jeudi 13 juin - par C’est Nabum

« Ce n’est pas lorsque l’on a fait dans sa culotte qu’il faut serrer les fesses. »

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« Qué pa no chiado di ta malina

qué sauvarin to journado »

 

Panique à bord, tous les capitaines de corvettes et les équipages se précipitent vers les radeaux de sauvetage tandis qu'une mer démontée depuis belle lurette menace enfin de couler tous les bâtiments de cette marine marchande de pacotille. Pourtant, depuis fort longtemps, les cornes de brume lancent leur lugubre plainte tandis que les radars ne cessent d'annoncer des bas-fonds depuis fort longtemps.

C'est justement ce péril qui avait jusque-là permis de faire monter les enchères pour continuer joyeusement à naviguer à vue sans jamais changer de cap. Décisions après décisions, mensonges après mensonges, la houle a grossi, le vent a forci, le ciel s'est chargé de lourds nuages et quelques rats avaient quitté les différents navires.

Celui qu'on prenait pour un corsaire d'opérette avec son bandeau sur l'œil avait laissé la place à cette charmante mainate femelle qui avait grandi sous son aile tutélaire. La peur continuant alors d'éviter un danger qui d'approches en approches se faisait plus pressent. Puis à bord du navire pirate, un jeune loup de mer prit la barre tandis que d'autres embarcations arboraient elles aussi le drapeau à tête de mort afin de cerner d'avantage la flotte marchande.

À bord du convoi, on se tirait à boulet rouge, les uns sur les autres, espérant envoyer par le fond le rival sans se soucier de la sourde menace qui ne cessait de s'approcher. Les querelles intestines finirent pas avoir un effet désastreux sur la flore intestinale de tous les équipages. La pétaudière se fit alors sur le pont chacun vomissant ou conchiant son voisin.

C'est dans ce vacarme assourdissant et profitant de la méchante fumée provoquée par la traversée transatlantique d'une flamme que l'abordage a eu lieu en haute mer. Ce fut un coup de maître tant le chahut au sein des différents équipages n'avait pas permis de voir venir la menace en dépit des cartes marines qui ne prédisaient rien de bon.

C'est alors qu'avec les pirates sur le pont, les différents capitaines eurent l'idée soudaine de changer de cap, de regrouper leurs forces et de tenter de faire front. Les lois de la guerre navale sont pourtant formelles, dans pareil cas, il est bien trop tard pour empêcher de couler les bâtiments sabordés par leurs responsables.

C'est alors, que fuyant en montant précipitamment dans des chaloupes alors que quelques hommes d'équipage faisaient défection, se laissant attirer par les sirènes des vainqueurs et les promesses futures de butin, tous jurèrent sur leurs grands dieux qu'ils allaient constituer une invincible armada pour reprendre la main et leur navire amiral.

Pensée absurde puisque l'amiral dans un geste sublime avait de son plein gré et devançant tout son monde, sauté à pieds joints dans les flots déchaînés. Les marins assistèrent navrés à cette désertion devant le péril, à ce refus d'assumer sa responsabilité ou pour le moins de conduire sur la terre ferme ceux qui souquaient dans leurs esquifs de survie.

Le mal de mer prit alors tout ceux qui tentaient de regagner la terre ferme, une lointaine perspective sur une côte sauvage et périlleuse. Curieusement c'est du ventre que se vidèrent ceux qui n'avaient pas eu jusque-là les tripes pour s'opposer véritablement à la mortelle menace. Il y eut bien des matelots pour conseiller à leurs camarades de serrer les fesses et de faire front devant l'adversité. Mais ceci arrivait bien trop tard, ils avaient tous fait dans leur braie. L'entérite chronique fit rendre les armes aux raies publiques.

Comme aux temps des compagnons de la côte, le tort tue qui n'a pas su venir le vent mauvais. À vivre copieusement aux crochets du citoyen, les vieux briscards de la politique venaient de prendre une sacrée déculottée.

 



16 réactions


  • Seth 13 juin 13:24

    Magnifiques marines.


    • C'est Nabum C’est Nabum 13 juin 14:13

      @Seth

      Louis Ambroise Garneray est un immense talent


    • Seth 13 juin 14:34

      @C’est Nabum

      Merci, je ne connaissais pas. Les constructions et les lignes sont magnifiques. et pas que... L’utilisation des couleurs éteintes dans le drame...

      C’est du travaillé avec du mouvement. Superbe.


    • Enki Enki 13 juin 15:32

      C’est Nabum, Seth,

      Oui, bon choix de tableaux, je ne connaissais pas ce peintre non plus et bonne suggestion avec les mots de Seth.

      La bivalence de l’espoir et de l’angoisse. l’ordonnancement des voiles, aux lignes ciselées et accrocheuses et le désordre des flots. La blancheur des voiles, qui déborde sur les flots proches de la coque : la lumière, la vie. La noirceur des eaux, l’angoisse et le trépas. La frénésie des matelots dos contre les flots, tous tournée vers les voiles. Les mouvements furieux partout, en haut en bas : l’incertitude sur la vie restante de l’équipage avec une grand voile qui embrasse déjà les flots avec la brisure d’un des mâts.

      J’ai regardé le titre après : le peintre l’a nommé « scène de naufrage », donc c’était déjà joué pour lui.

      On pense au Radeau de la Méduse, de Géricault. On voit son double mouvement montée et chute dans plusieurs de ses tableaux. Il était notoirement cyclothymique.

      P.S. : C’est Nabum, vous m’aviez déjà fait découvrir Emile Friant, que j’aime au moins autant de Gustave Caillebotte dont je ne me suis pourtant jamais lassé. 


    • C'est Nabum C’est Nabum 13 juin 21:07

      @Seth

      Et ça vie fut un roman


    • C'est Nabum C’est Nabum 13 juin 21:08

      @C’est Nabum

      sa vie

      je suis fatigué pardon


  • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 13 juin 16:02

    Texte imbitable, jusqu’à ce que l’on comprenne qu’il parle les Européennes du 9 juin dernier.


    • Gégène Gégène 13 juin 16:09

      @Francis, agnotologue

      en général, ça prend 3 sec.


    • C'est Nabum C’est Nabum 13 juin 21:08

      @Francis, agnotologue

      Pourtant la bite sert d’amarrage

      merci


    • Francis, agnotologue (bé oui)

      @TOUS Tres important
      Source le journal LE MONDE
      ICI < Lien
      Je cite :
      Lundi 10 juin, au lendemain de l’annonce surprise de la dissolution de l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron se rend à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne), ville martyre, dans le cadre des célébrations du 80e anniversaire de la Libération.
       
      Il croise un grand patron, familier de l’Elysée, qui lui glisse un mot d’encouragement :
      « Ça va, pas trop dures, ces journées ? »
       
      Le chef de l’Etat sourit  :
       
      « Mais pas du tout ! Je prépare ça depuis des semaines, et je suis ravi. Je leur ai balancé ma grenade dégoupillée dans les jambes.
      Maintenant on va voir comment ils s’en sortent… »

      ----—
      Tatiana à raison , il est FOU A LIER !
      A faire circuler sans retenue !


    • @Ouam (Paria statutaire non vacciné)

      @Tous Suite
      Le Tatiana ou il dis qu’il est Fou a lier (super interessante)
      Et ou l’on vois que LFI aussi est fou a lier (avec la youtubeuse au 3/4 de la video)
      Ou la LFI veut aussi degoupiller sa grenade racialste et commmunautariste
       
      https://youtu.be/jnrn5BDRcP8
       

      Apres vous ne pourrez pas invoquer tous que vous ne saviez pas ....

      Faire circuler tout cela pour ceux qui le veulent, merci


    • C'est Nabum C’est Nabum 15 juin 06:03

      @Ouam (Paria statutaire non vacciné)

      Freluquet n’es qu’un foutriquet aliéné


    • @Ouam (Paria statutaire non vacciné)
      ... qui a.... les clef du camion !
      Vous avez regardé le Tatiana, que pensez vous de l’action de LFI posté dedans vis a vis de cete youtubeuse, ppuisque vous etes la
      Rien ne vous gene (au mieux) ou vous dégoute (au pire)

      J’aimerai bien avoir votre avis dessus, ce que vous en pensez ?


    • C'est Nabum C’est Nabum 15 juin 20:28

      @Ouam (Paria statutaire non vacciné)

      Rien n’a pas d’avis, ça va de soi


  • Gégène Gégène 13 juin 16:09

    « les radars ne cessent d’annoncer des bas-fonds depuis fort longtemps »

    C’est les hauts-fonds où ça craint le plus smiley


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