jeudi 18 décembre 2014 - par Karol

Chômage, semaine de 4 jours avec une portion du capital productif…

Inexorablement les restructurations d'entreprises, les plans sociaux, se succèdent. Mois après mois, la cohorte des demandeurs d'emplois se fait de plus en plus importante et les perspectives dans ce domaine sont particulièrement sombres. "Trois millions d'emplois vont être supprimés en France d'ici à 2025 à cause des robots, telle est la prédiction de Roland Berger Strategy Consultants, une société internationale de conseil stratégique" (lien ). Le progrès technique fait que les machines et l'informatique chassent (libèrent ?) les travailleurs des ateliers.

http://fr.locita.com/societe/la-machine-est-elle-lavenir-de-lhomme-114594/#sthash.gJ6Tsgrx.dpbs

 La productivité est au plus haut, mais devant un marché anémié, la production stagne. Ceux qui travaillent encore doivent toujours travailler plus vite, plus intensément et plus longtemps (pour tenter de sauver leur retraite). Dans les nouvelles embauches, les contrats à durée déterminée sont de plus en plus nombreux ( 84 % des embauches) et de plus en plus courts ( la moitié est de moins de dix jours). Face à cette intermittence entre un l'emploi et l'inactivité subie, le déficit de l'assurance chômage, dont les cotisations sont adossées sur les seuls salaires, augmente et, pour le combler, on ne trouve rien de mieux que de diminuer l'aide allouée aux chômeurs et aux intermittents, plongeant dans la précarité des milliers de travailleurs. Les chômeurs sont de moins en moins bien indemnisés ( plus du tiers ne perçoit aucune indemnité, plus de la moitié touche moins de 500 euros ). Dans le même temps la rémunération du capital s'envole ainsi que les émoluments des dirigeants. Les entreprises au lieu d'investir, distribuent le cash aux actionnaires. Pour couronner le tout, les politiques "accommodantes" des banques centrales de ces dernières années n'ont servi qu'à augmenter artificiellement le prix des " actifs" ( actions, immobilier, oeuvres d'art), ce qui n'a profité qu'à ceux qui détenaient déjà un patrimoine.

Le milliardaire Warren Buffett a résumé parfaitement la situation dans laquelle nous sommes : « Il y a une guerre des classes ,c’est vrai, mais c’est ma classe – celle des riches- qui mène cette guerre, et c’est nous qui la gagnons » .

Comme on voudrait nous le faire croire, n'y aurait-il pas d'alternative à cette constante dévalorisation du travail salarié ? Il est temps de se réveiller et de mobiliser toute notre énergie à contribuer à inverser ce rapport de force qui est, pour l'instant, très défavorable aux travailleurs.

Le partage du travail avec l'instauration de la semaine de 4 jours ( 28 heures hebdomadaires)( lien ) ( lien) permettrait de lutter efficacement contre le chômage et le sous-emploi.Toutes les études le montrent et les conséquences de la loi sur les 35 heures le révèlent aussi malgré ses limites, de nombreux préjugés et les dénégations de beaucoup d'experts.(lien)

Mais pour que ce partage se fasse à la fois sans diminution des revenus déjà anémiés des salariés et sans surcoût pour les entreprises qui emploient beaucoup de main d'oeuvre, il faut l'accompagner avec l' allocation d'un dividende social universel, financée par une cotisation sur les salaires et  sur la rémunération du capital de l'entreprise qui prend de plus en plus d'importance.

Dans un article précédent nous avons aborder comment le prélèvement d'une taxe sur le patrimoine privé, accumulé au fil du temps et des générations, permettrait d'allouer un revenu d'existence à tous les enfants et d'accompagner les jeunes adultes dans leur éducation et leur formation professionnelle avec une allocation complémentaire d'insertion. Cette mesure ne permettra pas de changer le rapport de force dans le partage de la valeur ajoutée, mais cette mise initiale aidera les générations à venir à se construire et à acquérir les moyens de s'épanouir pour révéler l'ensemble de leur potentiel de création. Et, ce n'est pas la moindre des conséquences, elle contribuera aussi à éradiquer le chômage et le sous-emploi des jeunes adultes qui atteint des sommets dans beaucoup de pays.

Pour mieux partager le temps de travail Il reste à régler différemment le partage des richesses au coeur même du "réacteur" de la création de valeur au sein de l'entreprise.

UNE PARTIE DES REVENUS DU CAPITAL PRODUCTIF DOIT AUSSI ETRE PARTAGÉE

Si la semaine de quatre jours avec un salaire social complémentaire, déconnecté de l'emploi, est une mesure urgente à mettre en place pour lutter efficacement contre le chômage de masse, cette réforme, pour être pérenne, ne peut pas être financée seulement par une ponction de la masse salariale qui s'étiole inexorablement. Une contribution du capital productif, qui prend une part de plus en plus importante dans le partage de la valeur ajoutée ( 1) est impérative.

Depuis les années 80, l'évolution du partage de la valeur ajoutée entre capital et travail dans le processus de création de la valeur tend vers une diminution continue de la part des salaires. Dans une interview au Financial Times (Guha, 2007), Alan Greenspan, l’ancien président de la Federal Reserve Bank, exprimait sa perplexité devant cette « caractéristique très étrange » du capitalisme contemporain : «  la part des salaires dans le revenu national aux Etats-Unis et dans d’autres pays développés atteint un niveau exceptionnellement bas selon les normes historiques » Pour la première fois dans l'histoire, les salaires décrochent par rapport à l'accroissement de la productivité.

L'OCDE avance une explication : "Ces trois dernières décennies, la part du revenu national constituée des salaires et avantages accessoires au salaire – la part du travail – a diminué dans la quasi-totalité des pays de l’OCDE. Ce chapitre, consacré à l’explication de cette baisse, met en évidence le rôle de facteurs tels que la hausse de la productivité et l’accroissement de l’intensité capitalistique, l’intensification de la concurrence nationale et internationale, l’affaiblissement du pouvoir de négociation des travailleurs et l’évolution des institutions de la négociation collective. Le recul de la part du travail est allé de pair avec une augmentation des inégalités de revenu marchand, de nature à mettre en péril la cohésion sociale et à ralentir le rythme de la reprise en cours." (Document de l'OCDE )

Un article de Michel Husson " Le partage de la valeur ajoutée en Europe " développe largement cette tendance. Dans le partage de la valeur ajoutée en France comme dans tous les pays de l'OCDE la part salariale a baissé de plus de 9 % passant de 74,2% en 1982 à 65,1% en 2008. Si celle-ci stagne voire augmente légèrement ( 68 % en 2012 ) c'est à cause de l'augmentation importante, ces dernières années, des salaires les plus élevés.

Mais cette baisse de la part des salaires qui a permis une augmentation du taux de marge c'est à dire des profits, ne s'est pas traduite par une augmentation du taux d'investissement, faisant ainsi mentir l'adage "Les profits d’aujourd’hui sont les investissements de demain et les emplois d’après-demain", En revanche sur la même période la part de la rémunération des actionnaires a augmenté de plus de 5 % en passant de 3,2 % à 8,4 %.

Dans la conclusion Michel Husson indique : "La baisse de la part des salaires n’a pas engendrée un surcroît d’investissement mais une distribution accrue de profits non investis, qui contribue par ailleurs à creuser les inégalités de revenus.". Ainsi c'est bien à une prédation de plus en plus importante des fruits du travail par le capital à laquelle nous assistons. Comme la plupart des prélèvements, en particulier, les cotisations pour l'assurance chômage ont pour assiette la masse salariale, il n'est pas étonnant de voir les déficits de l'assurance chômage se creuser. Plus une entreprise licencie ou plus elle augmente sa productivité par une automatisation accrue de sa production, moins elle contribue à la solidarité et à l'assurance chômage, tout en versant de larges rémunérations aux actionnaires.

Que faire ? Cet article de J.L. suggère une piste : les cotisations chômage sur les salaires, qui pèsent sur le travail, devraient être supprimées et le financement du chômage réalisé par des prélèvements effectués sur les profits. Ainsi les 6,4 % ( 2,4+4 ) de cotisations prélevées sur le salaire brut, seraient remplacés par une cotisation sur le bien nommé Excédent Brut d'Exploitation (E.B.E.) (2 ) ( qui représente en moyenne 32 % de la valeur ajoutée ) dont le taux tiendrait compte du nombre de salariés, de l'équivalent poste en heures supplémentaires et du poids de la rémunération des dirigeants en fonction du salaire médian distribué dans l'entreprise (3).

Ainsi une entreprise avec peu de personnels et un important excédent d'exploitation contribuera davantage que celle qui emploie une main d'oeuvre importante et dont l'EBE est plus faible.

De la même manière le prélèvement sur les salaires bruts de 5,4 % pour les allocations familiales devient inutile avec l'allocation d'un revenu d'existence pour tous les enfants financé par une taxe sur les patrimoines.L'excédent brut d'exploitation s'en trouve augmenté d'autant. Une cotisation basée sur le même mécanisme que celle de l'allocation chômage contribuerait au financement de ce dividende social.

Avec ce dividende et un prélèvement à la source sur le salaire brut se substituant à la CSG et à l'IRPP, il serait possible d'allouer une allocation complémentaire de l'ordre d'un demi SMIC à tous et ainsi d'ouvrir la voie au partage du travail avec la semaine de 4 jours.
Toutes ces mesures, allocation d'insertion pour les jeunes adultes, partage du travail avec un salaire social universel, ferait baisser de façon significative le taux de chômage et permettraient très rapidement de rééquilibrer les différents comptes publics et de dégager des moyens d'accompagnement et de formation pour ceux qui resteraient encore sur le quai des demandeurs d'emploi.

Ces mécanismes de régulation feraient en sorte que la réduction des emplois par la robotisation de la production, en augmentant le taux de marge produiraient le remède au mal causé par l'augmentation le taux des cotisations.En outre la diminution mécanique de la masse salariale de l'ordre de 10 %, due à ce transfert de cotisations de la masse salariale sur l'E.B.E, pourrait, selon les cas, se traduire soit par une baisse des prix et une augmentation de la production ou par une augmentation des marges. Dans tous les cas cela apporterait un bénéfice à l'ensemble des acteurs.

Dans " Misère de la pensée économique" ( fayard ) , Paul Jorion rappelle la proposition de l’historien et économiste suisse Sismondi (1773-1842) : "que tout ouvrier remplacé par une machine bénéficie d’une rente, indexée sur la richesse créée désormais par celle-ci". Deux siècles plus tard, les fruits de l'innovation technologique profitent toujours aussi peu aux salariés.

Ce débat doit être porté sur la place publique afin que le plus grand nombre s'empare de ces idées pour clouer définitivement le bec à tous ces imposteurs au service d'une seule cause : l'accaparement des profits par une petite minorité.

LA SCIENCE DU PARTAGE

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NOTES :

(1) Valeur ajoutée ( V.A.)

  • = valeur de la production finale - coût des consommations intermédiaires
  • = ensemble des rémunérations allouées aux facteurs de production
  • = salaires et cotisations sociales +rémunération du capital ( E.B.E) +impôt sur la production

(2) Excédent Brut d'Exploitation ( E.B.E.)

  • = Rémunération de es équipements ( amortissements)+ rémunération du capital emprunté ( intérêts )+ rémunération des actionnaires ( dividende) +rémunération de l'Etat ( impôt sur les société ) + réserves

(3) 20 est l'écart maximal entre le plus petit salaire et le plus important dans la fonction publique.Il pourrait servir de seuil.

Pour mémoire, pour les entreprises cotées, aux Etats-Unis ce ratio R atteint 354 , en France 104. Outre-Atlantique, l'opération" transparence" lancée par le gendarme boursier, la Securities and Exchange Commission (SEC), fait grincer des dents les patrons américains. L'autorité a en effet proposé en septembre de contraindre les entreprises à rendre public l'écart entre la rémunération du patron et le salaire médian des employés. Cette mesure fait partie des dispositions de la loi Dodd-Frank de 2010 sur la réforme financière. « La réglementation proposée rendra les investisseurs plus sensibles à l'impact de très hauts niveaux de rémunération des PDG sur la performance des entreprises », s'est félicité Brandon Rees, un représentant de la Fédération des syndicats américains AFL-CIO. ( lien )



21 réactions


  • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 18 décembre 2014 09:41

    À l’auteur :
    "Le milliardaire Warren Buffett a résumé parfaitement la situation dans laquelle nous sommes : « Il y a une guerre des classes ,c’est vrai, mais c’est ma classe – celle des riches- qui mène cette guerre, et c’est nous qui la gagnons » .« 

    La guerre n’est absolument pas perdue pour les »pauvres" ! ! !

    Depuis la fin des Trente Glorieuses, vers 1975, soit depuis 39 ans, nous avons dû nous accommoder du chômage massif.
    Il serait peut-être enfin temps de remettre en question notre paradigme sur le « Plein-Emploi » qui est devenu une sorte d’Arlésienne...
    Sans doute faut-il adopter un nouveau paradigme en la matière qui éradiquerait définitivement le concept même de chômage.

    ¿ Et si la majorité des Français(es) adoptait un 
    paradigme SOCIO-ÉCONOMIQUE réellement innovant et véritablement progressiste ?

    Cependant, a
    u
    Revenu de Base financé par la Fiscalité, sans Refondation du Capitalisme
    on peut préférer le
    Dividende Universel financé par l’Épargne, avec Refondation du Capitalisme

    ​​
    Refondation du Capitalisme & Instauration d’un Dividende Universel financées ​par l’Épargne.

    Lire le lien, SVP :

    Refondation du Capitalisme & Instauration d’un Dividende Universel ​financées ​par l’Épargne.
    http://ddata.over-blog.com/xxxyyy/3...
     »http://ddata.over-blog.com/xxxyyy/3/40/47/56/Refondation_du_Capitalisme_et_Dividende_Uni versel_Sincerite.pdf« 

    Refondation du Capitalisme & Instauration d’un Dividende Universel financées ​par l’Épargne.

    RÉSUMÉ :

    Le Parti Capitaliste Français ( PCF ) propose une synthèse socio-économique permettant d’instaurer une authentique compatibilité entre compétitivité et cohésion sociale ; entre compétitivité et solidarité.

    Ce projet de « Refondation du Capitalisme et de création d’un Dividende Universel » se compose d’un Objectif Principal et de deux Objectifs Spécifiques qui découlent de l’objectif principal.

    Objectif Principal :
    Acquisition Citoyenne & Collective du Pouvoir Économique
    Par un effort préalable d’épargne soutenu, les « démunis » (par opposition aux « nantis ») acquerront collectivement des actions du capital des entreprises du secteur marchand, banques incluses.
    Cette participation au capital pourra être minoritaire (minorité de blocage) ou majoritaire.

    Objectifs Spécifiques :
    I)
    Transformer le « capitalisme ordinaire » en un véritable Capitalisme Écologique, Anthropocentrique, Philanthropique et Équitable.
    Les représentants des « démunis », démocratiquement élus, géreront ce patrimoine financier de manière à infléchir Recherche, Développement, Production & Commercialisation des entreprises contrôlées : Refondation du Capitalisme.
    II)
    Faire bénéficier chaque citoyen, même mineur, d’un Dividende Universel évolutif qui, de facto, éradiquera définitivement le concept même de chômage ainsi que celui de la « lutte des classes ».
    II.1)
    À terme, les profits des entreprises sous contrôle des « démunis » seront partiellement distribués à l’ensemble des « démunis » sous forme de Dividende Universel.
    II.2)
    a) Ceux qui le souhaiteraient pourraient s’arrêter de travailler et se satisfaire du Dividende Universel.
    b) Ceux qui souhaiteraient gagner plus que le seul Dividende Universel pourraient travailler dans l’économie marchande et, éventuellement, y gagner des rémunérations faramineuses sans plus jamais être accusés d’exploiter qui que ce soit.
    II.3)
    Si plus personne ne souhaitait travailler dans l’économie marchande, celle-ci s’effondrerait totalement et, avec elle, le patrimoine accumulé des « démunis » deviendrait stérile et interdirait le bénéfice du Dividende Universel (Auto-régulation automatique : Activité économique / Dividende Universel).
    ​On n’ose imaginer que l’Humanité serait si stupide pour se lancer dans cette dernière voie suicidaire ! ! !​

    L’addendum ci-dessous apporte la preuve, a contrario, de la pertinence du projet ci-dessus.
    ​Addendum :
    À partir de 1989, la Russie aurait pu mettre en œuvre le projet ci-dessus en s’évitant la phase d’épargne incluse dans cette proposition puisque tout le »capital social« des entreprises était depuis longtemps la possession de l’État et, donc, du peuple russe.
    Lire le lien, SVP :
    Pauvre peuple russe : Spolié en 1917 et en 1991 !
    http://www.sincerites.org/2014/08/p...
     »http://www.sincerites.org/2014/08/pauvre-peuple-russe-spolie-en-1917-et-en-1991.html"

  • Robert GIL Robert GIL 18 décembre 2014 10:05

    le progrés doit effectivement etre fait pour alleger les charges et les horaires de travail des salariés, pas pour les precariser et les jetter a la poubelle ! Les economies et les benefices generé par l’automatisation doivent etre redistribué entre tous et ne pas finir dans les coffres des paradis fiscaux !
    .
    voir : C’EST BIEN, C’EST AUTOMATIQUE.


    • 4A+++ 18 décembre 2014 16:05

      Bonjour robert,

      Le lien est excellent par ce simple exemple on se rend compte que ce système poussé à l’extrême ne peut à terme que faire exploser le chômage.
      Toutefois il faut nuancer les problématiques qui dit automate dit derrière ce terme, la production de machines, mais aussi des personnes qui réparent le matériel.
      Dans le cadre des caissières par exemple chaque employé sur une journée passe 5 Tonnes de produits sur le tapis, bonjour les TMS.
      D’autres exemples pourraient être cités avec l’achat sur internet, plus de magasin marchands, avec chef de rayons, plus de caissières, plus de vendeur, plus de stands de présentation produits, plus de petits magasins dans les centre villes avec des employés... Au final il ne reste plus que des entrepôts fortement automatisés.

      Quelques parts il va bien falloir réinventer le système en tenant compte des exigences environnementales, car des sociétés très développés ou le peuple s’appauvrit n’est pas une voie d’avenir.


  • Daniel Roux Daniel Roux 18 décembre 2014 10:36

    La solution est connue depuis longtemps. Voici ce que j’écrivais en 2010 sur Agoravox

    http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/maudites-depenses-de-sante-71988

    "Le transfert du financement des entreprises aux consommateurs au moyen de la TVA SOCIALE paraît être la seule solution qui présente plus d’avantages que d’inconvénients.

    1) C’est le consommateur qui au final paie tout ce qu’a coûté la fabrication d’un produit et qu’importe que le financement social soit prélevé à la sortie de l’usine ou du supermarché.
    2) Les prix de vente des produits français ne devraient pas changer (sauf arnaque) puisqu’il s’agit uniquement d’un transfert comptable.
    3) Les produits importés, d’où qu’ils viennent, participeraient eux aussi aux financements sociaux. La concurrence serait plus loyale à cet égard entre les produits français et les produits fabriqués à bas coût sociaux et écologiques dans des pays exotiques.
    4) La TVA est un impôt qui peut être socialement ajusté. Rien n’interdit au législateur d’adapter les taux en fonction de leur nécessité, par exemple de 2% pour les produits de base à 30% pour les produits de luxe.
    5) L’ensemble des Français bénéficient de l’assurance maladie, il est donc normal qu’ils participent à son financement.

    Pour les inconvénients, il y en a sûrement, mais là tout de suite, ça ne me vient pas. Peut-être du côté des multinationales qui fabriquent en Chine et qui vendent en France.. ?
    ...
    Quant au PS, il a diabolisé cette mesure pour des raisons purement électorales en 2007. Dès lors, il ne peut que s’obstiner dans cette voie aussi populiste que stérile."

    Evidemment, cela nécessite de sortir de l’UE puisque rien de pourra se faire contre les multinationales en restant dans l’UE.

    Ceux qui protesteront en affirmant que les plus pauvres paient la TVA, je répondrais que les taux de TVA sont modulés et que les produits de premières nécessités bénéficient ou devraient bénéficier d’une TVA très basse.


    • Jeff84 18 décembre 2014 19:29

      Ouaip, et comme quasiment tout le reste de ses théories, les faits ont prouvé encore et encore que c’est faux. L’automatisation a toujours enrichi les entreprises. Ainsi que l’ensemble de la population, d’ailleurs, par diminution des prix.

      Enfin, si on n’empêche pas cette baisse des prix avec des taxations débiles comme celle proposée dans cet article. Pourtant ca devrait être évident : toute taxation augmente les charges de l’entreprise, et provoque une hausse des prix d’un même montant total.

  • Ruut Ruut 18 décembre 2014 12:23

    C’est faux.
    La meilleure preuve c’est la délocalisation massive dans les endroits où la main d’œuvre est bon marché au lieu de la robotisations de nos industries locales.

    Si la robotisation était si efficace et polyvalente (pas de salaire, travail h24 7j/7, pas de charge sociale) et pouvait remplacer un ouvrier, pourquoi délocaliser en chine ou en Afrique dans de nouvelles usines sans robotique ?


    • lsga lsga 18 décembre 2014 12:28

      ça c’était dans les années 90 mon grand. là, dans moins de 10 ans, un robot humanoïde professionnel coûtera dans les 10.000 euros,ne consommera presque rien en énergie, et sera beaucoup plus rentable qu’un salarié chinois à 400€ par mois.


    • Ruut Ruut 19 décembre 2014 06:56

      Il faudra des techniciens pour l’entretenir, des entreprises pour le réparer et fabriquer ses pièces de rechanges et des programmeurs pour luis dire ce qu’il doit faire et comment il doit le faire.
      De plus si l’entreprise robotisé est locale, les entreprises de nettoyages locales et de transport ont du travail.

      Même robotisé une usine locale est plus utile et génère plus d’emplois qu’une usine délocalisée.
      De plus une usine robotisée locale nécessitera une mise a niveau et amélioration régulière des machines pour s’adapter a la demande.

      Pour conclure, une usine robotisée locale c’est :
      1. Des emplois hautement qualifié pour programmer, réparer améliorer et entretenir les robots.
      2. Des emplois pour les postes d’entretien, de sécurité et de transport.

      Alors qu’une entreprise délocalisée (choix actuel des gouvernements UMPS)
      C’est du chômage local et une perte d’espoir dans le futur pour nos enfants.


    • lsga lsga 19 décembre 2014 11:02

      Blabla : la destruction créatrice commence là où la robotique de pointe commence
       
      Les techniciens d’entretien, les entreprises de réparation ? des robots
      Des programmeurs pour lui dire ce qu’il doit faire ? Madame michu, à la voix, comme elle ferait avec un petit nègre
      Les entreprises de nettoyage ? des robots
      Des entreprises de transport ? des robots
      Une usine locale ? Qu’est-ce qu’on en a foutre que les robots travaillent ici ou là bas ? Il nous faut une démocratie mondiale, et on placera les usines en fonctions de critères scientifiques de performance, pas de « marché ».
       
      Pour conclure : En France, on dépassera les 50% de taux d’inemploi d’ici 20 ans (pour rappel, on est à 37,7% aujourd’hui)
       
      Alors autant vous dire que tous vos débats sur le plein emploi, la retraite, l’équilibre des finances publiques, etc : AU REVOIR. Branche ta montre : moins de 20 ans. Ce sera plus fulgurant que l’émergence d’Internet.


    • Ruut Ruut 19 décembre 2014 13:36

      Un bon blackout et tes robots, ile ne sont plus que des bouts de ferrailles, sans parler des serveurs qui gèrent leurs programmes.
      Une entreprise concurrente et hop un bon virus (mise a jour de sécurité) et fini l’usine.

      Tu voit comment SONY tremble devant des inconnus.
      Alors que SONY , une boite US, avec un OS US qui fabrique ses propre machines, elle est incapable d’assurer la sécurité de son propre parc informatique aux USA soit disant protégée par grande oreilles (NSA)....

      Alors si le concepteur producteur codeur est incapable d’assurer la propre sécurité de ses propres machines, tu imagine pour une entreprise qui ne produit pas ses propres machine le soucis.

      Un robot n’est un outil comme un marteau, rien de plus.
      Pour enfoncer un clou tu n’utilise pas un caillou, mais un outil adapté.


    • lsga lsga 19 décembre 2014 15:25

      je ne vois pas en quoi ça change quoi que ce soit au fait que le Capitalisme est en train de généraliser l’automatisation.


  • Jean Keim Jean Keim 18 décembre 2014 13:11

    Le changement dans la continuité. 🙈 🙉 🙊


  • leatitia 18 décembre 2014 16:39

    Vous pensez un jour être licencié ? Vous voulez une bonne assurance chômage complémentaire pour vous aider en cas de licenciement ? Protégez votre foyer avec une assurance Perte d’Emploi pour assurer leur sécurité financière. http://assurancefrance.fr/devis-pour-assurance/


  • julius 1ER 18 décembre 2014 16:44

    Avec ce dividende et un prélèvement à la source sur le salaire brut se substituant à la CSG et à l’IRPP, il serait possible d’allouer une allocation complémentaire de l’ordre d’un demi SMIC à tous et ainsi d’ouvrir la voie au partage du travail avec la semaine de 4 jours

    @Karol,
    non seulement mettre en place un revenu citoyen est nécessaire mais il doit être indexé sur la productivité cad qu’il doit être pris sur la part des actionnaires c’est d’une importance vitale pour remettre non seulement un peu plus d’égalité dans la machine mais aussi de l’équité, car de cela il n’y a plus !!!!!!!!!

    • Karol Karol 18 décembre 2014 17:32

      Tout à fait d’accord avec vous. Il reste à convaincre les syndicats de s’engager dans ce combat..


  • BA 19 décembre 2014 08:47

    Connaissez-vous le çavapétisme ?

    Et vous-même, êtes-vous çavapétiste ?

    Vendredi 19 décembre 2014 :

    Le déclinisme débouche sur le « çavapétisme ».

    C’est l’hiver des espoirs. Les milieux économiques et financiers parisiens ne trouvent « plus aucun motif » de croire que la situation du pays va aller mieux. Et d’égrener les déceptions : les réformes vont s’arrêter sitôt votée la loi Macron. Regardez Valls qui se range à gauche et Hollande qui prépare « le rassemblement » de son camp avant la bataille de 2017.

    Le pétrole qui chute, le dollar qui monte sont des bonnes nouvelles venues d’ailleurs pour Noël. On s’y accroche, mais pour en mesurer immédiatement l’insuffisance. Idem, on évoque le succès confirmé des grands groupes, mais pour souligner que 2014 aura été l’année de beaucoup de départs, pas de sièges sociaux, mais de dirigeants et de services entiers. On se réjouit des « successfull start-up » françaises, comme Lending Club la semaine passée, mais pour en déplorer l’exceptionnalité.

    L’Europe s’enfonce. La croissance allemande s’est étouffée, elle végète à 1 % et Berlin n’a pas la moindre intention d’engager une politique de relance. Le plan Junker montre l’impuissance des Etats membres à trouver « du vrai argent », comme dit le même Macron, pour faire redémarrer le PIB. La cause profonde du mal européen est cernée : « la distanciation qui s’est installée » entre Paris et Berlin, comme l’avoue l’ancien Premier ministre germanophile Jean-Marc Ayrault lui-même. Partout l’extrême-droite grimpe, l’extrême-gauche aussi, dans les pays méditerranéens. En Europe, mais surtout en France, grossissent les peurs, les replis sur soi, les ressentiments et les exaspérations.

    Encore deux ans et demi à tenir, comme çà, avant 2017 ? Est-ce possible ? Voilà plusieurs années que les déclinistes ont décrit cette France qui glisse doucement vers le bas, irrémédiablement. Ses corps constitués sont arthrosés, paralysés, incapables du sursaut que dicte la situation. La classe politique est prisonnière du déclin, voire incompétente et couarde. Le lent déclin est finalement accepté comme moins douloureux que la remise en cause des avantages acquis, des rentes, des habitudes. Après tout, les deux tiers des Français, les « in », ceux qui ont un CDI dans une grande entreprise ou qui sont fonctionnaires, vivent bien, leurs salaires augmentent… La France a une préférence pour le déclin.

    Dans les rangs des déprimés, aux déclinistes s’ajoute aujourd’hui une nouvelle catégorie : les « çavapétistes », selon le bon mot que m’a soufflé le dirigeant d’un grand organisme public. Les « çavapétistes » pensent que « ça ne peut pas durer », « ça va péter ». La France n’est pas le pays des réformes, mais le pays des révolutions, expliquent-ils. Nous en vivons la confirmation, attention donc à celle qui vient, elle est pour très bientôt, la colère monte, elle est à nos portes.

    Où ? D’où viendra-t-elle ? C’est le mystère des révolutions. On ne sait jamais avant ce qui met le feu aux poudres. Mais les « çavapétistes » ont tout de même cinq scénarios.

    1- D’abord la rue. Chaque usine qui ferme, chaque réforme provoque son défilé. Ouvriers, taxis, médecins, notaires… Les « anti » ne font pas masse, chacun reste de son côté. Mais les Français ont les nerfs à fleur de peau, leurs exaspérations sont telles qu’une coagulation opportuniste est possible. Un jour, tous unis contre… L’année 2015 sans sortie du tunnel va encore échauffer les esprits aigris. Sait-on où cela mènera ?

    2- Ensuite les jeunes. François Hollande voulait en faire la priorité de son quinquennat, mais la jeunesse ne lui en fait aucun gré. L’habite un mélange de profond désintérêt pour la politique et un haut degré inflammatoire. Les crédits qui manquent ici, les suppressions d’enseignement là… et le feu prend. A Nanterre, en 1968, tout est parti de l’accès au dortoir des filles… et l’immense de Gaulle, à la fin, tomba.

    3- La surprise. Les bonnets rouges qui mobilisent toute la Bretagne ? Les « zadistes » écolos qui font école pour bloquer toute atteinte aux grenouilles des marais ? Ailleurs ? N’importe où ? Veillez aux étincelles…

    4- Les marchés financiers. C’est bien entendu la thèse de beaucoup. La France sans réforme, la France des déficits qui glissent, des promesses toujours démenties, la France bloquée joue avec un autre feu : celui de ses taux d’intérêt. Quand la Fed américaine va relever les siens, la planète financière sera entièrement secouée et nul ne peut en prédire les conséquences. Même si la BCE se met à racheter des dettes des Etats, comme prévu au printemps 2015, elle ne pourra pas empêcher le « spread » entre France et Allemagne de s’écarter et le coût des emprunts de s’alourdir de plusieurs milliards. Il faudra immédiatement couper dans les dépenses d’autant, mais le risque sera gros de s’engager dans la spirale qui a mené l’Italie ou l’Espagne vers le gouffre, en 2010. Ce serait le début de « la crise française » et, regardez en Russie, tout se passe alors très vite, la crédibilité de la France peut aller au tapis en quelques jours et le gouvernement avec.

    5- Dernier scénario, qui commence à prendre corps, curieusement, dans les milieux économiques : une victoire de Marine Le Pen. Ce serait le moyen de « lever l’hypothèque ». Comme elle mettrait la France à genoux, par dévaluations massives et nationalisations de force, elle ne tiendrait pas six mois. Le paysage politique pourrait enfin se reconstruire autour des réformistes de gauche et de droite.

    Le « çavapétisme » est une forme de dernier espoir. Du chaos renaîtra une France redevenue normale, ayant enfin décidé d’épouser son époque et de se remettre en avant. Mais il est bien triste d’en arriver à souhaiter la crise. Le pays n’a-t-il plus assez de forces, d’atouts, de responsables courageux, pour s’éviter une catharsis ?

    http://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/0204026278458-le-declinisme-debouche-sur-le-cavapetisme-1076628.php


    • julius 1ER 19 décembre 2014 16:48

      le çàvapétisme c’est un néologisme, un état de fait, ou la théorie du chaos pour les décérébrés !!!!

      je ne suis pas un çàvapétiste car je ne crois pas qu’une révolution change quoique ce soit si rien n’est défini à l’avance alors renverser un ordre social juste pour le renverser si l’on a rien pour le remplacer........ expliquez-moi l’intérêt de cela ???????
      si vous me demandez de confirmer si demain çà va péter alors je dirai oui ..... çà va péter !!!!!
      par contre si vous me demandez pourquoi ça va péter, eh bien je vais vous dire que c’est parceque la République est devenue formelle, trop formelle, plus de lien affiché,juste des antagonismes nourris au biberon individualiste, (les récents problèmes d’égo à l’UMP illustrent parfaitement ce à quoi je fais référence, avec la taille des bureaux, la pseudo hiérarchie à appliquer etc..... montre bien que nous sommes à la veille de la révolution, car trop d’injustices tue la justice et comme à la veille de 1789, même ceux qui sont au coeur du système, j’allais dire au coeur du réacteur n’y croient même plus, et même s’ils font semblant d’y croire, le coeur n’y est plus ..............ce système est devenu tellement inégalitaire et inéquitable de surcroit que même ceux qui voudraient le préserver savent qu’ils seront condamnés à user de la violence pour le maintenir et la violence ne fera qu’amplifier la violence avec toutes les dérives possibles, 

      alors pour paraphraser Lénine : QUE FAIRE ????
      1)remplacer la sécurité de l’emploi, par la sécurité d’un revenu 
      2)mettre en place un revenu maximal et un revenu minimal
      3)redonner le pouvoir aux citoyens par le tirage au sort et en finir avec le carriérisme politique comme pour les militaires la politique est devenue trop sérieuse pour ne la laisser qu’aux pros 
      4)remettre à l’endroit le système bancaire qui doit être d’utilité publique comme l’eau et l’air
      5)mettre en place le développement durable qui vise à préserver les équilibres écologiques

      ce sont d’après moi les premières mesures à prendre pour faire l’économie d’une révolution !!!!!!

  • Francis, agnotologue JL 19 décembre 2014 09:18

    ’’ Le plan Junker montre l’impuissance des Etats membres à trouver « du vrai argent  », comme dit le même Macron, pour faire redémarrer le PIB’’

    Du vrai argent ? Ne s’agirait-il pas des créances que les trop-riches possèdent sur la société toute entière ?


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