mercredi 25 février 2015 - par Pierre JC Allard

Billets doux : 003 Conscience

Peut-on aller plus loin dans l’ouverture à TOUT et se distancer même de son identité ? NON....

20 fevrier 2015

Peut-on aller plus loin dans l’ouverture à TOUT et se distancer même de son identité ? NON. On ne peut pas plus se distancer de son identité qu’une chose de son ombre, car l’identité suit la conscience, laquelle se crée au contact d’un « non-moi » complémentaire et est incessamment enrichie de la séquence des perceptions de leur interaction.

De la perception de l’altérité nait toute conscience – dont la « conscience de soi ». La Conscience, qui ne se definit pas, mais dont le constat peut se décliner comme on veut, au gré d’une infinie et eternelle tautologie.

On ne peut choisir de se distancer de l’identité qu’on se perçoit, mais celle-ci, se transformant sans cesse, ne peut avoir d’autre permanence qu’une perception de ce changement. La conscience de soi se confond ainsi avec la conscience du changement lui-même… et n’a pas d’autre substance.  

Ce qu’on appelle « être » est en réalité « devenir ». Un flux. La conscience est une chaîne de pensées, dont rien ne prouve qu’elle ait une autre cohérence que son déroulement même. Existe-t-il vraiment un Observateur-sujet… ou seulement une séquence d’observations dont il est le produit plutôt que la source ?

Ce qu’on appelle « identité » ne serait-il pas une simple « identification » ephémère de la conscience à son objet dans l’instant même ? Le role de la notion d’identité découlant de ce déroulement d’observations ne serait-il donc alors que l‘équivalent mnémonique de la persistance rétinienne, une illusion de la Conscience pour que puissent coexister son désir de maintenir une cohérence, de CONTINUER, d’être dans la durée… et cette autre désir qui est de changer, de VIVRE de réaliser toutes les combinaisons du possible ?

Ne nous y trompons pas, ces deux desirs (pulsions) sont antithétiques. De la rapide succession des pensées–images, la Conscience fait un film. La réalité de la Conscience, ce sont ces pensées–images, mais son attachement est au « film », au déroulement, a cette identité, qui pourtant n’est pas cause, mais effet, pure création …. et infiniment éphémère. L’identité à laquelle la Conscience s’attache freine le déroulement spontané du film et est donc la source de son insatisfaction.

On ne peut se détacher de son identité, mais on peut accepter qu’elle se détache de soi. Ce détachement ne délivre pas la conscience de la necessité de l’identification – une libération qui serait un impossible choix du néant ! – mais permet seulement la transformation sans douleur de l’identité.

L’identité acceptée comme ephémere, l’observateur devient alors toujours UN avec l’objet observé… dont il tire sa seule substance et qu’il perçoit comme SON observation même s’il sait/sent que c’est lui qui EST CELA (Tat Tvam Asi) et rien d’autres

Pierre JC Allard



7 réactions


  • Diogène diogène 25 février 2015 17:28

    C’est parce que le Dasein a une compréhension pré-ontologique, naturelle, immédiate et générale que quelque chose, aussi bien que lui-même, peut lui apparaître. Deux traits sous-tendent cette pré-compréhension, « la familiarité », et la « significativité ».

    Etre pour le pour-soi, c’est néantiser l’en-soi qu’il est.

    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 26 février 2015 03:56

      Diogenes


      Heidegger disait qu’on ne peut soulever une question metaphysique sans remettre en question TOUTE la métaphysique... Vous comprendrez que j’évite d’ouvrir cette boîte de Pandore. J’énonce ce qui me semble une évidence et la base essentielle des remarques de mes prochains billets Si elle est contestée, je reculerai jusqu’a ce que nous soyons en parfait consensus, mais pour l’instant je ne vois dans votre commentaire ni une critique ni une objection...

      PJCA

  • L'enfoiré L’enfoiré 25 février 2015 18:21

    Bonsoir Pierre (ou Bonjour, pour vous),


     Je n’aime pas les côtés identitaires qui dérivent très vite au racisme.
     Nous sommes tous des empruntes digitales ambulantes, tous différents physiquement et moralement.

     Il suffit de suivre ce qu’un commentateur vous dira sur un de vos sujets en vous applaudissant, et un autre des vôtres, à la suite duquel, le même commentateur vous descendra sans aucun complexe.

     Revendiquer un nom et une manière d’être est tout à fait obligatoire.
     Y associer des couleurs d’un drapeau, je ne vois pas l’intérêt.

     Une petite chanson (d’un chanteur décédé de chez nous) qui vous en dira peut-être plus. smiley
       

    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 26 février 2015 03:35


      L’enfoiré


      « .... le même commentateur vous descendra sans aucun complexe... »

      ....Mais je suis d’accord ! Je ne veux pas des disciples inconditionnels, mais des commentateurs qui, en toute objectivité seront, ou ne seront pas d’accord avec les opinions que j’émet dans l’un ou autre des mes articles

      PJCA

  • L'enfoiré L’enfoiré 25 février 2015 18:25

    un exemple : de « Une overdose identitaire »


  • ddacoudre ddacoudre 25 février 2015 19:56

    bonjour JC

    tu vas donner la migraine à certains.

    à chaque naissance nous avons tout à reconstruire, signe manifeste que la nature ne retient pas notre film comme indispensable au développement de notre espèce, mais seulement comme une potentialité nécessaire à notre adaptation dans un monde de territoires hostiles au développement de l’espèce si elle n’est pas capable d’utiliser son intelligence pour retirer du sol ce dont elle a besoin pour survivre. Dans ce cadre les hommes ne se sont pas reconnus comme semblable et égaux. il s se sont identifiés en permanence, par groupe, clan, communauté, société, cultivant entre soi les caractères et symboles discriminant définissant les attachements identitaires qu’ils se passent de génération en génération comme marque globale d’une culture dont seul l’environnement « géohistorique » déterminera de son évolution pour laquelle ils disposent des attributs d’adaptabilités à utiliser, si nécessaire. il y a des tributs indigènes qui vivent de la même manière depuis des lustres, car leur environnement n’a pas changé, et par environnement il faut entendre aussi la rencontre avec d’autres. la conscience de soi propre à notre espèce se colore du film que les parents passent à leurs enfants et que« l’organicité » collective diffuse par un enseignement ou une domination. sinon de manière naturelle les humains sont xénophobes par protection pour que l’autre ne vienne pas prendre sa bouffe et sa femelle. l’on apprend donc à aimer son prochain.
    http://ddacoudre.over-blog.com/article-le-musulman-remplacera-t-il-le-juifs-70363168.html.
    cordialement


  • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 26 février 2015 04:20

    @ ddacoudre


    Ce que la nature juge indispensable, justement, n’est pas repris, mais est enchassé dans le génétique ; ce qui est héréditaire par apprentissage est notre terrain de jeu permis.... Cela dit, ce billet, comme ceux qui le précèdent et le suivent immediatement, vise a établir un paradigme consensuel pour des discussions plus terre-à-terre, plus controversées qui pourraient suivre.

    PJCA

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