jeudi 29 juin 2023 - par C’est Nabum

Le con, la brute et le truand

 

Retour sur le générique du Freluqet

 

Amateur de western spaghetti, le bon Freluquet envisagea de constituer un générique qui allait noyer le poisson et la faiblesse du scénario. Il sentait qu'en prenant pour premier rôle une presque inconnue, incapable d'attirer la lumière et encore moins la sympathie, il lui fallait enfoncer le clou en choisissant trois seconds rôles d'exception, capables de focaliser toutes les excrétions. Une stratégie à contre-pied pour un metteur en scène qui ne souhaitait pas nécessairement que son film marche.

Il avait pour référence les productions de Mocky. Il lui fallait des acteurs provoquant le rejet tant par leurs travers que par leurs comportements. C'est ainsi que lui vint en mémoire le titre : « Le bon, la brute et le truand ». Le premier adjectif ne convenant nullement à son intention de faire un navet de série B, il joua de la consonance pour opter pour ce con qui lui posa problème.

Après bien des recherches parmi tous les candidats, il considéra que seule une femme de son entourage correspondait parfaitement au profil escompté. Il lui trouvait tous les défauts qui placeraient ce qualificatif au sommet des caricatures, chroniques de chansonniers et polémiques de toutes natures. Le masculin s'imposant dans cette dame était véritablement une référence en ce domaine.

C'est donc Maryline Sherpa qui allait éclater véritablement par son jeu fait de vulgarité, de grossièreté, de bêtise et de prétention hautaine. Un florilège qui ne cesserait de focaliser l'attention, de détourner les regards sur les faiblesses grasses du scénario. Ce fut sans nul doute, la plus belle réussite dans son générique.

Pour la brute, il n'eut pas longtemps à chercher. Un candidat potentiel piaffait depuis longtemps, démontrant toutes les compétences pour jouer le parfait salaud, la belle ordure froide et vicieuse, capable de faire passer les plus odieuses actions par des propos mielleux et fourbes. Freluquet redouta bien un temps qu'il mettait le pied à l'étrier à un candidat potentiel à sa succession, mais qu'importe, le petit Dard en Main méritait amplement ce rôle.

Quant au truand, il faut avouer qu'il avait sous la main pléthore de prétendants. C'est naturellement la qualité idoine pour réussir dans ce milieu. C'est justement en se faisant cette réflexion que notre metteur en scène préféré eut l'idée de mettre une majuscule à Milieu. Cette fois, il n'avait pas à tergiverser, il avait le personnage rêvé pour symboliser à la fois la trahison, le mensonge, la veulerie et le mépris.

Il fallait bien obtenir son transfert. L'homme en question était une vedette du barreau, du théâtre de haute justice. Ce fut plus facile qu'il ne le prévoyait. Le reniement fut d'autant plus aisé que Durant Mots Rétifs n'était pas à un parjure près. Comme garde des sots, il ne pouvait y avoir plus beau candidat.

C'est donc ce trio d'exception qui allait amuser la galerie, faire passer le film pour une bouffonnerie noire, une parodie burlesque pour qui parvenait à conserver le sens de l'humour durant cette tragédie pour le cinéma national. Curieusement, c'est dans la rue que se pressèrent les spectateurs pour d'immenses projections en plein air qui eurent un succès populaire rarement égalé.

Ce fut un triomphe au-delà de toutes les prévisions. Maintenant, les acteurs en question étaient allés si loin dans l'abjection qu'il faudrait sans doute ne plus faire appel à eux pour le prochain film : « En route pour Sainte-Hélène ». Quel sera ce nouveau générique ? Nous ne devrons pas devoir attendre longtemps. Les rumeurs bruissent dans les agences de casting. Les ambitieux sans état d'âme, les fourbes et les veules ne manquent pas dans ce merveilleux microcosme. Tous les désespoirs nous sont promis.

À contre-émeute.



24 réactions


  • Clocel Clocel 29 juin 2023 13:02

    C’est QUI QUI creuse du coup !? smiley

    Sainte-Hélène ? Mouais... Je verrais mieux le radeau de la Mésuse, les requins n’en voudront pas mais ils finiront bien par se bouffer entre-eux.


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 29 juin 2023 13:47

    Triangle de Karpman. Vénus, mars et uranus.


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 29 juin 2023 13:49
    • Vénus / Victime (position de subir les situations, de s’apitoyer sur son sort, désamour …)
    • Mars / Persécuteur (dans l’intention de dévaloriser, de critiquer, d’ironiser …)
    • Uranus / Sauveur (qui vient consoler vos peines, soulager vos blessures émotionnelles … )

  • Bendidon ... bienvenue au big CIRCUS Bendidon ... Wind Pilgrimer 29 juin 2023 14:00

    bon pour le premier je pense à nonosse personne à ce jour n’a pu l’égaler

    pour la brute bof yen a pas sur ce site mais des putes ah là oui même des lapins

    pour le troisième je dirai plutot le chiant et là mimile sans hésitation

     smiley


  • juluch juluch 29 juin 2023 20:46

    Pas mùal !!

    Les pieds Nickelés !!!! j’adore !!


  • Réflexions du Miroir Réflexions du Miroir 30 juin 2023 17:31

    Ce n’est plus vraiment ce trio-là, mais Indiana Jones version 5 qui pourrait vous inspirer un billet.

    Indiana Jones - À la recherche de l’âge d’or perdu

    Je vais y penser de mon côté... smiley


  • Xenozoid Xenozoid 30 juin 2023 17:49

    la démocratie(le bon) a pour principe d’élever le prolétaite (la brûte) au niveau de bêtise du bourgeois (le truand)...

     


    • Réflexions du Miroir Réflexions du Miroir 30 juin 2023 18:40

      @Xenozoid
       Quand j’ai écrit l’histoire de l’informatique, j’ai eu les trois versions de management au niveau mondial dans le 8ème chapitre Rien ne vaut l’image
      Extrait : Le bon vieux film « Le bon, la brute et le truand » me revient toujours à l’esprit dans ces cas-là. Il a fait beaucoup d’émules. Les GM se sont succédés aux USA et se sont ressemblés dans les tâches précises à accomplir vaille que vaille. Encore une fois, peu importait les noms et les personnalités qu’on leur collait. Ils ont été là pour répondre aux besoins des actionnaires majoritaires. Ils ne se sont pas oubliés dans le jeu de chaises sautillantes. Même si les choses n’ont pas atteint les goals escomptés, les augmentations n’ont pas manqué. Au sommet de la pyramide, ce furent pourtant $4,8 millions pour 2007 de rémunération, d’émoluments, 51% de plus qu’en 2006, sous forme de salaire $959.297 et $3,7 millions en stock-options transformables en actions si les buts étaient atteints. Pourtant en 2007, le rapport comptable établissait une perte de $79,1 millions. Il y a ce que j’appellerais, les « transitionneurs » avec un drapeau de starter destiné à la construction d’une fusion. Des « brutes » qui avaient à mélanger ou malaxer les deux situations entre origines et cultures. Un « bon », un chevalier blanc, qui venait d’ailleurs, qui redressera la barre dans l’acquiescement général dans un espace temps précis et conjoncturel pour donner confiance au marché et faire remonter l’action jusqu’à près de 50$, mais qui, reviendra au point de départ, acculé par l’obligation de remettre le couvert dans les resserrements de visses avant de s’en aller. Ensuite, car il faut une continuation, un poulain désigné reprenait le flambeau moins inquiété par le qu’en dira-t-on. Le Truand, le redresseur de torts ? Question personnelle. Il laissait la place en septembre. Jusqu’à ce qu’un nouveau arrive. Un Zorro de l’informatique ? Un financier.


    • C'est Nabum C’est Nabum 1er juillet 2023 06:35

      @Xenozoid

      Je fais un effort mais même sur la pointe des pieds je ne parviens pas à leur bassesse


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