vendredi 16 octobre 2020 - par gruni

2022 - L’introuvable « candidat commun » de la gauche ?

Jean-Luc Mélenchon sentirait monter en lui "la vocation de candidat commun" pour la prochaine présidentielle. Tandis que François Hollande, le retraité actif de la République qui vante "l'appel des 1000" pour une candidature commune, a appelé à "bâtir un programme commun" avant de choisir un candidat. Un autre retraité libéré du Conseil Constitutionnel, Lionel Jospin, l'éléphant du PS qui en 2002 n'avait pas vu venir le vent du boulet soufflé par le FN, imagine possible une autre gauche plurielle. Mais, l'ex de Solférino de préciser « Les mouvements, les partis et les leaders qui [l’] animent devront montrer une grande capacité de désintéressement et le sens de l’intérêt général. Car nul d’entre eux ne pourra gagner en s’isolant. » L'expérience a parlé.

Pour Mélenchon qui annoncera bientôt sa candidature après un faux suspense, c'est clairement qui m'aime me suive. Même si l'Insoumis entend créer une "nouvelle force politique" pour mener "avec ceux qui l'auront voulu" sa longue très longue et épuisante marche vers un Elysée, si loin. 

Si je suis candidat, j'arriverai fort de mon bilan électoral, de mon expertise, muni d'un programme ouvert, d'une brillante équipe soudée idéologiquement et décidé à fonder avec ceux qui l'auront voulu une nouvelle force politique"

Si l'ex socialiste ne ferme pas la porte à une refondation avec un programme ouvert. Il va de soi que le chef de cette nouvelle force politique ne peut être que Mélenchon.. 

Certes, l'élection n'est pas pour ce dimanche, mais les ambitieux qui se voient déjà en haut de l'affiche, s'échauffent déjà. En attendant les sondages seront à un moment donné des indicateurs pour les prétendants au grand remplacement du locataire du Palais. Faut-il encore et encore rappeler, qu'un sondage ne remplacera jamais une élection, ce n'est d'ailleurs pas son but, mais à l'approche du jour J, il peut influencer l'électeur indécis. Comme il peut inciter un candidat à modifier sa stratégie si l'étude d'opinion ne correspond pas à son attente. En fait, pour un partisan, un mauvais sondage est forcément biaisé. Et il devient une référence quand il est bon.

 Assurément, il est prématuré de sonder maintenant sur la présidentielle, pourtant quelqu'un a remis une pièce dans la machine sondagière. Comment résister à la curiosité et ne pas le lire. Donc, selon la formule consacrée, si le premier tour avait lieu dimanche...

"Jean-Luc Mélenchon obtiendrait 15 % des suffrages s’il était le candidat commun de la gauche au premier tour de l’élection présidentielle face à Emmanuel Macron (26 %), Marine Le Pen (24 %) et Xavier Bertrand (19 %) , selon un sondage Ifop-Fiducial pour le Journal du dimanche et Sud Radio publié dimanche. C’est plus que les deux autres candidats communs testés, l’écologiste Yannick Jadot et la socialiste Anne Hidalgo (13 %)"

La France Insoumise, considère que c'est un « horoscope favorable ». Sans doute y a-t-il de l'ironie dans cette déclaration, même si Mélenchon qui est Lion ascendant Vierge, préfèrera certainement y voir un signe bienveillant, plutôt qu'une gauche en lambeaux.

En réalité, parmi les possibles candidats, lequel possède sincèrement le sens de l'intérêt général ? La tentation est grande de répondre aucun, pourtant...

Le PS survivant prétend qu'il serait "prêt à s’effacer derrière un candidat qui ferait l’unanimité" Les socialistes hypocrites savent bien qu'en politique une unanimité tient du domaine de l'utopie. Ils savent aussi qu'un parti peut mourir lorsqu'il devient invisible.

Yannick Jadot avait déjà retiré sa candidature pour la présidentielle 2017, en faveur de Benoît Hamon. Résultat... un fiasco total. Cette fois, Jadot est "persuadé que l'union des gauches avec Mélenchon ne se fera pas. Ce qui n'est sans doute pas l'avis d'Eric Piolle.

Par contre, une entente entre écologistes, socialistes, et la maire de Paris, n'est pas impensable pour EELV. 

Donc, sauf un autre séisme politique pour bouleverser la donne, on va sans doute rejouer la même finale qu'en 2017. 

À droite, certains rêvent également d'une vie de château, mais pour eux une défaite n'en serait pas vraiment une, car il y a déjà un président de droite à l'Elysée.

Plus à droite encore, Dupont Aignan vient de refuser l'alliance avec le RN, et la proposition de se retirer en faveur de Marine Le Pen. L'ego toujours l'ego, et cette peur tenace qui prend aux tripes les élites qui craignent la disparition du paysage politique, faute de n'avoir pas participé au premier tour de l'élection reine.

En 2017, les Français avaient regardé le film de la présidentielle avec passion ou effarement. Mais la suite promet aussi de nombreux rebondissements, surtout ne la manquez pas !

 



111 réactions


  • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 16 octobre 2020 18:42

    Un homme décapité a Conflans Ste Honorine. La victime ne serait pas Michel Rocard et l’auteur pas François Mitterrand...source afp .


  • Albert123 16 octobre 2020 18:45

    « La plupart des veaux, dont certains sur Agoravox se vantent même de ne pas se faire chier suffisamment pour lire le programme LFI, vont suivre bêtement en ressortant Vénézuela, perquise anti-terroriste au siège des insoumis »


    alors qu’il suffit d’évoquer qu’il est a genoux pour BLM et qu’il n’a aucun problème avec le masque de soumission ce qui en fait un collabo de 1ere comme tous le reste de l’arc républicain actuel 

    de l’autre coté vous pourrez vous consoler avec le RN qui veut du vaccin obligatoire pour tous.

    Le seul qui s’est montré un tant soit peu digne depuis 2 mois c’est Phillipot mais c’est normal il n’a aucun mandat actuellement alors que les autres rampent comme des sous putes pour pouvoir conserver la possibilité de le garder. 


  • Eric F Eric F 16 octobre 2020 19:09

    Le problème de la gauche n’est pas de désigner le « meilleur troisième » pour le premier tour, avec dix points de retard sur les deux premiers ! Ce serait de figurer parmi les finalistes, et pour cela, il faut impérativement ratisser très large.

    Le courant écolo a fait un certain tabac aux européennes et aux municipales (du moins dans l’électorat urbain), mais se prend une veste à chaque élection présidentielle. Il peut constituer un courant d’appoint significatif mais pas constituer le pôle d’attraction (sauf hypothétique candidat charismatique tombé du ciel). Pour espérer remonter la pente, toutes les tendances (ouvriériste, social-démocrate, etc.) devraient créer une dynamique unitaire attractive ...que l’on ne voit absolument pas poindre. Chacun y va de son panache rouge (écarlate, carmin, vermillon ou autre) auquel il appelle à se rallier.

    En outre, l’un des principaux problèmes électoraux de la gauche est que le vote « protestataire » se porte sur les courants souverainistes, alors que les principaux partis de gauche sont internationalistes (que ce soit alter mondialistes ou mondialistes tout court).


  • I.A. 16 octobre 2020 19:20

    Bon, cet article, c’est bien et tout et tout, Mélenchon devrait laisser la place aux jeunes de FI, il ne pense qu’à lui, quant à l’autre nunuche, qu’elle retourne dans son salon de coiffure ! et pis la gauche, Flamby l’a pulvérisée, de toute façon...

    Mais avant tout ce cinoche... faudrait peut-être qu’on récupère nos libertés, notre intégrité physiologique et morale, non ?

    Je pense que c’est, actuellement, le plus important.


  • troletbuse troletbuse 16 octobre 2020 19:29

    Grounichou parle encore de gauche alors qu’il n’y a plus qu’un gloubi-boulga de PS, LR, EELV, LREM, MODEM ni à gauche ni à droite ni au centre. C’est comme pour les particules quantiques qui sont partout « en même temps ».

    Comme je l’ai déjà dit, c’est du divertissement pour ne pas parler des vrais problèmes.


    • JC_Lavau JC_Lavau 16 octobre 2020 22:58

      @troletbuse : « les particules quantiques qui sont partout « en même temps »  ». Ne pas croire un mot de ce gloubigoulba hégémonique.
      La première entourloupe est de faire croire que « particule » signifie « corpuscule », quelque chose de très petit et concentré, mais qui n’a jamais existé dans le domaine microphysique.
      La seconde entourloupe est de confondre le bruit de fond Dirac-de-Broglie d’où surgissent des transactions réussies, avec le transfert d’un photon ou d’un électron depuis un émetteur jusqu’à un absorbeur. Le bruit de fond est partout ; le photon transféré est un fuseau centré sur le trajet que l’on savait calculer au 19e siècle, en optique géométrique, un fuseau de Fermat. Et surtout, il ne cesse jamais d’être une onde électromagnétique, mais avec autant de conditions finales que de conditions initiales : un seul émetteur, un seul absorbeur, un seul quantum de gyration de Planck transféré.


    • Eric F Eric F 18 octobre 2020 11:04

      @troletbuse
      il est vrai qu’à mélanger du rouge, du rose, du vert, la couleur résultante pose question. Mais il y a le problème concret : comment éviter une réélection de Macron, ce qui ne relève pas du simple divertissement.


    • stef 19 octobre 2020 08:08

      @Eric F

      Un authentique candidat républicain comme Pierre de Villiers


    • Eric F Eric F 19 octobre 2020 12:40

      @stef
      « Un authentique candidat républicain comme Pierre de Villiers »


      il n’est pas candidat, et ne se situe pas dans le périmètre politique d’une « union de la gauche », mais pourrait se placer dans le cadre d’un hypothétique front souverainiste


  • charly10 17 octobre 2020 11:31

    La gauche pour moi c’était des personnages de la carrure de Jp Chevènement, Hubert Védrine ; Charles Hernu. Bref des pragmatiques à l’écoute du monde. Aujourd’hui, restent des « clampins », agrémentés d’idéologies « droit de l’hommistes mal placées », plus quelques notes plus ou moins vertes, qui ont bousillé le pays et risquent bien de le continuer leur besogne. Mon prochain vote sera encore malheureusement « couleur de la neige ».


  • stef 19 octobre 2020 08:07

    Hors de question de voter pour le créolisateur de la France . Il en arrive déjà assez par la porte . avec lui il en arrivera aussi par les fenêtres .


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