samedi 12 mai 2018 - par Emile Mourey

Archéologie ? Y a un problème ! Ne faudrait-il pas commencer par mieux traduire les textes ?

Mme la Ministre de la Culture, qu'en pensez-vous ?...

 

... de la reconstitution d'un " murus gallicus" par les archéologues du mont Beuvray... 

 

...qui ne correspond pas à la description qu'en donne César ...

On place sur le sol de grandes poutres droites mises bout à bout dans la longueur. Entre deux poutres, il y a un intervalle de deux pieds, ce qui correspond à une épaisseur de mur de 60 cm augmentée de la largeur de deux poutres, soit environ 1m20. Ensuite, après avoir relié, l’une à l’autre, les deux poutres à l’intérieur du mur, on bourre (entre elles) du tout venant. Les intervalles dont nous venons de parler sont remplis en façade de grosses pierres. Ces grosses pierres ayant été bien disposées et cimentées, on ajoute au-dessus un autre rang. On fait attention de garder cet intervalle et de pas faire se rapprocher les poutres. C’est ainsi que ces poutres disposées à égale distance l’une de l’autre sont solidement maintenues. On continue ainsi l’ouvrage jusqu’à la hauteur du mur qui convient. Par son aspect et sa variété, cet ouvrage n’est pas laid du fait de l’alternance des poutres et des pierres dont les rangs offrent à la vue des lignes droites. En outre, il est très utile et très approprié pour la défense des villes car la pierre le défend contre le feu et le bâti du bélier. En effet, grâce à ses longues poutres (mises bout à bout) qui se continuent, cet assemblage lié de l’intérieur sur des longueurs de plus de quarante pieds (11m,84, longueur normale d'une poutre), ne peut être ni rompu, ni disjoint. (César, DBG, VII, XXIII).

 

... laquelle description correspond mieux à l'image des remparts actuels de Bourges...

 

... mais aussi au mur des Sarrasins de Clermont-Ferrand/Augustonemetum...

 

... ainsi qu'aux remparts du vieux Mans...

 

Que pensez-vous de Cabillodunum/Taisey/Nuerax, illustre Orbandale...

Les trois cercles de briques dorées desquels les murailles étaient bandées se montraient encore dans les murs que le vulgaire appelle sarrazins... et afin de perpétuer honorablement ces trois cercles d'or, la Ville a encore aujourd'hui conservé ces trois cercles d'or dans ses armoiries, qui sont comme le glorieux langage de son antiquité... (Extraits de "L'illustre Orbandale ou l'histoire ancienne et moderne de la Ville et Cité de Chalon-sur-Saône" par le père Berthaut,1662).

 

... du fameux temple de Vasso Galate que les archéologues cherchent en vain à Corent ou au sommet du Puy de Dôme...

Grégoire de Tours, dans son Histoire des Francs, nous a donné, au VI ème siècle, un texte étonnant et mystérieux concernant le sanctuaire de Vasso Galate que le Franc Chrorus aurait détruit…

La construction (factum) et les contreforts (firmamentum) étaient d'un ouvrage remarquable, (et non pas : le temple et sa voûte étaient d'un ouvrage remarquable). Il y avait une muraille double, l'intérieur était en petit appareil, l'extérieur en grosses pierres carrées et taillées. Cette muraille avait une épaisseur de trente pieds (dix mètres). Du côté intérieur, elle était décorée de statues en marbre (en pierre polie) et d'étonnantes mosaïques.

Cette description correspond très exactement au Crest. Je continue : Le sol du temple (aedes) était également (pavé) de pierres polies et au-dessus, le toit était garni de plomb.

Cette description correspond à l’actuelle église du Crest, effectivement pavée et aujourd’hui couverte de tuiles.

Chrorus arrivant chez les Arvernes, dévasta ce sanctuaire (delubrum) qu'ils appelaient en langue gauloise "Vasso galate".

Ce sanctuaire est donc Le Crest et pas seulement le temple.

C'est une erreur de traduire le mot "firmamentum" par voûte d'un temple alors qu'il signifie dans son sens premier : ce qui consolide. C'est une erreur de croire que les mots “delubrum” (sanctuaire) et “aedes (temple) désignent un seul et même édifice. Enfin, un mur de dix mètres d'épaisseur est une chose jamais vue et insensée pour un temple gaulois. En revanche, si nous identifions le sanctuaire (delubrum) dont parle Grégoire de Tours à Gergovie même, tout devient clair et compréhensible : cette muraille de dix mètres d'épaisseur ne peut être, à l'évidence, que la muraille de l'oppidum au pied de laquelle les légionnaires de César ont mordu la poussière.

Laissons maintenant aller notre imagination vers les niches encore aujourd'hui vénérées, qui, en ce temps-là, se trouvaient adossées à la muraille. C'est là qu'on pouvait y admirer les merveilleuses statues dont parle Grégoire de Tours, côté intérieur, et d'étonnantes mosaïques. Quelle cité ! Quel contraste avec la triste Gergovie de Napoléon III ! Ce lieu sacré, les Gaulois l'avaient placé sous la protection de Vasso, c'est-à-dire du dieu Mercure.

Enfin, ce temple (aedes) pavé de pierres polies et au toit décoré de plomb, comment était-il ? Il faut être raisonnable ; ce ne pouvait être qu'un temple modeste, à la mesure de la population qui vivait sur la hauteur, un bâtiment simple mais beau... comme une église romane. (Je traduis le mot latin "marmor" par "pierres polies" et non par "marbre", ce qui conduirait à voir du marbre partout, ce qui est tout à fait déraisonnable). 

Sanctuaire Nemosos pour Strabon, sanctuaire pour Grégoire de Tours, Gergovie pour César, et enfin Avitacum et Augustonemetum pour Sidoïne Apollinaire, tout redevient clair et logique. Tel était Le Crest... d'une simplicité biblique.

MM. les archéologues, revenez sur terre ! Augnemetum, c'est Gergovie, le sanctuaire dédié au dieu auguste du ciel. C'est Gergovie/Le Crest et si Clermont Ferrand s'appelle de même, c'est pour la simple raison que les deux formaient une seule et même cité. Que vient faire l'empereur Auguste dans cette affaire ? Strabon est extrêmement précis sur ce qu'a fait cet empereur en Gaule et il ne dit nulle part qu'il soit venu jusque là.

Il y a une logique dans l'histoire et l'évolution des peuples. Depuis les temps les plus reculés, Le Crest fut, en Auvergne, avec sa source abondante, le point fort du terrain par excellence, et il l'était encore à l'arrivée de César en Gaule.

De tout cela et j'en passe, Mme la Ministre, qu'en pensez-vous ?

Emile Mourey, 13 mai 2018.

 



16 réactions


  • JBL1960 JBL1960 12 mai 2018 14:18

    Cher Émile, vous avez parfaitement raison, il y a un réel problème avec l’archéologie, et surtout avec les archéologues, mais ce n’est pas avec la Ministre qu’il faut en causer. Nan...

    Comme je lis toujours avec intérêt vos articles, car je salue le travail, bien que je ne sois pas d’accord avec vous notamment sur le présupposé de départ. Puis-je vous tirer l’œil, comme je le fais souvent d’ailleurs, sur le dernier PDF (N° 57) que j’ai réalisé des traductions faites par Résistance 71 de l’anthropologue politique David Graeber intitulé : Fragments anthropologiques pour changer l’histoire de l’Humanité avec David Graeber et que j’ai présenté par ce billet de blog, ICI.
    Dans la lignée de l’anthropologue français anarchiste Pierre Clastres et de son professeur Marshall Sahlins, David Graeber, anthropologue américain (ex-Yale) chercheur à la London Schools of Economies, est dans une démarche de rassembler des recherches complémentaires de scientifiques qui le plus souvent ne communiquent entre eux que rarement, mais qui pourtant auraient tout intérêt à le faire pour expliquer au grand public les dernières trouvailles dans leur domaine qui révolutionnent le catéchisme du consensus oligarchique anthropologique ; comme par exemple en sciences humaines, une plus grande communication entre anthropologues, archéologues, sociologues, historiens et philosophes.

    Et je vous recommande tout particulièrement la lecture d’Anthropologie politique et changement de l’histoire humaine en 2 parties, 1ère partie page 40, 2nde partie page 48 qui contient des illustrations qui vont dans le sens de votre questionnement dans cet article.

    Mais je me permets de vous recommander, à nouveau, et spécifiquement la page 23 du PDF N° 3 regroupant les traductions des travaux de recherche du Dr. A. Ezzat et dans sa toute dernière version, qui ne devrait pas tarder à évoluer, car le Dr. Ezzat m’a fait savoir qu’il allait publier un nouvel article ► Traduction de la Bible & Escroquerie historique.

    Puisqu’il est prouvé que le mur des lamentations, n’est autre qu’une ruine d’un mur de la forteresse romaine alias Fort Antonia. Et à la page 29, il est démontré que Qods, en réalité Qades est une montagne yéménite située à 80km au sud de la ville moderne de Taa’iz et qui n’a rien à voir avec Jérusalem... D’où la justification de l’Opération Tapis Volant, dont vous trouverez les articles ad hoc pour une meilleure compréhension de l’affaire.

    L’Oligarchie régnante a intérêt à nous maintenir ignorants, et pour mieux nous manipuler.
    Aussi continuez à démontrer qu’elle a tort ; Fourmi dotée de raison, nous sommes, fourmi nous resterons. Mais le travail effectué, aussi petit soit-il permettra aux générations futures de faire péter les dogmes, doctrines, mythes et mythos, n’en doutons pas !
    JBL


    • Emile Mourey Emile Mourey 12 mai 2018 16:44

      @JBL1960

      Vous dites : mais ce n’est pas avec la Ministre qu’il faut en causer.

      Je pense que si.

      Cordialement.

    • RICAURET 12 mai 2018 23:28

      @JBL1960

      VOUS AVEZ RAISON ILS DOIVENT COMMUNIQUER MAIS ILS ONT UN EGO SI DÉMESURÉ
      AU POINT DANS DEVENIR ÉGOÏSTE
      ILS NE FONT PAS AVANCER L HUMANITÉ

      LA VÉRITÉ EST UN MIROIR CASSE NOUS EN DÉTENONS TOUS UN BOUT 

      C EST COMME CELA QUE DARWIN EST TOUJOURS UNE THÉORIE MAIS ÉRIGÉ EN DOGME PAR NOS FAMEUX ÉGOÏSTES
        
      UN EXEMPLE PARMI TANT D AUTRE
      UN SCIENTIFIQUE EST UN ÊTRE QUI DOIT TOUJOURS DOUTER ET NE JAMAIS REFUSER UNE THÉORIE MÊME SI ELLE PARAIT LOUFOQUE
      CAR CE QUI EST INEXPLIQUÉ AUJOURD’HUI LE SERA EXPLIQUE ET COMPRIS DEMAIN 

  • vesjem vesjem 12 mai 2018 18:20

    excellent travail, merci


  • vesjem vesjem 12 mai 2018 21:44

    hélas, non


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 13 mai 2018 10:28

    Traduire un texte. A la lettre.... La traduction de littérale de l’oeuvre de Freud donne pour : faire l’amour : commerce sexuel. A méditer.....


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 13 mai 2018 10:28

    Traduire un texte. A la lettre.... La traduction littérale de l’oeuvre de Freud donne pour : faire l’amour : commerce sexuel. A méditer.....


  • Emile Mourey Emile Mourey 13 mai 2018 12:21

    Texte que je viens de publier sur la page « murus gallicus » de Wikipédia discussion.


    Désolé, mais votre traduction est fausse, comme celle d’ailleurs, des traducteurs qui vous ont précédé. Le mot « directae » n’a jamais voulu dire « perpendiculaire » mais en ligne droite. Cette invention de « perpendiculaire » remonte à la traduction du professeur Constans qui a été probablement influencé par les archéologues de l’époque. De même, il faut vraiment ne rien connaître de l’esprit du latin que de traduire le mot « coagmentis » par « posées », « disposées » ou « encastrées ». Les pierres étaient « agglomérées entre elles » c’est-à-dire « cimentées » « liées entre elles par un mortier probablement de chaux.
    D’ailleurs, je remarque que depuis que je m’élève contre cette »manipulation", que le site de M. Remacle a corrigé sa traduction. Voyez mes articles Agoravox, notamment celui d’aujourd’hui.

    Emile Mourey.

  • Emile Mourey Emile Mourey 13 mai 2018 12:59

    Voici comment commence la traduction erronée de Constans de 1926. Amusez-vous à interroger l’internet à partir de cette phrase et vous constaterez que tout le monde la cite encore en référence... sauf Remacle et quelques autres, récemment...


    23. Tous les murs gaulois sont faits, en général, de la manière suivante. On pose sur le sol, sans interruption sur toute la longueur du mur, des poutres perpendiculaires à sa direction et séparées par des intervalles égaux de deux pieds... 

  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 13 mai 2018 13:46

    Pour l’égyptien, je conseille l’excellent livre de Dibombari MBOCK : La philosophie Egyptienne du Christ.


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 13 mai 2018 13:53

    Merci pour votre travail. A propos, un petit article sur la troisième Eglise consacrée à Hermès (Mercure), après celle de Renaix et une autre en Belgique, celle qui était située en Normandie.https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Saint-Herm%C3%A8s_de_Fontenay-le-Marmion. Cela me permattra d’avancer dans mon roman et la cité d’YS.


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 13 mai 2018 13:54

    permettra....


  • Antenor Antenor 13 mai 2018 13:57

    Il ne me semble pas très compliqué à comprendre que des murs comme ceux mis en avant au Mont-Beuvray étaient destinés à servir de défense avancée en couvrant un maximum de superficie et que les murs au mortier de chaux étaient destinés à des fortifications à l’étendue beaucoup plus faible et aux remparts beaucoup plus hauts.

    Pour comparaison :
    - murs aux mortier de chaux d’ Avaricum : 25 hectares
    - murs en pierre sèches et poutres clouées du Mont-Beuvray : 150 hectares


    • Emile Mourey Emile Mourey 14 mai 2018 03:18

      @Antenor


      Peut-être. En ce qui concerne le mont Beuvray, les deux retranchements successifs s’expliquent, le premier lors de l’installation des Germains appelés en renfort par les Arvernes, le second, plus étendu,,lors de l’installation des Boïens, Constructions dans l’urgence ; rien à voir avec un murus gallicus même si des troncs d’arbre y ont été incorporés.

      Chose incroyable, les archéologues qualifient de gallo-romains des murus gallicus dont, manifestement, les poutres ont été remplacées par des rangées de briques ; il est toutefois possible que les Gaulois aient continué à construire leurs murs ainsi pour des questions d’esthétisme.

  • Emile Mourey Emile Mourey 14 mai 2018 09:29

    Wikipédia : page discussion « Siège de Gergovie » extrait :


    J’ai supprimé les liens renvoyant aux sites mentionnant les écrits de E. Mourey : n’étant publiés qu’à compte d’auteur ils relèvent du travail inédit (ils sont par ailleurs totalement irrecevables du point de vue scientifique). Luscianusbeneditus 7 juin 2007 à 21:19 (CEST)

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