mercredi 27 février 2013 - par C’est Nabum

Je ne suis qu’un blaireau

Le raseur de la ville ...

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Oh, la barbe !

Poussons une autre porte qui introduit dans une intimité bien plus avouable que celle des tinettes. Nous entrons dans le cabinet de toilette pour surprendre l'homme qui se rase. Il y a bien des manières de mener à bien cette tâche et il en est même qui renoncent à cette corvée, préférant alors se couvrir d'une pilosité virile. Pour ceux-là, ce billet n'a aucun intérêt, ils vont couper aux questions existentielle qui accompagnent le coup de rasoir.

Il y a en premier lieu le choix de l'arme. Là, il y a désormais une telle variété de propositions que le jeune adolescent pré-pubère doit avoir bien des tracas à l'heure de déterminer ce qui lui tranchera un duvet qui n'est pas encore poil. La modernité pousse naturellement les plus jeunes vers l'appareil électrique.

Et c'est un domaine où il y a de quoi perdre la tête. Sera-t-elle pivotante, rotative ou vibrante. Sera-t-elle porteuse de deux ou trois rotors ? Le rasoir fera-t-il aussi fonction de tondeuse ? Qu'en est-il des poils de nez ? Il faut admettre que face à toutes ces options, il est plus facile de couper un poil en quatre que de trouver rasoir à sa barbe …

Abandonnons bien vite ce monde sophistiqué et électrique. Il concerne les hommes au poil fin, à la poussée restreinte. Le sanglier ne peut se contenter de ces machines inefficaces dès qu'un poil résiste un tant soi peu. Il doit se tourner alors vers le bon vieux rasoir mécanique. Là encore il y a grande variété.

Les plus adroits osent l'inusable coupe choux. Le rasoir des barbiers d'antan est un luxe qui exige adresse et précision. La moindre erreur peut être fatale. Il faut encore un affutage régulier qui demande un coup de main sûr. Décidément, si ce choix m'a toujours tenté, je crains trop de m'écorcher au nom de mon ineffable maladresse.

C'est d'ailleurs elle qui m'a fait abandonner le vieux rasoir paternel que j'ai tenu à prendre quand celui-ci est parti bien trop tôt. Une seule lame, la bonne vieille lame rectangulaire qui vous transforme parfois le visage en champ de bataille. Il y avait sur le marché des propositions plus sereines qui me firent changer de méthode.

Il y eu alors la course folle vers la finesse et le nombre des lames. L'homme gagnait en confort et en précision ce qu'il perdait en économie. La lame multiple est un luxe, c'est aussi la garantie d'une peau lisse après son passage. L'effort en valait bien la chandelle. C'est cette envie du travail bien fait qui me fit toujours fuir comme la peste les rasoirs jetables, tout juste bon à rendre service à quelques cuisses féminines en mal d'épilation.

Mais laissons-là cette diversion peu honorable pour revenir au cœur de ce billet essentiel. L'arme choisie, il est maintenant temps de se soucier de la mousse, protection indispensable du visage et piège à poil. Là encore, il y a de quoi remplir quelques rayons de super-marché, preuve s'il en est que le mercantilisme fait ses choux gras de la barbe qui nous pousse.

La mousse est en savon, en tube, en bombe, en gel. Il y a toujours une innovation ou un parfum pour attirer le gogo. Elle coute bien cher pour ne servir à rien de mieux qu'un bon savon de Marseille qui fera tout aussi bien l'affaire. Il suffit alors de ce seul instrument qui distingue le vrai homme qui se rase à la cocotte qui se déplume : le blaireau.

En poils véritables de ce charmant mammifère dont tant de gens se gaussent sans savoir. Sa queue est si douce qu'elle est caresse merveilleuse. Je ne veux rien utiliser d'autre que ce blaireau qui vous fait mousser chaque matin.

Il est inutile de vous préciser que toute l'armada de produits d'avant ou d'après rasage ne trouve pas grâce à mes yeux. Notre société aime à proposer bien des produits inutiles qui remplissent les armoires de toilettes et favorisent les allergies de tout genre. La simplicité devrait être la règle. Rasez-vous bien et j'espère ne pas l'avoir trop fait ici !

Barbement vôtre.

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