2022 - L’introuvable « candidat commun » de la gauche ?
Jean-Luc Mélenchon sentirait monter en lui "la vocation de candidat commun" pour la prochaine présidentielle. Tandis que François Hollande, le retraité actif de la République qui vante "l'appel des 1000" pour une candidature commune, a appelé à "bâtir un programme commun" avant de choisir un candidat. Un autre retraité libéré du Conseil Constitutionnel, Lionel Jospin, l'éléphant du PS qui en 2002 n'avait pas vu venir le vent du boulet soufflé par le FN, imagine possible une autre gauche plurielle. Mais, l'ex de Solférino de préciser « Les mouvements, les partis et les leaders qui [l’] animent devront montrer une grande capacité de désintéressement et le sens de l’intérêt général. Car nul d’entre eux ne pourra gagner en s’isolant. » L'expérience a parlé.
Pour Mélenchon qui annoncera bientôt sa candidature après un faux suspense, c'est clairement qui m'aime me suive. Même si l'Insoumis entend créer une "nouvelle force politique" pour mener "avec ceux qui l'auront voulu" sa longue très longue et épuisante marche vers un Elysée, si loin.
Si je suis candidat, j'arriverai fort de mon bilan électoral, de mon expertise, muni d'un programme ouvert, d'une brillante équipe soudée idéologiquement et décidé à fonder avec ceux qui l'auront voulu une nouvelle force politique"
Si l'ex socialiste ne ferme pas la porte à une refondation avec un programme ouvert. Il va de soi que le chef de cette nouvelle force politique ne peut être que Mélenchon..
Certes, l'élection n'est pas pour ce dimanche, mais les ambitieux qui se voient déjà en haut de l'affiche, s'échauffent déjà. En attendant les sondages seront à un moment donné des indicateurs pour les prétendants au grand remplacement du locataire du Palais. Faut-il encore et encore rappeler, qu'un sondage ne remplacera jamais une élection, ce n'est d'ailleurs pas son but, mais à l'approche du jour J, il peut influencer l'électeur indécis. Comme il peut inciter un candidat à modifier sa stratégie si l'étude d'opinion ne correspond pas à son attente. En fait, pour un partisan, un mauvais sondage est forcément biaisé. Et il devient une référence quand il est bon.
Assurément, il est prématuré de sonder maintenant sur la présidentielle, pourtant quelqu'un a remis une pièce dans la machine sondagière. Comment résister à la curiosité et ne pas le lire. Donc, selon la formule consacrée, si le premier tour avait lieu dimanche...
"Jean-Luc Mélenchon obtiendrait 15 % des suffrages s’il était le candidat commun de la gauche au premier tour de l’élection présidentielle face à Emmanuel Macron (26 %), Marine Le Pen (24 %) et Xavier Bertrand (19 %) , selon un sondage Ifop-Fiducial pour le Journal du dimanche et Sud Radio publié dimanche. C’est plus que les deux autres candidats communs testés, l’écologiste Yannick Jadot et la socialiste Anne Hidalgo (13 %)"
La France Insoumise, considère que c'est un « horoscope favorable ». Sans doute y a-t-il de l'ironie dans cette déclaration, même si Mélenchon qui est Lion ascendant Vierge, préfèrera certainement y voir un signe bienveillant, plutôt qu'une gauche en lambeaux.
En réalité, parmi les possibles candidats, lequel possède sincèrement le sens de l'intérêt général ? La tentation est grande de répondre aucun, pourtant...
Le PS survivant prétend qu'il serait "prêt à s’effacer derrière un candidat qui ferait l’unanimité" Les socialistes hypocrites savent bien qu'en politique une unanimité tient du domaine de l'utopie. Ils savent aussi qu'un parti peut mourir lorsqu'il devient invisible.
Yannick Jadot avait déjà retiré sa candidature pour la présidentielle 2017, en faveur de Benoît Hamon. Résultat... un fiasco total. Cette fois, Jadot est "persuadé que l'union des gauches avec Mélenchon ne se fera pas. Ce qui n'est sans doute pas l'avis d'Eric Piolle.
Par contre, une entente entre écologistes, socialistes, et la maire de Paris, n'est pas impensable pour EELV.
Donc, sauf un autre séisme politique pour bouleverser la donne, on va sans doute rejouer la même finale qu'en 2017.
À droite, certains rêvent également d'une vie de château, mais pour eux une défaite n'en serait pas vraiment une, car il y a déjà un président de droite à l'Elysée.
Plus à droite encore, Dupont Aignan vient de refuser l'alliance avec le RN, et la proposition de se retirer en faveur de Marine Le Pen. L'ego toujours l'ego, et cette peur tenace qui prend aux tripes les élites qui craignent la disparition du paysage politique, faute de n'avoir pas participé au premier tour de l'élection reine.
En 2017, les Français avaient regardé le film de la présidentielle avec passion ou effarement. Mais la suite promet aussi de nombreux rebondissements, surtout ne la manquez pas !