jeudi 21 décembre 2006 - par Alain Lafon

Cachez cette tente que je ne saurais voir !

Comment choisir les sans-domicile à héberger dans les places de « stabilisation » publiques ?

Ils jouent aux « apprentis sorciers » alors qu’il reste des places d’hébergement (pour la nuit) et que le gouvernement a déjà « créé près de 800 places de « stabilisation », un programme d’hébergement 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 » a déclaré la ministre délégué à l’exclusion.

Le Figaro

C’est la réaction publique à l’opération de médiatisation organisée depuis le 2 décembre (anniversaire du soleil d’Austerlitz !) par Augustin et ses Enfants de Don Quichotte.

les enfants de don quichotte

Cet effort représente une place de stabilisation pour 100 sans domicile recensés par l’Insee (qui en dénombre plus de 80 000). Comment choisir les sans-domicile qui pourront bénéficier de ce programme ? Ne parlons pas des 400 000 cités par Emmaüs. Un pays riche et moderne peut mieux faire ! Même en matière de retour à l’emploi, nous savons faire mieux puisque les deux tiers des exclus finissent par en trouver un.

L’objectif, sensibiliser les habitants à la réalité des conditions de vie des bagnards de la rue, et aller au-delà de l’assistanat. Les sans-domicile (comme ils le déclarent eux-mêmes), ils n’ont ni domicile fixe, ni domicile mobile. Leur permettre d’échanger avec eux, de partager même brièvement leurs conditions de survie. Objectif atteint : médias, politiques, célébrités manifestent leur intérêt... et quelques bien logés de base s’installent un moment sur le pavé glacé du Quai de Jemmapes.

Un sans-abri qui s’abrite la nuit à même le sol dans un recoin, une entrée d’immeuble, une bouche de métro, sous un porche, dans un couloir, ne dérange pas trop, il n’est pas trop visible et peut déménager rapidement...

On le tolérera à la rigueur s’il installe un campement dans un endroit si possible retiré, difficilement accessible.

Tel n’est pas le cas, en revanche, s’il s’abrite sous une tente rouge située dans un espace public. C’est l’opération qui a été organisée depuis le 2 décembre (anniversaire du "soleil" d’Austerlitz) par Augustin et les amis de Don Quichotte. Occupation symbolique le 2 décembre 2006 de la place de la Concorde, puis de celle de la Bastille. Campement organisé depuis le samedi 16 décembre 2006 en bordure du Canal Saint-Martin (celui qui partageait son manteau) à la hauteur du 80 quai de Jemmappes.

La misère étant de tous les temps, il serait intéressant de voir comment le "roi soleil" avait déjà inventé les Enfants de Don Quichotte avant l’heure en rappelant à l’occasion ses sujets les plus riches de la ville de Sèvres à l’impérieuse nécessité de l’entraide locale. A cette époque, la ville lumière s’appelait Versailles, et le port de Versailles, situé à Sèvres, attirait beaucoup de miséreux.



19 réactions


  • bb (---.---.134.117) 21 décembre 2006 11:44

    Je suis totalement affligé par tous ces gens et parfois familles qui sont à la rue. Que faire ?je dois avouer mon impuissance à avoir une solution, mais il est indigne pour notre société et pour chacun d’entre nous de ne pas avoir au moins un pensée pour tous ces malheureux. Comment les aider ,nul ne sait et détourne trop souvent son regard pour ne pas culpabiliser. Ce n’est point par méchanceté mais le citoyen en regardant ces pauvres gens a peur de se voir lui même au fond des yeux du desespoir. Je ne sais si nous pourrons résoudre un tel problème, mais s’y pencher un peu plus serait le début du commencement d’humanité,car si l’humanité est de laisser perir ou souffrir ces pauvre gens dans la rue, je veux bien être le premier des inhumains bb


  • bb (---.---.134.117) 21 décembre 2006 17:03

    Je suis assez consterné de voir que cet article est boudé. La pauvreté et la marginalisation font elles si peur que même le fait de pouvoir en parler parait une impossibilité. C’est à croire que l’auteur a profondement raison ,:Cachez cette misère que je ne saurais voir avec aujourd’hui pour cette article de rajouter cachons tous cette misère pour ne plus avoir à en parler circulez on ne veut plus rien voir. Allons un peu de courage,cette rue pleine de gens qui nous indiffèrent mais pas temps que ca ,rendez leur au moins ce service, parlez d’eux et essayez de proposer, sinon qui le fera. L’égoîsme commence par des choses comme ca,mais en regardant bien dehors alors que vous êtes comme moi encore bien au chaud,c’est vous que vous voyez. Il ne faut pas avoir peur ,car leur rendre ce service si peu couteux en fait c’est à vous demain que vous le rendez et aussi à vos enfants. bb


  • Le péripate Le péripate 21 décembre 2006 17:10

    Oui, l’auteur a raison. Dénoncez le RMI et vous aurez cent commentaires ! Mais une tente abritant un SDF, et c’est une atteinte insupportable à la sacro sainte propriété !

    Le Peripate.


  • Algunet 21 décembre 2006 19:42

    Ce qui me gène dans cette démarche, c’est le côté spectacle, le coté « je me mets à côté du malheureux (pour pouvoir dire à la télé et à ses proches, j’y étais !), et vous les voyeurs qui suivez l’info de l’autre côté du miroir, que faites vous ? »

    Et bien moi qui suis de l’autre côté je culpabilise, mais pas plus que lorsque je croise un de ces malheureux et en plus je souhaite à aux donneurs de leçon qui in fine jouissent de cette situation, non pas le même sort, cela serait trop cruel, mais d’aller au bout de leur démarche et de donner à ces SDF les clés de leur appartement en échange de la tente.


  • Alain Lafon Alain Lafon 21 décembre 2006 23:56

    Très honnêtement pour avoir passé un bon moment quai de Jemmappes samedi dernier je n’ai pas eu le sentiment que les personnes « bien logées » qui s’y étaient rendu avaient pour objectif de « passer à la télé ». C’était « quai des brumes » et pas au cinéma. En revanche il y avait quelques sans abris et leur camarades logés en hôtel meublé ou en foyer qui avaient envie de parler, de chanter. Bien sur quelques uns faisaient, comme ils le disent, « rive droite-rive gauche » d’une démarche gentiment chaloupée qui ne devait rien aux rythmes tropicaux. Mais leur plaisir de pouvoir échanger avec des personnes avec lesquelles ils n’échangent pas d’ordinaire vaut bien le déplacement.

    Ce qui est important à mon avis dans ce mouvement symbolique, c’est le fait de montrer au grand jour la réalité de la vie des sans abris, qui ne sont pas tous, loin de la, « clochardisés » au sens traditionnel du terme.

    Certains des sans abris sont handicapés physiques ou mentaux, voire les deux à la fois : on peut penser que l’enfermement dans la rue est finalement chez nous comme aux Etats-Unis une solution commode et finalement peu onéreuse pour la société.

    D’autres ont connu la rue le jour de leur 18 ans, à la sortie des foyers de la DAS.

    Un certain nombre d’entre-eux travaillent mais vivent dans des conditions d’extrême précarité pour n’avoir pas trouvé de logement. Un certain nombre résident dans des terrains de camping dont les cloaques semblent un succédané des bidon-villes de Nanterre des années 1960. Le Parisien a publié aujourd’hui un reportage intéressant sur les occupants permanents des campings de la banlieue parsienne. Quelques uns sont des « nomades », mais beaucoup tout simplement n’ont pas pu trouver de logement ou bien ont perdu le leur.

    En banlieue ouest, dans les Yvelines où j’habite nous avons plusieurs de ces campings. Certains d’entre-eux sont situés en bordure de Seine, en zone inondable, et leur équipement ferait probablement fuir le campeur de loisir le plus téméraire.

    Le seul avantage de ces terrains : loin de tout, ils ne dérangent pas trop de monde...


  • albert (---.---.102.40) 22 décembre 2006 10:38

    Bonjour, La différence du nombre de réponse RMI/logement pourrait probablement s’expliquer, sans justification probante ,par la difficulté de proposer une solution à ce grave problème : Loger des sans-logis ? Est-il seulement possible de trouver une seule et unique solution, adaptable à tous ? Peut être ,une indication, une suggestion même modeste ,pourrait-elle être faite en direction de ceux qui ont ,le pouvoir, la décision ,les moyens ,pour résoudre ce qui apparaît au commun des mortels ,comme insoluble Puis-je suggérer, ce n’est pas la première fois que la crise du logement sévit en France. -Rappelez-vous, les années noires ! Et les années suivantes ! Qu’elles ont été les approches successives ,les différentes solutions apportées ?- Ces différents remèdes sont-ils encore applicables ? - Comment construire au meilleur coût (et non pas au moindre coût) ,un logement digne et convenable ? Logements accessibles aux moins fortunés ?(habitable aux moindres frais Construction légère =frais d‘occupation importants) Le terrain =le moins cher possible ?=location du terrain à bail emphytéotique Construction ? L’expérience des Castors est elle impossible ? La solution du maire de Tours M. Royer ,(entreprise pour le gros œuvre finitions par l’intéressé, non-spécialiste), est elle caduque ? Qu’en pense ?,que suggère ?une association « Habitat et Humanisme » ? (Publicité toute bénévole) Je ne prétend pas dresser la liste exhaustive de tout ceux qui cherchent une solution voire ,hélas ,un palliatif ;mais peut-être la mise en commun de leurs expériences, de leurs réussites, aussi de leurs échecs ,serait bénéfique pour tous ces malmenés de la vie- ET peut-être ,pour nous même ,......en fin de compte


  • Grrrrrrrr ! (---.---.18.96) 22 décembre 2006 11:52

    Quel silence assourdissant ! Où sont les associations comme DAL qui ont activement soutenu nuit et jour et très médiatiquement les évènements de Cachan ? On voit là, l’indignation sélective et le militantisme de la bien-pensance ! Quelle honte pour toutes ces officines de gôche ! Y a bon subventions ?


  • Antoine (---.---.10.25) 22 décembre 2006 12:04

    En réponse à « Quel silence assourdissant ! Où sont les associations comme DAL qui ont activement soutenu nuit et jour et très médiatiquement les évènements de Cachan ? » :

    Les enfants de Don Quichotte ont clairement manifesté leur volonté d’éviter toute récupération. Les associations genre Médecins du Monde, Secour Catholique, le DAL semblent respecter cette volonté en évitant les déclarations fracassantes, les stands, les brassards. Mais il y a des apports en nature discrets, et j’ai vu plusieurs personnes sur place qui après quelques minutes de discussion avouent faire partie de l’une de ces associations en précisant qu’ils sont venus à titre personnel. Moi je dis : chapeau.


    • Antoine (---.---.10.25) 22 décembre 2006 12:21

      En réponse à « Loger des sans-logis ? Est-il seulement possible de trouver une seule et unique solution, adaptable à tous ? »

      Evidemment les associations spécialisées dans le logement doivent avoir des réponses très sophistiquées à cette question. Mais les sans abris semblent unanimes : il faut des logements INDIVIDUELS où ils pourront déposer leurs affaires (quand ils font leurs démarches ou se font soigner), dormir sans risquer de se faire agresser en pleine nuit ou piquer leurs affaires, mais aussi réunir les documents indispensables à une recherche d’emploi, se reposer vraiment. La construction de ce genre de logement n’est ensuite qu’une affaire de sous. Bien sûr, ce n’est pas suffisant, il faut ensuite un ensemble de mesures pour faciliter le logement de travailleurs précaires (développement des organismes de cautionnement par exemple).

      Les principaux problèmes (en dehors des thunes et de l’inertie des politiques) semblent être :

      - l’incompréhension de l’opinion pour qui les sans-abris qui refusent de fréquenter les hébergements d’urgence à 80 lits sont des paresseux qui devraient se mettre un bon coup de pied au c. pour s’en sortir ;

      - une sorte de jalousie de la population de voir des gens occuper gratuitement, aux frais du contribuable, un logement individuel à moyen ou long terme (pas logement d’urgence) alors qu’eux s’échinent au boulot pour ramener de quoi payer un crédit ou un loyer hors de prix.

      Qu’en pensez-vous ?


  • Gio (---.---.91.178) 22 décembre 2006 12:13

    Les SDF, ceux qui dorment ou tentent de la faire dans la rue, sont nombreux, trop nombreux. Sur Paris il semblent de plus en plus que beaucoup viennent des pays de l’est.

    Pour ceux qui s’occupent d’eux régulièrement, été comme hiver, et non seulement occasionnellement la situation est ambigüe car la très grande majorité d’entre eux refusent d’accepter des ébergements. Ils veulent rester libres et sauf cas de danger grave il n’est pas possible de les contraindre. Que faire alors ? Les bonnes paroles ne suffisent pas !

    Si au dela des belles intentions vous avez une solution non coercitive, éfficace, acceptée par ces pauvres malheureux soyez assez aimables de la transmettre. Ou alors allez régulièrement les rencontrer, ce sera toujours un pas positif, un soutien.


  • Antoine (---.---.10.25) 22 décembre 2006 12:31

    La question est : pourquoi refusent-ils les hébergements ?

    Ce n’est pas nécessairement une fatalité. Je crois sans être un spécialiste que tout simplement les hébergements ne sont pas adaptés. Construisez des hébergements adaptés (individuel avec relative liberté quant à l’accès, aux horaires, etc.) et les sans-abris viendront.


  • spud (---.---.254.75) 22 décembre 2006 13:38

    Outre le sujet grave, j’ai été amusé (enfin consterné) d’écouter les avis des 2 invités politiques (PS et UMP) sur canal+ il y a 2 soirs... Je n’ai pas trouvé de lien pour revoir ce passage qui vaut le coup d’oeil.

    Chacun y allait de son avis inutile, chacun reprenait le mouvement à sa cause, en allant pour les 2 aux promesses électorales (inutiles ?)... Le Mr du mouvement (qui n’est pas une associations !) était particulièrement excellent dans ce dialogue ou gauche et droite s’en prenait chacun pour leurs comptes (jouissif moment, désolé du mot), outre son franc-parlé il a clairement r(é)expliqué ce qui devait être fait par l’état pour subvenir ? aux besoins des SDF (travailler avec les associations, travail sur le long terme et pas dans l’urgence). Direct, clair et franc...

    Mais, ce qui me fait mal aux coeur, c’est d’entendre si peu sur le sujet au final... un mouvement est en place et les médias suivent (pour combien de temps ? le froid c’est au moins 4 mois et le SDF l’est toute l’année...). Mais la seule représente du gouvernement que j’ai entendu est la ministre de la cohésion sociale Catherine Vautrin « Je condamne ces initiatives qui pourraient paraître généreuses mais qui n’apportent rien à la résolution du problème de l’exclusion » (chez libé), même pas peur ! Bon y’a bien Nicolas Sarkozy qui annonce que dans les 2 ans de son quinquennat le problèmes sera règlé mais franchement...

    Merde aux enfants de DonQuichotte !


    • asylvie (---.---.96.135) 5 janvier 2007 09:03

      Pour SPUD, Je viens de lire ton commentaire concernant l’émissions sur Canal+. Peut-être es-tu, et les autres aussi, déjà allé sur le site des enfants de don quichotte (www.lesenfantsdedonquichotte.org ou .com) et donc tu as vu que le lien avec l’émission dont tu parles s’y trouve. Intéressant effectivement.


    • Alain Lafon Alain Lafon 5 janvier 2007 10:38

      Pour dépasser le « spectacle » je viens de me plonger dans « des rues et des hommes », un petit ouvrage édifiant rédigé par André Lacroix, ancien directeur d’Emmaus à Paris qui fait une synthèse édifiante de « la mort sociale » et de son corollaire « la rue ».

      Au-dela d’un logement pour tous, il faudra bien un jour avoir le courage d’oser déclarer l’interdiction de la condamnation à la mort sociale : Celle qui fait qu’en France, un habitant sur cent se trouve un jour durablement dans la rue avec une espérance de vie de 47 ans.

      Il souligne également le fait que même s’il faut selon le mot de l’abbé Pierre « trois jours pour faie un bon sdf », il faut dix années après une grande crise économique pour voir voit arriver à la rue dans Paris la cohorte de ses témoins.

      La société mettant une dizaine d’années à prendre en compte les phénomènes, les mesures d’urgence ont dans ce domaine une vingtaine d’années de retard...et relèvent souvent du « cautère sur une jambe de bois », malgré les immenses progrès accomplis depuis près de quinze ans dans ce domaine.

      En attendant d’avoir un politique qui ait le courage de déclarer l’abolition de la mort sociale, il reste encore du travail aux associatifs et aux citoyens de base que nous sommes pour faire évoluer la situation.

      Pas aussi facile que de donner des fonds pour le « tsunami », mais ça fait sans doute plus mal !


  • Alain Lafon Alain Lafon 23 décembre 2006 02:50

    En 1994 un certain candidat, élu l’année suivante, avait déclaré vouloir mettre fin à la fracture sociale. L’objectif annoncé n’a hélas pas été atteint.

    Peut-être y-a-t-il eu erreur de diagnostic ? Hélas non semble-t-il : des exclus il y en avait en 1994, aujourd’hui leur nombre semble avoir augmenté. Même si l’on peut penser qu’il y a quelques resquilleurs abonnés aux restos du coeur et autres soupes populaires, je ne crois pas que l’on puisse trouver beaucoup de personnes qui aient choisi délibérément de quitter un logement pour se retrouver à la rue et sans abri.

    Si le diagnostic est correct, le traitement est peut-être inadapté ou insuffisant. Les enfants de don quichotte proposent haut et fort une piste d’amélioration réaliste : créer localement en nombre suffisant - pas une place pour 100 sans abri ! - en liaison avec les associations spécialisées, des lieux de stabilisation. Cette proposition semble reprendre les demandes de ceux qui sont au contact quotidien des personnes sans abri.

    Qu’attend-t-on pour la mettre en oeuvre ? On a bien su créer dans les années 1960 des dizaines de millier de places de foyer pour héberger des contigents entiers de travailleurs immigrés. Ce ne sont certes pas des conditions de logement idéales, mais beaucoup de leurs occupants d’origine y prennent aujurd’hui leur retraite. Une retraite à laquelle échapperont les plus jeunes des sans abris : leur espérance de vie est de 43 ans !


  • Homer Bendig Junior (---.---.239.96) 23 décembre 2006 15:43

    Bonjour,

    Voici une idée que j’ai déja lancée sur www.lesenfantsdedonquichotte.com :

    Organiser un Téléthon pour les SDF. L’argent récolté servira à payer les structures d’accueil pour loger les gens au moins en hiver.

    Communiquez cette idée aux medias si vous le pouvez.

    Réagir est un bon début, maintenant agissons !

    Homer Bendig Junior


    • Véronique (---.---.146.19) 26 décembre 2006 14:24

      Vous avez raison, il faudrait effectivement que des initiatives comme celle du téléthon soient entreprises avec les médias pour recueillir des fonds en vue d’aider les associations à construire des structures adaptées et accompagner les SDF sur la durée. Mais je crains que les français ne soient pas suffisamment sensibilisés sur ces questions car il y a encore plein d’idées reçues (comme celles -ci :gens fainéants qui auraient choisi cette situation, leur famille n’a qu’à les aider etc...). De plus les projets locaux qui émergeront devront être soutenus par des bénévoles et des élus sur place si l’on veut que cela marche vraiment.Donc il faudra du temps, mais à force de persévérance...


  • sergelebelge sergelebelge 28 décembre 2006 08:59

    Au lieu d’investir des millions d’euros dans des sous-marins atomique,dans la construction d’un porte-avions a propulsion nucléaire,(DIXIT MAMAM NOTRE MINISTRE DES ARMEES)dans l’envoi de fusées vers d’autres bouts de je ne sait quelles terres,l’ETAT FRANCAIS ferait mieux d’investir dans le logement,et moins taxer les gens qui travaillent


  • Alain Lafon Alain Lafon 5 janvier 2007 14:37

    Pour dépasser le « spectacle » je viens de me plonger dans « des rues et des hommes », un petit ouvrage édifiant rédigé par André Lacroix, ancien directeur d’Emmaus à Paris qui fait une synthèse édifiante de « la mort sociale » et de son corollaire « la rue ».

    Au-dela d’un logement pour tous, il faudra bien un jour avoir le courage d’oser déclarer l’interdiction de la condamnation à la mort sociale : Celle qui fait qu’en France, un habitant sur cent se trouve un jour durablement dans la rue avec une espérance de vie de 47 ans.

    Il souligne également le fait que même s’il faut selon le mot de l’abbé Pierre « trois jours pour faie un bon sdf », il faut dix années après une grande crise économique pour voir voit arriver à la rue dans Paris la cohorte de ses témoins.

    La société mettant une dizaine d’années à prendre en compte les phénomènes, les mesures d’urgence ont dans ce domaine une vingtaine d’années de retard...et relèvent souvent du « cautère sur une jambe de bois », malgré les immenses progrès accomplis depuis près de quinze ans dans ce domaine.

    En attendant d’avoir un politique qui ait le courage de déclarer l’abolition de la mort sociale, il reste encore du travail aux associatifs et aux citoyens de base que nous sommes pour faire évoluer la situation.

    Pas aussi facile que de donner des fonds pour le « tsunami », mais ça fait sans doute plus mal !


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