposer à un conflit d’intéret patent, en tout cas, quand mon premier a invité ma seconde, sans rien révéler du rapport qui les unissait. Une belle retenue tout en pudeur, sans doute, mais qui en a étonné tout de même plus d’un.
    « Que fait votre compagnon actuel dans la vie ? » lui avait demandé le journal libération au moment de réaliser son portrait. « Je préfère ne pas le dire », avait répondu Delphine de Vigan.
    Même retenue chez son compagnon. « Je me suis posé la question, mais je crois vraiment qu’il faut séparer la vie privée de la vie professionnelle, a répondu François Busnel au site Web Arrêt sur images. Je choisis mes invités de France 5 sur deux critères : Est-ce que j’ai aimé le livre ? Est-ce que tout le monde en parle ?

    Et de s’en prendre aux petits Saint-Just qui cherchent des poux sur la tête de nos élites.
    « Circulez, il n’y rien à voir ! » Vous dirait-on dans des milieux « plus frustres »

    Il serait en tout cas naîf de croire qu’un livre ne rencontre de succès que par rapport à sa qualité indiscutable. Bien peu de gens écrivent « voyage au bout de la nuit » ou « Belle du seigneur ». Et encore Proust se trouva t’il recalé.

    Quand deux cent auteurs se bousculent au portillon, leurs élucubrations littéraires ont forcément besoin d’une belle couverture, mais surtout d’un bon petit coup de pouce pour faire la différence.

    A défaut de connaitre Saint-Just, il n’est pas mauvais de connaitre et même d’être le copain ou la copine de Madame de Sévigné, pour être reconnu en cour.

    Ces choses là ne datent pas d’hier.
    On dit que depuis, il y a eut une révolution

    Quelqu’un voit-il le problème ?

    François Busnel ne ressemble pas vraiment à un chien de garde, c’est même un journaliste talentueux. Mais néanmoins que cet écart ne soit pas soit disant envisagé par lui, confirme le sentiment d’irréalité qui concerne une élite, ou supposé t’elle, dans le traitement de l’information.


  • arnulf arnulf 13 janvier 2012 21:40

    Gilles Balbastre merci.
    Enfin un peu de clarté. J’ai vu le film cet après midi et je suis sorti de la salle en colère mais content car il y avait la queue (petite mais quand même) pour voir le film.
    Je ne regarde presque plus les JT TV et je ne lis plus les journaux depuis longtemps. J’avais raison ! Cela dit il doit bien y avoir quelques journaux indépendants : Politis, Siné mensuel, Regards ou l’Huma ?

    Autre chose les journaleux qui font l’opinion, qui ont défendu bec et ongles le oui au référendum puis en 2005 l’adoption par l’UMP et les « socialistes » du traité de Lisbonne et qui maintenant rêvent d’un tiercé Sarko, Bayrou, Hollande vont vous en vouloir. Vous avez été lucide. C’est pas bien.


    • Croa Croa 13 janvier 2012 22:40

      T’as « Le Monde Diplomatique », « Fakir »... (Il doit y en avoir d’autres mais c’est rare en effet.)


  • Taverne Taverne 13 janvier 2012 23:07

    Pourquoi Bayrou est-il la seule personnalité politique à dénoncer cet état de fait ? On le voit d’ailleurs dans cette bande-annonce. Les autres leaders sont-ils tous impliqués dans ce mélange des genres ?


    • arnulf arnulf 14 janvier 2012 23:56

      Oulà !! N’avez-vous pas compris que les médias verraient sans déplaisirs in duel Hollande/Bayrou ou MLP/Bayrou ou Hollande/Sarko mais tout le reste leur répugne. Voir le silence assourdissant sur la prestation de Mélenchon.


  • eric 14 janvier 2012 09:24

    Bof ! La faible qualite generale du journalisme a la francaise est liee aux rapports incestueux de la profession a tous les niveaux avec l’Etat, mais le coupable c’est bien l’Etat. C’est bien parce que ses choix d’investissements de depenses d’achats, sont plus souvent qu’a leur tour determines par des choix individuels politiciens ( genre reelection) ou politicien bureaucratique ( genre necessite d’etre dansla vulgate politiquement correcte des fonctionnaires) que de pauvres ou riches entrepreneurs, suivant le point de vue, sont contraint d’investir a perte dans ces secteurs pour securiser leur carnets de commande. 

    Est ce parce que leur qualite est mediocre qu’ils sont peu lus et donc ont besoin de financements publics pour survivre plus que dans des democraties normales, ou est ce parce qu’ils savent pouvoir compter sur un large soutien public qu’ils peuvent se permettre d’etre mediocres ? Un peu des deux sans doute. Ainsi la profession est, relativement, mal payee, recrutee a un nieau pas tres eleve dans l’ensemble, mais l’Etat assurre les fins de mois avec un statut fiscal specifique.

    Tous cela est a peu pret inutile meme si c’est couteux pour le contribuable ( aide postale, degrevements fiscaux, subventions directes ou indirectes)

    Dans les milieux journalistiques, on est a gauche a 70 80%. Comme les pensees de gauche ne permettent guere l’independance d’esprit, mais egalement que le pouvoir est a droite,« l’elite » de la profession est mecaniquement un peu moins a gauche que la moyenne.

    Resutlat ? Neant ! L’existence du FN est un dementit a toutes les theses sur l’efficacite de la manipulaiton de la presse sur les consiences. De gauche ou de droite, tous les journalistes sont visceralement contre et ne se privent pas de le marteler. Le FN fait chuter les droites de gouvernement aux elections locales et legislatives et a contribue a la deculottee Jospin. 

    Son existence n’est donc de l’interet d’aucun des « pouvoirs » en place, sauf a faire l’hypothese que les gauches preferent des fromages durables en region plutot que d’assummer des responsabilites nationales transitoires.

    Le truc ici presente ressemble a un reglement de compte intra profesionnel. Des journalistes peu connus s’attaquent a des journalistes connus.

    Il y a neanmoins un second aspect interessant. L’emploi des termes. Les chiens. Apres l’echec du socialisme reel, les gauches etaient devenue un tout petit peu humanistes. On parlait de l’elite ultraliberale mondialisee. Reconnaissance que l’adversaire etait humain, « quelque part’ On voit reapparratire , notamment au sein de la gauche la plus frustree dans ses aspiration a diriger les autres, les noms d’animaux. Chiens, rats, hyenes. Il y a certainement une part de manierisme. Le regret du bon vieux temps. Il y a sans doute aussi une regression primitive. Ce sont les peuples premiers qui se donnent pour nom dans leur langues, »etres humains" et font mine de releguer a l’animalite leurs voisins.

    Le besoin d’exclure est typique de categorie en mal d’identite et en voie d’anomie. 

    Conclusion ? Il est urgent d’envoyer dans ces milieux journalistiques des animateurs sociaux, de financer des sejours au bord de la mer, de leur reapprendre le lien social.








  • Dzan 14 janvier 2012 09:52

    Ah l’académie Calvi avec ses invités perpétuels.

    Jamais, je ne l’ai vu invité par exemple un économiste, qui ne chante pas la doxa néocon !


  • hacheii 14 janvier 2012 12:08

    Je suis d’accord sauf pour Pernod et Ferrarri.
    .
    Si la gauche critique autant TF1 c’est d’abord parce que c’est une chaine qui fait des programmes de qualité et qui dame le pion aux chaines étatiques de France TV qui ne font que de la propagande.
     TF 1 est en tête des audiences depuis toujours contrairement à France TV pour laquelle on paye des impôts alors que TF1 est gratuite.
    .
    Ensuite, sur TF1 on trouve des émissions comme celles de Julien Courbet qui montrent que l’état laisse les arnaqueurs arnaquer en toute impunité ; alors que les gens qui sont arnaqués se ruinent inutilement en procès.
    Ensuite on trouve sur TF1 des émissions comme « Combien ça coûte » qui dénoncent le gaspillage de l’argent public, ce qui déplait autant aux gens de gauche.
    .
    Pernod et Ferrari ne sont pas dans les mêmes catégories que les autres.


    • morice morice 14 janvier 2012 18:37

      Pernod et Ferrarri.


      c’est un alcool et une bagnole avec une faute d’orthographe, là.....

  • restezgroupir44 restezgroupir44 14 janvier 2012 15:19

    Michel Lucas, le patron de presse qui n’aime pas les journalistes ?

    Il est devenu l’un des plus grands patrons de presse de France mais il dénote dans le paysage policé des papivores et n’hésite pas à afficher un regard très critique sur les journalistes. Portrait de Michel Lucas, patron du Crédit Mutuel, qui avale les journaux de presse quotidienne régionale les uns après les autres.

    http://www.rue89.com/2011/08/01/michel-lucas-le-patron-de-presse-qui-naime-pas-les-journalistes-216388

    Ce 6 mai 2009 au matin, Michel Lucas manque de renverser son café en ouvrant Les Echos. Dans les pages Finances de son quotidien favori, son nom s’étale en lettres grasses : « Rémunérations 2008 : Michel Lucas, dirigeant de banque le mieux payé de France ». L’article en question est accompagné d’un tableau où l’on peut lire que ses revenus (1,37 millions d’euros) ont été cette année-là supérieurs à ceux de Beaudoin Prot et de Frédéric Oudéa, les emblématiques patrons de BNP Paribas et de la Société Générale qui, en pleine crise, avaient alors renoncé à leurs bonus…

    http://www.marianne2.fr/La-mechante-guerre-du-Credit-Mutuel-contre-les-Echos_a183503.html

    Le bouffon du Ct Mutuel qui bouffe a tous les rateliers et se permet de faire la morale

    restezgroupir

     smiley


    • morice morice 14 janvier 2012 18:44

      Le bouffon du Ct Mutuel qui bouffe a tous les rateliers et se permet de faire la morale


      oui mais ils ont une superbe informatique : il y a peu encore leurs guichets n’étaient pas interconnectés : vous déménagiez, il fallait vous réinscrire  : des CHAMPIONS dans le genre, des champions !! Mieux encore ; ils vous permettaient d’aller voir vos comptes sur le net, mais leur informaticien malade de Krosoft et des virus avait trouvé un procédé à se tordre de rire pour y accéder ; un code qui changeait... d’une manière à se pisser dessus. On vous envoyait tous les mois un carton genre fiche Excel ou Bataille navale, avec un code différent selon la semaine ou le jour... fallait donc avoir un ordi et une feuille de papier avec soi, et repérer la bonne case, car bien sûr on ne vous l’envoyait que par la poste le carton. J’ai tout jeté et suis allé m’inscrire ailleurs : pas de carton, pas d’accès ! jamais vu aussi ARCHAIQUE comme fonctionnement !!! 

  • Unevoixoff Unevoixoff 14 janvier 2012 18:27

    Bravo pour ce bon papier.
    En tant que journaliste je ne peux que souscrire à ces propos. Je condamne cette consanguinité. Tant que les médias français seront dépendants de l’information « industrielle », c’est-à-dire dépendant des entreprises d’armements, des constructeurs d’avion, des pétroliers et autres logisticiens, il ne pourra pas y avoir de rénovation de la profession en France. On critique souvent Murdoch dans les pays anglo-saxons mais au moins, il ne fait que de la presse.
    Il nous faut en France une nouvelle loi anti-concentration des médias comme dans les années 50 et 70. Le prix de l’indépendance passe par une révolution et les médias sociaux.
    Les succès d’Agora Vox , de MediaPart sont de bonnes nouvelles parce qu’elles traduisent une véritable indépendance. En revanche le rachat du Post.fr par le groupe Nouvel Obs, est une catastrophe puisque toutes les informations seront passées au crible de la rédaction du media le plus capitaliste de France. Je sais de quoi je parle.
    Donc un documentaire à voir


    • morice morice 14 janvier 2012 18:49

      En revanche le rachat du Post.fr par le groupe Nouvel Obs, est une catastrophe 


      le nouvel obs en étant une et Libération une troisième : il fait dans la BEAUFFERIE maintenant. 

  • morice morice 14 janvier 2012 18:31

    a voir obligatoirement !!! 


  • morice morice 14 janvier 2012 18:47

    j’ai proposé ici deux fois un article intitulé « Faut-il pendre David Pujadas » : deux poubelles direct.


    BIEN ENTENDU, je proposais de ne pas le faire. Mais expliquait ses méthodes et ses expressions, le mot « Polémique ! » étant chez lui le mot le plus utilisé. 

  • Fergus Fergus 15 janvier 2012 23:13

    Bonsoir à tous.

    J’ai vu ce film dimanche après-midi lors d’une projection suivie d’un débat avec Gilles Balbastre.

    Je ne peux que chaudement recommander à tous ceux qui souhaitent voir plus clair sur les relations qui existent entre la plupart des éditorialistes et experts souvent autoproclamés avec le patronat et le personnel politique d’aller voir ce film.

    Un film effectivement amusant par moments, mais qui illustre aussi jusqu’à la nausée les relations quasiment incestueuses qui lient tous ces braves gens.

    Quelques effets de mise en scène servent particulièrement bien le discours des réalisateurs, par exemple le mercato des journalistes vedettes. Autre intérêt du film : montrer que, derrière les étiquettes honorables de professeur à Sciences-Po ou à l’Ecole des Mines de tel ou tel intervenant multimédiatisé, se cachent également de juteuses collaborations dans le privé volontairement occultées.

    Au final, pas de grandes révélations pour tous ceux qui s’intéressent de près à la vie socioéconomique, politique et médiatique de notre pays, mais la mise en relief éclatante d’une connivence presque généralisée au service d’une idéologie libérale.

    A voir sans la moindre hésitation.

    Cordialement.


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